Ma fille a démasqué mon collègue

  • il y a 6 mois
Le Jour où tout a basculé - Ma fille a démasqué mon collègue ! - E109S2
Transcript
00:00 *Générique*
00:24 Nadine, comptable, est en mauvaise posture à son travail.
00:28 - J'attends votre bilan comptable, vous êtes incapable de me le donner.
00:31 Pour faire face à la demande de son patron, Nadine doit emmener sa fille Valentin au bureau.
00:36 - Impossible !
00:37 - Valentin !
00:39 Mais Valentin n'est pas une fille comme les autres, ce qui ne va pas échapper à Bastien, le collègue de Nadine.
00:45 - Le truc de fou c'est...
00:46 Bastien est prêt à tout pour faire virer Nadine.
00:49 - Dehors.
00:50 - Je vais le tuer.
00:51 Comment Valentin va-t-elle démasquer le jeu de l'ambitieux Bastien ?
00:54 - Je vais la fermer, tu vas le dégager.
00:56 Nadine arrivera-t-elle à sauver sa place ?
00:59 - C'est pas le moment.
01:00 - Si c'est le moment !
01:01 Les troubles du comportement moteur et psychique sont répandus et pourtant bien mal connus.
01:09 Peut-être parce qu'il s'agit là de maladies qui revêtent des formes très variées.
01:14 Souvenez-vous, Dustin Hoffman avait magnifiquement interprété un de ces troubles justement.
01:19 Comme lui, de nombreux malades possèdent des dons extraordinaires
01:24 que la société pourtant ne leur permet pas d'exprimer.
01:27 C'est l'histoire de Valentin.
01:28 Regardez avec moi.
01:29 Cette histoire est inspirée de faits réels.
01:33 Nous sommes à Paris.
01:36 Nadine, 45 ans, est chef comptable dans une entreprise informatique.
01:40 Elle y travaille depuis 2 ans à temps partiel.
01:43 - C'est pas vrai, tu chanterais ça.
01:47 Nadine fait très attention à ses horaires et part toujours à l'heure.
01:51 Mais aujourd'hui, elle est en retard.
01:54 C'est avec précipitation qu'elle quitte son bureau.
01:56 - C'est pas vrai.
02:00 Une attitude qui la desserre au quotidien
02:03 et que son patron ne manque plus de lui faire remarquer.
02:06 - Madame Moreau, vous partez déjà ? Vous avez fini ?
02:09 - Oui, il faut que j'y aille, monsieur Baudricot.
02:10 - Ah oui, c'est ça. Pas question de faire une minute supplémentaire.
02:12 - Je suis consciente, mais là, il faut vraiment que j'y aille.
02:14 Je travaillerai chez moi.
02:15 - S'il vous plaît, madame Moreau, j'ai besoin de vous parler.
02:17 Vous êtes une comptable hors pair.
02:19 Si, si, j'insiste.
02:20 C'est bien que lorsque vous m'avez demandé de ne travailler que le matin,
02:24 je vous l'ai accordé sans restriction.
02:26 Mais les choses ont évolué depuis quelque temps.
02:29 J'attends votre bilan comptable depuis une semaine
02:31 et vous êtes incapable de me le donner.
02:33 - Vous n'étiez jamais... - Je finis, madame Moreau.
02:35 La banque attend ce bilan pour nous accorder notre prêt.
02:38 Alors vous travaillerez matin, midi et soir s'il le faut,
02:40 mais je veux ce bilan dans 3 jours sur mon bureau.
02:43 Sinon, l'entreprise sera dans l'obligation de se séparer de vous, madame Moreau.
02:48 Nadine est mise au pied du mur.
02:50 Pour faire face à la demande de son patron, elle n'a qu'une solution.
02:54 - Je voudrais vous demander une faveur.
02:55 Je voudrais emmener ma fille au bureau avec moi.
02:57 Je peux pas la laisser seule.
02:59 - Bon, bah, écoutez, on peut...
03:01 On peut en discuter, oui.
03:03 - Je me dépêche, monsieur Baudricourt.
03:04 Je me dépêche.
03:06 - Disons que j'avais toujours vu madame Moreau
03:12 comme une comptable discrète et performante, d'ailleurs,
03:16 mais jamais comme une mère, c'est vrai.
03:19 Ce qui fait que lorsqu'elle m'a demandé d'amener sa fille les après-midi,
03:25 oui, j'ai pensé que c'était important pour elle.
03:28 Impératif, même.
03:30 Tous les jours, Nadine court après le temps.
03:34 Elle sait que 15 minutes de retard
03:37 peuvent avoir de graves répercussions sur son quotidien,
03:40 mais surtout sur celui de sa fille.
03:42 - Valentin.
03:44 Coucou, maman est là.
03:46 - Valentin souffre de troubles psychomoteurs.
03:53 Elle est très dépendante de sa mère.
03:55 - Maman est rentrée, regarde.
03:57 Ces chiffres, c'est sa façon de se rassurer,
04:01 de gérer mon retard.
04:03 15 minutes, par exemple, pour vous, c'est rien,
04:05 mais pour elle, c'est comme si tous ses repères disparaissaient.
04:08 Mais il croyait pas qu'elle soit débile ou quelque chose comme ça.
04:10 Non, non, elle est...
04:11 Elle a un QI largement au-dessus de la moyenne.
04:14 - T'es très fâchée, hein.
04:16 T'as raison, maman est très en retard.
04:19 - Elle aurait été à ton poignet.
04:22 - Je rappelle...
04:24 Je rappelle que tu dois être là à 13h.
04:26 J'ai dû attendre 17 minutes.
04:28 Il faut que tu respectes les horaires, sinon c'est le chaos.
04:31 - Nadine sait que cette manière qu'a Valentin de s'isoler
04:35 est l'un des symptômes de sa maladie.
04:37 Elle communique difficilement et manifeste peu ses sentiments.
04:42 C'est dans un univers très cadré qu'elle se rassure et trouve ses repères.
04:46 - Allez, viens manger.
04:48 Allez.
04:50 - Je rappelle...
04:53 Je rappelle que dans 5 minutes, il sera l'heure du déjeuner.
04:56 C'est très important pour l'organisme de manger, mais sans excès.
04:59 - J'ai du compte de tes observations.
05:01 Nous sommes mardi, et donc le mardi, le menu reste en REM.
05:06 Donc j'ai remplacé les macaronis par du melon,
05:10 suivi de magnifiques magrets,
05:13 et pour finir,
05:15 mandarine.
05:16 Arrête avec ton poignet.
05:19 Arrête avec ton poignet, Mad...
05:21 Valentin.
05:22 Valentin !
05:23 Valentin !
05:25 - Petite, déjà, la moindre contrariété,
05:33 et hop, elle partait en claquant la porte.
05:35 Et parfois,
05:37 elle me frappait.
05:40 Et je pouvais mettre des heures à la retrouver.
05:42 Jean, son père et mon ex-mari aussi,
05:46 ils l'ont pas supporté.
05:48 - Abandonnée par son mari et seule face à la maladie de sa fille,
05:54 Nadine a toujours accepté le comportement de Valentin.
05:57 Elle sait que lorsqu'elle s'enfuit de cette façon,
06:00 son seul recours, c'est d'attendre son retour.
06:02 Impuissante et rongée par l'inquiétude,
06:06 Nadine ne peut se concentrer sur son travail.
06:09 - Je vais devenir dingue.
06:11 - A chaque crise de Valentin,
06:13 l'attente est insupportable.
06:15 Au bout de quelques heures, Valentin rentre chez elle.
06:19 - Ça va, ma chérie ?
06:23 - Comme si de rien n'était,
06:24 elle consulte les chiffres sur l'ordinateur de sa mère.
06:27 Une façon pour elle de se calmer.
06:29 - Je rappelle que les chiffres répondent à des règles précises,
06:31 or là, aucune logique.
06:33 - Justement, ma chérie,
06:35 c'est un peu de logique, comme tu dis.
06:37 Il faudrait remettre dans ces tableaux.
06:39 Pour ça, j'avais un besoin demain
06:42 et les jours suivants de rester au travail pour...
06:45 pour avancer.
06:47 Et...
06:49 Valentin,
06:50 je voudrais que tu viennes avec moi au bureau.
06:53 - Impossible.
06:55 Impossible.
06:56 Impossible.
06:58 Je rappelle.
07:01 Je rappelle que j'ai déjà beaucoup d'impératifs demain,
07:04 plus la balade que j'ai rajoutée à 13h45
07:07 et qui m'a fait beaucoup de bien.
07:09 - Valentin...
07:10 - Qui m'a détendue l'esprit.
07:11 - Valentin, je sais que tu as peur.
07:12 Je sais.
07:13 Ecoute-moi.
07:14 Si on faisait un script, hein ?
07:16 On va faire un script ?
07:18 Comme quand tu vas chez le médecin ?
07:19 D'accord ?
07:21 Regarde.
07:22 On va tout écrire.
07:23 Alors, tu écris ?
07:24 Vas-y, écris.
07:25 Alors, le lever, on va se lever.
07:26 - Quelle heure ?
07:27 - On va se lever à 8h.
07:28 - 8h.
07:29 - 8h, oui, c'est bien, 8h.
07:30 Après, on va...
07:31 - Le script, c'était l'anticipation du lendemain.
07:34 Heure par heure, lieu par lieu,
07:36 tout devait être prévu
07:37 pour laisser aucune place à l'inconnu
07:39 et rassurer Valentin.
07:40 Et comme dans un vrai scénario de cinéma,
07:43 il lui fallait des rebondissements.
07:45 Alors, on a imaginé, point par point,
07:48 le scénario du lendemain.
07:50 - Le lendemain après-midi,
07:52 Valentin doit accompagner sa mère à son bureau.
07:55 Rassurée par le scénario mis en place la veille avec sa fille,
08:00 c'est le coeur léger que Nadine se rend à son travail.
08:03 Mais sa bonne humeur vacille
08:06 quand elle aperçoit Bastien, le neveu du patron.
08:09 - Bastien, qu'est-ce que vous faites à mon bureau ?
08:13 - Bah, j'ai cru comprendre que votre bureau, justement,
08:16 pourrait vite se libérer,
08:17 alors je prends mes marques au cas où.
08:19 Le fauteuil est confortable.
08:21 Par contre, la déco, Nadine, là, la déco...
08:24 C'est un peu comme votre bilan comptable.
08:26 C'est pathétique.
08:29 - L'imbédissance ?
08:30 - Non, j'ai l'habitude.
08:32 Vous savez, avec Valentin, j'en ai entendu.
08:35 À l'école, déjà, les...
08:37 les mères se plaignaient de cette fillette asociale.
08:41 Les enfants étaient pires encore.
08:45 Ils l'avaient surnommée Valentin valentement.
08:48 Alors...
08:49 l'imbédissance de Bastien, ça passe sur-dessus.
08:53 - Écoutez, Bastien,
08:55 je n'aime ni votre ton, ni vos insinuations.
08:57 Alors, sortez.
08:58 - Ouais, insinuations ou informations, on verra bien.
09:01 Bastien est un arriviste.
09:03 Depuis qu'il a intégré l'entreprise,
09:05 il lorgne sur le poste de Nadine.
09:07 Sa parenté avec M. Baudricourt, le patron,
09:10 représente un sérieux atout pour lui.
09:12 Il est 15h.
09:15 - 7h18.
09:16 7h18, voiture.
09:18 C'est le moment tant redouté par Nadine,
09:20 celui d'emmener Valentin au bureau.
09:22 - C'est là. Viens, rentre.
09:28 Alors ?
09:29 T'aimes la déco ?
09:31 Nadine n'a pas osé parler de la maladie
09:33 dont souffre Valentin à ses collègues.
09:35 Elle appréhende le moment
09:37 où ils découvriront sa fragilité.
09:39 - Bonjour.
09:41 - Ah, M. le directeur.
09:42 - Bonjour.
09:43 Désolé de n'avoir pu vous accueillir à votre arrivée, mademoiselle.
09:47 Charles Baudricourt.
09:49 - Valentin, tu dis bonjour ?
09:53 - Non, non, mais c'est pas grave.
09:56 Pardonnez mon hésitation,
09:58 mais je m'imaginais avoir affaire à une fillette.
10:00 - Elle est un peu intimidée, mais...
10:02 - Oui, bien sûr.
10:03 Tout va bien ? Vous allez bien ?
10:05 - Je rappelle, je rappelle qu'il est difficile
10:08 de préciser mon état de santé actuel,
10:10 mais mes analyses du 8 février
10:12 ne montrent pas d'infection.
10:14 - Bien, bien.
10:17 Je vous laisse travailler.
10:19 Charles Baudricourt est décontenancé
10:25 par l'attitude de la jeune fille.
10:27 Et quelques instants plus tard,
10:30 c'est Bastien qui va faire sa connaissance.
10:32 - Ça va bien ? Il me semble avoir été clair.
10:34 - Bonjour.
10:35 Bonjour, mademoiselle.
10:39 - Mademoiselle ?
10:40 Mademoiselle, j'indique qu'il n'est pas courant
10:42 qu'on m'appelle comme ça.
10:43 Mais c'est juste, je ne suis pas mariée,
10:46 et pourtant, j'ai atteint l'âge de 18 ans
10:48 il y a 131 jours et...
10:50 - Ah ouais, d'accord.
10:52 C'est la finale des chiffres et des lettres ici ou quoi ?
10:54 - Non, vous avez raison, j'ai rien à faire dans ce bureau.
10:56 - Quelle bande de tarés.
10:59 - Pardon ?
11:01 Comment ?
11:02 C'est vous, le taré ?
11:03 Valentine est choquée par le comportement de Bastien.
11:06 Nadine doit une fois encore rassurer sa fille.
11:10 - Valentine, tu veux lire ?
11:12 Hein ?
11:14 Tiens.
11:15 Toute seule, hein ?
11:18 De toute façon, il faut que j'aille aux toilettes.
11:21 - Valentine se retrouve seule.
11:23 Bastien appelle ses collègues et profite de ce moment
11:26 pour humilier la jeune fille.
11:27 - Venez voir, les gars.
11:28 Je vous présente Mademoiselle Valentine.
11:31 Parce que le terme est juste, hein ?
11:33 N'est-ce pas ?
11:34 Mademoiselle...
11:35 - Maman a 14 collègues,
11:37 dont plus précisément 8 employés femmes et 6 employés hommes.
11:40 Si nous rencontrons un d'entre eux, c'est maman qui le salue.
11:42 Comme ça, je n'ai pas à lui dire bonjour ou à lui serrer la main.
11:44 - C'est pas grave, je vais le faire.
11:46 - C'est pas grave, je vais le faire.
11:47 - C'est pas grave, je vais le faire.
11:48 - C'est pas grave, je vais le faire.
11:49 - Comme ça, je vais lui serrer la main.
11:50 - C'est un truc de fou, c'est...
11:52 - Vous me croyez où, là ?
11:56 Carole, Thierry, rejoignez vos postes.
11:59 Bastien, tu vas m'attendre dans mon bureau.
12:02 Je suis vraiment désolé.
12:06 - Qu'est-ce qui se passe ?
12:08 - Vous étiez où, vous ?
12:09 Je suis pas un baby-sitter, moi, hein.
12:10 D'accord ?
12:11 Je voudrais bien qu'on s'en souvienne.
12:13 - Valentine, chérie, ça va ?
12:17 Qu'est-ce qui t'en fait ?
12:18 - Pardon, pardon.
12:20 Il se moquait comme des gosses devant une bête curieuse.
12:24 Et pour Valentine, c'était hyper stressant.
12:27 Elle ressent tout comme une agression.
12:29 Les cris, les moqueries, la colère de mon patron.
12:32 Bon, ça, il pouvait pas savoir.
12:35 Non, ce qui était important, en tout cas, c'est que...
12:37 M. Baudricourt, mon patron, a considéré Valentine comme une personne.
12:42 Et ça, ça, c'est important.
12:44 Charles Baudricourt ne tolère pas l'attitude de son neveu.
12:47 Dans son bureau, Bastien doit répondre de ses actes.
12:50 - Bon, elle est quand même très bizarre, cette fille, tu l'as entendu ?
12:52 Avec ses airs encyclopéliques...
12:54 Tu vois, moi, je serai à ta place.
12:57 Si j'étais à ta place, hein...
12:59 Je les virerai toutes les 2.
13:01 La nulle en maths et la pro du dico, dehors.
13:05 Je t'ai mis en garde toute la matinée, mais non.
13:12 Je t'écoute depuis 10 minutes et t'es là, dans mon propre bureau,
13:15 à me balancer les mêmes aneuillés.
13:17 Ton intolérance et ton ambition te montent à la tête, hein.
13:22 Alors oui, effectivement, Mme Moreau a besoin de se reposer.
13:27 Mais chez moi, on vire pas ses employés quand ils sont en difficulté, OK ?
13:30 - Ça va, je riais, tonton, c'est pas la peine de se mettre en colère, comme ça.
13:33 - Oui.
13:34 - Oh, puis c'est ta boîte, après tout, si tu veux faire n'importe quoi.
13:38 - Oui, c'est ça, prends-moi pour un incapable, en plus.
13:41 - Bon, allez, ça va, j'ai du boulot, moi, hein.
13:43 Ça va.
13:44 - OK.
13:46 Je prends un café et j'y vais.
13:49 En tout cas, si t'en as marre d'attendre ton bilan comptable,
13:52 tu m'appelles, moi, je te sors quand tu veux.
13:54 - Aggressé par le bruit strident de la machine à café,
14:07 Valentin fait irruption dans le bureau de Charles Baudricourt.
14:11 Elle ne peut pas s'empêcher de la débrancher sous les yeux stupéfaits des 2 hommes.
14:15 - Tu vois ?
14:16 Qu'est-ce que je t'avais dit ?
14:19 Bon, allez, je te laisse.
14:21 Pour oublier cet environnement hostile,
14:29 Valentin se réfugie dans l'univers qui la rassure le plus,
14:32 les contes de sa mère.
14:34 - Allez.
14:35 - C'est bon, ça va.
14:38 - Je remarque qu'il y a une erreur sur le ordinateur de maman.
14:42 Les chiffres ne sont pas à la bonne place.
14:44 - Mais t'as raison, oui.
14:46 Ce don qu'a Valentin pour les chiffres
14:49 permet à Nadine d'avoir pour la 1re fois un vrai échange avec sa fille.
14:53 - Tu peux me donner les chiffres, là, un par un, s'il te plaît ?
14:56 Celui-là.
14:57 - 7777. - D'accord.
14:59 - C'était un moment formidable.
15:02 C'était la 1re fois que Valentin et moi
15:05 en étaient concernés par le même sujet.
15:07 Et ça...
15:10 C'est très précieux, vous savez.
15:12 Très précieux.
15:14 Si son instinct maternel l'a d'abord poussé à féliciter sa fille,
15:22 Nadine n'en oublie pas pour autant son métier de comptable.
15:25 Elle profite des incroyables capacités de Valentin
15:29 pour vérifier ses calculs.
15:31 - Le document a été enregistré hier à 13h01
15:35 et ce matin sur le disque dur à 8h57.
15:39 - 8h57 ?
15:41 Je t'avais même pas là.
15:43 Toutes 2 font une découverte étonnante.
15:45 - Bastien.
15:47 Bastien ?
15:51 Qu'est-ce que vous faites à mon bureau ?
15:53 Je vais le tuer.
15:58 Quel enfure, ce type.
16:01 Pour Nadine, c'est évident.
16:03 Bastien trafique les comptes pour la faire renvoyer.
16:07 - On peut continuer ?
16:09 - Eh bien, mesdames, on n'attend plus que vous pour le pot de Jean-Yves.
16:13 Nadine, Nadine, je sais que ce bilan vous empoisonne la vie.
16:17 Alors arrêtez tout et venez vous amuser un peu avec nous.
16:19 - Excusez-moi, j'ai encore des calculs à revoir et je voudrais finir.
16:23 - Madame, nous devons obtenir notre prêt au plus vite.
16:27 J'ai donc décidé de confier le bilan comptable à Bastien.
16:32 - Oh non !
16:35 - Vous pourrez vous reposer quelques jours.
16:37 Voilà.
16:39 - Je remarque que la gestion de la société n'est pas optimisée.
16:43 La société peut prétendre à des prêts bonifiés concernant ses encours
16:47 avec un taux allant de 3 à 3,5% selon les nouveaux chiffres de ce bilan.
16:52 - Valentin m'a aidée à mettre un peu de logique dans les chiffres.
16:56 Elle est très douée mais ses conclusions sont peut-être un peu hâtives.
16:59 - Mes conclusions ne sont pas hâtives.
17:01 Ça fait depuis 22 mois que je vois des filles et des chiffres à la maison
17:04 et je ne me trompe pas.
17:06 - Bien, écoutez, je trouve l'intervention de votre fille très intéressante.
17:11 Si tout cela s'avère exact, c'est même...
17:15 Non mais écoutez, Madame, oubliez tout ce que je vous ai dit.
17:20 Reprenez votre travail et tout ira bien comme ça.
17:23 - Naturellement, Monsieur le Directeur. Merci.
17:25 - Vous venez prendre un petit verre avec nous ?
17:27 - Ah, ça, je vous le promets. Promis.
17:29 On finit et on arrive. Merci.
17:31 - À tout de suite, alors.
17:33 - C'est bien, madousse, c'est bien.
17:36 C'est bien.
17:37 - Je rappelle qu'il est 6h22 et que si nous partons pas dans 4 minutes,
17:41 nous serons jamais à 17h à la maison.
17:43 - T'as raison, madousse. Je vais aller dire un petit bonjour à Jean-Yves.
17:46 Et pendant ce temps-là, tu ranges tes affaires.
17:48 Et après, on y va, d'accord ?
17:53 - Bon, bah, j'arrive. - Merci.
17:55 - Ah, mais je vous ai pas dit, au fait.
17:57 Cet après-midi, j'étais en train de me préparer un petit café, tranquillement.
18:00 Et l'autre, là, voilà qu'elle rentre.
18:02 Tu sais, sans dire un mot, évidemment.
18:05 Et là, je sais pas pourquoi, elle débranche la machine à café, comme ça.
18:09 Non, mais c'est ça, le plus drôle.
18:15 C'est qu'elle est repartie sans donner aucune explication.
18:18 Elle est repartie.
18:20 - C'est ça.
18:21 - Bon, je crois que ça suffit comme ça.
18:28 Tout le monde a bien rigolé, hein ?
18:30 On va reprendre le boulot, maintenant. Allez.
18:33 Je suis vraiment désolé, Nadine.
18:43 Vous devriez pas avoir à entendre des choses pareilles.
18:47 - C'est pas grave, monsieur Potricot.
18:50 J'ai l'habitude.
18:52 - En colère ? Indignée, vous voulez dire ?
18:58 Non, pris un par un, j'avais jamais eu à me plaindre du comportement de mes employés, non.
19:03 Mais là, j'ai découvré leur petitesse, là.
19:07 Pas un pour réagir.
19:09 Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai...
19:13 que j'ai pris la mesure de l'enfer que...
19:16 pouvait vivre Nadine et sa fille au quotidien.
19:19 - Même si la journée a été éprouvante pour Nadine,
19:27 elle lui a permis de se rapprocher de sa fille.
19:29 De retour à la maison,
19:31 toutes les deux préparent et répètent avec soin la journée du lendemain.
19:34 - C'est très bien, ça.
19:35 - Une manière, pour elle, de combattre la maladie.
19:38 - Je vais te dire une chose. Je suis très fière de ma fille.
19:44 - Vraiment, ma chérie ?
19:46 Je t'aime.
19:49 Plus soudée que jamais, Nadine et Valentine affrontent cette 2e journée.
19:59 Nadine parvient à boucler son bilan comptable en un temps record et sans aucune erreur.
20:05 - C'est prodigieux, Valentine, prodigieux !
20:07 Boucler ça en 2 jours, c'est...
20:09 Waouh !
20:11 C'est totalement foireux pour Bastien, hein !
20:14 - Ah, mais j'entends qu'on m'appelle.
20:16 Besoin d'un petit coup de main, peut-être, Mme Moreau ?
20:18 - Sortez, Bastien, s'il vous plaît.
20:19 - Vous préférez être ridiculisée demain
20:21 quand je remettrai le bilan comptable que vous deviez faire ?
20:23 - Je demande de sortir.
20:25 - A 8h51, hier, Bastien a falsifié les chiffres sur cet ordinateur
20:28 et précédemment, le lundi 12 à 8h46...
20:30 Stressée par la présence de Bastien,
20:32 Valentine dévoile le stratagème du jeune homme.
20:34 - Mais qu'est-ce qu'elle a, celle-là ? Faire l'horloge parlante, maintenant ?
20:37 - A 8h51, hier matin, Bastien a falsifié les chiffres sur cet ordinateur...
20:40 - Demasqué et pris au piège, celui-ci s'en prend directement à la jeune fille.
20:44 - Tu vas la fermer, t'es... - Ah !
20:46 - T'es un peu... - Non, non, non, mais... Ne la touchez pas !
20:48 - Retournez à votre place et ne la touchez pas !
20:50 - Ne la touchez pas ! - Bastien !
20:52 - Ne la touchez pas ! - Bastien !
20:54 - Enfin, tu commences vraiment à me chauffer, toi, hein !
20:57 - Agresser une femme, t'es devenu malade ou quoi ?
21:01 - Qu'est-ce que t'as dans le crâne ?
21:03 - Je demande pardon.
21:05 - Est-ce qu'elle souffre ? - Je demande pardon.
21:08 Pour Nadine, Bastien a dépassé les bornes.
21:11 - Je te promets que ça va changer.
21:13 - Je vais voir cet enfoiré.
21:17 Après avoir calmé Valentine, elle décide de prendre les choses en main.
21:20 - Le respect des autres, ça, ça n'a aucune valeur pour toi.
21:26 Tu restes là, assieds-toi. - OK.
21:29 - Non, écoutez, Mme Moreau, c'est pas le moment où je vous recevrai...
21:33 - Si c'est le moment ! C'est vraiment le bon moment !
21:37 - Quoi de bilan ? - Comment ça, le bilan ?
21:40 - Pourquoi tu dis rien ? OK ?
21:42 - Avec deux pages de prospectif, c'est...
21:47 Tout ça en 48 heures ?
21:49 - Oui, avec 48 erreurs ou plus.
21:51 - Vous vous êtes déplacés pour le savoir, non ?
21:53 - Écoutez doucement, tous les deux !
21:55 - Mme Moreau, expliquez-vous. - Il a faussé mon bilan.
21:58 Il a trafiqué, il a trafiqué tous les chiffres depuis le début.
22:01 Inutile de nier Bastien.
22:03 Il voulait me discréditer, me faire renvoyer.
22:06 Mais vous n'êtes pas assez malin pour ça, hein ?
22:09 Valentin a tout relevé.
22:11 Toutes vos intrusions sur mon ordinateur. Toutes !
22:14 - Bastien...
22:17 Non, mais c'est n'importe quoi !
22:19 Tu vas pas la croire non plus, non, mais je rêve, là !
22:22 J'ai toujours pensé que le dialogue pouvait tout résoudre.
22:28 Et là, qu'est-ce que je pouvais dire de plus à Bastien ?
22:32 C'était un crétin fini, un manipulateur.
22:35 J'ai toujours voulu aider mon neveu, mais là, non.
22:41 Non. Il piétinait toutes mes valeurs.
22:44 Alors plutôt que de perdre mon temps avec lui,
22:47 je crois que je me sentais plus utile auprès de Nadine et de sa fille.
22:51 - 127, 131, 137, 139, 149, 151, 157, 163...
22:57 - Gêné par les événements survenus dans la journée,
23:00 Charles Baudricourt est touché par la détresse des deux femmes.
23:04 - ...191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 199, 211, 223...
23:21 Oui, moi aussi, quand j'étais étudiant,
23:24 j'aimais bien me réciter les noms premiers,
23:26 surtout pour m'endormir.
23:28 Vous voyez, Valentine, on a un point en commun.
23:31 - ...227, 229, 233, 239, 241, 251, 257, 263, 269, 271...
23:43 - Disons que ça a été la journée la plus paradoxale de ma vie.
23:51 D'un côté, je découvrais le vrai visage de Bastien,
23:55 et d'un autre, je rencontrais une jeune fille surprenante,
24:01 mystérieuse et...
24:03 et surdouée pour les chiffres, surtout.
24:06 Et puis j'étais intimement persuadé que si...
24:11 si on faisait des efforts pour nous adapter, nous, à son handicap,
24:15 elle pouvait amener une... une vraie force à l'entreprise,
24:20 aussi bien d'un point de vue professionnel que...
24:23 d'un point de vue humain.
24:25 - Bastien a été renvoyé sur le champ.
24:29 Malgré leurs liens de parenté, son oncle ne lui a pas pardonné
24:32 son comportement avec Valentine.
24:34 Il serait alors actuel, toujours sans emploi.
24:37 Valentine a accepté de rejoindre l'équipe de Charles Baudricourt.
24:41 Elle travaille désormais aux côtés de sa mère.
24:45 Ses horaires sont aménagés, et malgré son handicap,
24:50 les qualités professionnelles de cette surdouée des chiffres
24:53 sont considérées comme un atout pour l'entreprise.
24:56 - C'est une reconnaissance.
24:58 C'est une grande victoire pour tous les parents, comme moi,
25:01 qui ont une question qui les obsède tous les jours.
25:06 C'est... que deviendront nos enfants quand nous serons plus là ?
25:10 - Nadine n'a plus jamais fait d'erreur dans ses bilans comptables.
25:15 Grâce au travail de sa fille, la société a obtenu un prêt
25:18 à un taux défiant toute concurrence,
25:20 et les bénéfices ont augmenté de 2 %.
25:23 - Cette émission est terminée.
25:29 Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouveau numéro.
25:32 ...