• il y a 7 mois
Le jeûne intermittent est une pratique de plus en plus populaire dans le monde de la santé et du fitness, mais une nouvelle étude présentée au congrès de cardiologie de l'AHA vient de révéler des résultats choquants. Selon cette étude, les personnes pratiquant le jeûne intermittent auraient un risque de mourir du cœur de 91% de plus que les personnes ne le pratiquant pas. Dans cette vidéo, je réagis en tant que cardiologue à cette étude qui est en train de remuer la communauté scientifique et sportive.

L'étude a suivi plus de 20000 personnes pendant une période de 10 ans et a révélé que les personnes pratiquant le jeûne intermittent avaient un risque plus élevé de mourir d'une maladie cardiaque, même après avoir pris en compte d'autres facteurs de risque tels que l'âge, le sexe, le tabagisme et l'activité physique. Bien que l'étude ne prouve pas que le jeûne intermittent est la cause directe de ce risque accru, elle soulève des questions importantes sur la sécurité de cette pratique pour la santé cardiaque.

Dans cette vidéo, je vous explique les détails de cette étude et je vous donne mon avis de cardiologue sur cette découverte choquante. Vous découvrirez également les mécanismes sous-jacents à ces résultats et les implications pour votre santé cardiaque. Ne manquez pas cette vidéo passionnante qui vous donne un aperçu des dernières découvertes en matière de santé cardiaque et qui vous aide à prendre des décisions éclairées pour votre alimentation et votre mode de vie.

Lien vers le poster de l'étude : https://newsroom.heart.org/news/8-hour-time-restricted-eating-linked-to-a-91-higher-risk-of-cardiovascular-death

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Musique utilisée pour le générique :
Keziah Kyser ft. Prince of Falls – Don’t Know How It’s Like

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Sport
Transcription
00:00 Attention si tu pratiques le jeûne intermittent, tu as deux fois plus de chance de mourir du coeur
00:05 que les personnes ne le pratiquant pas. C'est en tout cas ce que vient de révéler une étude
00:10 présentée très récemment au congrès de l'AHA, l'American Heart Association. Je sais,
00:15 mon anglais est incroyable. Est-ce que c'est n'importe quoi ? Est-ce que les statistiques
00:20 sont erronées ? Bref, vous avez été hyper nombreux à me partager cette étude pour que
00:24 je la commente et c'est ce qu'on va faire dans cette vidéo générique. Allez, avant qu'on commence
00:42 ensemble le décryptage de l'étude, je vais te poser une question ou plutôt deux. La première,
00:47 est-ce que tu pratiques le jeûne intermittent ? Et la deuxième, à ton avis, comment est-il
00:52 possible que le jeûne intermittent soit associé à une mortalité deux fois plus élevée sur le
00:58 plan des décès cardiovasculaires ? C'est-à-dire toutes les morts d'infarctus, de crises cardiaques,
01:03 d'AVC, d'insuffisance cardiaque. Comment peux-tu expliquer ça ? Dis-moi tout ça en commentaire
01:09 et ensuite je te donnerai mes hypothèses. Mais fais-le bien sûr sans tricher, sinon la vidéo
01:14 sera moins intéressante. Pour donner un petit peu de contexte à cette étude qui vient de faire un
01:19 véritable raz-de-marée dans le milieu de la nutrition et du fitness, des chercheurs chinois
01:24 ont voulu déterminer s'il y avait une association entre la mortalité à long terme et l'horaire des
01:30 prises alimentaires ou plutôt la période des repas, c'est-à-dire est-ce que les gens consomment
01:35 leur repas de façon rapprochée dans la journée ou à l'inverse une alimentation plus traditionnelle
01:40 avec des repas espacés dans la journée. Le jeûne intermittent avait jusque là été préconisé comme
01:46 un mode d'alimentation qui avait de nombreux bénéfices sur la santé et ça avait même été
01:51 étudié de façon scientifique avec des études qui avaient comparé une alimentation traditionnelle au
01:57 jeûne intermittent sur des critères comme notamment la perte de poids, l'amélioration du profil
02:02 métabolique, l'amélioration de certains facteurs de risque cardiovasculaire, la glycémie, le taux
02:07 de cholestérol, etc. Et les résultats jusque là étaient plutôt bons. Mais ce qu'il faut noter c'est
02:13 que ces études avaient ce qu'on appelle des critères à relativement court ou moyen terme.
02:18 Ça veut dire qu'on ne s'intéressait pas aux critères à long terme, c'est-à-dire sur plusieurs
02:23 années, mais à la fin de l'étude en général plusieurs semaines ou plusieurs mois. Et oui,
02:27 les études avaient jusque là montré des résultats plutôt encourageants sur le plan général et
02:33 notamment sur le plan cardiovasculaire. Mais comme l'ont dit les auteurs, on n'avait aucune donnée
02:38 jusque là sur les effets du jeûne intermittent sur le long terme. Cette étude a donc été designée
02:44 afin d'analyser la mortalité à long terme à partir de 20 000 participants qui avaient accepté de
02:51 participer à une cohorte, c'est-à-dire un suivi nutritionnel, et à remplir leur questionnaire
02:56 alimentaire sur leurs habitudes alimentaires. Ils ont donc couplé cette cohorte, et pour les
03:02 20 000 participants, aux bases de données de la mortalité afin de savoir les personnes qui étaient
03:07 mortes. Au total, ils ont analysé dans cette étude les données de 20 000 personnes âgées en moyenne
03:13 de 49 ans et suivies pour une durée médiane de 8 ans avec le maximum allant jusqu'à 17 ans. Et
03:20 donc comme je vous l'ai dit, ils ont classifié les prises alimentaires avec le groupe qui mangeait
03:25 sur moins de 8 heures dans la journée, le groupe qui mangeait entre 8 et 10 heures, le groupe qui
03:30 mangeait entre 10 et 12, et le groupe qu'ils appelaient la référence entre 12 et 16 heures
03:35 par jour, ce qui correspond en gros à trois repas par jour, et ensuite le groupe qui mangeait tout le
03:39 temps avec plus de 16 heures par jour, c'est-à-dire peut-être même qu'ils se levaient la nuit pour
03:44 aller grignoter, ou alors je sais pas trop comment ça se passe. On va maintenant parler des résultats
03:49 de cette étude qui ont véritablement été choquants à la fois pour les personnes présentes au congrès,
03:55 pour les gens sur internet, et notamment ceux qui pratiquent l'intermittente fasting, qui sont
04:00 complètement en train de psychoter et de se dire qu'ils vont mourir du cœur, mais aussi pour les
04:05 auteurs eux-mêmes. Et je tiens à le préciser parce que c'est quand même un fait assez marquant,
04:10 les auteurs ont précisé qu'ils avaient créé l'étude en pensant montrer que le jeûne intermittent,
04:16 ou en tout cas les prises de nourriture assez rapprochées sur la journée, allait avoir un
04:20 impact positif sur la mortalité en diminuant celle-ci. Déjà le fait de manger, donc ce qu'on
04:26 va appeler le jeûne intermittent, moins de 8 heures, n'avait pas d'amélioration de la mortalité.
04:31 Il y avait dans les données brutes un petit sur-risque mais qui n'est pas statistiquement
04:36 significatif, ça veut dire qu'on ne peut rien conclure, c'est dans l'intervalle qui est lié
04:40 au hasard. Mais sur les sous-groupes de type de mortalité, il y avait 91% de chances de mourir,
04:47 en plus que le groupe contrôle, de mortalité cardiovasculaire, et pour le coup de façon
04:52 statistiquement significative, c'est à dire que l'association a très peu de chances d'être liée
04:58 au hasard. Et l'autre chose assez surprenante, c'est que les personnes qui étaient atteintes
05:03 de cancer et qui mangeaient le plus, c'est à dire plus de 16 heures dans la journée,
05:08 avaient un taux de mortalité du cancer qui était moindre. Alors attention, parce que je sais,
05:14 on va en discuter un tout petit peu après, de l'interprétation de ces résultats, il y a
05:18 plusieurs écueils possibles, mais c'est juste pour vous montrer que les résultats bruts tels qu'ils
05:23 ont été présentés, ont véritablement, et je le reconnais, même pour moi c'est quelque chose de
05:28 choquant, puisque quand on te parle en permanence du jeûne intermittent avec les preuves et les
05:32 données scientifiques que l'on connaît déjà, et qu'ensuite quelque chose, et notamment une étude
05:37 sur le long terme, vient remettre tout ça en question, et même s'il y a des biais, même si
05:42 c'est une étude uniquement épidémiologique, c'est à dire qu'on ne teste pas d'intervention,
05:47 simplement on prend des données brutes, on peut voir qu'il y a une association statistique entre
05:52 le fait de faire du jeûne intermittent et de mourir du cœur. Dans une étude épidémiologique,
05:58 on ne peut pas conclure à la causalité, on ne peut pas dire que le jeûne intermittent a causé la
06:04 mortalité cardiovasculaire, tout ce qu'on peut dire c'est que les personnes qui pratiquent le
06:08 jeûne intermittent sont statistiquement plus associées à une mortalité cardiovasculaire,
06:13 sans forcément dire qu'il y a un lien de causalité. Et c'est maintenant la nouvelle
06:18 partie de la vidéo, qu'est ce que j'en pense et que peut-on dire de ces résultats. La première
06:23 chose que je vais quand même signaler, c'est qu'il faut prendre comme tous les résultats d'études,
06:28 ces résultats avec des pincettes. Déjà parce qu'une étude ne peut jamais remettre en question
06:32 tout ce qui a été acquis auparavant. Cette étude a été faite comme toutes les autres études par
06:38 une équipe de chercheurs, et donc il est possible qu'il y ait eu quand même des erreurs. C'est
06:42 toujours à garder en tête, une étude a pu être truquée, une étude a pu être mal faite, peut-être
06:47 que le statisticien s'est trompé sur l'analyse des résultats. Je ne dis pas que c'est l'hypothèse
06:53 privilégiée, mais je dis juste que ça doit toujours rester dans un petit coin de la tête,
06:57 qu'une étude ne peut jamais faire remettre la totalité de la science de façon immédiate. Il
07:03 faut bien sûr la confirmation d'autres études, mais en tout cas ça va clairement donner des
07:07 pistes. Donc ça c'est la première chose. Deuxième chose maintenant, c'est une étude qui a été
07:11 uniquement présentée sous forme de ce qu'on appelle d'abstract, c'est à dire de résumé. On a
07:17 uniquement un poster et on n'a pas toutes les données de l'étude. Cette étude n'a pas encore
07:20 été revue sur la méthodologie, sur les données par le comité de lecture et de revue scientifique,
07:26 donc ça n'a pas encore été ce qu'on appelle dans le jargon "peer review", c'est à dire revu par
07:32 les pairs. Donc pour l'instant on a simplement les données présentées telles quelles par les
07:36 auteurs, mais pas encore analysées par la communauté scientifique. Donc possiblement qu'une
07:41 fois qu'on va voir l'étude, on se dira "ok en fait la méthodologie était peut-être pas bonne".
07:45 Attention je parle encore une fois de possibilité et non pas que c'est le cas. Peut-être que l'étude
07:49 sera très bien faite. Maintenant sur le plan véritablement du contenu, pourquoi est-ce que
07:55 l'intermittent de fasting, le jeûne intermittent, peut être lié avec une augmentation de la
07:59 mortalité cardiovasculaire ? Ce qu'on peut dire également c'est qu'on n'a pas plus de données
08:05 sur les populations, c'est à dire que là on a uniquement des données sur les horaires alimentaires
08:10 des gens, mais absolument pas sur leur état de santé, sur leur poids, sur leurs facteurs de
08:15 risque cardiovasculaire. Donc ce que je veux dire par là, c'est que possiblement les gens qui font
08:20 le jeûne intermittent vont être des gens qui sont peut-être plus en surpoids, qui ont peut-être plus
08:25 de cholestérol, qui ont peut-être du diabète et qui se sont dit "je vais faire le jeûne intermittent
08:30 pour perdre du poids". Donc peut-être que s'ils veulent en perdre c'est qu'ils sont en surpoids,
08:34 peut-être pour justement améliorer leur profil de cholestérol, leur profil métabolique, de diabète
08:39 etc. Donc peut-être des gens qui de base partent d'un stade avec plus de facteurs de risque
08:45 et plus de maladies, ce qui en soit confère un sur-risque de mourir du coeur. Donc c'est quelque
08:51 chose qui est à prendre en compte, ce sont des facteurs confondants qui ont pu possiblement...
08:55 Ils n'enlèvent pas l'association statistique, mais simplement ils peuvent expliquer qu'on ait
09:01 trouvé ces résultats et expliquer qu'il n'y ait pas forcément de causalité entre le temps de
09:07 prise alimentaire, le jeûne intermittent et la mortalité, mais que ce soit simplement un marqueur
09:12 indirect. On n'a pas non plus de données sur les autres paramètres alimentaires. Est-ce que les
09:17 personnes consommaient plus de calories ? Est-ce que le fait de manger de façon plus rapprochée
09:21 augmentait la densité des aliments et donc les choix alimentaires ? Si on mange sur une période
09:25 de huit heures, il faut manger des aliments qui vont être plus denses en énergie, donc peut-être
09:29 qu'on peut être amené à manger de la nourriture un petit peu moins saine, justement pour arriver
09:34 à faire rentrer le total calorique dans cette période plus courte. Bref, tout ça ce sont des
09:39 facteurs à prendre en compte et à ne pas négliger. Donc pour l'instant on n'a pas ces facteurs, donc
09:44 c'est très dur d'établir une causalité, c'est même impossible, et donc ça reste quelque chose
09:48 de descriptif. Il va falloir le creuser dans l'étude finale quand elle sera publiée avec
09:54 toutes les données et toutes les caractéristiques à la fois des participants mais aussi de leur
09:59 régime. Autre petit détail, et c'est quand même pas un détail moindre, c'est que l'étude se basait
10:04 sur les personnes et leur questionnaire alimentaire au moment de l'inclusion, c'est-à-dire que les
10:09 personnes ont uniquement une seule fois donné leur questionnaire alimentaire et ça veut dire
10:14 que s'ils ont fait le jeûne intermittent il y a dix ans et qu'ensuite ils ont arrêté, eh bien
10:19 ils sont quand même considérés dans le groupe du jeûne intermittent. Tout ça on ne le sait pas et
10:23 donc ça peut là aussi être un facteur un petit peu limitant de l'étude pour expliquer les résultats.
10:28 Et enfin, et je pense que ça va être très intéressant, c'est que peut-être il n'y a
10:33 aucun biais ou aucun facteur confondant dans cette étude et il y a véritablement une association
10:39 entre l'intermittent de fasting et le fait d'avoir une mortalité plus élevée au niveau cardiovasculaire.
10:46 Et comment est-ce qu'on peut expliquer ça ? Et c'est le moment de faire toutes vos hypothèses,
10:50 et les hypothèses elles sont nombreuses. Déjà le fait possiblement de manger de façon plus
10:55 rapprochée, on n'arrête pas de dire "oui mais ça met le corps, ça met le métabolisme au repos
11:00 pendant le reste de la journée", ce qui est peut-être vrai, mais peut-être qu'à l'inverse,
11:05 le fait de le faire travailler beaucoup plus sur le plan digestif et sur le plan métabolique pendant
11:10 une période plus rapprochée, c'est finalement quelque chose de délétère. Donc ça c'est
11:14 quelque chose déjà qu'on peut envisager. Ensuite, une autre hypothèse est celle au niveau hormonal.
11:19 Je sais que ça va peut-être choquer certaines personnes, mais il est très possible que le fait
11:25 de passer une partie de la journée à jeûne ne soit pas forcément bon pour le cœur sur le long
11:30 terme. Oui ça améliore les paramètres métaboliques, mais si on prend le problème à l'envers, le fait
11:35 de passer une partie de la journée à jeûne, le corps va devoir réguler tout ça, c'est-à-dire
11:41 sécréter des hormones, notamment du cortisol, du glucagon, et d'autres hormones, notamment du
11:47 stress, adrénaline, etc. Même si c'est possiblement en petite quantité, pour lutter justement contre
11:53 l'absence de nourriture, afin de mobiliser les réserves d'énergie et de fournir des nutriments
11:58 pour le corps, afin qu'il puisse fonctionner pendant tout le reste de la journée quand on ne
12:03 mange pas. Et d'autant plus si les personnes font du sport ou de l'activité physique pendant cette
12:09 période. Le corps va devoir encore plus sécréter toutes ces hormones du stress, afin justement de
12:15 répondre aux besoins énergétiques et de lui apporter de l'énergie alors qu'il n'a pas mangé.
12:20 Et ces hormones du stress, elles sont toxiques pour le coeur, et ça c'est quelque chose de prouvé. Et
12:26 il est possible que même si ce soit contre-intuitif, le fait d'adopter une telle alimentation très
12:31 resserrée sur la journée soit peut-être, oui, bénéfique sur la perte de poids, bénéfique à
12:36 court terme sur la glycémie, parce que forcément on en joint, mais qu'à la longue, les petits morceaux
12:41 de stress mis bout à bout puissent fatiguer le coeur et conduire à cette augmentation de mortalité
12:47 que l'on a observée. Et je sais que ça peut paraître là aussi très paradoxal, mais parfois
12:52 dans les études on a des grosses surprises. Et je vais vous donner un exemple en cardiologie qui a
12:58 marqué la cardiologie. C'est une étude qui a été faite dans l'insuffisance cardiaque. En gros,
13:03 pour la résumer très rapidement, l'insuffisance cardiaque c'est quand la pompe cardiaque est un
13:08 petit peu fatiguée. Et donc qu'est-ce qu'on se dit dans le concept ? Et c'était le concept des années
13:12 90. On se dit qu'il faut donner des médicaments qui vont augmenter la force de contraction du
13:18 coeur. Et notamment on avait un candidat qui était parfait pour ça, qui s'appelle la mylrinone. Et
13:24 la mylrinone c'était un médicament qui permet justement de donner au coeur un petit coup de
13:29 boost, justement pour qu'il se contracte plus fort. Et tous les paramètres, que ce soit
13:33 hémodynamique ou autre, pré-clinique, avaient montré une amélioration. C'est-à-dire que quand
13:38 on avait donné de la mylrinone à des participants, à des humains, dans des laboratoires, bref, tous
13:44 les paramètres cardiaques étaient améliorés. Le débit cardiaque augmentait, la force de
13:48 contraction augmentait également. Donc on s'est dit "c'est super, ce médicament va révolutionner
13:53 l'insuffisance cardiaque". Et donc on va démarrer un essai clinique. On va le donner à deux groupes,
13:59 un groupe qui va prendre le médicament, un groupe placebo. Et ensuite on va voir lequel fait mieux.
14:04 En étant persuadés, et là aussi à l'époque les auteurs étaient persuadés que la mylrinone allait
14:10 faire beaucoup mieux que le placebo. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Au bout d'un an, l'étude a
14:15 été arrêtée parce que les gens dans le groupe mylrinone mouraient 30% de plus que le placebo.
14:21 Et ça a été un choc dans le monde de la cardiologie, parce que personne ne comprenait ce médicament,
14:27 était hyper prometteur. Toutes les études avant avaient montré qu'à court terme ça améliorait la
14:32 pompe cardiaque, mais en réalité les gens mourraient beaucoup plus. Et quand on lit tous les papiers de
14:37 l'époque, les éditoriels, les couvertures et les préfaces des journaux, en gros ça a vraiment été
14:42 un raz-de-marée, possiblement comme était en train de le faire cette étude sur le jeûne
14:46 intermittent. Et personne ne comprenait, tout le monde y allait de sa petite hypothèse. Peut-être
14:50 qu'il y a d'autres choses, peut-être qu'on ne comprend pas, peut-être que l'étude a été mal
14:53 faite. Et au final, je vais vous passer les détails, mais on s'est rendu compte justement à
14:58 cette occasion, qu'en réalité oui, on améliorait l'insuffisance cardiaque sur le court terme, dans
15:03 les jours et les deux, trois premières semaines. Mais ensuite le fait justement de donner un
15:08 médicament comme ça, qui allait stresser le coeur en le faisant se contracter beaucoup plus fort,
15:12 allait le fatiguer beaucoup plus vite et le détériorer sur le plan du tissu et de son
15:17 fonctionnement. Donc au total, non seulement cette étude a marqué un tournant, mais surtout ça a
15:23 permis de découvrir une autre classe de médicaments, enfin pas de la découvrir, mais de modifier son
15:28 application dans l'insuffisance cardiaque, qui sont à l'inverse les bêtas bloquants, qui protègent de
15:33 tout ce stress et de toutes ces hormones du stress, adrénaline, etc. en protégeant le coeur. Alors
15:38 que jusque là, on disait mais attends, les bêtas bloquants qui justement diminuent la force de
15:43 contraction du coeur, c'est totalement contre-indiqué dans l'insuffisance cardiaque. Si tu faisais ça
15:47 avant, tu étais un criminel. Et aujourd'hui, on a montré que non seulement c'est pas criminel,
15:51 mais surtout ça améliore la survie des patients de beaucoup. Donc comme quoi des fois, des études
15:57 comme ça épidémiologiques ou autres, sont des pavés dans la mare qui vont faire changer, d'abord
16:02 qui vont faire réfléchir, parce que d'abord, je vous passe les 3-4 années où il a fallu se dire
16:06 mais où est-ce qu'on a merdé, comment est-ce qu'on peut expliquer ça. Donc ça va donner des pistes
16:11 de réflexion, ça va donner d'autres études et on va peut-être comprendre pourquoi est-ce qu'il y a
16:16 cette association et qu'est-ce qu'il faut modifier afin de vivre ou en tout cas d'adapter les pratiques
16:21 alimentaires. Voilà donc pour cette petite vidéo sur le jeûne intermittent et la mortalité
16:27 cardiovasculaire. Je n'ai pas forcément plus d'explications que vous, j'attends impatiemment
16:32 l'étude complète dans sa publication. De mon côté, je n'ai donné que deux explications, mais il en
16:37 existe certainement d'autres et possiblement d'autres qui vont être aussi bonnes. Donc surtout,
16:43 n'hésite pas, dis-moi en commentaire ce que tu en penses et s'il y a des choses que j'ai ratées.
16:47 Avant de partir, n'oublie pas de mettre un pouce bleu, si la vidéo t'a plu, bien évidemment,
16:52 de t'abonner à la chaîne pour ne rien rater des prochaines vidéos. Retrouve-moi aussi sur
16:57 Instagram et sur TikTok, ledoc.pm et je te dis à bientôt pour la prochaine vidéo. Salut à tous !
17:02 [Musique]

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