Ma fille est prête à tout pour l'argent

  • il y a 6 mois
Le Jour où tout a basculé - Ma fille est prête à tout pour l'argent - E23S1
Transcript
00:00 *Musique épique*
00:25 Nous découvrons les paroninas en conflit permanent avec leur fille.
00:29 Ton argent de poche c'est fini, tu m'entends ? Fini !
00:31 Plus un euro tant que tu n'auras pas eu ton bac.
00:33 J'étais folle de rage. Si j'avais pu les tuer, je l'aurais fait.
00:36 Sans argent j'avais l'impression de devenir une moins que rien.
00:39 À court d'argent Nina et son petit ami organisent le faux enlèvement de la jeune fille pour toucher...
00:44 Une rançon.
00:46 Comment ce plan machiavélique va-t-il tourner au drame ?
00:49 Les conflits parents-ado on sait tous ce que c'est.
00:54 C'est une période difficile où on se dispute beaucoup.
00:57 On dit des choses qu'on ne devrait pas dire, on fait des choses qu'on ne devrait pas faire.
01:01 C'est pas si grave.
01:03 Sauf que parfois ça peut dégénérer et les conséquences peuvent être irréversibles.
01:08 Cette histoire est inspirée de faits réels.
01:12 Nous sommes dans les Hauts-de-Seine, plus précisément dans la ville de Marne-la-Coquette, tout près de Versailles.
01:17 À 50 ans, Edouard Chalot de Chambron est l'unique héritier des entreprises d'importation de sucre et de cacao créé par son arrière-grand-père.
01:25 Nina ! On t'attend !
01:28 Ça va, je suis là.
01:31 Ça va Maïdane ? Le 440 est en hausse ? Tu vas encore t'en foutre par la fouille ?
01:35 Nina, je t'interdis de parler comme ça à ton père.
01:38 Laisse, laisse ma chérie. Cette manière de parler doit faire partie de son genre.
01:42 Comment dis-tu déjà Nina ?
01:44 Ah oui, gothique.
01:46 Tu me gaves. C'est quoi tu me coupes l'appétit là ?
01:50 Ma petite marmonnette. Ma marmonnette dame moi. J'ai plus d'argent.
01:55 T'as déjà plus d'argent de poche ? Le 15 du mois ? Mais tu fais quoi avec ?
02:00 Je vis comme vous. Je vis, je claque.
02:03 Eh bien tu devras attendre encore 15 jours avant de claquer de nouveau.
02:06 Attends, t'entends qu'on coupe les vivres là ?
02:08 Exact ! Le 440 a chuté, la banque est fermée.
02:12 Ça fait des années qu'avec ta mère on te donne 1000 euros d'argent de poche par mois.
02:15 Je crois que ça a été une de nos plus grosses erreurs. Même plus la valeur de l'argent.
02:18 C'est toi. À 16 ans c'est encore un enfant.
02:21 Certes, un enfant, mais un enfant pourri.
02:23 C'est vous les pourris avec votre fric de merde là !
02:26 Nous lui avons donné tout notre amour, et même plus puisque Nina est notre fille unique.
02:31 Je vous l'avoue humblement, nous avons dû la gâter plus que de raison, mais...
02:36 C'est ce que font tous les parents qui le peuvent, je crois.
02:39 Je crois aussi que j'essayais de compenser mes nombreuses absences à l'étranger.
02:47 Il a fallu se dîner pour que je comprenne enfin qu'il était temps de la reprendre en main.
02:51 Nina est folle de rage.
02:54 C'est la première fois que son père refuse de lui donner plus d'argent de poche.
02:58 Alors, elle se sert.
03:00 Elle vole ses parents sans aucun scrupule.
03:03 Ce soir là il m'avait blessée grave.
03:07 C'est comme s'il m'avait frappée.
03:09 Toute ma jeunesse il m'avait habituée à remplacer sa tendresse de père par des bifetons,
03:12 et là d'un seul coup il l'arrêtait.
03:14 Ah non, c'est sûr qu'il devait payer.
03:16 Et un max.
03:17 J'étais trop vénère.
03:18 Depuis des années, le rituel du départ de M. Edouard est toujours le même.
03:23 Comme tous les jours, Isabelle demande à son mari de bien travailler.
03:27 Comme tous les jours, il précise qu'il veille sur leur patrimoine.
03:31 Je veille pour que tout se passe au mieux de nos intérêts.
03:33 Salut Monsieur.
03:40 Très chère dame.
03:43 Je suis votre fille Nina au téléphone.
03:46 Elle m'attend.
03:47 Nina est devenue gothique à 16 ans.
03:50 Plus pour nous ennuyer que par conviction.
03:53 Du jour au lendemain, elle s'est accoutrée tout en noir comme une espèce de sorcière.
03:58 Moi qui lui avais toujours acheté des jolies petites robes et des ensembles merveilleux.
04:03 Quelle honte.
04:05 On était la risée de tout le secteur.
04:11 Et bien sûr, pour couronner le tout, elle s'est choisi un punk comme petite amie.
04:15 Un punk.
04:18 Ça va bébé ?
04:23 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
04:26 Tu es pris la gueule hier soir avec la direction, c'est ça ?
04:28 Mon père m'a coupé les vivres.
04:30 Quoi ? Il ne veut plus te donner à bouffer ?
04:32 T'es con.
04:33 Ça veut dire qu'il ne veut plus me donner d'argent de poche.
04:35 Ouais, ça c'est plus grave.
04:39 Et tu ne crois pas que c'est un coup de bluff ?
04:42 Parce que demain, il va te refiler des thunes.
04:44 C'est la première fois que je le vois aussi buter, je crois.
04:47 Tu sais ce qu'il te reste à faire ?
04:50 Tu vas faire la gentille petite fille qui aime son papa.
04:53 Nina et Enzo filent un amour d'adolescent trop gâté.
04:56 Ils ne manquent de rien et peuvent satisfaire à tous leurs caprices.
04:59 Caprices toujours payées rubis sur l'ongle par les parents de Nina.
05:04 Non, en attendant, là, ils nous foutent du fric.
05:05 Parce qu'on a une rive partie à la fin du mois.
05:08 Ouais.
05:09 Non, mais t'inquiète pas, je vais les booker avant qu'ils partent à l'opéra.
05:12 Et puis, t'inquiète pas.
05:14 Edouard et Isabelle sont sur le point de partir pour l'opéra.
05:18 Edouard est un vrai mélomane.
05:20 Pas question d'arriver en retard à une représentation.
05:22 T'as vu l'heure, Edouard ?
05:24 On va se quitter à 30.
05:26 Oui, je sais, mais je préfère prendre la précaution.
05:29 Un opéra ne doit jamais attendre.
05:31 Vous allez où déguisé comme ça ? C'est le carnaval ?
05:35 Si tu veux, remarque avec ton ma fille, c'est Halloween tous les jours.
05:37 C'est malin.
05:38 Ouais, mais moi aussi j'ai une soirée, j'ai besoin de cash, là.
05:40 Oui, mais alors, pas de...
05:42 Non, Isabelle, on s'en tient à ce qu'on s'est dit hier soir.
05:44 Plus rien.
05:45 C'est où ?
05:46 Début du mois prochain.
05:47 Et je fais comment, moi ?
05:48 Eh bien, tu retournes dans ta chambre et accessoirement, tu révises ton bac français.
05:51 T'es une pourriture.
05:53 Nina !
05:54 Tu sais ce qu'elle te dit, la pourriture ?
05:55 Ton argent de page, c'est fini.
05:57 Tu m'entends ? Fini.
05:58 Plus un euro tant que tu n'auras pas eu ton bac.
06:00 Et dès que c'est parti, je peux le placer, cet argent.
06:02 Georges, on y va.
06:05 Putain, c'est pas vrai.
06:07 Nina était allée trop loin.
06:09 J'aurais même dû l'arrêter bien avant qu'elle soit dans la prévocation.
06:12 C'est vrai que je ne l'ai pas vraiment vue grandir.
06:17 Mais il fallait qu'elle comprenne que c'était moi le chef de famille.
06:22 Je voulais que cette mesure lui fasse comme un électrochoc.
06:26 L'électrochoc voulu par Edouard va bien avoir lieu, mais pas forcément comme il l'aurait souhaité.
06:33 Bande de cons !
06:34 J'étais folle d'orage.
06:37 Si j'avais pu les tuer, je l'aurais fait.
06:39 Sans argent, j'avais l'impression de devenir une moins que rien.
06:42 Une sorte de merde que plus personne ne regarderait.
06:44 Le lendemain, Enzo rejoint Nina.
06:49 Elle ne décolère pas contre ses parents, et en particulier contre son père.
06:53 Tu as acheté les places pour ce billet ?
06:54 Laisse tomber, mon père s'est aperçu que je lui avais piqué du fric dans ce portefeuille.
07:01 T'aurais vu comment il a pété un câble ?
07:03 J'ai cru qu'il allait avoir une crise cardiaque.
07:05 Si au moins il avait pu l'avoir.
07:07 Putain c'est con ça.
07:09 Parce qu'il va se douter maintenant si tu lui fais le poche.
07:12 Non mais même ma mère elle s'est mise à boucler ses bijoux sous clé.
07:14 Bonjour la confiance.
07:16 Est-ce que t'as fait le sac de la bonne hiche ?
07:18 Je sais pas, que dalle.
07:19 Eh ?
07:22 Quoi ?
07:23 On pourrait se faire un magasin ?
07:24 Un magasin ?
07:25 Ouais.
07:26 On rentre, on braque la caisse vite fait, et on se tire.
07:30 Ça va, on achète un flingue en plastique.
07:32 Ou un jouet, c'est tiré quoi.
07:34 Alors, toi en gothique, et moi en punk, on se fait pécho en deux minutes.
07:37 Non non, il faut que tu trouves une meilleure idée.
07:39 Attends, attends, attends.
07:43 Quoi ?
07:44 Putain j'ai une idée de ouf.
07:47 Quoi ?
07:48 Comme on va leur faire cracher un max de thunes.
07:51 On va faire cracher ton père.
07:52 Mon père ?
07:53 Ouais, ton père.
07:54 Tu sais ce qu'on va faire ?
07:56 On va lui faire croire que tu t'es fait enlever.
07:59 Oh l'idée de dingue !
08:01 Mais c'est énorme ça !
08:02 Ouais, ouais, ouais, ouais.
08:04 Ouais, on va faire ça.
08:05 Quand Enzo m'a dit ça, j'étais sur le cul.
08:07 Il m'a vraiment fait halluciner avec son idée.
08:09 Mais je pouvais pas imaginer tout ce que ça allait engendrer.
08:13 Non.
08:15 Je voyais juste l'argent qu'on allait pouvoir se faire les deux dents de nez.
08:18 Voilà déjà cinq jours que les deux adolescents mettent au point leur plan machiavélique
08:23 pour faire croire à l'enlèvement de Nina.
08:26 Ils le veulent le plus crédible possible.
08:29 Non, non, non, non, non.
08:30 Ils utilisent pas de portable.
08:31 Ouais, c'est normal, on va se faire localiser en deux-deux.
08:33 On va communiquer avec eux par mail, d'accord ?
08:35 Gérer la boutique Internet, tu sais, près de la gare.
08:37 Puis comme ça, zéro trace.
08:39 Ouais, mais faudrait pas trop qu'ils s'inquiètent trop quand même.
08:41 Non, mais qui sont tes parents ?
08:42 Eh, oh, oh, oh, t'as rien compris ou quoi ?
08:44 Il faut qu'ils cliquent grave leur as.
08:46 Sinon, ils vont jamais payer la rançon.
08:47 Et t'es sûr qu'ils vont pas appeler les flics ?
08:50 Je connais bien ton père.
08:52 Il laissera jamais personne te faire du mal.
08:55 Elle prendra jamais ce risque.
08:56 Et puis je suis là pour les surveiller.
08:58 Ouais, et puis ils l'ont bien mérité aussi.
09:01 Nina et Enzo rassemblent tous les éléments nécessaires pour ce faux enlèvement.
09:05 Depuis quelques jours, Nina fait profil bas pour que ses parents ne se doutent de rien.
09:13 Tu m'étais bien sage ces jours-ci.
09:18 Tu m'as dit de réviser, alors je révise.
09:20 Bonne décision.
09:22 C'est tout à ton honneur.
09:24 Bon, maintenant, tu sais quoi ? Je me le colle.
09:26 Nina !
09:27 Après le différent violent à propos de son argent de poche, Nina a été beaucoup plus calme.
09:31 Elle a été toujours enfermée dans sa chambre.
09:34 On pensait qu'elle s'était enfin mise à ses révisions.
09:37 Avec Edouard, on s'était même dit que le fait d'avoir été ferme avec elle avait été une très bonne chose.
09:43 C'est le jour J pour Nina et son ami Enzo.
09:47 Edouard est au travail, Isabelle est sortie faire du shopping,
09:50 et la gouvernante est partie faire des courses.
09:53 C'est le moment qu'ils choisissent pour agir.
09:55 Tiens, le vase, tu l'exploses par terre, comme ça on va faire croire que tu l'es débattue.
09:58 Ok.
09:59 Putain, ça le fait trop.
10:01 Ouais, ça le fait trop.
10:02 La porte, on va la laisser ouverte.
10:05 Allez, go.
10:06 Attends, attends, la lettre, t'oublies la lettre.
10:08 En rentrant de son shopping, Isabelle découvre le désordre dans le hall et la lettre par terre au milieu des fleurs.
10:22 Face à cette mise en scène, elle tombe dans le panneau et prévient Edouard qui rentre immédiatement.
10:27 Prévenu par sa femme, Edouard annule tous ses rendez-vous et rentre précipitamment à son tour à la maison.
10:36 Isabelle est bouleversée par l'enlèvement de sa fille.
10:41 Pourquoi tu fais ça, qu'est-ce que tu fais ?
10:47 Je sais pas.
10:49 Je suis sûre que tu l'as fait pour lui, c'est un mec qui te travaille.
10:52 Tu lui as été menacée, c'est pour ça que tu l'as fait.
10:54 Mais non, mais c'était pour le travail, chérie.
10:57 C'est le contrôle de certains marchés à l'étranger, c'était des menaces de rupture de contrat, pas d'enlèvement.
11:03 Regarde, je te le dis.
11:04 Un seul mot à la police et ta fille Nina n'est plus qu'un cadavre.
11:10 Voici ce qu'Edouard lit sur cette lettre sans se douter une seule seconde que ce macabre message a été rédigé par Enzo.
11:18 Quand on lit ce genre de message, tout s'écroule autour de vous en une fraction de seconde.
11:24 Nina est notre fille unique, il était hors de question de prendre le moindre risque pour sa vie.
11:31 Dans ces moments-là, on pense pas comme d'habitude, mais la vie de ma fille était en jeu, le reste importait peu.
11:38 Edouard et Isabelle sont complètement effondrés.
11:41 De leur côté, Nina et Enzo ont trouvé refuge dans une vieille grange.
11:46 Enzo reçoit un appel des parents de Nina.
11:48 Ils veulent savoir quand Enzo a eu Nina au téléphone pour la dernière fois.
11:52 - Attends, j'ai vu Nina au télé depuis quoi là ? La matinée ?
11:55 - Ouais, il se passe quelque chose.
11:57 - Vous êtes sûr ?
12:01 - Non mais c'est... C'est une blague.
12:05 - Non mais... C'est un truc de malade.
12:09 - Et...
12:11 - Non mais... Vous avez appelé la police ?
12:16 - Non mais ok, je comprends, vous avez peur pour Nina mais...
12:18 - Ok.
12:20 - Non mais... Non mais je comprends madame, j'arrive tout de suite, vraiment j'ai...
12:25 - Oh putain...
12:26 - Non mais j'ai vraiment peur pour Nina. J'arrive, j'arrive.
12:29 - Quand on a appris que mes parents n'appelleraient pas les flics, nous on s'est dit que c'était gagné.
12:33 - Pour nous le reste, ça serait un jeu d'enfant.
12:35 - Y avait plus aucun danger.
12:37 Enzo, excellent comédien, se montre très angoissé.
12:41 Les parents ne se doutent de rien.
12:44 Ils soutiennent la maman de Nina dans cette épreuve difficile.
12:47 Elle le croit sincère.
12:49 - Tu ramènes.
12:50 Préparez 500 000 euros en petites coupures usagées.
12:57 Un mot à la police et Nina sera exécutée et d'autres instructions suivront.
13:00 - Oh mon dieu !
13:02 - Ces 16 louis l'ont déjà tuée.
13:04 - Votre femme a raison.
13:06 - Oui, il nous faut une preuve.
13:11 - J'accepte vos conditions.
13:18 - Mais il nous faut une preuve de la vie de notre fille.
13:31 Ce qu'Edouard ne sait pas, c'est que la demande de rançon vient d'être envoyée par Nina elle-même.
13:37 Et cela, de manière anonyme, depuis un cybercafé.
13:41 - Pour les flics, on les prévient ?
13:46 - Non, je vous interdis de les appeler, vous m'entendez ?
13:49 On y va de la vie de notre fille.
13:51 Pas d'initiative personnelle, c'est bien compris.
13:53 - Et je vous conseille de pas appeler les flics.
13:59 Si ils savaient, j'ai failli éclater de rire.
14:01 - Moi, je n'en aurais pas pu.
14:03 Pauvre papa quand il me cordit, il pense.
14:05 - T'inquiète, il sent rien.
14:06 - Ouais, t'as raison.
14:07 Bon, faut se bouger là.
14:08 - Attends deux secondes, je prends une photo.
14:10 Le couple diabolique met en scène une photo de Nina aux mains de ses pseudo-ravisseurs.
14:14 La photo doit faire plus vrai que nature.
14:17 - Regarde ce que j'ai trouvé.
14:18 10 euros le flac en plastique.
14:19 - Putain, t'es flippant là.
14:22 - Ah, c'est le but.
14:23 - Attends, deux secondes.
14:24 Deux secondes.
14:26 Je vais juste mettre des gouttes dans les yeux, comme ça, ça va faire Georges pleurer et le noir, il va couler.
14:29 Attends.
14:34 - Hein ?
14:35 - Faut pas trop la regarder.
14:38 Vous faites du mal pour rien.
14:40 - Ma banque est en train de préparer les billets.
14:44 T'inquiète pas Isabelle, dans 48 heures, Nina sera avec nous.
14:47 - Je sais que tu sais gérer les situations de grise, mais...
14:51 Tu crois pas qu'on devrait quand même appeler la police ?
14:54 - Oui, mais si les ravisseurs l'apprennent...
14:56 Ils vont la tuer.
14:58 - Ils ont raison.
14:59 - Comment ils pourraient le savoir ?
15:01 - C'est à nous d'être discrets.
15:03 - Moi, je m'y risquerais pas.
15:04 Ce genre de ravisseurs, ils ont l'habitude et puis vous risquez de vous trahir avec, je sais pas moi, un indice, un oubli.
15:11 Et puis bon, la police...
15:13 On leur fait pas confiance.
15:14 Ils ont prouvé par le passé que c'était des vrais lourdeaux.
15:16 - On aurait dû appeler la police.
15:17 Ils ont l'habitude de ce genre d'enlèvements.
15:19 Non seulement, ils auraient pu résoudre cette affaire, mais...
15:23 Mais surtout, ils auraient pu éviter un drame.
15:27 C'est ma faute.
15:31 Je me suis toujours effacée devant les décisions de mon mari.
15:34 Mais là, j'aurais dû assister.
15:36 Je m'en fous encore.
15:39 Enzo sent bien que la mère de Nina est sur le point de craquer et de prévenir la police.
15:45 Leur supercherie pourrait alors être découverte en quelques heures.
15:49 Enzo doit faire vite.
15:50 Il faut que le père de Nina cède rapidement sous la pression.
15:54 - Non mais il faut trouver un truc qui est en collier, là.
15:56 Je pense que c'est vrai, il faut trouver un truc.
15:57 - Bah quoi, tu veux que j'envoie un poteau ou quoi ? Je comprends pas, là.
15:59 - Passe-moi ta culotte.
16:01 - Ça va pas.
16:02 - Passe-moi ta culotte.
16:03 - Enzo !
16:04 - PASSE-MOI TA CULOTTE, OKAY ?!
16:05 - Non mais sinon, on va leur dire la vérité et on leur dit que c'est fini.
16:08 - T'as confiance en moi ?
16:09 Tu veux pas aller en taule ?
16:11 Tu veux pas décevoir tes parents ?
16:13 D'accord.
16:15 Tu vas me passer ta culotte.
16:16 Enzo me faisait peur.
16:18 Je l'avais jamais vu comme ça.
16:20 Toute cette histoire me dépassait.
16:23 En fait, je me suis sentie soudain comme vraiment enlevée.
16:28 Surtout quand il m'a demandé de me couper le bout du doigt pour qu'il y ait du sang sur mes culottes.
16:32 - Ça va, on va t'achochonner.
16:35 Ça fait vraiment mal.
16:37 Avec ce sous-vêtement taché de sang, Enzo sait pertinemment qu'il va atteindre son but.
16:43 - Bon, je vais poster ça.
16:44 Le lendemain, Enzo a le culot de venir prendre des nouvelles afin de constater l'effet de son petit paquet.
16:52 - Tu peux lui dire pour le mail ?
16:55 - Un mail ?
16:57 - Quel mail ?
16:58 Une menace de viol et l'inastune ne réveillait pas.
17:00 La marche à suivre pour leur remettre la rançon.
17:03 Ils veulent que ce soit Isabelle qui s'en occupe.
17:06 Ils enverront des instructions par texto.
17:08 Cet après-midi, vers 17h.
17:11 - Et l'argent ?
17:13 Vous l'avez ?
17:15 Le bon café nécessaire.
17:17 J'étais retournée au cybercafé pour envoyer le mail.
17:20 C'est Enzo qui a eu l'idée de faire remettre l'argent pas ma mère. Moi, je voulais pas.
17:24 Mais il a insisté.
17:27 Je savais que c'était moche, ce que je faisais.
17:29 C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte à quel point j'étais en train de trahir mes parents et à quel point je les aimais.
17:36 Il est près de 17h et Isabelle attend le premier message des ravisseurs de sa fille.
17:41 - Aller.
17:43 - Allez, ça ira.
17:48 Dans un premier temps, c'est cassé, ça reste instruction.
17:51 - Je te suis, là. Tu sais.
17:53 - Je te suis, là. Tu sais.
17:54 - Dans un premier temps, marcher jusqu'à la grande rue.
18:20 - Dans la grande rue.
18:21 - Tu sais que je serai pas loin derrière toi.
18:25 - Pas trop près.
18:27 - Tu dois pas.
18:28 - T'inquiète.
18:29 Enzo achète un téléphone portable à carte prépayée afin de ne pas être identifié.
18:34 C'est avec ce portable qu'il va guider Isabelle jusqu'à la grange abandonnée.
18:38 Voilà plus d'une heure qu'Isabelle marche en suivant les instructions d'Enzo.
18:43 Elle ne se retourne pas, mais elle sait que son mari la suit à distance.
18:48 Il prend soin de ne pas se faire repérer.
18:50 Le dernier message reçu la conduit jusqu'à la grange.
18:54 - Quand je suis arrivée dehors de cette grange, j'étais tétanisée.
19:01 Je pouvais plus avancer.
19:03 J'ai mis un certain temps avant de pousser la porte.
19:07 J'avais reçu comme message d'y entrer et de me diriger vers le fond.
19:14 Mais j'avais les jambes en couteau.
19:17 Puis j'ai pensé à Nina.
19:26 J'ai retrouvé mes forces.
19:29 Isabelle trouve enfin la force de pénétrer à l'intérieur.
19:37 Elle prend soin de laisser la porte légèrement trouverte.
19:40 - Nina !
19:41 - Ouvre le sac, je veux voir les billets !
19:46 Edouard parvient à rentrer discrètement derrière sa femme.
19:53 Edouard hésite à intervenir.
20:05 Mais quand le kidnappeur menace directement sa femme, il ne réfléchit plus.
20:09 Il sort une arme et comme elle irréparable.
20:13 - Edouard ! Non ! Edouard ! Edouard !
20:16 - J'ai cru que le ravisseur allait abattre Isabelle.
20:23 J'ai pas réfléchi, je suis allé tirer au juge.
20:26 J'avais pris avec moi le revolver de mon père, celui que j'avais récupéré à sa mort.
20:29 J'avais pris parce que j'avais peur.
20:33 Peur pour Nina et Isabelle, sûrement peur pour moi aussi.
20:37 J'étais à mes lieux de penser que j'allais tuer un innocent.
20:41 Le petit ami de ma fille de surcroît.
20:44 C'est intrins.
20:48 - Je sais que cette mort marquera Edouard toute sa vie.
20:51 Il a pas voulu.
20:53 Il a eu peur pour nous.
20:56 Il a passé son temps à répéter qu'il serait toujours là pour nous protéger.
21:01 Finalement, c'est ce qu'il a voulu faire ce jour-là.
21:06 Nous protéger.
21:09 Nous protéger.
21:10 - Edouard est condamné à deux ans de prison avec sursis pour homicide volontaire en état de légitime défense.
21:17 Très affecté par la mort du jeune Enzo, il fait l'objet d'un suivi médical épaulé par un psychiatre.
21:23 Nina, quant à elle, a eu beaucoup de mal à surmonter ce drame.
21:27 - Je sais pas si j'y arriverai à oublier tout ça un jour.
21:30 Enzo...
21:32 Enzo, j'oublierai jamais.
21:34 - Après de longs mois, Nina s'est assagie.
21:38 Elle reprend ses études avec sérieux.
21:40 À ce jour, il n'y a que ça qui compte.
21:43 Rien d'autre ne l'intéresse.
21:45 - Tout ça, c'est à cause de mon attitude idiote avec mes parents.
21:50 J'aurais pu éviter tout ce gâchis.
21:52 - Notre émission est terminée. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau numéro.
21:59 (Générique)