• il y a 7 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Le docteur Brigitte Millot est avec nous.
00:02 Bonjour.
00:03 Bonjour Romain.
00:04 Le premier test sanguin pour détecter la bipolarité sera disponible en France en quelques jours.
00:10 Avant de nous en parler, un rappel sur ce qu'est la bipolarité.
00:14 Oui, alors la bipolarité, c'est très fréquent.
00:16 Ça touche 1,6 million de personnes en France tout de même.
00:20 Et en fait, ce qui caractérise cette maladie, c'est en fait l'errance, ce qu'on appelle l'errance diagnostique.
00:27 C'est-à-dire le temps entre les premiers symptômes et la pose d'un diagnostic qui est en moyenne de 10 ans.
00:34 Et qui chez une personne sur cinq est de 15 ans.
00:38 C'est-à-dire entre les premiers symptômes que vous présentez et le moment où on vous pose un diagnostic de bipolarité, c'est très long.
00:46 Pourquoi ? Parce qu'en fait, il n'y a pas un bipolaire, une bipolarité qui ressemble à un autre bipolaire, une autre bipolarité.
00:54 On peut avoir des formes très différentes.
00:56 On imagine les montagnes russes émotionnelles.
00:59 C'est exactement ça. Mais ça peut être, par exemple, pendant un an. Je vais vous expliquer.
01:06 Alors, surtout, ce qu'il faut arrêter, c'est parce que c'est tombé dans le langage courant.
01:10 "Oh, il est bipo, il y a un changement d'humeur et tout."
01:13 Non, c'est une réelle maladie. C'est une réelle maladie qui entraîne des souffrances chez les patients,
01:18 qui entraîne de terribles souffrances pour l'entourage, pour les proches.
01:21 On va dire que, pour simplifier, il y a deux phases. C'est dans le nom, bipolarité.
01:28 Il y a deux pôles. Il y a un pôle up.
01:31 Avant, on appelait ça la psychose maniaco-dépressive.
01:35 C'était donc une phase maniaque et une phase dépressive.
01:38 Donc là, il y a deux pôles, un pôle up.
01:41 Pendant cette période, le patient se prend pour un super héros.
01:45 Il est super puissant. Il est capable de tout.
01:48 Il ne dort pas. Il a une hypersexualité. Il est désinhibé.
01:52 Il fait des achats compulsifs. Certains achètent deux ou trois voitures.
01:56 Et il va bien. Il est euphorique, il est gay, il est créatif.
02:02 Enfin, je veux dire, vraiment, tout va bien.
02:04 Mais après, il y a la phase down. Et alors là, c'est terrible.
02:08 C'est une souffrance incroyable, une tristesse incroyable.
02:13 Et comprenez qu'entre la phase où tout va bien, où vous êtes un super héros,
02:18 et la phase où tout va mal, il peut se passer,
02:21 parfois c'est un an où tout va bien, et puis après,
02:23 entre les deux, parfois, on a une humeur à peu près normale.
02:26 Mais ça peut faire comme ça régulièrement.
02:29 C'est très difficile de savoir.
02:31 Et à quel moment vous consultez ? Vous ne consultez pas quand ça va bien.
02:34 Vous consultez quand ça va mal.
02:36 - Et on pense que c'est une dépression. - Et voilà.
02:38 Et c'est justement l'erreur. Enfin, l'erreur.
02:40 Ce n'est pas une erreur.
02:43 C'est vrai que les médecins voient souvent les patients
02:46 quand ils sont dans cette phase dépressive, terrible de souffrance.
02:50 Et donc, qu'est-ce qu'ils font ? Ils donnent des antidépresseurs.
02:53 Or, les antidépresseurs ne sont pas des traitements adaptés à la bipolarité.
02:58 Parfois, ça va provoquer des signes, des effets secondaires absolument inattendus.
03:02 Parfois, ça peut aggraver même la dépression.
03:05 Donc, l'idée de cette start-up...
03:07 - De ce test sanguin, oui. - Voilà.
03:09 La start-up française, on peut le dire, travaille depuis 10 ans là-dessus en se disant
03:13 que tous les organes, lorsqu'ils dysfonctionnent,
03:15 que ce soit le foie, les reins, le cœur,
03:17 quand ça dysfonctionne, on a des marqueurs biologiques.
03:20 Donc, il y a quand même 1,6 million de personnes qui en souffrent.
03:23 Cherchons des marqueurs biologiques.
03:25 Je vous le raconte rapidement, mais ça a duré 10 ans.
03:27 Là, ça se passe dans le cerveau, évidemment.
03:29 Alors, la maladie, oui. C'est un dysfonctionnement.
03:32 Il y a des composantes génétiques.
03:34 C'est un peu compliqué pour les causes, mais là, ils se sont dit
03:37 qu'il y a sûrement quelque chose dans le sang que l'on va trouver.
03:40 Et 10 ans de recherche, ils ont trouvé finalement,
03:43 avec un séquençage hyper poussé de l'ARN modifié,
03:47 mélangé à de l'intelligence artificielle,
03:49 ils ont réussi à trouver un test, une simple prise de sang,
03:54 les résultats en un mois, qui permet de différencier...
03:58 C'est une aide au diagnostic, qui permet de différencier
04:02 la dépression de la bipolarité, ce qui pourrait tout changer,
04:06 puisque si vous arrivez à diagnostiquer tôt,
04:09 vous allez éviter que la maladie s'aggrave,
04:11 vous allez éviter cette souffrance terrible pour le patient,
04:14 pour son entourage...
04:16 - Et puis ces 15 ou 10 années, ou ces années en tout cas,
04:19 d'errance diagnostique...
04:21 - Oui, avec une aggravation de la maladie, avec tout ça.
04:23 Donc effectivement, c'est formidable.
04:25 Alors, attention, encore une fois, il arrive normalement
04:28 à partir du début avril, ça coûte tout de même 900 euros.
04:32 Ce n'est pas pris en charge par la Sécurité sociale.
04:35 On ne va pas le donner à tout le monde, il faut déjà y penser.
04:39 Et c'est vrai que ce que l'on peut faire, c'est déjà le prescrire,
04:43 c'est un psychiatre qui va le prescrire aux personnes,
04:46 puisqu'on sait qu'il y a des...
04:48 Dans une famille, si vous avez une personne qui est déjà bipolaire,
04:51 vous avez 10 % de risque de l'être, et si vous avez deux personnes,
04:54 vous avez 30 % de risque de l'être.
04:56 Donc on peut déjà penser à ces personnes-là,
04:58 et surtout aux personnes qui ne répondent pas aux antidépresseurs.
05:01 [Musique]
05:04 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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