• l’année dernière
Avec Olivier Falorni, Député MoDem de Charente-Maritime, Membre du comité d’honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) et Damien Le Guay, Philosophe, Auteur de “Quand l´euthanasie sera là…” (Editions Salvator)

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV

##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-09-27##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Il est 9h35, nous allons parler de la fin de vie.
00:03 Je reprends le sujet, pourquoi ? Pour plusieurs raisons.
00:07 D'abord, la visite du pape François a marqué les esprits,
00:11 à la fois sur la question migratoire, mais aussi sur la question de la fin de vie.
00:16 On ne joue pas avec la vie, on ne joue pas avec la vie,
00:19 ni au début, ni à la fin, a déclaré le pape François,
00:22 un sujet de société évoqué évidemment.
00:26 Le président Emmanuel Macron dit que ça n'a pas été abordé dans le détail.
00:32 Dans le détail, mais je suis persuadé que le pape François et Emmanuel Macron en ont parlé dans le privé.
00:38 Peut-être pas dans le détail, mais au moins, ils en auraient parlé.
00:42 Bien. Mais le pape François a remis le sujet sur la table.
00:47 Je dis ça parce que ça fait quand même maintenant des mois, je dis bien des années,
00:52 que je dis même des années, que l'on attend un nouveau texte.
00:56 Oui, on attend ou pas d'ailleurs, une évolution de la loi actuelle.
01:01 Est-ce qu'il y aura ? Alors pour parler du sujet fin de vie,
01:05 nous avons deux invités qui est Olivier Falorni, qui est député modem de Charente-Maritime,
01:10 membre du comité d'honneur de l'association pour le droit de mourir dans la dignité,
01:14 et Damien Leguet qui est philosophe, auteur de "Quand l'euthanasie sera là" aux éditions Salvatore.
01:19 Messieurs, bonjour. - Bonjour.
01:21 - Merci d'être avec nous tous les deux.
01:22 Alors, vous êtes peut-être informé, Olivier Falorni, texte de loi pour quand sur la fin de vie ?
01:28 - J'ai l'habitude d'avoir effectivement un certain nombre d'informations.
01:33 J'en ai aujourd'hui certaines qui sont contradictoires.
01:36 En tout cas, je n'ose pas imaginer que ce qu'avait annoncé le président de la République
01:42 devant la convention citoyenne, c'est-à-dire un texte avant la fin de l'été,
01:46 - Oui. - Voilà, fin de l'été, c'est fin septembre.
01:50 Donc, je n'ose imaginer que cet engagement ne soit pas tenu,
01:54 et j'espère que les arbitrages seront faits par le chef de l'État rapidement,
01:58 et qu'un texte sera présenté aux Français d'abord dans les jours qui viennent, je le souhaite,
02:05 et ensuite inscrit à l'ordre du jour du Parlement, je le souhaite là aussi,
02:10 - Avant la fin de l'année. - Au tout début de l'année 2024,
02:13 ce qui suppose la mise en place d'une commission spéciale à l'Assemblée nationale
02:17 qui travaillerait en amont sur ce texte.
02:19 - Alors, sur ce texte, qui fait évoluer la loi ?
02:22 La volonté, c'est de faire évoluer la loi actuelle.
02:25 - Qui ferait évoluer la loi ? - Non.
02:27 - Qui ferait évoluer la loi ? - Oui, qui ferait, oui.
02:29 - Parce que vous n'êtes pas d'accord. - Ah non, non, mais je veux...
02:31 - Non, non, non, non, mais attendez. - Pour l'instant, rien n'est acté.
02:34 - Qui ferait évoluer la loi ? Alors, on n'a pas le détail du texte.
02:39 Ce qu'on sait, c'est que ce qu'on appelle le suicide assisté serait envisageable,
02:45 avec aussi, je ne sais pas si ça sera contenu dans le texte ou pas,
02:49 une extension des soins palliatifs dans toute la France.
02:56 Parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup des soins palliatifs,
02:59 mais 300 000 personnes souhaiteraient bénéficier de soins palliatifs actuellement,
03:05 et 100 000 seulement bénéficient. Je me trompe sur ces chiffres ou pas ?
03:08 - C'est ce qui se dit, vous savez, c'est très difficile à évaluer.
03:12 - Oui. - En tout cas, ce que l'on peut dire de façon certaine,
03:15 c'est qu'il y a aujourd'hui 21 départements en France qui n'ont pas d'unité de soins palliatifs.
03:20 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de soins palliatifs dans ces 21 départements.
03:24 Mais dans ces 21 départements, il n'y a pas d'unité de soins palliatifs
03:27 qui sont, j'allais dire, les lieux de prise en charge pour les personnes les plus malades,
03:33 en fin de vie, et qui sont vraiment des structures totalement adaptées
03:38 à la prise en charge de ces malades.
03:40 Donc, il y a un vrai manque, et que l'accès universel des soins palliatifs,
03:45 qui est une ambition annoncée depuis des années et des années,
03:50 doit être encore plus encouragé, et je crois que ce sera un des volets,
03:55 je crois, mais j'en suis même sûr, ce sera un des volets majeurs de la future loi à venir,
04:00 c'est-à-dire renforcer, développer les soins palliatifs.
04:03 Mais cela ne peut pas suffire.
04:05 Je veux dire, on pourra développer les soins palliatifs encore beaucoup plus,
04:09 et je le souhaite, mais il y aura des cas, il y aura des circonstances,
04:13 il y aura des maladies, et donc des malades,
04:16 qui soit ne souhaiteront pas aller en soins palliatifs,
04:20 soit qui ne pourront pas être pris en charge suffisamment,
04:25 j'allais dire suffisamment bien,
04:27 parce que les soins palliatifs sont parfois impuissants,
04:30 face à certaines souffrances réfractaires,
04:32 et où je considère que là, l'aide active à Montréal doit être une possibilité.
04:38 - Alors, pour en rester si vous voulez à la question des soins palliatifs,
04:42 on voit bien, et c'est quand même un scandale,
04:46 que depuis des années, tout le monde, y compris M. Falorni,
04:50 y compris l'Assemblée Nationale, y compris tous les présidents,
04:52 disent tout le bien qu'ils pensent des soins palliatifs,
04:54 et depuis des années, les moyens manquent.
04:57 Depuis des années, l'accès universel de tous aux soins palliatifs
05:01 est quelque chose qui est inscrit dans la loi,
05:03 mais qui n'est pas proposé à tout le monde.
05:05 Je le dis, cette inégalité devant la loi,
05:08 cette incapacité de tiers, ou de métiers, des Français,
05:13 de pouvoir accéder aux soins palliatifs quand ils le souhaitent,
05:15 est quelque chose qui mériterait, effectivement,
05:18 d'être dénoncé comme un des scandales qui existent là-dessus.
05:22 Deuxième réponse.
05:24 On voit bien que la question de l'euthanasie,
05:26 elle est contenue, pour partie, et je suis d'accord avec vous,
05:29 pour partie, mais en grande partie, dans l'extension des soins palliatifs.
05:32 Plus les soins palliatifs sont là, plus la prise en charge est présente,
05:35 plus la capacité à pouvoir soulager la souffrance,
05:37 et à écouter ces personnes-là,
05:40 plus la demande d'aide active à mourir, d'euthanasie,
05:46 et aux tisans d'assister, diminue.
05:48 Donc, la question, malheureusement, on peut se demander pourquoi les soins palliatifs n'ont pas été...
05:54 - C'est une question budgétaire, probablement, ou d'organisation, non ?
05:58 - Je ne sais pas. Je ne sais pas à quel point c'est une question budgétaire,
06:01 ou à quel point on veut, ce qui est le cas maintenant, aujourd'hui...
06:04 - Encourager, vous voulez dire qu'on prive les Français,
06:09 vous voulez dire qu'on prive les Français de soins palliatifs,
06:12 pour pouvoir mettre en place le suicide assisté ?
06:15 C'est un peu ce que vous dites !
06:16 - Ce n'est pas exactement ce que je dis. Ce que je dis, c'est que si on avait mis le paquet...
06:19 - C'est ce que vous pensez, peut-être.
06:20 - Si on avait mis le paquet sur les soins palliatifs, comme tout le monde voulait le faire,
06:23 les questions que M. Ferrand...
06:26 - Seraient moins prégnantes.
06:27 - Seraient moins prégnantes, parce que beaucoup de réponses auraient été apportées,
06:31 et que la qualité... Et quand il y a des personnes qui meurent mal, c'est un scandale !
06:36 Quand il y a des gens qui meurent dans la souffrance, c'est un scandale !
06:39 Tout le monde le dénonce, personne n'est pour cela !
06:41 Donc plus... Si on avait mis les moyens avant, les questions qui se posent aujourd'hui,
06:46 ne se poseraient plus du tout, mais ne se poseraient pas dans la même proportion.
06:51 - Dans la même proportion. Il n'empêche que, même si l'on développait totalement,
06:55 même si l'on proposait à tout le monde des soins palliatifs...
06:58 - Ce qui serait la moindre des choses.
06:59 - Oui, c'est la moindre des choses, mais certaines personnes souhaiteraient autre chose, peut-être.
07:04 - Absolument.
07:05 - Est-ce qu'il faut le permettre ?
07:07 - Absolument. Vous savez, j'ai l'impression de revivre...
07:11 Alors, je ne l'ai pas vécu en 1974, j'étais à peine né.
07:14 Mais j'ai l'impression de revivre le débat sur l'avortement.
07:17 D'ailleurs, demain, c'est la journée internationale du droit à l'avortement.
07:20 Petite référence, les femmes disaient "mon corps m'appartient" à l'époque,
07:24 et bien aujourd'hui, beaucoup de Français disent "ma mort m'appartient".
07:27 Et à l'époque, on disait "on ne va pas faire l'avortement, la contraception est là pour ça,
07:32 généralisons la contraception avant de légaliser l'avortement,
07:35 faisons en sorte que tout le monde puisse avoir accès à la contraception".
07:38 On sait bien qu'il y avait des circonstances où des femmes étaient contraintes d'avorter.
07:44 Alors, soit elles partaient à l'étranger, soit elles avaient recours à la clandestinité.
07:48 Ça ne vous rappelle rien ?
07:49 Ça ne vous rappelle pas ces Français qui, aujourd'hui, sont obligés de partir en Belgique ?
07:53 En Suisse, ça ne vous rappelle pas les milliers d'euthanasies clandestines
07:57 qui se produisent chaque année ?
07:59 - Je comprends la comparaison.
08:01 Est-ce qu'elle est valable, la comparaison ?
08:03 - La comparaison n'est pas raison, comme dit l'autre.
08:05 - Pourquoi ?
08:06 - Si je peux me permettre, M. le Président, je précise juste,
08:09 parce que vous l'avez déjà dit, vous l'écrivez régulièrement,
08:12 cette histoire de l'exode des Français en Belgique,
08:15 vous le savez, il n'y a que 20 cas, 20 cas, 30, allez, si vous voulez,
08:19 de Français qui vont en Belgique par an pour bénéficier.
08:23 - Oui, mais bon, c'est une centaine, vous savez combien ça coûte ?
08:27 - Non, mais 50.
08:29 - Vous savez combien ça coûte ?
08:30 - Je finis juste mon propos, excusez-moi.
08:32 - Deuxièmement, pour l'assisté, là aussi, on parle de 50 Français qui vont en Suisse,
08:37 donc il n'y a pas un exode...
08:39 - 10 000 euros, minimum.
08:40 - Non, mais peut-être.
08:41 - Peut-être.
08:42 - Non, mais ce n'est pas la question.
08:43 - Si, si.
08:44 - Ce que vous dites, c'est qu'il y a effectivement des questions qui se posent
08:47 et que ça suppose effectivement cela.
08:49 Deuxièmement, quand vous dites, vous l'avez dit, vous l'avez dit souvent,
08:53 qu'il y a des anésies clandestines, il n'y a pas d'anésies clandestines en France.
08:57 - Ah bon ?
08:58 - Non, il n'y a pas d'anésies clandestines en France.
09:00 - Vous avez lu Alain Juppé samedi dans Le Figaro, qui explique que,
09:04 parce qu'il ne supportait pas que son père hurle de douleur,
09:07 qu'il considérait qu'un fils, lui, ne pouvait pas avoir la cruauté de laisser faire,
09:11 ni son médecin, et que parfois l'humanité devait primer sur la loi.
09:14 Alain Juppé samedi, qui se définit comme catholique.
09:17 Ça n'existe pas, les anésies clandestines ?
09:20 - Non.
09:21 - Ah d'accord.
09:22 - Je dis qu'il peut y avoir des cas, ici ou là, de personnes qui ont fait des gestes.
09:25 Je dis que, massivement, il n'y a pas d'anésies clandestines.
09:28 Ça a été reconnu dans différents rapports, même dans celui du Sénat.
09:32 - L'Inned dit le contraire.
09:34 - L'Inned justement ne dit pas le contraire.
09:38 - Elle est valuée à 0,8% le nombre d'anésies en France.
09:42 - Je vous assure que j'en ai parlé avec celui-là même, qui a fait cette étude-là, ce n'est pas vrai.
09:46 - Bah, il a écrit.
09:47 - Non mais, c'est quelque chose sur lequel l'ADMD s'appuie depuis des années, ce n'est pas vrai.
09:53 - Je ne suis pas l'ADMD, je ne suis pas...
09:55 - Je ne suis pas sur le rapport de l'Inned, mais...
09:59 - Je dis simplement qu'il ne faut pas non plus tout confondre.
10:03 Et il me semble, effectivement, que la question de l'euthanasie, aujourd'hui en France,
10:07 si elle venait à être légalisée, poserait énormément de problèmes.
10:11 Et au sein palliatif. Et à cet appel à ceux qui sont en faiblesse de pouvoir le faire.
10:17 Et surtout, je me suis permis de le dire devant le M. le Président,
10:21 devant la commission auquel il m'a agité en juillet dernier,
10:25 c'est que tous les encadrements que vous pourriez faire, et que vous ferez,
10:29 et qui sont dans la loi, tous les encadrements d'euthanasie, ne tiendront pas longtemps.
10:35 Et que donc, c'est un mensonge de dire aux Français que l'on peut encadrer l'euthanasie,
10:39 vous le ferez pour un an, deux ans, trois ans.
10:41 Et que après, comme ça s'est passé en Belgique, comme ça s'est passé à Canada,
10:44 comme ça s'est passé aux Pays-Bas, dans tous les pays,
10:46 un désencadrement de tous les ayants droit va se produire.
10:50 Et donc, c'est de la question...
10:52 - Mais s'il devait y avoir désencadrement, ça ne pourrait être que par les parlementaires,
10:55 vous êtes bien d'accord avec moi.
10:56 - Personne n'y comprend rien.
10:57 - Donc vous considérez que les parlementaires vont rentrer dans une spirale folle ?
11:01 Vous savez, c'est la démocratie, après on élit des gens qui vous représentent et qui votent.
11:05 - Bon, bon, bon, bon, messieurs, messieurs, messieurs, on va poursuivre ce débat,
11:08 mais je suis obligé d'offrir une petite page de pub.
11:12 A tout de suite.
11:13 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:19 - Bien, il est 9h50, 10h10, je voudrais terminer ce débat passionnant,
11:23 c'est vrai qu'il y a eu un documentaire, un documentaire, un soir, c'était sur France 5, je crois,
11:28 sur les soins palliatifs, le suicide assisté, alors le suicide assisté,
11:33 parce qu'on ne parle pas d'euthanasie en France, pour l'instant, nous verrons,
11:38 mais le suicide assisté, c'est de l'euthanasie pour vous ?
11:41 - Beaucoup y pensent.
11:42 - Oui, peut-être, peut-être, mais...
11:43 - Non.
11:44 - Non. Le suicide assisté, ce n'est pas de l'euthanasie ?
11:46 - Non. C'est tout à fait un autre sujet.
11:48 - Quelle est la différence ? Dites-moi.
11:51 Pour que l'auditeur comprenne bien.
11:53 - Oui, oui, oui. L'euthanasie, si vous voulez, c'est un geste qui est fait par un tiers...
11:56 - Damien Legay.
11:57 - Vous avez compris ? C'est un geste qui est fait par un tiers pour donner la mort.
12:00 Ça, c'est l'euthanasie.
12:02 - Ça, c'est l'euthanasie.
12:03 - Le suicide assisté, c'est la personne elle-même, comme on l'a vu effectivement hier,
12:07 qui s'administre une solution létale, qui se donne ou qui actionne une solution létale.
12:12 - Et qui est assistée par des médecins, par exemple.
12:14 - Qui est assistée par des médecins pour être éligible à cela,
12:17 mais c'est lui-même qui fait le geste...
12:20 - Je comprends.
12:21 - Qui lui donne à lui-même la mort.
12:23 Et que c'est une condition sine qua non en Suisse, partout ailleurs, c'est une condition sine qua non.
12:29 Donc c'est absolument...
12:31 - Ça n'a rien à voir. Bon. Alors, est-ce que le soin palliatif poussé à bout n'est pas un suicide ?
12:37 - Pas partout ailleurs, Jean-Jacques Bourdin. Pas partout ailleurs.
12:40 Beaucoup de pays ont légiféré sur le suicide assisté et l'euthanasie.
12:44 En Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Espagne, demain au Portugal.
12:49 À mon sens, ce ne sont pas des barbares. Ce ne sont pas des barbares décivilisés, tous ces peuples-là.
12:54 Et aucun pays ne veut revenir dessus.
12:57 Et je pense que beaucoup d'auditeurs ont dû être surpris en entendant M. Le Guet dire
13:02 "Les euthanasies clandestines n'existent pas en France".
13:05 Ça, je dois avouer que je pense que derrière les postes, certains doivent tomber des nues.
13:11 Parce qu'on a tous des expériences de ça et même des médecins, des parlementaires chevronnés
13:17 comme d'ailleurs Jean-Léonetti, ont eux-mêmes reconnu qu'à une époque, les cocktails litiques se pratiquaient.
13:22 - Il y a 30 ans. - Mais oui, mais quand on parle de rupture anthropologique...
13:28 - Mais oui, mais... - Mais maintenant encore...
13:30 - Mais je suis d'accord avec vous. - Mais non mais alors, maintenant encore...
13:32 - Mais le cocktail litique était une euthanasie, je suis d'accord avec vous.
13:34 - Pour vous mettre d'accord. - Mais je ne dis pas le contraire.
13:36 Je n'ai jamais dit le contraire. Je vous dis juste simplement que
13:38 je vais demander à M. Aubry sur ce point-là, c'est lui-même qui a diligenté cette enquête,
13:42 et il vous dira exactement à quoi correspondent les 0,8 %.
13:45 - Messieurs, le soin palliatif poussé à bout, c'est du suicide assisté, non ?
13:50 - Alors je pense que la sédation profonde et continue est à la limite.
13:54 C'est à la limite, ça n'est pas évident.
13:56 - C'est pas le patient qui demande la sédation ?
13:58 - Si, si, si. - C'est le patient ?
14:00 - Donc le patient qui demande, c'est le patient qui demande, et M. Léonetti...
14:04 - Donc c'est du suicide assisté ? - Non.
14:06 - M. Bourdin, quand vous demandez une sédation profonde et continue,
14:10 cela entraîne effectivement une sédation qui est accompagnée de l'arrêt de tous les traitements.
14:16 Cela entraîne l'arrêt total de l'alimentation et l'arrêt partiel de l'hydratation.
14:25 Quand vous arrêtez de nourrir et quand vous arrêtez d'hydrater en partie quelqu'un,
14:31 qu'est-ce que vous faites ?
14:33 Quand vous arrêtez de nourrir quelqu'un, qu'est-ce que vous faites ?
14:35 Et quand on dit qu'on plonge quelqu'un en sédation profonde et continue,
14:38 et on attend la mort naturelle,
14:40 excusez-moi si le sujet n'était pas aussi grave, je dirais que c'est une plaisanterie,
14:44 parce que beaucoup de ces malades, ils décèdent par insuffisance rénale ou par décompensation cardiaque.
14:50 - Et ces malades l'ont souhaité cette sédation, donc c'est un suicide assisté, non ?
14:54 - La sédation profonde et continue n'est pas un geste qui donne la mort.
14:59 C'est un geste... - Elle provoque la mort ?
15:01 - Non, elle ne provoque pas la mort, elle laisse venir la mort.
15:05 - Elle provoque la mort par insuffisance rénale, par décompensation cardiaque...
15:10 - Par arrêt des traitements, mais l'arrêt des traitements est prévu dans la loi.
15:13 - Arrêt de l'alimentation, arrêt de l'hydrater.
15:16 - Et donc comme il y a sédation, il n'y a pas souffrance, contrairement à ce que vous avez dit.
15:20 - Ah, je n'avais jamais dit ça.
15:22 - Si, dans un article que vous avez publié, vous avez dit qu'il y avait des souffrances
15:26 qui étaient liées à cet arrêt de...
15:28 - Aucun médecin digne de ce mot n'est en capacité de dire s'il n'y a pas souffrance ou pas.
15:33 Je vous mets au défi de me dire, de trouver un médecin qui vous dira
15:37 "je suis absolument certain qu'il n'y a aucune souffrance", mais je ne l'affirme pas.
15:40 En revanche, quand vous les franchez autour, qui voient pendant une semaine, dix jours,
15:46 un malade se décharner et ne jamais cesser de mourir,
15:51 je cite le conseil d'Etat, de voir ces malades qui n'en finissent pas de mourir,
15:54 je trouve ça choquant.
15:56 Croyez-moi, la sédation profonde et continue, je suis pour.
15:59 Parce que je pense qu'elle est adaptée à certaines situations de toute fin de vie.
16:03 Et la sédation profonde et continue, à mon sens, doit continuer.
16:06 Et doit être un outil proposé.
16:08 Mais juste, vraiment, quand le pronostic vital est engagé à très très courte durée,
16:13 pour partir vite.
16:14 Mais dans certaines circonstances, ça dure beaucoup trop longtemps.
16:17 - Parce que personne n'est maître de la mort, et que personne ne la donne.
16:20 En l'occurrence, ce qui est le cas aujourd'hui.
16:22 Après demain, on verra ce qui se passera.
16:24 - Mais je dis simplement qu'il y a une différence complète,
16:27 pour répondre à votre question, M. Bourdin,
16:29 il y a une différence complète entre le suicide qui se donne la mort,
16:32 l'euthanasie à qui un médecin donne la mort,
16:35 et la sédation profonde et continue, qui est un compromis de la loi d'avant,
16:39 qui juste permet, comme disait M. Levesque...
16:42 - De mourir.
16:43 - Non, de s'endormir avant de mourir.
16:46 Voilà. Et effectivement, comme...
16:48 - C'est un accompagnement à la mort.
16:50 - C'est un accompagnement dans les derniers moments,
16:53 quand l'issue est prévisible et à très court terme,
16:57 de façon à ce que la personne qui souffre puisse bénéficier de la sédation,
17:03 donc ne plus souffrir, et donc être accompagnée,
17:06 comme cela, en attendant que la mort vienne.
17:09 Voilà. Je dis ça, c'est pas polémique ce que je dis,
17:13 c'est juste la réalité.
17:15 Donc la sédation profonde et continue est un élément
17:17 qui était un compromis entre ceux qui voulaient l'euthanasie
17:20 et ceux qui voulaient en rester à la situation exsantée,
17:23 et qui a permis, et je précise que la sédation profonde et continue
17:26 est rarissime. C'est quelque chose qui concerne très très peu de monde.
17:30 On parle de ça comme si on parlait...
17:32 Il y a 650 000 personnes qui meurent par an,
17:34 il y en a 300 000 qui voudraient bénéficier de l'euthanasie,
17:36 et là, on parle d'une tête d'épingle, sur quelques cas particuliers.
17:40 Donc je ne dis pas qu'il ne faut pas en parler,
17:44 je dis simplement que voyons ça de façon large,
17:47 comme une focus, et puis effectivement,
17:50 dans les cas, je ne dis pas qu'il n'y a pas de solution à trouver,
17:53 je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème, tout ça,
17:56 mais ne cassons pas le micado des soins palliatifs
18:00 et de l'accompagnement au seul profit de quelques cas.
18:04 - Merci, merci messieurs. - Développons les deux.
18:07 - Merci messieurs, attendons maintenant les textes de loi,
18:10 et nous verrons. Nous reprendrons ce débat.
18:13 - A bientôt. - Il est 9h57, merci d'être venu nous voir.
18:17 Après les infos, Sud Radio Média, Valérie Rexpert et Gilles Gansman
18:21 reçoivent Thierry Hubert, prêtre catholique dominicain,
18:24 et producteur de l'émission "Le jour du Seigneur".
18:26 Il est 9h57.

Recommandations