SMART BOURSE - Marchés et concentration des performances

  • il y a 7 mois
Lundi 11 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Nuno Teixeira (Membre du comité d’investissement « Cross Asset », Natixis IM International) , Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) et Julien Nebenzahl (Administrateur, Advize)

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00:00 *Musique*
00:10 On invite avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, Louis Defelz est à nos côtés ce soir,
00:15 directeur général et directeur de la gestion de GALUSAC Gestion. Bonsoir Louis.
00:18 Bonsoir Grégoire.
00:19 Merci d'être là. Merci à Julien Nebenzal d'être avec nous également. Bonsoir Julien.
00:22 Bonsoir Grégoire.
00:23 Vous êtes administrateur d'Advise et Nouno Texera à nos côtés également. Bonsoir Nouno.
00:28 Bonsoir Grégoire.
00:29 Vous êtes membre du comité d'investissement Cross Asset de Natixis International.
00:33 La performance des marchés est trop concentrée. C'est la critique qu'on entend en ce moment.
00:39 Les indices boursiers pour la plupart sont au sommet, des sommets historiques en Europe, aux Etats-Unis, au Japon.
00:46 On est dans l'ère des méga caps effectivement qui pèsent des centaines voire des trillions de dollars aujourd'hui
00:55 et qui représentent donc un poids démesuré peut-être dans certains indices.
00:59 Mais quand on regarde la performance des indices, on trouve également des phénomènes de concentration très importants.
01:04 La performance des grands indices repose sur quelques valeurs uniquement aujourd'hui.
01:08 Nouno, c'est l'histoire des marchés depuis 30 ans.
01:12 Oui, ce n'est pas seulement aujourd'hui. Tout à fait.
01:14 Je me suis penché sur une étude de l'Université d'État d'Arizona qui a porté sur la période 90 jusqu'en 2020.
01:24 Ils ont analysé 64 000 valeurs. On pourrait peut-être leur reprocher un échantillon trop large avec sans doute beaucoup de petites valeurs.
01:33 Il n'en reste pas moins que seulement 2,4 % de ces 64 000 valeurs expliquent la totalité de la hausse.
01:44 2,4 % pour les États-Unis, c'est même moins pour l'Europe. Dans un cas, 75 trillions de capitalisations boursières créées et dans l'autre un peu plus de 30 trillions.
01:57 Donc cette concentration sur un petit nombre de valeurs qui explique l'essentiel de la hausse, c'est déjà un phénomène qu'on a constaté depuis des décennies.
02:06 Depuis 30 ans, il y a eu 75 trillions de créations de valeur sur le marché américain et à peine 2 % des valeurs cotées ont permis cette création de valeur.
02:17 Quel enseignement en en tire pour 2024 et au-delà ? Il faut être attentif à ces phénomènes de concentration, de performance, de poids dans les indices.
02:27 Cela implique une gestion du risque, mais il faut faire avec. Il faut faire avec. C'est vrai qu'il y a un peu du winner takes all.
02:38 Les investisseurs sont rassurés par la visibilité, la croissance, la rentabilité d'un certain nombre de grandes valeurs.
02:48 Après, ça n'empêche pas qu'ils puissent redescendre sur Terre. On l'a vu pour les 7 magnifiques cette année avec un Tesla qui est quand même en assez forte baisse.
02:56 Apple également. Donc il y a quand même des mécanismes d'autocorrection. Et puis, pour rappeler le cas d'NVIDIA, évidemment que tout le monde regarde,
03:06 le gros de la performance depuis 2020-2021 s'est fait vraiment sur les résultats, alors que les multiples de capitalisation ont assez sensiblement baissé.
03:16 Et c'est une valeur qui se paye un peu au-dessus de la moyenne du marché, autour de 28-30 fois les résultats.
03:22 Ce qui, compte tenu du niveau de rentabilité, du niveau de croissance de l'activité, du chiffre d'affaires, ne semble pas absolument choquant.
03:32 Que vous inspire cette statistique, Julien ? A peine quelques pourcents des valeurs cotées expliquent la totalité de la création de valeur sur longue période.
03:42 C'est normal, c'est naturel ? C'est ainsi que fonctionnent les marchés et les indices boursiers aujourd'hui ?
03:48 Je ne connaissais pas cette étude. Elle ne me surprend pas beaucoup. Parce que les premiers indices véritables, Dow Jones créé en 1892-1894,
04:02 dans le but par ses fondateurs de refléter l'économie au sens où l'information, je le cite, escomptée par les cours de bourse,
04:08 représente l'économie dans un horizon de temps supérieur de six mois. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est ce qui se passera en termes de valeur dans six mois.
04:16 Il n'y a pas d'autre projet à ce moment-là. Donc on ne peut pas attendre des indices a priori autre chose que leur premier projet.
04:22 Si après on en fait des références de gestion, c'est le choix qui a été fait par l'industrie financière. Mais au départ, l'indice, c'est ça son projet.
04:29 C'est pour essayer d'y voir un peu clair sur l'état de l'économie à l'époque américaine, qui elle-même esconde des informations.
04:38 Après, les ETF progressent irrévocablement. La gestion active, que ce soit aux USA ou en Europe, sur moyenne ou longue période, fait chroniquement son indice de référence ou un peu en dessous.
04:55 - Il y a moins les frais en général. - Oui. Donc au total, y a-t-il une capacité à distinguer des valeurs ? La preuve est que pour le moment, non.
05:03 Mais est-ce que c'est vraiment la finalité ? Est-ce qu'on ne propose pas aux épargnants de suivre quelque chose qu'on a défini comme un indice,
05:11 comme représentant une économie ou quelque chose ou une indication ? Et après, pour revenir au sujet des 64 000 valeurs,
05:17 2% ça m'en fait à peu près 1 200, quelque chose comme ça. Dans un groupe, dans une économie dynamique comme les USA, qui voit des créations d'entreprises très régulières
05:28 et des disparitions tout aussi régulières, vous avez à mon avis, dans l'univers analysé, 80% de boîtes qui appartiennent à ça.
05:36 C'est-à-dire qui s'inscrivent, qui développent, qui disparaissent, etc. Et ça sur une période de 30 ans, parce que la durée de vie moyenne des entreprises
05:43 n'est quand même pas très élevée, du fait de la capacité de créer aussi. C'est pas une critique. Mais en revanche, sur la partie haute de cet univers,
05:51 vous avez des entreprises qui dégagent justement l'essentiel de leur marché, qui ont une capacité par, on parlait un petit peu en antenne du B2C,
05:59 qui ont une capacité à aller chercher des marchés de taille qui absorbent les coûts fixes qu'on ne trouve pas en Europe,
06:04 qu'on pourrait trouver en Chine, mais c'est une économie administrative, c'est pas la même chose. Donc c'est relativement normal qu'elles obtiennent des bénéfices significatifs.
06:10 Et j'ajoute à ça la période d'innovation qui a commencé dans les années 80-90 avec l'Internet qui arrive, du militaire, etc.
06:18 Et qui développe énormément de choses. L'Internet qu'on a connu, et aujourd'hui on parle d'Nvidia et de l'intelligence artificielle.
06:23 Et donc on est sur des entreprises qui clairement définissent l'économie actuelle et l'avenir économique.
06:29 Alors que ce petit groupe d'entreprises représente une grosse partie de la performance, ne me choque pas.
06:34 Je n'ai pas d'observation particulière sur ce sujet.
06:39 Non, mais c'est vrai que c'est intéressant de mettre des chiffres sur cette intuition qu'on peut avoir.
06:44 Et sur une période d'une bonne trentaine d'années, que ce soit sur le marché américain.
06:48 Mais la mesure est effectivement à peu près identique. On trouve en tout cas le même ordre de grandeur si on réplique le calcul sur des marchés non américains.
06:56 Et même la performance est encore plus concentrée autour d'un petit groupe de sociétés en dehors des Unes.
07:02 La concentration de valeur a été plus de deux fois supérieure aux États-Unis par rapport à l'Europe. C'est ça qu'il faut sans doute regretter.
07:10 Sur ce phénomène de concentration indicielle dont on a déjà discuté de multiples fois, Louis, et puis la situation actuelle des marchés.
07:18 Effectivement, là c'est maintenant Nvidia représente jusqu'à quasiment 30% de la performance du S&P 500 depuis le 1er janvier.
07:25 Oui, j'ai une autre stat qui va un peu dans ce sens là. C'est que depuis le 1er janvier 2022, 86% de la hausse a été faite par les méga caps.
07:32 Donc soit les 7 magnifiques aux États-Unis, soit les granola, vous savez l'acronyme pour les 10 anciennes méga caps qu'avait fait Goldman Sachs.
07:40 Donc c'est 86% la hausse. C'est vrai que quand vous êtes une maison comme nous, Guillou Sachs Gestion, sur les small et mid cap, c'est un peu difficile.
07:48 Donc c'est vrai que ça a été peut-être un peu artificiellement tiré les indices vers la hausse. La seule bonne nouvelle, c'est que j'ai l'impression que là,
07:55 le marché est tiré petit à petit par les autres valeurs. Quand on regarde le S&P Equal Weight, donc on équipondaire les 500 valeurs du S&P,
08:02 il est revenu lui-même au plus haut. Donc c'est plutôt assez positif. Et c'est vrai que je crois que je l'avais déjà dit la stat une fois sur votre plateau,
08:10 c'est que à chaque fois que le S&P est revenu, il a fait des plus hauts alors que les indices small cap étaient toujours en bear market,
08:16 donc que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Normalement, si on suit ce qui s'est passé dans le passé, les small cap devraient suivre ce rallye.
08:23 Donc c'est vrai que ça fait 2-3 ans qu'elles ont monté. Les bénéfices par action vont reprendre. Donc on peut espérer que le reste de la cote
08:30 devrait aider à continuer la bonne performance boursière.
08:34 Qu'est-ce qui manque ? C'est toujours la même question, Louis, parce qu'on m'explique qu'il n'y a pas de baisse de qualité dans les résultats des entreprises
08:42 dans l'univers small et mid cap, qu'il y a une décote en absolu, en relatif. On peut regarder tous les métriques qui sont historiques,
08:50 qui normalement attirent l'oeil et plus qu'un peu. Et il n'y a pas encore laissé transformer.
08:57 C'est vrai, le marché est devenu hyper momentum. Il ne faut surtout pas être contrarien en ce moment. Et ça s'est justifié, la croissance de ces mega cap.
09:03 Aujourd'hui, il faut savoir que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, les mega cap ont plus de 2 fois à 3 fois plus de croissance des bénéfices par action
09:10 embarqués que le reste des large cap. Si on prend pour 2024, je crois qu'on est à 6-7% de croissance des bénéfices par action attendue.
09:18 Mais si vous prenez ces mega cap, c'est plutôt entre 15 et 20. Donc voilà, plus de 2 fois de croissance des bénéfices par action, c'est normal que vous payiez qu'une prime.
09:27 Aujourd'hui, quand on regarde le S&P, je pense qu'on est à peu près 20-21 fois. Le S&P Equal Weight, il est à 16 fois. Et les mega cap, les 7 magnifiques, sont à 30.
09:34 Donc si vous les rapportez par rapport à la croissance des bénéfices par action, elles ne sont pas forcément bulles.
09:39 Donc voilà, ce qu'il faut aujourd'hui, c'est que le momentum revienne sur le reste des valeurs. Et on peut espérer...
09:47 Il y a une étude de notre ancienne maison-mère, Raymond James, qui disait qu'à partir que le point bas des bénéfices par action, des small cap aux Etats-Unis,
09:55 était le T4. Et normalement, à partir du T4, il y a une accélération de la croissance des bénéfices par action aux Etats-Unis.
10:01 Si vous prenez le Russel 2000 ou le S&P 600, et à l'inverse, les 7 magnifiques ont fait leur plus haut de croissance des bénéfices par action.
10:08 Je crois que c'était plus 70% sur le quatrième trimestre. Ça va continuer, mais ça va décélérer.
10:12 Donc vous avez T1, T2, T3, T4. Ça va décélérer sur ces 7 magnifiques. Et au même moment, vous avez tout le reste, les small cap, qui vont réaccélérer.
10:20 Donc voilà, avec des banquiers centraux qui normalement devraient commencer à baisser leur taux au mois de juin,
10:26 les étoiles se réalignent pour avoir une deuxième partie de l'année extrêmement bonne pour les small cap.
10:32 Mais bon, pour l'instant, on arrête de le dire, on l'a trop souvent dit.
10:35 Oui, et puis je crois que le marché voudra des évidences de ça, effectivement.
10:39 Et c'est la même chose en Europe. Parce que je vous rappelle qu'il y a quasiment un peu plus de deux ans,
10:44 quand il y a eu la crise russe, tout le monde disait « c'est la fin du monde, on va rentrer en récession ».
10:48 Et donc c'est vrai que les large cap ont coupé depuis un an les carnets de commande.
10:51 C'est vrai que les small cap, ça fait déjà neuf mois, même quasiment, bientôt quatre trimestres de suite,
10:56 que les bénéfices par action ont été révisés à la baisse.
10:59 Donc là, à partir du T1, on va arriver à des effets de base beaucoup plus faciles sur la classe d'actifs,
11:04 avec des niveaux de valorisation extrêmement faibles. Donc toutes choses égales par ailleurs.
11:08 Normalement, vous avez une classe d'actifs qui offre deux fois plus de croissance organique,
11:12 de croissance de bénéfices par action que les large cap, avec une valorisation qui est 20 ou 30% inférieure.
11:17 Donc voilà, c'est QFD, comme on dit.
11:19 Est-ce que c'est un vrai risque de ne pas avoir de small et mid cap en 2024 ?
11:24 Oui, je pense que dans le courant de l'année, c'est clair qu'il faudra revenir.
11:28 Je pense que le signal clair de la baisse des taux sera un peu le déclencheur.
11:33 Il y a une corrélation très forte ?
11:35 Oui, il me semble qu'il y a une corrélation forte, et que cette visibilité aussi sur les bilans.
11:43 Parce que c'est vrai que les small cap, on s'interroge toujours sur leur capacité à se refinancer dans de bonnes conditions.
11:50 Ils ont moins de sources de financement, c'est un peu plus compliqué.
11:53 Et du coup, je pense que ça devrait être un signal important.
11:57 Les spécialistes me disent que pour les valeurs de qualité, la qualité n'a pas baissé.
12:02 Si, un peu quand même ?
12:04 Un petit peu, clairement.
12:05 En septembre, octobre, ça a vraiment été entraîné avec l'eau du bain.
12:09 Parce qu'en effet, comme vous le dites très justement, c'est à tort de temps en temps,
12:13 on pense que les small cap sont plus endettés et ont plus de mal à se refinancer.
12:17 C'est vrai que c'est sur une partie de la cote, c'est là où souvent il y a beaucoup de particuliers qui aiment se piler.
12:21 Mais il y a beaucoup, il y a une grande partie des valeurs qui sont de très forte qualité
12:25 et qui ont été un peu entraînées avec l'eau du bain en septembre, octobre.
12:28 Et c'est vrai que quand Jean-Paul a dit, un peu avant, en novembre,
12:33 vous vous rappelez quand les taux ont touché les 5%, c'est bon,
12:36 on a les valeurs qui avaient été un peu en gestion sectionnelle,
12:38 elles sont reparties très fort sur le mois de novembre, décembre.
12:40 C'était bien reparti en début d'année.
12:43 Et c'est vrai qu'il y a eu le chiffre de l'inflation aux Etats-Unis qui est venu rebattre l'écart.
12:48 Le rétro-pédalage des banquiers centraux a un peu pénalisé à court terme les small cap.
12:52 Mais je pense que la direction, elle est claire.
12:55 Dans le courant de l'année, on reverra cette tendance à la baisse des taux.
12:59 Et ça veut dire, pour aller un peu contre le sens de votre étude,
13:03 mais il y a des moments quand même où la diversification paye.
13:08 C'est-à-dire, en termes de performance, est-ce que 2024 doit être une année
13:12 avec le schéma de se dire que toute la performance ne pourra pas reposer sur trois valeurs américaines ?
13:19 Oui, non. Normalement, on va avoir effectivement un rattrapage d'un certain nombre de valeurs,
13:25 mais il faudra que ce soit des valeurs qui offrent elles-mêmes quand même de la visibilité,
13:28 de la qualité et de la croissance.
13:30 Ce qui n'est pas non plus le cas de toutes les small cap.
13:33 L'idée n'est pas d'abandonner, j'imagine, ce qui fait la performance des marchés aujourd'hui.
13:39 Et la sélectivité sur ce type d'univers est encore plus importante.
13:43 Julien, est-ce que les marchés sont en surchauffe ? Les marchés actions ?
13:48 Quand je dis les marchés actions, évidemment, c'est les marchés américains avant tout.
13:52 Et quand je dis les marchés américains, évidemment, c'est une composante technologique très dominante.
13:59 Non, je ne pense pas qu'il y ait de surchauffe.
14:06 On pourrait parler de bulles. La question pourrait se poser, est-ce qu'il y a une bulle sur un groupe d'actifs,
14:11 sur un groupe de valeurs, une catégorie d'actifs ? Je n'ai pas ça.
14:14 Dans mes travaux sur la partie économique, 2016, c'est le début d'un cycle de jugular.
14:22 Je rappelle, jugular, c'est un cycle de 7 à 11 ans, qui a été observé avant même l'action des banques centrales,
14:27 puisqu'il a fait sa découverte en 1864.
14:30 Et les vraies actions des banques centrales commencent un peu après aux Etats-Unis, après la guerre de sécession.
14:34 Évidemment, on se dynamise au XXe siècle, avec surtout l'arrivée de Greenspan.
14:38 C'est un cycle qui doit se décomposer normalement en ce qu'on appelle trois cycles de trois ans et demi.
14:45 Le cycle dit de Kitchen, 2016-2019, je vous donne les points bas de la bourse, comme ça c'est plus facile pour les gens,
14:50 même si le point bas de l'économie est six mois plus tard, ce que je disais tout à l'heure.
14:53 C'est le cycle de Kitchen, 2016-2019-2022. Donc ça nous emmène dans trois ans, à partir du plus bas de 2022.
15:00 Ce qui veut dire que nous sommes dans la phase ascendante de ce cycle de Kitchen,
15:03 qui est lui-même le dernier élément du cycle de jugular.
15:08 Après, ce qui doit se passer depuis fin 2022, c'est une amélioration des conditions économiques.
15:13 C'était un exposé que j'ai souvent soutenu, et je continue de le penser, puisque je constate qu'il se produit,
15:19 c'est quand même pas très fort. Mais j'avais indiqué que ce cycle de jugular, donc le grand, est le plus faible d'une triade de jugular.
15:26 C'est celui sur lequel on ne peut pas attendre grand-chose non plus.
15:29 Ce qui est en train de se produire, c'est une économie qui croit aux Etats-Unis et un peu par capillarité,
15:36 dans le monde, de manière assez modérée, modeste. C'est modeste ce qu'il y a devant nous.
15:44 Donc, les perspectives de bénéfices, je ne fais pas d'année financière, mais sur ce point macro,
15:51 les perspectives de bénéfices, pour moi, sont normalement bonnes en 2024 et normalement bonnes en 2025.
15:58 Après, je fais une petite, peut-être pour relier avec les petites et moyennes valeurs, mais dans un cycle, cette fois-ci, boursier.
16:05 Je ne me réfère plus au temps exact des cycles économiques.
16:09 Dans un cycle boursier, il y a toujours le temps de la baisse de taux et le temps de la hausse de taux depuis que les banques centrales sont actives,
16:16 donc environ 50 ans. Le temps de la baisse de taux a toujours été favorable à des grandes entreprises.
16:23 Le temps de la hausse de taux, c'est toujours quand l'économie apparaît un peu trop tendue et qu'il y a des risques,
16:30 avec un chômage bas, d'une inflation forte, etc.
16:34 À l'intérieur de ça, la décomposition est telle que, normalement, les plus petites valeurs sont en deuxième partie de cycle et pas en première partie de cycle.
16:43 Comme on est en train de monter les taux, certes, j'ai bien entendu qu'il fallait les baisser, mais je ne présuppose pas que les taux...
16:51 – Pour l'instant, on ne les a pas encore baissés.
16:53 – J'ai entendu les banques centrales qui me surprennent, mais autant elles ne me surprenaient pas quand elles ne voyaient pas l'inflation,
16:59 mais là, elles me surprennent à dire qu'il faut absolument les baisser, les taux,
17:02 je ne vois aucun indicateur économique qui justifie ça.
17:04 – On peut avoir des surprises encore de ce point de vue-là.
17:06 – Moi, je vais conclure les banquiers centraux.
17:08 – Non, non, non, s'ils veulent baisser les taux, ils baisseront les taux.
17:10 – Personnellement, je ne vois aucune raison de les baisser.
17:12 Je considère qu'on est encore dans un cycle de hausse de taux,
17:15 je considère que l'inflation réapparaîtra d'ici un an ou deux et que le contexte géopolitique va lui aussi s'aggraver,
17:19 donc va aller dans ce sens-là.
17:20 Ce qui veut dire que, pour moi, à l'intérieur de ce marché, la rotation doit continuer
17:26 et je ne vois pas pourquoi les petites ou moyennes valeurs ne profiteraient pas de cette rotation,
17:30 puisque ça appartiendra à ce moment de cycle.
17:32 – Donc on va repartir, le marché va repartir pour un tour de les taux élevés pour longtemps
17:39 et peut-être même des taux un peu plus élevés encore pour plus longtemps.
17:44 – J'ai envie de dire oui, mais ça ne sert pas à grand chose que je dise ça,
17:47 parce qu'aujourd'hui, il y a un tel consensus autour, il y a eu une frénésie en décembre…
17:51 – Je ne sais pas, j'entends des gens à Wall Street qui disent
17:53 "il n'y aura pas de baisse de taux cette année de la Fed".
17:55 – Je parle du dernier trimestre de 2023 où on anticipait 6 ou 9 baisses de taux.
18:01 Je voyais ça, je tombais de ma chambre, je ne comprends pas,
18:04 je ne vois pas pourquoi ce serait comme ça.
18:06 Donc je le dis benoîtement simplement, non, je ne pense pas qu'il y ait matière à baisse de taux.
18:10 – Oui, il n'y aura pas 10 baisses de taux cette année.
18:12 – Et je ne comprends pas qu'il y en ait, sauf pour des raisons politiques ou des raisons,
18:15 alors j'irais, de politique monétaire, de fine tuning.
18:18 – Oui, de calibrage, de recalibrage.
18:21 – Ah oui, on ne parle pas de baisse de taux pour accommoder l'économie, pas du tout.
18:25 – Rien à voir avec ainsi.
18:26 – Les seules baisses de taux qui sont signalées par les banques, c'est bien dans le cadre
18:30 d'une recalibration de la politique monétaire,
18:32 pas du tout d'un besoin d'accommodation des économies.
18:35 – C'est surtout vrai aux États-Unis,
18:37 c'est vrai que la croissance américaine n'a fait que d'être révisée là-haut,
18:40 rappelez-vous, début de l'année dernière, on pensait que la croissance US allait faire 1%,
18:44 puis maintenant le consensus s'est passé à 2%,
18:46 il y a certains grands économistes qui attendent même 3%.
18:49 Avec le rebond, je rappelle, il y a des dépenses du consommateur,
18:52 mais aussi des dépenses des États, avec, et ils vont continuer.
18:55 Donc c'est vrai, mais là le marché a l'impression qu'il va repasser,
18:59 donc voilà, moi je suis assez en ligne avec ce que vous dites,
19:01 il y aura peut-être un fine tuning aux États-Unis,
19:03 peut-être une ou deux, ce sera vraiment très très légère et ponctuel,
19:06 parce que finalement, peut-être qu'on va repasser une économie good news et good news.
19:10 Si l'inflation repart, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'indicateurs macro-économiques
19:13 avancés sur l'inflation, qui regardent que normalement à partir de l'été,
19:16 l'inflation réaccélère aux États-Unis.
19:18 Mais pour la première fois, ce sera peut-être une bonne nouvelle,
19:20 si l'inflation réaccélère, c'est que l'économie va mieux, les salaires tiennent.
19:23 Si il y a la croissance, si il y a la croissance qui justifie effectivement
19:27 un peu plus de hausses de prix.
19:29 Les créations d'emplois sont toujours là, ce qui est bien,
19:31 c'est qu'on a vu pour la première fois depuis février 22, vendredi dernier,
19:34 les hausses de salaires sont plus qu'à 4,3 je crois de mémoire,
19:37 on était à 4,4, 4,5 avant, voilà, ça rebaisse doucement.
19:40 Donc voilà, il ne faut pas vous déplaisir, si l'économie tient bien, etc.,
19:44 peut-être qu'on va être plus good news et good news,
19:46 et c'est pour ça qu'il y a une recorrélation pour l'instant que sur les méga-cap,
19:49 parce qu'on a quand même vu depuis 4-5 mois, les marchés faisaient des plus historiques,
19:53 alors que les taux sont repassés 3,80 à 4,20,
19:55 donc il y a une recorrélation sur les méga-cap, malheureusement pas sur les small limit,
19:59 parce que clairement quand les taux ont monté, les small ont rechuté tout de suite.
20:02 Donc voilà, en tout cas, ça c'est le cas aux États-Unis,
20:06 ce qui a énormément de productivité avec l'intergence difficile,
20:09 beaucoup de productivité en plus qui a un impact des inflationnistes,
20:13 on n'a pas forcément besoin des taux.
20:15 En Europe, c'est différent.
20:16 Christine Lagarde a continué, on l'a dit la semaine dernière,
20:19 elle a révisé encore de 0,8 à 0,6 la croissance,
20:22 et a révisé à la baisse l'inflation.
20:26 Elle a révisé encore plus l'inflation que la croissance.
20:28 Exactement.
20:29 Donc voilà, la question de savoir est-ce qu'elle va faire quelque chose,
20:32 c'est toujours la lutte entre les Français et les Allemands.
20:34 Monsieur Nobel et le Roi de Gallo attendait même peut-être avril,
20:37 mais bon, en avril, il n'y aura toujours pas la croissance des salaires,
20:40 parce que je vous rappelle, la croissance des salaires au T4 a commencé à ralentir par rapport au T3,
20:44 et normalement à la réunion de juin,
20:46 ils auront les chiffres du T1 qui devraient continuer de ralentir en zone euro.
20:51 Mais c'est sûr qu'en tout cas, la productivité n'est pas la même en Europe.
20:54 Donc moi, je vois plus en effet peut-être l'Europe baisser,
20:56 mais les Etats-Unis peuvent très bien,
20:58 ce n'est pas du tout le même modèle de croissance.
21:00 Ce qu'il faut imaginer, parce que pour l'instant,
21:02 ce qui est intéressant, c'est que le marché considère que c'est joint,
21:04 et pour la BCE et pour la Fed.
21:06 C'est plutôt d'ailleurs un message qui est endossé,
21:09 ou par Jérôme Paul ou par Christine Lagarde,
21:11 avec leur mot à eux de banquier centraux,
21:13 mais qu'est-ce qui pourrait désaligner ces deux calendriers ?
21:16 Est-ce qu'il y a un risque assez fort, effectivement,
21:18 que ce calendrier peut-être, à l'arrivée,
21:20 ne soit pas celui qui est anticipé aujourd'hui, Nono ?
21:24 C'est vrai qu'a priori, on se positionnait plutôt
21:29 vers une baisse des taux de la BCE en septembre, nous.
21:33 Plutôt plus tard que ce que le marché imagine.
21:37 Pour les raisons liées justement au salaire et à la productivité en Europe,
21:41 qui ne sont pas très favorables.
21:43 La tendance à la baisse de l'inflation sous-jacente aux Etats-Unis
21:49 nous semble quand même plutôt bien installée.
21:52 La Fed regarde beaucoup le Corp. ICI,
21:55 qui est quand même plutôt raisonnable.
21:58 On peut imaginer qu'ils seront en mesure de faire quand même un geste.
22:03 Alors je suis d'accord que ce n'est pas forcément nécessaire.
22:06 L'économie américaine se porte suffisamment bien.
22:09 Un geste, vous dites.
22:11 Parce que s'ils ne font rien cette année,
22:15 ça risque quand même à un moment donné de faire tanguer les marchés.
22:19 La POUEL n'arrête pas de nous répéter qu'il y aura quelque chose.
22:22 Voilà, tout à fait.
22:23 Donc ça crée quand même une forme d'attente.
22:25 Le marché pour l'instant, que ce soit mai, juin, juillet, septembre,
22:29 le marché s'en fiche un peu, j'ai envie de dire.
22:31 Mais il veut être sûr à 100% qu'il y a un mouvement à la baisse devant.
22:35 Oui, tout à fait.
22:37 D'ailleurs d'autres estiment, comme vous dites,
22:39 c'est un geste et pas plus.
22:41 Raphaël Bostic d'Atlanta, il dit "moi je veux bien une baisse de taux en juin,
22:44 mais tout de suite derrière, il faut que le marché comprenne que c'est une pause".
22:47 Ce n'est pas un cycle de baisse de taux qu'on entame aveuglément,
22:51 sans savoir où on s'arrêtera.
22:53 Et puis à la limite, c'est plutôt pas mal, même pour les marchés,
22:56 qu'ils en gardent un peu sous le pied pour 2025.
22:58 Parce que sinon, s'ils épuisent un peu leur potentiel,
23:01 derrière qu'est-ce qu'il y aura ?
23:03 Moi je trouve que c'est plutôt de bonne politique d'aller prudemment.
23:07 Comment est-ce que les marchés peuvent se déployer partant de là ?
23:11 Avec ce qu'on a déjà dit sur le paradigme des méga-cap,
23:16 qu'est-ce qui est intéressant d'avoir aujourd'hui en portefeuille pour vous, Julien ?
23:22 Quel type de positionnement on a envie d'avoir ?
23:25 Encore une fois, l'idée de diversification,
23:28 ça reste quand même plutôt du bon sens en termes de gestion du risque.
23:31 Comment on se diversifie aujourd'hui sur ces marchés ?
23:35 J'avais proposé il y a deux ans maintenant,
23:38 de revenir un peu dans des équilibres de portefeuille globaux.
23:41 Je ne parle pas des marchés actions, mais d'une allocation.
23:43 De revenir sur des obligations,
23:45 non pas parce que c'était attrayant,
23:47 mais parce que les coupons allaient compenser les éventuelles dégradations de la valeur
23:53 en cas de glissement de taux à la hausse.
23:56 Je pense toujours la même chose,
23:58 même si je suis un peu moins enthousiaste,
24:00 mais je pense toujours la même chose.
24:02 Contrairement aux cinq années où je pense qu'il ne fallait détenir aucune obligation,
24:06 parce que quand on n'est pas rémunéré pour quelque chose,
24:08 c'est quand même un peu...
24:10 Là, au moins, il y a de la matière,
24:12 y compris par rapport à des niveaux d'inflation.
24:14 Donc je pense qu'on peut toujours avoir,
24:16 selon le modulo des profils de risque,
24:18 détenir des obligations.
24:19 Après, dans le cas des actions,
24:21 je vais revenir sur la partie indices de tout à l'heure.
24:23 Je considère que les indices ont été construits pour leur objet,
24:26 c'est-à-dire pour refléter une économie ou un pan de l'économie.
24:31 Dans les indices, il va y avoir des titres qui vont avoir des comportements,
24:34 non pas obligataires,
24:36 mais qui, à l'intérieur d'une enveloppe action,
24:38 vont s'apparenter à une poche obligataire,
24:40 parce qu'ils vont jouer le rôle d'amortisseur
24:42 ou d'autre rôle de rendement, etc.
24:44 Donc, à quoi finalement un indice ?
24:47 Un indice, c'est une diversité de valeurs
24:49 pour représenter une économie.
24:51 C'est donc une diversification en soi.
24:53 Pourquoi sortir des indices ?
24:55 Justement, la question, c'est pourquoi sortir des indices ?
24:58 Si, par exemple, je suis épargné européen,
25:00 c'est normal que j'ai ma partie obligation,
25:03 puis une partie action composée d'un tiers d'Europe,
25:05 un tiers d'USA, par exemple,
25:07 et puis un tiers d'autre chose, avec du privé-équitisme,
25:09 des émergences, ce qu'on veut, pour diversifier les risques.
25:11 Pourquoi sortir des indices ?
25:13 Il faut sortir des indices si on a des convictions extrêmement fortes.
25:16 Et les convictions extrêmement fortes dans l'économie,
25:18 telles que je l'ai décrite, ne sont pas nombreuses.
25:21 Et c'est celles dont on parle en ce moment.
25:23 Donc la seule possibilité de sortir de ce que moi je trouverais
25:27 une composition normale, c'est d'être ultra-diversifié,
25:29 parce qu'on ne peut pas préjuger de l'avenir,
25:31 et que ça sert à ça, la diversification,
25:33 c'est d'aller prendre un rift sur ce qui est en train d'absorber
25:37 des grandes parties de l'économie,
25:39 c'est tout ce qui concerne l'intelligence artificielle.
25:42 Ça, c'est une réalité.
25:44 Que ça absorbe des bouts de l'économie, c'est une réalité.
25:47 Et ce qu'on ne sait pas, c'est la vitesse.
25:49 Et donc ça, vous dites, il faut aller chercher en dehors des indices.
25:51 Je crois que si on veut faire quelque chose...
25:53 Oui, oui, je comprends.
25:55 Si on veut vraiment faire de l'alpha, il faut sortir des indices.
25:58 Sur le thème de l'IA.
26:00 C'est ça, ou la thématique liée à la géopolitique,
26:02 c'est-à-dire de renforcer tout l'investissement lié à la guerre,
26:05 qui de toute façon devrait continuer malheureusement de progresser,
26:09 et aussi l'exposition en matière première,
26:11 qui n'apparaît pas aujourd'hui comme pertinente,
26:13 mais qui à tout moment peut se réveiller,
26:15 et dans le contexte géopolitique qu'on a,
26:17 et donnera justement une contribution intéressante à un portefeuille.
26:20 Mais sinon, j'ai toujours essayé de justifier la diversification
26:24 par la difficulté de détecter à l'avance
26:27 les zones de surperformance les plus évidentes.
26:30 Je maintiens qu'on est toujours dans ce type de marché,
26:34 donc c'est tout à fait à la marge qu'on peut sortir d'une diversification.
26:37 C'est vrai que c'est assez intéressant.
26:39 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, pour jouer l'IA,
26:41 pour investir dans l'intelligence artificielle en bourse,
26:44 pour le moment, c'est quasiment que les mégacaps.
26:47 C'est SMA, la première capitulation de l'euro-stock 50,
26:50 Nvidia, je ne sais pas combien il y a de poids dans le S&P.
26:53 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a vu qu'il y a tous les dérivés,
26:56 aussi l'électrification, enchaîner l'énergie électrique,
26:58 qui fait un des plus hauts.
26:59 Donc c'est vrai qu'à la limite, ça, c'est des très gros poids, des indices.
27:01 Les médias, publicistes, portés par l'IA,
27:04 en tout cas c'est un des arguments qu'on entend.
27:06 RELX, pareil, au UK, Walters Closers aux Pays-Bas,
27:10 tout ça c'est quand même des gros poids, des indices, des mégacaps.
27:13 Mais c'est vrai que nous, en tout cas,
27:15 que nous sommes sur les small and mean,
27:17 c'est une dérivée seconde, ça va arriver un jour,
27:19 donc il y aura des gagnants, des perdants.
27:21 Mais clairement, on attend que ça arrive,
27:23 parce qu'il y a quand même beaucoup de sociétés
27:25 qui vont gagner en productivité, qui vont gagner en marge.
27:27 Donc la question de savoir, c'est est-ce qu'ils vont redistribuer leur salarié,
27:30 ou ça sera les actionnaires, ce sera un peu un débat.
27:33 Mais pour l'instant, c'est trop tôt.
27:34 Donc c'est vrai que pour l'instant, c'est vraiment les mégacaps qui prennent tout.
27:37 Et nous, on a vraiment hâte de voir cette dérivée seconde arriver chez nous.
27:40 Et la diffusion peut aller assez vite dans des entreprises de taille intermédiaire ?
27:44 Est-ce qu'on peut imaginer que des nouveaux process,
27:47 des outils puissent être déployés assez rapidement,
27:50 avec une adhésion quand même du groupe, de l'entreprise, de tout le monde,
27:54 pour générer ces gains de productivité dont on parle ?
27:58 En tout cas, la plupart des sociétés que l'on voit,
28:00 notamment les ESN ou même les sociétés concernées comme Whitestone,
28:04 nous disent que ça va aller beaucoup plus vite que les anciennes technologies,
28:07 comme le cloud.
28:08 Le cloud, ça a mis plus de 10 ans avant d'arriver,
28:11 que les gens changent, etc.
28:13 Mais là, dedans, ça va aller hyper vite.
28:15 Tout le monde, maintenant, fait des nouvelles oeuvres.
28:17 Ça va arriver, la question de savoir quand.
28:19 Mais en tout cas, j'ai l'impression que personne ne veut le louper.
28:22 Tout le monde peut être dedans.
28:23 Il va y avoir beaucoup de formations aussi,
28:25 de nouvelles personnes pour se réadapter.
28:27 Mais ça, à la limite, j'écoutais ce jeudi dernier,
28:30 une société qu'on aime beaucoup, vous savez, c'est Neurone,
28:33 M. Luc Deschamps-Marc, qui a créé, nous disait, ce qui était génial,
28:36 c'est que, je crois qu'il a créé la société dans les années 80,
28:38 en disant, et je répète sa phrase,
28:40 en disant que l'informatique, ça va être, à la limite,
28:43 plus important que l'air que l'on respire.
28:45 C'était une phrase qu'il disait dans les années 80.
28:47 Et on le voit aujourd'hui, clairement.
28:49 Et en fait, ces révolutions, évidemment,
28:51 il y a beaucoup de choses qui vont disparaître,
28:53 comme le helpdesk, etc., mais qui vont être réemployées
28:55 pour beaucoup d'autres.
28:56 Donc après, on va prendre ces personnes-là,
28:58 on va les remettre là, un peu de formation.
29:00 De toute façon, on manque d'ingénieurs structurellement.
29:02 Donc pour moi, les ESN, ces sociétés-là de conseil en informatique,
29:05 c'est un autoroute pour elles.
29:07 Donc on voit malheureusement Capgemini,
29:09 qui a refait un priori story.
29:11 - Malheureusement, oui.
29:13 - Tant mieux pour les... - Oui, oui, oui.
29:15 - Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est prime à la taille.
29:19 Capgemini, c'est quasiment 14 fois le résultat d'exploitation.
29:22 Les sociétés un peu plus petites, c'est 12 fois.
29:24 Et les micro-small, elles sont entre 8 et 10.
29:26 Donc c'est vrai qu'il y a quasiment 40-50 % de décote.
29:29 Ce n'est pas forcément justifié.
29:31 C'est quand que Capgemini fait les traits Corélogile-IP.
29:35 Elle a dit qu'elle ferait entre 1 et 2 % de croissance organique en 2024.
29:38 Pareil, T1 compliqué, ça accélère.
29:40 - Les small et micro, elles font combien de croissance ?
29:42 - C'est souvent, elles font x2, x3.
29:44 Donc bon, on est patient.
29:47 - Les arguments s'empilent.
29:49 - Ça s'empile. - Non mais les arguments s'empilent.
29:51 On verra. Mais non, mais 2024 est peut-être une année,
29:53 effectivement, d'un tournant important pour la revalorisation des small cap.
29:57 - J'espère juste que ça ne sera pas que en deux mois,
30:00 comme novembre-décembre l'année dernière.
30:02 J'espère que le S2 sera...
30:05 - Oui, que ça puisse être une hausse quotidienne, nuancée, continue.
30:12 Je n'ai pas l'impression que les marchés fonctionnent comme ça aujourd'hui.
30:15 Mais ça peut aller très vite, très très fort.
30:19 Si on regarde un peu ailleurs dans le monde,
30:23 il y a des mouvements sur l'Yen qui commencent à être peut-être regardés.
30:27 Nous, on est, je le disais en introduction, dans la séquence Banque Centrale.
30:30 Au-delà de la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon se réunit également la semaine prochaine.
30:35 Bon, tout le monde attend ce moment où la Banque du Japon sortirait des taux négatifs.
30:39 Je crois que les taux directeurs sont à -10 BP, je crois, aujourd'hui au Japon.
30:43 Bon, est-ce que le moment est proche ?
30:46 Et encore une fois, c'est la question qu'on se posait déjà à l'époque.
30:50 Qu'est-ce que ça change au fonctionnement des marchés globaux
30:53 d'avoir une Banque du Japon qui sortirait,
30:55 qui montrait ses taux pour la première fois depuis je ne sais plus combien de dizaines d'années ?
30:59 Alors, effectivement, on l'attend plutôt pour le mois d'avril, en fait,
31:03 cette normalisation, si on peut dire, puisque ça va être un timide mouvement.
31:07 Ça risque d'abord d'aider le Yen, évidemment,
31:12 qui est quand même la devise un peu malade depuis quelques années.
31:17 Et si on a notamment un peu d'aversion au risque à un moment ou à un autre dans l'année,
31:24 ça sera clairement avec le dollar des devises qui restent quand même à privilégier.
31:30 Donc ça permet cette fameuse diversification un petit peu des portefeuilles.
31:36 Je suis assez d'accord qu'il va falloir revenir un peu sur l'obligataire,
31:40 qui offre quand même, surtout sur le crédit, plutôt de la valeur.
31:45 À court terme, on est moins favorable quand même sur la partie d'aide souveraine.
31:50 Et c'est vrai que pour ce qui est du marché japonais, en tout cas,
31:55 on pense que ce n'est pas fini.
31:57 Et c'est là aussi un bon diversifiant pour les positions surpondérées
32:01 qu'on peut avoir sur les États-Unis avec un marché qui est beaucoup plus value,
32:05 qui a aussi une composante technologique qu'il ne faut pas complètement ignorer.
32:10 Et on peut trouver de belles valeurs sur ce marché aujourd'hui.
32:15 Et même avec la perspective d'une banque du Japon qui mettrait à zéro ses taux directeurs,
32:23 la perspective d'un Yen qui pourrait se réapprécier encore un peu plus,
32:27 on a vu un peu plus de vitesse dans la hausse du Yen ces derniers jours,
32:30 ça n'aubère pas totalement les perspectives du marché action.
32:34 Là, il y a eu une réaction un peu épidémique, on peut le dire.
32:39 Mais on ne pense pas que ça va être de nature à casser la dynamique du marché japonais.
32:45 Intéressant. Vous regardez le marché japonais, Julien ?
32:49 Non, je ne sais pas, ça fait partie quand même des marchés dont on parle aujourd'hui.
32:53 Il ne manifeste aucun problème.
32:56 Il appartient à la diversification.
32:59 Et pour la conséquence, pour la partie du Yen,
33:04 je pense que le mouvement de la Banque centrale,
33:06 je vais sortir un tout petit peu de mon domaine d'économie comportementale,
33:09 mais je pense que la Banque centrale du Japon, c'était un peu dangereux pour elle
33:15 au moment où il y avait une normalisation aussi forte aux Etats-Unis.
33:19 C'est dangereux pour elle et pour les Américains, pour tout le monde.
33:22 Qu'est-ce qui était dangereux ?
33:24 Que de commencer à modifier, eux, leur politique monétaire.
33:27 Ah, que le Japon ?
33:28 Oui, je pense que ce n'était pas le moment.
33:30 Alors qu'ils auraient pu, mais je crois que ce n'était pas le moment.
33:32 La situation est la même aujourd'hui qu'il y a six mois où il y a un défi.
33:35 Oui, mais il y a six mois de plus d'évidence que la situation se maintient telle que…
33:39 La question c'est, le veulent-ils, les conditions,
33:42 elles sont différentes les conditions d'inflation chez eux en plus.
33:45 Le veulent-ils, il est possible qu'ils considèrent qu'ils atteignent les objectifs,
33:50 les fameux objectifs d'Abbé il y a 15 ans maintenant,
33:53 et que donc peut-être qu'une normalisation à la manière de ce qu'ont fait les Etats-Unis,
33:58 parce qu'on a toujours dit que les Etats-Unis montent les taux de pollutés contre l'inflation, etc.
34:01 Moi, j'ai toujours milité pour le fait que c'était une sainte normalisation.
34:04 Il est possible qu'il y ait la même chose, ce ne serait pas du tout aberrant.
34:07 Je pense que les conditions sont peut-être plus ouvertes cette année
34:10 que elles ne l'étaient au cours des 18 mois passés.
34:13 Et pour le Nicaï, vu sa construction, je ne vois pas de signe de danger.
34:18 Je n'ai pas de problème sur le Nicaï.
34:21 De toute façon, j'ai des problèmes sur peu d'indices,
34:24 sauf quelques zones émergentes qui ne manifestent pas beaucoup d'intérêt.
34:28 Mais encore une fois, dans la diversification, il va y avoir des bonnes choses.
34:32 C'est un moment 2024 de rotation régulière des compartiments actions dans le monde,
34:37 dans le cadre d'une émique haussière, d'une économie qui se porte bien.
34:41 Et encore 2025 à mon avis.
34:43 Donc des passages de relais d'un grand segment de marché à un autre au fur et à mesure,
34:49 avec l'horizon 2025 en tête ?
34:51 Je pense que ça devrait continuer encore en 2025.
34:54 Il faudra voir les conditions à la fois économiques, quand le ralentissement apparaît, etc.
35:00 Parfois il a un an de retard par rapport au cycle, parfois il a 6 mois d'avance.
35:04 On ne peut pas dire ça.
35:06 Mais les conditions restent très bonnes.
35:08 Reste son, reste très bonne.
35:10 Oui.
35:11 On a un bio aussi, les actions en japonais, chez Gailus Acoustion.
35:14 On a lancé un fonds Micro Cap Monde.
35:16 Qui intègre la cote japonaise ?
35:20 Exactement, on a 20% de valeur japonaise.
35:22 En plus, ce sont des sociétés locales.
35:25 Donc s'ils viennent s'apprécier, c'est tout bon pour nous.
35:28 Ce sont des sociétés qui ont un cash monstrueux.
35:30 Donc si les taux remontent, c'est que du bénéfice.
35:33 Ce sont des petites histoires locales qui sont assez sympas.
35:38 Et qui se payent beaucoup moins cher, même si je ne parle pas des Etats-Unis ou même en Europe.
35:43 Une ligne que l'on aime beaucoup, c'est Kota.
35:45 C'est le leader de gel dans les salons de coiffure.
35:48 Et aussi pour les particuliers.
35:49 Vous savez que les japonais adorent toujours se faire des gels.
35:51 Des gels pour les cheveux ?
35:52 Oui, des gels pour les cheveux, c'est stylistique.
35:55 Ce sont des sociétés qui font 4-5% de croissance organique.
35:58 Une génération de cash énorme.
36:00 Un cash au bilan monstrueux.
36:02 Ce ne sont pas les sociétés qui ont la meilleure allocation du cash.
36:05 Parce qu'ils ne redonnent pas souvent en touche.
36:07 Mais on redécouvre ce marché, vous êtes d'accord.
36:10 Dans son micro CapMond, 20% de Japon, c'est beaucoup.
36:16 Ça nous a clairement aidé à la performance l'année dernière.
36:18 Ça continue en ce début d'année.
36:20 Mais on a eu le même phénomène sur les small cap japonaises.
36:23 Elles ont très nettement sous-performé les large cap.
36:27 Elles ont bien performé en absolu.
36:30 Mais elles ont encore un frappage énorme.
36:32 Donc c'est vrai que clairement, il y a un très gros potentiel sur les valeurs japonaises.
36:36 Même si on a dit hier qu'elles ont un peu souffert dedans.
36:39 Mais on n'est pas du tout inquiets dessus.
36:41 Je voulais qu'on dise un mot pour finir.
36:44 On est dans l'année d'élections historiques.
36:47 60% du PIB mondial qui vote lors d'élections majeures.
36:51 Il y aura les élections européennes devant nous.
36:53 Mais il y a eu des élections législatives ce week-end au Portugal.
36:56 Avec un résultat qui montre le remplacement du gouvernement de gauche par un gouvernement de droite.
37:04 Centre droit, mais minoritaire.
37:07 Avec une forte progression de l'extrême droite qui doit multiplier par 4 son nombre de sièges par rapport aux élections précédentes.
37:13 Plus de 18% de voix.
37:15 Un commentaire sur ce résultat.
37:18 Et puis redire d'un mot la performance économique du Portugal depuis 10 ans.
37:23 Qui est quand même spectaculaire.
37:25 Et est-ce que ce genre de résultat politique qui peut jeter une forme d'incertitude sur la capacité à gouverner avec une majorité.
37:31 Est-ce que ça peut entamer le momentum économique dont bénéficie le Portugal depuis 10 ans maintenant ?
37:38 Alors d'abord, le parti d'extrême droite qui a été propulsé à la 3ème position.
37:47 Avec plus de 18% de voix.
37:49 Chega, ça veut dire assez.
37:51 Donc il a été élu notamment sur son discours anti-corruption.
37:56 Puisque la corruption avait touché historiquement à la fois le centre droit et le centre gauche.
38:02 Avec pour le gouvernement actuel effectivement une sanction qui est assez forte.
38:10 Oui, le costat est tombé à cause de ces affaires de corruption qui y entouraient.
38:15 Pour autant, c'est vrai que l'économie a beaucoup rebondi après de grandes difficultés.
38:22 Avec une aide de la Troïka qui est quand même venue entraîner un certain nombre de réformes qui ont été assez structurelles.
38:29 Et des coupes assez sombres dans le budget de l'État.
38:35 Le programme du parti de centre droit est plutôt dans une logique de réduction des impôts.
38:42 Qui effectivement sont assez élevés, notamment pour l'impôt sur le revenu.
38:47 Donc on peut espérer quand même que ça amène une forme de dynamisation.
38:52 En tout cas, les élections, malgré la poussée d'extrême droite, on n'a pas vu de sanctions sur les indices.
38:59 C'est un impasseur.
39:00 Peut-être parce que malheureusement c'est un phénomène assez répandu.
39:05 Mais il est clair qu'on va avoir une plus grande difficulté à mettre en oeuvre des réformes.
39:12 Sans l'appui a priori du parti socialiste qui a dit qu'il ne soutiendrait pas ce gouvernement s'il devait être mis en place.
39:24 Est-ce qu'il y aura des alliances ponctuelles avec l'extrême droite sur un certain nombre de réformes ? On verra.
39:29 Mais effectivement, je ne pense pas que ça va mettre en échec le bon comportement.
39:36 D'ailleurs, on le voit de manière générale en Europe du Sud.
39:38 Il y a quand même un rebond aussi de l'Italie.
39:40 C'est d'ailleurs une de nos positions sur la partie dette.
39:44 Que vous continuez d'aimer.
39:46 Le spread italien reste encore assez correct au-dessus des 130 points.
39:52 En tout cas, en termes de portage, ce n'est pas choquant d'en avoir.
39:56 L'Europe du Sud, d'une certaine manière, retrouve un peu des couleurs par rapport au centre de l'Europe, à l'Allemagne, qui est quand même un peu à la peine en ce moment.
40:06 Surperformance de la périphérie par rapport au cœur en Europe qu'on observe depuis plus d'une paire d'années maintenant, pour dire les choses.
40:12 Merci beaucoup. Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
40:16 Nous notons que c'est un membre du comité d'investissement Cross Asset de Natix 6e International, Julien Nebenzel, administrateur d'Advise, et Louis De Fels, directeur général et directeur de la gestion de GALUSAGESTION.

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