Aide à mourir : un projet de loi euthanasie ? Damien Le Guay x Pierre Juston

  • il y a 7 mois
Avec Damien Le Guay, philosophe, Auteur de “Quand l’euthanasie sera là” (Salvator) - contre l’euthanasie et Pierre Juston, Administrateur de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) - pour l’euthanasie

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-03-12##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
00:11 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 9h34, débat sur l'antenne de Sud Radio.
00:16 Débat autour du projet de loi pour une aide à mourir.
00:19 Alors, je voudrais préciser certaines choses.
00:22 Je vais évidemment lire ce que prévoit,
00:27 ce qu'a dit le président de la République.
00:30 Mais le débat s'engagera au mois de mai à l'Assemblée nationale.
00:33 Il est évident que le texte final qui sortira du débat
00:36 ne sera peut-être pas le même que ce que dit aujourd'hui le président de la République.
00:39 C'est logique, c'est normal, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:43 Bien, que dit le président de la République ?
00:46 Impatient, impatient pour débattre d'abord.
00:50 Avant de résumer, enfin de résumer, de reprendre ce qu'a dit Emmanuel Macron,
00:56 je voudrais présenter nos invités.
00:58 Par ordre alphabétique, Pierre Juston, qui est administrateur de l'association
01:03 pour le droit de mourir dans la dignité.
01:05 Bonjour, merci d'être avec nous.
01:08 Et Damien Leguet, qui est philosophe, auteur de "Quand l'euthanasie sera là"
01:11 aux Éditions Salvatore. Bonjour.
01:13 - Bonjour à vous. - Merci d'être avec nous.
01:15 Que dit Emmanuel Macron pour engager le débat ?
01:18 Parce que beaucoup d'auditeurs interviennent, 0826, 300, 300 d'ailleurs,
01:21 et s'expriment depuis hier.
01:23 Bien, un patient pourra demander une aide à mourir s'il est majeur,
01:29 bon ça, ça me paraît logique,
01:31 capable d'un discernement plein et entier,
01:35 atteint d'une pathologie incurable,
01:38 avec pronostic vital engagé à court ou moyen terme,
01:43 et subissant des souffrances qu'on ne peut soulager.
01:47 Bien, comment cette demande sera-t-elle prise en compte ?
01:51 Le patient demandera, donc, il demandera cette aide à mourir.
01:56 L'équipe médicale qui le traite, il aura deux jours pour réfléchir
01:59 s'il demande ou pas, il fera deux jours.
02:02 L'équipe médicale qui le traite, qui s'occupe de lui,
02:04 aura 15 jours pour rendre un avis collégial.
02:08 Si l'avis est favorable, si l'avis de l'équipe médicale est favorable,
02:11 le patient aura à sa disposition un produit létal
02:15 qu'il pourra absorber seul.
02:17 S'il n'en est pas capable,
02:19 il recevra l'assistance d'un membre du corps médical,
02:22 donc de l'équipe, ou d'une personne qui l'aura désigné.
02:26 Voilà ce que dit le texte.
02:28 Est-ce que ce texte vous va ou pas ?
02:30 Tiens, je commence avec Pierre Juston.
02:34 - Écoutez Jean-Jacques Bourdin, ce texte, nous ne l'avons pas pour l'instant.
02:38 C'est effectivement les déclarations du président de la République qui sont assez précises.
02:40 - Oui, mais est-ce que ces déclarations sont précises ?
02:42 - Vous les avez rappelées, il y a un certain nombre d'éléments.
02:44 Bon, moi après, je suis juriste, vous savez,
02:45 donc j'attends d'avoir le texte de loi.
02:47 - Mais vous avez raison.
02:47 - En tout cas, le plan de loi, bien sûr, qui sera passé au conseil d'État,
02:52 au conseil des ministres,
02:53 avant de pouvoir véritablement aller dans tous les détails,
02:55 parce que sans doute, les choses se tiennent entre elles.
02:57 Mais il y a un certain nombre de points.
02:59 Moi, ce que je vais vous dire en premier lieu,
03:00 c'est qu'à la DMD, nous sommes enfin heureux en tous les cas
03:04 qu'il y ait un agenda clair, précis, puisqu'on nous promet ce projet de loi.
03:07 - Mais pour vous, c'est une avancée vers ce que vous souhaitez ou pas ?
03:10 - Il y a une avancée parce qu'elle est consacrée d'une certaine manière,
03:13 l'aide à mourir.
03:14 Alors nous, on appelle ça l'aide active à mourir.
03:16 On ne va pas rentrer dans ce débat-là, on pourrait rentrer si vous le souhaitez.
03:19 Mais le Président de la République parle enfin d'aide à mourir.
03:22 Et derrière, moi, je n'ai pas peur des mots,
03:23 nous n'avons pas peur des mots à la Session pour le droit de mourir dans la dignité.
03:26 Il y a à la fois la question du suicide assisté,
03:28 qui est traité dans ce texte-là,
03:29 et à la fois la question de l'euthanasie,
03:31 même si c'est de manière excessivement exceptionnelle.
03:33 - Mais ce n'est pas de l'euthanasie !
03:34 - Ah bah si, si, si, si, si, puisque...
03:37 - Pour vous, c'est l'euthanasie ?
03:38 - La différence entre les deux, vous savez,
03:40 entre le suicide et l'euthanasie,
03:41 le suicide assisté, c'est la personne qui est en capacité de prendre le produit
03:45 qui lui permet de partir.
03:46 L'euthanasie, c'est que la personne n'est plus en capacité de prendre le produit,
03:50 et donc elle demande à un tiers de pouvoir le faire.
03:53 Bien sûr, mais à partir du moment où elle n'est plus en capacité de le faire,
03:56 j'entendais tout à l'heure Elisabeth Lévy qui disait sur votre plateau
03:58 "il y a une liberté du suicide".
03:59 Il faudra expliquer aux malades de Charcot,
04:01 qui sont enfermés dans leur corps en fin de maladie,
04:03 qui sont bloqués, comme l'était par exemple Vincent Humbert,
04:05 qui lui, c'était pour une autre chose, un accident de moto,
04:09 qu'ils pourraient se suicider, avoir la liberté de se suicider.
04:12 Mais non, parce que malheureusement un certain nombre de patients
04:14 n'ont pas la capacité de le faire et pourtant le souhaiteraient,
04:16 parce qu'ils ne veulent plus de cette vie où ils sont prisonniers d'eux-mêmes.
04:19 - Donc ce n'est pas de l'euthanasie ce texte ?
04:22 - Il y a à la fois la possibilité de l'euthanasie et du suicide assisté.
04:26 - On se paie de mots.
04:28 Le président se paie de mots.
04:30 Le président a fait un exercice absolument extraordinaire,
04:34 tout le monde a lu ses déclarations,
04:37 comme quoi ce ne serait ni une liberté, ni un droit,
04:41 ni du suicide assisté, ni d'euthanasie.
04:43 Je vous le dis comme je le pense, on se moque du monde.
04:46 Le président se moque du monde.
04:48 Et effectivement M. Justin a raison.
04:50 Il est clair qu'à partir du moment où on se donne à soi-même,
04:53 sous surveillance, un produit létal, c'est du suicide assisté.
04:57 - À condition qu'on le puisse !
04:59 - À condition qu'on le puisse, mais d'une façon ou d'une autre,
05:02 c'est du suicide assisté.
05:03 Donc mettons les mots là où il mérite de l'être.
05:06 C'est du suicide assisté.
05:08 Et d'autre part, quand il s'agit effectivement qu'un tiers,
05:11 quel qu'il soit, donne un produit létal à quelqu'un qui ne le peut pas,
05:17 c'est de l'euthanasie.
05:18 Et j'ai entendu ce matin, parce qu'il faut quand même que je vous le dise,
05:20 c'est une paire absolument stupéfiante,
05:23 Madame Vautrin elle-même,
05:26 on lui a dit sur France Inter ce matin,
05:28 on lui a dit "Mais, Madame Vautrin, vous étiez contre l'euthanasie il y a quelques années,
05:33 et vous êtes pour maintenant."
05:34 Elle a répondu "Mais où est-ce que vous voyez dans le projet de loi le mot 'euthanasie' ?"
05:41 C'est du nominalisme pur.
05:44 On ne dit pas le mot, donc la chose n'existe pas.
05:46 Alors évidemment que la chose existe.
05:47 - Pour vous, c'est de l'euthanasie.
05:48 - Mais non, mais c'est pas pour moi, c'est pour tout le monde,
05:50 tous ceux qui connaissent le sujet et M. Justin Trudeau.
05:54 - Non, mais objectivement, on va être d'accord.
05:55 - Objectivement, c'est de l'euthanasie.
05:56 - On n'est pas d'accord sur le fond avec M. Le Guy,
05:58 mais là où on est d'accord, c'est que sur les mots,
06:00 il faut effectivement dire les choses.
06:01 Nous, nous n'avons pas peur des mots,
06:02 à l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
06:04 Nous avons toujours dit que nous étions pour l'euthanasie,
06:06 avec les conditions les mêmes qu'il y a pour le suicide assisté,
06:09 encore une fois, c'est-à-dire une maladie incurable,
06:11 des souffrances difficilement apaisables,
06:13 des personnes qui se trouvent par ailleurs en fin de vie,
06:15 et surtout la condition sine qua non,
06:16 ce sont des personnes qui demandent pour elles-mêmes.
06:17 - Mais l'euthanasie, c'est tout le problème du consentement, non ?
06:21 - Ah mais non, justement, ça c'est la condition sine qua non.
06:23 L'aide active à mourir que nous,
06:25 à l'Association pour le droit de mourir dans la dignité,
06:26 nous, nous souhaitons depuis maintenant 43 ans,
06:29 puisque c'est une vieille association,
06:30 c'est la possibilité pour la personne qui le demande pour elle-même,
06:33 quand elle est placée dans la condition d'avoir une maladie incurable,
06:36 et d'être en fin de vie avec des souffrances inapaisables.
06:38 Ce sont les mêmes conditions pour le suicide assisté,
06:40 en tout cas nous ce que nous demandons, que pour l'euthanasie.
06:42 - Mais si la personne n'est pas capable,
06:45 n'est pas capable d'administrer,
06:47 de s'auto-administrer le produit létal,
06:49 - Oui, et bien on est...
06:50 - Que demandez-vous ?
06:51 Si elle n'est pas capable, pour vous, quelle est votre position ?
06:53 - Si elle a demandé, notamment par le biais de directives anticipées,
06:56 si elle se retrouvait dans cette situation,
06:58 la possibilité de pouvoir partir parce qu'elle n'est plus en capacité de le faire,
07:01 et bien nous demandons qu'il puisse y avoir effectivement l'euthanasie,
07:04 ça a toujours été la proposition de loi de la DEM.
07:05 - Mais qui administre qui ?
07:07 - Un tiers, forcément.
07:08 - Un tiers, évidemment, et en principe plutôt le soignant, bien sûr.
07:11 - C'est plutôt le soignant.
07:12 - Et simplement, pour le dire très simplement,
07:14 nous nous souhaitons une loi de liberté de conscience,
07:16 ça fait 43 ans que nous nous battons pour une loi de liberté de conscience,
07:19 nous souhaitons la liberté de conscience pour tout le monde.
07:21 Aujourd'hui il n'y a pas de liberté de conscience face à la mort des patients.
07:23 Nous souhaitons qu'il y ait la liberté de conscience également pour les soignants.
07:26 Donc s'il y a des soignants qui ne veulent pas pratiquer ce geste,
07:29 et on les comprend aisément, y compris certains qui soutiennent notre combat,
07:32 et bien ils auront une clause de conscience, comme c'est le cas pour l'IVG.
07:35 Ils auront simplement à décaler, à envoyer à un autre médecin qu'on a eu le patient.
07:40 - Non mais bon, j'ai dit ce que j'en pensais effectivement
07:43 de cette rhétorique présidentielle qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes,
07:47 donc c'est quand même quelque chose de stupéfiant,
07:49 il faut quand même mesurer un tout petit peu ce que ça veut dire.
07:52 Bon, première chose.
07:52 Deuxième chose, si on rentre dans le détail...
07:54 - Oui, sur le fond, parce que c'est le plus important.
07:56 - Ah mais sur le fond.
07:58 - Sur le fond, oui.
07:59 - Donc, autre euphémisme, l'aide à mourir,
08:02 c'est ce qu'on appelle un euphémisme,
08:04 c'est-à-dire que l'aide à mourir, les soins palliatifs,
08:06 que je me permets de défendre quand même,
08:08 parce que c'est quand même absolument la chose essentielle,
08:11 qui n'est pas défendue et qui n'aura pas les moyens suffisants dans...
08:15 - C'est un milliard sur dix ans.
08:16 - Un milliard sur dix ans, ça fait 100 millions,
08:17 ça fait 6% de plus que par rapport à aujourd'hui.
08:19 100 millions par an, 6% de plus.
08:21 On peut pas dire que c'est une ambition absolument folle,
08:23 alors qu'effectivement, c'est une des raisons qui permettra
08:26 d'apaiser bien des difficultés que nous pouvons rencontrer
08:30 dans ces situations-là.
08:31 Donc, si on regarde ça, l'aide à mourir,
08:35 c'est une autre façon de considérer les soins palliatifs.
08:38 Les soins palliatifs et de l'aide à mourir.
08:40 Donc, cette façon d'euphémiser absolument tout
08:43 me semble absolument prédomageable, préjudiciable,
08:46 à un débat digne de ce nom.
08:47 Moi, je suis, je vais vous le dire simplement,
08:49 je suis contre l'euthanasie et le suicide assisté,
08:51 parce que toutes ces solutions-là sont pires que les problèmes
08:55 que l'on cherche à résoudre.
08:56 Et il suffit de regarder ce qui se passe à l'étranger.
08:58 À l'étranger, nous avons constaté partout
09:01 qu'à partir du moment où on cherche à encadrer,
09:04 au début, avec de belles intentions, toutes les procédures,
09:08 tous ces encadrements sautent progressivement.
09:10 Et c'est dans la logique des droits, et c'est normal,
09:12 et c'est comme ça que va se passer.
09:13 Donc, la question, elle est simple.
09:14 Est-ce qu'on est pour ou contre d'ouvrir cette boîte de Pandore,
09:18 sachant, et c'est là où il y a un mensonge présidentiel,
09:21 sachant que l'encadrement ne tiendra pas.
09:24 Personne ne peut tenir cet encadrement,
09:26 et il ne sera pas tenu au bout de 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans.
09:30 Toutes les protections sauteront, et on dira,
09:32 comme effectivement la DMD,
09:33 "Mais pourquoi M. Lambert ?"
09:34 M. Lambert, il n'est pas dans la loi d'aujourd'hui.
09:37 - Bien sûr, ça fait partie des critiques que nous donnons en cette fois.
09:40 En tout cas, le projet de loi.
09:41 - Et bien, vous voyez, ça commence.
09:42 Après, la maïdé à Les Allemers, après la maïdé de Charcot...
09:46 - Les maladies de Charcot, aujourd'hui, ne rentrent pas dans le cadre de cette loi.
09:50 - C'est ce que je vous dis !
09:52 - C'est sans doute celle des ceux qui en ont le plus besoin pour recevoir une partie de notre compte.
09:55 - Vous pensez qu'il y en a qui ont plus besoin que d'autres,
09:59 et donc, vous allez...
10:00 - Mais parlons-en de l'étranger, vous parlez de l'étranger, M. Le Guet.
10:04 Parlons-en de l'étranger.
10:05 En Belgique, les soins palliatifs en Belgique.
10:06 Excusez-moi, ça fait 20 ans que les Belges ont une loi qui a été une loi complète.
10:10 Une loi qui a permis à la fois à les d'actifs à mourir,
10:12 ceux pour qui vous êtes contre, c'est votre droit le plus fondamental,
10:16 en revanche, ils ont développé très massivement les soins palliatifs.
10:20 Contrairement à la France, précisément.
10:21 Et donc, je m'excuse, mais vous opposez artificiellement,
10:24 et depuis très très longtemps, les soins palliatifs,
10:27 le développement des soins palliatifs, l'accès universel et réel aux soins palliatifs...
10:30 - Pourquoi vous opposez d'ailleurs les soins palliatifs
10:32 au suicide assisté ou à l'euthanasie ?
10:34 - Parce que... Pourquoi ?
10:36 Parce que d'abord, tous les personnels,
10:38 tous les personnels à 95%,
10:40 tous les personnels qui sont en soins palliatifs,
10:43 qui font du soin palliatif,
10:44 toutes les équipes sont contre parce que ça change l'esprit de l'approche.
10:49 Si vous voulez, il y a un pacte de confiance qui existe
10:51 entre le médecin, le soignant et le malade.
10:54 À partir du moment où on introduit dans le soin,
10:57 ce qui est le cas au Canada,
10:58 la mort, le suicide ou l'euthanasie,
11:02 on change diamétralement,
11:04 diamétralement la relation de confiance qui existe.
11:06 - Et les soignants de Belgique...
11:08 - Attendez, je finis juste ?
11:09 Donc d'une part, ça c'est la première chose,
11:10 donc ça change diamétralement, donc ce n'est pas la même chose.
11:12 On ne parle plus de la même chose.
11:14 Et pourquoi est-ce que L'ASFA, pourquoi est-ce que Claire Fourcade,
11:17 pourquoi est-ce que tous ceux qui sont concernés en premier chef
11:19 et non pas ceux qui sont à l'extérieur,
11:21 ceux qui sont dedans tous les jours,
11:22 qui font ces gestes d'humanité, sont contre ?
11:24 Parce que justement, ils savent que ce ne sera pas la même chose.
11:26 Et deuxième chose, je finis juste sur la Belgique.
11:28 La Belgique, soin palliatif, c'est une chose.
11:30 Mais qu'est-ce que nous constatons aujourd'hui ?
11:32 On constate que Chantilly de Cortes,
11:34 qui est une patiente de 23 ans,
11:38 qui souffrait de maladies psychiatriques, psychiques,
11:42 en 23 ans, en est passé il y a deux ans à l'euthanasie,
11:47 parce qu'effectivement, on a étendu à l'infini
11:49 aux maladies psychiatriques, aux jeunes, etc.
11:52 - C'est pas ce qui est prévu, là, si j'ai bien compris.
11:54 - Mais ça, c'est l'argument de la pente glissante.
11:57 Vous êtes toujours dans l'argument de la pente glissante,
11:58 c'est-à-dire, vous allez voir, on va avoir une loi,
12:00 mais c'était pareil pour le mariage pour tous,
12:02 c'était pareil pour tout un tas de sujets.
12:03 Laissez-moi finir, je vous ai écoutés attentivement.
12:06 Moi, ce que je ne peux pas vous laisser dire,
12:09 c'est que vous auriez de votre côté
12:10 les gens qui sont sur le terrain et qui connaissent le sujet.
12:12 Nous avons 80 000... Non, c'est pas vrai.
12:14 Vous avez une partie de la vérité, sans doute pour vous,
12:17 qui est la vôtre et qui est tout à fait relative,
12:19 et nous avons la nôtre.
12:20 Excusez-nous, mais nous avons aussi beaucoup de gens,
12:21 y compris des gens qui sont malades,
12:22 qui ont des maladies de Charcot,
12:23 que nous, nous accompagnons,
12:24 que vous, vous n'accompagnez pas,
12:25 parce que les soins palliatifs ne peuvent rien faire pour eux.
12:28 Les soins palliatifs,
12:29 ils font le maximum de ce qu'ils peuvent faire,
12:30 mais quand des personnes demandent,
12:31 et ça, vous ne voulez pas l'entendre,
12:33 qu'ils veulent absolument bénéficier d'une aide active à mourir
12:35 quand ils l'auront décidé,
12:36 ça vous fait comme si ces gens-là n'existaient pas.
12:38 Sauf que ça représente quand même 2 à 3% de la population.
12:41 Qu'est-ce que vous proposez à ces gens-là ?
12:42 Vous ne leur proposez strictement rien.
12:44 Vous leur dites, les soins palliatifs répondront à toutes les problématiques.
12:46 Bien, messieurs, messieurs, messieurs, messieurs,
12:48 un peu de pub,
12:49 et nous allons prendre un auditeur qui vous écoute
12:51 et qui a une remarque de bon sens.
12:53 Ah bah, vous allez voir.
12:54 Ça va changer.
12:55 Il est 9h47.
12:56 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
12:59 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:03 Vérissure présente.
13:04 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
13:08 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:10 Il est 10h10, Pierre est avec nous dans le Tarn-et-Garonne.
13:13 Bonjour Pierre.
13:14 Oui, bonjour.
13:15 Vous entendez le débat, que dites-vous ?
13:18 Oui.
13:18 Alors, vous épiloguez sur oui, la mort assistée,
13:23 ou soins palliatifs ou non pas assistés.
13:26 Eh bien écoutez, une personne qui souffre,
13:29 comme la maladie de Charcot,
13:31 et qui n'y a aucune issue,
13:33 et qui en plus souffre de plus en plus,
13:35 et qui veut abriger ses souffrances par la mort,
13:38 moi je vois pas pourquoi,
13:39 il faudrait épiloguer là-dessus,
13:41 en disant non, non on peut pas,
13:44 oui on peut, il faut voir, non.
13:47 La personne désire arrêter ses souffrances par la mort,
13:52 eh bien écoutez, s'il n'y a aucune issue,
13:55 je vois pas pourquoi...
13:57 Ne pas lui accorder son droit, vous dites.
13:59 Vous dites, Pierre, si je résume votre pensée,
14:01 vous dites, bon, les débats concernant
14:05 euthanasie, suicide assisté, aide à mourir,
14:08 peu importe quand on souffre,
14:10 et qu'on souhaite en finir, il faut accorder ce droit,
14:13 c'est ce que vous dites, je résume.
14:15 Voilà, c'est ça.
14:17 Pierre, Pierre, Pierre, on va prendre Valérie qui n'est pas d'accord,
14:19 Valérie qui est à Garches, bonjour Valérie.
14:21 Bonjour à tous, vous allez bien ?
14:23 Ben ça va très bien, oui Valérie,
14:25 alors vous, vous êtes d'accord avec ce que dit Pierre ou pas ?
14:27 Moi, le problème c'est que quand on souffre,
14:31 donc en fait, ce qui n'est pas normal, c'est que les gens souffrent.
14:36 Donc aujourd'hui, on essaye de régler un problème de souffrance,
14:40 en autorisant les gens à se faire mourir.
14:44 C'est pas normal.
14:46 Non, les cas de douleur, vous croyez que c'est...
14:50 Il faudrait que les hôpitaux,
14:54 et tout ce qui est les soins palliatifs,
14:57 soient dotés de suffisamment de moyens
15:00 pour accompagner et abréger les souffrances,
15:03 enfin du moins réduire toutes les souffrances.
15:06 Le soin palliatif,
15:08 ça abrège les souffrances,
15:12 mais la souffrance est toujours là,
15:14 qu'elle soit physique et puis à une suite morale.
15:16 Parce que la personne qui a la maladie de Charcot,
15:19 par exemple, puisqu'on en parle,
15:21 vous savez, il n'y a aucune issue,
15:23 et cette personne-là va continuer à souffrir
15:26 malgré les soins palliatifs.
15:28 Parce que le soin palliatif ne va pas résoudre sa maladie,
15:34 sa maladie qui veut, lui, en finir.
15:36 - Bon, merci à tous les deux.
15:38 Alors, on refait un tour de table,
15:40 parce qu'il m'en reste 3 minutes 30.
15:42 Donc, Pierre Juston, on venait d'entendre
15:44 deux auditeurs qui ont deux avis différents.
15:46 Que voulez-vous dire ?
15:48 - Simplement, il faut respecter, dans ce débat-là,
15:50 et j'espère que ce débat sera à la hauteur,
15:52 et qu'on respectera toutes les idées du pôle semblable.
15:54 Dans tous les cas, moi, ce que je veux dire,
15:56 c'est que, il y a des choses à améliorer
15:58 dans ce projet de loi, tel qu'il a été dessiné
16:00 par le président de la République.
16:02 Par exemple, nous ne souhaitons pas d'une mort solitaire.
16:04 On vient récupérer le médicament,
16:06 on a accès à ce droit-là,
16:08 et ensuite, on n'est pas accompagné.
16:10 Nous, nous voulons une mort solidaire.
16:12 La possibilité, pour les personnes,
16:14 lorsqu'elles ont accès à l'aide active à mourir,
16:16 parce qu'elles respectent les conditions,
16:18 la possibilité d'être accompagnées.
16:20 Et en ce sens, je n'oppose pas les soins palliatifs,
16:22 et nous ne demandons un grand plan de financement
16:24 pour une aide active à mourir.
16:26 Je prends un seul exemple, en Belgique,
16:28 qui a une loi depuis 20 ans,
16:30 plus d'une euthanasie, plus d'une aide active à mourir
16:32 sur deux en Belgique, se fait dans le cadre
16:34 d'un parcours de soins palliatifs.
16:36 Et les médecins belges, les soignants belges,
16:38 ne sont pas des soignants qui sont des extraterrestres,
16:40 ils sont juste de l'autre côté de la frontière de la France,
16:42 et ils soignent très bien, ils sont pareils que les médecins français.
16:44 - Je me tourne vers vous, Damien Legay,
16:46 pour conclure, que dites-vous ?
16:48 - Moi, je conclue de façon très simple,
16:50 je trouve scandaleux, si vous voulez,
16:52 depuis longtemps, mais alors là, depuis deux, trois jours,
16:54 c'est toujours le cas, de ressortir
16:56 à chaque fois la question
16:58 d'Amadine Charcot, quand on parle
17:00 de ces sujets-là. D'abord, un, parce que c'est exclu
17:02 de la loi, pour l'instant, deux, parce que
17:04 effectivement, les représentants d'Amadine Charcot
17:06 ne demandent pas du tout ça, ils demandent
17:08 d'être accompagnés autant que faire se peut,
17:10 s'il y a des cas particuliers. Et trois,
17:12 je trouve que là, on parle de quelque chose
17:14 qui est... je minimise
17:16 en rien la souffrance
17:18 des personnes qui souffrent de ces choses-là.
17:20 Je dis que c'est tout petit, par rapport
17:22 aux 600 000 personnes qui meurent
17:24 par an en France. Troisième chose,
17:26 - Mais tout le monde ne demandera pas
17:28 l'aide à mourir, hein ! - Non, non, mais je suis
17:30 d'accord, mais pourquoi instrumentaliser... - C'est permettre
17:32 à certains de demander l'aide à mourir,
17:34 c'est pas imposer l'aide à mourir !
17:36 - Pourquoi instrumentaliser ces seules
17:38 maladies-là, d'Amadine Charcot,
17:40 alors que l'essentiel, à l'étranger,
17:42 si on prend le cas de l'exemple, c'est plutôt
17:44 des... - Ça concernerait combien de
17:46 personnes, l'aide à mourir ? On a fait
17:48 des projections... - En Belgique,
17:50 je veux pas dire de bêtises, mais je crois que ça concerne
17:52 autour, aujourd'hui, de 3%
17:54 des morts par an. - Au Canada, c'est 6,
17:56 donc... - 6%, 5%,
17:58 c'est des morts, 3 ou 6%
18:00 des morts, des personnes qui meurent.
18:02 - De 650 000 personnes. - Mais, dites-moi,
18:04 accorder une aide à mourir, ça veut pas dire qu'on va
18:06 tuer tout le monde. - Non, ça veut pas dire ça,
18:08 mais ça veut dire... - C'est ce qu'on entend dans le débat.
18:10 Certains religieux, aujourd'hui, disent qu'on va
18:12 tuer tout le monde. C'est quand même ça, la caricature
18:14 des opposants. - Je pense que la caricature de la caricature,
18:16 c'est ce que vous dites, mais bon... Parce que personne n'a
18:18 jamais dit ça. - Ah si, sur France Inter,
18:20 hier matin ? - Non, qu'on va pas tuer tout le monde.
18:22 La seule chose, c'est qu'à partir du moment où vous intégrez
18:24 dans le soin la mort proposée,
18:26 à partir de ce moment-là,
18:28 quelque chose, il vous laisse à penser
18:30 qu'une des solutions du soin,
18:32 c'est la mort. Donc, il y a un effet
18:34 d'accrondissement. - Accompagner vers la mort,
18:36 comme vous dites, c'est un soin.
18:38 Aider quelqu'un à mourir, c'est un soin.
18:40 - Mais que font les soins palliatifs
18:42 s'ils n'ont accompagné à mourir des gens
18:44 qui sont en train de mourir ? Et ils le font depuis
18:46 30 ans. - Il ne s'agit pas d'opposer, je pense
18:48 qu'il ne s'agit pas d'opposer la de mourir aux soins palliatifs.
18:50 Je pense que les soins palliatifs sont
18:52 indispensables parce que c'est l'immense
18:54 c'est l'immense demande.
18:56 Donc, on est bien d'accord.
18:58 Mais, pourquoi ne pas
19:00 accorder à celui qui le demande
19:02 une aide à mourir ? Pourquoi
19:04 opposer les deux ? - Mais derrière, M. Le Gaye a très bien
19:06 dit, c'est la question de la boîte de Pandore.
19:08 C'est des interdits moraux, philosophiques,
19:10 tout à fait respectables, religieux,
19:12 qui sont présents. Et on voit d'ailleurs
19:14 tous les religieux, maintenant, depuis
19:16 les annonces du Président de la République,
19:18 qui vont sur tous les plateaux de télévision
19:20 pour expliquer qu'effectivement, la religion
19:22 ne doit pas permettre cela. - Mais non.
19:24 - Moi, je suis dans une République laïque. Ici, on est en France
19:26 en République laïque. Les lois,
19:28 et le législateur n'a pas à faire la loi en fonction
19:30 des idées rata religieuses.
19:32 - Dans tous les cas, ce débat, on n'a pas
19:34 on l'aura à nouveau, messieurs. On l'aura à nouveau.
19:36 Vous reviendrez avec plaisir. - Ça s'est commencé.
19:38 - Au mois de mai, c'est le mois de mai, on va beaucoup
19:40 - Bien, merci à tous les deux. - Merci à vous.
19:42 - Alors, Valérie Expert, Gilles Gansman, ensuite,
19:44 après les infos, recevront
19:46 Denisa Ikonomova,
19:48 qui est danseuse et animatrice.
19:50 - Ah, non. - A tout de suite.
19:52 - Sud Radio,
19:54 Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10h,
19:56 Jean-Jacques Bourdin.
19:58 - Avec Vérissure, le numéro 1
20:00 des alarmes en France. Rendez-vous sur
20:02 verissure.fr pour votre demande de
20:04 vie gratuite.

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