Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 visage un déficit public autour de 5,6, 5,5 % du PIB pour 2023.
00:06 C'est pas bon, la France dévise. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?
00:09 D'abord, il faut quand même rappeler qu'un budget,
00:13 ce n'est pas gravé dans le marbre.
00:15 Un budget, ce n'est pas l'étape de la loi.
00:17 La France n'est toujours pas une île.
00:19 Donc il y a plusieurs pays en Europe, je prends l'Allemagne par exemple,
00:21 qui, en ce début d'année 2024,
00:23 ont revu leur perspective de croissance,
00:27 mais aussi l'ampleur possible de leur dette et de leur déficit.
00:30 En Allemagne, par exemple, les perspectives de croissance
00:32 ont été rabougries pour atteindre 0,2 %.
00:35 On est en perspective de croissance en France aux alentours de 0,7, 0,8 %.
00:39 Donc on a une meilleure croissance.
00:41 La réalité, c'est qu'on a, nous, un autre problème,
00:44 qui est celui de la dette et du déficit,
00:45 qui est en particulier lié à, je dirais,
00:49 le modèle même de notre État, qui est assez protecteur,
00:52 mais aussi d'un État-providence qui accompagne
00:54 et qui a beaucoup protégé les Français.
00:56 Juste sur l'année 2023, imaginez,
00:58 45 milliards d'euros pour le bouclier tarifaire
01:01 pour payer 150 à 200 euros d'augmentation
01:04 sur les factures d'électricité des Français.
01:06 Voilà une des raisons pour lesquelles, ici, on a dérapé.
01:09 On aura l'occasion d'en parler dans cette interview.
01:12 Il faut regarder les choses posément.
01:13 Le budget, c'est quelque chose de sérieux.
01:16 Est-ce que ceux qui critiquent aujourd'hui ont été en mesure
01:19 soit de proposer des pistes d'économie,
01:21 soit de voter les économies qu'on a proposées ?
01:23 Jamais.
01:24 On est parmi les cancres de l'Europe.
01:26 L'Allemagne, oui, effectivement,
01:28 était en récession la semaine dernière.
01:29 - Mais... - Ça n'est pas anodin.
01:30 Il y a une grande différence par rapport à la France.
01:34 Sa dette, c'est seulement 60 % de son PIB,
01:37 quand nous, on est à 110 %.
01:39 Oui, mais vous voyez, j'imagine qu'il y a aussi
01:40 des interviews en Allemagne...
01:42 - Ils savent encaisser les chocs. - Oui.
01:43 On sait aussi générer de la croissance, voyez-vous,
01:46 puisqu'on a quand même des perspectives de croissance,
01:48 je le redis, qui sont trois à quatre fois supérieures
01:50 à celles de nos voisins allemands.
01:51 Il faut de la croissance, il faut de l'emploi
01:53 pour financer le modèle de protection sociale,
01:55 pour financer notre assurance chômage,
01:56 pour financer l'assurance maladie.
01:58 Donc, il y a des problématiques européennes,
02:01 il y a, et je veux le redire, des chocs,
02:03 et ces chocs, ils ne sont pas que nationaux.
02:06 Qui pouvait prévoir qu'on serait à 4 % de taux d'intérêt
02:08 avec la Banque centrale cette année ?
02:10 Qui pourrait prévoir que la guerre...
02:13 On s'embourberait dans une guerre longue.
02:15 Qui pouvait prévoir ce qui s'est passé aussi au Moyen-Orient ?
02:18 Il y a eu énormément de chocs en 2023.
02:20 On revoit le budget et on attend aussi,
02:23 je précise, des propositions et des pistes.
02:26 Moi, j'appelle à la cohérence, et je le dis ayant siégé aux finances.
02:29 Nous avons face à nous le RN, par exemple,
02:32 qui a beau jeu d'aller sur les plateaux,
02:33 mais qui jamais ne propose des pistes d'économie,
02:35 et LR qui a proposé plus de 100 milliards de dépenses.
02:37 Oui, mais c'est tellement facile, Romain Désarbre,
02:40 tellement facile d'aller en plateau jouer des claquettes
02:42 pour pleurer et critiquer le gouvernement,
02:44 quand au sein du Parlement,
02:46 jamais on n'a voté ou proposé des pistes d'économie.
02:49 Ça suffit, il faut que les Français le sachent.
02:51 Est-ce qu'il va falloir qu'on change le logiciel
02:53 du budget public français ?
02:55 Est-ce qu'il va falloir que l'État dépense moins ?
02:58 Est-ce qu'il va falloir qu'on verse moins d'argent public aux Français ?
03:02 Est-ce que les Français sont trop habitués
03:04 à ce que l'argent public tombe du ciel ?
03:06 Non, je n'irai pas dans ces considérations morales.
03:09 - On a un modèle... - C'est pas moral, c'est très économique.
03:11 Non, oui, mais c'est pas...
03:14 Est-ce qu'il faut que l'argent de l'État arrive moins aux Français ?
03:17 C'est pas tant ça.
03:18 Il faut qu'on questionne la réalité de notre modèle social.
03:21 On a, sur certains champs de la protection sociale,
03:24 de l'assurance chômage notamment,
03:25 mais aussi de l'assurance maladie,
03:28 on a dans les frais de fonctionnement,
03:30 on a parfois des couches dans l'administration
03:32 qui sont peut-être inutiles et redondantes.
03:34 Il faut qu'on fasse ce travail ensemble.
03:36 - Mais là, c'est l'épaisseur du trait. - Ce qu'on appelle de nouveau...
03:38 Éric Ciotti sera l'invité du grand rendez-vous dimanche
03:41 sur CNews Europe.
03:42 Il estime qu'on ne peut pas vivre toute sa vie des aides sociales.
03:44 Il l'a dit dans les échos.
03:46 Vous avez certainement lu au moins le résumé de cette interview.
03:49 Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
03:51 Je...
03:53 Mais encore, j'ai envie de dire à Éric Ciotti,
03:55 qu'y a-t-il derrière cette affirmation ?
03:57 - Qu'y a-t-il derrière ce constat ? - Est-ce que vous partagez déjà ce constat ?
04:01 La réalité, c'est qu'on dépense beaucoup.
04:02 La réalité, Bruno Le Maire le dit aussi avec courage dans notre majorité,
04:06 c'est qu'on a un modèle social qui nous coûte très cher
04:08 et qu'il faut challenger, qu'il faut questionner
04:11 pour pouvoir continuer à rembourser l'essentiel.
04:14 Vous savez, on découvre pas,