L'opération "place nette XXL" pour lutter contre les trafics de drogue à Marseille se poursuit, au lendemain du déplacement d'Emmanuel Macron dans la cité de la Castellane. Un dispositif "sans précédent" selon le chef de l'État, qui devrait durer plusieurs semaines en France. Dans la cité phocéenne, 22 kilos de stupéfiants ont été saisis depuis lundi et 119 personnes ont été interpellées, selon le préfet de police des Bouches-du-Rhône
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00:00 il faut toujours se réjouir d'une action contre les trafiquants de drogue,
00:04 donc on peut se féliciter de cette action.
00:06 Ce qui est sûr, c'est qu'il faut tenir dans la durée, c'est ce que vient de dire Guillaume,
00:11 il faut saturer le terrain pendant au moins trois semaines, un mois, à deux policiers
00:15 pour repousser ce point de deal et espérer qu'il soit fermé,
00:21 ce qui ne veut pas dire d'ailleurs qu'il ne va pas se déporter ailleurs.
00:24 En tout cas, c'est une opération, on en a fait des dizaines d'opérations de ce type dans les dernières années,
00:33 on appelait ça opération coup de poing, donc on passait.
00:36 Ce qui me gêne un peu, si vous voulez, dans cette affaire-là,
00:41 c'est qu'on s'est focalisé sur les dealers, mais on n'applique pas tout à fait la loi de 70,
00:46 c'est-à-dire qu'on n'a pas du tout penché sur les toxicomanes,
00:52 donc la loi de 70, je vous rappelle qu'elle est bipartite,
00:56 elle est à la fois axée sur le trafic de stupéfiants et sur les soins des consommateurs.
01:02 On ne parle absolument pas de lutte contre le blanchiment d'argent,
01:05 donc je pense qu'on est dans un coup qui est intéressant,
01:10 on a effectivement eu des bons résultats, mais d'abord, un, il faut s'inscrire dans la durée,
01:15 et deux, il faut peut-être revenir aux fondamentaux de la lutte contre la drogue
01:19 au sens large du terme, sur le territoire français, voire à l'international.
01:23 C'est plutôt encourageant que de voir un gouvernement qui se remet en route
01:31 et qui remet sur le haut du spectre la lutte contre la drogue comme étant une priorité.
01:37 Ce qu'il faut aussi, c'est que la constance politique existe.
01:40 On a trop vu des politiques en sinus oïs.
01:43 – Justement, vous qui avez été préfet de police à Marseille,
01:45 est-ce qu'au moment où vous étiez en fonction,
01:47 vous auriez aimé que ce type d'opération soit mis en place ?
01:52 – On en faisait, on n'en faisait pas aussi massive.
01:55 – Parce que tout le monde nous parle d'une opération inédite.
01:57 – Bien sûr, parce qu'il y a 4000 personnes sur le terrain, enfin 4000 mobilisées.
02:01 – Ça change la donne, les moyens.
02:03 – Ce n'est pas 4000 ensemble, ça va tourner.
02:06 Mais évidemment que c'est spectaculaire et que c'est efficace,
02:09 on ne peut pas le dire le contraire, ils ont fait des saisies,
02:12 ils ont fait des arrestations, mais encore une fois,
02:15 il faut rester dans la pérennisation et ce n'est pas dit
02:19 que la police française puisse tenir la distance,
02:22 d'autant plus qu'il n'y a pas que Marseille,
02:24 où il y a des plans de drogue, il y a d'autres villes.
02:26 Donc si on veut multiplier ce type d'action sur l'ensemble du territoire,
02:30 ça va être très coûteux et on ne règle rien au fond.
02:34 – Le gouvernement ne devrait pas dire "on reste trois semaines",
02:37 mais en fait on reste à durer indéterminé, avec les mêmes moyens,
02:40 sauf que vous ce que vous dites, c'est qu'on n'a pas forcément les moyens de le faire.
02:43 – Ça va être très dur de mobiliser, alors sur Marseille,
02:46 on peut peut-être y arriver plus longtemps, mais si on commence
02:49 à vouloir étendre la méthode sur l'ensemble des autres cités de France,
02:54 je crains quand même qu'on n'ait pas assez de monde.