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Des ossements d'Émile, disparu depuis le 8 juillet dernier, ont été retrouvés le samedi 30 mars au sud du hameau du Haut-Vernet, par une randonneuse. Les enquêteurs vont effectuer des fouilles approfondies ce lundi et espèrent trouver de nouveaux éléments.

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Transcription
00:00 Avec nous pour en parler, Caroline Rambeau, bonjour. Vous êtes médecin légiste. Gilles Tézan, habitant du Vernet, bonjour à vous.
00:07 Dominique Rizet, consultant de police de justice de BFMTV. Et Pauline Revenat, en plateau avec nous, chef du service de police de justice de BFMTV.
00:13 C'est une nouvelle enquête qui commence après la découverte du crâne et de plusieurs dents d'Émile. A priori, de ce que l'on en sait, rien d'autre pour l'instant.
00:23 Il y a une interrogation majeure sur le crâne évoquée par la porte-parole de la Gendarmerie nationale. Écoutez.
00:29 Compte tenu de la configuration du terrain, du côté accidenté, on était en plein été, donc avec une végétation très dense aussi.
00:37 On a pu, même si c'est une infime chance, mais on a peut-être pu passer à côté. Donc cette hypothèse va quand même être explorée.
00:47 Les autres hypothèses, c'est qu'on ait pu avoir les ossements amenés après sur site. Donc là, ça peut être une intervention humaine.
00:55 Ça peut être un animal aussi qui a déplacé un ossement et qui l'a amené sur ce site. Ça peut être aussi, ça fait neuf mois qu'on est sur des recherches,
01:05 donc ça peut être aussi le terrain qui s'est modifié en fonction des saisons, des intempéries, un certain nombre de choses qui ont pu modifier le terrain
01:12 et faire ressortir ces ossements. Donc toutes les pistes sont explorées.
01:16 – Alors beaucoup de choses évidemment dans ce témoignage et Caroline Rombaud, je vais d'abord vous entendre sur une question, j'allais dire pratique.
01:22 Évidemment, la randonneuse qui a trouvé le crâne n'aurait pas dû y toucher. Est-ce qu'elle a pu souiller ce qu'on n'appelle pas encore la scène de crime ?
01:31 En tous les cas, les relevés qui vont être opérés par les gendarmes de l'IRCGN.
01:37 – À partir du moment où elle a été sur les lieux, c'est sûr que ça a pu déranger un petit peu la scène de crime.
01:44 Maintenant, on n'est pas tout à fait sûr que ce soit vraiment la scène de crime.
01:49 L'étape essentielle, ça va être d'essayer de retrouver tous les os des milles,
01:54 de façon à pouvoir reconstituer le squelette et faire les investigations médico-légales nécessaires.
02:00 – Alors pour l'instant, effectivement, on recherche évidemment le reste du corps.
02:04 Mais si on s'en tient au crâne, Madame, est-ce que l'analyse du crâne va permettre d'abord de dater avec précision la mort ?
02:13 – Non, on va savoir… La mort sera datée en fonction des insectes qu'on pourra retrouver autour de l'endroit
02:22 où s'il y a d'autres ossements, où était ce crâne.
02:27 Mais le crâne lui-même, c'est un ossement, on pourra dire simplement qu'il a plus d'un mois
02:32 à partir du moment où il est à l'état squelettisé, on ne peut pas aller plus loin.
02:38 – Est-ce qu'on pourra, à partir du crâne et des dents, déterminer les circonstances de la mort du petit Emile ?
02:46 – Alors là, il faudrait qu'il y ait une lésion traumatique sur le crâne, que ce soit un enfoncement, une fracture
02:53 ou une indication quelconque d'une lésion traumatique sur le crâne, auquel cas, ça sera évidemment plus facile.
03:01 Mais s'il n'y a pas d'indication, ça va être difficile.
03:05 Il faut vraiment avoir tous les ossements pour savoir s'il y a eu des lésions traumatiques sur le corps ou pas.
03:11 – Bon, ça fait 9 mois, et si on statue que le corps était là depuis 9 mois,
03:17 est-il normal que les dents soient désolidarisées du crâne, comme ça paraît être le cas ?
03:24 – Ah oui, tout à fait, surtout les dents de lait, elles se déchaussent très facilement,
03:29 ça veut dire simplement qu'il n'y a plus de tissu mou, c'est-à-dire les gencives ne sont plus présentes
03:34 et les dents se désolidarisent, c'est normal.
03:36 – Alors, on a vu, Pauline Rovnin, que les gendarmes de l'IRCGN, de nouveaux gendarmes,
03:40 sont arrivés sur place ce matin. Quel va être leur travail ?
03:43 – Et bien, concrètement, ils vont tenter de faire parler ces ossements,
03:46 de comprendre combien de temps ce crâne est resté sur place,
03:48 une datation, déterminer des lésions, madame en parlait,
03:51 si oui, est-ce qu'elles sont hantées ou post-mortem,
03:54 et puis il va falloir ratisser, figer la zone pour tenter de trouver les autres ossements.
03:59 Il y avait trois pistes, personne extérieure avec déplacement potentiel des zonements,
04:03 animal, conditions météo avec un terrain raviné,
04:06 et deux directions d'enquête, accident au crime.
04:08 En fait, concrètement, il faut se dire que maintenant, il y a deux pôles d'enquête,
04:11 il y a ce qui se passe à Pontoise, au laboratoire de l'IRCGN,
04:14 et ce qui se passe sur zone, dans cette zone boisée,
04:15 on va tenter de retrouver le reste des ossements,
04:18 des fragments de vêtements et peut-être les chaussures d'Emile.
04:20 – Alors justement, Dominique, en fait, il faut, souvent dans les enquêtes,
04:24 c'est en regardant la carte, la topographie du terrain que l'on peut avancer.
04:29 Donc tout commence au mois de juillet, au Vernay, du côté de la maison des grands-parents.
04:33 – Le 8 juillet.
04:34 – Le 8 juillet, Emile échappe à la vigilance de son grand-père.
04:37 Où perd-on sa trace ?
04:39 – Alors on perd sa trace au niveau du lavoir, il y a deux témoins qui sont là,
04:43 qui disent l'avoir vu passer, l'un à 16h30, l'autre à 16h45.
04:48 Tous les deux, au départ, donnent des indications différentes.
04:51 – Donc il descend, on voit l'image derrière vous, il descend sans doute le long de ce chemin.
04:55 – Voilà, l'un des deux dit "il descend ici, il va vers le lavoir",
04:58 et un autre dit "il monte", voilà, les images correspondent parfaitement,
05:03 vers une cabane qui se trouve dans le bois.
05:04 – Donc dans l'après-midi, les chiens perdent sa trace au niveau de ce lavoir.
05:08 – Les scintubaires.
05:09 – Et à partir de là, le ratissage commence, plusieurs ratissages,
05:12 des battues citoyennes et rien.
05:14 – Des gendarmes qui encadrent des battues citoyennes,
05:16 on ne retrouve absolument rien,
05:19 mais ça veut dire que toute la zone a été piétinée,
05:21 et ça complique le travail des chiens de recherche qui vont passer à cet endroit-là.
05:27 Il y a quand même deux types de chiens, les chiens dont on parle sont des chiens pisteurs,
05:31 ce ne sont pas des chiens qui recherchent des corps,
05:34 comme les chiens d'Avalanche, vous comprenez ?
05:35 Ce sont des chiens qui sont passés sur une piste, qui ont cherché une piste,
05:39 qui avaient déjà été souillés par des personnes qui avaient fait des recherches.
05:43 – Dominique, pendant des mois, rien.
05:44 Et hier, enfin plus exactement avant-hier, découvert du corps dans cette zone ici,
05:49 – Les quatre chemins.
05:50 – Cercle de Rouge.
05:51 Les quatre chemins, pas très loin de la chapelle Saint-Pancrace,
05:54 où la famille avait organisé une messe quelques jours après la disparition du petit garçon.
06:00 – Oui, des prières, des prières dans cette chapelle absolument,
06:04 des prières pour Emile pour le retrouver, dans cette petite chapelle.
06:07 – Quatre chemins, à quoi ressemble cette zone topographiquement parlant ?
06:10 – Alors, la porte-parole de la gendarmerie, la colonelle Pesan,
06:14 nous l'explique, c'est boisé, c'est raviné et c'est escarpé.
06:19 Donc ça fait quand même beaucoup de choses en même temps,
06:20 même si on est seulement à 1,5 km, 2 km de l'endroit où a disparu Emile,
06:25 il est possible que cet enfant ait parcouru cette distance.
06:28 – Tous les spécialistes, tous les criminologues disent
06:30 que c'est possible qu'un enfant parcourt cette distance.
06:32 – Oui, mais même les gens du village disent qu'il allait avec ses oncles,
06:35 les oncles d'Emile avaient 13, 14, 15 ans, partaient en montagne,
06:39 il était capable de marcher avec eux.
06:40 Donc c'est un enfant qui connaît la montagne et qui peut marcher,
06:44 et qui peut faire du chemin.
06:46 Alors maintenant, si on reste sur l'hypothèse rapidement de l'accident,
06:50 il marche, il est dans cet endroit escarpé, il tombe,
06:55 il s'assomme et on ne le retrouve pas.
06:58 La colonnelle, la porte parle de la gendarmerie,
07:00 elle dit "c'est possible qu'on soit passé à côté".
07:03 – Il y a la carte et puis il y a la réalité,
07:05 cette réalité que vous connaissez, vous Gilles Thézan,
07:07 vous êtes habitant du Auvergné, cette zone forcément,
07:09 vous la connaissez bien, quel est votre sentiment ce matin ?
07:16 – Aujourd'hui je suis déjà très triste,
07:19 je pense beaucoup à la maman et à toute la famille,
07:23 c'est très dur et puis d'un autre côté,
07:27 pour nous, maintenant on sait,
07:32 parce que dans l'angoisse c'est très dur,
07:35 mais il y a beaucoup d'incompréhension,
07:38 parce qu'au début tous les enquêteurs disaient
07:42 que le petit marchait avec le soleil dans le dos,
07:47 or en l'ayant trouvé à cet endroit-là,
07:50 c'est-à-dire qu'à 17h quand il a disparu,
07:54 il avait le soleil en face de lui,
07:56 ça c'est la première contradiction,
07:58 et puis cet hélicoptère thermique qui est venu,
08:01 ce sont des professionnels qui s'en servent,
08:04 ils ont passé la zone, c'est leur travail,
08:07 ils font ça tous les jours,
08:09 je me pose la question de savoir comment l'hélico n'a pas pu le trouver,
08:13 après par la suite, il y a quand même pas mal de gens
08:17 qui ont promené dans la zone cet été,
08:19 il n'y a aucune odeur qui s'est émanée,
08:22 parce qu'on a bien vu au début de l'enquête,
08:24 quelques jours après,
08:25 alors on posait du village,
08:27 des promeneurs avaient senti une odeur nauséabonde,
08:32 ils ont appelé les gendarmes,
08:33 et les gendarmes avaient découvert un cheval
08:35 qui avait été mangé par un loup,
08:38 et là on n'a rien senti,
08:40 et puis après on est arrivé à l'hôpital.
08:42 - On a un petit problème de liaison avec vous,
08:45 on est obligé d'interrompre cette conversation,
08:46 je voudrais juste vous poser, Mme Rambeau,
08:48 une dernière question,
08:50 il y a le crâne,
08:51 et puis il y a l'environnement où a été trouvé ce crâne,
08:53 est-ce que l'analyse de la terre va permettre de savoir
08:56 si le crâne a été déplacé ou pas ?
09:00 - Oui, en fonction des compositions de la terre,
09:03 si le crâne a été déplacé, on ne trouvera rien de plus,
09:09 par contre si c'est vraiment l'endroit où est mort Emile,
09:12 on va avoir des résidus de corps,
09:17 des composants chimiques du corps
09:19 qui vont être trouvés dans la terre.

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