Quels sont les chiffres des violences faites aux femmes? BFMTV répond à vos questions
Emmanuel Macron va présider la cérémonie du scellement de la Constitution, dans laquelle figure désormais la liberté de recourir à l’IVG ce vendredi 8 mars.
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00:00 Cette cérémonie et le 8 mars c'est aussi l'occasion de refaire le point sur les violences faites aux femmes.
00:03 Mais parce que depuis 20 ans, en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou de son ex-conjoint.
00:10 Vincent Wantinghème, on en parle de plus en plus, on essaie aussi de mieux prendre en compte la parole des victimes, de faire de la prévention,
00:15 mais les chiffres, qu'est-ce qu'ils montrent ? Ces violences, elles baissent ou pas ?
00:18 Alors c'est vrai que c'est une réalité, il faut la marteler, on parle, vous l'avez dit, d'une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon,
00:24 ça fait une centaine environ chaque année, mais même s'il n'y en avait qu'une, il faudrait le répéter, il faudrait le déplorer.
00:30 On a l'habitude de dire, je le répétais, une femme qui meurt tous les trois jours.
00:34 Le garde des Sceaux, au mois de décembre, a fait le bilan sur 2023, on ne peut pas dire qu'il s'est félicité,
00:38 mais il a noté qu'il y avait 94 féminicides l'an dernier et que c'était donc en baisse, une première baisse depuis des années et des années.
00:46 Pour lui, les travaux du gouvernement commencent à porter leurs fruits, les premiers engagements montrent que les choses s'améliorent,
00:54 mais c'est quand même compliqué de se féliciter de ce bilan, d'abord parce que ce bilan est contesté,
00:59 on a notamment le collectif féminicide par compagnons ou ex qui précise qu'il n'y a pas 94, mais 103 féminicides l'an dernier,
01:06 et puis surtout pour qu'on note une vraie baisse, il ne faut pas se satisfaire d'une seule année,
01:10 c'est-à-dire que là depuis 2006, on est toujours à ce chiffre d'une centaine de femmes qui meurent chaque année sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon,
01:18 c'est une tendance qui est visible sur une vingtaine d'années, pour se féliciter d'une baisse, il faut attendre encore un petit peu.
01:22 Alors il y a des dispositifs qui sont mis en place, et ça fonctionne ?
01:26 Oui, ça commence à fonctionner, c'est des dispositifs récents, il y en a deux notamment dont on a beaucoup parlé,
01:31 le premier dispositif c'est le téléphone grave d'enjeu qui existe depuis...
01:33 Qui a sauvé une femme récemment, on en avait parlé dans les idlines.
01:36 Qui existe depuis 2014, très basiquement un téléphone avec un bouton, si on se sent en danger on appuie sur le bouton,
01:42 les forces de l'ordre arrivent avant que le drame n'ait lieu.
01:44 Aujourd'hui on a 4000 femmes en France qui en sont équipées, donc ça commence à devenir intéressant,
01:49 parce que les associations déploraient le fait qu'en dépit du phénomène, on avait du mal à déployer ces dispositifs.
01:55 Et puis le second qui est intéressant, c'est ce qu'on appelle le BAR, le Bracelet Anti-Rapprochement,
02:00 qui équipe quelqu'un qui a été condamné pour des faits de violence et qui est géolocalisé,
02:05 quand il s'approche de sa victime, ça sonne, les forces de l'ordre interviennent afin encore une fois d'éviter le drame.
02:11 Il y a un millier de personnes qui sont équipées de ce Bracelet Anti-Rapprochement,
02:15 et pour vous donner une petite ordre d'idée, l'année dernière il y a eu 10 000 interventions des forces de l'ordre,
02:20 c'est-à-dire que chaque bracelet en moyenne a sonné une dizaine de fois.