SMART PATRIMOINE - Emission du mercredi 27 mars

  • il y a 6 mois
Mercredi 27 mars 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Jérôme Speroni (Secrétaire général, Orias) , François-Xavier Soeur (Président Fondateur, Terrae Patrimoine) et Florian Bourguet (expert en bandes dessinées et en cartes Pokémon)

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:14 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:19 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart, sur bsmart.fr, sur les réseaux sociaux de Bsmart
00:25 et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
00:30 Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec Patrimoine Passion,
00:33 le rendez-vous dédié à l'investissement en plaisir, passion ou alternatif de Smart Patrimoine.
00:37 Et en l'occurrence, nous nous demanderons ensemble comment acheter, collectionner ou investir
00:43 dans des planches originales de bandes dessinées.
00:46 Et pour cela, nous aurons le plaisir de recevoir dans un instant sur le plateau
00:49 Florian Bourguet, expert en bandes dessinées et en planches originales.
00:52 Ce sera donc la première partie de l'émission.
00:55 Nous enchaînerons ensuite avec Enjeux Patrimoine, où nous aurons le plaisir de recevoir Jérôme Speroni,
00:59 le secrétaire général de l'Orias avec qui nous ferons un point sur les renouvellements Orias 2024
01:04 mais aussi sur le rôle de l'Orias dans la protection des épargnants.
01:09 Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil du CGP, nous recevrons François-Xavier Serre,
01:14 président fondateur du cabinet Terrae Patrimoine, qui nous proposera un point de vue de conviction
01:19 sur l'application de la loi Pacte sur la transférabilité des contrats d'assurance-vie.
01:24 On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:26 Et c'est parti pour Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou alternatif de Smart Patrimoine.
01:36 Et en l'occurrence, nous allons nous demander ensemble comment investir ou collectionner des planches originales de bandes dessinées.
01:43 Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Florian Bourguet.
01:47 Bonjour Florian Bourguet.
01:48 Bonjour.
01:49 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:50 Vous êtes expert en bandes dessinées et en planches originales.
01:52 Ça tombe bien, c'est le sujet de notre discussion aujourd'hui.
01:56 C'est vrai que Patrimoine Passion, c'est un rendez-vous où on explore un petit peu effectivement tous les investissements passion.
02:01 La dernière fois, vous étiez venu nous parler de cartes Pokémon.
02:03 Aujourd'hui, on s'intéresse non pas aux bandes dessinées, mais aux planches originales de bandes dessinées,
02:08 c'est-à-dire celles qui ont été dessinées par la main de l'artiste.
02:11 C'est ça qui a de la valeur ou qui a le plus de valeur dans le marché aujourd'hui ?
02:14 Exactement. Dans le marché de l'art, dans les ventes aux enchères de bandes dessinées,
02:18 on a les albums qui sont ce qu'on peut trouver dans les librairies, alors qu'ils sont plus ou moins anciens, qui ont moins de valeur.
02:24 Les produits dérivés qui sont tout ce qui est statuette, sérigraphie, lithographie, et le monde des originaux.
02:30 Les originaux, c'est le dessin de la main de l'auteur qui permet, une fois qu'il est reproduit, de faire un album,
02:37 qui est mis en couleur et c'est l'album que vous avez dans les mains.
02:40 C'est un original.
02:41 D'accord.
02:42 C'est un dessin. Quand un dessin astérix, c'est une planche où il a travaillé laborieusement ou pas,
02:47 parce que c'est plus facile pour lui, et vous achetez cet original.
02:52 Donc on achète finalement un dessin, pas une planche de bande dessinée, un dessin, une scène, une vignette.
02:58 On achète une toute petite partie de l'histoire de la bande dessinée.
03:01 D'accord.
03:02 On peut acheter, si on a beaucoup de moyens, on peut acheter une couverture d'album,
03:05 on peut acheter une planche extraordinaire où il y a Tintin, Milou, le capitaine Haddock.
03:09 Si on a un petit peu de moyens, on achète une case ou on achète une dédicace.
03:13 D'accord. Et ça, on les trouve où alors ces planches originales ?
03:16 Elles sont conservées par les artistes eux-mêmes, par les éditeurs ?
03:19 Alors en France, on va parler de la France, c'est conservé par les artistes la plupart du temps.
03:24 Mais il faut comprendre que c'est un marché qui, avant le milieu des années 80,
03:28 les planches n'avaient aucune valeur.
03:31 D'accord.
03:32 Ça valait zéro.
03:33 C'était un outil de travail.
03:34 Un outil de travail.
03:35 À la fin, c'était ou conservé par l'éditeur ou jeté.
03:39 Et il y a eu des galeristes qui ont eu le nez fin, qui ont commencé à se lancer dans ce milieu-là.
03:43 Les premières ventes aux enchères au début des années 90.
03:45 Ce qui fait que maintenant, après 40 ans, on a un marché qui est mature
03:49 où il y a environ entre 30 et 40 millions d'euros en vente aux enchères chaque année concernant les originaux.
03:56 D'accord. Oui, parce qu'on imagine forcément qu'un original de Hergé ou de Uderzo,
03:59 pour ne citer que ceux-là, sont forcément des dessins ou des planches, en tout cas, qui ont une certaine valeur.
04:06 Aujourd'hui, on peut dire que le marché est mature ?
04:08 Oui, le marché, il a 40 ans.
04:10 Le gros des collectionneurs sont apparus avec ce marché.
04:13 C'est des gens qui ont entre 50 et 70 ans.
04:15 Ils sont là depuis l'origine du marché parce qu'un achat de plaisir.
04:18 D'ailleurs, on ne vient pas pour investir dans la bande dessinée.
04:20 On vient parce qu'on aime ça, on aime cette hauteur, on aime la voir au mur, on aime le regarder tous les jours.
04:25 Et c'est ça qui est important.
04:26 Ce qui fait que les modes changent.
04:29 Ce qui était collectionné il y a 40 ans, ce n'est plus forcément la même chose qui est collectionné actuellement.
04:32 Mais ça reste un monde de passionnés.
04:34 Aujourd'hui, comment évolue le marché sur un horizon de temps plus court ?
04:38 Sur depuis un an, par exemple, ou deux ans, est-ce qu'on a vu une progression de ce type d'investissement
04:44 en lien notamment avec une décorrélation de ce qu'on pouvait voir sur les marchés financiers ?
04:48 Ou au contraire ?
04:49 Alors nous, on est complètement décorrélés de l'actualité politique ou financière de la planète.
04:55 C'est-à-dire que c'est un vrai monde de passionnés où tout le monde se connaît.
04:58 Les personnes qui continuent à acheter actuellement, ils achetaient déjà il y a 20 ou 30 ans.
05:03 Donc on est moins susceptibles d'avoir des baisses liées à l'actualité.
05:09 Par contre, on a un désintérêt pour les dessins les plus anciens.
05:14 C'est-à-dire que maintenant, tout ce qui est en lien avec l'âge des collectionneurs.
05:16 Voilà, exactement.
05:17 C'est-à-dire qu'avant la Deuxième Guerre mondiale, c'est devenu très compliqué parce qu'on n'a plus de collectionneurs.
05:21 Le marché de la BD, c'est un marché nostalgique.
05:23 C'est-à-dire qu'on rachète principalement ce qu'on a lu quand on avait 15 ou 20 ans.
05:27 Et une fois qu'on a les moyens et qu'on est adulte, on se fait plaisir.
05:29 C'est-à-dire que ça marche par génération.
05:31 Les gens qui collectionnaient l'avant-guerre, ça veut dire qu'ils ont connu l'avant-guerre.
05:35 Donc ils ont 90 ans.
05:36 Il y en a de moins en moins et ceux qui restent, ils n'ont pas forcément envie de collectionner.
05:39 Donc on collectionne.
05:40 Alors peut-être que certains vont effectivement s'émouvoir du fait que j'associe la BD à l'enfance par exemple.
05:46 Ce qui n'est pas le cas, je le sais.
05:48 Mais on collectionne ce qu'on a lu quand on était jeune, c'est ça ?
05:51 Oui, voilà. Principalement.
05:52 Alors après, les goûts évoluent.
05:54 On rencontre d'autres auteurs, d'autres environnements graphiques qui peuvent nous plaire.
05:58 Et dans ce cas, on va acheter des originaux.
05:59 Une fois qu'on rentre, on met le pied dans cet univers-là.
06:02 Généralement, on y reste très longtemps.
06:04 Mais globalement, ce qu'on aime le plus, c'est ce qui a marqué son adolescence.
06:09 C'est-à-dire que c'est la nostalgie.
06:10 Et c'est la même chose en musique.
06:12 Généralement, ce qu'on écoute à 40, 45 ans, c'est ce qu'on écoutait quand on avait 15 ans.
06:16 Si on compare, je prends deux franchises françaises ou européennes en tout cas, Tintin et Astérix.
06:23 Astérix, c'est une franchise qui continue d'exister aujourd'hui.
06:26 Tintin, ce n'est pas forcément le cas.
06:28 Est-ce que du coup, on voit qu'il y en a une qui fonctionne mieux que l'autre en matière de planche originale ou pas forcément ?
06:33 Alors, en termes d'originaux, le haut du panier, c'est RG.
06:37 D'accord.
06:38 C'est Tintin et Milou.
06:39 Parce que c'est l'origine de la bande dessinée.
06:41 C'est la Belgique.
06:42 C'est 30 ans d'avance sur tous les autres.
06:44 C'est la création de la ligne claire, des mécanismes qui organisent les bandes dessinées.
06:49 Et puis, Tintin et Milou, ça a été très très important de 1930 à 1980.
06:55 D'accord.
06:56 Astérix, c'est plus franco-français.
06:58 Bien sûr.
06:59 C'est-à-dire qu'on aime l'humour gaulois, les années 60, les jeux de mots, les plusieurs niveaux de lecture dans une bande dessinée.
07:07 Ce qui fait qu'une planche d'Astérix, ça a une très grosse cote.
07:10 Ça vaut entre 80 et 300 000 euros.
07:13 Mais est-ce que le fait que d'autres artistes aujourd'hui reprennent ces franchises pour continuer à les faire vivre
07:18 crée du coup de nouveaux potentiels collectionneurs à venir ?
07:23 On pourrait le penser, mais en fait non.
07:26 D'accord.
07:27 Non, non.
07:28 Au moins, c'est clair.
07:29 Ce que veulent les collectionneurs chez Astérix, par exemple, c'est du Derzo, du Derzo des années 60-70.
07:35 Et ce qui est plus tardif, ça a moins d'intérêt.
07:38 Dernière question.
07:39 Si on veut aujourd'hui investir dans une planche de bande dessinée, donc on va à une planche originale de planche de bande dessinée,
07:45 on va chez un galeriste ?
07:46 On va chez un galeriste.
07:47 On achète ça en vente aux enchères.
07:48 Donc comme une œuvre d'art, en fait.
07:49 Comme une œuvre d'art.
07:50 Comme ça, on est moins sûr d'avoir une facture, ce qui est important.
07:52 Bien sûr.
07:53 Une facture.
07:54 Un certificat.
07:55 Un certificat d'authenticité.
07:57 Quand vous achetez en vente aux enchères, vous avez une garantie d'authenticité pendant cinq ans.
08:02 Ce qui est largement suffisant pour le collectionneur.
08:06 Et on sait ce qu'on achète.
08:07 D'accord.
08:08 On peut faire expertiser une planche originale de bande dessinée ?
08:13 Ça, c'est des choses qui arrivent ?
08:14 On fait ça tous les jours.
08:15 D'accord.
08:16 On a plusieurs experts sur la place publique de Paris qui sont importants et qui expertisent tous les jours des planches originales, des collections.
08:24 Et parfois, on a des belles surprises dans les collections qu'on peut voir.
08:28 Encore une question, même si j'avais dit que c'était la dernière.
08:31 Si j'ai 100 euros, 1000 euros, 10 000 euros, je trouve forcément une planche originale
08:35 où il y a quand même un budget minimum à y consacrer pour avoir quelque chose de qualité.
08:39 En fait, tout dépend de la renommée de l'auteur.
08:41 Si vous aimez un auteur qui est moins connu, à 100, 150 euros, vous pouvez vous faire plaisir.
08:46 D'accord.
08:47 Par contre, sur un auteur, sur les 50 grands noms de la bande dessinée Franck-Combel, ça va être plus compliqué.
08:53 Le ticket d'entrée va être autour de 6 000, 8 000 euros.
08:55 Et est-ce que le cours de ces planches originales peut fortement varier à la hausse ou à la baisse ?
09:01 Oui.
09:02 Comme on a pu le voir, quand la génération de collectionneurs est passée, c'est plutôt à la baisse.
09:08 Et à la hausse, actuellement, c'est un phénomène qu'on voit, c'est-à-dire qu'on se rapproche du marché américain.
09:12 D'accord.
09:13 Un auteur lambda qui vaut 1000 euros la planche.
09:17 Entre la très belle planche qui va être recherchée par tous les collectionneurs
09:21 et une planche plus anecdotique de l'album, on peut avoir une différence de prix de x10.
09:25 D'accord.
09:26 Donc le nom ne fait pas tout, finalement.
09:27 Il faut que ce soit une planche particulière.
09:29 La scène clé, le héros, la présence d'un décor particulier, ça intervient sur le prix de la planche.
09:37 Et un auteur, par exemple, comme Giraud, le créateur de Blueberry, avec Charlie,
09:41 sur la bonne période, c'est-à-dire dans les années 70, une planche peut s'échanger autour de 8 000, 10 000 euros
09:47 ou faire 60 000, 80 000 euros si elle est sontue.
09:50 D'accord.
09:51 Merci beaucoup, Florian Bourguet, de nous avoir accompagné dans ce Part Patrimoine.
09:54 Je rappelle que vous êtes expert en bande dessinée et en planche originale.
09:56 Merci beaucoup.
09:57 Merci à vous.
09:58 On se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
10:00 Et c'est parti pour Enjeu Patrimoine.
10:07 Nous allons faire le point sur les renouvellements Orias en 2024, enfin pour l'année 2024.
10:12 Et puis, nous allons également nous poser la question du rôle de l'Orias dans la protection des épargnants.
10:17 Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Jérôme Spéroni.
10:21 Bonjour, Jérôme Spéroni.
10:22 Bonjour, Nicolas.
10:23 Vous êtes le secrétaire général de l'Orias, la personne la plus indiquée, justement, pour commenter les renouvellements de l'Orias en 2024.
10:31 Alors, on a suivi un petit peu les prises de parole de l'Orias avant la fin du renouvellement.
10:36 Il y a eu une petite inquiétude en janvier sur le nombre de dossiers qui étaient déposés pour le renouvellement.
10:41 Finalement, aujourd'hui, vous arrivez quand même à des niveaux de renouvellement assez similaires aux années précédentes, si je comprends bien, Jérôme Spéroni.
10:47 Alors, effectivement, nous allons conclure le renouvellement 2024.
10:52 Nous l'avons conclu avec un taux de renouvellement de 92,25 %, si on veut être précis.
10:57 Ce taux de renouvellement, il est un petit peu en deçà des années que je qualifierais de normal, entre 94 et 96 %.
11:09 Alors, je mets le renouvellement 2023 à part, qui avait été plus compliqué à l'arrivée du courtage.
11:15 Aujourd'hui, nous avons un renouvellement 2024 qu'on peut placer sous le signe de la normalité, c'est-à-dire que les délais de fin février ont été tenus.
11:24 Il était hors de question de le repousser, contrairement à l'année dernière.
11:28 Les flux de données ont été fluides, notamment avec les associations professionnelles agrées par rapport à la réforme du courtage.
11:36 Et les professionnels ont été au rendez-vous.
11:38 Après, effectivement, fin janvier, on a constaté qu'on avait un peu de retard.
11:43 Alors, retard que je ne sais pas expliquer très précisément.
11:47 Peut-être un petit décalage sur la première semaine de janvier, peut-être un besoin de réactiver un peu, de mettre un petit booster auprès des professionnels.
11:56 Toujours est-il qu'à grand renfort de communication, les réseaux sociaux nous y ont aidé, par voie de SMS, mais aussi grâce aux partenaires de l'ORIAS, les mandants, les fédérations, les associations.
12:09 On a très vite comblé ce retard.
12:11 En revanche, in fine, à la clôture du renouvellement, effectivement, on est un peu en retrait en nombre d'inscriptions renouvelées.
12:18 Ça, c'est pour la photo globale.
12:21 Si on rentre à l'intérieur des métiers qui doivent du coup effectuer un renouvellement ORIAS, est-ce que vous constatez des différences par rapport aux années précédentes ?
12:31 Alors, il est notable que les mandataires d'intermédiaires, que ce soit en assurance ou en opération de banque, sont renouvelés avec un taux inférieur à hauteur de 89% en même temps.
12:45 Donc, dans ces populations-là, vous avez un petit peu plus de volatilité puisque vous vous adressez notamment des gens dont le cœur de métier n'est pas nécessairement la distribution d'assurance ou la distribution de crédit.
12:57 Donc, vous pouvez avoir un peu plus de volatilité, vous pouvez avoir un peu plus de difficulté sur le plan strict de la conformité.
13:04 Parce que ce n'est pas leur activité principale, peut-être ?
13:06 Tout à fait. C'est essentiellement là que vous les retrouvez.
13:08 Donc, les mandataires d'intermédiaires ont un renouvellement un petit peu en deçà.
13:12 Ça a toujours été vrai, là c'est peut-être un petit peu plus marqué.
13:15 Ensuite, vous avez notamment les courtiers.
13:18 Alors, je vais le dire très directement, les courtiers en crédit.
13:21 Immobiliers ?
13:22 Oui. Alors, les courtiers en crédit, ils peuvent exercer différentes activités mais dont les courtiers en crédit immobilier.
13:29 Je ne peux pas vous spécifier complètement ce point.
13:32 Bien sûr, bien sûr. Vous n'avez pas cette granularité ?
13:35 On a la granularité en termes d'activité mais je ne saurais pas en parler avec une telle finesse.
13:39 D'accord, je comprends.
13:40 Mais en revanche, effectivement, ce qu'on constate c'est que pour les courtiers en crédit, on a eu un renouvellement en 2023 déjà qui a été difficile.
13:48 Et là aussi, il faut croiser des questions purement de marché avec des questions potentiellement réglementaires.
13:54 Vous avez une année 2023 où la courbe des courtiers n'est pas croissante, elle est plutôt flat.
14:02 Et vous retombez sur un renouvellement 2024 où il se renouvelle à hauteur de 90%.
14:07 Donc tout ça crée une logique légèrement baissière, notamment pour les courtiers.
14:12 Si je comprends bien, entre le contexte de marché et la réforme du courtage qui avait pu donner quelques secousses au renouvellement en 2023,
14:20 en 2024, on revient dans une certaine normalité vis-à-vis des acteurs de marché du courtage ou en tout cas des intermédiaires financiers.
14:33 Oui, c'est-à-dire que sur le process de renouvellement qui est neutre sur le plan du marché dans l'absolu,
14:39 on a eu un renouvellement 2024 qui s'est bien déroulé, suffisamment fluide et conforme à ce qu'on était en droit d'attendre.
14:47 Ça c'était pour les renouvellements 2024. Peut-être un peu tôt pour parler de ce à quoi vous vous attendez pour la suite de l'année.
14:55 Mais on constate, je repose ma question, un retour à la normalité.
14:58 Effectivement, sans rentrer dans les conditions de crédit, les conditions de marché ou autres,
15:03 est-ce qu'il y a une inquiétude particulière des professionnels ressentis pour l'année 2024 par exemple ?
15:07 Est-ce que vous ressentez ce sujet ?
15:10 L'interrogation va rester sur le marché du crédit et comment il se compose et est-ce qu'il va d'une certaine manière se recomposer.
15:19 Ce sont des signaux faibles qu'on reçoit à l'Orias.
15:23 Mais par exemple, il est évoqué des courtiers qui pourraient privilégier demain ou aujourd'hui déjà un statut de mandataire pour entrer dans un grand réseau.
15:31 Encore une fois, ce que je vous dis là, ce n'est qu'un signaux faible qu'il faut évidemment confronter avec les professionnels eux-mêmes pour s'assurer de ces tendances-là qui peuvent effectivement exister.
15:45 Ensuite, je suis persuadé que notamment les grands réseaux ont cette capacité de réaction rapide.
15:52 Le business a une capacité de réaction rapide et en fonction des tendances, on pourrait recréer de l'intermédiaire autant que de besoin.
15:58 Ça, c'est pour la partie renouvellement. Un mot peut-être sur le rôle de l'Orias.
16:04 Beaucoup de gens qui nous écoutent, qui font partie des professionnels du déplacement ou de l'investissement ou de la gestion de patrimoine connaissent l'Orias
16:12 puisqu'ils doivent l'existence de leur activité à leur numéro Orias.
16:17 Pour les épargnants qui nous écoutent, avant d'expliquer comment vous pouvez mettre en place des solutions ou en tout cas des garanties pour protéger les épargnants,
16:26 l'Orias, concrètement, qu'est-ce que c'est ?
16:30 L'Orias, c'est le registre des intermédiaires en assurance banque et finances.
16:35 Registre obligatoire, né sous l'impulsion du droit européen.
16:40 L'Orias a deux piliers. Le premier, c'est de permettre l'exercice pour les professionnels. Nous délivrons le permis d'exercer.
16:50 On ne peut pas conseiller en placement ou en investissement si on n'a pas un numéro Orias.
16:53 Tout à fait.
16:54 C'est très clair, ça.
16:55 Donc, nous autorisons l'exercice en regardant certaines conditions.
17:01 J'en citerai que deux qui paraissent fondamentales.
17:04 L'existence d'une capacité initiale au bon niveau et notamment une question d'honorabilité, c'est-à-dire de ne pas avoir commis certaines infractions qui empêcheraient l'exercice.
17:13 Il y a d'autres conditions sur lesquelles je ne m'apesantis pas.
17:17 Et puis, la raison d'être fondamentale de l'Orias, c'est d'informer le public sur le fait que le professionnel enregistré est autorisé.
17:32 Parce qu'il n'y a pas d'autres mots qui conviennent. Autorisé à exercer.
17:35 Et donc, tout le travail de l'Orias, c'est d'essayer d'induire un réflexe un peu pavlevien de si je suis démarché par un intermédiaire assurance banque-finance,
17:45 il serait bon en tant que client, que ce soit un client consommateur ou un client professionnel, qu'il vérifie son numéro d'Orias.
17:52 D'accord.
17:53 J'aurais tendance à dire que c'est même la raison d'être première de l'Orias.
17:59 C'est bien de dire au public, attention, vous arrivez sur des produits qui engagent votre patrimoine, ce sont des professions réglementées,
18:08 et bien, à minima, vérifier qu'ils sont bien autorisés à le faire.
18:11 Je suis épargnant, je suis démarché ou pas d'ailleurs, ou j'ai rencontré un professionnel, ou en tout cas une personne qui se présente comme un professionnel d'investissement.
18:20 Premier réflexe, je vérifie s'il y a un numéro Orias attribué. Je ne le vérifie pas sur son site internet, mais sur le site de l'Orias, c'est ça ?
18:28 Alors, un site internet, effectivement, on peut tout à fait, s'il est frauduleux, avoir un faux numéro Orias.
18:37 Donc, effectivement, il faut vérifier sur le site de l'Orias. Sachez que lorsqu'il y a un faux numéro d'Orias qui est produit et que l'Orias le constate, nous déposons plainte.
18:46 D'accord.
18:47 Voilà, c'est quelque chose de très sérieux. Effectivement, il faut vérifier l'authenticité du numéro Orias et ne pas hésiter à rentrer directement en relation éventuellement avec l'entreprise visée
19:02 pour s'assurer qu'on n'est pas démarché frauduleusement. Ça peut arriver, voilà. Et si ça permet de trouver quelques cas, c'est un peu plus clair.
19:10 Ah oui, vous faites mention du fait qu'on serait démarché en se faisant passer pour une vraie société existante par une personne, pour le coup, avec des intentions malhonnêtes.
19:20 Alors, ça peut arriver. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'a été pris une petite évolution réglementaire qui oblige tous les professionnels de l'Orias à indiquer sur le site public leur contact,
19:33 le numéro de téléphone de contact, un email de contact et lorsqu'il existe leur site Internet.
19:39 Quand vous dites tous les professionnels de l'Orias, c'est tous les professionnels qui sont dans le registre de l'Orias, inscrits au registre de l'Orias,
19:45 pour permettre à l'épargnant d'aller via le site de l'Orias, vérifier ou prendre contact directement avec le professionnel de l'investissement concerné.
19:55 À vrai dire, c'est une double protection. C'est une protection pour le client, mais c'est aussi la protection du professionnel pour que son identité ne soit pas usurpée.
20:04 Si ça peut permettre de sauver quelques cas tous les ans, c'est bien de le faire.
20:10 En revanche, il y a un petit bémol, c'est que le taux de conformité sur ce sujet reste grandement à faire.
20:15 Un message aux professionnels, c'est n'hésitez pas à renseigner vos contacts publics.
20:19 Renseignez vos contacts sur le site de l'Orias, quand on est professionnel de l'investissement et de la gestion de patrimoine.
20:26 Si on revient au côté épargnant, on a parlé du premier réflexe, vérifiez qu'on a un numéro Orias.
20:32 Est-ce que l'Orias communique sur des réflexes à avoir pour s'assurer qu'on a affaire à des professionnels quand on souhaite effectuer des placements ou des investissements ?
20:43 Il est compliqué pour l'Orias d'aller au-delà de la vérification, puisque je le rappelle, nous ne sommes à aucun moment un organisme de contrôle.
20:52 Nous vérifions des conditions d'exercice.
20:55 Vous vérifiez simplement que les personnes qui vont ensuite proposer des conseils, vont ensuite accompagner des placements ou des investissements,
21:01 ont toute la capacité de le faire et en tout cas ne sont pas empêchées de le faire ?
21:05 On l'a capacité par diplôme, expérience ou formation.
21:09 On vérifie effectivement leur honorabilité, on va vérifier qu'elles sont couvertes par une assurance de responsabilité civile, professionnelle ou mandatée.
21:18 Donc c'est ces vérifications-là qui constituent le premier rempart.
21:23 En revanche, effectivement, il n'est pas dans la mission de l'Orias d'aller voir si le conseil de l'intermédiaire immatriculé est de bonne qualité.
21:32 Ça, ce n'est pas notre mission. C'est là où le relais peut être pris par les autorités de contrôle notamment ou à l'occasion de litiges éventuels.
21:41 Merci beaucoup Jérôme Sperroni de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes secrétaire général de l'Orias. Merci beaucoup.
21:48 Merci à vous.
21:49 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.
21:56 Et c'est parti pour l'œil du CGP avec aujourd'hui un point de vue de conviction sur l'application de la loi Pacte sur la transférabilité des contrats d'assurance vie.
22:04 Un point de vue qui vous est proposé par François-Xavier Sœur. Bonjour François-Xavier Sœur.
22:08 Bonjour Nicolas Pannier.
22:09 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes président et fondateur du cabinet Terraet Patrimoine.
22:14 Alors on peut peut-être revenir un petit peu rapidement sur le contexte. La loi Pacte permet maintenant la transférabilité des contrats d'assurance vie.
22:20 Exactement. Alors la transférabilité au sein d'un même assureur.
22:23 C'est ça qui est extrêmement important. C'est-à-dire que vous avez un contrat à la Mondiale, vous restez chez la Mondiale.
22:26 Vous avez un contrat à AXA, vous restez chez AXA pour être très clair.
22:29 Par contre, ce que vous pouvez faire, c'est demander la transférabilité, donc le transfert de votre contrat d'assurance vie vers un contrat plus moderne.
22:36 Généralement, c'est pour ça qu'on transfère. C'est parce qu'on a envie d'avoir des unités de compte, plus d'unités de compte, la signature électronique parfois par exemple,
22:44 qui n'est pas disponible parce que certains assureurs font des générations de contrats. Ils vont les distribuer pendant un an, deux ans et puis ils en font un nouveau.
22:50 Donc quand on a un contrat parfois qui date des années 90, des années 2000.
22:54 On a envie de changer.
22:55 Surtout à l'époque, la signature électronique n'existait pas, les frais d'arbitrage étaient très élevés, il y avait peut-être moins d'unités de compte.
23:01 Oui, parce qu'on est lié aux conditions qu'on avait à ce moment-là.
23:04 Du coup, il n'y a peut-être pas de private equity, par exemple du non-côté, de l'immobilier, des structurés, des possibilités de faire des mandats de gestion, des choses comme ça.
23:10 Donc tout ça, c'est possible sur des contrats, mais des contrats qui sont plus modernes. Donc c'est pour ça, généralement, qu'on transfère.
23:16 J'allais vous demander pourquoi faire le choix ? Vous nous venez de nous donner toutes les raisons que les épargnants ont en tête lorsqu'ils veulent transférer un contrat d'assurance vie.
23:28 Peut-être avant de se demander comment, comment on choisit son nouveau contrat d'assurance vie, François-Xavier Seur ?
23:35 On va le choisir en se disant de quoi on a besoin.
23:39 D'accord.
23:40 C'est-à-dire que si jamais on a des besoins en matière de gestion, si on a des besoins en matière d'investissement, c'est surtout ça.
23:46 C'est-à-dire que généralement, on va discuter avec un conseiller. Le conseiller va dire "Ah, vous avez tel besoin ? Vous avez peut-être un profil de risque qui a changé, un horizon d'investissement qui a changé ?
23:54 On a peut-être besoin de nouveaux outils." Donc c'est à ce moment-là qu'on va avoir un changement, sachant qu'on peut aussi avoir un changement si jamais, à un moment, par exemple, on demande à changer d'interlocuteur.
24:03 Oui, d'accord.
24:04 Si par exemple, on est face à un réseau salarié d'une compagnie d'assurance et qu'on veut passer par exemple chez un agent général ou un conseiller indépendant, tous les réseaux de distribution ne distribuent pas les mêmes contrats.
24:17 D'accord.
24:18 Donc on peut aussi avoir, pour passer de l'un à l'autre, un intérêt à faire ces transferts-lois pactes.
24:22 Ce qui est très important et surtout vraiment le plus important, et ce qu'il faut répéter, c'est qu'on conserve l'antériorité fiscale.
24:27 C'est ça qui est extrêmement important. L'antériorité fiscale en cas de vie, donc en cas de rachat, et en cas de décès.
24:33 D'accord.
24:34 C'est-à-dire que vous avez versé, vous avez 75 ans, vous voulez faire un transfert-loi pacte. Vous avez 75 ans, vous avez versé avant vos 70 ans sur le contrat d'assurance vie.
24:42 En cas de décès, vous gardez la fiscalité de vos versements avant 70 ans. C'est ça qui est extrêmement important.
24:48 C'est plus moderne, ça peut être moins cher, ça permet de faciliter la gestion et vous gardez l'historique en matière de fiscalité.
24:55 Un mot quand même, parce que là on met beaucoup en avant les avantages des nouveaux contrats d'assurance vie. Est-ce qu'on a toujours intérêt à transférer son contrat d'assurance vie ?
25:03 La réponse est non, bien évidemment. Attention à certains vieux contrats, notamment ces vieux contrats, ces fameux contrats, surtout des années 90,
25:10 quand on avait une inflation à un niveau pire que ce qu'on a connu en 2022, et où on avait des taux garantis à 3,5, 4% de rendement sur le fonds euro,
25:19 parce qu'on n'imaginait jamais qu'un fonds euro puisse rapporter moins de 3,5 ou moins de 4.
25:23 Bien sûr.
25:24 Et surtout, ce sont des pépites généralement à conserver. J'en ai encore croisé un en rendez-vous il y a 15 jours pour tout vous dire.
25:29 Et ceux-là, gardez-les.
25:30 Gardez-les. Le conseil est gardez-les là où ils sont, gardez-les au chaud surtout. Il faut les conserver, ils sont précieux.
25:35 Comment faire pour transférer un contrat d'assurance vie à François Xavier ?
25:38 C'est très simple. Généralement, c'est un formulaire qui est disponible auprès de l'assureur. Il y a un formulaire transfert loi pacte.
25:44 Par contre, il faut faire une nouvelle clause bénéficiaire. Généralement, c'est l'occasion de l'actualiser.
25:47 Bien sûr.
25:48 Bien évidemment, comme tout épargnant, on vérifie sa clause bénéficiaire tous les ans. Je n'en doute pas que tout le monde le fasse.
25:53 Néanmoins, c'est l'occasion de le refaire et on fait une nouvelle allocation d'actifs.
25:57 Mais ?
25:58 Mais, c'est là qu'il y a le mais et c'est là que je vais commencer à râler dans cette émission.
26:02 C'est là où il y a la conviction qui rentre en jeu.
26:05 C'est là que je vais commencer à râler. C'est qu'en fait, il y a une liberté pour les assureurs de pouvoir mettre des conditions sur le transfert loi pacte.
26:13 C'est-à-dire que vous avez certains assureurs qui vous disent que si jamais le contrat fait moins de 250 000 euros,
26:19 donc c'est un petit contrat, donc je ne permets pas le transfert loi pacte.
26:22 D'accord. Donc, ils peuvent refuser le transfert.
26:24 Ils peuvent refuser le transfert. Alors, généralement, ils ne vous disent pas "je refuse le transfert".
26:27 Ils vous disent gentiment "nous ne sommes pas outillés, nous n'avons pas prévu, ce n'est pas possible".
26:31 D'accord.
26:32 Bon, derrière, pour être très clair, c'est une protection d'un certain nombre de réseaux.
26:36 On cherche à protéger un réseau salarié pour éviter que ce soit les conseillers en gestion de patrimoine qui le mangent,
26:40 qui mangent les contrats. On cherche à protéger les agents généraux.
26:43 Voilà, on va être très clair, c'est des questions de politique commerciale, de protection de réseaux de distribution.
26:48 Donc, on ne permet pas certains transferts.
26:50 Voilà, si jamais il y a un coup de gueule à pousser, c'est celui-là.
26:53 Ce qui veut dire que vous, François-Xavier Seur, vous pouvez vous retrouver dans une situation où vous proposez un transfert de contrat d'assurance via un client,
27:00 mais finalement, techniquement, vous ne pourrez pas la possibilité de le faire.
27:03 Ça m'est arrivé plusieurs fois, ça m'est arrivé plusieurs fois auprès de gros assureurs,
27:06 où on a un coup de fil un petit peu discret, où on nous dit "écoutez, non, ce n'est pas possible, tu comprends, il y a des raisons,
27:13 on ne peut pas attaquer le réseau salarié, on ne peut pas attaquer le réseau des agents généraux, ce n'est pas possible".
27:17 Voilà, c'est des choses comme ça qu'on a.
27:20 Et après, on nous dit "non, ce n'est pas possible pour telle raison", donc on nous sort une raison,
27:23 "ce n'est pas le même fonds euro".
27:25 Enfin voilà, il y a des grands réseaux bancaires aujourd'hui, ils ont deux assureurs.
27:30 Ils ont un assureur distribué en agence, ils ont un assureur distribué auprès des conseillers en gestion de patrimoine.
27:34 Donc quand vous demandez à transférer, on vous dit "non, ce n'est pas le même assureur".
27:37 Pourtant derrière, c'est le même groupe.
27:39 Voilà, donc des cas comme ça, il y en a plein, c'est agaçant, et ce qui est à dénoncer, c'est que c'est au détriment des épargnants.
27:46 Merci beaucoup François-Xavier Seur pour cette prise de position avec conviction sur le sujet de la transférabilité des contrats d'assurance-vie.
27:52 Je rappelle que vous êtes président et fondateur du cabinet Terre-Elle-Patrimoine.
27:55 Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bismarck.
27:58 [Musique]

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