• il y a 11 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Alexis Michalik, acteur et metteur en scène, pour la pièce "Passeport" au Théâtre de la Renaissance à partir du 24 janvier.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 - Oui, alors j'ai la chance de recevoir un homme multi casquette,
00:02 mais aujourd'hui on va s'intéresser à l'auteur et vétéran scène de pièces de théâtre
00:06 déjà récompensé cinq fois d'un Molière, Alexis Michalik.
00:10 Bonjour ! - Bonjour, bonjour !
00:11 - Et merci d'être là pour nous présenter votre nouvelle pièce "Passeport"
00:15 dont on va parler dans un instant, mais d'abord on va dresser votre portrait sonore.
00:19 Des petits sons pour mieux vous connaître.
00:21 Pour le premier, si je vous dis "Lucifer et l'Ange Bleu", ça vous parle ?
00:25 - Waouh ! "Lucifer et l'Ange Bleu", ça me dit absolument rien !
00:28 - Eh bien écoutez ça !
00:30 - Babou, salut !
00:33 - Ça se tombe bien qu'on se voit.
00:36 - Après ce qui s'est passé entre nous, t'auras sans doute pas envie de m'écrire,
00:38 mais je te la donne quand même.
00:39 - Qu'est-ce que c'est ? - Ma nouvelle adresse email.
00:42 - Ton pseudo, c'est plus "Lucifer" ?
00:43 - Ah non, ça s'est fini depuis deux semaines.
00:45 Je me suis racheté un PC et donc j'ai refilé l'ancien à un mec.
00:48 Bah tiens, c'est lui là-bas, tu vois ?
00:50 Je l'ai rencontré ici et il débute sur Internet.
00:52 Du coup, pour pas qu'il galère, je lui ai laissé tous les paramètres de mes connexions
00:55 et puis aussi mon pseudo.
00:56 - Alors, "Lucifer", c'est plus toi ? - Bah non, maintenant c'est lui.
00:59 Moi, je suis devenu "Satanas".
01:00 (rires)
01:03 - C'est effectivement un extrait de Julie Lescaut, il me semble,
01:07 qui était à mes premiers tournages, je devais avoir à mon avis 18 ans.
01:10 Et clairement, c'était très précis en termes de technologie à l'époque.
01:15 (rires)
01:16 - Ça te chatchait sur les internets !
01:17 - Oh ouais, on avait des pseudos !
01:19 (rires)
01:20 - Alors c'est vrai qu'on parle toujours de vous comme du "golden boy" du théâtre,
01:24 mais vous avez fait pas mal de télé aussi.
01:26 J'ai regardé Diane "Femme flic", "Femme de loi",
01:29 plus tard il y a eu "Cabool Kitchen", "Versailles" aussi,
01:31 vous avez même joué dans "Louis la Brocante".
01:33 - Absolument !
01:34 (rires)
01:35 C'était peut-être même le dernier "Louis la Brocante" qu'il a fait, je crois,
01:38 Victor Lanouff avant de m'équiter.
01:40 - C'était une période où vous disiez un peu "oui à tout" pour financer vos spectacles ?
01:42 - Je dis toujours "oui à tout", vraiment, ça n'a pas changé.
01:45 (rires)
01:46 Non, j'ai appris à dire non, mais non, pas du tout.
01:49 Moi, j'ai toujours été très très heureux d'être acteur
01:52 avant de devenir metteur en scène,
01:54 donc j'étais super content de me retrouver à faire mon métier
01:57 et vraiment, je crache pas dans la soupe.
01:59 Quand je me suis retrouvé à faire Diane "Femme flic",
02:02 on m'a dit "voilà, t'es un officier de police,
02:05 t'as un flingue, tu conduis la voiture".
02:07 J'avais pas mon permis, j'avais 21 ans, j'étais banco.
02:09 - Génial !
02:10 - C'était un bonheur, j'ai toujours adoré ces expériences-là,
02:12 elles m'ont construit et effectivement, elles ont aussi permis de financer
02:15 mes premières locations de salles à Avignon.
02:18 Donc ça a été le début de tout.
02:20 - Vous avez aussi participé à ça, écoutez.
02:22 - Ouais !
02:27 - Quand même !
02:28 - Avec tout grosse !
02:30 - Avec Dr Carter.
02:32 J'ai eu une scène avec Dr Carter et dans "Urgence"
02:36 et à l'époque où c'était vraiment tout le monde regardait.
02:39 - En plus, c'est le fameux épisode où Carter vient à Paris.
02:42 - Carter vient à Paris, il retrouve son ex
02:44 qui était jouée par Thandie Newton,
02:46 qui était hyper inconnue, qui avait joué dans "Mission Impossible".
02:49 Et moi, j'étais l'ex de Thandie Newton de manière totalement improbable.
02:53 J'avais genre deux phrases où je disais "je vais chercher les croissants"
02:56 et dans la scène, je devais conduire une voiture, une Smart,
03:00 et me tromper de sens.
03:02 Et donc on se retrouve un peu à la lecture avec le producteur des Etats-Unis,
03:06 tous ces espèces de gens très importants,
03:09 et on était cinq, et on lit le scénar,
03:11 et puis il se retourne vers moi et me dit "bon, t'as le permis ?"
03:15 Je dis "non".
03:16 Il y a un petit silence un peu gêné,
03:18 et le lendemain, j'étais sur un circuit avec un moniteur et une Smart,
03:21 et j'ai conduit pendant trois heures.
03:23 Ça, c'est les Américains.
03:24 - Et justement, un tournage de séries américaines,
03:26 c'est très différent d'un Juliets-Sco par exemple ?
03:29 - Ben...
03:30 Il y a un peu plus de moyens, quoi.
03:33 Mais non, mais dans le fond, en final, on fait tous notre métier,
03:36 et moi, j'ai pris énormément de plaisir sur les séries françaises aussi.
03:40 - Allez, extrait suivant.
03:41 - Je l'aime, moi,
03:43 et dans mon film, on ne sait pas,
03:45 regardez-nous jouer,
03:47 Roméo,
03:49 se mordir en silence.
03:51 - Alors ça, c'est pas vous, c'est Pierre Debarre.
03:53 - C'est moi qui chante, effectivement.
03:55 Je suis descendu quelques octaves de plus.
03:57 - C'est Roméo de Pierre Debarre,
03:59 parce que c'est votre premier rôle, Roméo, sur les planches, en 2001,
04:02 dans "Juliettes et Roméo",
04:04 adapté et mis en scène par Irina Broc,
04:07 au théâtre de Chailloux.
04:08 - Plus facile que la joueuse chinoise, pourtant.
04:10 - C'est vrai, je ne l'ai pas passé.
04:12 C'était votre tout premier casting, je crois,
04:14 premier casting, premier rôle ?
04:16 - Oui, c'était ma première expérience au théâtre, on va dire,
04:18 et j'ai eu la chance de faire Roméo,
04:20 j'avais 18 ans, on a joué à Chailloux,
04:23 à Lausanne, en tournée,
04:25 c'était extraordinaire, c'était une troupe fabuleuse,
04:27 dans laquelle il y avait des acteurs qui, aujourd'hui,
04:29 Jennifer Decker, c'était ma Juliette,
04:31 elle est aujourd'hui à la Comédie Française Sociétaire, il me semble,
04:35 et elle joue actuellement Roxane,
04:37 dans "Cyrano de Bergerac", avec Laurent Lafitte,
04:39 donc tout le monde a eu une super carrière
04:41 de cette troupe assez extraordinaire.
04:43 - Et aujourd'hui, vous êtes assez rarement sur les planches,
04:46 vous n'avez joué que dans une seule de vos créations,
04:48 c'était dans "Une histoire d'amour",
04:50 à ce cas-là, ça ne vous manque pas ?
04:52 - Ça me manque, mais en même temps,
04:54 c'est le temps qu'on accorde, quoi.
04:56 Comme j'ai plusieurs pièces qui se jouent en même temps,
04:58 je ne peux pas jouer dans une pièce,
05:00 parce que ça me bloque pour aller voir les autres, quoi.
05:02 Et puis, voilà, il faut bien continuer à créer,
05:04 donc c'est des choix, quoi, c'est des choix.
05:06 Mais de temps en temps, je suis hyper content d'y retourner,
05:08 c'est mon premier métier, quoi.
05:10 - C'est ça, parce qu'Alexis Michalik, il faut savoir qu'il a 3 pièces qui tournent en ce moment,
05:13 il y en a une quatrième qui va débarquer, donc, ce vendredi,
05:16 et parmi ces 3 pièces, eh bien, il y a celle-ci.
05:19 - Je n'ai rien écrit en 2 ans, comment je puis trouver un sujet en 2 heures ?
05:22 - Je ne sais pas, Edmond, improvise !
05:24 - "Cyrano de Bergerac".
05:26 - Qui est-ce ?
05:27 - Un poète, fin prêteur, avec...
05:29 - Avec ?
05:30 - Un grand nez !
05:31 - Un grand nez !
05:32 - Il m'a commandé une pièce en 3 actes !
05:34 - Mais c'est merveilleux !
05:35 - Merveilleux, peut-être, sauf que je n'en ai pas écrit une ligne !
05:38 - Voilà, Edmond, 5 Molières en une soirée,
05:41 c'est le très beau palmarès de votre pièce, que vous avez ensuite adapté au cinéma.
05:44 Mais à la base, d'ailleurs, vous aviez plutôt écrit un scénario pour en faire un film.
05:47 - Complètement, ça faisait 15 ans que j'avais l'idée en tête,
05:50 je voulais absolument en faire un film, et puis un jour,
05:52 on n'arrivait pas à le financer au cinéma,
05:54 on avait trouvé un producteur, mais pas de financier.
05:57 Et puis, en allant à Londres, je suis allé voir "Shakespeare in Love"
06:00 adapté au théâtre, et je me suis dit, c'est vraiment génial,
06:03 le problème, c'est que le film a déjà existé,
06:06 il aurait fallu que la pièce soit la première, quoi.
06:09 Et là, je me suis dit, mais en fait, Edmond, il faut que je le fasse d'abord au théâtre,
06:12 mais bien sûr, bon sang, mais c'est bien sûr, Eureka !
06:14 Et finalement, on a trouvé le Palais Royal,
06:17 qui nous a dit, ok, venez pour faire une pièce,
06:20 c'était assez risqué, avec 12 acteurs, pas de tête d'affiche,
06:23 que des bons comédiens, mais pas de stars.
06:26 Et on est partis au Palais Royal, et ça fait 8 ans qu'on y joue,
06:29 et que ça continue à remplir, et on est tous
06:32 babas devant cette aventure complètement folle.
06:35 On est à deux doigts de battre,
06:38 enfin deux doigts, ou quatre, on va dire, de battre le record
06:41 de la Cage aux folles, qui a joué
06:44 1800 fois au Palais Royal, et nous,
06:47 on est à peu près à 1550, donc il nous reste
06:50 un peu moins d'un an. - Et après, on suit, il y a quoi, il y a "Boeing Boeing" ?
06:53 - "Boeing Boeing", c'était pas au Palais Royal, mais oui, ils ont joué 20 000 fois,
06:56 mais on est dans d'autres sphères, il n'y a pas de comparaison.
06:59 - Oui, l'histoire est belle, c'est qu'après, grâce à tous les Molières que vous allez obtenir,
07:02 vous allez pouvoir réaliser effectivement ce film "Hennemont",
07:05 qui est à voir, et puis à aller au Palais Royal, si vous n'avez pas eu l'occasion
07:08 de voir cette pièce de théâtre, c'est absolument fabuleux, "Hennemont".
07:11 Alexis, Michalik, on va parler de votre nouvelle création, maintenant,
07:14 qui s'appelle "Passeport", c'est au Théâtre de la Renaissance à partir de vendredi.
07:17 J'ai pu lire le texte, je vous livre ma critique.
07:20 critique !