Regardez Le Grand Jury du 16 avril 2023 avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour, bienvenue dans ce grand jury. Bonjour Marine Le Pen.
00:20 Bonjour.
00:21 Vous êtes présidente des députés Rassemblement National et vous nous confirmerez déjà candidate pour l'élection présidentielle de 2027.
00:29 Les sondages n'ont jamais été aussi bons. Est-ce trop tôt ? Emmanuel Macron va s'adresser aux Français demain. En attendez-vous quelque chose ?
00:37 Ce grand jury est en direct. Vous pouvez poser toutes vos questions sur les réseaux sociaux. C'est avec le hashtag #LeGrandJury.
00:44 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL va scruter ses réseaux sociaux et fera part de vos interpellations en direct avec ce signal.
00:54 Pour vous interroger, à m'écouter, Damien Fleureau de TF1 LCI et Marion Mourgue du Figaro.
01:00 Bonjour.
01:00 Pour commencer ce grand jury, Marine Le Pen, on va revenir d'abord sur l'information de la soirée.
01:05 Votre père Jean-Marie Le Pen a été hospitalisé hier en région parisienne. Il a 94 ans. Quelles nouvelles pouvez-vous nous donner ce matin ?
01:13 Des nouvelles rassurantes. Vous l'avez dit, mon père va glorieusement sur ses 95 ans et donc ça nécessite de temps en temps quelques passages à l'hôpital
01:28 pour faire des réglages en quelque sorte. Mais il va bien. Et donc je remercie d'ailleurs tous ceux qui se sont enquêtes de sa santé.
01:35 Vous l'avez vu ?
01:36 Non, je ne l'ai pas encore vu. Ça ne va pas tarder.
01:39 Est-ce que vous avez une indication sur une sortie de l'hôpital ?
01:42 Non, pas encore. Mais il va bien. C'est l'information essentielle.
01:47 Et ce sont des soucis, excusez-moi, mais cardiaques ?
01:50 Non, mais écoutez, il y a quelque chose dans l'endroit français, en décence d'ailleurs, qui s'appelle la vie privée.
01:57 Et l'état de santé fait partie de la vie privée. Donc laissons-lui sa vie privée, s'il vous plaît.
02:03 Donc avec un avis plutôt rassurant pour l'instant ce matin.
02:05 Voilà.
02:06 Merci. Nous allons maintenant passer à l'actualité politique avec, demain, Emmanuel Macron qui va s'adresser aux Français. Marion Maureg.
02:14 Vous l'avez qualifié sur Twitter de "président pyromane". Alors est-ce que vous attendez quelque chose de cette intervention d'Emmanuel Macron ?
02:21 Est-ce que vous lui demandez un geste pour apaiser la situation, une initiative pour rassembler les Français ?
02:27 Je crois qu'il en est incapable. La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron prend un plaisir étonnant à jeter les Français les uns contre les autres,
02:36 à brutaliser le peuple français et en réalité à gouverner contre le peuple français. Il s'en fait presque une gloire.
02:43 Et je pense que la manière dont il a promulgué avec une rapidité tout à fait inhabituelle et assez puerile, il faut bien le dire,
02:51 cette réforme des retraites, démontre qu'il est encore dans un état d'esprit de provocation.
02:57 Qu'est-ce que je voudrais dire à Emmanuel Macron ? Que dans la Ve République telle qu'elle a été conçue par le général de Gaulle,
03:04 d'abord on ne peut pas gouverner contre les Français, ça c'est un principe démocratique de base, et il y a trois solutions pour sortir d'un conflit
03:14 tel que celui qu'il a lui-même engendré. Il y a le référendum, qui est un bon moyen, qui est prévu par la Constitution, il y a la dissolution
03:23 de l'Assemblée Nationale et il y a la démission du Président de la République. Je crois qu'il ne peut pas s'extraire d'une de ces trois solutions
03:31 s'il veut respecter encore une fois l'esprit de nos institutions.
03:35 Donc pour demain, vous lui demandez qu'il choisisse une de ces trois solutions ?
03:37 C'est exactement cela, parce que l'on voit bien que nous sommes dans une situation de chaos, nous avons un gouvernement,
03:44 et particulièrement une première ministre, totalement carbonisée, un gouvernement décrédibilisé, un Président de la République
03:52 qui est contesté de manière massive, voire violente, et une Assemblée Nationale rétive, c'est le moins qu'on puisse dire,
04:02 et je pense même pouvoir dire une majorité en plein doute. Dans ces conditions, la Constitution, qui est plutôt bien faite,
04:09 lui offre trois solutions, c'est lui qui a les clés pour utiliser telle ou telle de ces solutions, mais il ne peut pas, je crois, s'en extraire.
04:18 Et il ne peut pas venir demain en disant "on va penser à autre chose, on va réfléchir à d'autres réformes", ça ne fonctionnera pas, ça ne fonctionnera plus.
04:26 Damien Fleureau. Quelle serait, Marine Le Pen, la question à poser aux Français dans l'option du référendum ?
04:32 C'est leur soumettre la loi. Est-ce que vous êtes d'accord pour cette réforme des retraites ? Oui ou non ?
04:40 Chacun imagine que ce serait non, pour une raison simple, c'est que nous savons depuis encore une fois des semaines et des semaines
04:50 que les Français sont très majoritairement opposés à cette réforme des retraites, que 94% des actifs y sont opposés.
04:57 C'est intéressant pour un président qui n'a eu de cesse que de parler de la valeur travail, de l'importance du travail,
05:04 de venir prendre billes en tête comme ça, 94% des actifs. Donc il soumet la réforme à référendum, les Français diront ce qu'ils ont à dire,
05:14 peut-être non, et bien dans ces cas-là, on remise la réforme des retraites.
05:19 Dans les trois options que vous donnez, il y a la démission. Est-ce que vous demandez à Emmanuel Macron de démissionner ?
05:24 Non, je ne lui demande rien. Je lui dis, la constitution de la Ve République, telle qu'elle a été voulue par le général De Gaulle,
05:30 offre trois solutions dans une situation de crise politique telle que nous la vivons. Trois. Il a le choix.
05:36 Le référendum, la dissolution ou la démission. C'est à lui de choisir.
05:40 Pour vous, il n'y a pas de relance possible du quinquennat. Lors du Conseil du Parti Renaissance hier, Conseil National qui se tenait hier,
05:48 la première ministre a dit "nous sommes déterminés à accélérer". Il semble qu'elle vous ait dit le contraire lors de votre entrevue mardi.
05:54 Est-ce que vous confirmez les propos de... ?
05:56 Oui, c'est un petit peu inquiétant, je ne vous le cache pas.
05:59 Mais vous confirmez que mardi, elle vous a dit...
06:01 Non, mais c'est sûrement en même temps. Moi, elle m'a très clairement dit, il n'y a pas de majorité manifestement sur les différents textes
06:10 qui sont prélus par le gouvernement. On va donc probablement assister à un ralentissement parlementaire.
06:16 48 heures plus tard, elle dit exactement l'inverse. C'est bien le problème d'ailleurs de ce gouvernement.
06:20 C'est ce qui est ressenti par le peuple français. On ne sait pas où on va. Et probablement parce qu'ils ne savent même pas eux où ils vont.
06:26 Et le problème, c'est que là où ils vont, c'est là où ils emmènent le peuple français.
06:31 Et c'est extrêmement problématique de voir cette rupture profonde de confiance.
06:35 Parce que c'est ça aussi cette réforme de retraite. C'est une rupture profonde de confiance entre le peuple aujourd'hui et le président de la République.
06:44 Et je dis au président de la République, vous ne pouvez pas gouverner contre le peuple.
06:48 En démocratie, on ne gouverne pas contre le peuple.
06:52 Pardon de vous rappeler cette évidence. Mais ça va sans dire. Et semble-t-il que ça va mieux quand même en le disant.
06:58 Demain, au moment de l'intervention du président de la République à 20h, La France Insoumise appelle ce matin à un concert de casserole devant les mairies.
07:07 Pour vous, c'est quoi ? C'est de l'agitation ?
07:10 Oui, mais La France Insoumise essaye d'exister par ses agitations pour faire oublier quelque part la responsabilité qui est la leur.
07:18 Que je suis obligé de vous rappeler sur ce plateau. La France Insoumise a non seulement refusé de voter la motion référendaire qui aurait permis précisément
07:26 d'enclencher un référendum pour que ce soit les Français qui décident de la réforme de retraite. Oui ou non ?
07:31 Non seulement ils étaient contre, mais ils ont même été absents. Ils n'étaient pas dans l'hémicycle volontairement.
07:40 Et ils appelaient les Français à la manifestation le lendemain. Mais le plus simple aurait été de permettre aux Français de voter par référendum.
07:47 Donc ils ont manqué au peuple français à ce moment-là, de la même manière qu'en usant d'une obstruction absolument puérile et stupide,
07:56 ils ont empêché d'arriver jusqu'à ce fameux article 7 qui était l'allongement du délai de 62 à 64 ans qui aurait été rejeté par l'Assemblée nationale.
08:07 Ce que je disais depuis le début du texte, il y a une majorité contre cette réforme de retraite. Ils nous ont empêché d'exprimer cette opposition.
08:14 Ils portent donc à tous les étages, à tous les stades de cette procédure, une responsabilité au moins aussi lourde que celle du gouvernement.
08:21 Vous évoquez trois options qu'Emmanuel Macron pourrait avoir demain face à lui. Pour l'instant, il a mis de côté les trois.
08:29 Vous appelez à quoi ensuite ? C'est-à-dire qu'est-ce qui va se passer en France ? Vous appelez les manifestants à continuer leurs manifestations ?
08:37 Vous appelez à une autre sortie politique ? Qu'est-ce qui va se passer au lendemain ?
08:41 Madame, il n'y a que trois solutions. Vous me dites qu'il ne veut en utiliser aucune.
08:46 Pour l'instant, il n'a pas évoqué les élections de l'électorat de Montpellier.
08:48 Un certain nombre de Français souhaitent continuer à manifester et ils ont parfaitement le droit de le faire.
08:53 Vous le savez, je défends la possibilité, bien entendu, pour chacun de pouvoir participer à des manifestations pacifiques dont, d'ailleurs, la sécurité doit être préservée par le pouvoir.
09:08 C'est le pouvoir qui doit assurer aux manifestants la liberté de manifester.
09:14 La promulgation de la loi ne clôt pas le dossier des retraites.
09:17 Top ! Allez, on rentre à la maison ! Ce n'est pas comme ça en politique, si vous voulez. Ce n'est pas ainsi.
09:24 Et si Emmanuel Macron pense que c'est ainsi, alors il est totalement déconnecté des aspirations du peuple et de ses difficultés.
09:32 C'est bien ce que je viens lui dire. C'est qu'en réalité, on ne pourra pas clore le dossier uniquement en disant "c'est fini, j'ai promulgué en deux heures et demie, après la décision du Conseil constitutionnel, que tout le monde rentre à la maison".
09:44 Parce que la colère et la rupture dont je vous parlais tout à l'heure entre Emmanuel Macron et le peuple français, elles perdurent, elles s'est même considérablement aggravées à l'occasion de cette réforme des retraites.
09:55 Alors moi, évidemment, j'ai des inquiétudes pour l'avenir. J'ai des inquiétudes parce qu'il a créé le désordre, parce qu'il a créé le chaos, et qu'il va demander en quelque sorte à la police de régler les conséquences du chaos qu'il a engendré.
10:11 Mais ça ne peut pas tenir. Ce n'est pas viable dans une démocratie, ce type de voie, de chemin.
10:19 – Quand vous dites "la sécurité, c'est à l'état d'assurer la sécurité pour que les gens puissent manifester", vous dites donc qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas, voire même que les forces de l'ordre sont aujourd'hui utilisées pour mettre le chaos ?
10:32 – Non, pas du tout, ce n'est pas ce que je dis. Je dis simplement que depuis, et je le dis depuis 10 ans, depuis au moins une décennie, il y a des groupuscules d'extrême gauche ultra violentes, dont la violence est l'action principale qu'on appelle de manière générique maintenant les "black blocs", et qui semblent avancer dans une impunité totale.
10:55 – On a vu l'action des forces de police pour essayer de casser justement ces "black blocs" dans chaque manifestation.
11:02 – Pardon, mais ça fait 10 ans que ça dure. 10 ans qu'on ne procède quasiment à aucune interpellation, comme si consigne était donné d'ailleurs de ne pas procéder à des interpellations.
11:11 Tous ces gens qui font partie de ces groupuscules d'extrême gauche sont connus, ils sont tous fichés, on connaît encore une fois leur nom, leur adresse, leur activité, celle de leurs parents, leur lieu d'habitation, leurs moyens d'action, et rien, semble-t-il, n'est fait pour contrer ces groupuscules.
11:31 Je finis par penser qu'on les laisse faire pour décrédibiliser les revendications sociales qui sont exprimées.
11:39 – Damien Fleureau. – Marine Le Pen, vous défendez la possibilité de manifester, est-ce que vous allez plus loin et vous relayez, vous soutenez l'appel de Laurent Berger,
11:47 qui dans "Le Parisien" ce matin appelle un 1er mai pour casser la baraque, il appelle les Français en clair à manifester en nombre le 1er mai prochain.
11:55 – Mais encore une fois, je ne m'appelle pas Jean-Luc Mélenchon, donc je n'entends pas prendre la place des syndicats.
12:04 Dans notre démocratie, chacun court dans son couloir. – Mais relayer ou soutenir la peine ?
12:09 – Non mais moi je laisse la liberté à mes électeurs d'aller manifester s'ils le souhaitent, je ne considère pas mes électeurs comme des enfants,
12:17 ni comme un troupeau qu'il faut mener à tel ou tel endroit, ils sont libres de manifester s'ils souhaitent le faire,
12:24 et que les syndicats appellent à manifester le 1er mai m'apparaît pour le moins naturel, pour le moins tout à fait légitime et normal.
12:33 Donc chacun joue, encore une fois, exprime ses capacités, son pouvoir, là où les Français les ont mis.
12:47 Les syndicats d'un côté, et les responsables politiques que nous sommes élus à l'Assemblée Nationale,
12:54 parce que c'est notre rôle, c'est pour cela que nous avons été élus.
12:58 – Nous avons des interpellations sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeGrandJury, Marie-Pierre Haddad.
13:03 – Vous voyez l'impression qu'ont eu plusieurs internautes par rapport à votre discours,
13:07 c'est de se dire que vous avez été absente au final de la bataille contre la réforme des retraites,
13:11 ils vous reprochent de ne pas avoir participé ou organisé de manifestation, donc pourquoi avoir été en retrait ?
13:16 – Mais je n'ai pas été en retrait, ça c'est une petite musique que j'entends depuis le début, nous avons été…
13:22 – Et ça ressort dans les commentaires des internautes justement.
13:24 – Oui, c'est normal, ils le lisent, donc ils le pensent, si vous voulez, mais c'est faux.
13:29 Nous avons été, dès le départ de cette réforme des retraites, exactement là où nous devions être.
13:34 Nous avions dit aux Français, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir
13:37 pour empêcher cette réforme des retraites de s'appliquer.
13:40 Alors d'abord, la première chose que j'ai pu faire, c'est me présenter à l'élection présidentielle.
13:44 Et ceux qui aujourd'hui, je le rappelle une énième fois, désolé si encore une fois,
13:49 c'est désagréable à l'oreille de ceux dont je parle, mais ceux qui aujourd'hui plaident contre la réforme des retraites
13:55 ont fait élire Emmanuel Macron.
13:57 C'est une vérité dure à entendre, mais ils n'ont pas terminé de l'entendre
14:01 car je leur ai prêté autant de foi qu'il le faut.
14:03 Je me suis présenté à l'élection présidentielle, nous nous sommes présentés aux législatives,
14:07 nous avons fait élire 89 députés.
14:10 Au moment de la réforme, nous avons déposé une motion référendaire
14:13 que l'ensemble de ceux qui, soit disant, sont pour le référendum, ont refusé de voter.
14:18 Nous avons été présents, nous avons travaillé en hémicycle, nous avons déposé des amendements,
14:22 nous avons participé à ce débat, nous avons déposé une motion de censure,
14:26 nous avons voté l'ensemble des motions de censure qui avaient pu être déposées,
14:31 nous avons saisi le Conseil constitutionnel pour faire invalider cette réforme des retraites.
14:36 Nous avons été là où les Français nous attendaient.
14:39 Et je vais vous dire, je pense qu'ils l'ont vu, parce que les différents études d'opinion
14:44 qui ont eu lieu depuis ont démontré que c'est ce que les Français attendaient de nous.
14:50 Une opposition ferme, mais républicaine.
14:53 Marion Morgue.
14:55 Vous avez annoncé que si vous étiez élue en 2027, vous abrogeriez cette réforme.
14:59 Ça veut dire que ça fait très loin si elle rentre en application.
15:03 Qu'est-ce que vous dites aux Français qui s'inquiètent que cette réforme soit en vigueur dès septembre ?
15:07 Ecoutez-vous, je vous dis, c'est terrible, mais le vote, ça a des conséquences.
15:14 Voilà, c'est ça. Le vote, ça a des conséquences.
15:18 Ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron, et je le regrette profondément,
15:22 eh bien, ça perçoivent qu'élire un président de la République qui vous promet la retraite à 65 ans,
15:28 c'est avoir la retraite en l'espèce à 64.
15:33 Donc je viens leur dire de ne jamais considérer que le vote est un élément non essentiel du fonctionnement démocratique.
15:39 Le vote, il est essentiel, et pas seulement à la présidentielle, et pas seulement aux législatives.
15:45 Alors, nous verrons ce qui arrivera d'ici là.
15:50 Mais si quelque chose émerge, un RIP, par exemple, bon, très bien,
15:57 même si je ne crois pas du tout à cette procédure, vous le savez,
16:00 et je crois que le Conseil constitutionnel m'a donné raison,
16:03 mais il faudra réparer la démocratie dans notre pays.
16:08 Et je m'engage à le faire pour qu'il y ait un renouveau démocratique.
16:12 Et le renouveau démocratique, il passera par la proportionnelle à l'Assemblée nationale,
16:16 il passera par le référendum d'initiative citoyenne sur tous les sujets, d'ailleurs,
16:22 parce qu'il n'y a aucune raison qu'on limite les sujets dont les Français peuvent se saisir.
16:27 Ce n'est pas le référendum d'initiative partagée, c'est beaucoup plus simple le référendum d'initiative citoyenne.
16:32 C'est 400 000 signatures qui entraînent la mise en œuvre d'un référendum.
16:37 Tout de suite, la mise en œuvre d'un référendum.
16:40 Ce n'est pas du tout le cas de cette procédure imaginée par Nicolas Sarkozy,
16:45 que j'ai considérée comme une arnaque démocratique, parce qu'en réalité, il est inapplicable.
16:50 - Pour quelle raison ? - La preuve, regarde !
16:53 Parce qu'un coup, on va vous dire que ce n'est pas sur le bon thème.
16:57 - L'argumentaire n'est pas suffisamment motivé, détaillé. Il y a un deuxième référendum.
17:03 - D'accord, donc ce n'est pas assez détaillé.
17:05 La fois d'après, ce sera parce que ça ne concerne pas un des sujets de l'article 11.
17:11 La fois d'après, on aura les signatures qui n'auront pas été bien récoltées.
17:18 Et puis, à la fin du fin, on arrive à quoi ?
17:20 C'est ça que les Français ne savent pas. On n'arrive pas à un référendum.
17:23 On arrive à la saisie, à nouveau, de l'Assemblée nationale.
17:26 C'est une procédure pour canaliser la colère, pour faire perdre du temps.
17:33 Ce n'est pas une procédure pour que le peuple français puisse véritablement exprimer sa volonté.
17:37 - Donc vous ne croyez pas au référendum d'initiative partagée.
17:39 Il y a une autre initiative que vont prendre les députés socialistes
17:42 qui vont déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
17:46 Est-ce que là, vous la voterez ?
17:48 - Évidemment. Tout ce qui contribue à abroger cette réforme des retraites
17:51 contre laquelle nous nous sommes battus depuis des mois, nous le voterons.
17:54 Il n'y a qu'un malheur. C'est que ça va créer une charge financière.
17:59 Et je ne suis pas du tout sûr que les socialistes aient la capacité de faire voter une loi de ce type.
18:04 - Comment ça, une charge financière ?
18:06 - Ça crée une charge financière. Si vous abrogez, par définition, vous retirez du budget
18:11 les quelques économies moins importantes qu'au début,
18:14 mais que le gouvernement génère avec son injuste et scandaleuse réforme des retraites.
18:20 - Ce qui veut dire qu'il y a donc un problème de budget sur les retraites, dans votre raisonnement ?
18:23 - Non, mais il n'y a pas un problème de budget sur les retraites.
18:27 Il y a un problème conjoncturel. Il y a un déficit qui est conjoncturel.
18:31 On le sait, le corps l'a dit, il y a un déficit conjoncturel. Première chose.
18:35 Deuxièmement, qui est parfaitement supportable d'ailleurs. Je le dis très nettement.
18:39 9 milliards d'euros sur 345 milliards d'euros globalement pour le coût des retraites,
18:45 c'est parfaitement supportable pour le budget de l'État.
18:49 Mais surtout, ce que je disais, c'est que ça n'est pas tant sur les dépenses qu'il faut travailler,
18:54 c'est sur les recettes. Or, les recettes sont insuffisantes
18:59 parce que la politique économique du gouvernement est mauvaise.
19:02 Elle est mauvaise parce qu'Emmanuel Macron a plombé la productivité du travail
19:07 en ubérisant la société et donc en contribuant à sa désindustrialisation.
19:13 Elle est nuisible parce que notre natalité s'effondre.
19:17 Et désolé pour ceux que là encore ça choque, mais un système par répartition
19:21 ne peut vivre qu'avec une natalité qui est dynamique.
19:25 Elle est mauvaise parce qu'on voit bien que l'activité, notamment l'activité des jeunes,
19:31 mais également l'activité des seniors, a des chiffres très mauvais par rapport aux autres pays.
19:37 Donc c'est sur cela qu'il faut travailler.
19:40 Ça n'est pas sur la restriction des pensions, comme le pense le gouvernement,
19:46 ou sur l'allongement de l'âge.
19:50 Car, permettez-moi de rappeler une chose que peut-être vos auditeurs
19:54 et vos téléspectateurs n'ont pas en tête, c'est que l'objectif fondamental
19:58 de cette réforme des retraites, ce n'est pas tant de faire des économies
20:02 en demandant aux gens de travailler plus longtemps.
20:04 C'est en réalité entraîner la baisse des pensions.
20:06 Parce que le nombre de pensions qui bénéficient d'une surcote va s'effondrer.
20:12 Et le nombre de pensions décotées va exploser.
20:18 Et c'est là où en réalité on va assister à un appauvrissement
20:22 des futurs retraités dans notre pays.
20:25 Vous évoquiez le Conseil constitutionnel, vous avez dit cette semaine
20:29 que sa composition méritait réflexion.
20:31 Qu'est-ce que vous entendez par là ? Qu'est-ce qu'il faudrait proposer
20:34 pour l'améliorer ?
20:36 Le problème c'est que Emmanuel Macron emmène dans son discrédit les institutions.
20:44 C'est-à-dire que les institutions aujourd'hui sont touchées par le discrédit
20:51 du Président de la République.
20:53 C'est vrai pour le Conseil constitutionnel, il suffit de voir les critiques
20:56 qui sont formulées contre lui.
20:58 C'est vrai aussi, et je le regrette, croyez-moi, pour la police qui subit
21:01 le contre-coup du discrédit du Président de la République.
21:05 Est-ce qu'au Conseil constitutionnel, il doit y avoir des juristes ?
21:12 A priori, on a tendance à se dire oui quand même.
21:15 Bon, ça pourrait être une bonne chose qu'il y ait des juristes,
21:18 des très bons juristes même au Conseil constitutionnel.
21:21 Ce n'est pas obligatoirement le cas.
21:23 Est-ce que le fait que la plupart des membres du Conseil constitutionnel
21:26 soient nommés par des institutions politiques n'est pas sujet à réflexion ?
21:35 Est-ce que l'on ne peut pas imaginer qu'il puisse y avoir, encore une fois,
21:39 il faut poser tout cela sur la table et y travailler,
21:42 mais des membres du Conseil constitutionnel qui pourraient être désignés
21:45 sur proposition de grandes institutions type cours des comptes, type cours de cassation,
21:52 type conseil d'Etat, peut-être avec un contrôle d'ailleurs
21:56 et une audition des différentes chambres ?
21:59 Tout cela peut être, encore une fois, réfléchi.
22:02 Ce n'est pas immuable. Le Conseil constitutionnel l'est,
22:05 la manière dont ses membres sont nommés ne l'est pas.
22:08 Dans les scénarios que vous avez donnés, il y avait celui de la dissolution.
22:11 Vous avez dit que vous n'étiez pas candidate pour être Premier ministre,
22:15 s'il y avait une forme de cohabitation.
22:17 Est-ce que vous craignez la malédiction des Premiers ministres
22:20 qui ne deviennent jamais Président ?
22:22 Non, je ne crains pas cela, mais je pense que le Premier ministre du Rassemblement national
22:27 qui pourrait œuvrer à l'issue de ces nouvelles élections législatives
22:34 se doit, par le travail qu'il mènera, de préparer l'élection présidentielle
22:38 à laquelle, au moment où je vous parle, je suis la candidate naturelle,
22:44 mais au moment où nous nous parlons, ce ne sera peut-être pas le cas dans trois ans.
22:49 C'est la raison pour laquelle je n'ai pas...
22:51 J'ai déjà répondu à votre question.
22:53 Vous me dites "Est-ce que vous êtes candidate à la présidentielle ?"
22:55 Au moment où je vous parle, je suis la candidate naturelle de mon camp.
22:58 Et qu'est-ce qui pourrait faire que vous ne soyez pas candidate ?
23:00 Mais mille choses, cher monsieur. La vie a plus d'imagination que nous.
23:04 Et vous dites que vous ne serez pas candidate à Matignon.
23:07 Ce serait forcément, selon vous, un Premier ministre issu du Rassemblement national
23:11 où vous vous placeriez dans une position d'ouverture.
23:15 L'ouverture, elle peut s'exprimer au travers des différents ministres.
23:21 Mais je pense que la confiance que les Français auraient exprimée
23:25 envers le Rassemblement national pousserait à choisir un Premier ministre
23:31 émanant du Rassemblement national.
23:34 De très bons sondages sont sortis ces derniers jours pour la présidentielle 2027.
23:38 Vous avez appelé vos troupes au calme, en quelque sorte.
23:41 Est-ce que ces sondages sont trop bons et trop tôt ?
23:45 Non. Ce que je dis, c'est que je sais que les sondages sont une photographie du moment.
23:50 Et disons que je prends ces sondages comme un encouragement au travail.
23:56 Comme une validation de la manière dont nous défendons les Français
24:02 à l'Assemblée nationale depuis que nous sommes élus.
24:05 Mais aussi d'une confiance de plus en plus importante des Français,
24:10 non seulement sur le constat que nous pouvons faire,
24:13 mais également sur les solutions que nous prenons
24:16 et dont nous nous arrivons même parfois à convaincre jusqu'au Président de la République,
24:20 si j'en crois ses dernières déclarations sur la nécessité de s'intéresser au rachat d'actions,
24:25 par exemple.
24:26 Les Français n'aiment pas les victoires qui sont écrites d'avance
24:29 ou les pronostics qui seraient faits trop tôt.
24:31 Comment vous évitez que justement les Français ne réagissent à ça ?
24:35 C'est un propos traditionnel.
24:38 Emmanuel Macron a été donné comme vainqueur de la présidentielle et il a gagné la présidentielle.
24:42 Vous avez protesté auprès d'Elisabeth Borne, avec en copie d'ailleurs Emmanuel Macron,
24:47 sur ce que pouvait dire le ministre des Transports, Clément Beaune.
24:51 Il a dit la semaine dernière qu'il y a une menace de l'extrême-droite,
24:54 tapis dans l'ombre au fond de son terrier parlementaire.
24:57 Est-ce que vous déniez le droit à un ministre de critiquer l'opposition ?
25:02 Je dénie le droit à un ministre d'insulter 41% des Français.
25:08 Oui, je considère que dans une démocratie mature,
25:13 les ministres se doivent de ne pas insulter la première force d'opposition au gouvernement.
25:19 On peut très bien combattre politiquement,
25:22 on peut encore une fois débattre idée contre idée,
25:27 sans utiliser des formulations qui sont objectivement inadmissibles.
25:33 Ce terme de terrier parlementaire fait référence à...
25:37 comme si nous étions en quelque sorte des nuisibles.
25:40 La multiplication des comportements indécents, je trouve, de la part des ministres,
25:47 doit être sanctionnée par la première ministre.
25:51 Vous pensez à quel comportement ?
25:52 Je pense au ministre de la Justice qui fait des bras d'honneur à l'opposition.
26:00 Je pense à ce monsieur qui utilise encore une fois un vocabulaire qui est inadmissible.
26:07 Je pense de manière générale à ces ministres qui appellent le Rassemblement National,
26:12 par exemple, Front National.
26:14 D'abord, c'est le niveau zéro du combat politique.
26:18 Mais il doit y avoir un minimum de respect quand même de la part du gouvernement
26:24 à l'égard de l'opposition parlementaire.
26:27 C'est un des éléments d'un fonctionnement correct de notre démocratie.
26:31 Mais vous demandez quoi comme sanction ?
26:32 Vous avez dit que la première ministre, par exemple, cette semaine...
26:35 Non mais excusez-moi, la première ministre est quand même assez grande
26:39 pour savoir ramener ses ministres à la courtoisie républicaine, me semble-t-il.
26:44 Si elle veut des conseils, elle peut m'appeler, si elle veut.
26:47 Marine Le Pen, on va se retrouver pour la seconde partie de ce Grand Jury
26:50 où nous évoquerons la suite du quinquennat,
26:53 notamment, pourriez-vous par exemple voter une loi immigration ?
26:57 A tout de suite.
27:08 Suite du Grand Jury RTL Le Figaro LCI. Olivier Bost.
27:12 Marine Le Pen est l'invité de ce Grand Jury.
27:15 Nous avons beaucoup parlé de 2027.
27:18 Nous allons quand même parler de la suite du quinquennat d'ici 2027.
27:21 Marianne Bourogin.
27:23 Oui, le texte sur l'immigration semble avoir été débranché par le gouvernement
27:28 ou en tout cas avec une volonté de le tronçonner.
27:30 Est-ce que vous croyez encore à une loi sur l'immigration dans les prochains mois ?
27:34 Est-ce que vous pourriez vous-même en mettre une sur la table ?
27:37 D'abord, faudrait-il que je croie à son efficacité ?
27:40 Or, je n'y crois absolument pas.
27:42 Celle du gouvernement ?
27:43 Bien sûr que non, pour une raison très simple.
27:45 C'est qu'en réalité, cette loi sur l'immigration est une loi d'aggravation de l'immigration.
27:51 La partie la plus précise et efficace de la loi proposée
27:57 consistait à créer une nouvelle filière d'immigration
28:00 selon un concept qui consiste à dire que dans les métiers en tension,
28:05 il faudrait régulariser des clandestins,
28:09 ce qui évidemment entraînera un nouvel appel d'air de l'immigration clandestine
28:15 avec l'espoir de pouvoir être régularisé.
28:18 Donc c'est une nouvelle filière en réalité d'immigration que souhaitait créer Gérald de Darmanin
28:23 et les quelques mesurettes tout à fait inefficaces qu'il proposait à côté
28:28 qui visaient à faciliter la délivrance des OQTF...
28:32 Non mais d'accord, on va...
28:34 On vous y attend.
28:36 On va délivrer plus d'OQTF.
28:39 Mais la question n'est pas de savoir combien on délivre d'OQTF,
28:42 c'est combien on exécute d'obligations de quitter le territoire français.
28:46 Or, les obligations de quitter le territoire français sont exécutées à hauteur de 10%
28:51 et ça, ça ne changera rien.
28:53 Donc une fois de plus, ils sont inefficaces pour une raison simple.
28:56 C'est qu'en réalité, pour s'attaquer au problème de l'immigration,
28:59 qui est un problème majeur, il suffit de regarder quand même
29:02 les derniers chiffres qui ont été donnés,
29:05 il faut un grand texte et accessoirement un grand référendum.
29:09 C'est celui que j'ai proposé lors de la campagne présidentielle
29:12 et qui s'attaque à l'intégralité des sujets.
29:15 Je veux dire, du droit du sol, à la réforme nécessaire du droit d'asile,
29:19 aux conditions d'acquisition de la nationalité,
29:22 aux conditions pour obtenir un visa,
29:25 aux conditions pour se maintenir sur le territoire,
29:28 à la repénalisation de l'entrée et du séjour irrégulier sur notre territoire,
29:33 à la suppression, en tout cas c'est ce que je plaide,
29:36 de la capacité de régulariser précisément les personnes en situation de clandestinité.
29:43 - Sur tous les points que vous venez de détailler,
29:45 les républicains veulent déposer un projet de loi.
29:48 Est-ce que vous pourriez le voter avec eux ?
29:50 - Mais les républicains savent très bien que si l'on ne constitutionnalise pas
29:56 une partie du droit des étrangers, nous serons soumis à toute une série
30:00 de textes et de jurisprudence internationales, dont européennes,
30:05 qui nous empêchera de mettre en œuvre la maîtrise de l'immigration qui est nécessaire.
30:09 - Donc il n'y aura rien à voter pendant les 4 ans qui viennent sur l'immigration ?
30:12 - Mais, encore une fois, si ce gouvernement souhaitait régler le problème de l'immigration,
30:17 d'abord il s'en serait occupé avant.
30:20 Or on a bien vu que toutes les lois qui ont été votées sur l'immigration
30:23 n'ont fait qu'aggraver le processus.
30:26 Aujourd'hui, il y a 390 000 personnes qui entrent chaque année de manière légale
30:32 sur notre territoire.
30:33 Et ceci entraîne des problèmes absolument majeurs pour notre pays,
30:37 dans tous les domaines d'ailleurs.
30:38 Ça crée des tensions très importantes sur le logement social,
30:41 ça crée des tensions insurmontables sur l'hébergement d'urgence,
30:47 ça pose des problèmes à l'école, ça pose des problèmes dans notre système hospitalier
30:52 qui ne peut pas faire face.
30:53 Et je vais vous donner un chiffre, parce que je l'ai calculé.
30:56 Il faudrait, compte tenu de tous ces gens qui arrivent chaque année en France,
31:00 il faudrait créer 1800 lits d'hospitalisation par an.
31:05 C'est-à-dire un gros CHU par an.
31:08 Donc vous comprenez bien que notre système de santé, il ploie lui aussi.
31:13 Et je ne parle pas des problématiques de délinquance
31:17 qui sont tout à fait liées à l'immigration anarchique.
31:20 Je ne vais pas vous redonner à nouveau des chiffres qui vont faire mal aux oreilles de certains.
31:26 Vous contestez les difficultés de recrutement dans certains métiers en tension.
31:29 C'est ce que vous nous avez dit là à l'instant.
31:31 Mais ça fait 40 ans qu'on a des difficultés de recrutement dans certains métiers en tension.
31:34 Et donc que dites-vous à ces employeurs qui peinent à recruter ?
31:38 Et cela fait 40 ans que le MEDEF nous propose et nous impose
31:42 de faire venir des travailleurs étrangers pour pouvoir occuper ces emplois en tension.
31:48 Et ça fait 40 ans que ça ne fonctionne pas.
31:50 Et on se retrouve aujourd'hui...
31:52 Mais ça fait 40 ans que c'est comme ça.
31:55 Excusez-moi, c'était déjà la justification de l'accord franco-algérien de 1968.
32:03 Bon, donc il faut arrêter avec cette fadaise.
32:06 Ça ne fonctionne pas et d'ailleurs ça n'est pas fait pour ça, monsieur.
32:09 La réalité c'est que le recours à l'immigration est fait pour peser à la baisse sur les salaires.
32:14 Pour que le salaire minimum français devienne dans certaines branches un salaire maximum.
32:19 Alors moi je suggère une chose et j'ai fait une proposition en ce sens.
32:22 Augmenter les salaires parce que les métiers qui sont en tension sont des métiers difficiles.
32:27 Il faut les payer.
32:29 Et j'ai fait une proposition donnant en disant aux entreprises
32:33 je comprends que l'augmentation brutale du SMIC puisse être pour les TPE-PME insoutenable financièrement
32:39 parce que ça entraîne une obligation d'augmentation des dépenses auxquelles certaines ne peuvent pas faire face.
32:45 Mais je vous propose d'augmenter tous les salaires jusqu'à 3,5 fois le SMIC de 10%
32:51 et si vous le faites l'État gèlera l'augmentation des cotisations patronales afférentes.
32:57 J'ai évoqué cela avec des chefs d'entreprise.
32:59 Ils m'ont dit "mais nous sommes d'accord avec cela, nous prenons cette mesure".
33:03 Et pourtant cette mesure ne semble pas faire son chemin dans l'esprit du gouvernement, ce que je regrette.
33:09 La Grande-Bretagne a signé un accord avec le Rwanda pour y renvoyer tous les migrants arrivés illégalement
33:15 y compris ceux dont les pays d'origine ne veulent pas les accueillir.
33:18 Vous avez à la question de The Telegraph dans une interview, vous aviez dit
33:23 à la question "pourriez-vous renvoyer des migrants au Rwanda" vous avez répondu "pourquoi pas".
33:28 Est-ce que vous envisagez l'expulsion d'étrangers en situation irrégulière ailleurs que dans leur pays d'origine ?
33:35 Non, je constate juste qu'on en arrive là.
33:37 On en arrive là parce qu'on n'arrive pas à faire respecter le droit international.
33:41 Mais vous dites "la Grande-Bretagne et la France pourraient ensemble..."
33:45 Moi je souhaite faire respecter le droit international.
33:48 Les pays ont l'obligation de reprendre leurs nationaux
33:53 qui sont en situation irrégulière dans un autre pays.
34:00 Ça ne correspond pas à ce que vous avez dit au quotidien en Généralité.
34:02 Non, je n'ai pas dit que j'allais le faire.
34:03 Quand ils m'ont dit "est-ce que vous feriez cela ?"
34:06 j'ai répondu "pourquoi pas" sous forme de boutade.
34:09 Mais ma première mesure, je l'ai dit d'ailleurs, et ce n'est pas la seule, vous le savez,
34:15 c'est d'abord d'obliger à ce que le droit d'asile soit réclamé dans n'importe quel consulat ou ambassade
34:20 de n'importe quel pays du monde.
34:22 Pourquoi ? Parce qu'en réalité les demandeurs d'asile arrivent sur le territoire
34:25 sachant pertinemment pour une grande partie d'entre eux qu'ils n'obtiendront pas le droit d'asile,
34:29 on leur refuse et ils y restent.
34:31 Il faut donc empêcher, encore une fois, ce détournement du droit d'asile
34:35 et il sera analysé ce droit d'asile dans le consulat et les ambassades de n'importe quel pays
34:40 et s'il est accordé, alors la personne qui bénéficie du droit d'asile
34:45 pourra venir à nos frais d'ailleurs sur notre territoire.
34:48 Mais les autres ne pourront pas accéder au territoire national.
34:53 Ça c'est la première des choses.
34:55 Deuxièmement, il faut expliquer aux pays dont sont issus les immigrés clandestins
35:00 qu'ils se doivent de reprendre leurs nationaux.
35:03 Et s'ils ne le font pas, alors nous procéderons à un bras de fer financier.
35:08 Et ce bras de fer financier, il passera par l'arrêt du versement des aides bilatérales
35:15 ou internationales auxquelles nous participons
35:18 et ça pourra aller jusqu'à l'interdiction de transfert de somme d'argent
35:24 de la France vers ces différents pays.
35:28 Et puis ça passera bien entendu par la suppression des visas.
35:31 Y compris d'ailleurs pour les dirigeants de ces pays.
35:35 Parce qu'ils voyagent beaucoup dans nos contrées,
35:38 les dirigeants de ces pays qui ne respectent pas le droit international.
35:42 Le durcissement des visas avec l'Algérie par exemple, ou avec le Maroc,
35:46 ça n'a finalement absolument rien donné comme résultat.
35:48 Mais ça a duré combien de temps ?
35:49 Et d'ailleurs, pourquoi ce durcissement s'est arrêté ?
35:52 Voilà une question auxquelles le gouvernement pourrait peut-être répondre.
35:55 Parce que visiblement ça ne donnait pas de résultat.
35:56 Ah c'est pour ça ? Parce qu'il n'y a pas de résultat.
35:58 Et bien si 50% ça ne fonctionne pas, il faut essayer 100% ?
36:02 Donc plus aucun visa entre l'Algérie et la France par exemple.
36:05 Mais enfin écoutez, pourquoi est-ce que l'Algérie s'autorise
36:07 à ne pas respecter le droit international ?
36:10 Et au passage, je vais vous dire même plus, j'irai plus loin,
36:13 je supprimerai les accords bilatéraux franco-algériens signés en 1968
36:18 qui facilitent l'immigration des Algériens en France.
36:23 Il n'y a aucune raison que le peuple français ne soit pas respecté chez lui
36:27 et que les lois qu'il a votées ne soient pas appliquées.
36:31 C'est clair ça, c'est assez simple et c'est très démocratique en réalité.
36:36 Dans Le Parisien, pour passer à un autre sujet,
36:39 Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance et le parti présidentiel,
36:42 vous accusent de mener un combat anti-climat
36:45 et de compter de nombreux climato-sceptiques dans vos rangs. Est-ce que c'est vrai ?
36:48 Non, c'est totalement faux. D'ailleurs tout ce que dit M. Séjourné est faux.
36:52 J'avoue que le niveau d'argumentation est franchement au ras du sol.
36:57 Je ne sais pas s'il va être tête de liste des européennes,
36:59 mais je crains que les résultats soient très mauvais pour le parti Renaissance.
37:06 Tout ce qu'il dit est faux et caricatural.
37:09 J'ai vu d'ailleurs qu'il s'était lancé dans une énième cellule de lutte
37:14 contre le Rassemblement National.
37:16 Je crois que la dernière cellule de lutte contre le RN était dirigée par deux députés Renaissance
37:24 lors du dernier mandat, qui ont toutes les deux été battus par deux députés RN.
37:29 Ils en montrent autant qu'ils souhaitent.
37:31 Ça nous réussit plutôt bien, il faut être honnête.
37:33 Mais est-ce que le consensus scientifique qui attribue le réchauffement climatique
37:37 à l'activité humaine, est-ce que pour vous là-dessus il y a un doute ou pas ?
37:41 Mais non, il n'y a pas de doute.
37:43 Et d'ailleurs nous plaidons en permanence pour défendre notre énergie nucléaire,
37:49 pour condamner, parce que les mêmes qui vous expliquent qu'il y a le réchauffement climatique
37:54 sont les mêmes qui se refusent à condamner l'Allemagne
37:57 qui vient de fermer ses trois dernières centrales nucléaires
38:00 en ouvrant parallèlement des centrales à charbon à tour de bras ou en les élargissant
38:05 alors que l'on sait qu'il n'y a pas pire pour le climat que les centrales à charbon
38:10 ou d'ailleurs les centrales à gaz.
38:12 Où sont-ils ceux-là ? Où est leur cohérence quand on les attend sur un sujet comme celui-là ?
38:17 Ce sont les mêmes qui luttent contre le nucléaire,
38:20 sachant que l'énergie nucléaire est l'énergie qui protège le plus le climat
38:25 dans un pays qui est déjà, pardon, mais le bon élève du monde dans ce domaine-là.
38:31 - Mais est-ce que vous-même sur le nucléaire avez pu varier dans votre pensée ?
38:34 - Non, je n'ai jamais varié sur le nucléaire, c'est faux !
38:37 Vous prenez une phrase, vous la tronçonnez, vous dites "elle a varié", je n'ai pas varié !
38:40 - Vous avez évoqué que c'était une énergie dangereuse ?
38:42 - Non, nous sommes après Fukushima.
38:44 Et je dis, on me dit "est-ce que c'est dangereux le nucléaire ?"
38:47 Oui, le nucléaire est une énergie, disais-je.
38:50 - Et vous le redis encore en 2017.
38:51 - Laissez-moi terminer ma phrase, voyez, parce que vous refaites la même chose.
38:54 Comprenez, pour la bonne compréhension, ça pose un problème.
38:57 L'énergie nucléaire est une énergie dangereuse,
39:00 il faut donc investir massivement dans la sécurisation du nucléaire,
39:05 et quoi qu'il en soit, nous n'avons, au moment où nous nous parlons, disais-je,
39:09 que le nucléaire pour avoir une énergie à bas coût, en abondance,
39:17 qui permette à nos entreprises d'être compétitives.
39:20 Mais je pourrais vous redire la même chose aujourd'hui, sauf qu'entre-temps.
39:23 On a fait beaucoup d'avancées en matière de sécurisation du traitement nucléaire,
39:29 beaucoup d'avancées, et on en aurait fait encore plus si Emmanuel Macron
39:33 n'avait pas supprimé Astrid, qui permettait précisément
39:37 d'aller au bout de la sécurisation de notre production nucléaire.
39:40 - Des interpellations sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeGrandJury.
39:43 Marie-Pierre Haddad.
39:44 - Oui, pour prendre un exemple concret, il y a 4 villages à l'ouest de Perpignan
39:47 qui sont privés d'eau depuis cette semaine à cause de la sécheresse,
39:50 et dans 75% des départements, les réserves des nappes phréatiques
39:54 sont en dessous des moyennes.
39:56 Est-ce que vous pensez qu'il faut revoir les pratiques avec les agriculteurs ?
39:59 - Non mais, tiens, à chaque fois qu'il y a un problème, on va aller taper sur les voisins.
40:04 Mais dites-moi, ceux qui disent ça, ils n'ont pas été un peu au pouvoir
40:08 dans les 10 dernières années ? Qu'est-ce qu'ils ont fait exactement
40:11 pour prévoir le déficit d'eau en raison du réchauffement climatique
40:15 que personne ne conteste ?
40:16 - Des mégabassines.
40:17 - Hein ? Non mais dans les 10 dernières années.
40:19 Quand il fait, les Macron qui ont été au pouvoir, les Hollande,
40:22 les socialistes qui ont participé à cela.
40:25 Oui, parce que tout ce qui concerne les retenues d'eau,
40:28 qui auraient dû être réfléchies, et qui peuvent l'être encore aujourd'hui,
40:31 mais qui auraient dû être réfléchies depuis 10 ans,
40:34 ils n'ont strictement rien fait dans ce domaine.
40:37 Donc, moi je veux dire, attaquer les agriculteurs, c'est bien gentil,
40:41 mais que vont-ils manger ? Parce que, voyez-vous, les agriculteurs,
40:45 que je défendrais toujours, et envers et contre tout,
40:48 et surtout s'ils sont attaqués de manière absolument scandaleuse
40:52 et outrancière, sont ceux qui nous nourrissent.
40:55 Alors, si ces gens veulent que nous n'ayons plus d'agriculteurs,
40:59 nous avons déjà plus d'industrie, nous n'aurons plus d'agriculteurs,
41:03 et donc nous importerons massivement de quoi nous nourrir,
41:09 ce n'est pas mon projet. Voilà, je vous le dis très simplement,
41:12 ce n'est pas mon projet.
41:14 Donc je pense qu'il faut mettre en place les technologies que l'on connaît,
41:19 et notamment de retenue d'eau, pourquoi pas d'ailleurs d'usines de désalinisation ?
41:23 Nous sommes les champions du monde dans la technologie des usines de désalinisation.
41:28 Oui, mais d'accord, mais on manque d'eau quelques mois par an,
41:32 ou quelques semaines par an, donc on pourrait parfaitement envisager
41:36 de coupler des usines de désalinisation à nos centrales nucléaires,
41:40 par ailleurs, qui permettraient de les faire tourner, notamment la nuit,
41:46 où vous le savez, notre énergie nucléaire ne sert pas à grand chose,
41:49 et de pallier ce manque d'eau.
41:53 Vous voyez, la science, contrairement à ce que dit M. Sejournay,
41:56 nous croyons beaucoup à la science, nous croyons beaucoup à l'innovation,
41:59 nous croyons beaucoup à la technologie, et nous croyons même que c'est la technologie
42:03 qui nous sauvera des difficultés écologiques que nous vivons aujourd'hui.
42:08 Aujourd'hui, la bonne technologie, pas celle qui aggrave la situation,
42:13 comme par exemple les éoliennes.
42:15 La question de l'eau s'invite dans les préoccupations des Français, des élus, des communes.
42:18 Qu'est-ce que vous proposez concrètement dès maintenant,
42:21 puisqu'on sait que dès le mois de février, le nombre de communes était en état de sécheresse avancée,
42:25 et l'été risque d'être chaud, donc qu'est-ce que vous proposez aujourd'hui ?
42:29 Mais que propose le gouvernement ?
42:31 Que propose le gouvernement ? Je vous pose la question,
42:34 parce qu'à un moment donné, je voudrais...
42:36 Parce que vous voyez, vous nous jetez...
42:38 Non mais moi j'adore ce que vous faites.
42:40 Donc vous nous jetez de l'avion, si vous voulez, sans parachute,
42:42 et arrivé à 50 mètres du sol, vous nous dites "alors, qu'est-ce que vous faites ?"
42:45 Il fallait mettre le parachute quand on était dans l'avion.
42:50 Donc là, tout de suite, à la seconde, pour cet été,
42:52 à part la sobriété, c'est-à-dire demander aux Français d'arrêter de consommer de l'eau,
42:57 parce qu'après la sobriété alimentaire imposée par l'inflation,
43:00 la sobriété de l'eau, la sobriété énergétique,
43:04 qui est aussi la conséquence de mauvaises décisions politiques,
43:07 est-ce qu'à un moment, le peuple français va prendre conscience
43:10 que ses dirigeants sont incapables.
43:13 Incapables aujourd'hui, incapables hier,
43:16 et seront incapables demain de prévoir les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
43:21 Voilà, il n'y a pas de solution magique en l'espace de 15 jours.
43:26 Désolé de vous le rappeler,
43:28 mais la responsabilité, ce n'est pas celle de Marine Le Pen.
43:31 La responsabilité, c'est celle d'Emmanuel Macron,
43:33 et accessoirement celle du gouvernement qui l'a précédé.
43:36 Un autre sujet très important pour les Français, c'est l'inflation.
43:39 Vous proposez des mesures pour y faire face.
43:41 Baisse de la TVA sur les carburants, 0% sur un panier de produits de première nécessité,
43:46 également une absence de charges sur l'augmentation des salaires de 10%.
43:50 Ces mesures ne sont pas ciblées.
43:52 Ça veut dire que des moins riches jusqu'aux plus riches, tout le monde en profiterait ?
43:56 Vous savez, il y a eu une analyse qui a été faite
44:00 qui indique, qui a fait un comparatif entre les chèques qui ont été donnés par le gouvernement
44:06 et la baisse de la TVA sur l'énergie.
44:10 En fait, on se rend compte qu'avec la baisse de la TVA sur l'énergie,
44:13 c'est 90% des Français qui en bénéficient.
44:16 Moi, je pense que dans 90% des Français, il n'y a pas que des riches.
44:22 Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans les classes modestes,
44:27 dans la classe moyenne et qui aujourd'hui subissent de plein fouet cette inflation.
44:31 Rendez-vous compte quand même que cette inflation alimentaire...
44:35 Il y a une autre question sur la baisse de la TVA.
44:37 C'est sur l'efficacité parce que jusque-là, des baisses de TVA, par exemple,
44:40 sur la restauration, ce qu'on a vu, c'est que ça avait été absorbé.
44:43 Ça n'a rien à voir.
44:44 Pourquoi les distributeurs n'absorberaient pas la TVA ?
44:47 Ça n'a absolument rien à voir.
44:49 Pourquoi ?
44:50 Parce que le système de concurrence entre les restaurateurs
44:53 et entre la grande distribution, la grande distribution,
44:56 ils ne sont pas tant que ça.
44:57 Donc, ils ne peuvent pas utiliser ces méthodes pour augmenter leur marge
45:03 qu'ils ont par ailleurs quand même pas mal augmenté déjà.
45:06 Donc, la baisse, le panier avec une TVA à 0%,
45:11 panier de 100 produits de première nécessité,
45:13 serait une aide immédiate, immédiate pour les Français qui en ont le plus besoin.
45:19 Sachant que la TVA, vous le savez, est un impôt qui est plus dur
45:24 pour les classes modestes qu'elle ne l'est pour les classes moyennes ou moyennes supérieures.
45:30 — Pourquoi les distributeurs, en proposant des paniers
45:32 avec 50, 100, voire 150 produits cibles ?
45:36 — Non mais, alors supprimons le gouvernement.
45:38 Parce que si le gouvernement n'a aucune proposition à faire,
45:42 si ce n'est un numéro vert, ou alors demander à la grande distribution
45:46 de bien vouloir avoir l'amabilité...
45:49 — C'est aussi une forme de politique.
45:50 — Non mais pardon. Demander à la grande distribution...
45:52 Écoutez bien ce que c'est.
45:53 De bien vouloir avoir l'amabilité de faire un panier
45:56 avec un logo trimestre anti-inflation.
46:01 Mais quel contrôle y a-t-il là-dessus ?
46:03 Et pendant ce temps-là, plus l'inflation augmente,
46:06 plus le gouvernement se gave.
46:08 Je suis désolée de vous le dire.
46:10 Plus le prix de l'essence augmente, plus le gouvernement se gave.
46:14 Plus les prix alimentaires augmentent, plus le gouvernement se gave.
46:20 Donc le gouvernement se doit d'agir.
46:22 Et agir, c'est baisser la TVA à 5,5% sur l'énergie,
46:27 et faire un panier, comme ils l'ont fait par ailleurs à La Réunion,
46:30 de produits de première nécessité, avec une TVA à 0%.
46:35 Ça, c'est une action directe, immédiate.
46:38 Y a d'autres pays qui sont en train de le faire, hein ?
46:42 - Pour parler d'Europe, et puis des Européennes,
46:45 Georgia Melloni est-elle un modèle à suivre pour votre accession au pouvoir ?
46:50 - C'est-à-dire ?
46:52 - Est-ce que vous avez sa façon d'accéder au pouvoir ?
46:55 - Elle s'est présentée aux élections ?
46:57 - Pour 2027, oui.
46:58 - C'est quoi la méthode de Georgia Melloni ?
47:00 Elle s'est présentée aux élections.
47:02 Ils ont un système qui est fondamentalement différent d'une autre,
47:04 vous le savez, qui est un système proportionnel.
47:07 Chaque force politique se présente
47:10 et décide de faire des coalitions.
47:13 Nous n'avons pas ce même système-là.
47:15 Mais je plaide pour qu'il y ait la proportionnelle aux législatives.
47:21 Mais en l'occurrence, le système italien qui a permis d'abord à M. Berlusconi
47:26 d'être Premier ministre, puis à Matteo Salvini,
47:30 puis à Georgia Melloni,
47:32 est un système de coalition à la suite d'élections proportionnelles.
47:38 Mais si elle a une autre Martin Gall,
47:40 je serais ravie qu'elle me la donne.
47:42 Mais je crois que la situation est très différente.
47:45 Notre modèle, notre République, notre Ve République,
47:51 n'est pas du tout fondée sur le même fonctionnement que le système italien.
47:56 - Quel regard vous portez sur ces premiers mois à la tête de l'Italie ?
48:00 Puisque certains de ses électeurs jugent qu'elle n'est plus cohérente
48:03 avec les promesses électorales faites,
48:05 qu'elle n'est pas trop moulée dans le modèle européen pour plaire aux dirigeants.
48:09 Est-ce que vous jugez que... - Bah disons, moi on me dit plutôt l'inverse.
48:12 Je n'ai pas regardé de près les sondages en Italie,
48:15 mais il me semble plutôt qu'elle bénéficie d'un niveau de confiance
48:20 tout à fait acceptable, compte tenu des difficultés auxquelles sont confrontées l'Italie.
48:24 Nous n'avons pas, encore une fois, non seulement le même modèle électoral,
48:29 mais nous n'avons pas non plus la même situation avec l'Italie.
48:32 Je suis navrée d'être obligée de dire que, par exemple,
48:36 en matière de balance commerciale, la situation de l'Italie est bien meilleure que la nôtre,
48:40 que le plan de relance dont bénéficie l'Union Européenne,
48:43 qui justifie peut-être que Mme Mélanie a ténu ses critiques à l'égard de l'Union Européenne,
48:48 est sans commune mesure avec celui qu'on nous a offert
48:53 et qui nous coûterait potentiellement deux fois plus que ce que nous allons toucher.
48:57 Donc ce sont des situations qui sont différentes.
49:00 La situation de l'industrie italienne est différente de la nôtre.
49:04 Donc comparaison n'est pas raison.
49:06 Et si, encore une fois, je préfère Mme Mélanie au pouvoir
49:10 que M. Draghi, son prédécesseur,
49:16 il n'en demeure pas moins que nous n'avons pas exactement le même projet politique.
49:22 Et Dieu merci d'ailleurs.
49:23 C'est pour ça que Jordan Bardella, qui s'est rendu cette semaine en Italie,
49:26 n'a rencontré personne du parti de Giorgia Mélanie ?
49:30 Non, ce n'est pas pour ça.
49:32 Mais Jordan Bardella fait le tour de nos alliés européens.
49:36 Nous sommes alliés avec le parti de Matteo Salvini.
49:40 Il a donc tout naturellement rencontré Matteo Salvini
49:44 et il rencontrera ainsi, avant les Européennes,
49:47 l'ensemble de nos alliés du groupe Identité et Démocratie.
49:50 Justement, lors des dernières élections européennes,
49:52 vous avez promis un grand groupe européen de députés.
49:56 Finalement, ça a été difficile à construire.
49:59 Est-ce que cette fois-ci, ça pourrait mieux marcher ?
50:01 Je le souhaite. C'est difficile.
50:03 Moi, je ne cache pas les difficultés aux Français.
50:05 C'est difficile, mais c'est essentiel.
50:08 Il est absolument essentiel que nous réussissions à mettre en place
50:15 un grand groupe qui pourrait être potentiellement le premier,
50:18 voire le deuxième groupe du Parlement européen.
50:20 Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de décisions
50:23 qui, aujourd'hui, sont la conséquence de directives
50:28 et de résolutions qui sont votées par le Parlement européen.
50:32 Donc, ceux qui défendent la nation...
50:34 Parce qu'à partir du moment où vous ne mettez plus de trois nations
50:37 autour d'un siège, ça devient évidemment un peu complexe.
50:40 Donc, en mettre 20, ça l'est d'autant plus.
50:44 Mais moi, je viens dire que nous avons des éléments
50:47 que nous partageons entre différents mouvements en Europe
50:51 sur notre volonté de réduire drastiquement l'immigration,
50:56 notre volonté de retrouver notre souveraineté nationale,
51:00 notre volonté de demander à la Commission européenne
51:02 de se mêler de ses affaires et d'arrêter de venir grappiller
51:05 sur les pouvoirs des nations,
51:07 notre volonté de s'opposer au pacte des migrations.
51:09 Tiens, puisqu'on parlait d'immigration,
51:11 le pacte des migrations, c'est une décision de l'Union européenne
51:15 qui vise à répartir des migrants dans l'intégralité des pays,
51:20 même sans leur accord.
51:22 Et c'est là que l'on voit...
51:24 C'est ce qui justifie que dans des petits villages
51:27 un peu partout en France, on voit s'installer des migrants
51:30 qui sont localisés là par l'Union européenne.
51:33 Et il faut s'y opposer.
51:35 Et pour ça, il faut être nombreux.
51:36 - Une toute dernière question de Marie-Hélène Bourguin.
51:37 - Vous pourriez travailler avec des élus LR.
51:39 Est-ce que vous pourriez proposer un siège, par exemple,
51:41 à Nadine Morano, dont on parle beaucoup ?
51:43 - Pour les européennes l'année prochaine.
51:44 - Je ne suis pas au cœur des négociations de constitution.
51:47 - Est-ce que ce serait utile ?
51:48 - C'est Jordane Bardella qui, avec sa double casquette,
51:52 qui est remplie à merveille de présidents du RN
51:56 et de têtes de liste aux européennes.
51:59 Je pense qu'il faut rassembler.
52:01 Notre nom le dit, le RN.
52:04 Nous devons rassembler autour de l'idée de nation.
52:07 Nous cherchons à le faire tous les jours.
52:09 Nous l'avons fait hier.
52:10 Nous le ferons, je le souhaite, demain.
52:13 Tous ceux qui pensent que la nation est le cœur de notre projet politique,
52:17 parce que sans nation, il n'y a pas de démocratie.
52:20 Et sans démocratie, le peuple ne décide pas pour lui-même.
52:24 Il doit pouvoir se réunir autour de nous.
52:28 - Merci Marine Le Pen, merci pour ce grand jury.
52:31 Et puis un petit mot pour remercier Marion Mourgue,
52:35 qui quitte l'équipe du grand jury.
52:37 - Merci.
52:38 - Merci beaucoup Marion pour de nouvelles aventures.
52:41 Je te souhaite le meilleur.
52:43 Bon dimanche à tous, à la semaine prochaine.
52:45 [SILENCE]