180 Minutes Info (Émission du 02/04/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Ravie de vous retrouver en ce mardi après-midi pour une nouvelle édition de 180 minutes info dans un instant nous serons avec Vincent Fahandesh pour le journal
00:00:07 le décryptage des grands sujets que nous avons choisi cet après-midi sur CNews juste après l'éphéméride du jour à tout de suite
00:00:15 Passionné d'art et de collection, retrouvez votre programme avec ebay, l'e-commerce original
00:00:28 Chers amis bonjour
00:00:30 en ce mardi de Pâques nous célébrons la fête de saint François de Paul
00:00:34 s'il porte ce prénom c'est parce que ses parents voulaient rendre hommage à saint François d'Assise à qui ils attribuaient sa naissance
00:00:41 alors qu'il ne réussissait pas à avoir d'enfant
00:00:43 François est né en 1416 en Calabre en Italie et très jeune il est confié à des religieux cordeliers qui vont faire son éducation
00:00:51 sa vie est marquée par de nombreux miracles
00:00:55 on dit qu'il est capable de bilocation c'est à dire qu'il peut se retrouver dans deux endroits différents au même moment
00:01:01 on dit aussi qu'il peut marcher sur la mer
00:01:03 sa réputation est telle qu'il attire à lui de nombreux hommes qui veulent mener une vie religieuse à ses côtés
00:01:10 c'est ainsi qu'il va fonder l'ordre des minimes dont la règle fondamentale est l'humilité
00:01:15 on va aussi le retrouver à la cour du roi de France Louis XI puis de son successeur
00:01:20 il meurt en 1507 aimé de tous
00:01:24 et voici pour finir un extrait du psaume 32 qui est chanté aujourd'hui à la messe
00:01:29 nous attendons notre vie du seigneur il est pour nous un appui un bouclier
00:01:35 c'est tout pour aujourd'hui à demain chers amis ciao
00:01:39 C'était votre programme avec ebay et pour encore plus d'art et de collection rendez vous sur ebay le commerce original
00:01:48 et nous voici donc pour le premier journal de cet après-midi avec Vincent Farrandège à la une de l'actualité des recherches pour tenter
00:01:54 de trouver d'autres ossements du petit Emile se poursuivent bien sûr
00:01:57 après la découverte du crâne du petit garçon samedi les experts de la gendarmerie ratissent à nouveau
00:02:02 cette zone à deux kilomètres seulement du Auvergnet pour ce faire le hameau est complètement bouclé
00:02:07 Thibault Marchoteau vous êtes sur place alors que les recherches sont donc reprises ce matin
00:02:12 on attend une conférence de presse ce soir à 18 heures du procureur d'Aix-en-Provence
00:02:16 Absolument Vincent une conférence très attentue parce que on attend de nombreuses réponses à toutes les questions
00:02:24 qu'on se pose concernant la disparition d'Emile
00:02:27 il y a également toutes ces recherches qui ont repris depuis dimanche dès que la gendarmerie nationale
00:02:32 a eu la confirmation que ces ossements appartenaient bien à Emile
00:02:36 est-ce que le procureur va revenir sur ces recherches ont elles été concluantes
00:02:39 parce que les enquêteurs recherchaient notamment des ossements mais aussi
00:02:43 peut-être une intervention humaine ou encore une intervention animale
00:02:47 et dans le même temps peut-être que l'analyse des ossements qui ont été retrouvés
00:02:51 l'analyse qui a été faite à Pantin au siège de l'IRCGN
00:02:55 ont révélé des informations sur les circonstances de la mort d'Emile
00:02:59 ou encore la date de sa mort ce sont les réponses à toutes ces questions
00:03:03 évidemment qu'on attend de la part du procureur de la république d'Aix-en-Provence
00:03:09 il y a également pendant ce temps les recherches qui continuent
00:03:11 on peut constater sur le terrain un dispositif qui ne désamplit pas
00:03:14 toujours ces experts de l'IRCGN avec ses brigades cynophiles
00:03:19 avec ses chiens spécialisés en recherche de restes humains
00:03:21 mais également dans les airs avec trois drones déployés sur place
00:03:24 Merci beaucoup cher Thibault et on vous retrouvera bien évidemment
00:03:27 tout au long de l'après-midi et après bien sûr
00:03:30 cette conférence de presse du procureur de la république d'Aix
00:03:33 depuis ce week-end en tout cas les messages de soutien à la famille
00:03:36 aux parents d'Emile se multiplient
00:03:38 des hommages également aux petits garçons à la Bouilladis par exemple
00:03:42 le village des parents d'Emile, les habitants sont sous le choc
00:03:44 Stéphanie Rouquier a pu en rencontrer certains
00:03:48 La mort d'un enfant c'est toujours très tragique
00:03:51 et surtout dans ces conditions où tout le monde était suspecté
00:03:55 Je ne suis pas d'un naturel curieux sur ce genre de drame
00:04:00 mais savoir ce qui s'est passé pour éviter qu'un tel drame se reproduise
00:04:05 ça serait quand même intéressant
00:04:07 Je crois qu'ils frustrent, ils nous disent vraiment ce qui s'est passé
00:04:12 c'est prudent parce que c'est la fin du pays d'abord premièrement
00:04:17 et secondement c'est une énigme
00:04:20 Alors qu'on va parler tout à l'heure avec mes invités de l'insécurité
00:04:25 et de l'expérience qu'en ont fait certains français
00:04:28 on va s'interroger aussi à 4 mois des JO
00:04:30 sur la présence des vendeurs à la sauvette sur le champ de Mars
00:04:34 il semblerait qu'ils aient tous ou disparu
00:04:36 Commerçants et riverains espèrent en tout cas une place nette pour l'événement
00:04:40 ils doutent de la pérennité des opérations
00:04:42 cependant de police quotidienne
00:04:44 Reportage de Régine Delfour avec Jean-Laurent Constantin
00:04:46 Face à nous, une dizaine de vendeurs à la sauvette s'enfuit avec leurs marchandises
00:04:51 à quelques mètres de là, une patrouille de la police nationale vient d'arriver
00:04:56 ce jeu du chat et de la souris agace les commerçants
00:05:00 Il y a des vendeurs qui partent partout dans le quartier
00:05:03 qui se dispersent dans les rues
00:05:05 et qui cachent leurs marchandises dans les coins
00:05:09 et c'est pas bon de montrer ce côté là aux touristes
00:05:12 15 minutes plus tard, d'autres vendeurs de Tour Eiffel miniature nous abordent
00:05:17 nous engageons la conversation
00:05:19 Pour les Jeux Olympiques, vous allez faire comment ?
00:05:21 - Rien - Pourquoi rien ?
00:05:24 Ils ne savent pas qu'ils n'auront bientôt plus accès à ce périmètre
00:05:28 Laurent Nunez, le préfet de police de Paris
00:05:31 s'est engagé à sécuriser ce site pour les Jeux Olympiques
00:05:35 Ceux riverains qui préfèrent garder l'anonymat
00:05:38 doutent que le champ de Mars après les Jeux Olympiques
00:05:41 soit débarrassé de toute la délinquance
00:05:43 Après les Jeux, on sait très bien que tous ces gens vont revenir
00:05:45 tous les vendeurs de la sauvette, tous les joueurs de bain de dos
00:05:47 et toute cette délinquance va venir
00:05:49 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui ils font place nette
00:05:50 Ces gens vont revenir parce qu'il y a tellement un enjeu financier pour eux
00:05:54 Depuis le lancement du plan zéro délinquance en novembre 2022
00:05:58 les vols avec violence ont diminué de 15%
00:06:00 et les cambriolages de 7% selon la préfecture de police de Paris
00:06:05 Et puisqu'on parle des Jeux Olympiques à l'approche de l'événement
00:06:08 sachez que les restaurants et les hôtels recrutent
00:06:10 ils recrutent même beaucoup
00:06:12 200 000 postes restent à pourvoir
00:06:15 et vous allez voir, cela provoque bien évidemment l'inquiétude
00:06:17 des professionnels du secteur
00:06:19 Reportage à Paris de Mathieu Devese, Laurent Cellerier avec Jules Benaud
00:06:22 Y aura-t-il assez de personnel dans les restaurants
00:06:25 et les hôtels lors des Jeux Olympiques ?
00:06:28 Certains professionnels ne cachent pas leur inquiétude
00:06:30 La plupart de mes collègues cherchent du monde
00:06:32 n'ont pas des équipes complètes, sont parfois obligés de fermer
00:06:35 le restaurant sur un ou deux services
00:06:37 pour en gérer avec l'équipe qu'ils ont
00:06:40 donc c'est une réalité, il manque depuis le Covid
00:06:42 de nombreux collaborateurs en cuisine et en salle
00:06:45 pour faire tourner nos restaurants
00:06:47 Selon l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie
00:06:49 200 000 emplois, notamment saisonniers
00:06:52 sont à pourvoir sur l'ensemble du pays
00:06:54 Parmi les facteurs évoqués, le déclin de la démographie
00:06:57 le problème de logement pour les saisonniers
00:07:00 ou encore la taxation trop forte du travail en France
00:07:03 Certains restaurateurs pointent également du doigt
00:07:05 un équilibre économique trop fragile
00:07:07 On a à faire face à des hausses de prix extrêmement importantes
00:07:10 l'énergie évidemment, il a fallu augmenter les salaires
00:07:12 et c'était légitime dans un contexte d'inflation
00:07:15 d'accompagner aussi nos collaborateurs
00:07:16 pour faire face à l'inflation
00:07:18 faire face à des hausses de matières premières
00:07:19 nos producteurs, nos paysans aussi ont dû augmenter leurs prix
00:07:23 Un secteur en tension alors que plus de 15 millions de visiteurs
00:07:26 sont attendus sur l'ensemble de la métropole
00:07:29 pendant les Jeux Olympiques
00:07:31 Merci à vous Vincent, on se retrouve d'ici quelques minutes
00:07:33 Bien entendu, on passe à la chronique éco avec Eric de Rijmethen
00:07:36 Votre programme avec Domexpo
00:07:38 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter
00:07:40 pour découvrir la vôtre
00:07:41 Domexpo
00:07:42 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:07:44 Retrouvez votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena
00:07:47 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse
00:07:51 Gardena
00:07:52 Bonjour Eric
00:07:53 En ce début de semaine post-week-end Pascal
00:07:57 on va revenir à ce coup de rabot
00:07:59 qu'envisage le gouvernement
00:08:01 afin de réduire toujours les dépenses sociales
00:08:03 Il y a cette petite musique qui monte
00:08:05 on va droit vers un sérieux tour de vis
00:08:08 mais cela suffira-t-il ?
00:08:10 Ecoutez, en tout cas, vous savez, quand on regarde les chiffres
00:08:12 un pays qui affiche presque 3200 milliards de dettes
00:08:15 que le déficit dérape tous les mois
00:08:17 on doit prendre des mesures
00:08:19 En tout cas, dans le cas de la France
00:08:20 c'est le volet social qui pose question aujourd'hui
00:08:23 Vous savez, le social c'est un tiers de la richesse
00:08:26 que crée la France chaque année
00:08:28 C'est la moitié des dépenses publiques du pays
00:08:30 Alors oui, effectivement, il y a des choses à faire sur ce plan
00:08:33 D'ailleurs, vous savez, le 26 avril
00:08:36 il faut le rappeler, vous allez avoir les agences de notation
00:08:39 qui vont sûrement dégrader la note de la France
00:08:42 pour son manque de sérieux dans sa gestion
00:08:44 et ça, c'est vraiment une menace de plus pour nos finances
00:08:46 Pourquoi ?
00:08:47 Parce que si la France est dégradée
00:08:49 elle va devoir emprunter à des taux d'intérêt plus élevés
00:08:52 pour lui prêter de l'argent
00:08:54 et ceux qui vont prêter de l'argent seront plus exigeants
00:08:56 Donc ça pousse Bercy à faire des efforts de gestion
00:08:59 et cela très vite
00:09:00 Et c'est donc vers le social qu'on va se tourner
00:09:02 et qu'on va tenter de raboter
00:09:04 Absolument, parce qu'il y a beaucoup de pistes actuellement
00:09:06 qui sont explorées
00:09:07 Quand on compare aux autres pays d'Europe
00:09:08 la France explose tous les compteurs
00:09:10 Avec les retraites, on commence à reparler des retraites
00:09:13 Vous aurez bientôt un rapport du Cœur
00:09:14 Conseil d'orientation des retraites
00:09:16 qui va faire des nouvelles révélations
00:09:17 comme quoi on risque encore d'être dans le rouge
00:09:20 avec nos retraites
00:09:21 Donc il y aura sûrement des économies sur ce plan-là
00:09:23 Deuxièmement, allocation chômage
00:09:24 On le voit, elles sont trop généreuses
00:09:26 De 18 mois, on va sûrement descendre à 12 mois d'indemnité
00:09:29 comme d'ailleurs dans beaucoup de pays
00:09:31 avec l'objectif de réduire l'endettement de l'Unédic
00:09:33 Parce qu'on dit oui, les caisses sont pleines
00:09:35 aujourd'hui à l'Unédic
00:09:36 mais l'endettement est énorme
00:09:37 Il est encore de 43 milliards
00:09:39 Ce sera le chiffre fin 2025
00:09:41 D'ailleurs, il y a un sondage CNews, rappelons-le, avec CSA
00:09:44 qui révèle que 54% des Français
00:09:46 ne sont pas hostiles à ce serrage de vices
00:09:48 concernant le chômage
00:09:49 Ensuite, les carences arrêt de travail
00:09:51 On l'a vu dans le privé
00:09:52 On passerait de 3 jours de carence à 6, voire 7
00:09:54 ou même 8 jours non payés
00:09:56 Les transports sanitaires, ils coûtent très cher
00:09:58 La franchise va doubler également de 2 à 4 euros
00:10:01 Pareil pour les boîtes de médicaments
00:10:02 Bref, si vous êtes choqué par ce tour de vices social
00:10:05 eh bien il faut vous dire qu'il y a des abus
00:10:07 il y a des fraudes qui sont désormais identifiées par la Sécu
00:10:10 Cette France Providence dont tout le monde a profité pendant des années
00:10:13 eh bien maintenant le gouvernement a compris
00:10:15 qu'il était temps de le réformer
00:10:17 Merci beaucoup, cher Eric
00:10:19 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena
00:10:23 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse
00:10:26 Gardena
00:10:27 C'était votre programme avec Domexpo
00:10:29 4 villages en Ile-de-France
00:10:31 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre
00:10:33 Domexpo
00:10:34 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:10:36 Et je précise déjà qu'on en reparlera dans le détail
00:10:38 de la manière dont on peut réduire la dépense sociale
00:10:41 avec mes invités qui vont me rejoindre dans quelques minutes
00:10:44 Frédéric Durand est là
00:10:46 ainsi que Jordan Florentin en ce mardi
00:10:49 On l'évoquera en deuxième partie de l'émission
00:10:51 On parlera aussi de l'insécurité
00:10:52 92% des français estiment que l'insécurité est grandissante dans notre pays
00:10:57 Vous verrez aussi le ratio de ceux qui en ont fait la mer expérience
00:11:01 A tout à l'heure
00:11:02 Donc voici, avant de passer au décryptage de l'actualité
00:11:09 je vous propose de retrouver Vincent Ferrandèche
00:11:10 pour le rappel des principaux titres à retenir aujourd'hui
00:11:12 Et à la lune de l'actualité, Benjamin Netanyahou
00:11:14 qui admet qu'une frappe israélienne non intentionnelle
00:11:16 a bien tué 7 humanitaires à Gaza
00:11:19 des employés de l'ONG World Central Kitchen
00:11:21 qui organisait notamment la distribution de nourriture dans la bande de Gaza
00:11:25 plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la Pologne, la Chine ou l'Espagne
00:11:28 demandent des explications à Israël
00:11:30 Trois nouvelles opérations placenets menées ce matin
00:11:34 à Strasbourg, Toulouse et Nantes
00:11:36 Gérald Darmanin a annoncé en amont plusieurs dizaines d'interpellations
00:11:40 La semaine dernière, près de 1400 personnes avaient été interpellées
00:11:43 depuis le début de ce type d'opérations le 19 mars dernier
00:11:46 Et puis enfin, les profs sont en grève
00:11:49 pour protester aujourd'hui contre la réforme ATAL
00:11:51 prévoyant notamment des groupes de niveau au collège
00:11:53 les principaux syndicats d'enseignants disent vouloir refuser de trier les élèves
00:11:58 et réclament également une revalorisation salariale
00:12:00 et plus de moyens pour l'école publique
00:12:03 Merci Vincent, on se retrouve d'ici quelques minutes bien sûr
00:12:05 pour votre prochain journal
00:12:06 Frédéric Durand est là, cet après-midi, journaliste
00:12:09 Bonjour Frédéric
00:12:09 Bonjour
00:12:10 Merci de nous avoir rejoint
00:12:11 Jordan Florentin également, vous aussi, journaliste
00:12:14 On va parler de l'insécurité
00:12:16 Avec cette éternelle question
00:12:17 Est-ce un sentiment ?
00:12:18 Est-ce une réalité ?
00:12:20 Est-ce qu'on est dans le ressenti ?
00:12:21 Est-ce qu'on est dans l'expérience ?
00:12:22 Eh bien je vous propose ce sondage
00:12:24 qui nous éclaire concomitamment sur les deux
00:12:27 c'est-à-dire le ressenti de la situation globale par les Français
00:12:30 mais également l'expérience personnelle qu'ils ont dû traverser
00:12:33 Regardez, d'ores et déjà, ce premier chiffre qui vous est révélé
00:12:36 92% des Français jugent que l'insécurité gagne du terrain
00:12:40 Eh bien on va le voir
00:12:41 Tout cela analysé par Augustin Denadio
00:12:45 L'insécurité, l'une des préoccupations des Français
00:12:48 qui s'amplifie jour après jour
00:12:51 Selon la dernière étude Fille du ciel au DOXA pour le Figaro
00:12:54 92% d'entre eux jugent en effet
00:12:57 que l'insécurité gagne du terrain ces dernières années dans l'Hexagone
00:13:00 Je pense qu'il y en a plus qu'à l'âge de nos parents
00:13:02 Moi quand je parle avec eux de la vie à Paris aujourd'hui
00:13:06 c'est sûr qu'il y a plus d'insécurité et qu'on le ressent
00:13:08 Les femmes que je connais dans mon entourage, mes amis etc
00:13:11 elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir
00:13:13 et plus maintenant qu'il y a 3-4 ans
00:13:16 Selon cette étude, l'insécurité dans le pays
00:13:19 aurait une répercussion directe sur la vie quotidienne des Français
00:13:23 56% disent en avoir souffert personnellement
00:13:26 et plus de 6 habitants de grandes villes sur 10
00:13:29 avouent ne plus être rassurés dans la rue
00:13:31 Je me suis fait embêter ou virtuellement agressé
00:13:35 en sortant le chien tout simplement
00:13:38 Quand je sors le chien le soir, oui
00:13:41 à plusieurs reprises, je me suis sentie en insécurité
00:13:44 Alors pour faire face à ce phénomène
00:13:46 30% des Français ont eux-mêmes organisé leur protection au quotidien
00:13:50 Cette crainte, cette angoisse est une réalité
00:13:54 et cette réalité il faut la prendre en compte
00:13:55 parce que sinon on va avoir une fracturation abyssale de la société française
00:14:00 Malgré les reconquêtes républicaines
00:14:02 promises par les différents ministres de l'Intérieur
00:14:04 plus de 7 Français sur 10 ne croient pas que le gouvernement
00:14:07 puisse assurer leur sécurité face à la délinquance
00:14:10 Beaucoup de chiffres, on va évidemment les résumer
00:14:16 C'est peut-être le dernier qui interpelle le plus, Jordan Florentin
00:14:18 7 sur 10, après tout cela, estiment que les pouvoirs publics
00:14:23 ne sont pas en mesure de les protéger aujourd'hui
00:14:24 Oui, et pas que. Alors moi il y a plusieurs chiffres qui m'intéressent
00:14:27 Il y a celui-là, effectivement, on le voit
00:14:29 l'action du gouvernement elle est ridiculisée par un fait
00:14:31 Fontaine-douche, un quartier de Dijon où Darmanin est passé il y a 4 jours
00:14:34 Il y a un adolescent qui a été dégravement blessé à l'arme blanche cet après-midi
00:14:36 On voit bien que l'action du gouvernement, elle n'a strictement aucun impact
00:14:41 Mais il y a d'autres chiffres qui sont intéressants
00:14:42 J'en ai noté un, c'est 68% des Français sont pour un recours plus large
00:14:46 à la violence de l'État
00:14:47 La violence de l'État, c'est ce qu'on appelle la violence légitime
00:14:49 L'État peut être brutal dans sa violence
00:14:52 puisque c'est la violence démocratique légitime, la force de la police
00:14:55 Donc ça c'est intéressant
00:14:56 Et puis il y a un autre chiffre, plus discret
00:14:58 c'est que 55% des sympathisants de la France Insoumise
00:15:01 sont d'accord avec ce sentiment d'insécurité
00:15:04 Alors je vais me permettre ce mot après le week-end pascal
00:15:06 Alléluia, enfin !
00:15:08 Et d'ailleurs, un Français sur deux victime d'insécurité
00:15:10 prenez, on n'a pas encore les résultats de l'expertise et on verra
00:15:14 mais s'il s'agit d'un crime ou d'un meurtre dans le cas du petit Émile
00:15:16 et bien il est là, l'insécurité en France, elle est là
00:15:20 Et puis 30% des Français qui se protègent eux-mêmes
00:15:22 Bah oui, vous le voyez, les jeunes femmes partout aujourd'hui font des cours
00:15:26 pour apprendre à se défendre
00:15:27 Les Français s'équipent
00:15:28 Je crois qu'il y a 3/4 des maisons françaises qui sont protégées
00:15:32 C'est à se demander comment on a pu en arriver là
00:15:34 Et en fait, il y a un sujet qui est un peu occulté là-dedans
00:15:38 c'est de se demander, parce que c'est intéressant de commenter
00:15:39 mais il faut se demander pourquoi on en est arrivé là
00:15:42 Et bien vous prenez tous les territoires, tous les endroits
00:15:44 où il y a cette hausse de l'insécurité
00:15:47 et bien le lien, il est tout fait avec l'immigration
00:15:50 Et j'en veux pour preuve une étude de l'Observatoire de l'Immigration
00:15:52 qui disait, dans les Transports en commun, ça a été cité par une de vos témoins
00:15:56 les étrangers ressortissants de pays africains sont 11 fois plus représentés
00:16:02 dans les mises en cause pour les infractions dans les Transports en commun
00:16:06 Ce sont des chiffres de Vovo ça
00:16:07 Ce sont des chiffres de l'Observatoire de l'Immigration qui datent de décembre
00:16:09 Mais il y a aussi la part de délinquance à Paris ou en Ile-de-France
00:16:14 transmise par le ministère de l'Intérieur
00:16:16 C'est plus de 50% effectivement
00:16:18 Le fait d'étranger
00:16:19 Et un autre fait, tentative d'assassinat et règlement de comptes
00:16:22 +38% en 2023
00:16:24 Donc quand vous prenez tous ces chiffres, vous constatez qu'il se passe un problème
00:16:27 Maintenant la réponse, et c'est ce qui intéresse aussi je pense aux témoins de ce matin
00:16:29 C'est les réponses
00:16:30 Alors la réponse très simplement
00:16:32 Expulsion, les OQTF, réponse pénale, judiciaire
00:16:35 Il faut travailler là-dessus
00:16:36 Et puis stop à la diabogie financière dans les quartiers
00:16:38 On met un pognon de dingue
00:16:39 Au final on voit que l'insécurité est toujours là et il y a l'eau-pente
00:16:41 Et puis les Français ils en veulent aussi pour leur argent
00:16:43 D'onde pour la sécurité
00:16:44 Alors est-ce qu'on peut, d'une certaine manière Frédéric Durand
00:16:47 J'imagine que ce sera votre discours
00:16:49 Attenuer quelque peu ou le sentiment ou le vécu des Français
00:16:56 Regardez les chiffres quand même sur la délinquance
00:16:59 Et on les met en contrepoint de ce qui se passait en 2018
00:17:03 Par exemple pour ce qu'il y a de 2023
00:17:04 On va vous montrer cette courbe et son évolution
00:17:07 On prend pour exemple les homicides par exemple pour commencer
00:17:10 En 2018 il y en avait 845
00:17:15 En 2023, 1010
00:17:17 Donc là il y a une nette augmentation
00:17:19 On est à 20% supplémentaire
00:17:21 Si on prend d'autres indicateurs
00:17:24 Pour les mettre quand même en contrepoint
00:17:27 Prenons le cas par exemple des vols avec arme
00:17:30 7700 observés ou vécus en 2018
00:17:34 8700 en 2023, c'est-à-dire 5 ans plus tard
00:17:36 Avec une baisse, vous le voyez, drastique en 2020
00:17:38 Tout le monde aura compris que c'est cette inflexion
00:17:40 C'est la crise Covid qui a poussé beaucoup de gens à rester chez eux
00:17:44 Idem des cambriolages sur les logements
00:17:47 De 6% on est passé de -6% à -20%
00:17:53 Avec un rebond assez net en 2022, en l'espace de 2 ans
00:17:56 +11% et un petit reflux cette année
00:17:59 Donc voilà, il y a une augmentation
00:18:02 Mais effectivement l'augmentation ne se traduit pas de la même manière
00:18:06 Que le ressenti des gens qu'on sonde
00:18:08 Ce qui est assez normal puisque lorsque vous avez une personne
00:18:11 Qui a une expérience d'agression de cette nature-là
00:18:15 C'est beaucoup de gens autour qui sont concernés
00:18:17 Et qui partagent ce sentiment
00:18:19 Ce qui me paraît assez logique
00:18:21 Après les chiffres que vous donniez, notamment pour les homicides volontaires
00:18:23 Il était trois fois plus élevé en 1990 par exemple
00:18:26 Alors c'est vrai que sur les 10 dernières années
00:18:28 Il y a eu une forte augmentation
00:18:29 Mais si on le considère sur les 30 dernières années
00:18:32 Ce n'est plus tout à fait la même chose
00:18:33 Ce qui est certain, c'est que la délinquance
00:18:37 Depuis ces 10 ans, 10 dernières années, a explosé
00:18:40 Ça c'est absolument indubitable
00:18:43 Quant aux solutions, alors une partie est liée à l'immigration
00:18:46 Mais si vous dites que dans les grandes métropoles c'est 50%
00:18:49 Ça veut dire qu'ailleurs c'est beaucoup moins
00:18:51 Et que de toute façon vous ne régleriez pas le problème
00:18:53 Dans son entier avec cette solution
00:18:55 Moi je pense qu'on est un des pays au monde
00:18:59 Où la récidive est la plus forte
00:19:00 Et que c'est un aspect qui est extrêmement peu...
00:19:04 Comment dire...
00:19:06 - Exploré ? - Exploré en règle générale
00:19:09 C'est-à-dire qu'on ne se pose pas la question
00:19:10 Mais on met des gens en prison
00:19:12 Et puis ils ressortent
00:19:14 Et puis ça récidive dans la première année
00:19:16 Sur la première année, je crois qu'on est le premier pays d'Europe...
00:19:18 Donc en fait vous dites que la prison ce n'est pas la solution ?
00:19:20 Ah si, moi je dis que la prison il la faut
00:19:21 Mais c'est pas ça, c'est ce qui se passe à la prison
00:19:23 C'est comment on agit pour faire en sorte que...
00:19:27 Moi je ne suis pas pour le non répressif
00:19:30 Je pense que la gauche d'un seul ensemble
00:19:32 A fermé les yeux sur cette problématique
00:19:34 Mais la prison ne fait pas son effet ?
00:19:35 Ah ben non, en tout cas elle ne remplit pas pleinement son rôle
00:19:39 Parce que sauf à garder en prison éternellement les gens
00:19:41 Ce qui nous coûterait énormément d'argent à la société
00:19:44 Il faut aussi jouer sur ce levier
00:19:46 Je crois qu'il y a le levier de la non récidive
00:19:48 Le levier effectivement de la répression
00:19:50 Alors on insiste beaucoup sur la répression
00:19:52 Et je pense que c'est normal que souvent on voit des gens
00:19:55 Qui se retrouvent libérés alors qu'ils ont commis des fautes répréhensibles
00:19:58 Et qui se retrouvent libérés le lendemain
00:20:00 Les gens ne comprennent plus rien dans ce genre de situation
00:20:02 Et on est tout à fait d'accord
00:20:03 Mais pour autant, est-ce qu'il faut abandonner complètement le volet...
00:20:06 - Réinforcer - ... prévention et le volet accompagnement ?
00:20:09 Moi je ne suis pas sûr si on veut une politique efficace à son ensemble
00:20:12 C'est tous les volets sur lesquels il faut jouer
00:20:15 Alors, il nous reste 4 minutes
00:20:16 J'aimerais qu'on parle à nouveau de la violence
00:20:18 La violence, elle l'a vécue de plein fouet
00:20:20 Elle en est même morte, c'est Shannon
00:20:22 Cette adolescente de 13 ans qui avait été violée et agressée au début du mois
00:20:26 Entre temps, elle avait été plongée dans le coma
00:20:28 Elle a succombé à ses blessures il y a quelques jours
00:20:31 Dans son petit village de Kofri
00:20:33 C'est évidemment la tristesse
00:20:35 Mais également l'indignation qui prédomine
00:20:38 Regardez ce reportage de Mathieu Deveze, Florian Paume et Maxime Leguet
00:20:42 Dans cette petite commune de Kofri, dans l'Oise
00:20:45 D'où est originaire la jeune Shannon
00:20:46 L'annonce de son décès a provoqué l'irre et le dégoût des habitants
00:20:50 La colère et la tristesse pour une jeune fille comme ça
00:20:53 Elle perd sa vie à l'âge où elle doit vivre
00:20:58 Quand je vous parle, regardez
00:21:01 Tellement ça me démonte cette chose-là
00:21:04 Vous ne pouvez pas savoir, ce n'est pas possible
00:21:06 Ça ne doit pas exister
00:21:08 Les enfants ont le droit de vivre, ils ont le droit d'être heureux
00:21:11 Le 6 mars dernier, Shannon est victime d'un viol et d'une agression
00:21:15 Dans la commune voisine de Rantini
00:21:16 Gravement blessée, elle est transférée à l'hôpital
00:21:19 Et plongée dans le coma avant de succomber à ses blessures
00:21:22 Mercredi dernier
00:21:24 La violence et l'ignominy de cette attaque
00:21:26 Viennent troubler un village d'ordinaire assez paisible
00:21:29 On n'est plus à l'abri nulle part
00:21:30 Que ce soit ici, même dans une petite ville
00:21:33 Comme Rantini ou dans des grandes villes comme Paris
00:21:37 On n'est plus à l'abri du tout
00:21:38 Et c'est vraiment dommage pour la France
00:21:40 On ne pense pas que ça arrive chez nous
00:21:41 On se dit que c'est les grandes villes
00:21:43 Mais pas dans nos petits villages
00:21:45 Bah si, malheureusement, ça arrive même dans nos petits villages
00:21:47 Trois individus ont été mis en examen dans cette affaire
00:21:50 Le violeur présumé, âgé de 19 ans, a été placé en détention provisoire
00:21:55 Une marche blanche en hommage à Shannon
00:21:57 Sera organisée dans les jours à venir
00:21:59 Elle devrait partir depuis ce collège
00:22:01 Où l'adolescente était scolarisé
00:22:04 Meurtre passif de 30 ans de prison
00:22:06 Quand même, on rappelle les peines encourues
00:22:09 Terrible, à 13 ans, on meurt sous les coups de son agresseur
00:22:16 La rencontre avait lieu sur les réseaux sociaux
00:22:18 Ça aussi c'est un signe des temps
00:22:20 Sur la confiance aveugle parfois qu'on nourrit à l'égard des inconnus
00:22:25 Oui, là je pense que c'est vraiment une colère froide
00:22:27 Qui mettrait un métier de train mignon de français
00:22:29 Quand on voit ça à 13 ans
00:22:31 Vous imaginez pour les parents ce drame terrible
00:22:33 Et puis l'âge des agresseurs aussi, 18 ans, 19 ans
00:22:36 Donc d'abord il y a ce phénomène de plus en plus jeune
00:22:38 D'une violence qui n'est pas endiguée par l'éducation nationale
00:22:40 Ni par les parents
00:22:41 Et puis à l'inverse, vous avez aussi une violence
00:22:43 Sur des personnes de plus en plus âgées
00:22:44 Puisqu'il y a eu récemment encore beaucoup de viols de personnes âgées
00:22:48 Donc il y a ces agressions sexuelles qui se multiplient, qui se développent
00:22:51 Et en face, la réponse pénale, elle n'est pas suffisamment ferme
00:22:54 Je prends un autre exemple, c'est récemment Karim
00:22:57 Un Marocain de 27 ans, sous le clou d'une AUTTF
00:23:00 Qui agresse dans un train une jeune femme de 14 ans
00:23:04 Qui l'agresse sexuellement, qui roue ensuite de coup
00:23:07 Son frère de 16 ans, il a éclopé de 10 mois de prison ferme seulement
00:23:11 Alors qu'il est sous le clou d'une AUTTF
00:23:12 Donc ces phénomènes-là, ils se développent
00:23:14 Et ça me fait penser que
00:23:16 Heureusement, enfin, 92% des Français constatent cette insécurité
00:23:19 Mais ce qui me gêne, c'est qu'on parle encore de sentiments d'insécurité
00:23:22 J'espère que la prochaine étape, c'est qu'on comprendra
00:23:24 Que c'est pas un sentiment, mais des faits
00:23:26 Et que la troisième étape, c'est d'y apporter des solutions
00:23:29 - C'est rigurant, il faut finir avec cette idée - Non mais moi je vous propose pas un sentiment
00:23:31 Enfin, je comprends pas pourquoi on oppose le sentiment et la réalité
00:23:34 Évidemment qu'il y a une réalité de l'explosion de la délinquance
00:23:36 Et ça fait grossir le sentiment d'insécurité
00:23:38 Enfin, les deux ne sont pas contradictoires
00:23:40 - Non mais quand on entend "sentiment" dans la musique du Tracteur
00:23:44 On a l'impression que c'est fantasmé, en fait, voilà, c'est ça qu'on nous répète
00:23:46 - Oui, mais c'est une mauvaise perception de la chose
00:23:48 Je pense que quand il y a de l'insécurité, forcément ça fait grossir le sentiment d'insécurité lui-même
00:23:52 Ceux qui diraient que l'insécurité n'est qu'un sentiment, eux, se tromperaient, évidemment
00:23:56 - Ah oui, bah merci de le rappeler
00:23:57 - Oui, c'est une évidence, mais cela dit, effectivement, au plus il y a de l'insécurité
00:24:01 Au plus le sentiment global d'insécurité grossit
00:24:03 Quand on voit ce genre de phénomène, évidemment, et ce genre de violence, cette brutalité, cette barbarie
00:24:09 Effectivement, c'est absolument, je dirais, incompréhensible chez des jeunes, d'autant plus
00:24:16 Donc là, je sais pas ce qui va se passer, puisqu'on a pas, pour l'instant, l'enquête est en cours
00:24:19 Donc on va déterminer les conditions exactes, puisqu'apparemment elle était chez une amie
00:24:23 Qui a invité d'autres amis, et c'est comme ça que ça s'est passé
00:24:25 - Ça pourrait être un guet-tapant, hein, la réalité
00:24:27 - Voilà, tout est ouvert, mais en fait c'est une brutalité qui ne peut que choquer
00:24:31 - Bon, on vous propose de marquer une courte pause, on retrouve Vincent Ferndèche pour le journal
00:24:34 Et on va aussi parler de la manière dont l'exécutif entend régler la question du déficit budgétaire
00:24:41 En tapant dans la dépense sociale
00:24:43 Pour l'instant, ça reste l'objectif affiché d'A.Gabriel Attal
00:24:46 Pas sûr que ça ait très bonne presse au Parlement
00:24:50 Peut-être même que ça va déchirer la majorité, comme sur d'autres questions
00:24:53 On en reparle juste après cette petite pause
00:24:55 14h30, c'est l'heure du journal de Vincent Ferndèche
00:25:01 Le procès de l'attentat du marché de Strasbourg place aux réquisitoires aujourd'hui, Vincent
00:25:05 - Depuis fin février, quatre hommes sont jugés pour avoir notamment aidé le terroriste à se procurer une arme
00:25:11 Célia Barotte, vous êtes sur place à la cour d'assises spéciales de Paris
00:25:15 On connaîtra le verdict jeudi prochain
00:25:18 - Oui, et l'avocate générale a commencé son réquisitoire en déclarant
00:25:24 Le 11 décembre 2018, les illuminations du marché de Noël ont été remplacées par les ténèbres de l'obscurantisme
00:25:30 Cette ville a part ouverte et accueillante a été meurtrie
00:25:35 Le ministère public a tenu également à rappeler que la justice ne cherche pas un coupable à tout prix
00:25:42 Mais que ces cinq semaines d'audience ont montré que les accusés avaient toute leur place aux côtés du terroriste Chérif Chekatt
00:25:50 Comme en grande partie lors de ce procès, il a été question du parcours de Chérif Chekatt et de sa radicalisation
00:25:58 Actuellement, le parquet développe son réquisitoire en parlant de la responsabilité d'Audrey M, cette accusée qui est dans le box à présent
00:26:05 - Merci beaucoup Célia Barotte en direct pour nous cet après-midi
00:26:10 Et puis l'affaire du meurtre de Lola avec une contre-expertise psychiatrique qui a donc été menée sur la principale suspecte
00:26:18 - Elle conclut que Dabia B était en pleine conscience de ses actes, les experts n'ont décelé aucun trouble psychiatrique
00:26:25 Sur cette jeune femme de 25 ans qui a par ailleurs reconnu avoir tué et violé la petite Lola en 2022
00:26:30 Rien ne s'oppose désormais à son renvoi aux assises, les détails avec Isabelle Piboulot
00:26:35 - C'est une expertise accablante, celle qui a reconnu avoir tué et violé Lola le 14 octobre 2022 à Paris était bien consciente de ses actes
00:26:45 Dans un document de 31 pages remis le 15 janvier, voici ce qu'ont conclu deux experts psychiatres mandatés par la juge d'instruction concernant Dabia B
00:26:55 - Le sujet n'était pas atteint au moment des faits d'un trouble psychiatrique aliénant
00:26:59 - Après avoir rencontré la suspecte de 25 ans à trois reprises, les praticiens ont décelé chez elle un sévère trouble de la personnalité et pointé une dangerosité particulière
00:27:09 Mais pas de difficultés de compréhension, aucun trouble de la logique et du raisonnement, aucun vécu délirant, pas de syndrome de désorganisation
00:27:18 A cela s'ajoute une froideur et une grande difficulté à évoquer les faits qui lui valent sa mise en examen pour meurtre et viol sur mineur avec torture et acte de barbarie
00:27:28 - Elle n'exprime spontanément aucune empathie ni préoccupation pour la victime et sa famille, elle est préoccupée par les conséquences judiciaires qu'elle encourt
00:27:36 - Son discernement étant ni aboli ni altéré, Dabia B est donc apte à être jugée pénalement en cour d'assise
00:27:43 - Cette étude sur l'insécurité, on vient d'en parler, qui met d'accord la quasi-totalité des personnes sondées
00:27:52 - Selon un dernier sondage fiduciale au DOXA pour le Figaro, 92% des français estiment que l'insécurité a progressé, une majorité d'habitants des grandes villes assurent par ailleurs ne plus se sentir en sécurité dans la rue
00:28:03 Les détails avec Augustin Denadio
00:28:05 - L'insécurité, l'une des préoccupations des français qui s'amplifie jour après jour
00:28:11 Selon la dernière étude fiduciale au DOXA pour le Figaro, 92% d'entre eux jugent en effet que l'insécurité gagne du terrain ces dernières années dans l'Hexagone
00:28:20 - Je pense qu'il y en a plus qu'à l'âge de nos parents, moi quand je parle avec eux de la vie à Paris aujourd'hui, c'est sûr qu'il y a plus d'insécurité qu'on le ressent
00:28:28 - Les femmes que je connais dans mon entourage, mes amis etc, elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir, et plus maintenant qu'il y a 3-4 ans
00:28:37 Selon cette étude, l'insécurité dans le pays aurait une répercussion directe sur la vie quotidienne des français
00:28:43 56% disent en avoir souffert personnellement, et plus de 6 habitants de grandes villes sur 10 avouent ne plus être rassurés dans la rue
00:28:52 - Je me suis fait embêter ou virtuellement agressé en sortant le chien tout simplement, donc quand je sors le chien le soir, oui, à plusieurs reprises je me suis sentie en insécurité
00:29:05 Alors pour faire face à ce phénomène, 30% des français ont eux-mêmes organisé leur protection au quotidien
00:29:11 - Cette crainte, cette angoisse est une réalité, et cette réalité il faut la prendre en compte, parce que sinon on va avoir une fracturation abyssale de la société française
00:29:20 Malgré les reconquêtes républicaines promises par les différents ministres de l'intérieur, plus de 7 français sur 10 ne croient pas que le gouvernement puisse assurer leur sécurité face à la délinquance
00:29:31 Une info un peu plus inédite, un homme a été interpellé pour avoir visé avec un faisceau laser un avion de tourisme
00:29:36 - Ca s'est passé il y a quelques jours près de Nanji en Seine-et-Marne, il a écopé d'une amende de plusieurs centaines d'euros le récit de Tancrede Guillotel
00:29:44 La provocation aura duré plus d'un mois. A plusieurs reprises, alors qu'un avion de tourisme de l'aéroclub de Nanji est en vol de nuit, un individu pointe un laser puissant vers le cockpit de l'appareil
00:29:56 - On a eu le réflexe d'appliquer immédiatement la procédure. A chaque briefing j'insistais sur les élèves que si hypothétiquement cela devait nous arriver, il faut immédiatement baisser les yeux vers le tableau de bord et évidemment c'est arrivé
00:30:10 Un phénomène pas inhabituel qui met en danger le pilote
00:30:14 - C'est très gênant parce que ça se reflète sur la verrière et que la verrière devient toute verte. En plus c'est dangereux pour les yeux. Il suffirait d'être ébloui et qu'on soit à très basse altitude ou en dernier virage. On est à basse vitesse, on est dans des phases de vol qui sont très délicates. Oui, ça peut aboutir à l'accident
00:30:34 L'auteur des faits a été interpellé en flagrant délit par une brigade de gendarmerie des transports aériens. Il a été puni d'une amende de plusieurs centaines d'euros
00:30:43 - Et c'est l'heure de votre JT Sport
00:30:46 - Alors non Nelly, c'est à 15h le JT Sport. En revanche, c'est l'initiative de l'ancien capitaine du 152 France qui souhaite sauver l'église de son village. Fabien Pelous a lancé un appel aux dons pour financer la restauration du clocher de Garidech en Haute-Savoie
00:31:10 72 000 euros sont nécessaires. C'est l'initiative de l'ancien capitaine du 152 France qu'on écoute
00:31:15 L'église Saint-Jean-Baptiste de Garidech, c'est une église qui va fêter ses 500 ans cette année en 2024 puisqu'elle a été édifiée en 1524. Et j'ai fait un appel aux dons parce que je trouvais logique et normal de pouvoir faire participer un maximum de personnes à un événement qui va marquer l'histoire d'un village pour les 300 prochaines années
00:31:43 Il y a peu d'événements qui ont un retentissement d'une telle durée
00:31:48 L'église de Garidech et non pas Garidech. Garidech c'est mon petit côté breton
00:31:52 D'accord, et Pelous moi je maintiens parce que étant du sud, c'est sûr qu'on dit Pelous, on prononce toutes les lettres chez nous. Je suis bien placée pour le savoir.
00:32:00 Merci, vous allez nous prendre un autre sujet pour le JT Sport ?
00:32:02 Alors il y aura un JT Sport à faire, donc un sujet sport
00:32:05 Merci, à tout de suite
00:32:09 De retour avec vous, on va parler économie cet après-midi. Eric de Ryd-Matin a rejoint Jean-Danes Florentin et Frédéric Durand autour de moi
00:32:15 Freiner la dépense sociale, c'est le leitmotiv du gouvernement pour réduire le déficit et donc la dette aussi par la même occasion
00:32:24 Mais la réforme de l'assurance chômage telle qu'elle est envisagée est-elle la bonne formule ?
00:32:28 Première réaction, Xavier Bertrand qui n'est pas du tout d'accord avec la méthode choisie
00:32:33 Le réflexe français qui consiste à dire on augmente les impôts, ce n'est pas le bon réflexe
00:32:37 Mais il y a aussi un autre réflexe qui n'est pas bon, c'est que le gouvernement tape sur les plus fragiles
00:32:41 Moi je vais vous dire une chose, je suis pour qu'on réforme en profondeur l'assurance chômage pour ramener vers l'emploi
00:32:46 Mais qu'on n'aille pas dire que les déficits sont de la faute justement des chômeurs et des chômeurs seniors
00:32:51 Ça, cette solution de facilité là, non seulement elle est dangereuse et je la désapprouve
00:32:55 On parle bien d'un président de région LR, vous n'avez pas confondu, même discours
00:33:00 Oui, la région Hauts-de-France, où les taux de pauvreté et les poches de pauvreté sont immenses
00:33:05 Il a aussi des électeurs peut-être particuliers, même discours quand même ou presque
00:33:10 Chez la présidente de l'Assemblée Nationale, elle est dans la majorité
00:33:14 Si l'effort n'est pas partagé, je ne suis pas à l'aise parce qu'on ne peut pas demander aux personnes
00:33:19 Qui sont sans activité en recherche d'emploi d'avoir leur durée d'indemnisation réduite
00:33:26 Si de l'autre côté, on n'a pas cette justice qui fait qu'on ne regarde pas la taxation
00:33:31 De ceux qui ont le plus bénéficié d'une situation particulière
00:33:36 Il y a Elbron Pivet qui dit, pour votre bonne compréhension à tous, la majorité doit aussi
00:33:40 Entamer une réflexion sur les entreprises réalisant des super profits ou versant des super dividendes
00:33:45 Eric de Ritmaten, il a parlé au groupe Renaissance, Gabriel Attal, ce matin
00:33:50 On va peut-être voir des extraits d'ailleurs pendant votre dégagement de ce qu'il a dit
00:33:54 Toujours concernant les pistes à l'étude et qui seront d'ailleurs soumises à débat au Parlement
00:34:00 Première citation, c'est toujours important de rappeler pourquoi on lance une réforme
00:34:04 C'est grâce à l'emploi que nous pourrons désendetter le pays et réarmer nos services publics
00:34:09 Et puis deuxième, lorsqu'il parle des réformes qui ont déjà été menées, jusqu'ici, il y en a eu trois de mémoire
00:34:16 Le taux de chômage a beaucoup diminué grâce à nos réformes, nous avons le taux de chômage le plus bas depuis 40 ans
00:34:20 Évidemment, nous souhaitons continuer à avancer, sous-entendu, nous souhaitons continuer à réduire la durée d'indemnisation
00:34:25 C'est ça qu'il faut comprendre ?
00:34:27 Quand on interroge des patrons, j'en ai interviewé un la semaine dernière, il y a une usine en France qui emploie du monde
00:34:32 Marc Varnot, pour ne pas le citer, il dit une chose très juste, au-dessus de 55 ans, c'est vrai que c'est compliqué de retrouver un travail
00:34:38 Donc là, effectivement, la durée d'indemnisation doit rester autour de 18 mois, bon actuellement elle est un peu plus élevée
00:34:44 Elle va jusqu'à 24, mais en dessous, si on a une durée d'indemnisation maximum de 12 mois
00:34:50 Est-ce que c'est choquant quand on est jeune ? Moi je ne trouve pas
00:34:53 Après, il ne faut pas mettre dans le même sac tout le monde, il faut garder, c'est vrai, une sécurité pour les plus fragiles, comme dit M. Bertrand
00:34:59 Et pour les plus âgés, les seniors, il faut aussi que les entreprises jouent le jeu, qu'elles n'encouragent pas les anciens à partir ou qu'elles les mettent dehors
00:35:05 Ça c'est le problème, par contre pour les jeunes, ça ne choque pas 12 mois, c'est vrai que si on n'a pas trouvé un boulot au bout d'un an, c'est qu'il y a quand même un problème
00:35:12 Jordan Florentin, il faut plus encourager la reprise d'activité à cet âge-là, je ne dis pas qu'on n'a pas de bonne excuse
00:35:17 mais on a moins de raison de rester en inactivité longtemps qu'à 55 ans, où parfois on est laissé sur le bord de la route par sa propre entreprise
00:35:25 De manière générale, il faut encourager le travail, pour encourager le travail, il faut que le travail paye, et qu'il paye davantage que les prestations sociales
00:35:30 Je vous donne un seul chiffre, c'est 23%, c'est ce que paye par exemple un auto-entrepreneur, qui est une des issues pour trouver du travail
00:35:36 Quand on est un jeune, on se développe, on développe sa boîte, il y a beaucoup d'entrepreneurs en France, on développe de plus en plus les pépinières d'entreprise
00:35:43 Il y a vraiment un vivier formidable d'entrepreneurs en France, sauf qu'on se fait taxer presque un quart de nos revenus quand on est entrepreneur, quand on a des idées
00:35:50 Ça, c'est vraiment le problème français principal, et puis surtout, le travail ne paye pas suffisamment
00:35:56 Moi, je ne suis pas pour qu'on baisse les aides sociales, on a un modèle français qui est assez exceptionnel, il y a beaucoup d'autres endroits où on peut faire des économies
00:36:03 Sur lequel ?
00:36:04 Sur l'immigration, sur l'argent public qui est déversé par exemple, et d'ailleurs ça répondrait à une attente des Français dans la presse
00:36:10 Dans les subventions, les subventions aux associations pro-migrants, il y a plein de leviers où on peut faire des économies, le millefeuille territorial
00:36:17 Il y a beaucoup beaucoup de choses, alors arrêtons de taxer toujours, comme le dit, une fois n'est pas coutume, je vais être d'accord avec lui, de Xavier Bertrand, les plus fragiles
00:36:24 A chaque fois, on pompe sur les mêmes au lieu de privilégier le travail qui paye et de prendre l'argent là où il faut en prendre
00:36:31 Frédéric Durand, Fabien Roussel, il prévient même, il dit, il parle à propos de cette hypothèse, de guerre sociale à venir
00:36:39 On y court là, si on continue comme ça à réformer la situation ?
00:36:43 Vous avez deux difficultés, vous parliez des seniors, effectivement on devient vite inemployable lorsqu'on est senior, mais on est aussi inemployable quand on est jeune
00:36:50 Parce qu'on n'a pas d'expérience, donc on vous demande d'arriver sur le marché du travail avec de l'expérience, donc c'est difficile dans les deux cas
00:36:57 Il faut savoir qu'aujourd'hui lorsque Macron parle de plein emploi, il parle de 5% de chômage endémique, c'est à dire 1,5 millions, 1,8 millions de personnes au chômage
00:37:06 Et c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le plein emploi, qui n'en est pas un, puisque lorsque vous avez 1,8 millions de personnes au bord de la route, je ne sais pas comment on ose parler de plein emploi
00:37:15 Non, moi je crois qu'on est dans une vraie difficulté globale, c'est à dire que la mondialisation a fait qu'on a délégué un certain nombre de tâches, notamment en ce qui concerne l'industrie, en ce qui concerne l'agriculture à l'extérieur
00:37:28 Notamment à cause des salaires, parce qu'on nous dit "oui la France est très généreuse", aujourd'hui vous allez faire rentrer dans l'Europe un pays comme l'Ukraine où la moyenne des salaires était à 300 euros par mois
00:37:37 Et vous allez dire "oui mais il faut baisser les salaires pour être compétitif", parce que dans une économie libérale il faut être compétitif à les autres pays, qui en France va accepter de travailler pour 300 euros par mois
00:37:45 Oui, mais vous avez un problème de compétition au bout d'un moment, et si vous voulez, dès lors qu'on a décidé nous de dire "nous on va faire plus que du service, on va plus faire d'industrie, on va plus faire d'agriculture"
00:37:56 On a trouvé ou du travail un peu d'esclaves, c'est ce qu'on appelle l'arbina autour des métropoles, ou bien alors du travail pour des bacs +3, +4, mais tout le monde n'a pas de bacs +3, +4
00:38:07 Donc on a un vrai problème, parce que quand bien même vous dites au bout de 12 mois que si vous n'avez pas trouvé du travail c'est qu'il y a un problème
00:38:14 Oui mais si vous avez 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, j'entends, parce que souvent on compte que la catégorie A ou B
00:38:19 Mais il y a aussi ceux qui une fois qui ont travaillé 20 heures par mois sont considérés comme non chômeurs
00:38:23 Oui, on s'arrange un peu avec les chiffres
00:38:24 Oui exactement, et donc si vous voulez vous avez 200 000 emplois pour voir, mais si vous avez 5 millions de chômeurs en France, il vous en manque
00:38:30 Après le plein emploi, il n'y a aucun pays qui le connaît vraiment, il y a toujours un taux résiduel de 3-4%, même les Etats-Unis quand ils étaient au meilleur de leur économie, ils étaient à 3%
00:38:37 Non mais là on est à 5%, c'est pas résiduel, 1 million de personnes
00:38:39 3-4 c'est le taux résiduel, donc voilà, là on est à 7, on est à 7
00:38:43 Non on est à 7,5, donc compte que les catégories qui sont 100% au chômage, et pas les autres
00:38:48 Éric, vraiment rapidement, que faut-il comprendre quand Gabriel Attal, toujours devant les membres de sa majorité, en réunion de groupe, il leur dit qu'il va faire des propositions sur la taxation des rentes, est-ce que c'est lié ?
00:38:59 Alors ça c'est un dogme qui tombe, on ne devait pas toucher aux impôts, ça c'était sûr, ils avaient dit que ce soit Emmanuel Macron ou Gabriel Attal, maintenant ça commence à changer, ça bouge
00:39:07 Alors c'est quoi taxer justement les rentes ? Bah les rentes j'ai regardé, c'est d'abord la bourse, mais la bourse elle est déjà taxée à 30% quand vous faites des bénéfices dédiés aux autres
00:39:15 Et ça rejoint Yelbron-Pivet alors ? Oui tout à fait, les loyers, quand vous touchez des loyers, vous êtes une vieille dame qui a son petit studio qu'elle va louer pour améliorer sa retraite, bon elle paye déjà sur l'impôt sur le revenu, en plus elle est taxée à 17%
00:39:26 Ça va faire plaisir aux retraités ça, donc c'est un complément
00:39:29 Voilà, de nouveau, est-ce qu'on va taxer encore plus ça ? Ah c'est pas les grands capitalistes qui collectionnent les studios et choses comme ça pour vivre
00:39:34 Le plan d'épargne retraite, pareil, en sortie il y a une plus-value, après j'ai fait la liste, les rentes il y en a plein, il y a l'épargne salariale, quand on vous donne un intéressement, vous allez la toucher à la fin, cet intéressement vous allez la toucher, plus-value 17%
00:39:46 Comment va-t-on faire pour imposer encore plus les rentes ?
00:39:48 Moi je suis d'accord avec la vieille dame, mais si on ne parle que de la vieille dame, on n'a qu'un petit bout de la réalité
00:39:52 Non mais on tape toujours sur les plus vieux quand même
00:39:53 Non mais quand on parle de la vieille dame, attendez, juste je finis, il y a aussi des gens qui ont des dizaines et des dizaines d'appartements qu'ils louent
00:39:59 Donc lorsque l'on... ben oui, parce que si on parle de la vieille dame, on va tous plurer ensemble et on va être d'accord, mais si on parle de ces gens qui effectivement font de la rente avec des dizaines d'appartements
00:40:07 Ok, donc ça devient des critères
00:40:08 Attendez, oui bien sûr qu'il faut des critères, il faut des critères bien sûr, mais on ne peut pas dire encourager le travail d'un côté et favoriser la rente de l'autre, parce que sinon vous avez un problème
00:40:16 Effectivement vous allez taper sur les gens qui sont au chômage, mais vous n'allez pas taper sur les gens qui vont avoir des rentes
00:40:20 Et les rentiers vont prospérer, d'accord
00:40:21 Ben oui, il n'y a pas de logique
00:40:22 Je vous donne juste un mot, on peut faire les deux concours vite à mot ?
00:40:24 Un mot de conclusion, non mais une question en fait, comment on va faire pour les 200 000 postes pour les restaurateurs, là qui sont en train de chercher pour les Jeux Olympiques, on fait venir encore des migrations de masse qu'on va payer à bas coût ?
00:40:33 Ouais on en a parlé tout à l'heure, c'est vrai
00:40:35 Avec toute la problématique que ça entraîne
00:40:36 Personne ne veut le faire
00:40:37 Merci pour cette dernière insiste, merci d'être passé parmi nous, vous restez avec nous ou pas ?
00:40:41 Non
00:40:42 On le reviendra
00:40:43 Non, non, si vous voulez il y aura peut-être de la place, merci à tout de suite
00:40:52 15h, c'est la suite de notre émission 180 minutes info avec Vincent Farandesh pour le journal à la une de l'actualité
00:40:58 Les recherches qui se poursuivent pour tenter de retrouver d'autres ossements du petit Emile
00:41:03 Après la découverte du crâne du petit garçon, samedi les experts de la Gendarmerie ratissent à nouveau la zone à 2 km du Haut-Vernay
00:41:11 Et pour ce faire, le hameau est complètement bouclé, reportage d'Augustin Donadieu avec Thibault Marcheteau
00:41:17 Au pied de l'église du village
00:41:21 Le défilé des voitures est incessant
00:41:24 Le Haut-Vernay est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes qui quadrille la zone
00:41:30 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès du petit Emile
00:41:34 La dizaine d'enquêteurs mobilisés est aidée par des drones
00:41:37 3 engins ultra sophistiqués, capables de modéliser en 3D la zone où a été découvert le crâne de l'enfant
00:41:44 On crée un jumeau numérique, donc on va créer une version numérique de la scène telle qu'elle a existé au moment où on s'est déplacé
00:41:53 Pour pouvoir se repositionner dedans et replacer l'ensemble des éléments qui y sont prélevés
00:41:57 On restera le temps nécessaire pour fixer la scène et jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices
00:42:02 En complément de ces bijoux de technologie, les enquêteurs au sol peuvent également compter sur des chiens spécialisés
00:42:09 Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter un concours vraiment précieux aujourd'hui
00:42:18 Et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche des restes humains
00:42:24 Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux que la zone de recherche est escarpée
00:42:30 Difficile d'accès sous la menace des aléas climatiques qui pourraient endommager la zone de découverte des ossements
00:42:36 Cette question à présent, à 4 mois des JO, les vendeurs à la sauvette ont-ils vraiment disparu du champ de Mars ?
00:42:44 Commerçants et riverains espèrent ce qu'on appelle désormais une place nette pour l'événement
00:42:48 Ils doutent de la pérennité néanmoins des opérations de police quotidienne sur place
00:42:52 Reportage de Régine Delfour avec Jean-Laurent Constantin
00:42:54 Face à nous, une dizaine de vendeurs à la sauvette s'enfuient avec leurs marchandises
00:43:00 A quelques mètres de là, une patrouille de la police nationale vient d'arriver
00:43:05 Ce jeu du chat et de la souris agace les commerçants
00:43:09 Il y a des vendeurs qui partent partout dans le quartier, qui se dispersent dans les rues
00:43:14 et qui cachent leurs marchandises dans les coins
00:43:18 et c'est pas bon de montrer ce côté-là au tourisme
00:43:21 15 minutes plus tard, d'autres vendeurs de Tour Eiffel miniature nous abordent
00:43:26 Nous engageons la conversation
00:43:28 Pour les Jeux Olympiques, vous allez faire comment ?
00:43:30 Rien
00:43:31 Pourquoi rien ?
00:43:33 Ils ne savent pas qu'ils n'auront bientôt plus accès à ce périmètre
00:43:37 Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, s'est engagé à sécuriser ce site pour les Jeux Olympiques
00:43:44 Sir Evrain, qui préfère garder l'anonymat, doute que le champ de Mars après les Jeux Olympiques
00:43:50 soit débarrassé de toute la délinquance
00:43:52 Après les Jeux, on sait très bien que tous ces gens vont revenir
00:43:54 tous les vendeurs à la sauvette, tous les joueurs de bain de dos
00:43:56 et toute cette délinquance va venir
00:43:58 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui, ils font place nette
00:44:00 parce qu'il y a tellement un enjeu financier pour eux
00:44:03 Depuis le lancement du plan zéro délinquance en novembre 2022
00:44:07 les vols avec violence ont diminué de 15%
00:44:10 et les cambriolages de 7% selon la préfecture de police de Paris
00:44:14 Et précisément à l'approche des JO, les restaurants et les hôtels aussi recrutent
00:44:20 Et ils recrutent même beaucoup, 200 000 postes restent à pourvoir
00:44:23 et cela provoque évidemment l'inquiétude des professionnels du secteur
00:44:26 Reportage de Mathieu Deveze, Laurent Scellarié, avec Jules Baudot
00:44:29 Y aura-t-il assez de personnel dans les restaurants et les hôtels
00:44:34 lors des Jeux Olympiques ?
00:44:36 Certains professionnels ne cachent pas leur inquiétude
00:44:38 La plupart de mes collègues cherchent du monde, ne ont pas des équipes complètes
00:44:41 sont parfois obligés de fermer le restaurant sur un ou deux services
00:44:45 pour gérer avec l'équipe qu'ils ont
00:44:47 Donc c'est une réalité, il manque depuis le Covid
00:44:50 de nombreux collaborateurs en cuisine et en salle
00:44:53 pour faire tourner nos restaurants
00:44:55 En réunion des métiers et des industries de l'hôtellerie
00:44:57 200 000 emplois, notamment saisonniers, sont à pourvoir sur l'ensemble du pays
00:45:02 Parmi les facteurs évoqués, le déclin de la démographie
00:45:05 le problème de logement pour les saisonniers
00:45:07 ou encore la taxation trop forte du travail en France
00:45:10 Certains restaurateurs pointent également du doigt un équilibre économique trop fragile
00:45:15 On a à faire face à des hausses de prix extrêmement importantes
00:45:18 L'énergie évidemment, il a fallu augmenter les salaires
00:45:20 et c'était légitime dans un contexte d'inflation
00:45:22 d'accompagner aussi nos collaborateurs pour faire face à l'inflation
00:45:25 faire face à des hausses de matières premières
00:45:27 Nos producteurs, nos paysans aussi ont dû augmenter leurs prix
00:45:30 Un secteur en tension alors que plus de 15 millions de visiteurs
00:45:34 sont attendus sur l'ensemble de la métropole pendant les Jeux Olympiques
00:45:38 Merci Vincent, à tout à l'heure
00:45:40 Nos invités cet après-midi autour de cette table
00:45:42 on l'accueille Violette Spilleboe
00:45:44 Bonjour
00:45:45 Merci d'être là, je rappelle que vous êtes députée Renaissance du Nord
00:45:47 Yoann Gillet l'a également, députée RN du Gard
00:45:50 Bonjour
00:45:52 Karima Brick nous a rejoint
00:45:54 Bonjour, Karima, ravi de vous retrouver également
00:45:56 Frédéric Durand RST et Florian Tardif
00:45:58 D'ici un petit instant, nous serons dans l'hémicycle
00:46:00 avec un certain nombre de questions qui portent aujourd'hui
00:46:02 sur le budget, sur la dépense sociale
00:46:04 sur les pistes pour réformer l'assurance chômage
00:46:08 Florian Tardif, il faut le dire, c'est devenu un peu le leitmotiv de l'exécutif
00:46:13 de Gabriel Attal en particulier
00:46:15 mais Yael Broun-Pivet qu'on a vue, entre aperçus tout à l'heure
00:46:20 lançant la séance de questions
00:46:22 elle n'est pas tout à fait d'accord
00:46:24 elle fait même partie de ceux qui s'interrogent
00:46:26 qui sont mal à l'aise avec cette idée qu'on tape toujours sur les mêmes
00:46:29 est-ce que ça nous prédit une sorte de fracture
00:46:31 au sein de la majorité quand la question se posera réellement ?
00:46:34 Ecoutez, j'ai posé la même question à plusieurs parlementaires
00:46:39 à des ministres également
00:46:41 qui m'ont expliqué qu'il y a toujours un risque de fracture
00:46:44 dans ces temps politiques qui sont compliqués
00:46:47 mais des premiers échanges que je peux avoir
00:46:50 c'est qu'il y a un débat, un débat vif
00:46:53 mais qu'il y a un débat néanmoins qui se passe dans des conditions un peu sereines
00:46:59 c'est-à-dire que c'est bien qu'il y ait des points de vue différents sur cet enjeu-là
00:47:05 qui est un enjeu extrêmement important pour notre pays
00:47:08 tout simplement parce qu'il complique cette volonté de souveraineté
00:47:12 portée par le président de la République
00:47:15 mais que ce débat existe
00:47:17 alors certes, on voit bien qu'il s'affiche de temps en temps sur la place publique
00:47:21 ce n'est pas si grave que ça, voici ce qu'on me dit
00:47:24 mais voilà, pour l'instant, des premiers échos que je peux avoir
00:47:27 il n'y a pas de fracture de la majorité
00:47:29 mais tout simplement parce qu'ils sont bien conscients
00:47:31 tous ces acteurs que j'ai pu avoir
00:47:32 et même tous ceux qu'on va peut-être entendre tout à l'heure
00:47:34 qu'il y a un risque réel de fracture de la majorité
00:47:37 et qu'il y a cette campagne des européennes
00:47:39 et qu'il ne faut surtout pas, à quelques mois de cette échéance-là
00:47:42 montrer une majorité qui est d'ores et déjà fragile
00:47:46 encore plus qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:47:48 Il ne faudrait pas se disloquer maintenant.
00:47:49 En quelques secondes, Violette Spilbou, je vais quand même vous sonder une première fois
00:47:52 vous faites partie de ceux qui pensent qu'il faut encore toucher à l'assurance chômage ?
00:47:55 ça peut être une piste à explorer ?
00:47:56 Moi je fais partie de ceux qui veulent que chacun puisse accéder à un emploi
00:48:01 et donc que la reprise d'activité soit favorisée.
00:48:03 On l'a vu, il y a eu trois réformes de l'assurance chômage depuis 2019
00:48:07 elle commence à être évaluée.
00:48:09 On voit qu'il y a moins d'entrées dans le chômage quand on réforme
00:48:12 quand on adapte notamment cette assurance chômage
00:48:15 au moment où il y a plus ou moins de tensions sur le marché du travail.
00:48:19 Donc moi je pense qu'il ne faut pas qu'il n'y ait de tabou.
00:48:21 Il y a un débat, vous l'avez dit, on n'est pas tous d'accord.
00:48:23 Donc on peut aller plus loin encore ?
00:48:24 D'accord.
00:48:25 Première question dans l'hémicycle d'un député socialiste, Bertrand Petit.
00:48:28 Merci Madame la Présidente.
00:48:31 Ma question s'adresse à Monsieur Roland Lescure, ministre de l'Industrie.
00:48:35 Le groupe italien Renaud de Medici vient d'annoncer la fermeture en août prochain
00:48:39 de la papeterie de Blendec dans ma circonscription.
00:48:42 C'est la seule entreprise en France à fabriquer du carton à emballage
00:48:46 issu de matériaux recyclés.
00:48:49 200 emplois vont être supprimés.
00:48:51 C'est une décision incompréhensible alors que le groupe a reconstruit le site
00:48:56 en 2022 suite à un violent incendie en y injectant près de 70 millions d'euros.
00:49:02 Les salariés sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité du groupe
00:49:06 et de son fonds de pension américain, Apollo.
00:49:09 La désindustrialisation continue dans ce territoire comme ailleurs en France.
00:49:14 J'ai rencontré les salariés et les syndicats alors que les négociations
00:49:17 viennent de s'engager avec la direction dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi.
00:49:23 A Blendec et dans l'eau de Maroix où cette annonce résonne comme une double peine
00:49:27 après les inondations de fin 2023 et début 2024, c'est la colère qui domine.
00:49:32 Monsieur le ministre, le gouvernement doit faire preuve de réactivité,
00:49:36 d'exigence et surtout de fermeté à l'égard d'un groupe et de son cabinet conseil,
00:49:41 Oneda, à la réputation peu conciliante.
00:49:45 L'entreprise doit trouver un repreneur pour permettre le maintien d'un maximum d'emplois
00:49:51 sur un siste qui reste très attractif et qui porte un vrai projet de développement durable.
00:49:56 Une exigence et une fermeté d'autant plus nécessaires que le groupe RDM
00:49:59 a bénéficié suite à l'incendie du soutien financier de l'Etat
00:50:02 avec la mise en oeuvre de l'activité partielle de longue durée.
00:50:05 Pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, vos intentions et la stratégie
00:50:08 que vous entendez mener de nature à rassurer les salariés ?
00:50:11 Des salariés dont certains en quelques semaines ont perdu et leur maison et leur emploi.
00:50:17 Des salariés sur qui pèse désormais la menace d'une réforme de l'assurance chômage
00:50:22 qui va réduire encore les droits de ceux qui travaillent et brutaliser les chômeurs.
00:50:27 Faute de reprise, ces salariés pourraient très vite se retrouver au RSA
00:50:32 si le gouvernement s'acharnait à réduire de 18 à 12 mois l'indemnisation chômage.
00:50:37 Merci mon cher collègue. La parole est à madame Catherine Vautrin.
00:50:41 Non, excusez-moi, Roland Lescure, ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
00:50:46 Merci madame la présidente.
00:50:49 Madame la députée Bertrand Petit,
00:50:53 franchement on se connaît suffisamment, on a suffisamment travaillé sur les dossiers industriels dans votre région
00:50:58 pour que je me permette de vous dire que vous auriez pu éviter la dernière partie de votre question
00:51:03 qui entre nous n'a pas grand chose à voir avec les dossiers industriels que vous traitez aujourd'hui.
00:51:09 Sur ce dossier comme sur tous les autres, vous le savez, que j'ai une doctrine et une seule.
00:51:14 Travailler de très près avec les élus, vous l'avez vu sur d'autres dossiers, avec les actionnaires, avec les salariés
00:51:21 de manière à tout faire pour trouver des repreneurs, des repreneurs qui inscrivent les territoires, les usines
00:51:27 et les entreprises si possible dans une perspective de reprise durable.
00:51:31 Aujourd'hui vous parlez d'une entreprise qui fait face d'une certaine manière à une tempête parfaite,
00:51:35 un secteur difficile qui a fait face à des hausses de coût de l'énergie extrêmement élevées
00:51:40 et qui en plus, malheureusement, dans votre territoire, a fait face à des inondations extrêmement fortes
00:51:45 sur lesquelles l'ensemble du gouvernement est mobilisé pour accompagner les entreprises.
00:51:49 Sur cette usine comme sur tant d'autres, j'agirai comme sur tous les autres dossiers qui me sont confiés
00:51:56 à travailler de manière à trouver un repreneur solide, de travailler sur un business plan qui j'espère le sera aussi
00:52:02 et évidemment dans ce cas-là, accompagner l'entreprise dans une reprise durable.
00:52:06 Si malheureusement ces conditions ne sont pas réunies, notre priorité, vous le savez, sera les salariés, les salariés, les salariés
00:52:12 de manière à les accompagner dans la durée sur des formations et des rectifications
00:52:16 dans une région où nous avons trouvé de l'emploi et nous allons continuer à le faire. Merci.
00:52:22 Je vous remercie monsieur le ministre.
00:52:25 La troisième question va être posée par le groupe Liott en la personne de monsieur Charles de Courson
00:52:31 qui me dit-on fête aujourd'hui même son 31e anniversaire de mandat dans cette honorable Assemblée.
00:52:39 (Applaudissements)
00:52:49 Et mon 72e anniversaire tout court. J'ai deux anniversaires aujourd'hui.
00:52:54 Bon anniversaire, mon cher collègue.
00:52:57 Bien, ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
00:53:04 Monsieur le ministre, une note confidentielle commune de la direction du budget et de la direction du Trésor
00:53:11 relative à l'actualisation de la prévision de déficit public pour 2023 vous a été adressée le 7 décembre 2023
00:53:20 alors même que le projet de loi de finances pour 2024 était encore en discussion.
00:53:24 Cette note vous indiquait, je la cite,
00:53:28 "les dernières informations laissent toutefois anticiper un déficit plus prononcé.
00:53:32 Il pourrait en effet s'établir à 5,2% du PIB.
00:53:36 Or, vous avez maintenu la prévision initiale d'un déficit public en 2023 de 4,9%
00:53:42 jusqu'à l'adoption grâce au 49.3 fin décembre 2023 du projet de loi de finances pour 2024.
00:53:49 L'INSEE a annoncé le 26 mars 2024, dans le cadre du compte provisoire,
00:53:54 que le déficit public était encore plus dégradé et atteignait 5,5% du PIB, soit un dérapage de 15 milliards.
00:54:01 Alors ma question est triple, monsieur le ministre.
00:54:03 Tout d'abord, monsieur le ministre, est-il conforme au principe de sincérité budgétaire
00:54:08 de dissimuler à la représentation nationale pendant près de quatre mois
00:54:12 la gravité de la situation des finances publiques ?
00:54:16 Deuxième question.
00:54:18 A ce jour, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale
00:54:22 le niveau prévisionnel du déficit public 2024, que vous aviez estimé en septembre 2023, à 4,4% du PIB ?
00:54:29 Et enfin, allez-vous attendre octobre 2024 pour saisir l'Assemblée nationale d'un projet de loi de finances rectificative ?
00:54:37 (Applaudissements)
00:54:42 Je vous remercie. La parole est à monsieur Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.
00:54:47 Merci madame la présidente, mesdames et messieurs les députés.
00:54:53 Monsieur le député Charles de Courson, je m'en voudrais d'être désagréable le jour de votre double anniversaire.
00:55:01 Longévité sur les bancs et anniversaire personnel tout court.
00:55:05 Mais si vous étiez venu, vous et votre groupe, à la réunion que nous avons organisée
00:55:10 avec le ministre des Comptes publics, la semaine dernière, sur la situation des finances publiques,
00:55:15 vous auriez eu accès à cette fameuse note et vous auriez vu qu'avec toute la sincérité qui est la mienne,
00:55:20 nos services nous recommandaient de ne pas faire état d'information qui était en l'état encore incertain.
00:55:27 Sans vouloir, une nouvelle fois, être désagréable un jour aussi important.
00:55:33 Je connais votre attachement au rétablissement des finances publiques.
00:55:36 Mais croyez-vous vraiment que c'est en votant contre la réforme des retraites qu'on rétablit les finances publiques dans notre nation ?
00:55:44 Croyez-vous vraiment, monsieur Charles de Courson, que c'est en déposant une motion de censure avec la NUPES
00:55:50 qu'il ne sont pas des parangons de rétablissement des finances publiques
00:55:53 qu'on peut arriver à rétablir les finances publiques de la nation française ?
00:55:57 Croyez-vous réellement, monsieur de Courson, que c'est en refusant que nous levions le bouclier tarifaire sur le gaz et sur l'électricité
00:56:07 qu'on peut rétablir les finances publiques dans notre nation ?
00:56:10 Croyez-vous vraiment que c'est en proposant une TVA à 0% dans les départements d'Outre-mer, ce qui est très généreux,
00:56:16 mais ce qui coûte plus de 2 milliards d'euros, qu'on va vraiment rétablir les finances publiques dans notre nation française ?
00:56:22 Monsieur Charles de Courson, je connais suffisamment votre expertise en matière de finances publiques pour ne vous demander qu'une seule chose.
00:56:29 Nous, avec cette majorité, nous voulons revenir sous les 3% de déficit en 2027.
00:56:34 Nous voulons réduire l'endettement de notre pays.
00:56:37 Joignez l'acte à la parole, rejoignez-nous, soutenez-nous, arrêtez de tourner le dos à vos convictions en matière de finances publiques.
00:56:44 Je vous remercie, monsieur le ministre.
00:56:47 Monsieur de Courson ?
00:56:49 Je note, monsieur le ministre, que vous n'avez répondu à aucune des 3 questions que je vous ai posées.
00:56:54 Et deuxièmement, en matière de réforme des retraites, je vous rappelle que les propositions que vous avions faites de ne pas toucher à l'âge légal de départ à la retraite,
00:57:02 mais de faire des incitations pour accélérer le mouvement qui existait déjà, de partir plus tard, c'était ça la bonne solution.
00:57:11 Merci beaucoup.
00:57:13 La parole est à monsieur Marc Ferracci pour le groupe Renaissance.
00:57:18 Merci, madame la présidente.
00:57:20 Ma question s'adresse au Premier ministre.
00:57:23 Monsieur le Premier ministre, vous avez annoncé il y a quelques jours qu'une réforme de l'assurance chômage serait mise en oeuvre avant la fin de cette année.
00:57:30 Vous le savez, notre majorité est attachée à l'idée de valoriser le travail plus que l'inactivité.
00:57:35 Elle est aussi attachée à l'objectif du plein emploi, qui suppose de répondre aux difficultés de recrutement des entreprises.
00:57:41 Ces difficultés restent fortes, et rendre les règles de l'assurance chômage plus incitatives au retour à l'emploi ou au maintien dans l'emploi
00:57:47 est un levier pour les résoudre.
00:57:49 Un levier parmi d'autres, il faut le rappeler.
00:57:51 C'est pourquoi nous avons introduit en 2023 le principe selon lequel la durée d'indemnisation devait diminuer lorsque la situation du marché du travail s'améliore.
00:57:59 Mais notre majorité, monsieur le Premier ministre, est également attachée à ce que les réformes menées soient efficaces et soient justes.
00:58:06 Et il faut ici le réaffirmer avec force.
00:58:09 Une réforme de l'assurance chômage ne devrait pas avoir pour but premier de faire des économies, mais plutôt d'améliorer le niveau et la qualité de l'emploi.
00:58:18 C'est le cas pour la réforme de 2021, dont une récente étude de l'Adares montre que le passage de 4 à 6 mois pour ouvrir un droit au chômage a contribué à rallonger les durées en emploi.
00:58:28 La même étude montre que le bonus/malus sur les cotisations chômage produit lui aussi des effets positifs contre la précarité liée à l'abus de contrat court par les employeurs.
00:58:38 C'est pourquoi, alors que le taux de chômage a cessé de baisser sous l'effet du ralentissement de la croissance, il apparaîtrait plus efficace et plus juste d'agir sur la durée d'affiliation qui affecte des personnes déjà en emploi, plutôt que sur la durée d'indemnisation ou sur son montant.
00:58:52 Il faut ici rappeler que notre pays se singularise par une durée d'affiliation nettement plus favorable que nos voisins.
00:58:57 En France, il faut avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers pour ouvrir un droit, contre 12 sur 24 en Allemagne, par exemple.
00:59:03 A la lumière de ces constats, pouvez-vous préciser les objectifs que le gouvernement poursuit avec cette nouvelle réforme, mais aussi son calendrier et les pistes que vous entendez privilégiées pour engager la discussion avec les partenaires sociaux?
00:59:17 Je vous remercie.
00:59:19 La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:59:22 Merci, madame la présidente.
00:59:24 Mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Marc Ferracci.
00:59:29 Nous avons une conviction en commun, c'est que nous sommes attachés à notre modèle social, attachés à nos services publics, et que ce qui finance notre modèle social et nos services publics, c'est le travail.
00:59:41 C'est ce qui nous a conduit depuis 2017 à agir résolument pour le travail.
00:59:48 C'est ce qui fait que nous avons aujourd'hui, et je le redis ici, le taux de chômage le plus bas depuis 40 ans, le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis 25 ans, le taux d'emploi le plus haut depuis qu'il est mesuré.
00:59:58 C'est ce qui fait que là où nous avions à peine 300 000 apprentis chaque année quand le président de la République a été élu en 2017, nous sommes aujourd'hui à 800 000 apprentis chaque année et nous atteindrons bientôt le million d'apprentis dans notre pays.
01:00:13 Cette action et ce bilan en matière d'emploi et de chômage, il a évidemment un impact direct sur les finances publiques.
01:00:20 S'il n'y avait pas eu cette baisse du chômage, ce serait 40 milliards d'euros de recettes en moins pour l'Etat et pour la sécurité sociale.
01:00:27 Oui, nous le croyons profondément, agir en faveur de l'emploi, lutter contre le chômage, c'est évidemment agir pour nos finances publiques.
01:00:34 C'est une réforme non pas d'économie, mais d'activité et de prospérité pour qu'il y ait davantage d'emplois dans notre pays.
01:00:41 Agir pour atteindre le plein emploi, ça passe par différents leviers.
01:00:45 Il y a le chantier de la rémunération du travail et donc de la désmicardisation que j'ai abordé dès ma déclaration de politique générale.
01:00:52 Vous le savez, nous avons missionné plusieurs économistes qui nous feront des propositions d'ici à l'été.
01:00:57 Et dans le prochain budget pour 2025, je souhaite que nous fassions évoluer notre système d'allègement de cotisations pour inciter davantage à la progression salariale.
01:01:05 C'est le premier levier d'incitation à l'emploi.
01:01:08 Le deuxième levier d'incitation à l'emploi, c'est évidemment les conditions de travail.
01:01:11 J'ai eu l'occasion de le redire récemment, Catherine Vautrin, évidemment, le partage et est à la manœuvre.
01:01:16 Nous souhaitons améliorer l'organisation du travail. Semaine en quatre jours, semaine différenciée pour les familles monoparentales ou les familles divorcées.
01:01:23 Des grandes assises aussi sur les conditions de travail pour lutter contre les accidents de travail et améliorer les conditions de travail dans notre pays.
01:01:30 C'est le deuxième levier. Troisième levier, lever tous les freins à l'activité.
01:01:34 Je pense au logement avec l'action menée par Guillaume Casbarian.
01:01:38 Je pense aux mobilités avec ce qui est mené par Patrice Vergrit.
01:01:41 Il y a encore trop de freins, nous devons agir.
01:01:43 Et enfin, le quatrième levier, c'est avoir un modèle social plus incitatif à l'activité.
01:01:48 Ça passe par la réforme de l'assurance chômage que j'ai annoncé.
01:01:51 Cette réforme, d'abord je le redis ici, son premier mot sera donné aux partenaires sociaux.
01:01:57 Ils ont demandé sur l'emploi des seniors un délai supplémentaire pour négocier.
01:02:01 Nous leur avons accordé avec Catherine Vautrin jusqu'au 8 avril, ils nous remettront leurs propositions.
01:02:05 Ensuite, de nouvelles discussions démarreront pour une réforme plus globale de l'assurance chômage.
01:02:09 La ministre prépare actuellement ces nouvelles négociations.
01:02:12 Il y a plusieurs leviers, vous les avez évoqués.
01:02:14 La durée d'indemnisation, les conditions d'affiliation et le niveau d'indemnisation.
01:02:18 Je le dis, je n'ai pas de tabou sur le sujet.
01:02:21 Les partenaires sociaux doivent en discuter, nous faire des propositions.
01:02:24 Les parlementaires, je le sais, nous feront aussi des propositions.
01:02:27 Nous en tiendrons compte dans les décisions que nous prendrons pour une réforme qui devra s'appliquer d'ici à l'automne prochain.
01:02:33 Je le redis ici, notre boussole, ce sera toujours le travail.
01:02:36 Parce que le travail, c'est un levier d'émancipation.
01:02:39 Parce que le travail, c'est un levier d'émancipation.
01:02:42 Parce que le travail, c'est un levier d'émancipation.
01:02:45 Parce que le travail, c'est une valeur fondamentale pour notre société.
01:02:48 Parce que le travail, c'est ce qui nous permet d'atteindre la prospérité, pour financer notre modèle social et nos services publics.
01:02:52 Je suis fier d'appartenir à une majorité qui a toujours mis le travail au coeur de sa boussole politique.
01:02:57 Et nous poursuivrons.
01:02:59 Je vous remercie, monsieur le Premier ministre.
01:03:02 Beaucoup de choses à commenter.
01:03:05 On marque une courte pause et on revient avec nos invités.
01:03:07 On va gérer tout ça.
01:03:09 La question et la réponse à Charles de Courson.
01:03:11 Et puis bien sûr, cette dernière intervention de Gabriel Attal sur les pistes explorées pour réformer l'assurance chômage.
01:03:16 À tout de suite.
01:03:18 On a passé un bon moment dans l'hémicycle à écouter les questions qui portaient sur les pistes envisagées pour réformer l'assurance chômage.
01:03:25 Une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
01:03:27 Autant vous dire que ça ne passe pas très bien, y compris dans les rangs de la majorité.
01:03:31 On va en parler avec nos invités.
01:03:33 On a deux députés sur ce plateau.
01:03:35 On a eu deux invités, un du Rassemblement national.
01:03:37 Mais quand même, Florian Tardif, il y a eu deux échanges qui m'ont interpellé.
01:03:40 Celui avec Charles de Courson, qui accusait en substance le gouvernement d'avoir dissimulé l'état réel du déficit budgétaire,
01:03:49 qui s'aggravait et dont le gouvernement ne donnait pas vraiment la teneur.
01:03:54 Le ministre lui a répondu qu'en gros, les informations à l'époque étaient incertaines.
01:03:59 Il a un peu ironisé sur le fait qu'il faudrait peut-être faire un budget rectificatif.
01:04:03 Et surtout, même émanant d'un député Renaissance, une question sur la réforme qui nous disait,
01:04:08 c'est Marc Ferracci pour ne pas le nommer,
01:04:10 la réforme pourquoi pas, mais ça n'est pas pour faire des économies, mais pour améliorer le retour à l'emploi.
01:04:15 C'est-à-dire que personne n'est réellement convaincu de l'utilité vis-à-vis du déficit budgétaire.
01:04:20 Alors, il ne faut pas se tromper.
01:04:21 Lorsqu'il y a une question qui est posée par un député du camp de la majorité,
01:04:25 c'est pour amener le gouvernement à répondre dans ce sens-là.
01:04:29 Mais il a dit "oui" quand même.
01:04:30 Ce que souhaite aujourd'hui montrer le gouvernement, c'est que ce n'est pas une piste pour faire des économies,
01:04:35 mais c'est une piste pour un retour à l'emploi qui créerait de la recette.
01:04:38 C'est-à-dire que ce n'est pas une opération ici qui est menée pour réduire les dépenses de l'État,
01:04:45 s'attaquer à l'assurance chômage, mais c'est pour augmenter les potentielles recettes.
01:04:48 C'est-à-dire que forcément, plus il y a de personnes qui travaillent,
01:04:51 meilleure est la consommation dans notre pays, donc plus facilement on a des retours sur la TVA, etc.
01:04:56 Mais il va falloir en faire pas, c'est une autre idée quand même.
01:04:58 C'est pour ça que le gouvernement s'attache à faire passer cette idée, ça c'est le premier point.
01:05:02 Après, concernant "oui", les prévisions, par définition, sont incertaines.
01:05:07 Donc c'est toujours un peu facile de dire "oui, les prévisions, on pouvait très bien dire que c'était 5-2".
01:05:11 Finalement, nous on tablait plutôt sur le 49-9.
01:05:13 Enfin, il l'accusait en substance de nous avoir roulés dans la farine.
01:05:15 Oui, tout simplement parce que ce qui est beaucoup critiqué ces derniers jours,
01:05:19 c'est que le gouvernement a utilisé le 49-3 pour faire passer ce budget,
01:05:23 en expliquant qu'à l'époque, les propositions de l'opposition étaient totalement démentielles,
01:05:29 que ça allait être très compliqué d'avoir un budget en dessous de 5% de déficit.
01:05:34 C'est ça qui est critiqué, finalement, de "vous nous avez un peu roulés dans la farine
01:05:37 pour faire passer votre budget dans le 49-3".
01:05:39 Bon, c'est le jeu de l'absolument.
01:05:40 Yohan Gillet, est-ce que c'est une bonne mesure pour faire entrer des recettes
01:05:44 et remettre tout le monde au travail, ou en tout cas aller vers le plein emploi,
01:05:47 ou est-ce que c'est une manière détournée d'aller taper dans les caisses pour faire des économies ?
01:05:52 Les Français ne sont pas dupes.
01:05:53 C'est effectivement pour aller chercher de l'argent et faire des économies.
01:05:57 Le budget, il était insincère dès le début, on l'avait dit, nous d'ailleurs on l'avait prévu,
01:06:02 et on avait été très précis d'ailleurs dans les éléments chiffrés que nous avions démontrés,
01:06:07 comme d'ailleurs l'a dit Charles de Courson.
01:06:09 La vérité, c'est quoi ?
01:06:10 La vérité, c'est que la situation financière de la France, elle est épouvantable,
01:06:13 qu'Emmanuel Macron et Bruno Le Maire, c'est un bilan avec 900 milliards d'euros de dettes supplémentaires,
01:06:18 un tiers seulement est imputable à la dette dite Covid,
01:06:22 parce que c'est souvent l'argument qui est rétarqué par la Macronie,
01:06:25 de dire oui, mais on a protégé tout le monde lors du Covid,
01:06:27 oui, mais c'est seulement un tiers de cette dette supplémentaire.
01:06:30 La vérité, c'est que la Macronie a ruiné le pays, et donc maintenant il faut faire des économies.
01:06:33 Mais nous, nous disons très clairement, les économies, elles ne sont pas à faire là.
01:06:37 Ce n'est pas ici, en précarisant davantage les Français qui se retrouvent au chômage du jour au lendemain
01:06:42 pour une raison X ou Y, parce que leur entreprise ferme ou parce qu'ils sont licenciés pour un autre motif,
01:06:48 et bien qu'il faut aller dans ce sens-là.
01:06:50 Il y a d'autres mesures d'économie à faire, il y a de la fraude fiscale, sociale,
01:06:55 et ça c'est vrai que ce n'est jamais traité par le gouvernement,
01:06:58 ni par les gouvernements successifs de la Macronie.
01:07:00 Il y a également le coût de l'immigration, il faut le dire,
01:07:02 il y a là des pistes d'économies à faire qui sont très importantes, au minimum 35 à 40 milliards d'euros.
01:07:08 Mais il y a beaucoup de pistes d'économies finalement, et jamais le gouvernement n'en parle,
01:07:11 et le gouvernement préfère systématiquement s'attaquer finalement aux plus démunis des compatriotes.
01:07:16 Et puis il y a une autre piste de réflexion de Gabriel Attah, je crois qu'il l'a évoquée en réunion de groupe,
01:07:20 je ne sais pas si ça participe de la même logique, c'est taxer les rentes.
01:07:24 Qu'est-ce que ça recouvre exactement, Éric Doré de Mathode ?
01:07:26 Taxer les rentes, ça voudrait dire finalement augmenter les impôts.
01:07:29 Au départ, ce n'était pas question d'y toucher, la petite musique commence à monter,
01:07:33 et taxer les rentes, elles sont déjà taxées, il ne faut pas l'oublier,
01:07:36 vous avez une taxation forfaitaire de 30%, déjà c'est un bon nombre de rentes,
01:07:40 et puis ensuite quand vous avez des loyers, parce que vous avez la chance d'avoir un petit studio que vous louez
01:07:44 pour améliorer votre revenu, vous avez encore 17,6% de CRDS, CSG, etc.
01:07:49 Donc aller plus loin, c'est une question qui est posée,
01:07:52 c'est pour ça qu'il va y avoir cette task force, comme l'a dit Gabriel Attah,
01:07:55 cette mission pour explorer des pistes, comment peut-on augmenter les impôts en gros, c'est ça.
01:07:59 Violette Spilbou, il y a un côté, ça sera sans doute vécu comme une injustice la taxation des rentes,
01:08:04 pour effectivement la petite mamie qui a payé toute sa vie,
01:08:07 et qui finalement arrive à faire un peu d'investissement locatif pour compléter sa retraite,
01:08:12 parce qu'effectivement il y a une déperdition de revenu à la retraite,
01:08:15 ça risque d'être assez mal vécu ça.
01:08:17 En fait je crois que quand vous évoquez cet exemple de la petite mamie qui a un petit peu de revenu,
01:08:22 c'est comme les gens qui ont un petit peu d'Airbnb à leur domicile principal,
01:08:26 je pense que ce n'est pas ça du tout la cible du Premier ministre quand il parle de la taxation des rentes,
01:08:30 il parle d'un sujet qui est un sentiment d'injustice contre beaucoup de français,
01:08:34 quand on a des gens qui gagnent beaucoup beaucoup d'argent,
01:08:38 des gens qui ont des salaires très importants, qui placent l'argent, qui ont des rentes financières,
01:08:43 et sur lesquelles aujourd'hui il y a un sentiment qu'on ne fait pas assez pour avoir une redistribution.
01:08:49 Et là-dessus, Bruno Le Maire l'a évoqué dans une récente interview,
01:08:52 et dans toutes les pistes qui sont ouvertes, c'est l'idée par exemple d'une taxation minimale sur le revenu
01:08:58 des particuliers au niveau international,
01:09:01 et comme on a réussi à le faire pour les géants du numérique, ou pour les multinationales,
01:09:06 c'est réussir au niveau mondial ou au niveau européen à avoir un minimum de taxation,
01:09:11 parce qu'on sait que finalement ce sentiment d'injustice, c'est aussi des gens qui travaillent,
01:09:15 qui ont des petits revenus, qui parfois ont fait des économies toute leur vie pour investir dans une maison,
01:09:20 qui la louent pour assurer un complément de retraite,
01:09:23 et donc ce n'est pas à ces gens-là qu'on a envie de s'attaquer.
01:09:25 Moi ce que j'ai envie de dire, c'est que, il y a quand même, par rapport à ce que vous disiez,
01:09:30 il y a un vrai sentiment de responsabilité.
01:09:32 Aucun député aujourd'hui de la majorité n'a envie de rentrer dans sa circonscription et dire aux gens
01:09:37 "on va vous prendre de l'argent, vous allez devoir faire des économies",
01:09:40 mais il y a une responsabilité nationale, il y a eu des imprévus.
01:09:43 On a réussi à réduire le déficit en 2017, 2018, 2019, et puis il y a eu le Covid,
01:09:49 il y a eu la guerre, il y a eu l'inflation, il y a eu des baisses de recettes
01:09:53 beaucoup plus importantes que ce qui était prévu pour le budget 2024,
01:09:57 et donc il faut qu'ensemble la nation prenne ses responsabilités.
01:10:00 Juste pour une réponse rapide, est-ce qu'il a bon dos le Covid,
01:10:03 pour toutes les explications en termes de déficit ?
01:10:05 En tout cas, c'est quoi qu'il en coûte à 10 millions de Français qui ont eu leur salaire maintenu ?
01:10:08 La situation financière aujourd'hui, elle est due au choix de la Macronie.
01:10:12 Alors certes, il y a eu des crises, personne ne peut le nier,
01:10:15 mais il y a eu aussi des décisions de la part du gouvernement
01:10:17 qui ont mis la France dans une situation budgétaire compliquée.
01:10:20 Lesquelles ?
01:10:21 Maintenant, par exemple, quand on parle de l'électricité, c'est un fait,
01:10:26 quand on parle du gaz, également, il y a eu des choix qui ont été faits.
01:10:28 Oui, parce que vous opposez à la fin du bouclier tarifaire.
01:10:31 Non, parce qu'à un moment donné, il faut faire des choix dans la vie.
01:10:33 Et donc vous avez mis les Français dans une situation compliquée
01:10:36 et la France dans un état de ruine totale.
01:10:38 Et vous, vous faites tout le temps de non-choix.
01:10:39 Vous vous abstenez, vous votez contre tous les progrès sociaux pour les travailleurs.
01:10:42 Vous donnez les leçons sur le chômage, et à l'Europe,
01:10:45 que ce soit le SMIC minimal pour l'ensemble des travailleurs européens,
01:10:49 que ce soit l'égalité salariale, tout ça, aujourd'hui, le RN est contre.
01:10:53 On va inclure deux autres invités dans la conversation, allez-y.
01:10:55 Il y a un SMIC identique dans un pays comme la France.
01:10:57 Oui, mais vous êtes contre tous les avancées sociales pour les travailleurs,
01:11:00 y compris l'augmentation du SMIC.
01:11:01 En faisant ça, en réalité, vous voulez baisser le SMIC français
01:11:04 et finalement réduire à peau de chagrin les acquis sociaux que nous avons en France.
01:11:08 Nous nous disons très clairement qu'il ne faut pas fermer les yeux,
01:11:10 il ne faut pas avoir peur aussi de dire des choses très claires.
01:11:12 Il y a des solutions pour trouver des économies, pour faire des économies,
01:11:16 parce que la situation budgétaire l'exige, et nous le disons.
01:11:19 Et la France a une dette qu'il faut rembourser.
01:11:21 Donc vous, c'est votre cheval de bataille, c'est l'immigration.
01:11:23 Non, il y a l'immigration, il y a la priorité nationale,
01:11:25 il y a la lutte contre la fraude sociale et fiscale,
01:11:28 il y a aussi le fait de limiter, par exemple, la contribution nette de la France à l'Union Européenne.
01:11:32 Voilà tout un tas de sujets que la Macronie refuse de mettre sur la table.
01:11:35 Frédéric Durand, est-ce que c'est envisageable, est-ce que c'est même réaliste,
01:11:38 quand on sait qu'on ne peut pas, pour l'instant, freiner l'immigration,
01:11:41 parce qu'on est aussi soumis à la solidarité européenne ?
01:11:45 Pour moi, le problème central, c'est le problème de l'emploi, dans tous les cas de figure,
01:11:48 et d'un emploi rémunéré correctement et dignement vécu.
01:11:52 Parce que le problème de l'immigration, vous faites le tour des chantiers en Île-de-France,
01:11:56 vous verrez que tous les grands chantiers de travaux publics,
01:11:59 ce sont une main d'œuvre issue de l'immigration,
01:12:01 parce que les conditions sont hyper difficiles,
01:12:03 et que les salaires sont absolument lamentables.
01:12:05 Donc, forcément, ben oui, ça met une pression sur le travail.
01:12:10 Donc la clé, c'est le travail, parce que le travail, c'est effectivement de la cotisation sociale,
01:12:14 ça fait des systèmes qui marchent.
01:12:16 Alors, ce qui est assez extraordinaire,
01:12:18 c'est que, structurellement, on a une idée d'IC qui marche,
01:12:21 puisqu'effectivement, alors il y a une dette, effectivement,
01:12:25 on va emprunter, mais on emprunte en confiance,
01:12:27 et à l'unédit, sur les marchés financiers, on n'a pas le problème pour emprunter,
01:12:29 parce que justement, on est sûr.
01:12:32 Donc, on a un système qui marche structurellement,
01:12:34 structurellement, qui fonctionne,
01:12:36 qui est bénéficiaire,
01:12:38 et on dit, en même temps que le système est bénéficiaire,
01:12:41 aux chômeurs, on va réduire vos droits.
01:12:43 Vous m'expliquez comment et pourquoi, dans ce système...
01:12:46 - Parce que c'est pas pour faire des économies sur ce système ?
01:12:48 - Non, non, mais c'est pas ça !
01:12:50 - Non, mais ça paraît contrainaire !
01:12:52 - C'est pire que ça ! C'est que si vous aviez un système qui était déficitaire,
01:12:54 comme disent aux gens, "écoutez, votre système ne marche pas, là,
01:12:57 c'est déficitaire, entre les cotisations et ce que vous coûtez, ça ne marche pas."
01:13:00 - On parle 5% du choix.
01:13:02 - Voilà, donc ça ne marche pas. Sauf que là, ça marche !
01:13:04 Sauf que là, en fait, les cotisations permettent de payer le chômage.
01:13:07 Et vous vous dites, en même temps, "ben non, on va vous réduire vos indemnités chômage,
01:13:11 on va vous réduire la durée, on part du principe."
01:13:14 Dans ce pays, c'est assez extraordinaire.
01:13:16 Moi, je veux bien qu'il y ait 10% de gens qui ne vont pas travailler
01:13:18 sur les millions de gens, les 5 millions si on considère toutes les catégories,
01:13:21 qui sont au chômage. Je veux bien qu'il y en ait 10% qui ne veuillent pas travailler.
01:13:24 La plupart des gens, ils ont besoin de travail.
01:13:26 Parce qu'ils n'aiment pas se retrouver à table dans un repas en disant,
01:13:28 "et toi, tu fais quoi ?" "Ben moi, j'ai pas de travail."
01:13:30 Vous pensez que ça, c'est la vérité, des gens ?
01:13:32 Et on les traite comme s'ils ne voulaient pas travailler.
01:13:34 C'est insupportable. - Et donc vous dites, 12 mois,
01:13:36 le seuil de 12 mois, c'est pas suffisant pour pouvoir se réinsérer et retrouver un emploi ?
01:13:39 - Oui, mais ça dépend qui on est !
01:13:40 Si vous avez 50-50, si vous n'avez pas d'expérience, que vous arrivez sur le marché du travail,
01:13:44 non, un an, ça ne suffit pas. - Ou si le secteur est sinistré.
01:13:47 - Si le secteur est sinistré. Parce qu'on a délocalisé toutes nos usines
01:13:50 pour les envoyer là où la main-d'oeuvre était moins chère.
01:13:53 On va faire de mes rentrées d'Ukraine, où le salaire au moyen est de 300 euros,
01:13:56 et il faudra m'expliquer comment on s'aligne pour la compétition derrière.
01:13:59 Parce qu'on a un vrai souci ! - Karim Abrig, le problème, c'est que,
01:14:01 comme dans toutes les situations, on ne peut pas calquer un seul schéma pour tout.
01:14:04 C'est un petit peu comme ce qu'on disait à propos de, je ne sais plus quelle réforme, mais récemment.
01:14:09 Oui, absolument, c'était un peu compliqué, ou pour l'agriculture,
01:14:13 parce qu'il y a des arbitrages à faire en fonction des filières et des secteurs qui marchent aussi.
01:14:17 - Oui, c'est ça. Et sur la question du chômage, il y a cette réflexion, par exemple, sur les seniors.
01:14:21 On sait que c'est beaucoup plus difficile pour les personnes qui ont 55 ans de se retrouver un travail.
01:14:27 On regarde le taux d'emploi, par exemple, des 50 à 64 ans, on va dire.
01:14:33 Il y a encore beaucoup de choses à faire. - Ils reviennent rarement sur le marché.
01:14:36 - C'est extrêmement difficile. Donc, bon, là-dessus.
01:14:39 Ensuite, on sait qu'il y a beaucoup de femmes, par exemple, qui vont partir en congé de maternité,
01:14:43 qui vont revenir, et la précarité de certains emplois.
01:14:46 Donc, oui, il faut quand même évaluer en fonction un peu des spécificités des emplois
01:14:51 et des personnes aussi, en fonction du parcours.
01:14:54 Donc, travailler sur les conditions de travail comme telles, et ensuite sur la durée.
01:14:59 C'est sûr que si vous promenez d'un pays à un autre, il y a des disparités, il y a des changements.
01:15:04 Si je regarde, bon, c'est pas nécessairement un modèle, mais quand je regarde, par exemple, au Canada,
01:15:08 en général, c'est à peu près 12 mois.
01:15:11 Mais si on laisse pas assez de temps aux chômeurs pour se trouver un emploi,
01:15:15 ce qui peut arriver, c'est qu'ils vont choisir un emploi qui ne correspond pas nécessairement à ce qu'ils souhaitent.
01:15:21 - Il y a une flexibilité. - Oui, mais en fait, le problème,
01:15:24 c'est que vous pouvez faire en sorte que les gens acceptent un emploi, ça ne les correspond pas vraiment.
01:15:28 Et hop, on retourne dans le cycle, dans 6 mois, dans 1 an, dans 2 ans, on repère son emploi.
01:15:34 Et ça, finalement, ça ne fait pas faire une croissance en ce qui a trait à l'emploi.
01:15:38 - En un mot, comment ça va s'établir, ce débat? Il y aura un débat parlementaire.
01:15:41 On a déjà fixé la date, je crois, à la fin du mois, il me semble, fin avril.
01:15:44 Mais réellement, c'est au sein de l'UNEDIC que ça se joue, c'est-à-dire avec les partenaires sociaux.
01:15:49 C'est pas le Parlement qui aura particulièrement la main, mais ce sont les partenaires sociaux qui vont devoir trancher.
01:15:53 - Oui, en tout cas, vu Catherine Doutrin, assez clairement,
01:15:57 a expliqué qu'il allait y avoir des discussions qui vont être engagées ces prochaines semaines par rapport à cela.
01:16:03 Après, on verra ce qui est acceptable par les partenaires sociaux,
01:16:07 ce qui est acceptable également par la population, tout simplement parce que,
01:16:11 effectivement, même si on a ce discours du gouvernement qui est de montrer que ce n'est pas pour tenter de réduire les dépenses,
01:16:20 mais bien d'augmenter les recettes, il faut constater que dans la tête des citoyens,
01:16:23 on a plutôt l'impression d'assister à une coupe budgétaire plutôt qu'à une tentative d'amélioration des recettes dans notre pays.
01:16:30 - Très court, Éric Thibault.
01:16:31 - Oui, parce que la dette de l'UNEDIC, c'est quand même 43 milliards.
01:16:33 Donc là, c'est vrai qu'il y a des efforts à faire.
01:16:35 Mais ce qu'il faut préciser, c'est qu'aujourd'hui, c'est quand même paritaire.
01:16:37 Il faut rappeler à la gestion de l'assurance-chômage.
01:16:39 Donc les syndicats ont leur mot à dire, sauf si le gouvernement dit, on reprend la main,
01:16:43 on privatise ou on nationalise, comme vous voulez, le système d'entraide.
01:16:46 Mais ça m'étonnerait pas.
01:16:47 - Vous avez compris qu'on n'a pas fini d'en parler. Il nous reste encore un mois, deux mois sans doute.
01:16:51 Donc on va en garder un peu sous le pied.
01:16:53 J'aimerais qu'on aborde un autre sujet. C'est l'insécurité.
01:16:56 Est-ce un sentiment ou est-ce une réalité ? C'est la question qu'on se pose assez souvent, à vrai dire, maintenant, y compris dans la sphère privée.
01:17:03 Eh bien, regardez ce sondage. On vous en a sorti la substantifique moelle, qui nous éclaire concomitamment sur les deux, en fait.
01:17:10 Il y a le ressenti de la situation globale, et c'est ce que reflètent ces 92 % des Français juges
01:17:16 que l'insécurité en effet gagne du terrain ces dernières années dans l'hexagone.
01:17:19 Et puis, il y a leur expérience personnelle. Quand on affine un petit peu la question, on voit que 56 % disent en avoir souffert personnellement,
01:17:28 c'est-à-dire soit ils ont été agressés, soit ils ont peut-être réchappé à une agression,
01:17:32 mais en tout cas, ils ont eu suffisamment peur pour l'exprimer ainsi.
01:17:35 61 % des habitants des grandes villes qui ne sont plus rassurés dans la rue,
01:17:39 c'est-à-dire qu'on est clairement un peu sur ses gardes lorsqu'on se déplace peut-être à des heures un peu avancées.
01:17:46 Et puis, je veux les mettre en contrepoint. Alors, 30 % qui ont même organisé leur auto-protection,
01:17:51 soit parce qu'ils prennent des cours de self-defense, soit parce qu'ils sont peut-être en train d'équiper leur logement, justement,
01:17:58 un système de protection technologique. Regardez les chiffres réels, la courbe d'évolution des actes de délinquance.
01:18:06 En ce qui concerne les homicides, entre 2018 et 2023, donc cinq ans plus tard,
01:18:12 vous voyez qu'il y a quand même une augmentation grosso modo de 20 % avec une décrue en 2020
01:18:18 qui s'explique aisément 2020-2021 par la crise Covid à laquelle vous faisiez référence.
01:18:22 Si on passe aux autres données qu'on a, les vols avec arme, par exemple, depuis 2018,
01:18:30 c'est un petit peu moins conséquent, on va dire, comme hausse.
01:18:33 7700, on est passé en cinq ans à 8700. Et puis, un dernier indicateur, il me semble, qu'on va vous soumettre,
01:18:39 les cambriolages. Alors, les cambriolages, là, vous allez voir, évidemment, ça a complètement chuté en 2020.
01:18:44 On est passé de -6 à -20, à +11, à +3. C'est un petit peu régressé, là, dans l'année écoulée.
01:18:51 Bon, ça, c'est intéressant parce qu'il y a effectivement une immense majorité de Français qui disent "il y a l'insécurité".
01:18:57 Et puis, il y a l'augmentation qui est un petit peu moins conséquente que ce qu'on aurait pu imaginer.
01:19:02 Yohann Gillet.
01:19:03 Oui, alors, à une nuance près, quand même, vous avez pris les chiffres depuis 2018.
01:19:07 Moi, je vous invite à faire le même calcul depuis 2017, depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République.
01:19:12 Et là, vous verrez que l'augmentation est bien plus spectaculaire.
01:19:15 De toute façon, personne ne peut nier aujourd'hui l'insécurité qui règne en France.
01:19:18 C'est 1000 agressions par jour, en moyenne, en France. Ça, c'est une réalité.
01:19:22 Et dans les chiffres que vous avez cités, dans le même sondage, 83% des quartiers, des habitants, pardon, des quartiers, disent vivre dans la crainte.
01:19:31 Ça, c'est une réalité aussi.
01:19:32 Moi, je suis d'une circonscription qui a la ville de Nîmes, notamment.
01:19:36 Et au sein de la ville de Nîmes, les chiffres sont spectaculaires et ça ne cesse d'augmenter.
01:19:40 Vous avez les vols avec arme qui ont augmenté l'année dernière de 48%, les coups et blessures de 7,5% alors qu'on avait déjà une dizaine d'années successives d'augmentation.
01:19:49 On peut manger des stupéfiants en Imapis 20.
01:19:50 Et de stupéfiants, évidemment, avec des tirs à la Kalachnikov, etc.
01:19:54 Mais ce qui crée aussi cette angoisse pour les Français, c'est que les violences qui sont commises sont de plus en plus violentes.
01:20:03 Et puis, il ne faut pas oublier également que les Français vivent dans les transports, notamment, par exemple, un certain nombre d'agressions qui ne sont pas comptabilisées.
01:20:09 Les agressions du quotidien, les petites remarques, les petites agressions, entre guillemets, si on peut appeler ça des petites agressions, pour lesquelles les Français ne déposent pas plainte.
01:20:18 La réalité, c'est que l'ensauvagement de la société, il est réel et que les Français n'en peuvent plus.
01:20:22 Et que c'est aussi à mettre sur le bilan d'Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs, parce qu'ils n'ont pas pris conscience de ce qui se passait en France.
01:20:29 Et ils refusent systématiquement toute proposition de renforcer la réponse pénale.
01:20:34 J'étais tentée de vous faire répondre, mais je vais laisser la réponse quand même à Vélodje Spilbou, puisqu'il interpelle directement.
01:20:38 En tout cas, il met en cause directement le bilan d'Emmanuel Macron depuis 2017.
01:20:44 Est-ce que ce gouvernement a pêché par manque de prise de décision radicale pour en venir à bout ?
01:20:53 Manque de décision, je ne crois pas loin de là, parce qu'on a un ministre de l'Intérieur qui est extrêmement aux affaires.
01:21:00 Aux affaires, ça veut dire en renforçant les moyens.
01:21:03 En renforçant les moyens, je crois qu'à la ville de Nîmes, vous avez vu les renforcements en moyens policiers, la prévision d'un nouveau commissariat de quartier à la demande du maire.
01:21:11 Et dans toutes les grandes villes, y compris comme moi, à Lille, c'est sur les dernières années, plus de 200-300 policiers, des postes qui sont ouverts, des formations qui sont faites.
01:21:19 Mais le sentiment des Français que vous évoquez à travers ce sondage, il est réel.
01:21:23 On ne peut pas le nier. Il faut avoir confiance dans ce qu'ils ressentent.
01:21:27 C'est-à-dire qu'on voit une augmentation des faits les plus violents, les homicides, les tentatives d'homicide, les vols avec arme,
01:21:34 et une baisse dans la plupart des grandes villes, des lits sur l'espace public, c'est-à-dire cambriolages, vols de voiture, agressions dans les transports.
01:21:42 Donc ces violences plus fortes, effectivement, elles font peur.
01:21:46 Et puis on a deux choses qu'on ne doit pas oublier, c'est l'augmentation de la menace terroriste,
01:21:51 qui a mobilisé et qui mobilise encore aujourd'hui en urgence Vigipérate de nombreux moyens policiers, même si on a doublé les renseignements territoriaux.
01:22:00 Et bien, bien sûr, et c'est ce qui est fait régulièrement, la police, la gendarmerie, les renseignements continuent d'embaucher, comme la justice.
01:22:07 Il y a des postes ouverts, il y a des formations, des réorganisations, il y a le dépôt de plaintes en ligne pour désengorger sur les petites plaintes.
01:22:14 Donc il y a beaucoup de transformations, mais il y a des faits, effectivement.
01:22:18 Et puis il y a ce trafic de drogue sur lequel aujourd'hui on a une coordination de tous les moyens sur les opérations XXL.
01:22:24 Moi, en tout cas, quand je suis allée à Roubaix avec Gérald Darmanin sur l'opération XXL Lille-Roubaix-Tourcoing,
01:22:29 j'ai vu des habitants reconnaissant de l'action de la police.
01:22:32 Oui, mais vous étiez précisément avec Gérald Darmanin. Est-ce que vous y êtes retournée le lendemain, voir le surveillant ?
01:22:36 J'y suis retournée le lendemain. D'autres personnes de Lille, Oisem, Moulins, les quartiers qui ont été ciblés...
01:22:41 Et c'est toujours content ?
01:22:43 Non, c'est pas si simple, c'est pas si simple, parce que le trafic revient, bien sûr, mais c'est pas pour ça qu'on s'arrête.
01:22:48 Il ne faut pas relâcher. Il faut continuer d'avoir les moyens sur l'espace public.
01:22:52 Il faut continuer aussi de pousser les maires à avoir de la vidéoprotection,
01:22:55 parce que combien de maires dans les villes que l'on cite là n'ont pas mis en place la vidéoprotection depuis des années ?
01:22:59 C'est très très tard aujourd'hui.
01:23:01 Ça commence à devenir à bonne échelle quand même.
01:23:03 Oui, mais c'est pas encore suffisant et ça aide beaucoup la justice.
01:23:06 Frédéric Durand, juste une insiste, parce qu'on a déjà eu cette conversation, à vrai dire, tout à l'heure,
01:23:11 mais il y avait un regard intéressant en disant "moi aussi je le ressens, ce sentiment d'insécurité".
01:23:15 Ben non, parce que souvent on les oppose. Moi j'ai jamais compris pourquoi on opposait sécurité et sentiment d'insécurité.
01:23:19 Évidemment qu'il y a les deux. Lorsque l'insécurité augmente, le sentiment augmente,
01:23:23 une personne touchée va diffuser autour d'elle sa propre expérience,
01:23:27 et moi sans avoir vécu cela, forcément je vais aussi me sentir plus en insécurité.
01:23:32 Donc il y a une insécurité d'atmosphère quoi ?
01:23:33 Oui, mais ça ne s'oppose pas, le sentiment d'insécurité augmente.
01:23:36 Alors oui, après si vous remontez encore avant 2017, en 1990, vous aviez trois homicides volontaires pour 100 000 habitants,
01:23:42 vous en aviez 1,7 en 2007. Donc ces chiffres-là aussi bougent.
01:23:46 Non mais c'est la réalité. En 1990, vous allez voir que c'était plus élevé qu'aujourd'hui.
01:23:53 Cependant, depuis ces dix dernières années, il faut bien le reconnaître,
01:23:56 ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité, sur laquelle toute une partie de la gauche a voulu fermer les yeux,
01:24:02 c'est qu'il y a eu effectivement une augmentation réelle de la délinquance.
01:24:05 Et ce sentiment d'insécurité, ce n'est pas qu'un sentiment, c'est aussi un vécu pour de plus en plus de gens.
01:24:10 Et je précise, pour les quartiers populaires en particulier,
01:24:13 c'est pour ça que la gauche devrait s'en préoccuper et avoir un discours très clair,
01:24:16 parce que c'est normalement ceux qui étaient à la base de son électorat qui sont le plus préoccupés par ça,
01:24:21 parce que c'est ceux qui le subissent le plus.
01:24:23 Les fameux 83%. Je laisse quand même la parole aux politiques,
01:24:25 puisque c'est un débat qui est assez politique, donc on va finir avec vous, il nous reste quelques secondes.
01:24:28 Pour rétablir juste des vérités, en réponse à ma collègue de la Macronie.
01:24:32 Coups et blessures, 63% d'augmentation depuis 2017, ça c'est une réalité.
01:24:38 Ensuite, vous avez parlé des effectifs supplémentaires, soi-disant à Nîmes, et d'un nouveau commissariat.
01:24:42 Vous voyez, c'est ça la différence entre ceux qui agissent et ceux qui parlent.
01:24:46 Gérald Darmanin, il parle. Il a annoncé un nouveau commissariat à Nîmes.
01:24:49 En réalité, c'est juste le déménagement d'un commissariat d'un quartier à un autre.
01:24:52 Il a annoncé les effectifs, les effectifs ne viennent pas.
01:24:54 Ça aussi, c'est une réalité. Il est venu faire une opération Place Net à Nîmes également.
01:24:58 Quatre jours plus tard, il y avait un meurtre dans le même quartier.
01:25:01 Preuve que c'est purement et simplement de la communication.
01:25:04 Parce que si vous voulez, ce ne sera pas efficace...
01:25:07 Ce ne sera pas efficace...
01:25:09 Ce ne sera pas efficace, laissez-moi finir ma phrase,
01:25:12 ce ne sera pas efficace tant qu'il n'y aura pas une réponse pénale forte.
01:25:15 Tant qu'on ne rétablira pas les peines planchées.
01:25:19 Vous ne pouvez pas leur faire un procès en inaction quand ils n'ont jamais été aux affaires.
01:25:22 Mais il faut aussi mettre...
01:25:24 De dire que l'opération Place Net ne sert à rien quand on a 500 interpellations,
01:25:28 quand on a plein de personnes qui passent devant un tribunal.
01:25:31 Mais les habitants de ces quartiers, ils y vivent au quotidien, ils y vivent pas juste quelques heures le temps d'une opération.
01:25:35 Donc oui, il faut qu'on a voté des moyens de renforcement de la justice.
01:25:39 Plus de magistrats, une réforme aussi de la digitalisation des procédures, etc.
01:25:44 Mais encore aujourd'hui, que ce soit pour un élu ou pour un citoyen,
01:25:48 la justice, à plein d'endroits, elle est trop lente.
01:25:51 Elle n'est pas assez rapide sur la proposition de loi, pas des conditions de paraison.
01:25:54 Et donc oui, il y a encore des choses à améliorer, je ne le nie pas.
01:25:58 Mais vous avez voté contre.
01:25:59 On n'a plus le temps. Merci beaucoup.
01:26:01 Merci en tout cas d'avoir joué jusqu'au bout.
01:26:03 On va faire une courte pause. On parlera aussi des recherches.
01:26:07 Le petit Émile, nous serons d'ailleurs en direct avec un responsable de l'IRC-IGN,
01:26:13 vous savez, qui chapeaute et qui regroupe toute l'enquête.
01:26:17 On imagine que ce sera riche d'enseignements, sachant qu'à 18h aussi,
01:26:20 il y aura une communication prévue par le procureur de la République d'Aix-en-Provence.
01:26:24 Et nous y serons bien entendu à tout de suite.
01:26:30 Il est 16h. Bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant.
01:26:33 Le journal avec Vincent Farandej à nouveau.
01:26:35 On va parler de l'affaire du meurtre de la petite Lola
01:26:38 et une contre-expertise psychiatrique qui a été menée, Vincent, sur la principale accusée.
01:26:43 Elle conclut que Dabia B. était en pleine conscience de ses actes.
01:26:46 Les experts n'ont décelé aucun trouble psychiatrique sur cette jeune femme de 25 ans
01:26:50 qui a par ailleurs reconnu avoir violé et tué la petite Lola en 2022.
01:26:54 Rien ne s'oppose donc désormais à son renvoi aux assises.
01:26:58 Les détails avec Isabelle Piboulot.
01:27:00 C'est une expertise accablante.
01:27:03 Celle qui a reconnu avoir tué et violé Lola le 14 octobre 2022 à Paris
01:27:08 était bien consciente de ses actes.
01:27:11 Dans un document de 31 pages remis le 15 janvier,
01:27:14 voici ce qu'en conclut deux experts psychiatres
01:27:17 mandatés par la juge d'instruction concernant Dabia B.
01:27:20 Le sujet n'était pas atteint au moment des faits d'un trouble psychiatrique aliénant.
01:27:24 Après avoir rencontré la suspecte de 25 ans à trois reprises,
01:27:28 les praticiens ont décelé chez elle un sévère trouble de la personnalité
01:27:32 et pointé une dangerosité particulière.
01:27:35 Mais pas de difficultés de compréhension, aucun trouble de la logique et du raisonnement,
01:27:40 aucun vécu délirant, pas de syndrome de désorganisation.
01:27:44 A cela s'ajoute une froideur et une grande difficulté à évoquer les faits
01:27:48 dont Valse a mis en examen pour meurtre et viol sur mineur avec torture et acte de barbarie.
01:27:54 Elle n'exprime spontanément aucune empathie ni préoccupation pour la victime et sa famille.
01:27:59 Elle est préoccupée par les conséquences judiciaires qu'elle encourt.
01:28:02 Son discernement étant ni aboli ni altéré,
01:28:05 Dabia B est donc apte à être jugée pénalement en cour d'assise.
01:28:09 On va aussi parler du procès de l'attentat du marché de Strasbourg.
01:28:13 Place aux réquisitoires aujourd'hui.
01:28:15 Quatre personnes sont jugées notamment pour avoir aidé le terroriste à se procurer une arme.
01:28:20 L'avocat général se penche sur la responsabilité d'Audrey M.
01:28:24 Célia Barod, vous êtes sur place, que lui reproche le parquet ?
01:28:27 Pour l'avocat général, au cours de ce procès, Audrey M a cherché à se distancier de Shérif Sheikhat.
01:28:33 Ses déclarations ne sont qu'adaptations, mensonges et contradictions.
01:28:37 Il apparaît selon lui, entre l'accusé et le terroriste, une relation ancienne, intense, utilitaire et équilibrée.
01:28:44 On lui reproche d'avoir mis en contact le terroriste avec ses fournisseurs d'armes et de ne pas être en simple intermédiaire.
01:28:50 Enfin, pour l'avocat général en matière de terrorisme, il n'existe pas de loup solitaire.
01:28:55 Il y a toujours un ou des tiers pour les moyens logistiques.
01:28:58 Audrey M apparaît à tous les stades de la préparation du projet.
01:29:02 Le réquisitoire va désormais se poursuivre.
01:29:05 Au sujet des autres accusés placés sous contrôle judiciaire, nous devrons connaître les réquisitions en début de soirée.
01:29:12 Merci beaucoup Célia pour ces premières précisions.
01:29:15 Et puis on en vient, Vincent a une initiative de l'ancien capitaine du 15 de France pour sauver l'église de son village.
01:29:21 Fabien Pelous a lancé un appel aux dons pour financer la restauration du clocher de Garidèche en Haute-Savoie.
01:29:27 72 000 euros sont nécessaires. On écoute l'ancien capitaine du 15.
01:29:32 L'église Saint-Jean-Baptiste de Garidèche, c'est une église qui va fêter ses 500 ans cette année, en 2024,
01:29:38 puisqu'elle a été édifiée en 1524.
01:29:42 Et j'ai fait un appel aux dons parce que je trouvais logique et normal de pouvoir faire participer un maximum de personnes
01:29:50 à un événement qui va marquer l'histoire d'un village pour les 300 prochaines années.
01:29:59 Il y a peu d'événements qui ont un retentissement d'une telle durée.
01:30:04 Et après ce témoignage d'un sportif, d'un ancien sportif, on passe au journal des sports.
01:30:09 Retrouvez votre programme avec Omer.
01:30:12 350 campings village 4 et 5 étoiles pour vos prochaines vacances en France ou en Europe.
01:30:18 Retrouvez votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
01:30:21 Connecté tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
01:30:26 Et la Coupe de France, ça commence ce soir, enfin ça débute, ça continue ce soir avec Lion, Valence, Nen.
01:30:32 - C'est très bien de savoir. - Ça continue, je confirme.
01:30:35 Lion, Valenciennes, Légaune qui compte bien sur cette compétition pour sauver une saison pas franchement terrible.
01:30:40 Les détails avec Thomas Sargent.
01:30:42 Du cauchemar de la relégation au rêve d'un trophée.
01:30:46 Beaucoup de personnes nous ont enterrés au mois de décembre.
01:30:51 Le fait de se maintenir en Ligue 1 est déjà statistiquement quelque chose qui était impossible et qui a été rendu possible je pense.
01:30:57 Mais gagner la Coupe de France serait vraiment extraordinaire.
01:31:00 Premier à la descente, il y a encore quelques semaines, Lion semble avoir déjà acquis son maintien.
01:31:04 Quatrième sur la phase retour, Légaune ont délaissé la lanterne rouge pour remonter dans le ventre mou.
01:31:09 Mais à l'image du nul qu'on s'est déce weekend contre Reims, difficile d'espérer plus, du moins en championnat.
01:31:15 On est 100% tourné vers la Coupe de France avec la volonté de se qualifier, la volonté de faire un beau match.
01:31:21 Et vivre une belle fête avec tout notre public.
01:31:25 Je rejoins l'idée que ça peut vraiment faire quelque chose d'exceptionnel.
01:31:30 Il faut dire que les Rodagnans ont raison d'espérer, opposent à des Valencienois quasiment relégués en national,
01:31:35 qui plus est, devant leur public, les Lyonnais endossent le costume de favoris, un statut que Légaune avait presque oublié.
01:31:41 C'est à nous d'être sérieux, de respecter les consignes.
01:31:46 Et on sait qu'avec l'ambiance du public et l'atmosphère qu'il y aura mardi, si on est sérieux, ça le fera.
01:31:53 En quête d'un trophée, depuis 2012, Légaune ne sont plus qu'à deux victoires de sublimer leur saison cauchemar.
01:31:58 Après avoir fait mentir les stats, l'OL pourrait même y trouver du soutien.
01:32:02 Au XXIe siècle, Légaune ont disputé deux fois la finale de la Coupe.
01:32:05 A chaque fois, ils ont soulevé le trophée.
01:32:08 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
01:32:12 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
01:32:16 C'était votre programme avec Omer.
01:32:19 350 campings Village 4 et 5 étoiles pour vos prochaines vacances en France ou en Europe.
01:32:24 Merci Vincent. On se retourne tout à l'heure bien sûr pour un nouveau rendez-vous de l'actualité en votre compagnie.
01:32:29 Mes invités pour cette dernière heure de 180 minutes d'info, Karima Bric est restée.
01:32:33 Merci cher Karima. Guillaume Perrault est là. Je rappelle que vous êtes journaliste. Bienvenue.
01:32:37 Et Joseph Touvenel qui est journaliste également.
01:32:40 On va beaucoup parler de cette nouvelle enquête qui ne fait que débuter bien entendu.
01:32:44 Non définie dans le temps, il y a beaucoup de questions qui subsistent après la découverte du crâne du petit Emile Soleil.
01:32:51 Agé il y a neuf mois d'à peine deux ans et demi.
01:32:55 Les investigations se poursuivent dans le secteur de cette découverte prédié au Vernet.
01:33:00 On va d'ailleurs y revenir avec notre envoyé spécial sur place.
01:33:03 Mais on a aussi beaucoup de questions à poser à notre invité qui nous rejoint à distance.
01:33:08 C'est le général François Eulard qui nous fait le plaisir de répondre à nos questions cet après-midi.
01:33:13 Bonjour, merci, bienvenue. Vous êtes directeur de l'IRCGN.
01:33:17 Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet acronyme, je rappelle que c'est l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale.
01:33:23 Merci beaucoup pour cette invitation acceptée.
01:33:28 On rappelle que l'IRCGN a été très réactif dès les premières heures.
01:33:32 À vrai dire, on a tous été assez surpris de cette intense activité.
01:33:37 Comment avez-vous procédé pour examiner aussi vite les éléments, en l'occurrence le crâne de l'enfant qui vous avait été transmis, que l'on vous avait remis ?
01:33:45 On va peut-être rappeler quand même la temporalité qui était la vôtre à ce moment-là.
01:33:49 Alors nous nous sommes saisis dans la soirée du samedi.
01:33:55 Les ossements arrivent à Pontoise, à l'IRCGN, samedi vers 22 heures.
01:34:01 Les équipes d'experts de la génétique se mettent au travail toute la nuit.
01:34:07 Grâce aux méthodes qu'on a développées au sein de l'IRCGN, des méthodes spécifiques sur les ossements,
01:34:12 qui sont issues de la grande expérience qu'on a des catastrophes,
01:34:16 on a des méthodes qui sont très rapides, qui permettent à partir de très peu d'éléments osseux,
01:34:22 de réaliser des profils génétiques.
01:34:24 C'est ce qui a été fait par les experts en génétique dans la nuit de samedi à dimanche.
01:34:28 C'est-à-dire qu'en l'espace de quelques heures, vous avez réussi à déterminer avec certitude qu'il s'agissait bien de cet enfant ?
01:34:33 Oui. La première étape a été évidemment de réaliser le profil génétique à partir des ossements qui étaient mis à notre disposition
01:34:40 et qu'on a ensuite pu comparer avec le profil génétique du petit Émile que nous avions réalisé au laboratoire il y a quelques mois.
01:34:48 Alors revenons à ce qui se déroule aussi maintenant sur le terrain,
01:34:52 parce qu'on sait qu'il y a un certain nombre d'hommes et de femmes qui sont déployés.
01:34:56 On a parlé d'une centaine de spécialistes.
01:34:59 Comment se déroule la recherche d'indices sur place,
01:35:02 sachant que c'est un terrain à la fois relativement inhospitalier, en tout cas difficile d'accès,
01:35:08 et où il ne faut évidemment pas effacer la moindre trace, même quand on se déplace sur ce périmètre ?
01:35:14 C'est tout l'intérêt d'envoyer une équipe pluridisciplinaire de l'IRCGN
01:35:18 qui intervient en complémentarité avec les équipes locales du groupement de gendarmerie
01:35:23 et des techniciens en identification criminelle sur place.
01:35:27 Et donc on établit l'ensemble des protocoles pour fouiller les zones d'intérêt dans le bon ordre,
01:35:34 avec les équipes synophiles dans un premier temps,
01:35:37 ensuite les équipes et les experts de l'IRCGN,
01:35:40 puis ensuite des fouilles peut-être plus massives avec davantage de personnel,
01:35:45 de façon à maximiser les chances de trouver des résultats sur le terrain,
01:35:50 tout en minimisant les risques de pollution sur le terrain.
01:35:54 Vous avez aussi, j'ai cru comprendre, un coordonnateur des opérations criminalistiques,
01:36:00 c'est-à-dire qu'il organise le rôle de chacun,
01:36:03 est-ce que c'est un poste déterminant qui permet finalement de ne rien laisser au hasard ?
01:36:08 C'est exactement ça. Sur place, j'ai une équipe avec trois composantes.
01:36:14 La première composante, c'est la fixation de scènes de crime, ou la fixation de scènes.
01:36:18 Ce sont des gens qui vont réaliser la fixation des zones d'intérêt,
01:36:24 et créer des modèles de façon à ce que quand nous serons revenus au laboratoire,
01:36:29 on ait une image fidèle du terrain.
01:36:32 La deuxième équipe sont les anthropologues,
01:36:34 qui vont s'intéresser aux recherches d'ossements particuliers.
01:36:38 Et puis la troisième équipe, c'est donc le coordonnateur criminalistique,
01:36:41 qui lui fait l'interface entre l'IRCGN et toutes ses composantes expertales,
01:36:47 et puis la direction d'enquête et le magistrat.
01:36:51 J'ai encore une ou deux petites questions. Vous parliez de cet anthropologue.
01:36:55 Est-ce qu'il joue un rôle sur le terrain ou à pontoise dans les laboratoires ?
01:37:00 Ou est-ce qu'il sera amené en juin, un peu plus tard ?
01:37:03 Tout à fait. L'IRCGN a une double compétence.
01:37:06 Il y a une compétence au laboratoire, c'est le cœur du métier, de réaliser l'expertise.
01:37:10 Nous avons 50 domaines d'expertise différents à l'IRCGN,
01:37:13 avec un plateau de médecine légale, avec des médecins légistes et des anthropologues.
01:37:18 Et donc les anthropologues vont à la fois travailler sur le terrain
01:37:21 pour récupérer tous les éléments de contexte qui sont utiles,
01:37:25 parce qu'à l'endroit où on retrouve des éléments pertinents,
01:37:28 on a aussi des éléments pertinents qui existent.
01:37:32 Et puis ensuite, à l'IRCGN, ils vont réaliser leur travail d'expertise
01:37:36 à tête reposée, en évaluant les différentes hypothèses
01:37:40 et en pesant à chaque fois les options en fonction des constatations
01:37:45 qui sont réalisées sur les objets laissés.
01:37:47 Général Eulard, la question que tout le monde se pose,
01:37:50 évidemment dans l'attente aussi de la communication du procureur de la République,
01:37:53 on ne sait pas d'ailleurs si le procureur de la République d'Aix ce soir va divulguer
01:37:57 soit de nouvelles pistes, soit de nouvelles informations sur cette zone de recherche.
01:38:02 Les ossements que l'on retrouve, en l'occurrence là pour l'instant,
01:38:06 on a retrouvé le crâne de ce petit enfant,
01:38:08 est-ce qu'ils peuvent "parler", quelle que soit l'antériorité,
01:38:14 la date du décès, on saura de toute façon quelque chose ?
01:38:18 Alors là, il est trop tôt pour répondre à cette question,
01:38:21 puisqu'il faut vraiment effectuer un travail d'expertise profond,
01:38:25 puisqu'on sait que sur les traces ou les éléments,
01:38:28 les constatations qu'on peut effectuer sur des os,
01:38:30 on sait qu'il y a des actions qui peuvent être antémortèmes,
01:38:34 mais surtout des actions qui peuvent être postmortèmes.
01:38:36 Et donc il faut une expertise vraiment approfondie pour aller plus avant
01:38:41 et pour pondérer les différentes hypothèses qui sont proposées par la direction d'enquête.
01:38:48 Une dernière question qui émane de Joseph Touvenel, qui voudrait s'adresser à vous.
01:38:52 Mon général, au-delà de la prouesse technique et de la mobilisation remarquable des équipes,
01:38:57 on a parlé d'entomologistes qui venaient pour essayer de dater les ossements.
01:39:01 C'est quelque chose de fiable, de nouveau ?
01:39:05 Alors, l'entomologie n'a pas forcément vocation à dater des ossements.
01:39:11 L'entomologie, c'est plutôt une des techniques qui est utilisée pour dater la mort.
01:39:16 Sur place, évidemment, j'ai des équipes qui sont pluridisciplinaires,
01:39:19 avec des gens qui sont formés à un certain nombre de techniques,
01:39:21 notamment à tout ce qui est prélèvement d'insectes, ce genre de choses.
01:39:29 Mais ce n'est pas vraiment le cœur du sujet.
01:39:33 Il y a tout un tas de méthodes de datation de la mort
01:39:36 qui peuvent aller pour les morts récentes,
01:39:39 juste la prise de la température corporelle, jusqu'au carbone 14,
01:39:43 pour les datations les plus anciennes.
01:39:46 Et nous avons des techniques intermédiaires entre les deux qui permettent de dater,
01:39:49 dont l'entomologie.
01:39:50 Merci beaucoup, général Lellard, en tout cas d'avoir pris le temps de répondre à nos questions cet après-midi.
01:39:54 C'était de toute façon très éclairant sur le travail minutieux et complexe et essentiel
01:40:00 que vous, avec vos équipes, menez sur le terrain.
01:40:03 Et on remercie bien sûr Sandra Buisson pour cette mise en contact.
01:40:06 Sandra du service Police-Justice.
01:40:08 On va aussi retrouver sur le terrain une de nos équipes,
01:40:10 et après je vous fais réagir les uns et les autres.
01:40:12 Thibault Marchoteau est avec nous.
01:40:14 Bonjour Thibault.
01:40:15 Je rappelle qu'on attend la communication du procureur de la République d'Aix en Provence,
01:40:19 autour de 18h.
01:40:20 Dans l'intervalle, que se passe-t-il sur place,
01:40:23 en tout cas derrière vous, dans ce fameux périmètre clos au public ?
01:40:28 Eh bien écoutez Nelly, les recherches continuent ici au Vernet.
01:40:31 Le village, le hameau du Haut-Vernet est toujours bouclé.
01:40:34 Les recherches continuent avec un dispositif important,
01:40:37 sans gendarmes et ses experts de l'IRC Génial, vous l'avez entendu en plateau,
01:40:41 avec une équipe sinophile, deux chiens spécialisés dans la recherche de restes humains,
01:40:46 mais également des drones.
01:40:47 Et évidemment, cette conférence de presse, elle est très attendue
01:40:50 pour répondre à de nombreuses questions.
01:40:52 On espère évidemment ici que des réponses vont être apportées.
01:40:57 Est-ce que les recherches qui ont débuté après, se tournant dimanche dernier,
01:41:00 une fois que la gendarmerie nationale a authentifié qu'il s'agit bien des os d'Émile,
01:41:04 est-ce que des éléments ont pu être trouvés ?
01:41:07 On cherchait notamment des restes osseux,
01:41:09 mais également une quelconque intervention humaine ou encore animale.
01:41:13 Mais également, l'analyse de ces os au siège de l'IRC Génial,
01:41:16 à Pontoise, ont-ils permis de faire parler,
01:41:21 de comprendre ce qu'il s'est passé le 8 juillet dernier,
01:41:24 avoir une date de la mort d'Émile, mais aussi les circonstances de la mort.
01:41:28 Évidemment, on attend toutes ces réponses ici au Vernet.
01:41:31 Et on attend évidemment le procureur de la République qui va s'exprimer à 18h.
01:41:35 Merci beaucoup Thibault.
01:41:36 On sera évidemment avec vous tout au long de la soirée.
01:41:38 Guillaume Perrault, il est vrai que d'ordinaire,
01:41:41 lorsque les procureurs de la République s'expriment,
01:41:43 c'est qu'ils ont des choses à communiquer.
01:41:45 En tout cas, quand ils fixent rendez-vous,
01:41:47 on peut espérer qu'on avance un petit peu plus
01:41:50 ou alors qu'on en soit encore sur la méthode, sur les modalités de recherche mises en œuvre.
01:41:55 Ça peut être une prise de parole uniquement pour répondre à l'attente médiatique
01:41:59 et l'attente de l'opinion,
01:42:01 parce que ça fait partie du rôle du ministère public de communiquer.
01:42:04 Et même s'il n'a pas grand-chose à dire,
01:42:06 il peut être tenté de communiquer pour montrer qu'il est là,
01:42:08 qu'il fait son travail, faire patienter.
01:42:10 C'est toujours mieux que de ne rien dire,
01:42:12 du point de vue de l'attente de l'opinion et des médias.
01:42:16 La justice a beaucoup changé ces dernières décennies à cet égard,
01:42:20 puisque maintenant on trouve tout naturel que le procureur communique comme ça.
01:42:24 Les juges du siège n'ont pas le droit,
01:42:26 le juge d'instruction n'a pas le droit,
01:42:28 il y a le secret de l'instruction,
01:42:30 mais le parquet, lui, ça fait partie de son rôle, désormais.
01:42:32 Il ne faut pas, Karima Brick, en attendre trop non plus,
01:42:35 parce que c'est vrai que le temps médiatique et le temps de l'enquête
01:42:38 s'entrechoquent, ne sont pas sur la même temporalité du tout.
01:42:41 Oui, tout à fait.
01:42:42 On a vu que toute la France s'est intéressée à cette histoire,
01:42:46 parce qu'on a vraiment cette image de ce petit garçon avec son petit pissant en lit.
01:42:50 Il y avait quelque chose de bouleversant.
01:42:52 La France est passionnée pour cette histoire,
01:42:56 au sens qu'il y avait beaucoup de gens qui voulaient avoir des réponses.
01:43:00 On a eu quand même une réponse qui était très importante,
01:43:03 qui était à feu.
01:43:05 En tout cas, ça a clôt l'espoir que ça pouvait encore être une bonne.
01:43:08 C'était la première grande réponse qu'il fallait savoir.
01:43:11 C'est bon, est-ce qu'il est toujours vivant, même si l'espoir était très mince?
01:43:15 On a eu la triste réponse, c'est que le petit garçon est décédé.
01:43:19 Mais on a eu cette réponse qui était fondamentale,
01:43:21 parce que c'était des mois et des mois d'inquiétude.
01:43:24 On peut imaginer aussi pour la famille, pour l'entourage, les proches.
01:43:27 Il y avait cette petite communauté, tout le monde se connaît.
01:43:30 C'est un petit amour avec quelques-uns, seulement, qui vivent là-bas.
01:43:35 Donc, vous pouvez imaginer le choc.
01:43:37 Ensuite, on se dit qu'un enfant ne peut pas se volatiliser comme ça, sans réponse.
01:43:42 Et neuf mois plus tard, les circonstances, ce week-end de Pâques.
01:43:46 Et maintenant, l'autre grande question, est-ce qu'on le saura aujourd'hui,
01:43:50 est-ce qu'on le saura plus tard, est-ce qu'on le saura un jour?
01:43:52 Ça reste à voir, l'enquête nous le dira.
01:43:54 Mais c'est de savoir véritablement, est-ce qu'on est toujours sur une piste accidentelle
01:43:58 ou une piste avec une action humaine, une piste criminelle.
01:44:02 C'est ce qu'on espère savoir.
01:44:04 Je ne sais pas si ce sera aujourd'hui, mais ce sera la grande question.
01:44:07 Parce qu'on sait que maintenant, l'enquête a pris un autre virage, un autre tournant.
01:44:10 - Alors, cette onde de choc que vous évoquez, elle a aussi gagné les Bouches-du-Rhône.
01:44:14 Le petit village de la Bouilladis, où résident les parents d'Émile.
01:44:18 Écoutez quelques réactions requises sur place.
01:44:21 - La mort d'un enfant, c'est toujours très tragique.
01:44:24 Et surtout dans ces conditions où tout le monde était suspecté.
01:44:28 Je ne suis pas d'un naturel curieux sur ce genre de drame.
01:44:33 Mais savoir ce qui s'est passé pour éviter qu'un tel drame se reproduise,
01:44:38 ça serait quand même intéressant.
01:44:41 - Je crois qu'ils frustrent, ils nous disent vraiment ce qui s'est passé.
01:44:46 C'est prenant, parce que c'est la fin du pays d'abord, premièrement.
01:44:51 Et secondement, c'est un énigme.
01:44:54 - Oui, Joseph Touvenel, 5 pistes explorées par les enquêteurs.
01:45:00 Il est possible qu'aucune ne se dégage et qu'on n'ait jamais la réponse.
01:45:05 - On comprend les interrogations dans le village.
01:45:08 C'est bien pour la famille de savoir qu'il est mort.
01:45:11 Il y a quand même une angoisse énorme.
01:45:14 Quand un enfant disparaît, on se dit, est-il en vie ?
01:45:17 Va-t-on le retrouver ? Que vit-il ?
01:45:19 Je pense aussi aux otages israéliens et aux otages français,
01:45:22 toujours retenus par le Hamas. L'angoisse des familles.
01:45:25 Là, une partie de l'angoisse est disparue.
01:45:27 Après, dans le village, la suspicion.
01:45:29 Comment on va regarder son voisin ?
01:45:31 Est-ce qu'il est responsable ? Est-ce qu'il n'est pas responsable ?
01:45:33 Lever les doutes, ce sera une très bonne chose.
01:45:35 Mais il y a des affaires où les doutes ne sont jamais levés.
01:45:38 Je pense à Marion Wagon, cette petite fille de 10 ans.
01:45:41 Elle sort de l'école, va dire bonjour à son ancienne maîtresse,
01:45:44 fait un tour de toboggan, et s'évapore à moins de 400 m de chez elle.
01:45:48 On n'a jamais su ce qui s'était passé.
01:45:50 J'imagine l'angoisse permanence de la famille.
01:45:53 Si on arrive à lever cette angoisse sur qui ou comment,
01:45:57 ce sera une bonne chose.
01:45:59 Il y a des disparitions inexpliquées d'enfants.
01:46:01 Il y en a encore plusieurs dizaines,
01:46:03 voire quelques centaines chaque année en France.
01:46:05 Il ne faut pas l'occulter.
01:46:07 Il y a aussi des disparitions d'adolescents.
01:46:11 Rappelez-vous l'affaire des disparus de Lyon,
01:46:13 il y a 20 ans avec Émile Louis.
01:46:15 La question était de savoir ce qu'étaient devenus ces handicapés.
01:46:19 La justice avait activement classé l'affaire.
01:46:22 En considérant qu'il n'y avait pas de traces,
01:46:25 il n'y avait pas eu de plainte, et c'était prescrit.
01:46:28 Le fait qu'il n'y ait pas de cadavres trouvés à l'époque
01:46:32 a failli entraîner la prescription des faits.
01:46:34 La Cour de cassation a eu beaucoup de mal à écarter cette prescription.
01:46:37 Entre-temps, sur toutes ces affaires, c'est heureux,
01:46:39 le pôle qui s'est ouvert, un nouveau pôle de cold case à Nanterre,
01:46:43 avec un magistrat d'idée, qui a réouvert certains de ces dossiers.
01:46:46 Pour certains, on commence à trouver quelques réponses,
01:46:48 en tout cas des pistes qui s'ébauchent aussi
01:46:50 à la faveur de la technologie, de l'ADN qui commence à parler.
01:46:53 Évidemment, on attendra 18 heures pour avoir, on l'espère,
01:46:56 un certain nombre de réponses, en forme de soulagement aussi
01:46:59 pour ceux qui mènent l'enquête, mais on va s'interrompre là.
01:47:03 On reviendra pour parler d'un tout autre sujet,
01:47:05 c'est ce risque d'embrasement régional au Proche-Orient,
01:47:09 à la suite de ces frappes, vous savez, israéliennes en Syrie,
01:47:13 contre des intérêts iraniens.
01:47:15 On verra aussi que le monde condamne la mort d'humanitaires à Gaza
01:47:21 et que Benyamin Netanyahou a dû s'excuser pour cette action
01:47:24 pour laquelle il va y avoir une enquête qui va être menée
01:47:27 pour savoir ce qui s'est réellement passé, à tout à l'heure.
01:47:29 Nous revoici avec Vincent pour votre journal.
01:47:35 Vincent, les recherches pour tenter de trouver d'autres ossements
01:47:38 du petit Émile se poursuivent aujourd'hui.
01:47:41 Après la découverte du crâne du petit garçon en samedi,
01:47:43 les experts ratissent à nouveau la zone à 2 km du Hauvernet.
01:47:47 Pour ce faire, le hameau est complètement bouclé.
01:47:50 Les détails avec Augustin Donadieu.
01:47:52 Au pied de l'église du village, le défilé des voitures est incessant.
01:47:58 Le Hauvernet est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes
01:48:03 qui quadrillent la zone.
01:48:04 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès
01:48:07 du petit Émile, la dizaine d'enquêteurs mobilisés
01:48:10 est aidée par des drones.
01:48:12 Trois engins ultra sophistiqués, capables de modéliser en 3D
01:48:16 la zone où a été découvert le crâne de l'enfant.
01:48:19 On crée un jumeau numérique, donc on va créer une version numérique
01:48:24 de la scène telle qu'elle a existé au moment où on s'est déplacé.
01:48:27 Pour pouvoir se repositionner dedans et replacer l'ensemble
01:48:30 des éléments qui y sont prélevés.
01:48:31 On restera le temps nécessaire pour fixer la scène
01:48:33 jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices.
01:48:36 En complément de ces bijoux de technologie,
01:48:38 les enquêteurs au sol peuvent également compter
01:48:41 sur des chiens spécialisés.
01:48:43 Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter
01:48:49 un concours vraiment précieux aujourd'hui.
01:48:52 Et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche
01:48:57 des restes humains.
01:48:58 Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux
01:49:02 que la zone de recherche est escarpée, difficile d'accès
01:49:05 sous la menace des aléas climatiques qui pourraient endommager
01:49:08 la zone de découverte des ossements.
01:49:10 A quatre mois des Jeux Olympiques, les vendeurs à la sauvette
01:49:13 ont-ils complètement disparu du champ de Mars ?
01:49:15 Les commerçants et riverains espèrent avoir une place nette
01:49:18 pour l'événement et ils doutent de la pérennité des opérations
01:49:21 de police quotidiennes sur place.
01:49:23 Reportage de Régine Delfour avec Jean-Laurent Costantini.
01:49:26 Face à nous, une dizaine de vendeurs à la sauvette
01:49:29 s'enfuent avec leurs marchandises.
01:49:31 À quelques mètres de là, une patrouille de la police nationale
01:49:35 vient d'arriver.
01:49:36 Ce jeu du chat et de la souris agace les commerçants.
01:49:40 Il y a des vendeurs qui partent partout dans le quartier,
01:49:43 qui se dispersent dans les rues et qui cachent leurs marchandises
01:49:47 dans les coins.
01:49:49 Ce n'est pas bon de montrer ce côté-là au tourisme.
01:49:52 Quinze minutes plus tard, d'autres vendeurs de Tour Eiffel miniature
01:49:56 nous abordent.
01:49:57 Nous engageons la conversation.
01:49:59 - Pour les Jeux Olympiques, vous allez faire comment ?
01:50:02 - Rien.
01:50:03 - Pourquoi rien ?
01:50:04 Ils ne savent pas qu'ils n'auront bientôt plus accès à ce périmètre.
01:50:08 Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, s'est engagé
01:50:12 à sécuriser ce site pour les Jeux Olympiques.
01:50:15 Sir Evrain, qui préfère garder l'anonymat, doute que le champ de Mars
01:50:19 après les Jeux Olympiques soit débarrassé de toute la délinquance.
01:50:23 - Après les Jeux, on sait très bien que tous ces gens vont venir,
01:50:26 tous les vendeurs à la sauvette, tous les joueurs de bain de dos
01:50:28 qui ont peur que la délinquance va venir.
01:50:30 C'est vrai qu'aujourd'hui, ils font place nette.
01:50:32 Ces gens vont revenir parce qu'il y a tellement un enjeu financier pour eux.
01:50:35 - Depuis le lancement du plan zéro délinquance en novembre 2022,
01:50:38 les vols avec violence ont diminué de 15 % et les cambriolages de 7 %
01:50:43 selon la préfecture de police de Paris.
01:50:46 - Et justement, à l'approche de l'échéance, les restaurants
01:50:49 et les hôtels également recrutent.
01:50:51 - Ils recrutent même beaucoup.
01:50:53 200 000 postes restent à pourvoir et cela provoque évidemment
01:50:56 des inquiétudes pour les professionnels du secteur.
01:50:58 Reportage de Mathieu Deveze avec Laurent Scellarié et Jules Baudot.
01:51:01 - Y aura-t-il assez de personnel dans les restaurants et les hôtels
01:51:04 lors des Jeux olympiques ?
01:51:06 Certains professionnels ne cachent pas leur inquiétude.
01:51:09 - La plupart de mes collègues cherchent du monde,
01:51:11 ne ont pas des équipes complètes, sont parfois obligés de fermer
01:51:14 le restaurant sur un ou deux services pour en gérer avec l'équipe qu'ils ont.
01:51:17 Donc c'est une réalité.
01:51:19 Il manque depuis le Covid de nombreux collaborateurs en cuisine
01:51:22 et en salle pour faire tourner nos restaurants.
01:51:25 - En réunion des métiers et des industries de l'hôtellerie,
01:51:28 200 000 emplois, notamment saisonniers, sont à pourvoir sur l'ensemble du pays.
01:51:32 Parmi les facteurs évoqués, le déclin de la démographie,
01:51:35 le problème de logement pour les saisonniers
01:51:38 ou encore la taxation trop forte du travail en France.
01:51:41 Certains restaurateurs pointent également du doigt
01:51:43 un équilibre économique trop fragile.
01:51:45 - On a à faire face à des hausses de prix extrêmement importantes,
01:51:48 l'énergie évidemment, il a fallu augmenter les salaires
01:51:51 et c'était légitime dans un contexte d'inflation
01:51:53 pour accompagner aussi nos collaborateurs, pour faire face à l'inflation,
01:51:56 faire face à des hausses de matières premières.
01:51:58 Nos producteurs, nos paysans aussi ont dû augmenter leurs prix.
01:52:01 - Un secteur en tension alors que plus de 15 millions de visiteurs
01:52:04 sont attendus sur l'ensemble de la métropole pendant les Jeux Olympiques.
01:52:08 - Et puis l'actualité internationale dont on va d'ailleurs parler
01:52:11 dans cette dernière demi-heure, Benyamin Nathaniahou
01:52:13 admet qu'une frappe israélienne non intentionnelle
01:52:16 a tué 7 humanitaires à Gaza.
01:52:18 - Il s'agit d'employés de l'ONG World Central Kitchen
01:52:21 qui fait notamment la distribution de nourriture dans la bande de Gaza.
01:52:25 Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la Pologne, la Chine ou l'Espagne
01:52:28 demandent des explications à Israël, des explications justement de Corentin Brion.
01:52:32 - Cette ressortissante australienne se filmait il y a quelques jours
01:52:37 pour montrer la distribution alimentaire à Gaza.
01:52:40 Elle fait aujourd'hui partie.
01:52:43 Décès humanitaire tué par une frappe attribuée à l'armée israélienne.
01:52:47 - L'équipe s'est déplacée dans une zone sans conflit
01:52:50 de deux voitures blindées portant le logo World Central Kitchen.
01:52:53 Les 7 tués sont originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni,
01:52:57 ont la double nationalité américaine et canadienne et sont palestiniens.
01:53:01 - Une association qui joue un rôle crucial contre la famine
01:53:04 qui menace la population depuis le début de la guerre à Gaza.
01:53:08 Ils sont notamment impliqués dans l'envoi d'aide humanitaire
01:53:11 par bateau de Chypre vers Gaza.
01:53:13 Depuis quelques heures, les réactions à cette tragédie se multiplient.
01:53:17 Notamment celles des pays d'origine des victimes
01:53:20 qui demandent des explications aux responsables.
01:53:23 - Nous avons contacté l'ambassadeur d'Israël
01:53:26 pour lui demander de rendre des comptes.
01:53:28 La vérité, c'est qu'il n'y a pas de circonstances raisonnables.
01:53:31 Quelqu'un qui apporte de l'aide et de l'assistance humanitaire
01:53:34 devrait perdre la vie ?
01:53:36 - De son côté, l'armée israélienne a assuré
01:53:38 qu'elle allait enquêter sur les circonstances de cet incident.
01:53:41 - Nous avons passé en revue les faits au plus haut niveau
01:53:44 afin de comprendre les circonstances de ce qui s'est passé
01:53:47 et comment cela s'est produit.
01:53:49 Nous allons ouvrir une enquête pour examiner cet incident grave.
01:53:52 Cela nous aidera à réduire le risque
01:53:54 qu'un tel événement ne se reproduise.
01:53:56 - L'ONG, qui venait de livrer plus de 100 tonnes d'aide alimentaire à Gaza,
01:54:05 a annoncé dans la foulée de ce drame
01:54:08 suspendre ses activités dans la région.
01:54:12 - On va en parler avec vous, Olivier Rafowitz.
01:54:15 Bonjour, merci d'être avec nous en direct.
01:54:17 Vous êtes porte-parole de l'armée israélienne,
01:54:19 votre armée qui va ouvrir une enquête.
01:54:21 Benyamin Netanyahou, entre-temps,
01:54:23 qui admet que cette frappe était non intentionnelle.
01:54:26 Je rappelle que l'ONG parle d'attaques ciblées.
01:54:29 D'ailleurs, elle a décidé de suspendre ses activités à Gaza.
01:54:32 C'était une des rares ONG qui opérait encore
01:54:34 pour la distribution d'aide.
01:54:36 Et puis, je rajoute, sur le plan des réactions,
01:54:38 Médecins du Monde, autre ONG,
01:54:40 qui dit "on voit bien qu'il y a un message envoyé
01:54:42 par l'armée israélienne, y compris aux Européens et aux Américains,
01:54:45 qui, au travers d'une aide étatique,
01:54:47 essayent de limiter la catastrophe".
01:54:49 Qu'est-ce que vous leur répondez
01:54:51 et comment entendez-vous mener cette enquête ?
01:54:53 - Merci de m'inviter dans votre émission aujourd'hui.
01:54:57 D'abord, je voudrais, avec votre permission,
01:55:00 dire que nous regrettons terriblement
01:55:03 cette tragédie qui a eu lieu aujourd'hui.
01:55:05 La frappe, effectivement, était non intentionnée,
01:55:07 mais elle a eu lieu.
01:55:08 Donc, nous menons une enquête
01:55:10 au plus haut niveau des autorités de l'État d'Israël
01:55:13 pour comprendre ce qui s'est passé.
01:55:15 Il n'y a ici, évidemment, aucune intention
01:55:18 de toucher une ONG.
01:55:20 En plus, World Central Kitchen, je le rappelle,
01:55:23 a également été une des premières ONG dans le monde
01:55:26 à aider les Israéliens,
01:55:28 après le massacre du 7 octobre,
01:55:31 d'avoir des rapports avec cette ONG extrêmement étroits.
01:55:34 Et d'ailleurs, aujourd'hui,
01:55:35 le porte-parole de l'armée israélienne,
01:55:37 le président de la Guerre mondiale, Al Ghari,
01:55:39 a parlé directement avec M. José Anders,
01:55:42 le président de cette ONG,
01:55:44 pour, évidemment, lui transmettre des condoléances
01:55:47 au nom de Tsaïra.
01:55:48 Encore une fois, c'est une tragédie,
01:55:49 un élément très grave, je le pèse émo, très grave.
01:55:52 Et une enquête aura lieu pour, encore une fois,
01:55:54 comprendre ce qui s'est passé
01:55:55 et éviter, évidemment, qu'une telle tragédie
01:55:57 se reproduise dans la bande de Gaza.
01:56:00 Je veux également vous dire que, si vous me permettez,
01:56:03 je comprends, nous comprenons tout à fait
01:56:06 les réactions dans le monde entier.
01:56:07 C'est une tragédie, c'est dramatique.
01:56:09 Mais, encore une fois, l'État d'Israël
01:56:11 veut et continuera à tout faire
01:56:13 pour qu'il y ait l'aide humanitaire.
01:56:15 Et l'aide humanitaire dans le sens de la nourriture,
01:56:17 qui rentre, et qui rentre de plus en plus
01:56:19 de manière importante dans la bande de Gaza.
01:56:21 Est-ce que vous pensez que ce sera encore possible
01:56:23 dans ces conditions, s'il y a une crainte, effectivement,
01:56:25 qu'il y ait d'autres erreurs pareilles ?
01:56:28 Est-ce que ça ne risque pas, justement,
01:56:30 de ne pas inciter les candidatures à venir aider ?
01:56:34 Sachant qu'ils suspendent eux-mêmes leurs activités.
01:56:37 Encore une fois, je vais être prudent,
01:56:38 je ne peux pas parler en leur nom,
01:56:40 mais il me semble que les relations entre les ONG,
01:56:43 les différents gouvernements de l'État d'Israël,
01:56:45 sont suffisamment importantes pour que l'information circule.
01:56:48 Nous allons être totalement transparents
01:56:50 dans cette investigation.
01:56:53 Les conclusions seront transmises à tous les États
01:56:56 qui sont reliés à cette ONG,
01:56:58 et également, malheureusement, aux victimes
01:57:01 de cet grave incident, cette tragédie.
01:57:04 Une frappe, encore une fois,
01:57:06 qui n'a pas été volontaire de la part de Tsaï.
01:57:09 Mais à l'heure où nous parlons, à l'heure où je vous parle,
01:57:11 on n'a pas encore tous les éléments
01:57:13 pour comprendre ce qui s'est passé.
01:57:15 Mais je répète, c'est un événement très grave
01:57:19 dont nous prenons l'entière responsabilité.
01:57:22 Et nous allons tout faire pour faire la lumière
01:57:24 et être dans la plus grande transparence.
01:57:26 Vous comprenez l'incompréhension.
01:57:28 Le reportage le montrait, le logo était visible.
01:57:33 On était dans une zone où il n'y avait pas de combat
01:57:35 avéré à ce moment-là.
01:57:37 C'est vrai que ça paraît difficile
01:57:39 de commettre une telle erreur dans ces circonstances-là.
01:57:42 Nous sommes en guerre dans la bande de Gaza.
01:57:46 Encore une fois, je ne peux pas vous dire ce qui s'est passé
01:57:48 parce que je n'ai pas les éléments,
01:57:51 ni la conclusion de l'enquête qui a commencé
01:57:53 et qui n'est pas encore conclue.
01:57:55 Je vous rappelle que malheureusement,
01:57:57 dans la guerre, il y a également parfois des tirs.
01:58:00 Nous-mêmes, on a parfois aussi touché nos propres forces
01:58:05 dans des opérations dans lesquelles il y avait eu une erreur
01:58:09 d'identification des éléments.
01:58:14 Et encore une fois, c'est une tragédie.
01:58:16 Je répète, je ne dis pas que c'est quelque chose
01:58:18 qui n'est pas grave, c'est très grave.
01:58:20 Et nous ferons toute la lumière en espérant
01:58:22 que les ONG comme World Central Kitchen
01:58:27 continuent à faire cette mission,
01:58:29 qui est une mission sacrée pour les Gazaouis
01:58:33 et pour l'humanité toute entière.
01:58:35 Vous ne craignez pas que les mois provoqués,
01:58:37 y compris dans la société américaine,
01:58:39 qui était déjà un petit peu, comment dire,
01:58:41 échaudée ces dernières semaines
01:58:43 par la poursuite des opérations,
01:58:45 on sent qu'il y a une contestation
01:58:47 au sein de la société américaine,
01:58:49 soient renforcées et que ça puisse affaiblir
01:58:51 le soutien des Américains à votre égard ?
01:58:53 Encore une fois, prenons cet incident dramatique
01:58:57 comme un incident, je dirais, déconnecté
01:59:03 de la guerre que nous menons contre le Hamas.
01:59:05 Les Américains et d'autres États en Europe
01:59:08 comprennent l'importance de cette guerre
01:59:10 contre le Hamas, mais en aucun cas,
01:59:12 cette guerre ne doit impliquer
01:59:15 les populations civiles qui sont prises
01:59:18 depuis le départ par le Hamas
01:59:19 comme bouclier humain. Encore une fois,
01:59:21 nous allons continuer à travailler
01:59:25 avec nos alliés, à partager l'information
01:59:28 et c'est un quête que nous menons aujourd'hui
01:59:30 au plus haut niveau de l'État d'Israël.
01:59:32 Les conclusions seront transmises
01:59:34 à tous les éléments, à tous les États
01:59:36 qui sont reliés à cette tragédie aujourd'hui,
01:59:38 malheureusement.
01:59:39 Dernière question, qu'en est-il aujourd'hui
01:59:40 de la résolution onusienne qui a été votée
01:59:44 pour l'arrêt des combats ?
01:59:46 Est-ce que vous allez envisager
01:59:49 un arrêt des combats dans ces conditions
01:59:51 ou vous allez faire fi finalement
01:59:53 de cette résolution dans les semaines à venir ?
01:59:56 La résolution inclut également
01:59:58 la libération de tous les otages.
02:00:00 Et alors nous parlons, les otages
02:00:02 n'ont pas encore été libérés, aucun.
02:00:04 Aucun otage n'a encore pu voir
02:00:06 même un membre du CICR.
02:00:08 Dans cette situation aujourd'hui,
02:00:09 le Hamas, comme vous le savez,
02:00:11 continue à maintenir les otages
02:00:13 dans des tunnels, dans une détention terrible,
02:00:16 sans aucune possibilité de voir qui que ce soit
02:00:19 à part les criminels et les asseins du Hamas.
02:00:22 Et donc, dans cette guerre,
02:00:24 il y a l'État d'Israël contre le Hamas.
02:00:27 Mais n'oublions pas que c'est le Hamas
02:00:28 qui a imposé cette guerre à l'État d'Israël
02:00:30 et également à la bande de Gaza.
02:00:32 Ça, il ne faut pas l'oublier.
02:00:34 Merci beaucoup, colonel Raffovis,
02:00:36 d'avoir répondu à nos questions cet après-midi.
02:00:38 On va poursuivre la discussion aussi en plateau
02:00:40 et puis on ira voir Lisbeth Kemoun
02:00:42 qui est la correspondante également
02:00:44 pour parler d'un autre risque,
02:00:46 c'est celui de l'embrasement régional.
02:00:48 Peut-être une réaction, Guillaume,
02:00:50 à cette tragédie, en effet.
02:00:52 Ce n'est pas de nature à renforcer
02:00:54 les liens entre l'humanitaire et les Israéliens aujourd'hui.
02:00:57 Non, cette grave erreur ou cette faute
02:01:01 de l'armée israélienne
02:01:03 est un coup dur pour le gouvernement israélien
02:01:06 puisque ce gouvernement est en hostilité ouverte
02:01:09 avec beaucoup d'ONG.
02:01:10 Ils essaient de trier, en quelque sorte,
02:01:13 parmi les ONG, ceux qui sont des interlocuteurs responsables
02:01:16 selon eux et ceux qui sont en empathie ouverte
02:01:18 ou en complicité ouverte avec le Hamas.
02:01:21 Et là, on l'a bien vu.
02:01:22 Il le dit lui-même.
02:01:24 Il s'agit absolument d'une ONG
02:01:26 que les autorités israéliennes tenaient pour tout à fait
02:01:29 respectable, honorable, au-dessus de tout soupçon.
02:01:32 Donc, du point de vue israélien,
02:01:34 les conséquences politiques sont dramatiques pour eux.
02:01:37 C'est évident, c'est un coup très dur.
02:01:39 Évidemment, il y a l'aspect humain,
02:01:41 il y a les victimes avant tout, leur famille.
02:01:43 Mais politiquement, c'est un coup très dur pour les israéliens.
02:01:46 Ça va accentuer l'isolement d'Israël
02:01:48 sur la scène internationale.
02:01:50 Ça va encourager les États-Unis
02:01:52 à continuer à prendre leur distance
02:01:53 comme ils l'ont déjà fait en s'abstenant
02:01:56 au Conseil de sécurité pour la fameuse résolution.
02:02:00 Ce qui me paraît plus incertain,
02:02:01 c'est les conséquences sur l'opinion publique israélienne.
02:02:04 Jusqu'ici, les sondages dont on dispose suggèrent
02:02:07 que la ligne intransigeante du gouvernement
02:02:10 a toujours le soutien d'une majorité d'Israéliens.
02:02:12 Est-ce que ça va continuer ?
02:02:14 Il y a aussi une tradition en Israël
02:02:16 de mobilisation de l'opinion publique,
02:02:18 de manifestations où on critique beaucoup
02:02:20 dès qu'on n'est pas content de quelque chose.
02:02:22 Pour l'instant, ça ne s'est pas vu.
02:02:23 Ça ne s'est pas vu, mais bien sûr, c'était très différent.
02:02:26 Mais je veux simplement rappeler qu'en 1982,
02:02:28 quand il y a eu l'affaire de Sabra et Châtilla,
02:02:30 il y a eu des manifestations géantes à Jérusalem
02:02:34 qui ont entraîné la démission d'Ariel Sharon,
02:02:37 le ministre de la Défense.
02:02:38 On n'en est pas arrivés encore à ce...
02:02:39 Non, on n'en est pas arrivés là,
02:02:41 mais est-ce que le consensus qu'il y a derrière le gouvernement
02:02:44 va tenir avec des images comme ça ?
02:02:45 C'est toute la question, en effet.
02:02:46 Et puis j'aimerais aussi qu'on évoque
02:02:47 ce nouveau risque d'embrasement régional
02:02:49 après cette frappe en Syrie de l'armée israélienne.
02:02:53 Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei,
02:02:57 a prévenu qu'Israël serait puni, je le cite,
02:03:01 pour ce raid qui a tué 11 personnes à Damas.
02:03:05 Donc, sept gardiens de la Révolution,
02:03:07 ce n'est pas rien, évidemment, pour l'État iranien
02:03:10 que d'avoir de telles pertes, même sur le plan symbolique,
02:03:13 et qui a donc détruit des bâtiments
02:03:15 de la représentation diplomatique iranienne.
02:03:17 Joseph Touvnel, est-ce qu'il vaut y voir un éventuel tournant ?
02:03:21 Et puis on ira voir aussi comment s'est perçu précisément
02:03:23 l'Israël avec Lisbeth Kemoun.
02:03:25 Il y a évidemment un risque d'embrasement, on le sait.
02:03:28 On le laisse sur le feu.
02:03:31 L'OS Bola de son côté a dit
02:03:33 "ce crime dangereux n'en restera pas impuni".
02:03:36 On sait qu'avec l'OS Bola, il y a des tirs,
02:03:38 mais ce n'est pas une guerre de haute intensité.
02:03:41 Mais ça peut changer.
02:03:43 L'OS Bola, c'est le Liban.
02:03:46 Rappelez-vous la guerre au Liban, 2006,
02:03:48 un mois de guerre, et puis on perd vite les choses.
02:03:52 Quand je voyais le reportage précédent,
02:03:54 je me rappelais de la guerre du Liban à Beyrouth,
02:03:57 les ONG avaient dû quitter.
02:03:59 Il n'y avait quasiment plus d'ONG.
02:04:01 Les grandes ONG officielles n'étaient plus là
02:04:03 à cause des envahissements, à cause des snipers,
02:04:05 à cause des morts et des bombardements.
02:04:07 C'est la guerre, le risque est là.
02:04:09 On sait que le Hamas a réussi deux choses.
02:04:13 La première, c'est mettre à bas les accords d'Abraham,
02:04:15 ces accords de paix.
02:04:17 Rappelez-vous, ce n'était pas si vieux.
02:04:19 La paix était en train de se faire, ils ont réussi à casser.
02:04:21 Avec beaucoup de pays arabes qui s'y étaient joints.
02:04:23 Absolument, notamment les Emirats Arabes Unis.
02:04:25 Et l'Arabie Saoudite, c'est la pièce principale,
02:04:28 puisque les deux grands lieux saints de l'Islam
02:04:30 sont en Arabie Saoudite.
02:04:32 L'Arabie Saoudite allait vers ces accords,
02:04:34 et là, du coup, c'est retiré.
02:04:36 C'est vraiment un gros risque qui peut nous toucher,
02:04:39 qui risque de toucher l'Égypte,
02:04:41 avec deux millions de personnes qui peuvent être déplacées
02:04:44 et arrivées en Égypte, ce qui est un risque
02:04:46 pour la stabilité égyptienne, mais aussi pour la France,
02:04:48 parce qu'on n'est pas si loin, c'est de l'autre côté
02:04:50 de la Méditerranée.
02:04:52 Il y en a plus de réfugiés potentiels.
02:04:54 L'Iran n'est jamais entré de plein pied dans ce conflit.
02:04:57 Il a toujours réagi par proxy.
02:04:59 On voyait évidemment la main de l'Iran
02:05:01 dans beaucoup de réactions de ses soutiens,
02:05:04 ou des milices, des groupes qu'elle soutient.
02:05:07 Mais là, sans prendre directement au gardien de la Révolution,
02:05:11 avoir ce genre d'injonction de la part du guide suprême iranien,
02:05:14 on est peut-être en train de franchir un nouveau cap.
02:05:17 Faut-il s'en inquiéter aussi,
02:05:19 pour la stabilité, même mondiale, on va dire ?
02:05:22 - Oui, il faut s'en inquiéter, effectivement, de cette escalade,
02:05:25 surtout pour l'Iran, qui promet à ce moment-là de dire...
02:05:28 - Ce ne sera pas impuni.
02:05:30 - Oui, ce ne sera pas impuni,
02:05:32 donc qui ouvre la porte à toutes sortes de spéculations.
02:05:35 Je pense que personne est en sécurité
02:05:37 quand, justement, il y a des escalades comme ça.
02:05:40 Je pense qu'on regarde ce qui se passe sur le terrain.
02:05:43 On voit en ce moment une dégradation de la situation.
02:05:46 Ça va faire 6 mois maintenant de cette guerre.
02:05:49 Et oui, donc, il y a ces réactions.
02:05:52 Et je regardais quand même le travail de la France,
02:05:55 de la diplomatie française en ce moment.
02:05:58 Il y a l'ambassadeur français à l'ONU
02:06:00 qui travaille sur 3 plans, en fait,
02:06:02 et dit finalement ce qu'il faut faire.
02:06:04 Oui, il faut plancher, bon, 1, libération des otages.
02:06:07 Il faut que ça se fasse.
02:06:09 Donc, cesser le feu immédiat
02:06:11 pour éventuellement que ça conduise à un cessez-le-feu permanent,
02:06:15 pour aller vers un horizon de paix
02:06:18 et éventuellement, même si on n'est pas là,
02:06:20 il y aura ce processus.
02:06:22 Il faut rouvrir une idée de processus politique
02:06:25 parce qu'on voit que la situation se dégrade.
02:06:27 Maintenant, évidemment, bon,
02:06:29 il y a des scènes qu'on voit depuis plusieurs semaines,
02:06:32 mais la question des humanitaires,
02:06:34 quand on parle de l'opinion publique qui bascule,
02:06:36 les pressions internationales, je pense qu'avec ce qui s'est passé,
02:06:39 maintenant, des humanitaires qui sont morts,
02:06:41 je pense qu'on a basculé encore plus
02:06:43 dans cette opinion publique qui met la pression.
02:06:45 - Merci beaucoup.
02:06:47 Lise Benkemoun avec nous en direct.
02:06:49 Justement, Lise, c'est la question que vous nous entendez depuis tout à l'heure,
02:06:52 vous nous écoutez.
02:06:53 La question qu'on se posait, et j'attendais la fin
02:06:55 pour faire traiter tout ça dans sa globalité,
02:06:57 que pensent les opinions publiques,
02:06:59 l'opinion publique israélienne
02:07:01 de ce qui s'est passé avec ces humanitaires
02:07:03 et du risque d'embrasement régional
02:07:06 qui contraindrait Israël à se battre sur plusieurs fronts ?
02:07:10 Est-ce que ça commence à angoisser une partie de la société ?
02:07:15 - Alors, bonjour à tous.
02:07:17 Je vais commencer par l'incident au World Central Kitchen,
02:07:20 cette tragédie, effectivement,
02:07:22 ça n'est pas que quelque chose de politique.
02:07:25 Les Israéliens sont très ennuyés
02:07:27 et très touchés par cette tragédie.
02:07:29 Benjamin Netanyahou s'est excusé.
02:07:31 Il a dit que c'était une erreur israélienne
02:07:33 qui avait conduit à la mort de civils innocents
02:07:35 et qu'on ferait tout pour que ça ne se reproduise plus.
02:07:38 Yoav Galant, le ministre de la Défense, s'est excusé.
02:07:41 Le porte-parole de Tsaïl s'est excusé.
02:07:43 Et d'après les dernières informations de l'enquête menée par Tsaïl,
02:07:46 ce seraient donc des drones israéliens
02:07:49 qui ont attaqué les véhicules,
02:07:51 peut-être alors qu'ils poursuivaient un Palestinien
02:07:53 qui finalement n'était pas à l'intérieur de ce camion.
02:07:56 Donc c'est vrai que c'est très compliqué
02:07:58 parce que ça touche aussi,
02:08:00 en dehors de la tragédie humaine elle-même,
02:08:03 et du doute que ça fait peser sur l'aide humanitaire à Gaza,
02:08:07 c'est des gens qui sont citoyens de pays étrangers.
02:08:09 Et bien sûr qu'Israël craint de ne plus avoir
02:08:12 le soutien international.
02:08:14 Très honnêtement, Nelly,
02:08:16 entre la résolution de l'ONU
02:08:18 mais aussi la vague d'antisémitisme dans le monde
02:08:21 et beaucoup de choses qui se sont passées depuis six mois,
02:08:23 les Israéliens se sentaient déjà passablement isolés.
02:08:27 Donc ils n'ont évidemment pas envie que cet incident
02:08:30 accentue encore une fois leur isolement.
02:08:33 Et sur le deuxième volet, il nous reste une minute, Lise,
02:08:36 sur le deuxième volet, est-ce qu'il y a cette conscience-là
02:08:39 d'un basculement autre ?
02:08:41 Oui, mais pas plus.
02:08:42 Encore une fois, ce n'est pas une guerre qu'on a choisie.
02:08:44 Il y a 80 000 Israéliens du Nord qui ne peuvent pas retourner chez eux
02:08:47 à cause des frappes d'Hezbollah.
02:08:49 C'était une belle occasion pour Israël
02:08:51 d'éliminer des commandants,
02:08:53 des gardiens de la révolution islamique
02:08:55 et un membre du Hezbollah libanais.
02:08:57 C'est un bon revers pour l'Iran.
02:09:00 Et bien entendu qu'on a peur des conséquences.
02:09:02 Mais d'un autre côté, l'Iran n'a pas envie d'une guerre globale
02:09:05 et pas envie que les États-Unis s'en mêlent non plus.
02:09:07 Merci beaucoup, Lise,
02:09:09 pour ce regard sur la société israélienne.
02:09:12 Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous répondre en direct ce soir.
02:09:15 Merci aussi à nos invités.
02:09:16 Il nous reste quelques secondes pour vous rappeler
02:09:19 qu'à 18h, le procureur de la République d'Aix-en-Provence
02:09:22 communiquera sur l'enquête autour de la disparition d'Émile
02:09:26 en espérant que d'autres éléments seront communiqués
02:09:29 après la découverte de plusieurs de ses ossements.
02:09:33 Peut-être que d'autres seront apportés dans l'enquête.
02:09:37 En tout cas, vous suivrez tout cela en direct sur CNews.
02:09:39 Et dans l'intervalle, je vous laisse avec Laurence Ferrari
02:09:41 pour le début de Punchline.
02:09:42 A très vite.
02:09:43 Yoann Uzay, pardon.
02:09:44 ♪ ♪ ♪