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Dans son édito du 13/03/2024, Gauthier Le Bret revient sur le blocage des étudiants de Sciences Po Paris en soutien à Gaza.

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Transcription
00:00 Dérapage antisémite à Sciences Po.
00:02 Une étudiante n'a pas pu rentrer dans un amphi de Sciences Po Paris,
00:06 occupée par des militants pro-palestiniens,
00:08 parce qu'elle est juive.
00:09 Gauthier Lebrecht, c'est une lente dérive
00:11 qui touche Sciences Po depuis plusieurs années.
00:14 Qu'est devenue Sciences Po, Romain ?
00:15 Autrefois, l'école qui formait les élites de demain,
00:18 Sciences Po, synonyme d'excellence,
00:21 est devenue le royaume des woke
00:22 et défraie aujourd'hui la chronique
00:24 en raison d'un dérapage antisémite.
00:26 Car oui, et visiblement, la direction de Sciences Po
00:29 a du mal avec ce mot.
00:31 Une étudiante a été victime d'antisémitisme.
00:33 Elle n'a pas pu entrer dans un amphi
00:36 parce qu'elle était juive.
00:38 Un amphi occupé par des manifestants pro-palestiniens,
00:42 rebaptisé l'Amphi Gaza.
00:44 C'est l'union des étudiants juifs de France,
00:45 vous voyez leur tweet,
00:47 dont l'étudiante est membre qui a révélé
00:49 cet acte antisémite.
00:50 Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste.
00:53 Voilà ce qu'auraient dit ces militants pro-palestiniens.
00:56 Limite franchie à Sciences Po,
00:57 où le grand amphi est occupé,
00:59 les étudiants de l'UEJF y sont pris à partie
01:01 comme juifs et sionistes.
01:03 Nous appelons à la levée immédiate du blocus
01:05 et à des sanctions exemplaires contre ces étudiants.
01:07 Alors ça ne s'est pas arrêté là,
01:10 puisqu'il y a eu aussi des slogans à l'extérieur de l'école,
01:14 c'est ce que révèle l'UEJF,
01:16 des slogans comme "From the river to the sea".
01:18 Et ils ajoutent, malgré les menaces,
01:20 "Nous ne nous tairons pas".
01:23 Alors "From the river to the sea",
01:24 slogan antisioniste, qui est synonyme
01:25 de disparition totale de l'État d'Israël,
01:28 puisqu'il prône un État palestinien
01:30 qui irait du Jourdain à la mer Méditerranée.
01:32 Alors la direction de Sciences Po,
01:34 qui devrait taper du poing sur la table
01:36 avec un message très clair,
01:37 a réagi mais de manière très timide.
01:39 Si on peut appeler ça une réaction,
01:41 puisqu'effectivement, il n'utilise jamais le terme antisémite.
01:43 On va de circonvolution en circonvolution.
01:46 Cette incapacité de la direction à condamner
01:48 un acte pour ce qu'il est,
01:49 c'est-à-dire un acte antisémite.
01:50 Regardez ce communiqué.
01:52 "Ce matin, un groupe d'étudiants a occupé l'amphithéâtre
01:55 en empêchant la tenue d'un cours magistral.
01:57 Sciences Po condamne l'action et les pratiques utilisées
01:59 qui s'inscrivent délibérément hors du cadre fixé,
02:02 en matière d'engagement et de vie associative,
02:04 bla bla bla.
02:04 Un membre de la communauté étudiante
02:06 a été empêché d'accéder à l'amphithéâtre.
02:08 Pourquoi ? Parce qu'elle était juive.
02:09 C'est pas dit.
02:10 Des propos accusatoires ont été prononcés
02:12 à l'encontre d'une association étudiante en particulier.
02:15 On ne cite pas l'association étudiante,
02:17 l'Union des étudiants juifs de France.
02:19 La direction saisira la section disciplinaire
02:21 en vue de sanctionner ces agissements intolérables."
02:24 Un agissement intolérable de qui ?
02:26 De militants pro-palestiniens qui utilisent un amphi.
02:28 C'est pas dit non plus.
02:29 Sciences Po est un lieu d'enseignement
02:31 et de recherche qui prône le pluralisme
02:33 et la controverse intellectuelle
02:34 au service du débat d'idées et de la démocratie.
02:36 Incapacité totale à citer clairement ce qui s'est passé.
02:40 J'ai envie de dire que c'est quasiment plus grave
02:41 que ce qui s'est passé,
02:42 parce que là c'est la direction qui doit réagir
02:44 et qui n'est pas fichue de condamner correctement.
02:47 La ministre de l'Enseignement supérieur,
02:48 pareil, elle nomme pas non plus les choses.
02:50 Sylvie Rotailleau a fait un tweet,
02:52 elle s'est même rendue à Sciences Po.
02:53 Regardez son tweet, on y retourne.
02:54 « Nos établissements sont des lieux d'études et de débats.
02:57 Le droit doit y être strictement respecté.
02:59 Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination,
03:03 la moindre incitation à la haine. »
03:06 Alors, on parle de quelle haine ?
03:07 De la haine antisémite.
03:08 Pareil, elle ne la nomme pas.
03:10 Alors il y a une ministre qui sait nommer les choses,
03:12 elle s'appelle Aurore Berger.
03:14 Et on a l'impression qu'elle répond à sa collègue du gouvernement.
03:16 Ce tweet d'Aurore Berger
03:18 est fait quelques minutes après celui de Sylvie Rotailleau.
03:20 Elle dit, d'ailleurs elle identifie Sylvie Rotailleau dans le tweet,
03:23 « Ce qui s'est passé un an. L'antisémitisme. »
03:26 Ben oui.
03:26 « Demandez le nom des gens, les filtre à l'entrée,
03:29 assimilez leur nom à la politique du gouvernement israélien.
03:32 C'est insupportable et illégal.
03:34 Rien ne les justifiera jamais.
03:35 Soutien à l'UEJF. »
03:37 Contrairement à Sciences Po, elle identifie l'UEJF
03:39 et elle dit que c'est eux qui ont été ciblés par ces attaques indignes.
03:43 Donc voilà, savoir nommer les choses ou avoir peur de le faire,
03:46 vous avez deux catégories de ministres, c'est au choix.
03:48 [Musique]
03:52 Merci à tous !

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