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Dans son édito du 03/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur l'horizon politique après la censure du gouvernement.

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Transcription
00:00Michel Barnier va être censuré demain ou jeudi, a priori demain,
00:04demain mercredi.
00:05A priori demain, c'est 48 heures généralement le délai, donc ça a été déposé lundi.
00:08Normalement ça sera fixé à l'agenda de demain à l'Assemblée nationale.
00:12Quelle sera la suite ? Qui pour le remplacer ?
00:14Gauthier Lebrecht, Emmanuel Macron a commencé à chercher le nom de son nouveau Premier ministre.
00:18Et oui, parce que si vous vous souvenez bien,
00:20qu'est-ce qui avait fuité dans Le Parisien la semaine dernière ?
00:22Le pari d'Emmanuel Macron c'était de dire Marine Le Pen va censurer Michel Barnier
00:27et plus vite que vous ne le croyez.
00:28Et donc on apprend qu'Emmanuel Macron a déjà préparé l'après parce qu'il a intérêt à aller vite.
00:34Plus il attend, plus la musique de la démission va monter crescendo contre l'Elysée,
00:39la pression va monter contre l'Elysée.
00:42Alors le problème ce n'est pas tant qui, c'est la formule.
00:45Et vraisemblablement Emmanuel Macron va garder la même avec ce même socle commun.
00:49Quelqu'un capable de rassembler les macronistes, les républicains
00:53sans se faire censurer par le RN, en espérant qu'ils tiennent plus que Michel Barnier.
00:58Et il y a un homme qui tient la corde.
01:00Je vous ai mis plusieurs noms, mais le profil à retenir c'est celui évidemment de Sébastien Lecornu,
01:05ministre des Armées.
01:06Pourquoi ? Parce qu'il vient des républicains,
01:09en même temps c'est un macroniste de la première heure.
01:11Un Bruno Rotailleau selon toute vraisemblance accepterait de rester dans un gouvernement
01:17de Sébastien Lecornu et il ne serait pas censuré automatiquement par le Rassemblement national.
01:22Car Sébastien Lecornu a déjà rencontré Marine Le Pen,
01:25il a déjà dîné avec elle, il la traite, il ne la méprise pas.
01:28Et on le sait comme c'est important pour Marine Le Pen.
01:31C'est justement ce que va payer Michel Barnier, son mépris,
01:34c'est comme ça qu'elle l'a ressenti, et le fait de ne l'avoir reçu qu'après trois mois.
01:37Et Marine Le Pen sera comme une vice-première ministre ?
01:40Parce que cette séquence c'est une victoire politique pour elle, pour Marine Le Pen ?
01:44Alors certains disent, attention Marine Le Pen, s'il se passe quoi que ce soit,
01:48si c'est le chaos en France, elle aura une part de responsabilité.
01:51Bon, pour le moment, on n'est pas au chaos.
01:53Sur le papier, c'est une victoire politique majeure pour Marine Le Pen.
01:57Ça va être une première ministre bis.
02:00Déjà que Michel Barnier ne pouvait pas faire sans elle, mais il l'avait un peu oubliée.
02:04Là, le nouveau Premier ministre va penser à Marine Le Pen tous les matins,
02:07tous les soirs, à chaque décision.
02:09C'est ça qui va se passer dans les prochaines semaines.
02:12Marine Le Pen, d'avoir été citée dans le communiqué hier de Matignon
02:16sur la nouvelle concession sur les médicaments, c'est une victoire politique majeure.
02:20Souvenez-vous, la semaine dernière, quand Michel Barnier recule sur la hausse des taxes sur l'électricité,
02:25il refuse de reconnaître que c'est une victoire de Marine Le Pen, une concession pour Marine Le Pen.
02:30Marine Le Pen, elle dit à ses proches, ils veulent nos voix, mais pas nos gueules.
02:34Puisque c'est comme ça, personne ne va se faire de cadeaux.
02:37Sous-entendu, on va les censurer.
02:40Le problème de Michel Barnier, et on va en parler maintenant,
02:43c'est qu'il a complètement sous-estimé Marine Le Pen.
02:45Oui, c'est aussi l'échec de la méthode Barnier, ce qui est en train de se passer.
02:50Il avait, et ça va être évidemment écorné, ça va écorner son image,
02:54il avait l'image du grand négociateur du Brexit,
02:57qui avait réussi à mettre 27 pays d'accord face au Royaume-Uni.
03:01Là, il y a quelque chose qui a complètement changé, c'est le temps.
03:05Le temps jouait pour Michel Barnier dans l'histoire du Brexit,
03:08et il jouait contre Michel Barnier à Matignon.
03:11Il a complètement sous-estimé Marine Le Pen.
03:13Tout son entourage a sous-estimé Marine Le Pen en faisant une erreur d'analyse,
03:18en disant que ce n'est pas son intérêt de censurer,
03:21donc elle ne censurera pas.
03:23Mais Marine Le Pen, elle n'a pas supporté d'être reçue
03:26seulement après trois mois à Matignon.
03:29Et quand elle est reçue, elle se sent méprisée.
03:31Quand elle n'est pas nommée dans le communiqué
03:34sur la baisse des taxes sur l'électricité,
03:37ou plutôt la hausse qui est annulée,
03:39elle le vit très mal, parce qu'elle le vit comme du mépris.
03:42Donc il fallait considérer Marine Le Pen,
03:44il fallait, si vous voulez, lui donner des concessions tout de suite
03:48et pas attendre, parce que là,
03:49ça ressemblait à une déculottée pour Michel Barnier.
03:51Il a attendu tellement longtemps qu'il a cédé en quelques jours
03:55plusieurs concessions, trois concessions majeures à Marine Le Pen.
03:58Elle lui en demandait une quatrième,
04:00il aurait terminé ventre à terre.
04:02Il a donc refusé, il préfère partir
04:05sans donner cette quatrième concession à Marine Le Pen.
04:08Mais au fond, il a eu les deux défaites, Michel Barnier.
04:10Il a donné des concessions à Marine Le Pen,
04:12et il est quand même censuré.
04:14Sous-titrage Société Radio-Canada

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