Le Grand Jury du 31 mars 2024

  • il y a 6 mois
Regardez Le Grand Jury du 31 mars 2024 avec Olivier Bost.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL et à regarder sur Paris 1ère.
00:22 Bonjour Sacha Houllier. Bonjour. Vous êtes député Renaissance de la Vienne et président de la Commission des lois.
00:29 Vous êtes un partisan du président de la République de la toute première heure, cofondateur des Jeunes avec Macron.
00:35 Mais le second quinquennat semble bien plus compliqué pour vous.
00:39 Vous venez de la gauche et vous avez voté l'an dernier contre la loi immigration.
00:44 Et au moment où le gouvernement cherche des pistes d'économie et veut trouver de l'argent,
00:50 vous n'êtes pas d'accord ou forcément d'accord avec toutes ces pistes.
00:54 Bienvenue dans ce Grand Jury, Sacha Houllier.
00:57 A mes côtés ce dimanche pour vous interroger, Loris Boischot du Fidiaro et Pauline Buisson de la rédaction d'M6.
01:04 Avant d'entrer dans le vif du sujet, une toute première question d'abord sur les intempéries dans la Vienne.
01:11 Quelle est votre réaction ?
01:13 D'abord moi je voudrais dire ma solidarité et mon soutien aux victimes des inondations
01:17 dans le pays du Mont Maurionné qui est le sud de la Vienne ou de l'Arache-Pesée qui est le nord de la Vienne.
01:23 On a appelé avec le préfet les différentes personnes qui sont concernées, les élus qui sont évidemment impactés
01:28 et on s'assurera que toutes les indemnisations sont allouées aux personnes qui les méritent face aux intempéries qu'ils rencontrent.
01:35 Voilà donc le message pour votre circonscription et vos électeurs.
01:40 Je le disais au début de cette émission, le gouvernement recherche des économies pour combler un déficit qui a dérapé.
01:46 Une première question de Loris Boischot.
01:48 Oui Sacha Houllier, le gouvernement veut durcir les règles de l'assurance chômage.
01:52 Est-ce que vous êtes d'accord avec la piste qui a été avancée cette semaine,
01:55 celle de réduire la durée d'indemnisation du chômage en la faisant passer par exemple de 18 à 12 mois ?
02:02 D'abord il faut voir la volonté que nous avons sur le chômage.
02:04 Quand on est arrivé en 2017, le chômage il avoisinait les 10% pour la population générale, les 23% pour les jeunes.
02:11 Et donc on a mis toute une série de mesures en place avec un objectif, c'est de permettre aux gens de trouver un travail
02:16 parce qu'on pense que c'est en ayant un travail que les gens vont sortir de la précarité,
02:21 qu'ils vont mieux s'intégrer.
02:23 Et pour cela nous avons commencé par des ordonnances,
02:25 nous avons entrepris ensuite l'extension des garanties jeunes qui ont été étendues ensuite à l'ensemble de la population.
02:32 C'est l'idée des bénéficiaires du RSA qui bénéficient des 15 heures d'activité.
02:36 Et je vous donnerai quelques chiffres qui donnent une idée des résultats que cela apporte.
02:40 Et puis nous avons entrepris des réformes sur l'assurance chômage.
02:43 Et sur le durcissement qui est évoqué, certains sont mal à l'aise avec ce principe.
02:46 Qu'est-ce que vous en pensez vous ?
02:47 Pourquoi le durcissement qui est proposé aujourd'hui est différent que celui que nous avons fait jusqu'à présent ?
02:52 Ce que nous avions fait avec Muriel Pénicaud, avec Elisabeth Borne, avec Olivier Dussopt,
02:56 c'est une revue de l'indemnité journalière, c'est une revue des règles de 2008.
03:01 En 2008 on a eu une crise financière importante qui a nécessité qu'on assouplisse les règles de l'assurance chômage.
03:07 Quand on a permis de réduire le chômage de 10% à 7% tel qu'il est aujourd'hui,
03:12 nous avons revu la durée d'indemnisation. Il faut avoir cotisé 6 mois sur les 24 derniers mois.
03:18 Et puis on a mis en place ce qu'on appelle la contracyclicité.
03:21 Et derrière ce gros mot c'est de dire que chaque fois que le chômage baissera, alors on pourra durcir les règles.
03:26 Est-ce qu'aujourd'hui le chômage baisse ? Non. Il stagne, voire il augmente un tout petit peu.
03:30 Donc est-ce qu'il est nécessaire à partir de ce moment-là de réduire la durée d'indemnisation pour avoir un retour vers l'emploi ?
03:37 Non. Précisément parce que pour le coup ça n'a pas les effets escomptés.
03:41 Si nous réduisons la durée d'indemnisation, à quelle fin le faisons-nous ? Une mesure d'économie.
03:47 Est-ce que je pense qu'il faut faire une mesure d'économie sur les chômeurs aujourd'hui ? Je ne le pense pas.
03:51 Je pense en revanche que les mesures structurelles que nous avons mises en place, et je reviens sur les bénéficiaires du RSA,
03:56 elles produisent leurs effets. Je vous donne un exemple.
03:59 Quand nous avons mis en place la dernière mesure sur les bénéficiaires du RSA,
04:03 on a dit on va pousser les bénéficiaires du RSA à avoir 15 heures d'activité.
04:08 Alors ce sont des stages, ce sont des formations, ce sont des rendez-vous avec l'assistante sociale.
04:11 On l'expérimente aujourd'hui dans le département comme le département du Nord.
04:15 Il y avait 105 000 bénéficiaires du RSA avant l'entrée en vigueur de la réforme.
04:20 Il y en a 90 000 aujourd'hui. Ce sont les chiffres de France Travail qui m'ont été communiqués par son directeur.
04:25 Ça veut dire que 15 000 bénéficiaires du RSA sont sortis du RSA pour retrouver un travail.
04:30 Ce sont 650 euros par mois qui ne leur sont plus versés puisqu'ils ont un travail.
04:34 Et ça veut dire que pour tous ces bénéficiaires, nous avons fait 115 millions d'euros d'économie.
04:38 L'économie, elle est possible lorsqu'on le remet aux gens au travail en les accompagnant.
04:43 Et je pense que c'est cette philosophie qui nous a guidés sur les précédentes réformes de l'assurance chômage.
04:47 Et c'est cette philosophie que nous devons conserver pour les réformes que nous conduisons à l'avenir.
04:51 Donc Gabriel Attal estime que baisser les indemnités du chômage ou réduire la durée des indemnités du chômage,
04:59 ça pousse à retrouver un travail. Vous êtes en total désaccord avec ça ?
05:02 Je ne suis pas en total désaccord. Ce que je vous dis, c'est que ça a produit ses effets sur les deux premières réformes de l'assurance chômage que nous avons faites.
05:08 Dans un contexte où le chômage était en baisse.
05:10 Que par ailleurs, pour la dernière réforme, c'est la question de la durée de l'indemnisation,
05:15 la question "combien de temps faut-il avoir cotisé pour avoir droit au chômage ?"
05:19 Sur combien de temps on est indemnisé ? Donc on cotise 6 mois sur 24 mois pour ouvrir des droits.
05:24 Et on a un maximum de 18 mois d'indemnisation.
05:27 Je vous donnerai un exemple aussi de quelqu'un qui a fait ça.
05:30 Tout ça, on vient de le mettre en place.
05:32 Est-ce qu'il faut une nouvelle réforme sur ce sujet alors même qu'on constate que le chômage ne baisse plus ?
05:37 Moi je dis que c'est plutôt une mesure d'économie qu'une mesure de retour à l'emploi.
05:41 Vous dites qu'on cherche à faire des économies sur le dos des chômeurs ? C'est ça vous dites ?
05:45 Ce que je dis, c'est que si c'est la motivation qui est faite,
05:48 et à partir du moment où je constate que ce n'est pas le retour à l'emploi qui est la motivation,
05:51 je pense que ce sont des économies qui sont recherchées,
05:53 je dis que ce n'est pas la bonne voie. Et j'aurai d'autres mesures à vous proposer sur l'économie.
05:58 Je vous donne un exemple pour matérialiser tout ça.
06:00 Jeudi matin, on était avec le directeur de France Travail dans un quartier populaire de Poitiers, du Couronneuil.
06:06 Et on a cette dame qui nous dit, moi j'ai travaillé 30 ans à l'usine,
06:08 elle était à la chaîne de production, elle produisait des piles chez Saft,
06:13 et elle dit "moi je ne peux plus rester debout, j'ai trop mal au dos,
06:15 donc je suis en invalidité professionnelle sur le poste qui est concerné".
06:19 Elle dit "ça fait 18 mois que je suis au chômage, septembre 2022,
06:23 j'ai fait tout ce qu'on m'a demandé, j'ai fait des stages, de la formation professionnelle,
06:26 je suis prêt à accepter n'importe quoi pourvu qu'on me prenne.
06:29 J'ai 56 ans, donnez-moi un travail".
06:32 Cette dame, est-ce qu'on pense qu'au bout de 18 mois, c'est en lui retirant ses indemnités,
06:37 qu'on va lui trouver un travail ? Non.
06:38 C'est en trouvant un employeur qui lui propose, pour la fin de sa carrière,
06:42 pour les 6 ans qui lui restent, un travail, et elle est volontaire.
06:46 Donc attention aussi à ce que nous faisons.
06:48 Moi je partage la philosophie qui est de dire qu'il faut que tous les gens retrouvent un emploi,
06:53 il faut qu'on les accompagne vers le retour à l'emploi,
06:55 il faut que le travail soit structurant dans la vie, pour des questions de bien-être,
06:58 pour des questions de revenus, tout ça c'est la philosophie que nous partageons depuis 2017,
07:02 et j'encourage le gouvernement à persister dans cette voie.
07:05 - Et à retirer son projet de loi ? - Pas retirer, mais de toute façon.
07:09 Ce n'est pas un projet de loi, c'est une négociation avec les partenaires sociaux,
07:11 donc j'invite les partenaires sociaux à se saisir des arguments que font valoir
07:14 Sacha Houlié, mais de nombreux de mes collègues, Astrid Bouvet-Pasnozian,
07:17 qui est experte si il en est sur les questions du travail,
07:20 Marc Ferracci qui pense le même genre de choses,
07:23 le président de la commission des affaires économiques,
07:25 M. Travert, ancien ministre, et bien d'autres de mes collègues.
07:29 - Mais donc ça ne passe pas par le Parlement ?
07:33 - Nous sommes très nombreux à avoir autorisé le gouvernement
07:36 à suivre dans un projet de loi, dans les derniers projets de loi de financement de la sécurité sociale,
07:41 la règle de la contra-cyclicité que je vous ai décrite.
07:43 Quand le chômage baisse, on peut durcir, quand il ne baisse pas, la logique est qu'on ne le fasse pas.
07:48 - Mais pour revoir ces règles, il y aura une loi ou pas ?
07:51 - Non, c'est tout. - Vous demandez quoi ?
07:54 - Sur les dernières réformes, il y a eu des lois.
07:56 - Le gouvernement a raison de faire des économies dans la situation dans laquelle nous nous trouvons.
07:59 Le gouvernement a fait des économies avec les annulations de crédits.
08:02 Le gouvernement aujourd'hui se tourne vers les comptes sociaux,
08:05 précisément parce qu'il n'y a pas besoin de loi, vous connaissez la situation à l'Assemblée.
08:09 Le gouvernement craint aussi l'irresponsabilité d'une certaine partie de l'opposition,
08:13 qui appelle sans cesse des nouvelles économies, mais qui brandit la menace d'une motion de censure, lorsqu'il en propose.
08:19 - On va revenir sur ces aspects budgétaires. - C'est notamment le cas du groupe de Républicain
08:22 qui a proposé 127 milliards d'euros de dépenses.
08:25 - On va revenir sur ces aspects budgétaires et politiques, mais auparavant,
08:28 qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent "il y a 340 000 postes aujourd'hui non pourvus,
08:33 donc des chômeurs qui pourraient trouver du travail".
08:36 - La même chose que mes collègues au Parlement, et qui ne sont pas tous classés à l'aile gauche,
08:40 qui disent qu'il y a un souci d'attractivité des métiers.
08:42 D'ailleurs, ce souci d'attractivité des métiers, il est même reconnu par les branches professionnelles.
08:47 Quand vous avez, il y a un an, l'UMI, qui représente la branche de l'hôtellerie, des cafés et des restaurants,
08:53 qui dit qu'ils vont augmenter de 6% les salaires dans la branche,
08:57 c'est bien parce qu'ils font constat que les métiers de l'hôtellerie, des cafés et des restaurations n'étaient pas attractifs.
09:02 Et donc, ils constatent que le problème, c'est de dire, un, on a un problème de salaire,
09:07 parce que les salaires ont, et c'est ce que dit le Premier ministre aussi sur la désméagardisation de l'économie,
09:12 on veut que les salaires augmentent pour que les salariés soient mieux payés, pour que les métiers soient attractifs,
09:16 et autour du salaire, on a aussi un problème de logement,
09:20 il n'échappe à personne qu'il est devenu beaucoup plus cher de se loger dans notre pays,
09:23 et qu'il y a des problèmes de transport.
09:25 Et là-dessus, on ne peut que saluer l'initiative sur la semaine des 4 jours,
09:28 parce que la semaine des 4 jours, travailler 35 heures, donc on travaille un peu plus dans une journée,
09:34 mais pour moins se déplacer pendant 5 jours,
09:37 parce que ça fait des économies de transport, des économies de temps,
09:39 et donc ça, les salariés l'attendent aussi, parce que ça permet de rendre attractifs certains métiers qui ne l'étaient plus.
09:44 Est-ce que vous n'avez pas une difficulté avec le discours politique, aujourd'hui, de la majorité ?
09:49 J'évoquais tout à l'heure Gabriel Attal, mais par exemple,
09:51 votre collègue Renaissance à l'Assemblée, Mathieu Lefebvre, dit "Nous assumons de préférer l'incitation au travail, au droit à la paresse."
09:59 D'abord, je ne pense pas qu'en France, il y ait un droit à la paresse, et tout le travail...
10:04 Mais la vérité derrière, c'est que quand il y a 18 mois, par exemple, de payés de chômage,
10:08 c'est qu'il y a des gens qui restent au chômage plutôt que de travailler.
10:10 Tout le travail que nous avons fait pendant 7 ans, jusqu'à présent,
10:14 c'est d'inciter au retour à l'emploi, avec des mesures qui sont ambitieuses sur le retour à l'emploi,
10:19 y compris en prenant nos responsabilités sur la diminution des anonymités,
10:22 en tirant les conséquences du fait que le marché du travail de 2024 n'est pas celui de 2008,
10:26 qui avait nécessité les règles assouplies à l'époque de la crise des subprimes,
10:30 en travaillant sur les bénéficiaires du RSA...
10:32 - Vous ne voyez pas un discours qui est en train de, je dirais, de dériver, ou en tout cas de changer...
10:37 - Attention au discours et aux mesures que nous mettons en place.
10:40 L'exemple type, c'est celui sur les bénéficiaires du RSA.
10:43 On a annoncé qu'on allait remettre au travail tous les bénéficiaires du RSA.
10:47 Oui, c'est vrai, sauf que que faisons-nous pour cela ?
10:50 Ce n'est pas les mettre au travail forcés, ce n'est pas leur dire "nous allons vous retirer votre RSA si vous ne travaillez pas",
10:56 c'est de dire "vous êtes très éloigné de l'emploi, vous êtes un public qui...
11:00 et finalement on n'a pas travaillé pendant parfois deux ans, et donc ce que nous avons besoin de faire,
11:04 c'est ce que nous avons fait sur des jeunes, pour les garanties jeunes, pour les contrats d'engagement jeunes,
11:07 où on a pris par la main toute une série de personnes dont les employeurs ne voulaient plus,
11:12 parce qu'ils étaient très éloignés, avec des effets qui sont directs.
11:16 L'exemple du département du Nord, que je vous ai cité, avec 15 000 bénéficiaires du RSA,
11:20 si vous étendez cet exemple du retour à l'emploi de 15 000 bénéficiaires du RSA dans chaque département,
11:26 je vous garantis que vous avez des économies qui sont structurellement très importantes,
11:30 parce qu'au fond c'est 10 milliards d'euros de recettes potentielles,
11:37 puisque ce sont des dépenses qui sont évitées, et donc le gouvernement a là,
11:40 en généralisant plus vite qu'il ne l'avait prévu l'expérimentation sur les bénéficiaires du RSA,
11:46 l'opportunité de faire des économies qui sont structurelles, qui sont en dur,
11:49 et ça c'est important parce qu'elles vont rester.
11:52 Donc le plein emploi, c'est l'objectif qui a toujours guidé l'action de la majorité, depuis le départ.
12:00 C'est l'objectif avec lequel nous sommes d'accord,
12:02 et il est normal que le Parlement, lorsque le gouvernement fait une proposition,
12:06 en discute les modalités. Je pense que c'est notre rôle.
12:08 Tout le monde voit le Parlement comme celui qui vote la loi, qui dit oui, qui dit non.
12:13 On a souvent reproché à la majorité de dire toujours oui.
12:16 Eh bien le Parlement contrôle aussi l'action du gouvernement,
12:19 et il dit on peut peut-être faire différemment pour les économies que vous proposez,
12:23 et le Parlement évalue les politiques publiques,
12:25 et quand on tire les conséquences du fait qu'il y a eu deux réformes de l'assurance chômage,
12:29 que la dernière vient juste d'entrer en vigueur,
12:31 et qu'on craint que la motivation soit celle d'économie et non pas de retour à l'emploi,
12:36 on dit attention, on a peut-être d'autres pistes à vous proposer.
12:38 Pourtant dans les sondages, les Français sont favorables à un tour de vis sur les chômeurs.
12:42 Vous vous dites qu'on met trop de pression sur les demandes d'emploi ?
12:44 Les Français sont toujours favorables à ce qu'on réduise les anémités au chômage,
12:48 jusqu'à ce qu'on se retrouve soi-même au chômage.
12:50 Et on se dit effectivement les règles sont un peu dures.
12:52 Il y a beaucoup de collègues, députés, de la majorité comme de l'opposition,
12:56 qui ont fait l'expérience du chômage après leur mandat en 2022,
13:00 lorsqu'ils ont été battus, lorsqu'ils ont choisi de ne pas repartir,
13:03 et je peux vous garantir qu'ils savent l'exigence qui est celle des équipes de France Travail,
13:07 pour qu'ils retrouvent rapidement un travail, avec une dégressivité des allocations,
13:11 puisque leur niveau de revenu est conservé par la dégressivité que nous avons mis en place également.
13:16 Donc attention aussi à dire "je le veux pour les autres",
13:19 et puis au final, je m'aperçois un peu tard, lorsque c'est mon cas,
13:22 que les règles sont sévères. Parce que les règles sont sévères.
13:25 Vous disiez c'est entre le gouvernement et les syndicats que cette question sur le chômage va se jouer.
13:30 Cela dit, le gouvernement veut reprendre la main sur le chômage, en finir avec le paritarisme,
13:35 c'est-à-dire la gestion par le patronat et par les syndicats des caisses chômage.
13:40 Pour vous, cette idée-là, vous en pensez quoi ?
13:42 Là encore, c'est un débat qui anime le gouvernement.
13:45 J'ai cru comprendre que c'est une proposition du ministre de l'économie,
13:49 que ne partage pas, je crois, la ministre du Travail,
13:51 et pour le coup, ce qu'a montré le paritarisme,
13:54 y compris parce que le gouvernement l'a challengé de façon assez régulière,
13:58 en disant "vous devez vous entendre pour faire des économies,
14:01 nous devons travailler à faire avancer certaines choses",
14:04 notamment dans le cadre de la réforme des retraites,
14:07 et bien le paritarisme a fonctionné, parce que le paritarisme a trouvé des accords.
14:12 Le dernier accord que je vous présentais sur l'assurance chômage,
14:16 celui qui est entré en vigueur au 1er janvier,
14:18 c'est un accord qui aussi a été modifié par le paritarisme.
14:20 Donc le paritarisme dans ce pays fonctionne.
14:23 Ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec tout ce que dit et le MEDEF et la CGT,
14:27 mais je crois que nous avions été élus en 2017
14:31 pour favoriser le dialogue social avec les corps intermédiaires,
14:34 que nous avions estimé que beaucoup de bonnes idées figuraient dans la société civile,
14:38 et il serait bien d'en tirer toutes les conséquences en leur faisant confiance à cet égard.
14:42 On l'évoquait Bruno Le Maire, le ministre de l'économie,
14:44 d'une manière plus générale, est-ce que vous avez été gêné
14:46 sur la façon dont il a annoncé les économies,
14:49 comment il lance aujourd'hui un certain nombre de pistes d'économie,
14:53 est-ce que c'est une bonne façon de faire ?
14:55 Que le ministre de l'économie ait des idées, ça ne me dérange pas,
14:58 mais que le Parlement en ait d'autres aussi, le gouvernement devrait l'entendre.
15:03 Je rappelle qu'en juillet 2022, nous avions proposé avec quelques parlementaires
15:07 de créer une taxe sur les super-profits en tirant les conséquences
15:10 du fait que des entreprises avaient des ressources exceptionnelles,
15:13 qui n'étaient pas motivées par leur activité propre,
15:16 mais par la situation qui était une situation dans laquelle
15:19 les matières premières avaient augmenté, le carburant avait augmenté,
15:22 et bref, toute une série de leurs revenus étaient tout à fait exceptionnels à cet égard.
15:26 Nous n'avions pas réussi en juillet 2022 à créer cette taxe sur les super-profits.
15:30 Nous y sommes parvenus dans la loi de finances de 2023.
15:33 Est-ce que cette taxe sur les super-profits a rapporté suffisamment ?
15:36 Non, elle a rapporté 300 millions d'euros, là où nous estimions
15:40 qu'elle pouvait rapporter 3 milliards d'euros.
15:42 Nous avons donc dit au ministre de l'économie que nous étions tout à fait capables
15:47 de travailler à revoir l'acier de cette taxe pour qu'elle rapporte le montant que nous voulions.
15:51 Et donc, que ce soit sur cette taxe sur les super-profits,
15:54 qui porte un nom barbare de crime, contribution sur les rentes inframarginales,
15:59 que ce soit sur la question de la taxation du capital,
16:02 et avec le président du groupe Modem, Jean-Paul Matéi,
16:05 nous avions posé la question des super-dividendes.
16:08 Je rappelle quand même que la crise que nous vivons aujourd'hui,
16:11 et c'est le Premier ministre ou le ministre de l'économie qui le disent,
16:14 c'est une crise des recettes.
16:16 Ça veut dire que les dépenses ont augmenté, il faut qu'on le regarde,
16:20 mais les recettes ont baissé.
16:22 Les recettes de l'État ont été moins importantes que celles que nous estimions.
16:26 Et donc, on peut se poser la question du pourquoi.
16:28 Les dépenses ont aussi beaucoup augmenté.
16:30 Ça, je vous le conseille bien volontiers.
16:32 Nous avons des propositions, je vous en ferai part tout à l'heure.
16:34 Mais sur la question des recettes,
16:36 on constate qu'il y a eu beaucoup de provisions sur l'impôt sur les sociétés.
16:40 Pourquoi ?
16:41 On constate que les taxes que nous avons créées,
16:44 elles n'ont pas rapporté autant que nous l'estimions.
16:46 Pourquoi ? Notamment sur la question de l'assiette.
16:48 – Donc vous êtes prêt à revenir sur le principe "pas d'augmentation d'impôt",
16:51 c'est un principe de Bruno Le Maire répété sans cesse.
16:53 Vous dites "il est temps de revoir ce principe".
16:56 – Il y a un principe très clair,
16:58 qui est celui de "pas d'augmentation de l'impôt sur le revenu des Français".
17:00 Très clair.
17:01 Pas d'augmentation du taux de l'impôt sur les sociétés.
17:04 Très clair.
17:04 En revanche, il y a aujourd'hui un contexte économique
17:08 qui montre que d'abord il faut faire un effort pour tous,
17:11 et s'il faut faire un effort pour tous, il faut que cet effort soit juste.
17:15 Et si l'effort est juste, alors il doit concerner aussi
17:17 ceux qui font les plus grandes marges, ceux qui font les plus grands profits.
17:21 – T'as dit un effort pour tous, mais pas pour tous les Français ?
17:25 – Non, ce que je veux vous dire,
17:26 c'est que l'effort il va porter pour tous les Français.
17:28 C'est ce que dit le gouvernement.
17:30 – Mais à travers quoi ?
17:31 – A travers des économies budgétaires qui sont l'annulation des 10 milliards d'euros
17:36 de budgétaires que nous avons vécu au début de l'année,
17:39 à travers les propositions qui sont faites sur la question des comptes sociaux
17:44 et que nous pouvons discuter,
17:46 mais discuter avec le Parlement et les partenaires sociaux,
17:49 et puis à travers aussi une contribution,
17:52 je l'ai dit sur les super profits, sur le capital,
17:55 qui est celle de ceux qui aujourd'hui ont fait le plus de bénéfices,
17:59 et dont je vous ai dit que les recettes,
18:02 donc les impôts qu'ils devaient payer,
18:03 n'ont pas été à la hauteur de ce que nous attendions.
18:05 – Gabriel Attal dit qu'il n'a pas de dogme, qu'il attend des propositions,
18:08 vous vous dites "on en a, écoutez-nous, ça manque de concertation",
18:10 c'est ça que vous êtes en train de dire ?
18:11 – Taxe sur les super profits, contribution du capital,
18:14 prolongement de ce que nous avons fait au budget
18:16 avec les députés Jérôme Gedj et Marc Ferracci,
18:18 sur les exonérations de cotisations sur les plus hauts salaires.
18:21 Alors exonération de cotisations sur les plus hauts salaires,
18:23 c'est les salaires compris entre 2,5 et 3,5 SMIC,
18:26 pour être moins barbares et qu'on nous comprenne,
18:29 pour les salaires qui sont compris entre 3 500 euros et 5 000 euros,
18:32 on sait que les baisses de cotisations qu'on a fait pour ces salaires,
18:35 elles n'ont pas créé d'emplois,
18:37 et elles n'ont que très marginalement contribué
18:39 à la compétitivité des entreprises.
18:41 On a déjà récupéré, grâce à des amendements
18:43 qu'on a présentés avec Marc Ferracci et Jérôme Gedj,
18:45 600 millions d'euros sur le budget de l'année 2024,
18:48 peut-être qu'il y a là encore des sources d'économie à faire.
18:51 Vous voyez que des propositions, nous en avons,
18:53 tout comme la généralisation pour les bénéficiaires du RSA,
18:55 dont je vous ai dit que, en prenant le seul exemple
18:58 du département du Nord qui l'a expérimenté,
19:00 et en le décalquant à la France entière,
19:02 c'est un réservoir de 10 milliards d'euros d'économie
19:04 que nous avons devant nous.
19:05 Vous voyez que là encore, sur une réforme structurelle,
19:08 on peut avancer en remettant des gens au travail,
19:11 et en faisant une économie.
19:13 Est-ce que ce n'est pas illusoire l'idée des super profits,
19:16 ou d'une manière plus générale de taxer les super riches ?
19:19 Sur les super profits, vous étiez parti sur une taxation
19:23 qui devait rapporter 12 milliards.
19:24 Finalement, elle rapporte à peine 600 millions d'euros.
19:27 300.
19:28 300 même, vous dites.
19:29 Alors 300 millions d'euros au lieu de 12 milliards,
19:31 ce qui était l'objectif initial de ce type de taxes
19:34 sur les super profits.
19:35 Est-ce que finalement, ce n'est pas plus symbolique
19:37 qu'autre chose ?
19:37 C'est-à-dire que d'un point de vue financier,
19:39 ça ne changera pas les grands équilibres ?
19:41 Alors premièrement, les symboles comptent.
19:42 Moi, je pense que quand vous demandez des efforts à tous,
19:45 il faut aussi que ceux qui sont dans la meilleure situation,
19:47 y compris lorsque cette situation est meilleure
19:50 qu'elle n'était auparavant,
19:52 c'est-à-dire qu'elle est amplifiée dans son côté très bon
19:56 pour ceux qui vivaient déjà bien.
19:57 Donc un symbole.
19:58 Et après, sur le plan financier.
20:00 Sur le plan financier.
20:01 Pourquoi ça n'a pas fonctionné ?
20:02 D'abord parce que l'assiette a été restreinte.
20:04 C'est-à-dire que les sociétés qui s'en concernaient
20:06 ont été limitées.
20:07 Ensuite, parce que dans les taux, ça a été restreint.
20:09 Et puis enfin, parce que je vous ai dit
20:11 qu'il y avait des provisions qui avaient été faites,
20:13 ce qui permet à certaines sociétés d'échapper
20:15 à ces impositions.
20:16 Et là encore, nous pouvons faire quelques efforts.
20:18 Je ne néglige pas le fait,
20:20 et ça c'est absolument certain,
20:22 et c'est un des points que défend notre candidate
20:24 à l'élection européenne Valérie Ayé,
20:26 que les efforts, pour qu'ils soient vraiment très productifs
20:30 en termes de revenus fiscaux,
20:31 devront être portés de façon conjointe
20:34 dans toute l'Union européenne.
20:35 C'est l'idée de l'extension de la taxe
20:37 sur les transactions financières au niveau européen.
20:39 C'est l'idée que nous avons déjà défendue
20:41 et instaurée en Europe de l'impôt minimum
20:44 sur les sociétés au niveau européen.
20:46 Et tout ça, c'est ce que nous avons fait progresser
20:48 lors du dernier mandat européen.
20:50 Donc, la parfaite productivité de cette imposition
20:54 est à l'échelle européenne.
20:55 Ça n'empêche pas la France de pouvoir avancer,
20:58 de s'opposer sur ce sujet.
20:59 C'est d'ailleurs ce qui avait été fait
21:00 sur la taxe sur les GAFA.
21:01 Je rappelle que sur la taxe sur les géants du numérique,
21:03 la France avait avancé avant que l'Europe ne la mette en place.
21:07 Et donc, on peut faire la même chose
21:08 sur ce type d'imposition.
21:10 Sur toute cette question de dérapage des comptes,
21:13 l'opposition tire à boulet rouge sur le gouvernement
21:15 et elle dénonce un défaut d'information.
21:18 Vous qui êtes député du camp présidentiel,
21:20 est-ce que vous estimez que vous avez été suffisamment informé
21:24 et que d'une manière générale,
21:26 le débat sur le budget est satisfaisant ?
21:28 Alors, la meilleure façon d'être informé,
21:30 c'est de laisser le gouvernement présenter, défendre
21:34 et faire voter son projet de loi de finances.
21:38 En commission des lois, toutes les missions budgétaires,
21:42 qui concernent la police, la gendarmerie, l'immigration,
21:46 la justice, les collectivités territoriales,
21:48 les Outre-mer, toutes elles ont été examinées,
21:50 votées, adoptées.
21:52 Est-ce que c'est donc insurmontable ?
21:54 Non. Pourquoi ? Parce qu'en commission,
21:56 les oppositions ne font pas la course à l'échalote
21:58 à rajouter des dépenses nouvelles sans arrêt.
22:01 Il y a cette forme de responsabilité.
22:03 Vous, à aucun moment, vous avez eu un doute sur le budget ?
22:05 Vous vous êtes dit que ça ne passera pas forcément ?
22:08 D'abord, les prévisions ont évolué pour tous les pays de l'Union européenne,
22:12 pas seulement pour la France.
22:13 Et quand on regarde les prévisions qui avaient été celles en Allemagne
22:16 et les réalisations qui sont celles en Allemagne aujourd'hui,
22:20 on constate que les écarts sont plus grands
22:22 que ce que nous avions, nous, comme prévision
22:25 pour la loi de finances de 2024 et pour la réalisation
22:28 que nous avons constatée à la fin du mois de février 2024.
22:30 Donc, ça, c'est un enjeu qui touche tous les pays de l'Union européenne
22:35 qui sont étés un peu bouleversés par la situation que nous avions.
22:38 - On est quand même les plus bonnes élèves.
22:39 Mais bon, je reviens sur les questions...
22:41 - Juste sur la question des oppositions.
22:43 Pourquoi elles votent en commission ?
22:45 Et pourquoi elles ne votent plus lorsqu'on arrive en hémicycle ?
22:47 Parce qu'en hémicycle, elles arrivent pour les Républicains
22:50 avec 127 milliards d'euros de dépenses nouvelles,
22:52 pour le Rassemblement national avec une schizophrénie totale.
22:55 Par exemple, si on prend les chômeurs,
22:57 ils vont raconter dans toutes leurs circonscriptions
22:58 aux petits patrons qu'il faut durcir, durcir, durcir, durcir
23:00 pour qu'il n'y ait plus un seul type qui soit au chômage
23:03 et qui profite des aides.
23:03 Et puis à l'Assemblée, ils ne votent rien, rien, rien, rien.
23:06 En faisant l'assurance cher populiste,
23:08 en disant qu'on frappe tous les pauvres,
23:10 ce qui n'est évidemment pas vrai.
23:11 Voilà le type d'opposition avec lequel on travaille aujourd'hui.
23:14 - C'est le gouvernement qui lance un certain nombre de pistes d'économie.
23:17 Je voudrais revenir sur l'une d'entre elles,
23:18 qui est celle des économies sur l'assurance maladie.
23:21 Êtes-vous d'abord favorable au franchise
23:24 pour que les médicaments ou les actes médicaux ne soient pas gratuits ?
23:27 Est-ce que vous êtes aussi pour qu'on présente la facture,
23:29 même si on ne la règle pas, par exemple à la pharmacie ?
23:32 - D'abord, tout ce qui participe à l'intelligibilité
23:35 de ce que ça coûte au modèle social est une bonne chose.
23:37 Je rappelle que nous avons fait la lumière sur les baisses d'impôts,
23:43 combien ça rapportait aux gens qui ne payaient plus,
23:44 par exemple, la taxe d'habitation.
23:45 Nous avons fait la lumière sur la ventilation des impôts,
23:48 à quoi servent vos impôts.
23:50 Et nous devons faire la lumière sur à quoi sert,
23:52 combien coûte la dépense sociale pour les gens qui en bénéficient.
23:55 Je pense que c'est très pédagogique pour montrer que la France
23:58 n'est pas le pays horrible dans lequel certains nous décrivent qu'ils vivent.
24:01 - Et augmenter régulièrement les franchises ?
24:04 - Sur les franchises médicales, d'abord, un,
24:07 notons que ça ne concerne pas les personnes qui sont en affectation de longue durée.
24:11 C'est important parce que c'est les personnes qui ont le plus besoin
24:14 de la protection sociale.
24:15 Ensuite, le coût du médicament est un des éléments qui nous permet aussi
24:20 d'avoir une régulation de la consommation de médicaments.
24:23 La France est l'un des pays qui en consomme le plus.
24:26 Et puis enfin, le coût du médicament est aussi une base de son prix,
24:29 puisque vous savez que nous cherchons à réimplanter des sociétés,
24:32 que nous cherchons à produire en France pour être souverains en termes de médicaments.
24:36 Ça, c'est extrêmement important pour nous.
24:38 Tout ça est quelque chose sur lequel nous avons travaillé
24:42 et que le gouvernement a raison d'avancer comme il le fait.
24:45 - Est-ce qu'il faut aller jusqu'à rembourser certains médicaments
24:47 en fonction des revenus ?
24:48 Bruno Le Maire, cette semaine sur RTL, a ouvert la voie avant de rétropédaler.
24:52 Est-ce que vous y êtes favorable ?
24:53 - Je pense qu'il a bien fait de rétropédaler pour une bonne raison.
24:56 Ce qui assure la solidarité nationale, c'est l'imposition.
24:59 Et c'est aussi pour ça qu'il faut être transparent sur l'imposition,
25:02 pour qu'ensuite il y ait une équité sur le reste,
25:04 notamment sur la question de la couverture médicale qui doit être universelle,
25:07 quels que soient les revenus des gens.
25:10 Quand vous avez un cancer, que vous gagnez beaucoup d'argent ou que vous en gagnez très peu,
25:13 vous devez être pris en charge par la science maladie de la même façon.
25:16 Parce que le cancer, il frappe de façon inéquitable, en tout cas injuste,
25:22 les riches comme les pauvres.
25:23 Il n'y a pas de distinction par rapport au niveau de revenu.
25:25 Donc, il ne faut pas en faire pour le rembourser.
25:26 Il y a beaucoup d'idées de Bruno Le Maire cette semaine.
25:29 La toute dernière, c'est sur l'idée de rembourser moins ou de ne plus rembourser
25:36 les premiers jours d'arrêt maladie.
25:38 Empêcher par exemple les employeurs de rembourser directement aux salariés,
25:44 ce qui n'est pas remboursé aujourd'hui par la Sécu.
25:46 Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:47 Attention, parce que dans ces cas-là, moi je suis pour le principe qu'on dise
25:51 qu'on fasse peser une partie du coût du travail sur les entreprises.
25:55 C'est ce que je vous ai dit.
25:56 C'est déjà le cas aujourd'hui.
25:57 Par contre, qu'est-ce qui se passe ?
25:58 En annulant le jour de carence ou en augmentant les jours de carence,
26:02 il y a des contrats de prévoyance.
26:03 D'ailleurs, le patron de la CPME ne s'y est pas trompé.
26:05 Je l'entendais ce matin sur d'autres antennes.
26:07 Il nous dit "mon contrat de prévoyance va augmenter s'il y a un jour de carence
26:10 supplémentaire puisque c'est moi qui assure la mutuelle de mes salariés".
26:14 Tous les salariés, la grande majorité des salariés étant couverts
26:16 et la fonction publique n'étant pas concernée par la mesure que vous décrivez,
26:20 c'est in fine l'employeur qui va compenser ce jour de carence nouveau.
26:26 Bonne idée ou pas bonne idée ?
26:27 Non mais je pense que si on veut faire ça, il faut être moins hypocrite
26:31 et il faut aller directement dire "on veut augmenter la contribution des entreprises"
26:34 parce que c'est ce à quoi ça revient à la fin.
26:36 Largement, est-ce qu'il faut réformer le modèle français ?
26:38 Bruno Le Maire dit qu'il faut passer de l'État-providence à l'État-protecteur.
26:42 Mais nous n'avons cessé de réformer le modèle français.
26:45 L'indicateur du taux de chômage tel qu'il est aujourd'hui,
26:50 et surtout pour les jeunes où il a énormément baissé,
26:53 nous n'avons cessé de réformer le modèle français.
26:55 Y compris même sur le modèle médical, puisque c'était ce dont on discutait après l'assurance chômage.
27:01 Tous nos hôpitaux reçoivent aujourd'hui des investissements colossaux
27:03 qui montrent que nous avons agi et que nous continuons de le faire
27:06 pour que les Français soient mieux soignés, mieux pris en charge, mieux accompagnés,
27:09 que l'on passe d'un modèle curatif à un modèle préventif.
27:12 Et tout cela, c'est une réforme de long terme que nous avons conduite.
27:15 Ne dévalorisons pas ce que nous avons fait jusqu'à présent.
27:19 Le gouvernement va-t-il sauter à l'automne par exemple sur une initiative des Républicains ?
27:25 Et que dira l'aile gauche de la majorité que vous représentez aussi, Sacha Houllier ?
27:29 On en parle dans un instant, ça sera dans la seconde partie du Grand Jury.
27:32 [Générique]
27:42 Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:45 Sacha Houllier, député Renaissance de la Vienne et président de la Commission des Lois,
27:51 est notre invité ce dimanche.
27:53 Le gouvernement va-t-il sauter à l'automne ?
27:56 Une question de Pauline Buisson.
27:58 Oui, Sacha Houllier, sur la question du budget et du déficit,
28:01 les Républicains, par la voix d'Éric Ciotti et celle de Bruno Retailleau,
28:04 ont menacé cette semaine de renverser le gouvernement avec une motion de censure.
28:09 Est-ce que vous prenez cette menace au sérieux ?
28:11 Toutes les menaces sont prises au sérieux,
28:13 mais quel est le sérieux vis-à-vis des Français en revanche,
28:16 de ce parti qui se prétend de gouvernement et qui a fait de sa doctrine la réduction des comptes publics,
28:22 qui ne propose pas de solution pour les réduire,
28:25 qui propose 127 milliards de dépenses supplémentaires,
28:28 c'est encore les chiffres du ministre de l'Économie
28:30 qu'il a présentés à l'Assemblée dans le dernier budget,
28:33 et qui vient nous dire "vous n'avez pas été sérieux".
28:35 Voilà, je veux dire, il faut être à un moment donné crédible.
28:38 Soit les Républicains veulent faire des économies,
28:40 ils nous les proposent, ils les défendent,
28:42 et leurs députés les présentent lors d'amendements,
28:45 ils peuvent aussi aller à la rencontre du ministre de l'Économie pour préparer le PLF,
28:50 s'ils y ont été invités, plutôt que d'attendre,
28:53 d'une façon quasi inéluctable, la censure,
28:55 en prenant prétexte d'économies sur les collectivités,
28:58 alors même qu'on vient d'avoir la publication des chiffres
29:01 des dotations globales de fonctionnement,
29:03 c'est-à-dire du budget des collectivités,
29:04 de ce que l'État donne aux collectivités,
29:06 et que 80% d'entre elles voient leur budget sinon stagné au moins augmenté,
29:12 et bien c'est quand même tout ça assez surprenant.
29:14 Donc vous dites que c'est un coup d'éclat avant leur disparition, c'est ça ?
29:16 Disparition, je ne vais pas avoir de mots pareils pour une force politique,
29:20 qui a été une force politique de gouvernement et que je respecte,
29:23 comme je respecte tous les partis que j'estime républicains.
29:26 Pourquoi menace-t-il le gouvernement aujourd'hui ?
29:28 Pour faire de la politique,
29:31 parce qu'en fait, ils se rendent compte que la situation est effectivement délicate,
29:35 qu'elle est difficile, qu'elle amène à faire des efforts,
29:37 que ces efforts doivent être partagés,
29:39 que ces efforts doivent toucher toute une partie de la population,
29:42 que ces efforts doivent être justes, c'est mon opinion,
29:45 et que par rapport à cela, de façon très électoraliste,
29:48 aussi parce que nous sommes dans une campagne européenne,
29:51 les républicains ne veulent pas avoir à faire ces efforts,
29:54 et donc disent juste au gouvernement "nous allons vous censurer".
29:56 C'est un peu léger comme propos politique.
29:59 Si ces économies ne sont pas justes, vous, vous faites quoi ?
30:02 Je pense que d'abord, nous, on a plusieurs possibilités,
30:04 c'est de déposer des amendements lorsque les textes viennent,
30:07 de négocier avec le gouvernement,
30:09 et puis ensuite de prendre nos responsabilités en votant pour ou contre
30:14 les mesures qui nous sont proposées.
30:16 – Vous parliez dans le budget, dans un budget,
30:18 voter contre des mesures.
30:19 – Nous avons voté des mesures contre l'avis du gouvernement,
30:21 c'était le cas de la proposition de M. Madeline…
30:23 – Mais ce n'est pas la même chose,
30:24 de voter contre une proposition du gouvernement.
30:26 – Non mais je pense que nous sommes aussi comptables
30:29 de tout cet exercice, nous sommes responsables,
30:31 et nous voulons que les choses se passent bien.
30:33 Nous voulons convaincre le gouvernement que nous avons raison.
30:36 Comme j'ai voulu convaincre le gouvernement
30:37 que nous devions dans la loi immigration,
30:39 adopter des mesures de régularisation des travailleurs dans les métiers en tension,
30:42 peut-être que nous aurions là des sources de revenus supplémentaires,
30:45 avec tout le travail au noir qui ne serait plus fait au noir donc,
30:47 et qui seraient des cotisations supplémentaires que nous accueillons.
30:50 – Vous dites quand même "je pourrais voter contre" ?
30:52 – Non, je dis ça, les dispositions du PLF,
30:56 oui, en elles-mêmes, oui, contre le PLF lui-même,
30:59 j'ai suffisamment l'esprit de responsabilité pour vous dire
31:03 qu'il n'y a aucun doute là-dessus.
31:05 – De quoi ?
31:06 – Le fait que je soutiendrai le PLF,
31:07 en tout cas le but de la Projet de l'Assemblée du 20 ans.
31:10 Ça me paraît assez évident.
31:11 – Voter contre, ça serait assez original,
31:13 parce qu'il n'y a pas souhaité voter contre de la part d'une majorité,
31:16 contre des dispositions d'un budget.
31:18 – Nous nous voulons, et c'est la raison de ma présence devant vous aujourd'hui,
31:21 nous voulons convaincre, voilà.
31:23 Et ce que je constate, c'est que ce que nous avons discuté
31:25 sur l'assurance-chômage, ce dont nous avons parlé,
31:28 sur la fiscalité que j'estime plus juste,
31:31 ce que nous présentons sur les bénéficiaires du RSA,
31:34 l'expérimentation qui pourrait être élargie plus rapidement,
31:37 ce que nous voulons sur les exonérations de cotisations,
31:39 ces idées, elles font leur chemin.
31:41 Au départ, nous étions 20 députés de la majorité à le défendre.
31:44 Aujourd'hui, j'estime que ces idées,
31:46 elles sont presque majoritaires dans le groupe majoritaire.
31:48 – Mais si vous avez besoin de pousser ces idées,
31:52 est-ce que ça veut dire que Gabriel Attal, le Premier ministre,
31:55 manque de marqueur de gauche, n'est pas sensible à vos propositions ?
31:59 – Je ne vais pas faire la course à celui qui a le plus de points.
32:01 Ce que je dis, c'est que le Parlement a un rôle inouï,
32:05 renouvelé dans une situation politique qui est compliquée,
32:07 celle de la majorité relative,
32:09 et qu'on prête souvent au Parlement de ne faire que le vote de la loi,
32:13 alors qu'il contrôle aussi l'action du gouvernement.
32:15 Et lorsqu'il contrôle et qu'il évalue,
32:17 il fait des propositions qui peuvent être alternatives.
32:19 Le gouvernement a sa copie, le Parlement peut l'amender.
32:22 C'est la grandeur du Parlement.
32:23 – C'est un message envoyé à Gabriel Attal.
32:25 – Et donc nous prenons nos responsabilités au Parlement,
32:27 on lui dit "trouvez des économies, faites des propositions,
32:30 nous aussi, nous en avons".
32:32 Le gouvernement n'a pas l'exclusivité de ses propositions.
32:34 – Est-ce que vous diriez que le Premier ministre Gabriel Attal
32:36 fait partie de votre sensibilité sociale démocrate,
32:38 vous, c'est bien du PS ?
32:39 – C'est à lui de se définir où il se trouve.
32:41 – Alors justement…
32:42 – Et moi, ce n'est pas mon rôle que de classer les personnalités politiques.
32:46 Mon rôle, c'est de faire des propositions.
32:48 J'ai fait des propositions sur le permis de conduire,
32:49 j'ai fait des propositions sur les ingérences,
32:51 j'ai fait des propositions sur la fiscalité.
32:52 Mon but de parlementaire,
32:54 ce n'est pas de dire si je suis rouge, bleu, rose, vert ou orange,
32:59 mon but de parlementaire, c'est de proposer des mesures
33:01 qui vont apporter ou non l'adhésion des concitoyens.
33:03 Parfois, ces mesures peuvent être impopulaires,
33:05 je pense que souvent, lorsque je vous les présente,
33:08 c'est parce que je les estime nécessaires.
33:10 – Mais c'est intéressant quand même les convictions de Gabriel Attal
33:12 parce qu'interrogé cette semaine sur TF1,
33:14 le Premier ministre a répondu "je veux que les Français soient libres".
33:17 Qu'est-ce que vous avez compris de cette formulation ?
33:20 – C'était une des grandes propositions que nous faisions
33:24 entre libérer les énergies, libérer l'économie,
33:28 choisir en tout cas, donner l'opportunité à chacun de choisir son destin,
33:30 donc l'émancipation et principalement par le travail.
33:33 Parce que ce que nous pensons, c'est que le travail
33:35 a un rôle déterminant dans la société, en termes de bien-être,
33:39 pour les personnes qui en ont un, en termes de confort de vie
33:42 puisque c'est un revenu qui est garanti,
33:44 et donc cette liberté garantie aux Français de pouvoir choisir son destin,
33:48 c'est un démarcure politique que nous avons défendu depuis 2007.
33:50 – Est-ce que vous refusez de définir Gabriel Attal en un mot, politiquement ?
33:55 – Je laisse au Premier ministre le soin de se définir lui-même
33:57 et je n'aurai pas la prétention immodeste de le faire politiquement.
34:01 – Est-ce que vous avez le sentiment que Gabriel Attal est en train de mettre
34:03 un peu fin au même temps, c'est-à-dire qu'il fait un certain nombre de choix
34:06 qui sont assez affirmés et que le "en même temps"
34:08 qui était l'ADN d'Emmanuel Macron en 2017 est finalement un peu du passé maintenant ?
34:14 – Non, parce que devant la commission que je préside,
34:16 ce "en même temps" a toujours existé,
34:18 en même temps c'est plus de moyens pour les forces de l'ordre
34:21 et en même temps plus de sévérité à les gardés délinquants,
34:23 plus de moyens aussi pour les magistrats
34:24 et en même temps des délais plus courts pour les justiciables,
34:28 et donc vous voyez que ce "en même temps" il existe encore,
34:30 il existe toujours et la seule présence sur le plateau
34:33 et les propositions que moi je vous définis comme étant d'ailleurs soutenues
34:37 par une grande partie de mon groupe parlementaire,
34:39 justifie du fait que le "en même temps" n'est pas derrière nous
34:42 et c'est d'ailleurs presque la grandeur de la politique aujourd'hui.
34:44 Aujourd'hui vous avez un bloc de droite qui s'est radicalisé autour du RN,
34:48 vous avez un bloc de gauche qui a choisi de s'extrémiser
34:51 en s'agglutinant autour de Jean-Luc Mélenchon.
34:54 Quelle est la responsabilité des gens comme nous,
34:56 des sociodémocrates jusqu'à la droite libérale,
34:58 sinon d'éviter le pire à notre pays ?
35:00 Et donc si le "en même temps" est terminé,
35:02 alors nous aurons l'une des deux forces politiques
35:05 qui à mon avis seraient dévastatrices.
35:06 Donc il est de notre devoir, nous, de le faire vivre au Parlement
35:10 avec des idées que nous devons avancer
35:12 et je vous dis que ces idées, si elles n'étaient pas forcément majoritaires
35:14 en juillet 2022, pour une partie d'entre elles,
35:16 elles sont en train de le devenir, c'est plutôt réconfortant,
35:19 ça veut dire que la bataille politique paye.
35:21 Est-ce que vous dites que Gabriel Attal manque de colonne vertébrale politique ?
35:24 C'est ce qu'on entend parfois.
35:25 Mais vous voulez me faire dire du mal de Gabriel Attal
35:27 et vous n'y parviendrez pas.
35:28 Gabriel Attal a une tâche qui est extrêmement difficile,
35:30 qui est celle de redresser les comptes publics du pays,
35:33 qui est celle de mener la bataille de l'emploi,
35:34 qui est celle de gagner les élections européennes,
35:36 qui est celle de poursuivre la transition écologique
35:38 que nous avons engagée et dont Elisabeth Borne
35:41 avait brillamment la charge
35:42 parce qu'elle a fait toute une série de mesures.
35:44 Je rappelle que tout le mix énergétique de notre pays
35:46 a été revu en un an pour parvenir au zéro carbone en 2050,
35:51 en produisant 100% de notre énergie électrique
35:55 à base de 50% de nucléaire et 50% de renouvelable.
35:58 Et donc cette charge, Gabriel Attal a de la continuer,
36:01 de la poursuivre, de la faire vivre.
36:03 C'est un travail qui est difficile,
36:04 pour lequel il a besoin à la fois de soutien,
36:07 que nous lui apportons,
36:08 et puis parfois de contradiction,
36:10 que nous lui apportons aussi.
36:11 C'est le rôle des parlementaires
36:12 dans sa relation avec le gouvernement.
36:13 - Paris, c'est pas chaud.
36:14 - Sacha Houllier, une onde de choc a traversé l'école cette semaine
36:17 avec la démission du proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris,
36:20 menacé parce qu'il avait demandé à une élève d'ôter son voile.
36:23 Est-ce que vous dites que l'État a correctement réagi,
36:25 et a été à la hauteur ?
36:27 L'État a porté plainte contre cette élève
36:28 pour dénonciation calomnieuse.
36:30 Ou bien est-ce que vous dites que c'est un aveu de l'impuissance
36:32 de l'État à protéger ses agents ?
36:34 - Alors l'État n'a pas seulement porté plainte contre l'élève
36:36 pour dénonciation calomnieuse,
36:38 l'État a aussi porté plainte et instruit des poursuites
36:42 contre la personne qui a menacé de mort,
36:43 c'est-à-dire le grand frère de l'élève,
36:45 qui a menacé de mort le proviseur.
36:46 Et donc l'État a cessé de mettre la poussière sous le tapis
36:48 sur la question de l'école,
36:50 et Nicole Belloubet en cela poursuit la tâche de ses prédécesseurs.
36:53 - Mais qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent
36:54 qu'il y a un nouvel aveu d'impuissance de l'État ?
36:57 - Ça encore ce sont des mots...
36:58 Est-ce que les faits de remise en cause de l'autorité
37:01 et de la laïcité à l'école existent ?
37:02 Oui, ils existent.
37:03 Est-ce que nous nous en sommes saisis ?
37:04 Depuis Jean-Michel Blanquer, Pape Ndiaye ou Gabriel Attal,
37:06 oui nous nous en sommes saisis.
37:08 Est-ce qu'il y a eu des réponses qui sont fermes
37:10 avec des exclusions des élèves,
37:11 avec des plaintes qui sont portées par l'administration,
37:13 avec enfin le soutien de l'administration ?
37:15 Ça n'a pas toujours été le cas par le passé.
37:18 - Les professeurs qui nous avons accompagnés face aux attaques de la laïcité...
37:20 - Ils ne le sont jamais, sinon ces attaques n'arriveraient pas.
37:24 Ils ne le sont jamais assez.
37:25 En revanche, est-ce que nous musclons la réponse par rapport à ça ?
37:28 Évidemment.
37:28 Est-ce que nous avons fait adopter en 2021 la loi séparatisme
37:32 pour que tous ces comportements soient violemment sanctionnés,
37:34 pour que tous les élèves qui subissent ce type de pression communautaire
37:38 soient mieux protégés ?
37:39 Oui, nous l'avons fait.
37:40 Est-ce que cette loi commence à produire ses effets ?
37:42 Évidemment.
37:43 Est-ce que c'est intolérable chaque fois qu'un acte, un fait divers
37:47 entre de façon fracassante dans l'actualité
37:49 pour montrer les limites auxquelles nous sommes confrontés ?
37:52 Est-ce que c'est déstabilisant ?
37:54 Oui, ça l'est.
37:54 Mais que la société réagisse dorénavant
37:57 et qu'elle en fasse une affaire aussi importante
37:59 que nous l'avons fait cette semaine avec la démission de ce proviseur,
38:01 je pense que c'est rassurant sur la façon dont nous sommes
38:04 collectivement mobilisés face aux affronts,
38:07 face aux difficultés, face aux attaques
38:10 à laquelle l'école a à faire face.
38:13 On parlait des questions budgétaires
38:15 sur lesquelles vous avez marqué des différences.
38:16 Un autre sujet sur lequel vous voulez marquer une différence,
38:18 c'est sur Mayotte.
38:20 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
38:21 a annoncé la fin du droit du sol à Mayotte.
38:25 Vous y êtes opposé. Pour quelle raison ?
38:27 D'abord, il faut comprendre que toute la géopolitique mondiale
38:31 va nous faire regarder dans quelques mois,
38:33 dans quelques années, vers le canal du Mozambique.
38:35 Pourquoi ?
38:36 Parce qu'avec Gérald Darmanin, nous avons travaillé
38:40 à ce que nous luttons mieux contre l'immigration irrégulière
38:44 en Manche et en Mer du Nord.
38:45 L'accord avec les Anglais,
38:47 qui nous permet de réduire le passager small boat,
38:49 de criminaliser les réseaux de passeurs.
38:51 Le travail européen via Frontex,
38:53 qui nous permet de fermer la Méditerranée,
38:55 d'avoir un mécanisme de solidarité européen
38:57 dans l'accueil de ceux que nous voulons
38:59 conserver sur notre territoire.
39:01 Et donc, ça veut dire que si nous fermons la Méditerranée
39:03 grâce à l'Europe et la Manche-Mer du Nord,
39:05 grâce à notre accord avec les Anglais,
39:07 il reste Mayotte dans l'océan Indien
39:09 et dans le canal du Mozambique.
39:10 - Qui est déjà frappé par des vagues d'immigration illégales.
39:13 - Alors, jusqu'à présent Mayotte...
39:15 - Des Comores principalement et des Anglais de l'Afrique.
39:16 - Exactement.
39:17 Vous avez tout dit, mais on va reprendre si vous voulez.
39:20 - Alors, qu'est-ce qu'on fait face à cette réalité
39:21 avec des habitants qui demandent la suppression du droit de passe ?
39:24 - Mayotte est frappée par une immigration clandestine
39:26 qui vient des Comores et de Madagascar
39:28 et qui a eu un type d'ingérence étrangère extrêmement fort.
39:31 Je rappelle qu'il y a eu deux élections présidentielles
39:34 aux Comores au début de l'année 2024
39:36 et à Madagascar également au début de l'année 2024,
39:39 que dans ces deux élections présidentielles,
39:41 on a une ingérence russe
39:42 et que la pression migratoire est utilisée contre Mayotte
39:45 pour être utilisée à des fins contre la France
39:48 par nos adversaires et notamment par la Russie.
39:50 - Mais apprends-toi de ne pas confondre les règles alors.
39:51 - J'y viens, parce qu'il faut qu'on comprenne un peu
39:53 à quoi il confond Mayotte.
39:53 - Le contexte géopolitique fait qu'il y a une suppression énorme de Mayotte.
39:56 - En plus de ça, il y a effectivement une immigration
39:57 qui vient de l'Afrique des Grands Lacs,
39:58 qui n'est plus une immigration qui vient chercher des titres de séjour,
40:00 mais l'asile politique, parce que des pays sont déstabilisés.
40:04 Alors d'abord, il faut mieux contrôler nos frontières.
40:05 C'est l'objet du rideau de fer qui a été proposé
40:07 par Marie Guevenou et Gérald Darmanin.
40:09 Il faut comprendre qu'aujourd'hui,
40:10 la coordination entre les forces terrestres, maritimes et aériennes,
40:14 elle est très clairement insuffisante.
40:16 Donc il faut qu'on puisse mettre en place ce dispositif.
40:19 - Donc une réponse sécuritaire.
40:21 - Ensuite, il faut des bases.
40:23 Ensuite, il faut des bases,
40:25 parce que lorsque vous avez une immigration
40:26 qui vient du nord de Mayotte par les Comores,
40:28 nous sommes aujourd'hui aveugles, nous n'avons pas de radar,
40:31 nous n'avons pas d'occupation des zones du nord de Mayotte,
40:33 ce qui fait que les bateaux débarquent,
40:34 parce que personne n'est là pour les en empêcher.
40:36 - Donc une réponse sécuritaire, mais sur le volet du droit.
40:38 - Sur le volet du droit du sol.
40:40 Est-ce que cette remise en cause du droit du sol serait efficace ?
40:42 - Je rappelle que vous êtes dans la commission des lois, donc assez concerné.
40:45 - Est-ce que cette remise en cause du droit du sol serait efficace ?
40:47 Est-ce qu'elle produirait des effets ?
40:48 Et est-ce qu'au fond, elle fonctionnerait ?
40:50 La réponse que j'apporte est non.
40:52 Parce que je pense que les gens qui viennent à Mayotte
40:54 ne viennent pas pour la nationalité française,
40:56 et par ailleurs, ils ont trouvé des moyens de le détourner,
40:58 via les PACS, via l'état civil, en faisant des mariages blancs, etc.
41:01 Ils viennent parce que Mayotte, c'est 9 000 euros de PIB par habitant,
41:05 et que si ça peut paraître incroyablement faible,
41:07 vu de la métropole ou vu de la Réunion,
41:10 où c'est 21 000 euros de PIB par habitant,
41:12 c'est incroyablement élevé pour tous les pays de la zone,
41:15 parce que quand vous êtes aux Comores, c'est 700 euros de PIB par habitant,
41:18 quand vous êtes à Madagascar, c'est 350.
41:19 - Ce que vous dites, c'est qu'ils viennent à Mayotte pour vivre à Mayotte.
41:21 - Ils ne viennent pas pour venir en Europe à Paris.
41:23 - Ils viennent à Mayotte pour bénéficier des meilleurs services publics de la région,
41:26 de l'hôpital, des services de l'école.
41:30 Toutes les écoles sont bondées,
41:31 vous avez des établissements à 2600 élèves,
41:33 donc ce n'est pas parce que nous restreindrons la nationalité
41:37 que ces personnes arrêteront de venir.
41:38 - C'est pendant les migrations des habitants.
41:40 - Le meilleur exemple est la transition qui est en train de s'opérer.
41:45 Au départ, nous avions des Comoriens qui venaient habiter à Mayotte
41:48 pour des services publics, et qui demandaient des titres de séjour.
41:51 Dorénavant, nous avons des personnes de l'Afrique des Grands Lacs
41:53 qui ne viennent pas demander des titres de séjour, mais l'asile.
41:57 Et sur le droit d'asile, le code de la nationalité,
41:59 c'est-à-dire le droit du sol, n'aura aucun effet.
42:02 - Pour refirmer ce chapitre sur le droit du sol à Mayotte,
42:04 il y aura une majorité à l'Assemblée nationale pour le voter ?
42:07 - Pour voter la loi ordinaire sur Mayotte,
42:12 et notamment des choses que nous pourrions porter,
42:14 je ferai des propositions assez sévères
42:16 sur la sanction des reconnaissances frauduleuses de paternité,
42:20 sur les restrictions et les enquêtes en matière d'Etat civil,
42:23 sur les sanctions sur les mariages blancs...
42:25 - Vous ne répondez pas à ma question.
42:27 - Ce que je veux vous dire, c'est que sur la loi ordinaire,
42:29 il y aura une majorité incontestablement.
42:31 Sur la révision constitutionnelle, nous verrons,
42:33 je crois que les choses sont un peu plus compliquées,
42:35 et vous connaissez la majorité relative à l'Assemblée nationale
42:37 qui rend les choses plus complexes encore.
42:39 - Le droit du sol pourrait donc être rejeté par le Parlement ?
42:41 - J'ai cru comprendre que certains dans nos oppositions
42:45 joueraient largement la surenchère pour que ce droit du sol abolie,
42:49 ne concerne pas que Mayotte,
42:51 ce qui convaincrait de fait la révision constitutionnelle à ce sujet.
42:55 - Tout autre question, pour qui allez-vous voter aux élections européennes le 9 juin ?
42:59 - Sans aucun doute Valérie Hayet, dès le mois d'octobre...
43:01 - Je pose la question parce que la semaine dernière,
43:03 on recevait Bernard Guetta, qui est donc député européen RIGNOU, Renaissance,
43:09 sortant et il disait que Raphaël Glucksmann était un très bon candidat.
43:12 Est-ce que c'est ce que vous pensez aussi ou pas ?
43:14 - Et Valérie Hayet en est une meilleure encore.
43:16 Et je vais vous dire pourquoi.
43:17 En octobre, nous avons eu ce campus européen à Bordeaux.
43:20 Et déjà, j'avais ce même discours de dire que Valérie était une excellente candidate.
43:24 D'abord, c'est la présidente du groupe RENEW au Parlement européen.
43:27 C'est ce groupe-là qui a permis les avancées très importantes
43:31 sur la transition écologique et notamment le mix énergétique que je vous ai précisé,
43:35 incluant le nucléaire.
43:36 - Comment expliquez-vous ce retard dans les intentions de vote et surtout cette avance ?
43:40 - Je vais vous dire ce que Valérie fait de bien et pourquoi il faut voter pour elle d'abord
43:43 et ensuite on va parler des intentions de vote.
43:45 C'est ce groupe-là qui a proposé les impositions minimales.
43:47 C'est ce groupe-là qui a permis le grand emprunt européen pour la relance économique.
43:51 Bref, comprenez bien que Valérie Hayet, en plus d'être une jeune femme
43:55 qui renouvelle la vie politique avec un nouveau visage,
43:57 a beaucoup d'atouts dans sa manche.
43:59 Maintenant, pourquoi il y a un retard ?
44:00 Nous n'étions pas jusqu'alors en campagne.
44:02 Est-ce que c'est un défaut ?
44:03 Est-ce que notre calendrier est le bon ?
44:05 Je ne sais pas.
44:06 Et à la limite, peu importe, c'est presque une discussion sur le sexe des anges.
44:09 Mais ce que je veux vous dire, c'est que partout où Valérie se déplace sur le terrain,
44:13 partout où nos militants distribuent des tracts,
44:15 avec une certaine envie parce qu'ils connaissent le travail de Valérie Hayet,
44:19 nous avons un accueil qui est favorable.
44:21 Moi, je lancerai dans dix jours la campagne dans la Vienne
44:24 avec le directeur de campagne Pierre-Alexandre Englade
44:26 et je peux vous assurer que les pointages que nous avons pour la réunion publique
44:30 que nous tiendrons dans le département sont très bons.
44:32 Emmanuel Macron propose tout le temps aux parlementaires
44:34 de ne pas soutenir suffisamment la candidate.
44:36 Vous êtes d'accord ?
44:37 Je viens de vous démontrer le contraire.
44:38 Vous, mais les autres le font également.
44:40 C'est un dédoyer extrêmement fort que je viens de vous faire pour notre candidate,
44:43 que j'estime tout à fait capable de relever le gant et de faire un très bon résultat.
44:46 D'ailleurs, c'est tout le mal que je lui souhaite,
44:48 parce que ce serait une belle récompense du travail qu'elle a accompli
44:50 les cinq dernières années au Parlement européen.
44:52 Est-ce que votre famille politique a trop ciblé le Rassemblement national ?
44:54 Ah non.
44:55 En ce début de campagne.
44:56 Non, je pense qu'elle ne l'a même pas ciblé assez.
44:58 Vous avez le Rassemblement national qui a...
45:00 C'était quasiment la seule cible...
45:02 Oui, mais vous avez le Rassemblement national qui a sur sa liste,
45:04 en numéro 3, le patron de Frontex,
45:06 donc elle a dit le plus grand mal.
45:08 Ça veut dire que, finalement, elle a pris les gens qu'elle estimait le moins
45:11 dans la bureaucratie européenne,
45:13 pour faire figurer sur sa liste,
45:15 en estimant que parce qu'ils seraient sur sa liste,
45:17 ça deviendrait des gens bien.
45:19 C'est un peu surprenant comme raisonnement.
45:21 On impute à l'Europe et à Frontex tous les mots du monde,
45:23 mais on prend son patron sur sa liste en numéro 3.
45:26 Et pour vous, de sensibilité de gauche, comme on le disait,
45:29 un équilibre politique dans la liste Renew pour les européennes est-il important ?
45:33 Est-ce que, par exemple, il faut absolument que Pascal Canfin ou Clément Beaune
45:37 figure sur la liste ?
45:39 - Alors absolument, je ne sais pas, mais en tout cas,
45:41 est-ce que ce serait en rendre grâce au travail de Pascal Canfin que de le mettre sur la liste ?
45:45 Oui. C'est Pascal Canfin qui a négocié la transition énergétique que je vous ai décrite,
45:49 en intégrant le nucléaire dans les sources de production d'énergie européenne,
45:54 pour que la France puisse poursuivre son grand plan d'investissement sur ce sujet.
45:58 C'est Pascal Canfin qui a mis en place tout le dispositif du grand plan climat,
46:03 qui permet aujourd'hui à la France et l'Europe de regarder tous ses voisins avec un certain aplomb,
46:08 pour dire que nous, nous avons conduit à la réduction des émissions de CO2,
46:13 et qui fait que quand vous clôturez l'année 2023 avec -5% d'émissions de CO2,
46:18 vous avez un bilan sérieux à faire valoir dans cette élection européenne.
46:21 - Pour autant, est-ce que vous craignez un risque de fuite de vos électeurs
46:23 vers la liste écologiste ou la liste de Raphaël Glucksmann, soutenue par le PS ?
46:28 Selon un récent sondage Ipso, seuls 62% des électeurs d'Emmanuel Macron
46:32 au premier tour de la présidentielle de 2022 sont prêts à voter pour la liste macroniste.
46:37 Comment est-ce que vous l'expliquez ? Est-ce qu'il y a une déception que vous comprenez ?
46:40 - D'abord, la peur, ça n'évite pas le danger.
46:42 Et donc, on peut toujours tout craindre. Il s'agit de se battre.
46:44 Parce que c'est une élection, il faut convaincre.
46:46 Ensuite, je comprends que certains électeurs soient attirés par d'autres candidatures.
46:50 Ce que je dis, c'est qu'aujourd'hui, pour être utile au Parlement européen,
46:53 et pour mener tous les grands combats que je vous ai présentés,
46:55 sur la transition écologique, sur l'emploi, sur l'imposition, sur la commande de vaccins,
46:59 sur le grand emprunt, et donc sur la relance européenne, sur l'Europe forte,
47:02 c'est un vote de Valéry Hayé, parce que c'est son groupe qui a fait la bascule
47:05 pour adopter les réformes que je vous présente aujourd'hui.
47:07 Donc, s'il n'avait pas eu Valéry Hayé et son groupe,
47:09 il n'aurait pas eu toutes ces réformes et toutes ces avancées.
47:11 Et donc, c'est bien de voter pour, finalement, se faire plaisir,
47:15 mais au fond, pour être utile à l'Union européenne, pour être utile aux projets européens,
47:19 et pour poursuivre les réformes qui peuvent être, pour certaines,
47:22 avec un grand marqueur de gauche, ou en tout cas, appelé de leur vœu
47:25 par les sociodémocrates en Europe, c'est bien pour l'avis de Valéry Hayé
47:28 qu'il faut voter le 9 juin prochain.
47:30 Des ingérences étrangères sont redoutées pendant cette campagne des européennes.
47:34 Les services de renseignement de Tchèque ont identifié un réseau d'influence
47:37 financé par la Russie au Parlement européen.
47:40 Quelles sont les ingérences que vous redoutez, vous, le plus,
47:43 puisque vous avez porté une loi, cette semaine, à l'Assemblée nationale sur le sujet ?
47:47 Effectivement, on a fait adopter une loi sur les ingérences étrangères,
47:50 qui prévoit à la fois un registre et des sanctions pour les gens
47:53 qui refuseraient d'y figurer, et pas le gel les avoir.
47:56 Donnez-nous un exemple aujourd'hui d'ingérences étrangères,
47:59 contre lesquelles vous voulez…
48:01 Vous en avez plein, mais les étoiles de David dans les murs du 17ème
48:04 pour accroître l'antisémitisme en France, la polémique sur les punaises de Lille,
48:07 les attaques contre les sites ministériels, et notamment France Travaille
48:11 qui a piraté 43 millions de Français en captant, en volant leurs données.
48:16 Tout ça, ce sont, nous le savons, l'effet d'une ingérence russe en France,
48:21 qui est une des plus graves, qui manipule les opinions,
48:24 qui cherche à truquer les élections, qui cherche à créer de la fausse information.
48:27 Donc, pour ça, votre solution, c'est de surveiller tous les échanges sur Internet
48:32 entre tout le monde ?
48:33 On a trois solutions. D'abord, les Français connaissent insuffisamment
48:36 les risques auxquels nous sommes exposés, les risques russes que je vous ai décrits,
48:39 les risques chinois en matière de prédation économique et de captation de nos savoirs.
48:43 Donc, mieux connaître, un débat au Parlement tous les deux ans
48:46 pour actualiser la menace.
48:48 Ensuite, avoir ce registre où on oblige à déclarer toutes les personnes
48:51 qui travaillent pour le communisme de sens étranger.
48:54 On s'imagine bien que tout le monde ne va pas être de bonne foi,
48:56 mais c'est pour ça qu'on a prévu des sanctions pénales pour ceux qui ne le font pas.
48:59 Et ces sanctions pénales, elles permettent de déclencher des mesures de la loi immigration
49:02 avec des expulsions pour les ressortissants qui seraient étrangers
49:06 et qui ne figureraient pas, qui refuseraient de s'inscrire dans le registre.
49:09 Des expulsions pour cela.
49:10 Et ensuite, deux mesures purement tournées vers les ingérences.
49:14 Un traitement algorithmique des données de connexion.
49:16 Vous êtes un agent étranger qui vit en France avec une stratégie qui est très protocolisée,
49:21 où on reproduit exactement ce qu'on a dit dans les services.
49:24 Donc, qui commande 15 hôtels, 15 trains, 15 avions,
49:28 qui annule tout pour effacer sa piste, s'évaporer un peu dans la nature.
49:31 Eh bien, ça, ça ferait un hit.
49:33 C'est-à-dire qu'un algorithme identifierait ce comportement
49:37 et dirait "attention, cet individu a un comportement étrange,
49:41 il est susceptible de pratiquer une ingérence en France".
49:43 Et puis un gel les avoir, parce que c'est aussi par le porte-monnaie qu'on travaille tout ça,
49:47 en gelant les avoir des personnes physiques et morales.
49:49 Une toute dernière question, Sacha Houllier.
49:51 Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Le Maire, Jean Castex,
49:55 quelqu'un à votre préférence pour 2027 ?
49:57 D'abord, je peux vous dire que j'aime beaucoup Jean Castex,
49:59 qui a le mérite d'un grand pragmatisme et d'une très grande écoute.
50:03 Les partenaires sociaux s'en souviennent avec une grande émotion.
50:06 Enfin, vous dire que la course des petits chevaux 2027 n'est pas lancée
50:09 et que c'est une très mauvaise idée que de l'entreprendre aujourd'hui.
50:12 Alors même que nous avons une élection européenne...
50:14 Sur les 4, vous citez que Jean Castex.
50:16 Non mais, vous me demandez une préférence entre les personnes que vous avez citées,
50:20 et je compte répondre avec précision à votre question ce que je viens de faire.
50:23 En revanche, ce que je vous dis, c'est que si nous ratons l'élection européenne de 2024,
50:27 et si les Etats-Unis ratent leur élection en novembre 2024,
50:31 la face du monde aura beaucoup changé à la fin de cette année,
50:33 et ce ne sera pas en bien.
50:34 Donc ne grillons pas les étapes.
50:36 Merci beaucoup, Sacha Houllier, pour ce grand jury.
50:39 Bon dimanche bon, week-end d'abord à tous, bon dimanche,
50:42 et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau grand jury.
50:44 vos dangers.
50:44 [SILENCE]