Urgences de nuit et maternité : manifestation des soignants à Remiremont

  • il y a 7 mois
Avec Jean Pierrel, président de l'Association de Défense Maternité et Hôpital de Remiremont.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:04 Je le disais, nous sommes avec notre invité Jean-Pierre L,
00:07 qui est le président de l'association de défense, maternité et de l'hôpital de Remiremont.
00:12 Bonjour à vous Jean-Pierre L !
00:14 (Rire)
00:16 Et bienvenue sur Sud Radio Jean-Pierre L,
00:18 président de l'association de défense de la maternité de l'hôpital de Remirement,
00:21 avec des manifestations pour sauver l'hôpital et la maternité
00:25 dans cette petite ville de 7000 habitants dans les Vosges.
00:29 Pourquoi cet hôpital est en danger ?
00:31 D'abord, ce n'est pas qu'une petite ville de 7000 habitants,
00:36 parce que l'hôpital répond à une ville de plus de 100 000 habitants,
00:40 qui comprend surtout une grande zone de montagne qui va du nord de la Haute-Saône
00:46 jusqu'au-delà de Gérardmer.
00:49 C'est quand même une situation géographique particulière
00:55 qui nécessite aussi des réponses particulières de la part de l'administration.
01:00 Pour autant, ce bassin de vie, cet hôpital est menacé.
01:06 Il y a un ministre qui est venu, c'était M. Rousseau le 4 décembre,
01:10 il a affirmé que cet hôpital qui fait MCO,
01:14 c'est-à-dire médecine, chirurgie obstétrique, maternité,
01:17 avait toute sa place et répondait à des besoins.
01:21 Pour autant, on a constaté, déjà avant, mais ça s'est largement amplifié depuis cette date,
01:28 qu'il y avait un démantèlement progressif.
01:30 D'abord, à partir du 1er janvier, les urgences ne sont plus assurées la nuit.
01:36 On est dit que la maternité au-delà du 6 avril risque de ne plus fonctionner.
01:42 Donc, ça s'ajoute aussi à de nombreuses fermetures de lits.
01:48 Il y a au moins un demi-étage qui a été fermé au mois de janvier.
01:52 Donc, on constate un démantèlement progressif de cet hôpital.
01:55 - Et c'est une situation, en tout cas, qui montre que ça va mal à l'hôpital.
01:58 Quoi qu'il arrive, il faut aussi parler des problèmes dont souffre cet hôpital
02:02 et que malheureusement pour vous, vous connaissez bien.
02:04 C'est-à-dire que c'est un hôpital qui est visé par 12 plaintes,
02:06 dont 8 pour homicides involontaires.
02:09 Qu'est-ce qui se passe dans cet hôpital ?
02:11 - Il ne se passe rien de plus que ailleurs.
02:14 D'abord, ce sont des dossiers médicaux sur lesquels nous ne savons rien,
02:22 sauf qu'on dise les gens.
02:24 Donc, ça reste quand même pas forcément objectif.
02:28 D'autre part, nous, ce que nous constatons, c'est que les difficultés que rencontre la population
02:40 sont dues en grande partie à l'absence de moyens accordés à l'hôpital
02:44 pour que les professionnels puissent faire correctement leur travail.
02:48 Il est évident qu'il y a sans doute un manque de relation
02:52 entre les soignants et les malades qui a affecté cela.
02:59 - Malgré tout, on parle aussi de choses qui sont assez inquiétantes.
03:02 Et je parle juste d'inquiétude.
03:03 Vous avez tout à fait raison de dire que les dossiers sont en cours d'instruction
03:06 et qu'on ne peut pas préjuger de ce qui s'est passé,
03:08 ni des responsabilités des uns et des autres.
03:09 En revanche, quand on regarde ce qui s'est passé,
03:11 c'est que vous avez des morts qui sont considérées comme suspectes
03:14 et des plaintes qui se sont accumulées dans cet hôpital.
03:16 - Oui, mais je ne suis pas le porte-parole de l'association qui défend les plaignants.
03:20 - Non, non, bien sûr, mais on parle de l'hôpital.
03:22 - Nous sommes représentants des usagers.
03:25 Beaucoup de gens tiennent à cet hôpital,
03:28 parce que ce sera des gens sur la route,
03:31 alors qu'on dit qu'il faut blesser les populations.
03:35 Et ce sera dans un territoire où les revenus sont faibles,
03:39 de nombreux renoncements aux soins.
03:41 - Je le comprends tout à fait d'ailleurs.
03:43 - C'est ça qui est important et c'est ça que nous défendons aujourd'hui.
03:45 - J'ai bien compris que vous défendiez ça pour la manifestation.
03:47 La question que je posais à l'usager que vous êtes,
03:49 et c'est une question qu'on a envie de vous poser
03:50 parce que c'est arrivé dans d'autres endroits de France,
03:53 c'est est-ce que certains usagers ont peur d'y aller
03:55 dans les conditions où ils sont pris en charge à ce stade ou pas ?
03:59 - Je n'en suis pas certain, voilà ce que je peux vous dire.
04:02 Moi j'y vais, voilà.
04:03 - Eh bien c'est très bien, en tout cas c'est bien que vous puissiez le dire.
04:05 Vous pouvez le dire, c'était une question de bonne foi
04:07 qui vous a été posée cher monsieur Jean-Pierrel, ce qui est normal.
04:10 Il est à combien de kilomètres le prochain hôpital ?
04:13 - Oui mais ça c'est la question piège.
04:16 - Pourquoi la question piège ?
04:18 - Bah si, parce que l'administration elle parle en kilomètres
04:21 d'établissement à établissement.
04:23 Or le problème c'est, imaginez un entonnoir,
04:26 à la pointe de l'entonnoir il y a Remirmont.
04:28 Et les gens ils sont à 30-40 kilomètres de la pointe de cet entonnoir.
04:33 La pointe de cet entonnoir elle est à 25-30 kilomètres d'Épinard.
04:37 Elle est à 25 kilomètres, mais disons qu'il faut 25 minutes,
04:41 une demi-heure d'hôpital à hôpital.
04:44 Auquel il faut rajouter une demi-heure, trois quarts d'heure de voiture
04:49 pour les gens les plus éloignés qui n'habitent pas forcément dans les centres-murs aussi.
04:54 Parce que c'est un habitat dispersé dans les Hauts-de-Bauche,
04:57 ce sont des vallées, ce sont d'anciennes vallées glaciaires.
04:59 - On n'est jamais à vol d'oiseau, vous avez raison de le rappeler,
05:02 c'est pour ça que ce n'était pas une question piège, au contraire,
05:04 c'est une conséquence sur ce qui pourrait changer.
05:05 - Non mais je dis ça monsieur, excusez-moi,
05:07 je vous dis ça parce que l'administration compte comme ça,
05:11 c'est pour ça que je réagis de cette manière.
05:14 - Bon, vous allez manifester.
05:15 - Les rapports ont dit "Épinard est à 20 kilomètres",
05:17 bon d'accord, mais c'est pas la réalité pour les gens.
05:20 - Bon, et puis parfois toutes les routes de 20 kilomètres
05:22 ne sont pas aussi longues les unes que les autres, c'est logique,
05:24 vous avez parfois des virages, vous êtes parfois derrière un tracteur,
05:25 derrière un camion, ça arrive,
05:27 ça arrive à beaucoup de Français aussi sur certaines routes, c'est logique.
05:29 - Et quand vous êtes en train de guinége, c'est compliqué.
05:33 - Exactement, spécialement dans les Vosges,
05:35 malgré tout vous allez manifester, donc,
05:37 et vous demandez précisément quoi ? Des assurances ?
05:40 - Alors, on demande la réouverture des urgences la nuit,
05:43 le maintien de la maternité,
05:46 le maintien de la pédiatrie et de la néonatologie niveau 2,
05:50 et la formation en nombre de médecins et de professionnels de santé.
05:57 - Bien sûr, est-ce que vous avez un message à adresser
05:59 à ceux des usagers dont vous faites partie,
06:01 mais qui eux ont eu un accident,
06:04 et je ne parle pour l'instant que d'accident,
06:05 parce qu'on n'a pas davantage d'éléments pour dire
06:08 que c'est autre chose qu'un accident,
06:09 dans cet hôpital, notamment les plaignants ?
06:13 C'est des usagers comme vous, qu'est-ce que vous leur dites aujourd'hui ?
06:15 - Si il y a eu préjudice, la justice le dira,
06:19 c'est normal que ce soit réparé, il n'y a pas de doute là-dessus.
06:23 Je voudrais simplement rappeler aussi que dans l'hôpital
06:26 et dans les hôpitaux, il y a des commissions des usagers,
06:30 et que normalement, c'était déjà à ce premier niveau
06:36 que les contentieux doivent se régler.
06:38 - Si on a envie de porter plainte, on peut aussi aller en justice quand c'est grave.
06:44 - Tout à fait, c'est le droit à tout citoyen.
06:49 Simplement, des événements indésirables graves,
06:52 il s'en passe dans tous les hôpitaux.
06:55 Comme m'ont dit des amis, c'est quand même un peu particulier
07:02 que cet hôpital soit visé de cette manière-là.
07:04 Ils m'ont dit, quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.
07:08 - Oui, enfin bon, écoutez, on proposera aussi de répondre aux plaignants,
07:14 parce que j'imagine que si vous entendez, ils n'aimeraient pas entendre ça.
07:16 Et je peux comprendre, en même temps, que vous avez besoin de défendre cet hôpital.
07:19 - Ce n'est pas les plaignants, c'est la submentalisation médiatique qui en a été faite,
07:22 c'est ça le problème.
07:23 - Oui, mais bon, écoutez, en tout cas, vous aurez pu le dire sur Sud Radio.
07:25 Et merci d'avoir pu le dire sur Sud Radio.
07:27 Bon courage pour la manifestation, Jean-Pierre Elleux.
07:29 - Merci, monsieur, bonne journée.
07:31 - Bonne journée à vous également.
07:32 Vous êtes président de l'association de défense de la maternité et de l'hôpital de Remiremont.
07:36 Tiens, continuons à parler santé sur Sud Radio.

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