Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave a indiqué sur franceinfo ce jeudi matin que le déficit public serait "supérieur à 5%" du PIB en 2023.
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00:00 Bonjour Guillaume, on va parler du déficit qui va être plus important que prévu.
00:04 Du coup, ça s'agit dans la majorité pour trouver des solutions ?
00:07 Ah ben là, il y a un peu le feu.
00:08 Vous avez Thomas Cazeneuve, le ministre des Comptes publics, qui nous dit ce matin
00:11 "ben voilà, à la fin de l'année 2023 qui vient de se terminer,
00:14 on pense a priori que les déficits publics seront plus élevés que ce qui était prévu".
00:20 C'est-à-dire qu'à l'origine, pour vous la faire courte,
00:22 il devait peser 4,9% du produit intérieur.
00:26 Vous savez que c'est un petit peu l'unité de mesure.
00:28 Là, Thomas Cazeneuve nous dit "bon ben ça va être un peu plus, ça va être au-dessus des 5".
00:31 Il ne rentre pas dans les détails, il dit juste un peu plus de 5.
00:33 Le problème c'est que dans la presse ce matin, vous lisiez que ça pourrait être 5,5%.
00:36 Non, mais ce n'est pas un petit dérapage.
00:37 Non, voire 5,6%. Donc là, ce n'est pas du tout la même.
00:40 Alors, le chiffre définitif, on l'aura la semaine prochaine, c'est l'ILSE qui nous le dira.
00:43 Mais on sent que là, c'est en train de déraper, qu'il va falloir très vite donner des gages
00:48 de sérieux budgétaires, comme on dit dans pareilles circonstances.
00:50 Et donc faire d'autres économies.
00:52 Et donc faire d'autres économies. Alors, en plus des 10 milliards d'euros que nous a annoncés Bruno Le Maire,
00:56 vous savez, il y a de ça quelques semaines, le problème c'est combien d'économies et où est-ce qu'on les trouve ?
01:01 D'où la série de réunions hier soir, vous savez, le grand dîner à l'Élysée.
01:05 Pour trouver une espèce de synthèse, vous savez, entre les différentes sensibilités de la majorité.
01:09 Parce qu'évidemment, personne n'est d'accord dans cette histoire.
01:12 Vous avez par exemple Thomas Cazeneuve qui ce matin a dû en toute urgence démentir
01:16 qu'on allait soit raboter, soit supprimer les aides au logement, les APL notamment.
01:20 Puis il y a plein de choses qui circulent en ce moment.
01:22 Il y a quelques semaines, on entendait dire qu'on allait, vous savez, relever le taux de CSG
01:25 sur les indemnités des chômeurs, la ramener au niveau de celle des salariés.
01:29 Et puis il y a plein de petites choses qui circulent comme ça, des ballons d'essai qui partent dans tous les sens.
01:33 Bruno Le Maire qui a refait des saillies, vous savez, ce week-end sur la fin de l'État-providence
01:36 qui veut déjà une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
01:38 Donc il y a plein de choses d'un côté qui circulent.
01:40 Et puis vous avez une aile gauche de la majorité qui dit non, non, on n'entend pas du tout les choses de cette façon.
01:46 Nous on dit qu'il faut des hausses d'impôts ciblées, soit sur les milliardaires, soit sur les grandes entreprises.
01:52 Vous voyez, donc, c'est pour vous dire que dans les prochaines semaines, ça va encore être la foire aux questions
01:56 et la foire aux ballons d'essai.
01:57 Mais vous disiez il y a quelques secondes, il va falloir vite donner des gages de sérieux budgétaires.
02:01 Il y a un enjeu immédiat ?
02:02 Oui, il y a un enjeu immédiat, je rappelle, on l'a déjà expliqué, mais vous avez les grandes agences de notation
02:08 qui vont se prononcer...
02:09 Une note avec des lettres.
02:10 Exactement.
02:11 En avril, fin avril et fin mai, sur la note souveraine de la France.
02:15 Elles peuvent ne pas y toucher comme elles peuvent nous dégrader.
02:18 Si elles nous dégradent, et je vous rappelle que c'est passé à ça deux fois l'année dernière,
02:22 si elles nous dégradent, elles envoient un message assez négatif à toutes celles et ceux qui nous prêtent de l'argent
02:27 tous les jours pour financer nos dépenses courantes, dépenses de santé, dépenses de retraite, dépenses de chômage.
02:31 Le message c'est, voilà, la France est peut-être moins solvable qu'on le pense.
02:36 Et ces agents qui nous prêtent de l'argent peuvent se dire du jour au lendemain,
02:39 ou nous dire, bah voilà, on continue, vous Français, de vous prêter, mais ça sera forcément un des taux d'intérêt plus élevés.
02:46 Et là, c'est le cercle vicieux. Vous vous endettez de plus en plus.
02:49 Et même si ça fait des années que vous répétez que vous ne voulez pas augmenter les impôts,
02:53 arrivera un moment où vous serez obligés de faire quelque chose en ce sens.
02:57 Politiquement, ça serait désastreux.
02:58 Donc là, on se dépêche d'oracler encore une fois les fonds de Tierwerk pour baisser les dépenses,
03:02 mais vous voyez que c'est très très difficile.
03:04 Je vous le disais, ça va être la foire fouille, ça va être la foire aux idées,
03:06 et la foire au ballon d'essai pendant encore un certain temps.
03:08 Je confirme, augmenter les infos, ça ne va pas plaire aux Français.