L'actrice Sara Forestier apporte son soutien aux agriculteurs sur BFMTV ce mercredi.
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00:00 Alors je les soutiens évidemment.
00:02 Tout l'enjeu, on le voit bien, c'est de faire en sorte, si vous voulez,
00:06 il ne faut pas que le gouvernement laisse pourrir la situation, d'accord ?
00:11 Parce qu'effectivement, tout l'enjeu, c'est que ça ne soit pas en défaveur des agriculteurs.
00:16 Donc il y a cette ligne rouge qu'il ne faut pas franchir, il faut être intelligent,
00:19 parce qu'on voit bien que finalement, en fait, le gouvernement ne veut pas aller dans le cœur du problème.
00:24 Et je pense que même si je ne soutiens pas cette action à Rungis,
00:28 je pense qu'il y a quelque chose qui est très important au niveau de la symbolique,
00:31 qui est un moment de dire en fait, ne parlez pas seulement des normes,
00:35 ne parlez pas de tout ce qu'il y a autour, qui était intéressant, mais le cœur du problème.
00:40 Le cœur du problème, c'est les centrales d'achat, c'est le rapport de force avec la grande distribution,
00:46 et je pense que symboliquement, c'était aussi ce qui voulait marquer.
00:49 Pourquoi c'était important, Sarah Forestier ?
00:53 Vous vous dites qu'il faut une exception agricole française,
00:56 comme il existe une exception culturelle française.
01:00 Vous avez même appelé nos confrères de RTL pour intervenir lors d'une émission
01:04 et lire une lettre avec des propositions à la clé.
01:07 Pourquoi c'était important pour vous d'exprimer publiquement ce soutien à ces agriculteurs ?
01:14 Alors, déjà, je pense que tout simplement, quand on sait qu'il y en a un qui se suicide tous les deux jours en France,
01:19 enfin, je veux dire, la fraternité, elle doit être là, on ne peut pas être insensible à ça.
01:24 Ils ne peuvent même pas vivre de leur travail. Qui accepterait, madame ?
01:27 Est-ce que vous accepteriez, vous, de travailler 70 heures par semaine et de ne pas pouvoir vous tirer de salaire ?
01:33 Personne ! Donc on doit tous être mobilisés et en plus, ils nous nourrissent.
01:38 Mais effectivement, quand on parle d'exception culturelle française,
01:42 moi, je suis dans un secteur que l'État a décidé de protéger.
01:46 Mais moi, je vous le dis, l'exception culturelle française ne s'est pas faite avec des mesures de contournement.
01:51 L'exception culturelle française, c'est que l'État a décidé d'intervenir vraiment.
01:55 Et monsieur Attal a parlé d'exception agricole française, ce sont des mots qui obligent.
02:01 Ce sont des mots qui obligent. Il dit "la vérité oblige", mais les mots aussi obligent.
02:06 Et il faut qu'il soit à la hauteur de cette exception agricole.
02:08 Mais vous prenez un exemple intéressant, Sarah Forestier, et je ferai réagir Christiane Lambert juste derrière.
02:13 Vous parlez, par exemple, du petit pourcentage qui l'existe sur le ticket d'entrée pour aller au cinéma
02:20 et qui est censé en fait soutenir la production française.
02:23 Si je peux me permettre, la culture, c'est un secteur qu'on a décidé de protéger.
02:27 Mais pour protéger un secteur, il y a plusieurs mesures à mettre en œuvre.
02:31 Et ce n'est pas la même chose pour les agriculteurs.
02:33 Mais par contre, il y a une chose qui est claire.
02:35 Si les agriculteurs continuent de bloquer, ça veut bien dire qu'ils ne veulent plus de blabla.
02:39 Ça veut dire que le cœur du problème n'a pas été réglé.
02:42 Et pour moi, c'est très simple.
02:43 Le cœur du problème, c'est les agriculteurs ne veulent pas vivre d'aide.
02:47 Ils veulent pouvoir vivre de leurs revenus.
02:50 Il faut des prix planchers.
02:51 Il faut des prix planchers.
02:53 De la même manière, ils demandent une deuxième chose qui est primordiale.
02:56 Ils ne veulent pas de concurrence déloyale.
02:58 Il faut interdire l'importation déloyale.
03:01 Et quand les agriculteurs disent qu'ils ne veulent pas de blabla,
03:04 je vais vous dire, en fait, M. Attal a parlé d'aide,
03:08 mais les agriculteurs, ce qu'ils veulent, c'est des prix planchers.
03:11 Ils veulent qu'on contrôle les marges.
03:13 M. Attal a parlé de plans de contrôle.
03:16 Mais qu'est-ce que ces plans de contrôle ?
03:18 C'est vague.
03:18 Les agriculteurs, ils veulent une interdiction des importations déloyales.
03:23 – Ils veulent des annonces concrètes.
03:25 Du concret, c'est ce qu'ils répètent beaucoup.
03:28 – Ils tournent autour du pot.
03:31 Et à un moment donné, il faut y aller.
03:33 Il faut qu'ils arrêtent de laisser pourrir la situation.
03:36 Et moi, je vous dis une dernière chose, c'est, je pose la question,
03:40 est-ce que les marges est une question taboue ?
03:43 Est-ce que les marges de la grande distribution,
03:46 pourquoi on n'entend pas le gouvernement parler de ça ?
03:48 On sait que c'est ça le rapport de force.
03:50 Je veux dire, les prix, ils ne vont pas augmenter.
03:52 Et pour pouvoir augmenter les prix des agriculteurs,
03:55 il faut baisser les marges.
03:56 C'est ça le vrai rapport de force.
03:58 Il faut arrêter de tourner autour du pot.
04:00 M. Attal, je vous en conjure,
04:02 nous sommes tous des arrière-petits-fils pénisants.
04:05 Aidez-nous.