Avec Paul Melun, écrivain, auteur de "Libérez la gauche" (Editions du Cerf), a étudié à Sciences-Po Bordeaux
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00:00 - Sud Radio vous explique que se passe-t-il donc du côté de Sciences Po avec beaucoup de problèmes.
00:06 C'est ce qu'on va voir avec vous Paul Melun, vous êtes écrivain, auteur de "Libérez la gauche" aux éditions du CERF,
00:12 vous avez étudié aussi à Sciences Po, Sciences Po Bordeaux.
00:16 Bonjour.
00:17 - Bonjour Patrick, bonjour.
00:18 - Que se passe-t-il effectivement à Sciences Po ?
00:21 Donc là il y a eu cette étudiante de l'union des étudiants juifs de France qui n'a pas pu accéder en fait à un amphithéâtre,
00:28 il y a eu une manifestation pro-palestinienne à l'intérieur, on parle aussi de dérive wokiste, d'une grande école dans la tourmente.
00:36 - Oui tout à fait, puisque vous décrivez là, et on est nombreux à le déplorer, si vous voulez, à court depuis quelques mois, voire années maintenant à Sciences Po.
00:43 Là effectivement vous faites allusion à ce qui s'est passé maintenant il y a quelques heures, jours,
00:47 c'est-à-dire qu'un amphithéâtre de Sciences Po, un amphithéâtre emblématique de Sciences Po, l'amphithéâtre Boutmy,
00:52 a été occupé par un certain nombre d'étudiants, alors j'ai entendu dans la presse et chez certains de vos confrères
00:57 qu'il s'agissait d'étudiants pro-palestiniens. En l'occurrence, moi s'ils étaient seulement "pro-palestiniens"
01:02 et qu'ils faisaient une mobilisation pour le peuple palestinien, moi je serais peut-être même avec eux.
01:05 Là la question c'est plutôt qu'ils sont pro-Hamas pour certains d'entre eux, et surtout qu'ils ont procédé à des formes d'exclusion,
01:12 et si vous voulez, à des motifs assez particuliers, voire antisémites, c'est-à-dire qu'une jeune femme par exemple de l'UEJF,
01:18 l'union des étudiants juifs de France, a voulu venir à cette réunion et le débat lui a été interdit au motif qu'elle était sioniste.
01:25 Alors je ne sais pas, peut-être avait-il vu sur son visage qu'elle était sioniste, mais de ce que je comprends là,
01:30 ça s'apparente effectivement bel et bien à de l'antisémitisme. Donc très vite, la direction de Sciences Po a fait un communiqué,
01:36 assez laconique d'ailleurs pour condamner, mais au moins la direction a condamné, et après elle a fait un second communiqué
01:41 où elle a effectivement pointé l'antisémitisme, et le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est rendu sur place hier soir me semble-t-il,
01:48 afin d'expliquer à quel point c'était intolérable et inqualifiable pour reprendre les propos d'Emmanuel Macron, qui lui aussi en a parlé.
01:55 Donc voyez à quel point est-ce que ça a finalement inondé dans l'espace public, parce que beaucoup de gens ont été extrêmement choqués
02:01 que dans une école aussi prestigieuse que Sciences Po et aussi connue des Français, on puisse exclure des étudiants d'un amphithéâtre parce qu'ils sont juifs.
02:08 - Oui, c'est vrai. Alors bon, il y a eu cette affaire qui éclate, donc le Premier ministre comme le Président y sont allés,
02:14 mais ça fait des années qu'on parle quand même aussi d'une... on ne parlait pas de wokisme auparavant, mais d'une infiltration peut-être...
02:24 Est-ce que c'est une école qui est infiltrée politiquement et qui est très marquée ?
02:30 - En tout cas, Sciences Po a toujours été une école de gauche. Sciences Po à Paris et Sciences Po en région...
02:34 - Non mais c'est dingue parce qu'on dit ça naturellement comme si c'était logique.
02:39 - Bon voilà, c'est pas forcément logique, enfin effectivement...
02:42 - Même si vous êtes un homme de gauche, mais on peut le déplorer.
02:44 - Oui, bien sûr, moi je suis un homme de gauche, mais pas forcément cette gauche-là.
02:47 - Bien sûr. Et si vous voulez, à un moment donné, le problème c'est surtout que c'est la garantie du pluralisme.
02:51 - Vous savez, Sciences Po, à la fin du 19e siècle, quand c'est créé, c'est l'école libre des sciences politiques,
02:55 et c'est véritablement un lieu, donc, non seulement de formation des élites administratives du pays,
03:00 et puis après il va y avoir l'ENA, etc., après 45, mais en tout cas, c'était un lieu de formation au pouvoir,
03:05 mais aussi du débat, du pluralisme. Donc le vrai problème, c'est pas tant qu'il y ait des étudiants de gauche,
03:09 c'est très bien qu'il y ait des étudiants de gauche, mais il faudrait qu'il y ait aussi des étudiants de droite qui puissent s'exprimer,
03:12 des professeurs de droite qui puissent s'exprimer, des gaullistes, pourquoi pas,
03:16 si tant est que le gaullisme soit classable entre la gauche et la droite, que toutes les sensibilités puissent s'exprimer.
03:21 Or, aujourd'hui, effectivement, il y a des sensibilités qui ont table ouverte, et il y en a d'autres.
03:25 Faire une conférence à Sciences Po, par exemple, aujourd'hui, je vous garantis que si vous n'êtes pas de la gauche woke,
03:29 parce que même de ma gauche c'est difficile d'y aller, vous n'êtes pas prêt d'être reçus,
03:33 parce que la direction a peur des troubles à l'ordre public, parce que des étudiants ont fait profession
03:38 d'empêcher le débat public et vont aller se plaindre au directeur, disant "le patron de telle rédaction, je veux pas qu'il vienne",
03:43 "tel écrivain, je veux pas qu'il vienne", "tel sociologue, je veux pas qu'il vienne".
03:46 Donc, à un moment donné, si vous voulez, il y a une forme de maccartisme qui s'est installé dans les instituts d'études politiques,
03:50 qui fait que la parole est de moins en moins libre. Et moi, je le déplore, à mon avis, beaucoup,
03:55 et je le sais parce que beaucoup m'en parlent sous couvert d'anonymat, beaucoup d'étudiants et beaucoup de professeurs de Sciences Po
04:00 me disent "nous, on en a assez, on aimerait pouvoir avoir un débat libre, une conférence de méthode de culture générale à Sciences Po,
04:06 normalement, il n'y a rien de plus libre, il n'y a rien de plus pluraliste comme exercice,
04:10 chacun doit pouvoir s'exprimer, que vous vous exprimiez par exemple sur les conflits internationaux du côté d'Israël,
04:15 ou que vous vous exprimiez du côté palestinien, ou même d'aucun des deux côtés, mais que vous fassiez la solution à deux États,
04:21 une réflexion de réconciliation des peuples, quel que soit votre point de vue, si tant est que ce soit pas une incitation à la haine,
04:27 ou le trouble à l'ordre public, ou des insultes, ou des choses ignominieuses, vous pouvez vous exprimer.
04:31 Or, aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Donc, effectivement, j'entendais dire que le Premier ministre voulait qu'il y ait un administrateur
04:37 qui soit dépêché, qu'on fasse une enquête, etc. Ben oui, il a raison le Premier ministre,
04:41 moi je pense que Gabriel Attal a parfaitement raison de prendre le problème à bras-le-corps,
04:44 que ça fait bien longtemps qu'on aurait dû le prendre à bras-le-corps, et qu'il faut maintenant agir, bien sûr.
04:48 - Parce que vous avez parlé de wookisme, on se souvient de plusieurs affaires, l'année dernière, c'est cette professeure de danse,
04:55 - Vous vous souvenez, oui, d'une professeure de danse qui avait eu le malheur de dire qu'un homme s'était plus joli
05:01 quand il dansait avec une femme dans son cours de danse, et en plus, on lui avait demandé de mettre "leader" et "follower"
05:05 et plus "homme" et "femme" pour danser en couple, vous savez les danses de couple, en général, il y a un homme et une femme,
05:09 ben là c'était "leader" et "follower". Et elle avait dit, c'est un peu absurde, résulté à des courses, des élèves lui avaient fait le procès en homophobie,
05:15 et voilà que cette brave dame avait été débarquée, elle était venue parler dans des émissions où j'intervenais,
05:20 elle était tout à fait de bonne foi, et j'ai pas vu en elle l'ombre de l'homophobie, sinon, Dieu sait que je lui aurais peut-être pas parlé,
05:25 si elle était fondamentalement homophobe. - Et les toilettes, c'était un symbole, mais les toilettes là-bas,
05:29 il n'y avait pas de notion "homme-femme", ça avait été... quand ils ont inauguré le bâtiment, ils avaient mis "toilette-homme", "toilette-femme",
05:36 ils ont été obligés d'enlever ces inscriptions, ben ça c'est le moquisme à l'extrême.
05:42 - La théorie du genre, c'est-à-dire que les études de genre à Sciences Po ont pris une place énorme, je veux pas ici donner d'exemples précis,
05:48 parce que je veux pas mettre le propre sur telle ou telle Sciences Po, mais il y a des instituts d'études politiques où on a supprimé
05:53 des cours d'économie monétaire, par exemple, qu'on a remplacés par des cours de théorie du genre.
05:57 Donc si vous voulez, les théories du genre qui au début étaient des cours optionnels ont maintenant parfois été rendues obligatoires.
06:01 Il y a légions d'étudiants qui vont faire des thèses, et ils ont bien le droit d'ailleurs, en études du genre.
06:07 Enfin, on n'a peut-être pas besoin, c'est pareil pour les universités de sociologie, d'avoir des dizaines, des légions d'étudiants tous les ans
06:14 qui vont nous faire des théories du genre sur des trucs complètement, d'ailleurs souvent un peu saugrenus,
06:19 alors même qu'ils pourraient faire des thèses sur toutes sortes de sujets, il y a des révolutions numériques,
06:23 il y a des questions géopolitiques éminemment importantes, il n'y a peut-être pas que les théories du genre.
06:27 - Merci Paul Melun, auteur de Libérez la gauche. Vous voulez réagir à ce qui vient d'être dit, vous pouvez appeler,
06:33 et tout à l'heure vous aurez la parole, bien sûr à 9h avec Jean-Jacques Bourdin qui reçoit Aurélien Taché,
06:39 tout à l'heure c'est son invité, député écologiste du Val-d'Oise à 8h30. Dans un instant, Guy Carlier.