SMART SPACE - Emission du vendredi 29 mars

  • il y a 7 mois
Vendredi 29 mars 2024, SMART SPACE reçoit Damien Pigasse (directeur des revenus, Unseenlabs) , Olivier Piepsz (Président, Prométhée) et Alexandre Mangeot (cofondateur et PDG, Hyprspace)

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Transcription
00:00 [Générique]
00:04 Bonjour à tous et bienvenue dans A Smart Space.
00:07 La dernière mission Soyouz a rejoint l'ISS avec à son bord la toute première
00:12 spationaute Biélorusse. Et puis l'État va miser sur les mini lanceurs français.
00:18 Quatre start-up viennent d'être sélectionnées pour bénéficier d'infrastructures et de financements.
00:24 On aura en ligne l'une d'entre elles dans notre émission. Le CIO et cofondateur d'Hyperspace,
00:31 Alexandre Mangeau, va répondre à notre collecte.
00:34 Et dans votre talk, on va parler surveillance maritime avec nos invités.
00:38 Les entreprises Unseen Labs et Prométhée seront représentées en plateau pour parler d'un marché
00:43 de niche, mais plus que prometteur. Vous allez voir ça avec nous dans l'émission.
00:48 Alors voilà pour le programme. Direction tout de suite l'ISS.
00:52 [Générique]
00:56 La Biélorussie rejoint l'espace. La mission Russo-Yuz MS-25 qui a embarqué la première
01:02 femme cosmonaute biélorusse à rejoindre la station spatiale internationale.
01:07 La fusée a décollé avec succès samedi 23 mars dernier depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.
01:14 A l'issue dans l'envol d'environ 50 heures, Soyouz MS-25 s'est arrimé avec succès.
01:20 A l'ISS ce lundi nous a fait savoir l'agence spatiale russe Roscosmos.
01:25 Trois personnes composent donc l'équipage. Une russe, une biélorusse et un américain.
01:30 Alors cette biélorusse Marina Vassiljevskaya, elle est donc la première personne biélorusse
01:35 à voler dans l'espace et c'est un événement pour le pays qui a largement relayé ce lancement.
01:42 Autre actualité, la France subventionne les mini lanceurs.
01:46 Quatre startups ont été retenues dans le cadre notamment du plan France 2030.
01:52 C'est le président de la République lui-même qui en a fait l'annonce depuis son déplacement à Kourou en Guyane.
01:58 Les quatre lauréats sont Maya Space, Sirius Space, Latitude et Hyperspace.
02:03 Alors justement le cofondateur et PDG d'Hyperspace Alexandre Mangeot a accepté de répondre à notre call actuel.
02:10 Il est en ligne avec nous. Bonjour Alexandre Mangeot.
02:14 Que représente concrètement cette offre ? Un premier contrat peut-être et surtout du financement ?
02:20 Oui bonjour Cecilia, merci de me recevoir.
02:23 Alors je tiens à corriger ce que vous venez de dire.
02:26 Il ne s'agit pas d'une subvention là aujourd'hui, il s'agit clairement d'un contrat d'achat.
02:30 Donc c'est une opération commerciale et me semble-t-il le président lui-même l'a bien précisé.
02:38 Il y a une obligation de résultat qu'il y a derrière ce financement.
02:42 Donc là il s'agit finalement pour France 2030 de donner le moyen aux startups qui ont été sélectionnées
02:51 de montrer que finalement on était bientôt prêts à commercialiser nos offres de lancement.
02:57 Et donc pour nous il s'agit d'une opportunité qui est immense.
03:00 On est extrêmement honoré évidemment et on est prêt à relever le défi qui nous attend.
03:05 Combien ça représente alors financièrement ce contrat ?
03:09 Étant donné que les contrats sont en cours de signature, je n'ai malheureusement pas la liberté de vous divulguer les montants des contrats.
03:15 Mais ce sera fait d'ici peu.
03:16 Alors on parle d'une somme grosso modo de 400 millions pour les quatre entreprises. Est-ce que c'est juste ?
03:21 Oui, ça c'est une information qui a été rendue publique.
03:25 Donc oui l'enveloppe totale est de 400 millions.
03:29 Donc pour chaque startup c'est plusieurs dizaines de millions.
03:33 Voilà on imagine à peu près si c'est bien réparti que ça fera à peu près 100 millions pour les quatre startups.
03:38 Alors on ne s'avance pas, je comprends bien que vous ne pouvez pas confirmer ou affirmer ce chiffre.
03:43 Ça représente aussi de l'infrastructure un accès à Kourou spécifique ? Expliquez-nous.
03:48 Alors l'ouverture de la base de lancement à Kourou a été faite il y a deux ans de mémoire.
03:57 Pour que des startups puissent commencer à s'installer et à préparer la commercialisation de leur offre de lancement.
04:04 Nous à ce stade on n'a pas été retenu pour Kourou.
04:08 Donc on attend que l'ouverture se représente à nous.
04:12 En tout cas dans l'intervalle on a cherché d'autres alternatives de lancement et on en a quelques-unes en Europe.
04:19 Si toutefois Kourou ne devait pas être réouvert pour les micro lanceurs.
04:24 C'est vrai qu'il s'était précisé en tout cas dans cette offre, c'était un petit peu la formule proposée pour ces entreprises là.
04:30 Et pour l'instant ça concerne plutôt trois entreprises.
04:34 Le CNES fait partie de ces engagements ? Quel est son rôle dans tout ça ? Comment ça s'articule ?
04:41 Alors c'est une bonne question.
04:44 Au titre de ce contrat là, le CNES a plusieurs casquettes.
04:48 Celui de client évidemment puisque c'est lui qui s'avère avec le CNES qu'on va contractualiser.
04:53 Il a également l'autorité de sauvegarde naturelle pour l'opérateur français.
04:58 Donc de toute façon le CNES a une vue très exhaustive sur le développement, sur les technologies, sur l'ensemble de la fusée.
05:07 Et étant donné qu'il a ces deux casquettes à la fois et potentiellement également gestionnaire du site de lancement si toutefois on devait tirer depuis Kourou.
05:20 Et avec toutes ces casquettes, il a une vue très exhaustive sur comment on progresse dans la complétude du contrat que l'on va signer.
05:30 Et donc ça rend ce client un peu spécial vis-à-vis d'un acteur purement commercial avec qui on va pouvoir signer d'autres contrats dans le futur.
05:41 Donc qu'est-ce que ça veut dire concrètement que le CNES sera plus agile, plus attentif aussi à votre processus de développement technologique ?
05:49 Oui tout à fait. Il va être présent à tous les stades d'évolution de notre développement.
05:57 Même si le contrat spécifie bien qu'il n'achète pas le développement, il ne finance pas le développement.
06:02 Mais le CNES aura vision sur tout l'ensemble du développement et ça va permettre de rassurer notre client du coup que l'on va pouvoir mener à bien le contrat jusqu'à sa complétion.
06:13 Donc le contrat concrètement c'est la promesse d'un lancement, quand et pour envoyer quoi ?
06:18 Alors en ce qui nous concerne, notre premier vol orbital est prévu pour 2027 au titre de près de trois ans de développement.
06:28 Pendant ces trois ans de développement, on a prévu un vol suborbital.
06:31 Donc il ne fait pas partie du contrat mais bien évidemment cette première échéance de démonstration en vol sera suivie par le CNES avec grande attention.
06:40 Donc rendez-vous en 2027 pour le vol inaugural du lanceur orbital et si tout se passe bien, on a d'autres contrats de lancement qui arriveront par la suite.
06:52 Je vous demande ça pour préciser parce qu'effectivement, officiellement, on pourrait se dire que ce n'est pas vraiment une subvention
06:58 mais est-ce qu'il y a un objectif commercial pour l'État derrière ce vol inaugural qui aura lieu en 2027 ?
07:04 Proposer accompagner les entreprises pour leur propre vol inaugural, c'est bien les aider à achever leur propre développement.
07:13 Est-ce qu'il n'y a pas d'objectif derrière qui va être bénéfique pour la France ?
07:17 Si, il y aura un objectif. C'est juste qu'à ce stade-là, on est encore trop en amont pour définir quel est l'objectif réel du premier vol et de ce qui arrivera par la suite.
07:26 La CNES a bien l'intention de mettre des charges utiles à bord de notre fusée et donc pour rendre réellement le service qui est escompté par le lanceur,
07:38 c'est-à-dire mettre en orbite une charge utile.
07:40 Aujourd'hui, effectivement, la charge utile n'est pas définie ni son orbite de destination,
07:45 mais à mesure qu'on va avancer dans notre développement et qu'on va se rapprocher de la date de lancement,
07:53 toutes ces choses-là vont être cadrées, spécifiées et on va devoir rendre un service,
07:59 le même service que l'on rendrait à un opérateur commercial, c'est-à-dire que la charge utile devrait être mise en orbite le plus précisément possible,
08:07 à l'heure indiquée, à la date de lancement souhaitée, etc.
08:11 Donc on a vraiment affaire à un client avec ce contrat du CNES.
08:16 Est-ce que vous vous sentez en concurrence aujourd'hui avec ces autres entreprises, ces autres startups, MySpace, Sirius Space et Latitude,
08:25 qui bénéficient elles aussi du contrat, qui ont peut-être des échéances un peu différentes ?
08:29 Certaines pourront lancer peut-être plus tôt leur lanceur.
08:32 Est-ce que ça joue, vous vous sentez, dans cette relation aussi avec l'État et le CNES ?
08:37 Oui, bien sûr.
08:39 C'est tout à fait légitime parce que, moi, mon point de vue, c'est que sans compétition, c'est difficile de proposer une offre qui est compétitive.
08:50 Et l'idée aujourd'hui dans l'Europe spatiale, c'est de faire émerger de la concurrence pour s'assurer que les systèmes qui sont développés
08:59 arrivent en temps et en heure et au coût escompté.
09:03 Je ne pointerai pas du doigt sur à quoi je fais référence, mais je pense que tout le monde m'aura compris.
09:08 Et donc, c'est vraiment important, cette nouvelle philosophie, pas seulement pour l'État français, mais pour le spatial européen dans son entièreté,
09:17 puisque aujourd'hui, le spatial européen est quand même très particulièrement touché par ces aspects-là.
09:22 En ce qui nous concerne, effectivement, comme vous l'avez dit, on va arriver certainement un peu plus tard que les autres.
09:27 La raison est simple, c'est qu'on développe un nouveau système de propulsion.
09:31 Il est très novateur par rapport à ce que font aujourd'hui les trois autres qui ont été sélectionnés.
09:36 Et donc, on a un plan de développement qui est quand même un peu plus long, en moyenne un an plus long que nos concurrents qui ont été sélectionnés.
09:45 Merci Alexandre Mangeau d'avoir accepté de répondre à notre call actu aujourd'hui pour réagir sur ce contrat récemment signé avec la France et l'intermédiaire du CNES.
09:55 On enchaîne avec le talk sur Bismarck.
09:58 C'est parti !
09:59 La surveillance maritime, un marché de niche dont se sont emparés quelques startups et entreprises spatiales.
10:09 Un marché discret qui a pourtant auguré d'une croissance assez impressionnante.
10:14 On va voir quelques chiffres ensemble aujourd'hui.
10:16 Deux de ces entreprises sont présentes en plateau aujourd'hui.
10:20 J'ai à ma droite Damien Pigasse, directeur des revenus chez Encydlab. Bonjour !
10:24 Bonjour !
10:25 Et sur le plateau de Smart Space, vous pouvez peut-être nous dire en deux mots quel est le cœur d'activité d'Encydlab ?
10:30 Le cœur d'activité en quelques mots, Encydlab c'est une jeune entreprise qui a été créée en 2015 en France.
10:35 Nous sommes à la fois opérateurs de satellites et fournisseurs de data.
10:39 Cette data, c'est de la data de radiofréquence qui permet de détecter, géolocaliser tout navire en mer.
10:44 D'accord, merci. Très clair. On a une bonne image et très concise.
10:48 Merci Damien Pigasse de l'activité d'Encydlab.
10:51 En face de vous, Olivier Piebsco, fondateur et président de la startup Prométhée.
10:55 Bonjour Olivier, vous aussi en deux mots, vous pouvez présenter Prométhée.
10:59 Bonjour Cécilia. Alors oui, nous c'est très facile.
11:02 Pour décider, il faut comprendre. Pour comprendre, il faut voir.
11:06 Et on veut être en fait la première société en Europe à mettre en place des constellations d'observation de la Terre à très haut taux de revisite.
11:16 C'est-à-dire pas voir une image tous les trois jours, mais tous les 40 minutes.
11:20 Et on verra que pour le maritime, c'est extrêmement important.
11:23 Bien sûr, cette question de la latence, elle est importante.
11:26 On va pouvoir en parler ensemble. L'exigence de la surveillance maritime est très intéressante.
11:30 Alors on va commencer par comprendre le rôle que joue justement l'espace dans la surveillance maritime.
11:35 On comprend ce que vous proposez, mais quel est le rôle global ?
11:39 A quel point c'est important d'avoir un support spatial dans la surveillance maritime ? Je vous laisse commencer Damien.
11:44 Le spatial, c'est crucial évidemment pour surveillance maritime.
11:47 Les océans, je ne l'apprends à personne, c'est 70% du globe. C'est immense.
11:52 On a des limites techniques de la surveillance maritime par les bateaux et par l'aérien.
11:57 Donc l'espace est la réponse la plus efficace.
12:00 Après, si on veut approfondir et on veut être justement très très bon là-dessus, c'est ce sujet de latence et de revisite.
12:07 Alors c'est quoi la revisite exactement ?
12:09 La revisite, c'est le nombre de fois que va passer un satellite sur une zone.
12:12 Donc c'est un peu le nerf de la guerre.
12:14 C'est pour ça que la constellation peut changer les choses.
12:17 C'est fondamental d'avoir une vue d'une zone précise toutes les 30 minutes.
12:23 Ce n'est pas la même chose que tous les deux jours.
12:25 Oui, parce qu'il y a des mouvements. On imagine assez aisément que si on veut suivre un bateau.
12:29 Et on ne peut pas le suivre toutes les 30 minutes.
12:33 Ça augmente les possibilités de direction et c'est ça qui est compliqué.
12:36 Et aujourd'hui, on n'a pas de constellation de surveillance maritime ?
12:39 Aujourd'hui, il y a des moyens américains pour l'observation.
12:43 Mais la vraie question, c'est est-ce que la France et l'Europe ont envie de se munir de moyens propres et indépendants ?
12:52 La France est extrêmement active dans la protection des océans.
12:56 Il va y avoir l'UNOCE en 2025.
12:58 Et le tout, c'est bien de prendre des décisions fortes, mais il faut voir comment posséder des solutions, des outils,
13:08 pour justement aborder ces problématiques et apporter des solutions.
13:12 Je crois qu'une SINLAP, c'est des solutions très importantes.
13:14 C'est l'ARF. En fait, on a des moyens.
13:17 On regarde, je dirais, différemment et des choses différentes.
13:20 On est très complémentaires et on apporte donc des solutions à cette ambition de contrôle des océans tellement important.
13:27 Je répète cette dernière phrase, c'est la tyrannie.
13:30 J'aime bien des profondeurs et des distances.
13:33 C'est souvent d'un point à l'autre, c'est 3-4 jours de bateau.
13:36 On a des navires, on a des avions, mais il faut les utiliser au bon moment et au bon endroit.
13:44 Et pour ça, les satellites permettent d'orienter l'action de l'État en mer et de pouvoir être efficace.
13:51 Et on parle de surveiller quoi d'ailleurs ?
13:53 Ça peut changer, surveiller un bateau, c'est pas la même technologie peut-être ?
13:59 En fait, toute activité en mer doit être surveillée, qu'elle soit mobile ou immobile.
14:05 Donc on parle de plateformes pétrolières, de plateformes aériennes, de bateaux.
14:08 Le transport maritime, c'est 90% du transport mondial.
14:13 Donc c'est immense.
14:15 On va surveiller la pêche illégale, on va surveiller le dégazage en haute mer,
14:18 on va surveiller les bateaux qui vont traîner sur des zones où ils ne devraient absolument pas traîner.
14:24 Le monde maritime est divisé en zones économiques exclusives, les fameuses ZEE.
14:28 La France est la deuxième plus grosse zone économique exclusive au monde,
14:32 avec tous ses territoires outre-mer.
14:34 Et ça, ça demande une très forte surveillance.
14:37 Donc on va contrôler ce qui se passe sur ces zones, d'activités plutôt illégales, c'est notre spécialité.
14:44 Et ensuite, il se passe beaucoup de choses aussi autour de plateformes pétrolières,
14:48 autour de parcs éoliens, il se passe des choses au-dessus des câbles sous-marins aussi,
14:54 qui évoluent les continents, et ça, ça doit être surveillé.
14:56 C'est un sujet d'actualité.
14:58 Est-ce que, si je comprends bien, ça veut dire quoi ?
15:00 Que la surveillance maritime, en termes de marché, c'est pas juste un marché public,
15:04 c'est pas juste un marché de défense ?
15:06 Non, c'est un gros marché de la défense, puisque chacun veut surveiller ses côtes,
15:10 c'est pas ce qui s'y passe.
15:11 C'est un énorme marché du privé aussi, les assureurs maritimes, les transporteurs,
15:15 à nouveau les poseurs de câbles sous-marins, les opérateurs de câbles ont besoin de savoir ce qui se passe.
15:21 On a de plus en plus aussi, on le voit bien, d'entreprises de la business intelligence,
15:26 les Lloyds, les Standard & Poor's, ont besoin de ce genre de data,
15:29 pour les mouiner, en tirer des conclusions, mais en tout cas,
15:33 savoir ce qui se passe sur la mer, une mer beaucoup plus précise qu'elle n'est.
15:37 Alors, c'est quand même un marché très contraignant pour vous,
15:40 parce qu'on parle de sécurité, parfois de sécurité nationale,
15:43 enfin, je sais pas, j'imagine, mais quand on parle de ces données-là,
15:47 qui sont si cruciales, on parle de surveillance,
15:50 c'est un terme qui a quand même fait la différence,
15:52 c'est pas des données anodines, est-ce que ça complique et à la fois votre technologie,
15:56 vos contraintes, les attentes de vos clients, futurs clients ?
16:00 Je parlais de souveraineté, il faut savoir que la souveraineté est duale,
16:04 la souveraineté, c'est quoi ? C'est d'abord la lutte contre le dérèglement climatique,
16:09 les grandes pollutions, la protection de la biodiversité, c'est notre souveraineté,
16:14 si on contrôle pas ça, si on a Clipperton, où il y a des pollutions terribles,
16:18 où nos poissons sont complètement pillés, c'est catastrophique,
16:22 et puis il y a aussi, évidemment, la partie de la défense,
16:26 et on couvre les deux, en fait.
16:28 Et c'est intéressant de voir qu'on est des petites sociétés,
16:31 mais qu'on peut travailler main dans la main avec les grandes sociétés du secteur,
16:35 c'est justement les images qui passent pour le moment,
16:38 c'est pouvoir observer, détecter des anomalies,
16:42 avec nos satellites de manière différente et complémentaire,
16:45 et pouvoir donner des alertes et mener à terme des opérations en connaissance de cause.
16:51 On a signé avec Naval Group des accords,
16:55 en fait il est fondamental, si sur un navire on est capable d'amener de la donnée satellitaire,
17:01 en fait on regarde en gros dix fois plus loin qu'avec, je dirais, les capteurs classiques,
17:07 et c'est vraiment toute la protection dans le combat maritime,
17:11 c'est déjà voir le plus loin possible ce qui se passe.
17:14 Et c'est ce qu'on faisait, vous avez vu quelques images de la collaboration entre Prométhée et Naval Group.
17:20 Et pour compléter, on peut faire d'énormes économies aussi aux Etats,
17:23 puisqu'avant lorsqu'il y avait une anomalie en mer,
17:26 déjà on la voyait souvent lorsque c'était trop tard par des radars côtiers ou autre,
17:29 et on voyait un bateau ou un avion.
17:32 Et finalement par la surveillance via l'espace, on peut éviter,
17:35 ça coûte très très cher d'envoyer un avion qui va très très loin en mer,
17:38 on peut éviter puisqu'on peut avoir une surveillance qui est très précise,
17:41 et qui est quasiment en temps réel.
17:43 Ça peut être une fausse alerte, dans ce cas-là le bateau ou l'avion restent où ils doivent être,
17:47 et puis on a fait des grosses économies.
17:49 Et puis je peux peut-être parler de complémentarité, donc avec de l'ARF on détecte des anomalies,
17:54 et puis en travaillant ensemble on peut aller prendre des images,
17:57 et vraiment caractériser, en fait identifier l'anomalie,
18:00 et y arriver à des résultats beaucoup plus efficaces.
18:04 Je reviens aussi sur l'UNOC, l'UNOC on a fait quand même dans le satellite,
18:08 on a fait l'année passée un Ocean Space Forum,
18:11 où il y avait tous les grands spécialistes de l'océan qui se sont mis ensemble.
18:15 On nous a demandé de le réorganiser à Monaco l'année prochaine,
18:19 et ce sera road to, c'est vraiment travailler ensemble pour trouver des solutions,
18:24 puisqu'il est clair que l'outil spatial est un outil majeur.
18:28 C'est récent ça, l'utilisation de l'outil spatial de cette façon-là ?
18:31 On observait beaucoup plus la terre que la mer, via les satellites.
18:37 Ensuite, en tout cas pour notre activité, c'est excessivement récent,
18:41 lorsqu'un bateau éteignait tout en pleine mer, il devenait un dark ship,
18:45 on ne voyait pas, on ne savait pas ce qui se passait,
18:48 donc ça n'existait pas il y a encore 5 ans, le genre de type de détection.
18:51 Et là on est sur un nouveau marché.
18:53 On est sur un complet nouveau marché qu'il y a quelques années.
18:55 Ce qui paraît fou, parce qu'on a quand même un satellite depuis plusieurs dizaines d'années,
18:59 et les premiers satellites français datent des années 70,
19:02 donc ça paraît fou de se dire qu'on n'avait pas utilisé encore nos équipements.
19:07 La prise de conscience est récente.
19:09 C'est la data aussi, le développement de la masse data qui a permis aussi d'éclore.
19:15 De la masse data et de la revisite. Je donne un exemple, on parlait du dégazage.
19:18 Si on a une image tous les 3 jours, à la limite vous trouvez une nappe de pétrole,
19:22 vous savez que quelqu'un a dégazé, et puis 3 jours après, vous n'avez aucune idée qui, quel est le responsable.
19:28 Si par contre vous avez une image toutes les 40 minutes, vous trouvez la trace,
19:32 vous surveillez autour, vous voyez quel bateau l'a fait,
19:35 et quand le bateau arrive au port, on a des photos, on a des preuves,
19:38 on a détecté peut-être aussi des comportements anormaux avec l'ARF,
19:41 plus les photos, et on attrape les bateaux, et on est capable de lutter contre du dégazage en mer.
19:46 Ce qu'on ne pouvait pas faire avant, puisqu'il n'y avait pas de constellation d'observation de la Terre.
19:49 Et on peut même l'anticiper, le dégazage aussi.
19:52 On détecte les comportements anormaux, lorsqu'un bateau est un tout sur une zone internationale,
19:57 on se dit qu'il va se passer quelque chose qui est étonnant,
19:59 on peut détecter les mouvements que va faire le bateau, et on se dit qu'il est en train de dégazer.
20:03 Quand vous détectez les mouvements, ça veut dire quoi ?
20:05 À la base de votre historique de données, vous avez la capacité de dire
20:08 "Là, ce schéma là correspond à un schéma existant ?"
20:11 Exactement. Donc c'est des algos, c'est de l'IA, c'est des analystes
20:14 qui vont analyser tous ces comportements.
20:16 C'est là qu'on voit à quel point cette tech-là est indissociable
20:20 de la technologie de surveillance maritime et spatiale.
20:22 C'est la date, comme vous le dites, parce que l'intérêt, si on a une plateforme digitale,
20:26 en fait on va faire la fusion de beaucoup d'informations.
20:28 Donc une information est trouble, mais quand on peut mettre plusieurs informations à la fois,
20:32 en temps réel, il est clair que c'est un problème et qu'il faudra agir.
20:37 Donc envoyer des avions et des bateaux, puisqu'on en a un nombre fini,
20:41 donc si on commence à les envoyer partout, l'efficacité est nulle.
20:44 Et c'est en fait un démultiplicateur d'efficacité, grâce à la data,
20:48 la fusion de données et des coopérations entre des moyens satellitaires.
20:52 Je donne peut-être un autre exemple que j'aime bien.
20:56 Est-ce que vous mangez des huîtres de temps en temps ?
20:58 Oui, oui.
20:59 L'exemple des huîtres, et c'est du local au global.
21:03 Donc ce qui se passe, vous avez vu l'année passée,
21:05 un certain nombre de gens n'ont pas pu manger d'huîtres,
21:07 parce qu'il y a eu des pollutions qui venaient d'assez loin.
21:10 On l'a vu pour les fêtes, d'ailleurs.
21:11 On n'a pas détecté.
21:12 Ça a duré très mal.
21:13 Voilà, et ce n'était pas possible.
21:14 Donc aujourd'hui, avec du spatial, on est capable de détecter,
21:18 au niveau des sédiments, au niveau de la chlorophylle, des pollutions qui arrivent.
21:22 Et on peut prévenir les austériculteurs, et enlever et protéger les huîtres.
21:28 Donc c'est vraiment des problèmes locaux, mais qui viennent de beaucoup plus loin.
21:31 C'est vraiment le global qui a des causes dans le local.
21:34 C'est un exemple un petit peu rigolo, mais qui touche tout le monde.
21:36 Et ça, c'est un marché que vous pourriez cibler ?
21:38 Ce genre de marché, peut-être plutôt de l'agriculture ?
21:42 C'est une bonne question.
21:44 Je ne pense pas que la radiofréquence soit la plus adaptée pour ce genre de marché.
21:47 Il y a beaucoup d'autres marchés auxquels on a pensé, mais celui-là, non.
21:50 Vous non plus ?
21:51 Alors nous, plus.
21:53 Je donne un autre exemple.
21:55 Je ne suis pas expert, mais c'est plus de 60% des poissons qu'on a dans notre assiette.
21:59 Il faut vérifier le chiffre.
22:01 Ils viennent de la pisciculture, en mer.
22:03 Et là aussi, il y a du blooming.
22:05 Il y a des algues qui génèrent une substance.
22:08 Et si on n'agit pas très rapidement, on tue énormément les poissons.
22:11 Et il devient impropre à la consommation.
22:13 Et là, de nouveau, avec de l'hyperspectrale, des caméras, on le détecte.
22:17 Et donc, les industriels peuvent mettre des substances pour neutraliser.
22:20 Je ne suis pas expert, mais des pH trop haut.
22:22 On ne vous a pas encore approché, en tout cas ce secteur d'activité, vous n'en parlez pas.
22:26 À notre Ocean Space Forum, ils étaient présents.
22:30 Les industriels étaient là, ils écoutent.
22:32 Et on est en train de réfléchir à des solutions.
22:34 Donc on va des problématiques de défense, de pollution, la biodiversité.
22:40 Et puis on arrive très vite à l'économique.
22:43 Parce que l'eau, globalement, c'est tout le cycle de l'eau.
22:46 On travaille là-dessus.
22:47 Les mers, il y a l'eau salée et l'eau pas salée.
22:49 On dit l'eau, c'est bien pour la biodiversité.
22:51 Mais quand on n'a plus d'eau, l'économie s'arrête.
22:54 S'il y a trop d'eau, les inondations, etc., l'économie s'arrête.
22:57 S'il n'y a plus d'eau, si les nappes phréatiques sont épuisées, l'activité économique s'arrête.
23:02 Donc c'est quelque chose qui concerne tout le monde.
23:04 Est-ce qu'il faut être une entreprise française pour travailler sur la surveillance maritime française ?
23:10 C'est mieux, puisqu'on a évoqué le terme de souveraineté.
23:14 Et qu'à nouveau, la France a la plus grosse zone maritime au monde.
23:20 Donc je trouverais déplorable que ce ne soit pas une entreprise française qui s'occupe de ça.
23:23 Est-ce que légalement, il y a quelque chose qui l'oblige, qui vous favorise, en termes de protection des données ?
23:29 Je n'en sais rien.
23:30 Par exemple, aux États-Unis, c'est souvent cette question-là.
23:33 D'ailleurs, les technologies qui ne passent pas aux États-Unis se voient parfois attraper quelques données au passage.
23:38 On connaît ce sujet dans le lancement spatial.
23:40 Est-ce que c'est le cas en France ?
23:42 Il y a des lois similaires en France.
23:44 Mais finalement, le problème ne s'est pas posé, puisque l'État français a fait appel à une entreprise française.
23:50 Puisqu'on était disponible, on répondait aux besoins.
23:54 Après, on travaille pour beaucoup d'autres pays aussi.
23:57 Donc vous pouvez aller chercher le secteur de défense d'autres pays ?
24:01 Tout pays qui a des côtes qu'il souhaite surveiller, à un moment donné, a fait appel à nous.
24:07 On parle beaucoup avec eux.
24:09 Je voulais vous donner ces chiffres.
24:11 J'ai promis aux téléspectateurs que j'allais les donner.
24:13 Selon The Brain Insight, le marché mondial de la sécurité maritime devrait passer de 30 milliards USD en 2022 à 59 milliards USD d'ici 2032,
24:23 avec un taux de croissance annuel composé de 7% en 10 ans.
24:27 Qu'est-ce qui fait que ce marché est si prospère ?
24:31 On a l'impression que c'est l'eldorado caché du secteur spatial, quand on lit ces chiffres.
24:35 Je vais donner un élément.
24:37 Je pense qu'on arrive dans ce qu'on appelle le "blue ocean", c'est-à-dire qu'il n'y avait pas la revisite.
24:41 Maintenant, il y a la revisite.
24:43 Le nombre d'applications a été multiplié par 100.
24:45 On est en train de découvrir ces applications, tant au niveau gouvernemental qu'au niveau B2B et les industriels.
24:51 Je pense même qu'on sera à des cas de 7%.
24:54 Nous, on prévoit, avec cette nouvelle technologie et ces nouvelles applications, des croissances encore plus importantes.
24:59 Encore plus importantes que ces chiffres-là.
25:01 L'autre élément qui est important, c'est que la France est le seul pays européen d'Europe qui a un siège au Conseil permanent de sécurité.
25:09 Et pour la mer, la mer est tellement importante, de se dire qu'on est assis, et qu'on représente toute l'Europe,
25:14 les Anglais, la plupart de l'Union européenne, et d'être comme ça, et de parler sans rien voir,
25:19 donc de pouvoir avoir, à mon avis, des capteurs RF, du multispectral, de l'hyperspectral,
25:24 et de connaître la situation mondiale quand on est assis au Conseil permanent de l'ONU, c'est indispensable.
25:31 On peut demander à d'autres, mais quelque part, il faut tenir son rang.
25:35 Bien sûr. Et on conclura certainement là-dessus.
25:39 C'est quand on voit aussi ces chiffres-là, et vous dites que ça peut même aller plus loin,
25:42 qu'on comprend pourquoi, malgré la difficulté des entreprises spatiales à trouver du financement,
25:46 Unseed Labs a réussi une levée de fonds de 85 millions, c'est ça ?
25:49 Oui.
25:50 Il y a quelques semaines. Donc ça veut dire que les investisseurs sont là ?
25:53 Les investisseurs sont là. Unseed Labs est rentable.
25:56 C'était un facteur différentiant, et quelque part, on avait fait nos preuves.
25:59 Les premiers satellites ont été lancés en 2019.
26:02 On a eu des clients très très vite, et on en a chaque semaine des nouveaux.
26:07 Ce qu'on a réussi à expliquer, c'est qu'il faut se déployer extrêmement vite.
26:12 Il nous faut une plus forte constellation, une plus forte revisite,
26:15 il faut des satellites plus puissants à terme.
26:17 L'agilité, ce n'est pas la tout numéro un du spatial.
26:21 Il faut développer, il faut fabriquer, il faut tester.
26:24 Tout en étant agile.
26:26 Il ne peut pas rester une start-up sous méthode agile en lançant des satellites régulièrement.
26:31 On en a lancé 13 à date, et 4 en plus cette année.
26:34 Je vous remercie, Cécilia. Il y a deux ans, j'étais là.
26:37 J'avais encore 2 millions en caisse.
26:40 Des powerpoints et des bonnes idées.
26:42 Là, on a plus de 30 millions en caisse.
26:45 On a un satellite qui vole, deux en construction.
26:47 On est sur une levée de fonds de l'ordre de 100 millions d'euros.
26:50 On essaye de suivre la superbe trajectoire d'Unseed Labs.
26:55 Je pense que BeSmart et vous voir, ça porte bonheur.
26:59 On y travaille. J'espère que dans deux ans, on viendra encore vous voir.
27:02 Dans le nouveau format, peut-être.
27:04 Et vous donner encore des chiffres qui sont totalement en accord
27:09 avec les progressions de business dont vous avez parlé.
27:12 Merci beaucoup à vous.
27:13 Merci Olivier Pieps, cofondateur et président de la start-up Prométhée
27:17 d'avoir pris le temps de venir en plateau en face de vous.
27:19 Damien Pigasse, directeur des revenus chez Unseed Labs.
27:22 Merci à vous.
27:23 Merci à tous les deux d'avoir pris le temps d'avoir cette discussion passionnante
27:26 sur la surveillance maritime.
27:28 C'est la fin de cette émission.
27:30 Et vous l'avez dit Olivier, c'est aussi la fin de ce format Smart Space
27:34 que vous connaissez depuis déjà plusieurs années.
27:37 Alors on vous le promet, on va essayer de revenir vers vous
27:39 avec un nouveau format dans les prochaines semaines
27:42 parce que BeSmart ne lâchera pas le sujet du spatial.
27:45 Merci à tous de nous avoir suivis.
27:48 Merci à Lily Zalkin, productrice de cette émission,
27:51 à Aurélie Planex, à Pierre-Frédéric Denrache et à Valérie
27:55 d'avoir pris le temps de donner la parole au sujet du spatial.
28:00 A très bientôt sur Smart Space, sur BeSmart. Au revoir.
28:05 [Musique]

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