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00:00 [Générique]
00:06 20h21, France Info, les informés, Benjamin Sportouch.
00:11 Bonsoir à toutes et tous, bienvenue dans les informés de ce samedi soir.
00:16 Au programme, nous allons parler de Poutine qui désigne les Ukrainiens
00:19 comme responsables de la tuerie d'hier soir dans la banlieue de Moscou.
00:23 Le président russe laisse de côté la revendication de l'État islamique.
00:27 Faut-il s'attendre à une escalade de sa guerre contre l'Ukraine ?
00:31 Et en Russie même, cet attentat ne va-t-il pas l'affaiblir politiquement ?
00:36 Autre actualité à l'étranger, la visite du patron de l'ONU,
00:39 Antonio Guterres, aux portes de la bande de Gaza.
00:42 Antonio Guterres a appelé un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas
00:45 pour mettre fin, je cite, au cauchemar.
00:48 Hier, Emmanuel Macron a dit sa volonté de trouver un accord sur la base d'un texte français.
00:53 La France peut-elle réussir là où tous les autres ont jusque-là échoué ?
00:58 Et puis on parlera des élections européennes.
01:00 François-Xavier Bellamy, le candidat des Républicains, a lancé sa campagne aujourd'hui.
01:04 Nous sommes à moins de 80 jours de cette élection du 9 juin.
01:07 La droite joue gros, la gauche aussi.
01:10 Raphaël Glucksmann, qui est soutenu par le Parti Socialiste,
01:13 fait une percée dans les sondages.
01:15 Peut-il perturber le match ?
01:17 Nos informés ce soir sont tous correspondants de la presse étrangère à Paris.
01:21 Je les salue. Anna Kowalska, correspondante pour la télévision polonaise TVP.
01:26 Anne-Elisabeth Moutet, était réaliste à Paris du Daily Télégraph.
01:30 Daniele Zappala, correspondante du quotidien italien Avenir.
01:34 - Buonasera. - Buonasera.
01:36 Et Vincenz Batalla, correspondant notamment pour la radio espagnole Cadena Ser.
01:41 - Voilà, je m'inquiète. - Bonsoir à tous les quatre.
01:42 Voilà les informés, c'est parti.
01:47 Au lendemain de l'attaque terroriste dans une salle de concert près de Moscou,
01:51 l'heure est à la recherche des responsables, des responsabilités.
01:55 L'État islamique, on le sait, a revendiqué l'attaque,
01:58 mais Vladimir Poutine n'en démore pas pour le président russe.
02:02 L'Ukraine est forcément derrière cette tuerie de masse,
02:05 malgré le démenti de Kiev. On écoute Vladimir Poutine.
02:08 Les quatre auteurs de l'acte terroriste qui ont tiré sur des personnes
02:15 et les ont tués ont été arrêtés.
02:18 Ils se dirigeaient vers l'Ukraine où, selon des données préliminaires,
02:22 une fenêtre avait été préparée du côté ukrainien
02:25 pour leur permettre de franchir la frontière de l'État.
02:28 Alors je rappelle qu'au dernier bilan,
02:32 133 personnes ont perdu la vie dans cette attaque terroriste.
02:36 Et ce bilan devrait augmenter car les recherches dans les décombres sont toujours en cours.
02:41 Je me tourne vers vous Anna Kowalska parce que Vladimir Poutine,
02:44 tout simplement, il fait comme s'il n'avait pas pris connaissance
02:47 du message de revendication de l'État islamique. Il balaye ça.
02:51 Absolument. On se pose aujourd'hui la question,
02:53 si effectivement cette revendication est vérifiée,
02:58 où en ont été les services russes ? Parce que ce n'est pas la première.
03:01 Apparemment, depuis novembre, les Américains avertissaient la Russie
03:04 qu'il y a un attentat terroriste qui se prépare.
03:07 Selon Vladimir Poutine, il s'agissait toujours de la provocation.
03:11 Donc je pense que c'est...
03:12 C'est volontaire pour désigner les Ukrainiens, c'est ça ?
03:15 Je pense qu'on ne peut pas exclure qu'effectivement Daesh a commis cet attentat
03:19 parce qu'il y a plusieurs raisons pour lesquelles ils sont contre la Russie,
03:22 notamment l'invasion en Afghanistan ou l'haine russe envers les musulmans.
03:27 Mais je pense que justement, aujourd'hui, Vladimir Poutine,
03:31 pour ne pas être affaibli en Russie, il doit trouver les responsables faibles,
03:36 donc l'Ukraine, ça entre exactement bien dans sa ligne de jeu en Ukraine,
03:42 parce qu'il y aura quelqu'un qui pourra blâmer,
03:45 il pourra intensifier ses massacres en Ukraine
03:49 et probablement aussi blâmer aujourd'hui l'Occident, qui est de côté de l'Ukrainien.
03:54 Mais alors, Anne-Elisabeth Moutet, je me pose la question,
03:56 alors ça ne peut pas être naïf, mais les Russes ont vu certainement ce message de Daesh
04:01 sur les réseaux sociaux, ils ont quand même accès à cette information-là.
04:05 Le lavage de cerveau est tel qu'ils n'y croient pas eux non plus
04:08 et qu'ils vont avoir tendance à croire ce que dit le président Poutine,
04:12 Vladimir Poutine, qui désigne les Ukrainiens ?
04:15 Alors, ce n'est pas impossible.
04:17 Je me souviens que tout à fait au début de la guerre en Ukraine,
04:19 donc il y a un peu plus de deux ans,
04:21 il y avait eu un tel travail de propagande sur les chaînes d'État, sur Rossiya One, etc.,
04:27 qu'il y a eu des cas assez nombreux de gens qui disaient "il y a des Ukrainiens,
04:33 il y a des nazis ukrainiens sur le toit de mon immeuble".
04:35 Et ils appelaient la police, la police venait,
04:39 elle ne trouvait évidemment personne, nazi ukrainien ou autre chose, sur le toit de l'immeuble.
04:43 Et on ne se rend pas compte de ce que c'est quand on est dans un système
04:46 qui est quasiment totalitaire, à quel point c'est possible de laver le cerveau des gens.
04:50 – C'est ça, une sorte de zombification.
04:52 – Et par ailleurs, le communiqué de Daesh, il était sur les réseaux sociaux,
04:57 ça ne veut pas dire que les Russes regardent tous les réseaux sociaux,
04:59 ça ne veut pas dire aussi que les Russes parlent les langues occidentales
05:02 et encore moins l'arabe.
05:03 Et pendant ce temps-là, il y a eu une attitude complètement cynique de Vladimir Poutine,
05:07 parce que lui, non seulement il a vu le communiqué des membres de Daesh,
05:11 et je pense qu'il le savait depuis un bout de temps,
05:12 mais il a aussi reçu des avertissements, notamment des États-Unis,
05:15 qui avaient probablement intercepté des communications,
05:18 et qui ont dit, qui ont prévenu la Russie,
05:21 qu'il y avait un danger d'attaque d'un grand nombre de gens.
05:25 Et on se pose vraiment la question de savoir si il a laissé faire,
05:29 en se disant "ça serait une très bonne raison pour me faire mon petit incendie du Reichstag à moi".
05:34 – Daniel Hezapala, il y a une force quand même de la propagande,
05:37 on le voit très important dans Russie, c'est-à-dire Vladimir Poutine,
05:41 et là, il est complètement dans la négation d'une revendication qu'on a tous vu,
05:47 il est en train de construire un récit différent en ciblant les Ukrainiens.
05:52 – Oui, il est complètement dans le rôle d'un pédé-chef d'orchestre,
05:56 avec une musique qui est la musique de la paranoïa,
05:58 mais ça ce n'est pas une nouveauté.
06:00 Je pense que là, ce qui est important, lors de ces moments un peu révélateurs,
06:03 ces attentats qui quand même frappent les consciences,
06:06 c'est également la teneur des messages qu'on envoie vers Moscou,
06:11 et personnellement j'ai été frappé quand même par cette vague de solidarité
06:16 envoyée vers Moscou, et qui était bien évidemment envoyée vers le peuple russe.
06:21 Donc bien sûr, ensuite au peuple russe de, en quelque sorte, déchiffrer ces messages.
06:26 – On les galvanise, c'est ça aussi.
06:28 – Galvaniser, c'est là, ça se passe juste quelques jours après les élections,
06:31 avec des messages qui avaient été froids, courtois,
06:34 là c'est un message sans doute envoyé à ceux aussi
06:38 qui se battent au sang de la Russie contre Poutine.
06:42 Donc ce sont des messages révélateurs qui prouvent aussi que l'Europe occidentale,
06:48 en tout cas, ne lâche pas la Russie, alors qu'effectivement il y a un régime,
06:52 une démocrature qui effectivement tourne les dos à l'Europe.
06:56 Donc là dans ces jeux de messages, des tons, sans doute il y a quelque chose d'important
07:02 qui passe entre Paris, Berlin, Rome, à l'attention surtout de ceux qui se battent
07:09 et qui pour l'instant sont silencieux.
07:10 – On va continuer à en parler de cette actualité bien sûr,
07:13 et des Ukrainiens qui ont réagi.
07:15 Il est 20h10 sur France Info, c'est l'heure du Fin Info, Emmanuel Langlois.
07:19 – Vladimir Poutine qui promet de punir les responsables de l'attaque
07:23 qui a fait 133 morts selon un dernier bilan dans la banlieue de Moscou hier soir.
07:27 C'est l'attaque la plus sanglante en 20 ans en Russie.
07:30 Le chef du Kremlin assure que 4 assaillants étrangers ont été arrêtés en chemin vers l'Ukraine.
07:35 L'Ukraine qui nie fermement tout lien avec cette attaque d'hier soir.
07:39 En France, à la peine dans les sondages, les Républicains ont lancé leur campagne européenne
07:44 avec un premier grand meeting près de Paris.
07:47 Le président du parti, Éric Ciotti s'en est pris à Emmanuel Macron dans son discours d'ouverture.
07:51 "On ne s'improvise pas, chef de guerre avec des gants de boxe", a-t-il lancé sur scène.
07:55 Fin de citation.
07:56 Une distribution d'aide alimentaire à Gaza qui a de nouveau tourné au drame ce samedi.
08:01 Le Hamas affirme que 19 Palestiniens ont été tués par des tirs de char et d'obus israéliens.
08:07 Une accusation que dément ce soir l'armée de l'État hébreu.
08:12 Et puis cette fois c'est fait.
08:13 Initialement prévu avant-hier un vaisseau spatial russe que la fusée Soyuz,
08:18 avec à son bord la première cosmonaute biélorusse de l'histoire,
08:21 a décollé avec succès vers l'ISS, la Station Spatiale Internationale,
08:25 depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.
08:29 En fin du rugby, les Françaises qui signent une large victoire face à l'Irlande
08:33 pour leur entrée en lice dans le tournoi des 6 nations.
08:35 Auteur de 5 essais, le 15 de France l'emporte sur le cas du trèfle, 38 à 17 au Mans.
08:41 De son côté, l'Ecosse l'emporte sur la pelouse du Pays de Galles, sur le score de 20 à 18.
08:46 On en parlait de Vladimir Poutine qui donc essaie de construire un récit qui lui convient.
09:02 C'est celui de la responsabilité des Ukrainiens dans cette tuerie de masse qui a eu lieu hier.
09:05 Les Ukrainiens qui continuent de démentir toute implication.
09:08 Écoutez le conseiller du président Zelensky, Mikhaïl Jopodoliak.
09:11 En ce qui concerne les événements survenus à Krokus city, dans la banlieue de Moscou,
09:18 où il y a eu des tirs, des actions terroristes menées par des personnes non identifiées,
09:23 soyons clairs, l'Ukraine n'a absolument rien à voir avec ces événements.
09:29 Vincenz Battaia pour la radio espagnole Cadena Serre.
09:33 Quand on entend les Ukrainiens, c'est vrai qu'on se dit qu'elle aurait été à leur intérêt de participer à cet acte.
09:40 Mais peut-être aussi est-ce une manière pour Vladimir Poutine de cacher ce qui a dysfonctionné aussi dans son propre pays.
09:48 On dit qu'il y a eu un échec des services secrets russes à éviter cet attentat meurtrier.
09:54 Oui, c'est clair. Il y a un dysfonctionnement des services de renseignement russes.
09:58 Et là-bas, quelqu'un comme Poutine, même s'il vient d'être rélu avec ses simulacres d'élection,
10:05 il doit dévier, il essaye de dévier l'attention.
10:09 Et en fait, c'est une manière de trouver des boucs émissaires avec les Ukrainiens.
10:15 Mais je crois aussi, en même temps, que c'est du point de vue extérieur, c'est un aveu de faiblesse.
10:20 Parce qu'il ne cite pas Daesh, déjà.
10:23 Jamais, il ne prononce jamais le mot Daesh.
10:25 C'est clair, il n'a pas cité Navalny jusqu'à, je ne sais pas, quand il est déjà mort, quelques jours après.
10:30 Le poteau qui a été tué.
10:32 C'est typique de ce type de régime.
10:35 Mais je vais faire juste un raccourci, même si on ne peut pas comparer exactement avec l'Espagne.
10:40 Il y a juste 20 ans, il y a eu l'attentat islamiste le plus fort des dernières décennies en Europe,
10:45 le 11 mars 2004, juste trois jours avant les élections espagnoles.
10:50 Et Aznar, le président, même s'il ne se représentait pas, c'était Rajoy,
10:55 il a fait croire, il a fait passer le message aux médias espagnols,
11:00 ils ont publié les premiers jours que c'était l'ETA, les Basques.
11:04 Finalement, c'est démontré que c'était des islamistes.
11:07 Même s'il y a encore pas mal de ce qu'on appelle la théorie de complot de la part de quelques journaux.
11:16 Et ça lui a fait perdre les élections trois jours après, parce que les gens ont compris,
11:20 il y a beaucoup plus de gens qui sont allés voter.
11:22 Ce n'est pas le même en Russie, parce qu'il n'y a pas de démocratie,
11:25 mais je ne sais pas si ça va compter ou pas.
11:27 On n'est pas raison, mais en effet, au niveau de la population.
11:29 En Russie, on ne saura jamais ce qui est vraiment arrivé.
11:32 Donc il n'y a aucun moyen de préveiller que Vladimir Poutine a tort en accusant l'Ukraine.
11:36 Et en vrai, je pense que pour lui, aujourd'hui, c'est un scénario vraiment au réveil.
11:39 Les trois jours après les élections, tout le monde est contre lui.
11:42 Tout d'un coup, il y a un énorme, vraiment à tel point en coup de chance,
11:45 qu'on se demande si ce n'est pas en manipulation de part de Vladimir Poutine,
11:48 un énorme attentat où il y a beaucoup de gens qui sont morts.
11:50 Donc tout le monde est en peuple solidaire avec la Russie.
11:53 Et lui, il a une excuse de pouvoir attaquer tout le monde qu'il veut.
11:58 Et ce n'est pas aujourd'hui seulement Vladimir Poutine,
12:00 mais tout le monde, FSB, chef de FSB, chef de renseignement intérieur,
12:04 qui accuse tout de suite l'Ukraine en disant que les gens qui ont commis l'attentat
12:08 se dirigeaient vers l'Ukraine, qu'ils avaient des contacts avec l'Ukraine,
12:11 qu'ils en ont des prêves.
12:13 Vraiment une parfaite excuse pour attaquer l'Ukraine davantage.
12:17 Et puis peut-être mobilisation militaire générale.
12:19 Alors que c'est vrai que c'est compliqué de mobiliser en Russie.
12:22 Il y a beaucoup de soldats fatigués sur le front et il faut les remplacer.
12:25 Vise sécuritaire.
12:26 À chaque fois, quand il y avait des énormes événements comme ça
12:29 qui se passaient en Russie, ça renforçait le pouvoir.
12:32 Et je pense que ce sera pareil aujourd'hui.
12:33 Anne-Elisabeth Moutet, parce que ce que dit Vladimir Poutine pour des unes d'Ukraine,
12:37 c'est que certains des suspects qui ont été interpellés
12:40 sont originaires du Tadjikistan et qu'ils étaient en train de se diriger
12:44 vers l'Ukraine pour s'y réfugier.
12:46 Voilà ce que dit Vladimir Poutine pour les désigner.
12:48 En effet, il faut rester prudent.
12:49 On ne sait pas quelle est la responsabilité réelle.
12:51 On voit des images assez inédites aussi à la télévision russe actuellement
12:56 d'un présumé terroriste qui fait des aveux devant des soldats.
13:02 Donc pour l'instant, on n'y voit pas clair.
13:03 Mais on a cette théorie de Vladimir Poutine qui est de dire
13:06 qu'ils allaient se réfugier en Ukraine, donc l'Ukraine est responsable.
13:09 Les Russes sont extrêmement forts pour obtenir des aveux.
13:12 Ils ont des méthodes particulières.
13:15 Vous connaissez l'histoire de la momie du Pharaon.
13:17 Et on ne sait pas qui était le Pharaon.
13:19 Et puis on demande au chef du KGB.
13:21 Et puis au bout de 20 minutes, il sort et dit qu'il a avoué.
13:24 C'est une blague russe et les blagues soviétiques.
13:27 Mais les blagues soviétiques peuvent maintenant être des blagues russes.
13:30 Et l'humour d'un peuple qui est soumis à ce genre de dictature
13:35 est quelque chose qui est très indicatif d'une réalité profonde.
13:38 Donc ce n'est pas uniquement une blague.
13:41 Sur l'Ukraine, c'est un énorme avantage, évidemment,
13:44 parce que l'animosité contre l'Ukraine est malheureusement complètement réelle.
13:50 On a expliqué que c'était que des Russes qui maltraitaient les Russes,
13:53 les vrais Russes qui étaient sur leur territoire,
13:56 que de toute façon, c'était les héritiers du nazisme,
14:00 puisqu'il y a eu une partie d'ailleurs occidentale de l'Ukraine
14:03 qui, ayant vécu la famine du haut le demort,
14:07 la famine qui a tué 5 millions de personnes organisée par Staline,
14:12 ont au départ considéré que peut-être les Allemands, c'était pas pire.
14:16 Mais tout ceci est ressorti plusieurs années avant le début de la guerre en Ukraine.
14:22 Brusquement sur des sites web avec un nom de domaine russe,
14:26 il y avait des films bien mis à jour, etc.,
14:30 de pogroms organisés dans des villes ukrainiennes au début de la Deuxième Guerre mondiale.
14:34 Et tout ça, c'était pour rappeler à quel point les Ukrainiens étaient d'horribles nazis.
14:38 Le mot a d'ailleurs été prononcé à nouveau.
14:40 Tout le temps.
14:42 C'est très construit ce que font les Russes.
14:45 Ce ne sont pas des trucs qui sont faits d'une manière impulsive.
14:47 Ça fait très longtemps que le truc de l'Ukraine était...
14:51 que le fait d'attaquer l'Ukraine, de continuer à l'attaquer,
14:53 puisque la première fois, c'est évidemment en 2014,
14:56 et le premier Euromaïdan de 2004, il y a aussi la main des Russes.
14:59 Et tout ça, c'était construit et préparé.
15:01 Donc ça, c'est un épisode de plus dans la façon de Poutine de s'adresser à ça.
15:06 Poutine, d'ailleurs, qui prend le temps pour réagir.
15:08 Il ne réagit pas à chaud tout de suite après l'attentat.
15:11 Il attend le lendemain, c'est-à-dire aujourd'hui, pour désigner l'Ukraine.
15:14 Après avoir quelques éléments, on sent qu'il y a eu quand même la volonté de construire quelque chose, certainement.
15:19 Encore une fois, peut-être pour masquer ce fiasco des services secrets russes.
15:23 C'est ce que pense, écoutez-le, Andrei Kosovoy.
15:25 Il est professeur d'histoire russe et soviétique à l'Université de Lille.
15:29 Il était invité de France Info aujourd'hui.
15:31 Ça ressemble vraiment à un fiasco, un fiasco de plus des services secrets russes,
15:36 qui quand même ne manquent pas de moyens.
15:38 Il faut quand même le souligner.
15:39 Nous avons depuis 2016 une organisation qui s'appelle Rosgvardia, la garde nationale,
15:45 qui est forte de près de 400 000 hommes, dont la mission, l'une des missions principales,
15:50 est justement de surveiller, de prévenir les attentats terroristes en Russie.
15:53 Daniel Lesappas, c'est quand même incroyable.
15:55 Moi, j'ai découvert cette garde nationale, 400 000 hommes, pour prévenir les attentats terroristes.
16:01 Et il se produit ce qui s'est produit hier.
16:03 On imagine quand même que ça peut être très ennuyeux, sur le plan intérieur, pour Vladimir Poutine.
16:08 Tout un déploiement pour en fait cultiver, nourrir ces mythes de la vulnérabilité russe.
16:14 Et c'est vrai que c'est un événement qui est très, très difficile à gérer,
16:19 notamment pour ce qui concerne les signes qu'il y a d'autres fronts à côté du front ukrainien.
16:26 Donc forcément, les Kremlin essayent de simplifier les choses.
16:30 On n'a qu'un ennemi en ce moment, mais en réalité, on le sait.
16:34 Ces pays au territoire XXL ont bien évidemment beaucoup d'autres fronts qui restent cachés.
16:41 Et qui dit autre front, dit aussi vulnérabilité, faiblesse,
16:45 car on ne peut pas forcément gérer à la fois une guerre et éventuellement d'autres menaces potentielles.
16:52 Donc c'est vrai que là, c'est un moment des vérités.
16:55 Et peut-être que là encore, cette difficulté, cette acrobatie au niveau oratoire peut peut-être réveiller aussi,
17:05 du côté de ceux qui, avec courage, essaient de contraster Poutine.
17:10 On continue d'en parler dans quelques instants. Il est 20h20 sur France Info. Emmanuel Manglois pour les principaux titres.
17:15 Moscou s'est réveillée en état de choc au lendemain de l'attaque d'hier soir dans une salle de concert dans la banlieue de la capitale russe.
17:22 Elle a fait au moins 133 morts d'après le dernier bilan disponible.
17:26 Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, condamne à son tour un acte odieux et le terrorisme sous toutes ses formes.
17:32 Vladimir Poutine lui promet de punir les responsables.
17:35 Quatre assaillants présumés ont été arrêtés, annonce le chef du Kremlin.
17:40 En France, plus de 700 personnes ont manifesté cet après-midi à Caen contre le futur repère de Flamanville,
17:46 censé démarrer cette année avec 12 ans de retard et 4 fois le budget initial.
17:51 Venus de Rouen, de Cherbourg, de Nantes ou même de Paris, les opposants aux futurs réacteurs se sont retrouvés devant les locaux de l'autorité de sûreté nucléaire à Caen.
18:00 Près de 130 000 usagers sont privés d'eau en Guadeloupe à cause d'actes de malveillance.
18:05 Plusieurs enquêtes ont été ouvertes par la justice.
18:08 Les travaux de réparation dureront 10 à 12 jours d'après la préfecture.
18:12 De l'eau en bouteille d'ici là va être distribuée aux habitants de la Guadeloupe.
18:17 Et puis au moins 9 personnes ont perdu la vie lors d'une violente tempête qui a touché le sud-est du Brésil,
18:22 notamment la région montagneuse de l'état de Rio de Janeiro.
18:26 Les autorités brésiliennes qualifient la situation de critique.
18:31 Enfin, il était connu pour avoir été la voix française d'Arnold Schwarzenegger dans une trentaine de films à partir de 1988 dont Terminator 2.
18:39 Daniel Beretta est mort à l'âge de 77 ans à Ajaccio.
18:43 Il avait été auteur, compositeur et interprète mais c'est bien par le doublage qu'il s'était rendu célèbre.
18:54 France Info, les informés, Benjamin Sportouche.
18:58 Merci d'être avec nous pour Les Informés de ce samedi soir.
19:03 On continue de parler de la situation en Russie.
19:05 Vincenz Battaglia, correspondant pour la radio espagnole Cadena Serre,
19:10 on parlait tout à l'instant de l'impact politique qu'il pourrait y avoir pour Vladimir Poutine
19:15 qui a mis de côté le message de vendication de l'État islamique,
19:18 qui avait aussi balayé les avertissements qui avaient été émis par l'ambassade américaine en Russie.
19:23 Quelques semaines auparavant, il avait averti ses concitoyens américains
19:26 de ne pas se rendre dans des endroits trop fréquentés parce qu'il y avait un risque d'attentat.
19:33 Qu'est-ce que ça peut induire pour Vladimir Poutine ?
19:36 Il peut y avoir une escalade en Ukraine ?
19:38 C'est ce que craint d'ailleurs, je voulais vous préciser, le Premier ministre polonais Donald Tusk.
19:42 Il dit que ça va mener à une escalade russe en Ukraine.
19:45 Il va y avoir le prétexte pris par le président russe pour attaquer davantage et plus rapidement.
19:49 C'est un prétexte et c'est vrai que la machine de propagande, la machine de nationalisme avec Inger,
19:56 ça va marcher à fond.
19:58 Mais c'est vrai que cette manière de présenter cet attentat, même si ce seraient les Ukrainiens,
20:04 ça veut dire que les Ukrainiens sont capables maintenant de mener un attaque au cœur de la Russie, à côté de Moscou.
20:12 Ça veut dire que finalement, Poutine ne contrôle pas si bien les choses
20:17 et quand il présente qu'ils sont tous arrêtés, il a dit ça, il a dit que tous les responsables étaient arrêtés,
20:23 même si on doit chercher les auteurs intellectuels.
20:26 Est-ce qu'il y a un bénéfice de doute ?
20:28 Je me demande si il y a un bénéfice de doute par la part de la population,
20:32 de se dire est-ce que finalement, si ce sont les islamistes ou les ukrainiennes,
20:37 est-ce que finalement, Poutine contrôle la situation ou pas ?
20:40 Parce qu'utiliser les guerres, c'est une chose assez classique,
20:43 mais la population, à un moment donné, se pose la question aussi, parce que ce sont les enfants de ces familles
20:48 qui vont maintenant aller en guerre si Poutine décide encore d'amplifier son offensif en Ukraine.
20:54 On a vu beaucoup de réactions, bien sûr, dans le monde entier.
20:57 Mais alors traduisons plus particulièrement, Anna Kovalska, une émotion envers le peuple russe.
21:01 Il est très rarement question de condoléances à l'égard du président Poutine, comme ça peut être de coutume.
21:08 On voit bien, Anna Kovalska, que là, les Occidentaux font attention, ils marchent au désir,
21:13 ils veulent être en empathie avec le peuple russe, mais pas avec leur président. On a senti cela hier.
21:19 Oui, absolument. Moi, je pense que tous les responsables de l'Occident étaient au rendez-vous.
21:24 Tout le monde avait envoyé le message de condoléances,
21:26 mais vu le manque de popularité de Vladimir Poutine,
21:31 il est effectivement aujourd'hui difficile à Emmanuel Macron d'y envoyer des condoléances.
21:36 Surtout quand on se pose la question, vraiment, on se pose cette question aujourd'hui en Pologne,
21:41 de tout ce qu'on a parlé tout à l'heure.
21:43 Qui est vraiment derrière cet attentat ?
21:46 Parce que je ne sais pas si vous vous rappelez de monsieur Litvinenko,
21:49 il a été tué de façon extrême parce qu'il a démontré…
21:54 En Grande-Bretagne.
21:55 Il a démontré que la série des attentats en Russie, c'était une manipulation de pouvoir.
22:01 Donc un opposant russe qui avait été assassiné.
22:04 Il y a une langue.
22:06 C'est par ailleurs comme ça que Vladimir Poutine a construit sa popularité après les attentats de 1991.
22:11 Donc on se pose toujours la question…
22:13 En Pologne, il y a cette idée, on se dit est-ce qu'il y a une instrumentalisation ?
22:16 Aujourd'hui, si on les experte à la télévision,
22:18 est-ce que c'est vraiment Daech ou est-ce que c'est Vladimir Poutine qui est derrière ça ?
22:22 Et je pense que c'est en personne valable.
22:23 Ça traduit aussi une inquiétude en Pologne, beaucoup plus forte, après cet attentat,
22:27 une surréaction de Vladimir Poutine.
22:29 Il y avait une information qui nous a un peu choqués,
22:32 parce qu'il a dit qu'il va vouloir coopérer aujourd'hui davantage avec le président de la Biélorussie.
22:37 Qu'est-ce que ça veut dire ?
22:38 Qu'il y aura un autre franc qui va s'ouvrir, peut-être ?
22:40 Il y a une inquiétude par rapport à ça, énorme inquiétude, effectivement.
22:43 Anne-Elisabeth Moutet.
22:44 C'est vrai qu'on entend, on va dire, il ne faut pas non plus être dans ce complotisme-là,
22:49 véhiculer des fake news, mais bien sûr émerger…
22:52 Je pense que Biélorussie, ce n'est pas une question de complotisme, c'est ça.
22:54 Parce qu'on a une série historique de choses effectivement comme ça qui sont arrivées déjà.
22:58 C'est ce que je voulais dire.
23:00 On n'est pas en train de parler des mêmes structures mentales et des mêmes habitudes.
23:06 C'est évident.
23:08 Le communiqué de Daech, d'après les sources américaines,
23:11 qui se battent tout de même contre Daech depuis près de 25 ans,
23:14 c'est que c'est un communiqué authentique.
23:17 En revanche, le fait qu'on ait prévenu que ça allait se passer et qu'on ait laissé faire,
23:22 est-ce qu'on a laissé faire ou est-ce que c'est absolument une incompétence totale ?
23:26 Des 400 000 de flics censés ne pas… que ça n'arrive pas.
23:30 On peut se poser la question.
23:32 – Est-ce que vous avez un avis ? Daniel Zapparella.
23:36 – Disons que ces mouvements, cette branche effectivement des Daech
23:39 étaient considérés en fait dans une phase profonde de déclin.
23:42 Et donc, on peut s'interroger effectivement,
23:45 est-ce que finalement ce danger a été sous-estimé ?
23:49 Mais cela effectivement interroge cette capacité d'intervenir
23:54 au cœur de la capitale russe, sans finalement rencontrer des résistances.
23:59 – Ce n'est pas complètement au cœur de la capitale,
24:01 ce n'est même pas du côté du périphérique,
24:05 c'est du côté de la A86, si on devait transférer ça à Paris de Moscou.
24:10 – Pour ceux qui connaissent, c'est un des grands axes routiers franciliens.
24:14 – C'est un lien commercial, majeur, c'est vrai que c'est un lien extrême à exposer.
24:18 – Il y a une gigantesque salle de spectacle.
24:20 – Vous êtes déjà allé, Elisabeth Moutet ?
24:22 – Je suis dans le coin en tous les cas à Moscou,
24:24 pas dans la salle de spectacle, mais je vois bien la topologie de Moscou.
24:27 – On parle, c'est vrai, selon le média russe,
24:30 et un député qui s'appelle Kinshteyn, des suspects qui sont originaires du Tadjikistan,
24:35 et ce serait la filiale afghane de l'État islamique.
24:38 Voilà qui est désigné dans ce groupe de l'État islamique.
24:42 Vichen, c'est pas taillard ?
24:44 – En fait, si d'un côté, Poutine accuse les Ukrainiens,
24:48 mais d'autre côté, même le responsable russe, il dit qu'ils sont des Tadjikistans,
24:53 ça veut dire qu'il y a une connexion ukrainienne.
24:55 Tadjikistan, en fait, Poutine a basé sa présidence,
24:59 à partir de la deuxième fois qu'il est retourné, sur son contrôle sur la Tchéchenie.
25:03 En fait, il a réussi à presque taire ce qui se passe en Tchéchenie
25:09 avec cette alliance avec Khadirov, par exemple, un ancien islamiste.
25:14 Finalement, même si l'Ukraine est capable de mobiliser les gens du Tadjikistan,
25:19 ça veut dire que finalement, ce pouvoir sur lequel il s'est un peu construit,
25:25 qu'il contrôlait l'histoire des islamistes, il y a quelque chose qui ne marche pas.
25:29 – Il est rattrapé par cela.
25:31 Il est 20h28 sur France Info, c'est la suite des informés dans quelques instants.
25:35 On va notamment parler des élections européennes
25:37 qui sont dans moins de trois mois maintenant, à tout de suite.
25:39 [Générique]
25:49 – Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver sur France Info.
25:52 Dans l'actualité, ce soir, Vladimir Poutine promet de punir les responsables
25:56 le lendemain de l'attentat qui a fait au moins 133 morts à Moscou.
26:00 Quatre assaillants ont été arrêtés cet après-midi,
26:04 au lendemain de la revendication de l'État islamique.
26:06 Arnaud Delataille.
26:07 Ce matin, la police diffuse ces images,
26:10 l'interpellation de l'un des potentiels terroristes.
26:13 Sur cette vidéo, les autorités assurent que cet homme est passé aux aveux.
26:18 Également rendu public, des photos de leur voiture lors de l'interpellation.
26:23 Selon les renseignements, les terroristes auraient tenté de se cacher
26:27 et de fuir vers l'Ukraine.
26:29 Les identités des membres du commando ont très vite été rendues publiques.
26:32 Quelques heures après l'attentat, des avis de recherche étaient publiés.
26:36 Moins de 24 heures après l'attaque,
26:38 Vladimir Poutine assure que les assaillants sont hors d'état de nuire.
26:42 Les quatre terroristes impliqués dans l'attaque qui ont participé au massacre
26:46 ont été arrêtés et mis en détention.
26:48 Ils ont essayé de se cacher et de fuir vers l'Ukraine
26:51 où d'après les premières investigations,
26:53 une voie d'accès devait leur permettre de franchir la frontière.
26:56 Très rapidement, hier soir, l'Ukraine a démenti toute complicité dans l'attaque.
27:01 En ce qui concerne les événements qui sont venus à Krokus City,
27:03 où hier une action terroriste a été menée par des personnes non identifiées,
27:07 soyons clairs, l'Ukraine n'a absolument rien à voir avec ces événements.
27:11 L'Etat islamique a revendiqué cet attentat
27:14 publiant une photo des quatre assaillants du Krokus City Hall.
27:17 Une communication qui intervient après la revendication hier soir.
27:21 Les combattants de l'Etat islamique ont attaqué un grand rassemblement de chrétiens
27:25 à la périphérie de la capitale russe,
27:26 tuant et blessant des centaines de personnes
27:28 et causant une grande destruction du lieu
27:30 avant qu'ils ne se retirent dans leur base en toute sécurité.
27:33 Au lendemain de la tragédie, l'enquête continue.
27:35 Une centaine de policiers récoltent des preuves, témoignages,
27:39 tentent d'identifier des complices qui auraient participé au projet ou fournit des armes.
27:44 Les enquêteurs ont saisi des armes et des munitions sur les lieux du crime
27:48 qui sont actuellement en cours d'examen.
27:50 Des examens génétiques, d'actyloscopiques et balistiques ont déjà été effectués.
27:55 Ils ont rapidement commencé à l'être sur les armes, les munitions et d'autres preuves matérielles.
28:00 Le feu de la salle de concert a lui été maîtrisé.
28:03 Dans les décombres, près de 500 secouris sont toujours à la recherche d'éventuels survivants
28:09 des opérations qui vont durer plusieurs jours selon les autorités russes.
28:13 Au prochain rayon, le nouveau cri d'alarme de l'ONU.
28:17 Du secrétaire général de l'ONU en visite au sud de la bande de Gaza,
28:21 Antonio Guterres exige un cessez-le-feu immédiat pour, dit-il, mettre fin au cauchemar.
28:26 Réaction d'Israël, le ministre des Affaires étrangères qualifie l'ONU, je cite,
28:31 d'organisation anti-israélienne alors qu'un nouveau vote doit avoir lieu lundi au Conseil de sécurité.
28:38 La politique en France.
28:41 Les Républicains ont lancé cet après-midi à Aubervilliers leur campagne pour les Européennes.
28:47 La liste conduite par François-Xavier Bellamy ne décolle pas dans les sondages
28:51 et le parti pourrait disparaître du Parlement européen.
28:53 Ce serait une première.
28:55 Je peux vous montrer des images de la belle victoire de l'équipe de France féminine de rugby
28:59 qui a battu l'Irlande 38 à 17 cet après-midi en ouverture du tournoi des 6 nations.
29:05 Les Bleus qui ont donc en quelque sorte vengé l'équipe de France masculine
29:11 qui elle avait perdu contre les Irlandais en ouverture du tournoi des 6 nations.
29:15 Belle victoire donc des joueuses de l'équipe de France de rugby
29:18 qui visent le grand chelem dans ce tournoi des 6 nations.
29:21 Bravo à elles.
29:24 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
29:26 Vous restez avec nous à suivre les informes et belles soirées sur France Info.
29:30 [Musique]
29:37 Sur France TV, rien ne se fait sans vous.
29:40 Une question à poser, un avis à donner, une envie à partager,
29:44 appelez-nous au 3060.
29:46 On est à votre écoute.
29:47 C'est facile, c'est gratuit et c'est vraiment fait pour vous aider.
29:51 3060. Alors n'hésitez pas à nous contacter.
29:54 [Musique]
29:59 France Info, les informés, Benjamin Sportouche.
30:04 Merci d'être avec nous pour ces informés du samedi soir
30:08 avec à mes côtés Anna Kowalska de la télévision polonaise TVP,
30:11 Anne-Elisabeth Moutet du Daily Télégraph,
30:13 Daniele Zappala du quotidien italien Avenire
30:16 et Vincenze Battaglia pour la radio Cadena Serra, la radio espagnole Cadena Serra.
30:21 Alors Anne-Elisabeth Moutet, on vient d'entendre Richard Place dans le journal
30:25 qui nous parlait des "mea culpa" nombreux en Grande-Bretagne,
30:29 ceux qui ont dit des choses qui se sont avérées fausses
30:34 sur l'état du couple de Kate et William
30:38 et qui ont fait un mande honorable.
30:40 Ce n'est pas si fréquent que ça en Grande-Bretagne,
30:42 vous qui connaissez si bien ce pays.
30:44 Non, au contraire, dire "je suis responsable mais pas coupable",
30:49 c'est très mal vu en France, mais ça peut se faire au contraire en Angleterre.
30:53 Mais c'est plutôt... En réalité, il y a eu des subitations, bien sûr,
30:58 sur les réseaux sociaux, pas dans la presse britannique,
31:00 parce que la presse britannique, elle a extrêmement appris ses leçons
31:05 depuis la mort de la princesse Diana.
31:07 On a, vous remarquez, on n'a jamais vu des photos de paparazzi,
31:10 des enfants justement de Kate et de William.
31:13 Elle se tient beaucoup mieux, alors elle a été un petit peu encouragée
31:16 à se tenir beaucoup mieux parce que séparément,
31:18 il y a eu le grand procès des journaux tabloïdes
31:21 qui avaient écouté les messageries téléphoniques de vedettes
31:25 et de membres de la famille royale, dont le prince Harry,
31:27 pour savoir avec qui ils sortiraient la semaine prochaine.
31:30 Alors ça a fait une commission parlementaire, un changement de la loi,
31:33 enfin tout ça fait que la presse anglaise est beaucoup plus sage.
31:36 J'ai été très étonnée quand j'ai entendu...
31:38 Alors il y a plein d'actrices américaines, parce qu'en Amérique,
31:40 on racontait tout et on racontait ça dans les journaux américains,
31:44 on le disait à la télévision, dans les shows comiques du soir.
31:47 J'ai été très étonnée de voir que parmi les gens qui présentent leurs excuses,
31:50 il y a un éditorialiste du Guardian, journal de gauche,
31:53 et lui-même dans sa rédaction, il est franchement à gauche de la rédaction à gauche,
31:56 et qui visiblement avait trouvé que c'était bien de faire des blagues
32:00 avec d'intentions républicaines, mais probablement de potins désagréables,
32:05 et faux surtout.
32:06 On va voir s'ils se tiennent bien, les tabloïdes, dans les semaines à venir.
32:10 On a entendu la princesse Middleton les appeler à respecter son intimité,
32:14 donc bien évidemment qu'on va voir si c'est le cas dans les semaines à venir très rapidement.
32:18 Oui, elle est mariée maintenant depuis 13 ans,
32:21 je pense qu'on pourrait l'appeler la princesse de Galles et pas Middleton,
32:24 parce que ça fait un bon temps.
32:25 La princesse de Galles, vous avez tout à fait raison.
32:27 Qui est son nom légal.
32:29 Très bien.
32:30 Alors on passe à une autre actualité, c'est le conflit entre Hamas et Israël qui se poursuit.
32:36 Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est rendu aujourd'hui une nouvelle fois aux portes de la bande de Gaza.
32:40 Il a de nouveau appelé à un cessez-le-feu pour mettre fin, je cite, au cauchemar.
32:44 Écoutez le secrétaire général des Nations Unies.
32:48 Je pense qu'il y a un consensus clair aujourd'hui.
32:53 Un consensus exprimé par les États-Unis, par l'Union Européenne, par les Nations Unies.
32:59 Une intervention massive à Rafah serait une catastrophe sur le plan humanitaire.
33:03 Je crois qu'il est temps de mettre en place ce que nous demandons depuis le début,
33:07 un cessez-le-feu humanitaire.
33:09 Il faut également que les otages israéliens soient libérés.
33:12 En même temps, nous devons créer les conditions permettant de redonner l'espoir aux Palestiniens d'avoir un État.
33:18 En même temps, ce déplacement de Guterres, il intervient au lendemain du rejet d'une résolution américaine
33:26 qui appelait à un cessez-le-feu immédiat et durable.
33:29 Ce qui était quelque chose de nouveau.
33:30 Les Américains jusque-là n'avaient pas voté de résolution dans ce sens-là.
33:33 Mais cette résolution a été rejetée par les Russes à cause du veto des Russes et des Chinois.
33:38 Notamment l'Algérie, également, s'y est joint.
33:40 Donc on se dit, mais on n'arrivera jamais à un consensus.
33:42 Même quand les Américains disent, on appelle à un cessez-le-feu, ce qu'ils n'ont pas fait jusque-là, ça n'aboutit pas.
33:48 Ce sont des pôles opposés.
33:49 Quand c'est la Russie, la Chine qui est d'accord, c'est Washington qui n'est pas d'accord.
33:54 Maintenant, c'est le contraire.
33:55 Hier, depuis Bruxelles, Macron a dit qu'il allait présenter une autre résolution qui n'était pas passée
34:03 parce que Washington n'était pas d'accord.
34:04 Mais les négociations, il n'a pas voulu donner beaucoup plus de détails.
34:08 Mais il a quand même parlé avec la Jordanie et les Emirats Unis.
34:13 Je crois que je vois mal la diplomatie française en train de négocier avec la diplomatie russe une chose pareille.
34:21 - Alors pourquoi les Français réussiraient là où les autres n'ont pas réussi ?
34:24 - Je crois qu'il y a un dialogue beaucoup plus fluide maintenant entre Paris et Pékin.
34:31 Et c'est à partir de pays comme ça, les Qatar, c'est en fait, c'est l'annexe depuis qu'on avait réussi à faire quelques jours de trêve.
34:41 Et si on essaye de comprendre les paroles de Macron, c'est à partir de ces pays arabes qui peuvent convaincre Moscou.
34:50 Parce que finalement, je crois que c'est Moscou qui doit accepter une résolution si Washington a donné déjà, heureusement, l'EPA.
34:59 - Vous n'avez pas gagné les appellations sur cette proposition française ?
35:03 - C'est en fait peut-être la prémisse d'une volonté d'un changement de méthode.
35:09 Parce qu'à présent, on a voulu essayer de privilégier finalement une diplomatie très réaliste.
35:15 Les puissances régionales, effectivement, des acteurs comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, ça ne marche pas.
35:21 Là, effectivement, on essaie peut-être de revenir à quelque chose d'un peu plus classique, finalement au grand absent jusqu'à présent, du multilatéralisme.
35:29 C'est vrai que l'ONU, on ne l'avait pas vue.
35:31 Et là, voir effectivement les secrétaires généraux des Nations Unies lancer ces cris du cœur à la frontière, c'est peut-être une tentative de forcer en tournant.
35:41 Ce sera extrêmement difficile, mais c'est sûr que c'est en fait une séquence États-Unis qui finalement, voilà, tout cela s'est résolu dans un fiasco.
35:51 Mais la France, en fait, tout de suite prend les relais.
35:55 C'est vraiment peut-être l'envie de forcer un véritable changement de méthode.
35:59 Et bien évidemment, du point de vue de la France, il s'agit aussi de sortir un peu de l'imbicibilité.
36:05 Bien sûr, l'Europe devrait sans doute soutenir ce type d'initiative.
36:10 Et là, c'est peut-être un sujet qui sera important au sein de...
36:16 Alors, on verra si c'est le cas, si l'Europe soutient cette résolution française dont on n'a pas encore le texte et le contenu.
36:23 Mais à notre Kowalska, avant la pause, est-ce qu'il y a quand même une forme d'impuissance des Nations Unies dans ce conflit ?
36:29 C'est ça aussi que révèle le déplacement de Guthièrez.
36:32 Absolument. Apparemment, avant la résolution de vendredi, les Américains ont beaucoup ouvré auprès des Nations Unies pour que ça passe.
36:43 Finalement, ça n'a pas changé grand chose.
36:46 J'étais au briefing de Kederset très rapidement par rapport à cette résolution qui va être présentée par la France.
36:53 Apparemment, il y a vraiment un très grand travail qui a été fait auprès de partenaires de pays arabes et qui vont pouvoir convaincre la Chine et la Russie.
37:01 Sauf que jusqu'à maintenant, aucune résolution à l'ONU n'est passée.
37:04 On a du mal à imaginer à quoi ça va rassembler cette fois-ci.
37:07 Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken qui a regretté de son côté un veto cynique en parlant du veto des Russes et des Chinois.
37:12 On continue d'en parler un petit peu après les titres d'Emmanuel Langlois. Il est 20h40 sur France Info.
37:17 Plusieurs milliers de personnes ont manifesté cet après-midi à Paris contre le racisme et le fascisme.
37:23 Elles réclament notamment l'abrogation de la loi immigration votée en fin d'année dernière
37:27 et la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers en France.
37:31 D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 32% l'an dernier dans l'Hexagone.
37:41 Une soixantaine de militants d'extinction rébellion se sont introduits en fin de matinée pendant un peu moins d'une heure
37:47 à l'intérieur de la raffinerie Total Energy de Donge en Loire-Atlantique.
37:51 Déguisés en clowns, les activistes sont entrés par un grillage découpé. Ils dénoncent la pollution produite par le groupe pétrolier Total à travers ses projets d'exploitation d'énergie fossile.
38:02 A l'étranger, la télévision russe a diffusé ce soir des images de l'interrogatoire des quatre assaillants présumés arrêtés après la fusillade hier dans une salle de concert dans la banlieue de Moscou faisant au moins 133 morts.
38:14 Le Kremlin annonce l'arrestation de 11 personnes au total dont ces quatre assaillants présumés, des citoyens étrangers, d'après Vladimir Poutine, dans une région frontalière à la fois de l'Ukraine et du Bélarus.
38:26 La Russie qui revendique la conquête d'un nouveau village en Ukraine dans un secteur important du front près de Barmoutes.
38:33 Kiev qui manque d'hommes et d'armements et presse les Occidentaux d'accélérer l'aide militaire bloquée aux Etats-Unis et en retard du côté européen.
38:42 Enfin c'est un classique du football européen, les Bleus affrontent l'Allemagne ce soir à Lyon à partir de 21h.
38:48 C'est le premier des deux matchs de préparation de l'équipe de France avant la publication de la liste pour l'Euro.
38:54 Ce sera au mois de mai avec un grand absent ce soir, Antoine Griezmann.
38:58 On continue de parler de la situation au Proche-Orient. Anne-Elisabeth Moutet pour le Daily Télégraphe.
39:13 On parlait de l'Europe qui pourrait soutenir la résolution française. Mais pour l'instant, là aussi, l'Europe est impuissante.
39:21 L'ONU est impuissante, l'Europe est impuissante. Et là, on se dit mais qui peut à un moment donné réunir Israélien et le Hamas autour de la table ?
39:30 Il y a des discussions au Qatar. Elles n'aboutissent pas.
39:32 La question, c'est est-ce que autour de la table, il doit y avoir le Hamas ou est-ce qu'il doit y avoir des représentants palestiniens qui ne seraient pas le Hamas ?
39:39 Parce qu'on n'a jamais demandé après le 11 septembre qu'on se mette autour d'une table avec les gens d'Al Qaïda.
39:44 On n'a jamais demandé à la fin des complices qu'on se mette autour de la table avec les gens qui étaient responsables du malheur des deux peuples.
39:52 Sauf que les protagonistes, là, c'est le Hamas. Ceux qui détiennent les otages encore détenus israéliens, c'est le Hamas.
39:58 Ça n'a rien à voir avec des pourparlers de paix. Des pourparlers de paix, c'est autre chose.
40:03 Et donc, je ne pense pas que les femmes, les femmes, les plans, il y a des plans intéressants parce qu'il y a des voix à Gaza qui s'élèvent pour dire
40:15 c'est à cause du Hamas que nous sommes dans cette situation tragique.
40:18 Ce n'est pas la majorité ou ce n'est pas la majorité qui osent s'exprimer parce que ce n'est pas non plus un pays où ils croient vraiment à la liberté d'expression.
40:24 Enfin, l'État Hamas. Et l'un des plans, il y a deux plans en réalité. Il y a un plan qui consiste à dire il faut qu'il y ait un élément de l'autorité palestinienne
40:35 qui revienne s'occuper de Gaza qu'elle a perdue aux élections de 2006.
40:39 La réaction de beaucoup de gens à l'extérieur et même à l'intérieur, c'est une des raisons pour lesquelles on n'a pas voté pour eux, c'est parce qu'ils étaient terriblement corrompus.
40:47 Nous savons maintenant que le Hamas est terriblement corrompu aussi puisque 3 ou 4 de ses principaux leaders, qui d'ailleurs habitent dans des hôtels de luxe au Qatar,
40:57 ont des fortunes de plusieurs milliards de dollars et on se demande comment ils les ont eues si ce n'est en siphonnant l'argent donné pour la reconstruction de Gaza.
41:03 Alors qui vous mettez autour de la table, côté palestinien ?
41:06 Alors la question consiste à trouver d'autres éléments palestiniens. Les sociétés arabes dans l'ensemble, elles vivent avec une notion avancée de clan.
41:14 Il y a des clans palestiniens à Gaza comme partout et il y a même des clans qui ont été récemment,
41:20 ou alors au milieu d'une guerre où les Israéliens le font au Hamas, il y a un clan qui a été décimé par des gens du Hamas.
41:25 Donc ces gens sont probablement plus représentatifs des habitants de Gaza parce que c'est des locaux.
41:31 Et l'idée, mais je pense que c'est une idée extrêmement merveilleuse mais qui ne va pas marcher pour vous dire la vérité,
41:36 consisterait à essayer de recréer avec l'aide de pays arabes limitrophes une société normale arabe qui pourrait évoluer et devenir plus organique.
41:42 C'est en effet une grande ambition. Écoutez, on va suivre cette situation et cette proposition française dont on attend encore le contenu et qu'a annoncé,
41:49 bien un peu la surprise générale, Emmanuel Macron. On va parler maintenant européenne puisque les élections européennes c'est le 9 juin.
41:56 Alors juste avant d'y venir, juste un petit mot s'il vous plaît. Est-ce que dans vos pays respectifs on parle de ces élections ?
42:02 Parce qu'alors on dit les Français ne s'y intéressent pas, ça ne sera que dans les dernières semaines.
42:06 Est-ce que chez vous en Italie, Danielé, on parle des élections européennes ?
42:09 Pour l'instant, c'est véritablement à Tonne et en plus les sondages ne sont pas surprenants.
42:16 On ne connaît même pas les chefs de liste des partis politiques.
42:23 On a encore un peu d'avance sur vous en France.
42:26 Oui, la France ce n'est pas le pays avec le plus de retard.
42:29 Chez nous, pas du tout mais on a une excuse. Parce qu'on a des élections locales dans deux semaines.
42:35 Oui, il y a des meetings chaque semaine mais pour l'instant c'est pour les municipales.
42:39 Malheureusement, Néa Bethmoutet, je ne peux pas vous poser la même question.
42:42 En revanche, on parle beaucoup des sondages nombreux qui donnent un résultat très mauvais pour le gouvernement actuel
42:49 dans les prochaines élections européennes considérant que ce sera un sondage entailleré à la Lorde d'ici juin.
42:58 Nous, nous observons beaucoup les chiffres.
43:01 En Espagne, en plus, il y a des élections basques, catalanes, avant.
43:04 Ah aussi, d'accord. Vous avez des échéances aussi avant les européennes qui suscitent l'intérêt.
43:09 En tous les cas, chez nous en France, toutes les principales têtes de liste sont désormais connues
43:14 et elles se lancent toutes tour à tour dans la campagne.
43:17 Aujourd'hui, je vous le disais dans le sommaire, c'était le premier grand meeting de François-Xavier Bellamy
43:22 qui a déjà été candidat en 2019 pour les Républicains.
43:25 Eh bien, il remet ça. Il était en meeting près de Paris aujourd'hui et voilà ce qu'il dit.
43:31 Les uns promettaient d'être en même temps de droite et de gauche.
43:34 Les autres disent n'être ni de droite ni de gauche.
43:37 Deux manières de créer de la contradiction partout.
43:40 Deux manières d'empêcher les Français de trouver enfin la majorité claire, simple, constante qui relèvera le pays.
43:48 Pour ce qui est de nous, nous n'avons jamais varié.
43:52 Nous sommes de droite. Nous savons d'où nous venons. Nous savons ce que nous voulons.
43:59 Voilà la droite qui s'assume. Daniel Zapala, c'est important cette échéance pour la droite française.
44:05 Quel regard vous...
44:06 C'est une échéance importante.
44:07 Oui, parce que je rappelle que là en ce moment, ils sont autour de 7-8% dans les sondages.
44:10 Valérie Pécresse avait fait 4,78% à la dernière présidentielle.
44:15 Et si vous êtes en dessous de 5%, eh bien vous n'avez pas d'alliés au Parlement européen.
44:19 Bien évidemment, Bellamy s'accroche à cette identité, mais c'est quand même très risqué
44:24 dans la mesure où il incarne aux yeux d'une bonne partie de l'électorat ce qu'on appelle aujourd'hui le monde d'avant.
44:31 Finalement, c'est l'héritier d'un parti qui certes a été hégémonique dans l'histoire française,
44:36 mais qui effectivement aujourd'hui a du mal en fait à se renouveler,
44:40 car on voit bien qu'il n'arrive pas à trouver véritablement une assise dans l'espace politique.
44:47 Il est quand même pris en étau par cette droite forte, radicale, extrême,
44:56 qui effectivement est en train véritablement de conduire cette élection.
45:01 Et du coup, c'est vrai qu'il est dans une posture extrêmement difficile.
45:07 Je pense que c'est des personnages de l'en même temps.
45:10 Alors si c'est de l'en même temps, il serait plutôt discuté d'Emmanuel Macron.
45:14 C'est un pays, une France forte, c'est une Europe forte,
45:17 alors que les débats sont structurés par des gens qui disent "pour" ou "contre" l'Europe.
45:22 Anna Kowalska, c'est vrai que certains disent en France, certains observateurs disent,
45:25 c'est une question de survie pour la droite qui se joue là maintenant, avant l'échéance majeure de 2027.
45:31 Oui, je pense qu'on parle ici plus de matchs avant le présidentiel de 2027,
45:36 parce qu'on sait qu'il concerne l'Asie européenne, effectivement 7%,
45:39 en plus il siège dans le PPU, donc leurs 7 sièges ne vont pas changer grand chose
45:44 en ce qui concerne la composition du Parlement européen.
45:48 Mais je pense que ce n'est pas seulement la droite qui a envoyé les meetings de la France insoumise,
45:53 et c'est surtout les sujets vraiment nationaux qui ont été...
45:56 Pour vous, c'est les sujets nationaux qui vont l'emporter plus que les sujets européens ?
46:00 J'ai l'impression qu'on part très peu.
46:01 Pourtant, il y a la crise agricole, Anna Kowalska, qui concerne votre pays, la Pologne, mais aussi l'Espagne.
46:06 Non, mais absolument, et ça devrait l'être. Je pense que l'Europe devrait être au cœur du sujet,
46:11 à cause de l'Ukraine, à cause de crise agricole.
46:13 Mais si on entend aujourd'hui les hommes et femmes politiques en France,
46:17 je pense que c'est surtout les enjeux nationaux qui comptent,
46:20 selon les slogans qu'on entend pendant les meetings.
46:23 Elisabeth Moutet, 30 secondes avant les titres de l'interview.
46:26 Alors, là, je vais parler de Miami uniquement, parce que j'ai vu au Parlement européen Bellamy,
46:31 et j'ai été très impressionnée, et les autres députés européens à l'État,
46:35 parce qu'il fait des discours en quatre langues.
46:38 Là, non, il l'a fait juste en français.
46:39 En allemand, en français. Non, mais au Parlement européen, où il y a toutes les raisons.
46:42 C'est-à-dire qu'il répond en allemand, il répond en italien, il répond en français,
46:46 il répond en anglais, qui est encore une langue véhiculaire du Parlement.
46:49 Et c'est quelqu'un qui, lui, s'est vraiment aussi pénétré de la notion européenne.
46:55 Donc, là, je parle en tant que représentante d'un média britannique,
46:59 donc nous, on est observateurs, mais on se dit, celui-là, il jouait vraiment le jeu.
47:02 On va voir si ça porte ses fruits dans les sondages.
47:05 Il est 20h50, l'heure du Fil-Info, tout d'abord sur France Info, Emmanuel Langlois.
47:09 Vladimir Poutine promet de punir les responsables de l'attaque qui a fait 133 morts,
47:16 d'après un dernier bilan dans la banlieue de Moscou, hier soir.
47:19 Le chef du Kremlin qui assure que quatre assaillants étrangers ont été arrêtés en chemin vers l'Ukraine.
47:24 Le président, Volodymyr Zelensky, accuse ce soir Vladimir Poutine de vouloir rejeter la faute sur l'Ukraine.
47:31 Il était le seul candidat en lice.
47:33 François Bayrou a été réélu pour trois ans à la présidence du MoDem.
47:37 C'était lors du congrès du Parti centriste qui se tient ce week-end à Blois.
47:41 Et puis, dans les Deux-Sèvres, 200 opposants au Méga-Bassin ont entamé,
47:45 dans le calme, des journées de commémorations, comme ils les appellent.
47:49 Un an après une violente manifestation contre ses réserves d'eau agricole,
47:53 les manifestants ont symboliquement rejoint à pied la gendarmerie locale
47:57 pour tenter de récupérer des objets qui leur avaient été confisqués il y a tout juste un an.
48:02 De nouveaux messages de menaces d'attentats visant des établissements scolaires des Hauts-de-France
48:06 ont été diffusés hier et aujourd'hui via leurs espaces numériques de travail qui avaient été piratés.
48:12 L'auteur du message menace également de s'en prendre à la chaîne de télévision CNews,
48:17 propriété du milliardaire Vincent Bolloré.
48:21 Et puis, la nouvelle loi de Hong Kong sur la sécurité nationale est entrée en vigueur ce samedi,
48:26 dénoncée par les militants pro-démocratie.
48:29 Elle provoque aussi l'inquiétude de l'Occident et prévoit des peines de prison à perpétuité,
48:33 pour la trahison ou encore l'insurrection.
48:36 Un mot de rugby pour terminer.
48:38 Le Stat français s'impose face à Lyon, 22 à 13, et conforte sa place de leader du top 14.
48:43 Le Racing 92, de son côté, l'emporte à Castres sur le score de 23 à 21.
48:50 France Info.
48:52 France Info, les informés.
48:55 Benjamin Sportouche.
48:58 On continue d'évoquer l'élection européenne qui aura lieu le 9 juin.
49:01 Je vous le rappelle, il faut noter dans nos agendas, il y a en général très peu de participation à cette élection.
49:07 Un Français sur deux seulement s'était déplacé en moyenne il y a cinq ans pour cette échéance européenne.
49:12 C'était en 2019.
49:13 Je voulais vous soumettre un sondage, Vincenzo Battaglia, pour savoir ce que vous en pensez.
49:19 Parce qu'il y a eu un sondage dans Challenge qui montre qu'il y a une embellie, ou en tout cas une percée de Raphaël Glucksmann,
49:25 qui est soutenu par le Parti Socialiste.
49:27 Il est à 13 %, à seulement cinq points de la liste macroniste.
49:31 Il lancera lui sa campagne demain à Toulouse.
49:33 Est-ce qu'il peut venir pour vous, de ce que vous voyez, de ce que vous observez,
49:37 perturber le jeu qu'il y a actuellement entre Bardella et la tête de liste, Valérie Ayer, pour les Macronistes ?
49:47 - Parce que Macron, il a fait une progression de la gauche à la droite.
49:51 Il a mis en sourcil la droite maintenant, parce qu'il grignote des acteurs de la droite importants,
50:00 comme Rashi Haddati. Il commence à laisser de l'espace à gauche, des gens qui sont plus ou moins gens, aussi gens que lui.
50:09 C'est vrai, Glucksmann, lui, c'est sa deuxième fois qu'il se représente, mais il commence à percer.
50:17 Finalement, il y a des gens qui ont voté Macron dans les élections présidentielles 2017-2022,
50:23 qui maintenant, ils se posent la question, il n'est plus même pas plus des centres.
50:27 - C'est une personnalité qui interpelle en Espagne ou pas du tout ?
50:31 - Non, il n'est pas connu du tout.
50:34 - Il sera connu, on va commencer à en parler, à écrire, etc., quand il va s'approcher de 18%,
50:44 parce qu'en fait, il n'est pas si loin. Si c'est 13%...
50:47 - Il y a quand même encore 5 points. Attention, c'est qu'un sondage.
50:49 - Mais c'est une dynamique.
50:50 - Ah, pour vous, c'est une dynamique. Parce que, je vais vous dire,
50:52 Daniel Zappala pour le quotidien italien Avenire, dans le camp macroniste, on dit non mais,
50:57 attention, ne vous emballez pas, il est à son plafond, Raphaël Glucksmann,
51:02 c'est un garçon trop sage, il ne va pas nous faire de l'ombre, parce qu'il est beaucoup sur l'Ukraine,
51:07 et la position de la défense de l'Ukraine, c'est nous, c'est le président de la République,
51:11 Emmanuel Macron, qui l'incarne. Donc ça ne fera pas Flores.
51:14 - Il a en fait le même handicap d'une certaine manière que Bellamy, il incarne,
51:19 il est en tout cas soutenu par les partis socialistes, donc on passe tout de suite aux éléphants, etc.
51:23 Mais c'est vrai qu'il a beaucoup d'avantages d'un point de vue personnel,
51:27 on le sait, c'est un excellent orateur.
51:30 - Mais il parle Europe essentiellement, alors quand j'entends Anna Kowalska nous dire
51:34 que ça va être sur les enjeux nationaux, lui, il est sur les enjeux européens.
51:37 - Voilà, il a en fait milité pendant longtemps pour des causes on laissait européennes,
51:42 aujourd'hui, c'est peut-être l'une des voix les plus audibles sur la question effectivement de l'Ukraine,
51:47 il a plusieurs fois alerté sur cette sorte d'endormissement de l'Europe.
51:52 Donc il est crédible parce qu'il est issu de la société civile.
51:55 Donc de ce point de vue, il a un profil un peu différent par rapport effectivement aux figures européennes
52:02 qui sont associées à ces machins compliqués que les Français en fait perçoivent
52:06 comme quelque chose de très très lointain.
52:09 Ensuite, voilà, je suis d'accord avec Vicente,
52:11 le principal avantage c'est qu'il peut siphonner à la fois en fait à sa gauche,
52:17 car effectivement aujourd'hui il y a une crise véritable de la France insoumise
52:21 et en partie, sans doute, chez en fait les déçus du macronisme
52:26 qui effectivement ne croient plus à cette en fait idée que les macronismes soient quelque chose de progressiste.
52:33 - Merci pour cette transition tout trouvé que vous m'offrez Daniel,
52:35 parce que je voulais vous emmener sur 2027,
52:38 parce que ce qui se joue à gauche Anna Kowalska,
52:41 c'est aussi le leadership de la gauche et de savoir qui pourrait défendre ses couleurs en 2027.
52:47 Et on a appris cette semaine que Jean-Luc Mélenchon, il a assuré, je le cite,
52:51 qu'il souhaite être remplacé comme candidat de la France insoumise.
52:55 Il ajoute que ses cadres, et il les cite, François Ruffin, Mathilde Panot, Emmanuel Bompard,
52:59 y travaillent avec succès et qu'il leur souhaite bonne chance.
53:02 Donc on imagine que cette élection européenne,
53:05 ça va être quand même un premier round avant le premier tour de la présidentielle de 2027.
53:08 C'est comme ça que vous le décryptez, la gauche est en train de se compter.
53:12 - Je pense qu'ils sont en train de se construire comme une partie importante.
53:16 On sait qu'il concerne les européennes, effectivement,
53:18 il y a des électeurs qui sont pro-européennes et qui ne peuvent pas aller vers LFI,
53:22 les électeurs de gauche, donc ils doivent choisir le PS.
53:25 Après pour la présidentielle, je pense que la gauche sera beaucoup plus unie.
53:29 - À vos pensées ?
53:31 - En français, qui concerne les postulats, en tout cas.
53:36 Là, sur les questions européennes, il y a la crise agricole, l'Ukraine qui compte.
53:42 Je ne sais pas si ça compterait autant dans trois ans.
53:46 - Annélisabeth Moutet, alors quand vous entendez Mélenchon,
53:48 changement de pied ou coup de réel ou coup de bluff pour vous ?
53:51 - Un bluff !
53:53 - Absolument, je suis absolument persuadée qu'il a déjà promis plusieurs fois des choses qu'il n'a jamais tenues.
53:59 D'une part, il est maintenant vraiment menacé par des personnalités qui,
54:03 même quand elles sont l'objet de grandes critiques agressives d'un autre parti,
54:08 ça leur donne une stature beaucoup plus grande.
54:10 Et donc, il n'est pas le seul provocateur.
54:12 Il a la concurrence difficile de Mathilde Panot, Sandro Grimaud-Rousseau.
54:16 - Donc vous pensez qu'il a toujours envie d'y aller ?
54:18 - Je pense que naturellement.
54:20 - Oui, mais la tentation...
54:21 - Il n'y a pas seulement ça.
54:22 Il y a aussi des différences qui sont des différences fondamentales.
54:28 Et la NUPES, c'était une espèce d'alliance électorale,
54:32 mais je ne suis pas sûre que ce soit... Je pense que c'est un revolver à un coup.
54:35 Donc, là, voir grandir une gauche qui ressemble finalement à la gauche plus ou moins social-démocrate française
54:44 qu'on a eue depuis la SFIO, ce n'est pas illogique.
54:48 - Il y a un problème majeur qui est l'élément cruel des charismes.
54:53 Aujourd'hui, en fait, la gauche cherche une figure charismatique.
54:57 - Vous pensez que Mélenchon a encore ses chances ?
54:59 - François Hollande, il s'est mis la cravate déjà parce qu'il y pense.
55:02 Et je crois que c'est ça que Mélenchon compte, que finalement, il devrait passer la main.
55:08 - On verra ça. On a encore un petit peu de temps d'ici 2027.
55:11 Merci à tous les quatre.
55:12 Anna Kowalska, télévision polonaise,
55:14 Elisabeth Moutet, Daily Télégraph,
55:16 Vichen C. Batalla, pour la radio espagnole Canet Nacer,
55:18 et pour le journal qui attend là, El Punt.
55:20 Je ne l'ai pas dit tout à l'heure, c'est bien ça.
55:21 Et Daniel Zapala, du quotidien italien Avenir.
55:23 Merci à tous les quatre.
55:24 Il est 20h58 sur France Info.
55:26 [Musique]