Emmanuel Macron s'est déplacé dans la cité de la Castellane à Marseille à l'occasion du lancement d'une opération "place nette XXL" contre le trafic de drogue. Un dispositif "sans précédent" selon le chef de l'État, qui devrait durer plusieurs semaines en France. Lundi, 900 policiers, gendarmes et douaniers ont été déployés dans la cité phocéenne, donnant lieu à l'interpellation de 82 personnes, la saisie de deux armes, 350.000 euros en liquide ou en avoirs, 8,2 kg de cannabis et 339 grammes de cocaïne
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00:00 -Gendarmes mobilisés, trois semaines d'opération.
00:02 Est-ce que c'est de la communication ou une opération nécessaire selon vous ?
00:05 Les deux éventuellement d'ailleurs.
00:07 -Bonsoir M. Calviros.
00:09 C'est une opération sans doute nécessaire pour le chef de l'État
00:11 qui a bien besoin de quelques images positives.
00:15 Le pauvre lui qui va de catastrophe en catastrophe
00:18 du salon de l'agriculture jusqu'au salon de l'Élysée.
00:20 Il enchaîne les échecs donc il a manifestement besoin de redorer son image.
00:24 Mais je crains que ça ne suffise pas.
00:26 Vous savez le trafic aujourd'hui à la cité de la Castellane,
00:29 la seule cité de la Castellane, a été interrompue pour 24 heures.
00:32 D'ailleurs il y a eu un message sur les réseaux WhatsApp
00:36 des fournisseurs, des trafiquants qui se sont excusés auprès de leur clientèle
00:40 parce qu'ils ont été embêtés plus que d'habitude par la police.
00:43 Mais le trafic annonce-t-il reprendra dès demain.
00:47 Sachant quand même que lorsqu'il n'y a pas de point statique,
00:50 il y a le Uber Cheat qui fonctionne à plein régime à Marseille
00:53 et comme dans d'autres grandes cités de notre beau pays.
00:58 - Pardonnez-moi, 4 000 policiers...
01:00 Je vous interromps, j'ai bien compris votre première intervention.
01:03 4 000 policiers aujourd'hui actifs sur le terrain,
01:05 vous dites que ça ne change pas la situation ?
01:07 - Non, moi je rends hommage à la police,
01:09 aux policiers de terrain qui font un travail extraordinaire
01:11 et qui arrêtent beaucoup de dealers, de vendeurs, de gaiters,
01:18 qui arrêtent aussi des nourrices.
01:20 Puis on apprend qu'il y a quelques jours que des têtes de réseaux sont tombées,
01:24 ils étaient réfugiés dans leur pays d'origine.
01:26 Le problème c'est qu'ils vivent de l'océan avec une petite cuillère
01:30 et même quand ils se servent de cette petite cuillère,
01:32 je dirais que ça revient puisque la justice ne fait pas son travail.
01:36 C'est moins un problème de police que de justice.
01:40 Les trafiquants sont arrêtés mais ils retournent sur le terrain assez vite
01:45 car vous le savez sans doute,
01:48 50% des petites mains du trafic à Marseille, ce sont des clandestins
01:53 et les vendeurs eux sont étrangers ou beaucoup d'origine étrangère.
01:56 Il n'y a aucune politique d'immigration uniquement en direction du trafic de sup
02:02 qui a été enclenchée.
02:03 Donc ça revient, incessamment ça revient.
02:05 Je tire mon chapeau à la police qui ne se décourage pas.
02:10 – Stéphane Raviez, vous ne pouvez pas reprocher au président de la République,
02:13 même pour des raisons politiques et d'opposition
02:15 que par ailleurs on peut très bien comprendre,
02:17 mais en gros d'essayer d'être actif en cette journée aujourd'hui à Marseille, non ?
02:22 – Et de s'impliquer personnellement.
02:26 – Oui, il est venu s'impliquer quelques heures sous l'œil des caméras
02:28 mais c'est un travail de longue haleine.
02:30 Moi ça fait 20 ans que je dénonce ce phénomène à Marseille et on m'a rionné.
02:34 La vérité c'est qu'aujourd'hui il réagit parce qu'il y a 4 magistrats marseillais
02:39 qui ont été auditionnés par le Sénat et qui ont tenu le même constat que le mien,
02:45 que moi je tiens depuis des années, avec des mots choisis.
02:47 Vous savez quand ils vous font savoir que même lorsqu'ils sont en prison,
02:51 les trafiquants continuent à organiser leur trafic
02:54 et même à décider de faire abattre tel ou tel concurrent,
03:00 eh bien on voit bien, ils ont résumé ça par cette formule,
03:04 la mexicanisation des prisons françaises.
03:08 C'est une excellente formule que je dénonce depuis longtemps.
03:11 Bon mais aujourd'hui le chef de l'État a peut-être pris confiance de l'urgence d'agir
03:16 mais il est bien tard, il n'est jamais trop tard pour bien faire
03:20 mais je pense que les moyens ne sont toujours pas là,
03:23 ni en amont pour les douanes qui ont besoin d'effectifs supplémentaires,
03:31 les expulsions qui doivent être immédiates et massives
03:34 lorsque les trafiquants sont étrangers, voire même clandestins,
03:37 et je vous l'ai dit, ils sont nombreux dans ce trafic.
03:39 Et puis lorsqu'ils sont français, ils doivent être évidemment incarcérés
03:44 dans des prisons qui doivent empêcher ces trafiquants
03:50 de continuer à gérer leur trafic.
03:53 Et de tout ça, eh bien on en est encore bien loin.