• il y a 7 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, de retour avec vous dans 180 minutes info cet après-midi. Je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
00:00:05 Dans un instant on abordera évidemment ce qui s'est passé dans le cadre de ce débat interne sur le Proche-Orient à Sciences Po,
00:00:11 avec de nouveau des prises de parole et des slogans criés au sein même de l'établissement juste après le débat.
00:00:17 Il y aura toutes les réactions bien sûr à suivre, juste après l'éphéméride du jour.
00:00:20 [Musique]
00:00:42 Chers amis, bonjour. Nous célébrons aujourd'hui la fête de Saint-Boris qui a été au IXe siècle le roi de Bulgarie.
00:00:50 Sa vie présente des similitudes avec celle de Clovis, le roi des Francs.
00:00:54 Comme ce dernier, Boris se fait baptiser en l'an 864 avec tous ses guerriers alors qu'il est âgé de 37 ans,
00:01:01 ce qui entraîne la conversion de cette région d'Europe.
00:01:05 Le successeur de Boris, son fils Vladimir, a décidé de rester païen.
00:01:10 Boris doit donc le démettre de ses fonctions pour faire monter sur le trône son second fils, Siméon, qui lui est fermement chrétien.
00:01:19 Boris a laissé un héritage culturel majeur.
00:01:22 Il a notamment recueilli dans son royaume les disciples des saints Cyril et Méthode à qui l'on doit l'alphabet cyrillique.
00:01:29 C'est donc grâce à Saint-Boris que cet alphabet a été diffusé jusqu'en Russie.
00:01:35 Retenons de Boris qu'il fut un roi courageux, visionnaire, très chrétien
00:01:39 et que la trace qu'il a laissée dans les Balkans est toujours vivante.
00:01:44 Écoutons pour finir cet extrait de l'évangile de Saint Jean qui est lu à la messe de ce jour.
00:01:49 C'est le Christ qui parle.
00:01:51 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.
00:01:57 C'est tout pour aujourd'hui. A demain chers amis. Ciao.
00:02:02 Ce programme vous a été proposé par la maison horlogère Colin McArthur et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:02:10 C'était votre programme avec Ebay. Et pour encore plus d'art et de collection, rendez-vous sur Ebay, l'e-commerce original.
00:02:18 Et nous voici avec Vincent Flandesche. Bonjour Vincent.
00:02:21 A la une de l'actualité, la mairie de Paris qui multiplie les actions pour démanteler les camps de migrants dans la capitale.
00:02:26 Aussitôt évacués, ils se reforment. C'est le cas par exemple dans le 4e arrondissement de la capitale.
00:02:32 Reportage de Bamba Gueye, le récit de Dunia Tengour.
00:02:35 Malgré une volonté ferme affichée par le gouvernement, les camps de migrants persistent dans la capitale.
00:02:42 Comme ici à la station de métro Pont-Marie dans le 4e arrondissement, à quelques centaines de mètres de l'hôtel de ville,
00:02:49 des dizaines de tentes installées le long du trottoir malgré des contrôles de police fréquents à l'approche des JO.
00:02:55 Selon le directeur de l'observatoire de l'immigration et de la démographie,
00:02:59 pour les associations, la présence de ces migrants dans Paris serait une aubaine.
00:03:03 C'est un enjeu de visibilité politique fort pour eux. Ils ont une démarche militante.
00:03:07 On sait qu'il y a des associations qui distribuent des tentes.
00:03:09 Typiquement, je ne sais pas ce qu'il en est sur le cas du Pont-Marie,
00:03:12 mais les campements qui sont restés longtemps près de la place de la République par exemple,
00:03:16 étaient subventionnés logistiquement par ces associations.
00:03:20 Depuis plusieurs mois, l'Etat organise des transferts de ces migrants en carte
00:03:23 depuis la région parisienne vers différentes villes de province,
00:03:27 notamment vers Orléans, où il serait plusieurs centaines à être arrivés depuis près d'un an.
00:03:31 Une tentative de répartition de la population de migrants,
00:03:34 afin de faciliter davantage leur insertion dans le pays.
00:03:38 C'est aussi cette idée que l'intégration pourra se faire plus facilement dans des régions moins concernées.
00:03:42 Ça reste à prouver. La trajectoire d'intégration des réfugiés hors Île-de-France n'est pas fondamentalement meilleure.
00:03:48 Les difficultés ensuite de placement en rétention administrative
00:03:51 et de renvoi de ceux de ces étrangers qui sont en situation irrégulière,
00:03:54 qui font l'objet d'une OQTF, ne sont pas forcément meilleures hors d'Île-de-France qu'en Île-de-France.
00:03:58 Selon les chiffres officiels, environ 4000 personnes ont ainsi quitté Paris depuis près d'un an.
00:04:03 Et au même moment, et à l'approche des Jeux olympiques,
00:04:06 les autorités luttent contre les taxis clandestins à la sortie des gares et des aéroports.
00:04:11 Les contrôles d'unités de policiers spécialisés se sont renforcés
00:04:15 face à cette concurrence déloyale pour les chauffeurs de taxi en règle.
00:04:18 Jean-Michel Decaze a suivi une matinée de contrôles aux abords de l'aéroport d'Orly.
00:04:24 Le dispositif est ultra discret.
00:04:27 Les policiers patrouillent en civil dans la zone des taxis de l'aéroport d'Orly.
00:04:32 Un van aux vitres fumées attire l'attention, immatriculé en République tchèque.
00:04:37 Les policiers enfilent leurs brassards avant d'interroger le chauffeur.
00:04:42 Vous êtes un chauffeur professionnel ? Vous avez une licence pour faire ce travail ?
00:04:46 Le conducteur est georgien, sans autorisation administrative.
00:04:50 Au cours des contrôles, mes enquêteurs m'ont fait part que ce monsieur
00:04:53 ne disposait pas de permis de conduire et le véhicule n'était pas assuré.
00:04:56 Pour le chauffeur, la course depuis Disneyland s'arrête là.
00:04:59 Il avait demandé 145 euros aux passagers britanniques, tarif dans la norme supérieure,
00:05:05 mais somme illégalement perçue.
00:05:07 Le conducteur risque entre 800 et 1500 euros d'amende, parfois une comparution immédiate.
00:05:14 Un plan d'action spécial sera mis en place à l'occasion des Jeux Olympiques
00:05:18 qui couvrira l'intégralité des zones aéroportuaires, Paris,
00:05:25 toutes les gares ferroviaires et l'intégralité des sites olympiques.
00:05:28 En ce moment, les 90 policiers de l'unité de contrôle des transports de personnes de Paris
00:05:34 procèdent à une cinquantaine de garde à vue par mois.
00:05:37 Ils ont affaire à des chauffeurs individuels, parfois à des réseaux clandestins de transport.
00:05:44 Sept mois après sa destruction par le Hamas,
00:05:47 le seul point de passage au nord de la bande de Gaza a donc pu rouvrir hier.
00:05:51 Des dizaines de camions peuvent ainsi acheminer l'aide humanitaire.
00:05:54 Elle devrait d'ailleurs s'intensifier dans les prochains jours.
00:05:57 Les images sont commentées par Augustin Denadieu.
00:06:00 L'aide humanitaire pénètre à nouveau dans la bande de Gaza par le passage d'Erez au nord.
00:06:06 Encadrée par les militaires israéliens,
00:06:08 cette précieuse marchandise est contrôlée et triée pour être distribuée au Gazaoui.
00:06:14 C'est le premier jour où nous rouvrons le passage d'Erez pour une route solide
00:06:17 et continue pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
00:06:19 Comme vous pouvez le voir derrière moi,
00:06:23 ce sont les premiers camions qui sont arrivés ici aujourd'hui en provenance de Jordanie.
00:06:26 Et nous allons faire cette traversée, espérons-le, tous les jours.
00:06:29 Avec ce nouveau point de passage,
00:06:33 l'administration israélienne espère atteindre l'objectif de 500 camions par jour.
00:06:37 Une aide attendue par les Palestiniens.
00:06:41 J'ai une famille de 8 personnes et je ne peux pas leur acheter à manger.
00:06:45 J'ai vraiment besoin de cette assiette de nourriture.
00:06:47 Je les remercie beaucoup de m'avoir fourni de la nourriture et d'en avoir fourni à ma famille.
00:06:51 Et je leur dis, continuez ce travail car notre situation est très difficile.
00:06:55 À ces camions d'aide humanitaire devraient s'ajouter les bateaux américains.
00:07:02 La jetée temporaire promise par le Pentagone sera prête et opérationnelle dès aujourd'hui.
00:07:06 Ce qui nous conduit à nous interroger, après 7 mois de guerre maintenant,
00:07:11 sommes-nous enfin à l'aube d'un accord de trêve ?
00:07:14 Israël et les médiateurs, Qatar, le Qatar et l'Égypte notamment,
00:07:17 attendent une réponse de la part du Hamas.
00:07:19 L'accord porte sur un cessez-le-feu de 40 jours
00:07:22 contre la libération d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
00:07:27 Harold Iman, vous êtes avec nous en plateau.
00:07:28 Anthony Blinken a tenté hier de mettre en quelque sorte la pression sur le Hamas.
00:07:33 Oui, il a dit que c'était le meilleur accord possible
00:07:36 et qu'il ne fallait absolument pas qu'il se dérobe ce Hamas.
00:07:41 Donc Blinken veut aussi en parallèle que les États-Unis se restreignent
00:07:46 et ne fassent pas une op...
00:07:47 Enfin, qu'Israël se restreigne et ne fasse pas une opération militaire à Rafah,
00:07:53 l'endroit au sud de la bande de Gaza où se trouveraient les otages
00:07:58 et aussi le commandement du Hamas.
00:08:01 Mais les Américains ne cherchent pas forcément à obtenir un cessez-le-feu permanent
00:08:08 puisque Israël n'en veut pas.
00:08:10 Pour le Hamas, il faut les deux.
00:08:11 Il ne faut pas qu'il y ait d'attaque sur Rafah
00:08:14 et ils ne veulent pas qu'on passe à côté du cessez-le-feu permanent.
00:08:20 Ils veulent les deux.
00:08:21 Donc, côté israélien, on n'a pas encore tout à fait promis
00:08:26 de faire passer à la phase cessez-le-feu après.
00:08:30 Vous voyez qu'il y a énormément de choses qui restent en l'air dans cette négociation
00:08:35 et ce sera la surprise qui cédera un peu dans les 24 heures à venir.
00:08:41 Merci Harold.
00:08:42 Et on guettera évidemment avec attention ce qui pourrait se dérouler dans les prochaines heures
00:08:45 puisqu'on a l'air de n'avoir jamais été aussi proche de la signature d'un accord.
00:08:50 On passe à la chronique éco avec Eric de Reynmaden.
00:08:53 Votre programme avec Domexpo.
00:08:55 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:08:59 Domexpo.
00:09:00 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:09:01 Retrouvez votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:09:05 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse.
00:09:08 Gardena.
00:09:09 Bonjour Eric de Reynmaden.
00:09:12 Le gouvernement veut s'attaquer à nouveau à la fraude
00:09:16 et surtout s'en prendre à ce qu'on appelle les voleurs de subventions.
00:09:19 Ils comptent d'ailleurs récupérer beaucoup d'argent
00:09:21 puisqu'a priori ça se chiffre en milliards.
00:09:23 Oui ça se chiffre en milliards.
00:09:24 On les appelle les voleurs de l'Etat
00:09:26 puisque l'Etat débourse énormément d'argent pour les primes, les subventions.
00:09:29 Alors si on prend même la prime Rénov' c'est vraiment un vrai scandale
00:09:32 puisque cette somme est distribuée actuellement.
00:09:34 Ça représente quand même 2 milliards donnés par l'Etat pour subventionner les équipements.
00:09:39 Et Thomas Cazenave ce matin, ministre du budget,
00:09:41 estimait que le quart de cette somme, 400 millions d'euros,
00:09:45 serait détourné avec des fausses déclarations.
00:09:47 D'ailleurs pareil pour la formation professionnelle,
00:09:49 les comptes personnels de formation, victimes de détournements massifs.
00:09:53 Et si on met bout à bout toutes ces sommes, toutes ces aides,
00:09:56 on arrive à des sommes colossales qui sont estimées à 100 milliards d'euros quand même.
00:10:00 Donc ça ce sont les subventions versées par la France
00:10:03 et puis les détournements, par qui sont-ils orchestrés ?
00:10:06 Par des bandes organisées que l'Etat qualifie de réseaux criminels.
00:10:09 Bon, c'est pas franchement une surprise, on se doutait bien que ce type de fraude existait.
00:10:13 Mais alors pourquoi intensifier à ce point la traque ?
00:10:15 Parce que l'Etat a besoin d'argent, donc ça tombe à point nommé.
00:10:18 Donc il s'attaque enfin à la fraude.
00:10:21 Pour être honnête, vous savez, la fraude fiscale,
00:10:22 on commence à en parler depuis peu de temps, depuis l'an dernier seulement,
00:10:25 ça a rapporté déjà 15 milliards d'euros aux caisses de l'Etat.
00:10:29 Je vous parle même pas de la fraude sociale et de la fraude aux cotisations.
00:10:32 Alors ça veut dire quoi ?
00:10:33 Eh bien quand on veut vraiment s'attaquer à un problème,
00:10:35 eh bien on serre les vis, on obtient des résultats.
00:10:37 C'est vrai que la France était trop généreuse, trop laxiste, trop faible.
00:10:40 Et l'Etat le dit indirectement, ça doit cesser.
00:10:42 - Oui, quand vous évoquez les réseaux criminels,
00:10:44 est-ce qu'il faut comprendre que c'est lié à la drogue ?
00:10:45 - Alors oui, il y en a. D'ailleurs il faut revoir hier,
00:10:48 notre confrère Le Monde a sorti toute une enquête sur ces réseaux avec la drogue.
00:10:53 Alors il y a des véritables structures qui se montent,
00:10:55 des entreprises qui touchent des aides, qui ne payent aucune taxe,
00:10:58 pas de cotisation, pas d'amende non plus,
00:11:00 puisque elles ne sont jamais recouvertes ces amendes.
00:11:02 Les entreprises disparaissent aussitôt.
00:11:04 Alors Le Monde disait hier que pendant le Covid,
00:11:06 vous avez des fausses entreprises qui faisaient du trafic de cocaïne avec la Colombie
00:11:09 et qui avaient touché, tenez-vous bien, oui, les aides au chômage partiel.
00:11:13 Alors la chasse à la fraude, c'est mieux que les économies,
00:11:16 ça va se chiffrer en milliards.
00:11:18 - Merci beaucoup, c'était la chronique Eco du Jour.
00:11:20 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:11:24 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse.
00:11:27 Gardena.
00:11:28 C'était votre programme avec Domexpo.
00:11:30 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir le vôtre.
00:11:34 Domexpo.
00:11:35 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:11:37 - C'est l'actualité du jour et on va la décrypter avec 2 invités
00:11:39 qui vont me rejoindre pour cette première heure de débat.
00:11:41 Les actions de soutien au sein des écoles et universités françaises à Gaza
00:11:46 qui sont surveillées de près par les pouvoirs publics
00:11:49 et qui se multiplient, y compris ces dernières heures.
00:11:51 A tout de suite.
00:11:52 De retour avec vous, c'est l'heure du flash pour commencer
00:11:59 avec Vincent Faraday, c'est à vous.
00:12:01 - Et la une de l'actualité, Sud Rail et la CGT Cheminot
00:12:04 appellent les agents du rail à la grève en Ile-de-France le 21 mai prochain.
00:12:08 Une manière de mettre la pression sur les négociations en cours
00:12:11 autour des primes pendant les Jeux Olympiques.
00:12:13 Pour le moment, le bonus de 50 euros brut par jour pendant l'événement
00:12:18 proposé par la direction de la SNCF ne satisfait pas les syndicats.
00:12:22 A la suite de l'actualité, les accès à l'école supérieure de journalisme de Lille
00:12:27 sont bloqués depuis ce matin.
00:12:29 Une opération d'étudiants, notamment venu du site de Sciences Po
00:12:32 dont la direction avait décidé la fermeture.
00:12:34 Les cours ont cependant été annulés pour la journée.
00:12:37 Et puis ces images de l'effondrement d'une autoroute en Chine
00:12:41 qui a fait au moins 48 morts.
00:12:43 Les secouristes tentent toujours de retrouver d'éventuels survivants.
00:12:46 Par ailleurs, au moins 30 personnes ont été blessées
00:12:49 par l'apparition de ce trou béant de 18 mètres de profondeur.
00:12:53 - Merci Vincent. A tout à l'heure, nouveau rendez-vous plus complet encore à 14h30.
00:12:57 Constance Legripe est avec nous aujourd'hui.
00:12:59 Bonjour Constance. - Bonjour.
00:13:00 - D'écouter Renaissance des Hautes Scènes.
00:13:01 Merci d'avoir répondu présente.
00:13:03 Raphaël Stainville également qui est journaliste.
00:13:05 - Bonjour Nelly.
00:13:05 - On va parler de ces actions de soutien à Gaza
00:13:07 qui sont donc surveillées de près par les pouvoirs publics.
00:13:09 Et on les revoit, ces images que Vincent évoquait à l'instant.
00:13:13 Ce blocage, ce matin encore à Lille, de l'Institut d'études politiques
00:13:18 qui est resté fermé.
00:13:19 Les accès à l'école supérieure de journalisme.
00:13:21 La fameuse ESJ aussi bloquée avec des cours annulés.
00:13:24 Et puis si on veut compléter le tableau, à Saint-Etienne,
00:13:28 il y a également eu le blocage d'un des sites de l'université Jean Monnet.
00:13:30 Ils étaient une quinzaine d'étudiants sur place pour tenter de faire quelque peu parler
00:13:35 mais on va aussi s'intéresser à ce débat interne à Sciences Po Paris
00:13:39 qui a eu lieu dans la matinée jusqu'à la mi-journée sur le Proche-Orient
00:13:43 pour tenter de la part de la direction et du corps professionnel
00:13:45 de faire retomber quelque peu la pression.
00:13:48 Est-ce que ça a suffi ?
00:13:49 Aussitôt fini, les auteurs du blocage ont repris leur droit avec de nouveaux cris
00:13:52 et slogans à l'intérieur.
00:13:54 Je vous partage cette séquence.
00:13:55 - Sciences Po, compris !
00:13:57 - L'Israël, à sa place !
00:13:59 - Sciences Po, compris !
00:14:01 - L'Israël, à sa place !
00:14:03 - Sciences Po, compris !
00:14:05 - L'Israël, à sa place !
00:14:07 - Sciences Po, compris !
00:14:09 - L'Israël, à sa place !
00:14:11 - Sciences Po, compris !
00:14:13 On n'est pas tout à fait à l'heure de l'apaisement.
00:14:15 Je vous partage la citation de Sylvie Retailleau.
00:14:18 La ministre qui dit "le débat de la liberté d'expression", oui.
00:14:21 Cela n'autorise pas tout.
00:14:22 Les blocages et les intimidations, c'est non.
00:14:24 On verra s'ils vont au bout de cette entreprise de fermeté.
00:14:28 Cela vous consterne un peu ces images ?
00:14:30 On lance le débat, on fait mine de débattre.
00:14:32 Et puis après, on reprend ses activités comme si de rien n'était ?
00:14:36 - Oui, bien sûr, ça me consterne.
00:14:38 Et puis, ça me révolte.
00:14:40 Parce que comme l'ont très bien dit
00:14:42 et l'administrateur proviseur de Sciences Po, Jean Bassière,
00:14:45 et la ministre de l'Enseignement sportif et de la Recherche,
00:14:47 l'université, les établissements d'enseignement sépailleurs
00:14:51 sont des lieux de savoir,
00:14:53 des lieux où l'on vient étudier,
00:14:55 où l'on vient grandir,
00:14:57 des lieux de débat, bien sûr,
00:14:59 et l'école libre des sciences politiques, qui est Sciences Po,
00:15:01 est par définition le lieu où l'on vient débattre,
00:15:05 où l'on vient frotter des arguments,
00:15:07 dans le respect et dans la tolérance.
00:15:09 Et donc, qu'à l'issue d'un débat "organisé",
00:15:15 mais dans un souci d'apaisement et d'instauration d'un climat de dialogue
00:15:19 par la direction de Sciences Po,
00:15:21 il y a immédiatement, quelques secondes après,
00:15:23 des agitateurs, des extrémistes, qui continuent à mettre le bazar
00:15:29 et à scander des slogans difficilement entendables,
00:15:33 oui, ça me révolte, encore une fois.
00:15:35 C'est pas du tout ça que cherche à faire la direction, bien sûr,
00:15:39 et nous devons...
00:15:41 - Pour l'instant, c'est un peu débordé, non ?
00:15:43 - Il est difficile de faire entendre raison en un débat,
00:15:47 et clairement, ça a été dit très clairement et très fermement
00:15:50 par l'administrateur provisoire Jean Bassière.
00:15:52 L'une des "revendications" des extrémistes,
00:15:55 de ceux qui soutiennent un certain nombre de thèses,
00:15:58 pro-amas, etc., à savoir que Sciences Po
00:16:01 arrête tout partenariat avec les universités israéliennes,
00:16:04 n'est absolument pas remis en cause,
00:16:07 et Jean Bassière a été très clair,
00:16:08 ça ne sera jamais remis en cause.
00:16:10 Donc forcément, ça rame.
00:16:11 - Merci beaucoup.
00:16:12 On va essayer de rendre les réponses un tout petit peu plus consistantes,
00:16:15 sinon on ne va pas y arriver dans le mini-débat qui est en cours.
00:16:18 Et d'autant qu'on va rejoindre Maxime Leguay,
00:16:20 qui est à Sciences Po, pour nous raconter un peu ce qui s'est passé.
00:16:23 D'ailleurs, il y a eu un certain nombre de prises de parole
00:16:25 à l'issue du débat de la part de ces agitateurs, Maxime.
00:16:28 - Oui, bonjour Nelly.
00:16:33 Effectivement, un débat qui a duré près de deux heures,
00:16:36 ici, entre les étudiants de Sciences Po et la direction.
00:16:40 Des débats qui n'ont pas trouvé de consensus,
00:16:43 de terrain d'entente, puisque, à l'instant,
00:16:45 un des étudiants pro-palestiniens,
00:16:48 une des figures du mouvement de contestation,
00:16:50 s'est estimée lésée par les annonces qui ont été faites par la direction.
00:16:54 Eux qui demandaient la suspension du partenariat
00:16:57 avec les écoles israéliennes à Tel Aviv, notamment, ou à Jérusalem.
00:17:03 La direction a adressé un non catégorique à ces demandes.
00:17:07 Autre demande qui a été demandée par ces étudiants pro-palestiniens,
00:17:10 l'immunité totale pour les étudiants qui ont participé au blocage.
00:17:14 Alors, ils ont annoncé en réaction à ces non satisfactions des demandes,
00:17:18 un sitting pacifique, pour l'instant, et une grève de la faim qui a débuté.
00:17:23 Nous, de notre côté, nous nous sommes entretenus avec les étudiants
00:17:26 à la sortie de ce débat.
00:17:28 Ils craignent pour leurs camarades de confession juive
00:17:31 et décrivent une atmosphère pesante et lourde pour ces derniers.
00:17:34 Je vous propose d'écouter l'un d'entre eux.
00:17:42 Ce dernier nous disait, je peux vous le décrire,
00:17:46 qu'il y a certains étudiants de confession juive
00:17:50 qui ne se sentent plus totalement en sécurité ici à Sciences Po.
00:17:55 Ils ont des menaces, ils ont parfois même peur de venir en cours.
00:17:58 Voilà ce que nous disait. Il s'estime lâché par la direction.
00:18:01 C'est ce que nous ont dit des étudiants ici à la sortie du débat.
00:18:04 Une direction qui espère tout de même retrouver un peu de calme
00:18:08 et de quiétude avant le début des examens qui sont prévus la semaine prochaine ici à Sciences Po.
00:18:14 - Maxime, bien sûr, on va récupérer cet élément d'enregistrement
00:18:19 que vous avez réalisé et puis on le diffusera avant la fin de cette ranche.
00:18:23 Je ne sais pas s'il est disponible. On va l'écouter, ça y est.
00:18:26 - Les étudiants juifs de l'UEJF ont décrit des situations antisémites,
00:18:33 ont décrit des dérives racistes.
00:18:36 On n'a pas de réponse sur les poursuites qui sont données,
00:18:39 les poursuites disciplinaires et ça on attend toujours.
00:18:42 - Raphaël Stainville, la suspension des partenariats avec les écoles israéliennes,
00:18:46 on poursuit avec un sit-in.
00:18:48 On a quand même l'impression, la fâcheuse impression là,
00:18:51 qu'ils sont partis pour aller au bras de fer. Rien n'y fait en fait.
00:18:54 - Probablement que la décision de la direction provisoire de l'administrateur de Sciences Po
00:19:02 de trouver une solution à l'amiable avec les étudiants qui bloquaient la Sciences Po
00:19:10 n'a pas eu les effets escomptés.
00:19:12 Peut-être que le fait qu'il les manquait de poignes explique qu'en partie,
00:19:17 aujourd'hui, ce mouvement lui échappe totalement.
00:19:20 Après avoir finalement donné un certain nombre de gages à ces étudiants pro-palestiniens
00:19:26 qui demandaient la tenue de débats, qui demandaient la suspension des procédures disciplinaires,
00:19:32 on voit qu'aujourd'hui, ils sont toujours jusqu'au boutiste,
00:19:37 ils vont toujours plus loin dans leurs revendications,
00:19:39 pour preuve, les propos qu'on a pu entendre à la sortie de ces premiers débats,
00:19:46 alors même que la direction a fait un certain nombre de pas, de compromis à leur égard.
00:19:53 C'est quand même fou de se dire que 200 étudiants qui bloquent, menacent Sciences Po
00:19:59 parviennent finalement à entendre raison face à cette direction.
00:20:03 Sans doute revigorés par la captation médiatique aussi du moment,
00:20:07 ils se disent que c'est leur moment, et peut-être aussi par, je l'évoquais tout à l'heure,
00:20:11 le fait que c'est en train d'essaimer du côté de l'île de Saint-Étienne,
00:20:14 ça reste encore parcellaire, mais peut-être qu'ils se sentent un peu revigorés par tout ça.
00:20:17 Il y en a un qui prône la fermeté absolue, c'est votre collègue Carl Oliv
00:20:21 et je vous propose d'écouter, je vous fais réagir, consens.
00:20:23 Ça m'insupporte, parce que ce n'est pas l'image que je souhaiterais donner
00:20:27 à l'éducation de nos enfants dans des universités publiques ou dans des écoles privées.
00:20:33 Donc fermeté totale pour vous ?
00:20:35 Bien sûr, fermeté totale.
00:20:36 Évacuation s'il y a blocus, sanctions s'il y a manifestations ?
00:20:39 Bien sûr, bien sûr, réciprocité entre les droits et les devoirs, mais bien sûr, fermeté.
00:20:44 Ça rejoint un petit peu ce que disait Raphaël, à partir du moment où vous voulez c'est débordé,
00:20:47 c'est compliqué après d'appliquer des sanctions.
00:20:49 Il y a eu une interrogation aussi concernant Constance Legrip,
00:20:52 ces sanctions qui avaient été infligées, et notamment concernant le 12 mars,
00:20:56 à l'encontre d'étudiants de confession juive, celles-ci sont maintenues.
00:20:59 Il y avait un flou concernant les sanctions à propos des blocages.
00:21:03 Alors, je veux juste remettre un petit peu les choses dans la chronologie.
00:21:07 Il y a eu encore, et on peut le déplorer, parce que moi je l'ai dit très clairement,
00:21:11 j'ai fait partie des quelques députés qui sont allés rencontrer lundi Jean Bassière,
00:21:14 à l'intérieur même du Sciences Po, et nous avons ensuite rencontré très longuement des étudiants.
00:21:18 Je déplore la lenteur des processus internes saisies par l'administrateur provisoire de la commission disciplinaire,
00:21:28 qui elle-même ensuite, présidée par un magistrat, des personnes indépendantes,
00:21:32 qui ensuite en toute indépendance, discutent, débattent, statuent,
00:21:35 et ensuite proposent ou pas des prononcées de sanctions disciplinaires.
00:21:40 Je déplore que ces procédures, qui sont très très importantes,
00:21:44 nous sommes dans un état de droit et nos établissements d'enseignement supérieur
00:21:47 doivent procéder selon les règles en vigueur, soient assez lentes,
00:21:50 et peut-être trop lentes en l'occurrence.
00:21:53 Mais il n'y a eu aucune sanction encore prononcée à l'encontre de celles et ceux
00:21:57 qui avaient occupé illégalement l'amphibautique.
00:22:00 Ce qu'il faut voir, c'est qu'ils sont en train de mettre la pression pour justement qu'elle ne s'applique jamais.
00:22:03 Bien sûr, mais clairement, nous l'avons entendu, nous les députés,
00:22:08 et ça a été redit encore ce matin par l'administrateur provisoire,
00:22:12 que les sanctions disciplinaires qui pourraient être prononcées et prises à l'encontre d'étudiants
00:22:18 qui se seraient rendus coupables d'occupation illicite, de blocage,
00:22:22 ou plus grave encore, de phrases et de slogans antisémites, seront bien évidemment prises.
00:22:28 Et j'espère qu'elles seront prises rapidement et qu'elles seront sévères.
00:22:32 C'est en ce sens qu'effectivement j'encourage la direction,
00:22:35 et toutes celles et tous ceux qui en prendent des décisions, à les prendre vite et bien, cette année, sévèrement.
00:22:40 Il est vrai que la sanction à laquelle vous faites tous les deux référence, l'incident date du 12 au 13 mars,
00:22:47 on est quand même le 2 mai, on n'en sait rien.
00:22:52 On n'a plus envie, mais en fait c'est un peu le drame de cette situation.
00:22:55 Moi je trouve que Jean Basset a une responsabilité immense,
00:22:59 dans la mesure où de sa manière il n'est pas candidat à la présidence de Sciences Po.
00:23:04 Il devrait avoir encore plus de liberté...
00:23:06 On a sur l'intérim, en effet.
00:23:08 Pour justement agir, taper sur la table,
00:23:11 quitte à prendre des mesures exemplaires à l'égard de ces étudiants,
00:23:15 aujourd'hui suspectés de propos antisémites.
00:23:18 C'est ça que je ne comprends pas, cette espèce de flou qui est entretenu,
00:23:21 et qui profite finalement à ces étudiants bloqueurs,
00:23:24 et à ces étudiants qui jour après jour, continuent finalement d'installer ce climat de détestation des juifs,
00:23:31 parce que c'est ça dont il s'agit.
00:23:33 Oui, je pense qu'ils ont assez bien saisi.
00:23:35 Aussi bien la ministre de l'Enseignement supérieur,
00:23:37 comme on est dans un régime d'administration provisoire,
00:23:39 l'Etat est directement responsable,
00:23:41 que l'administration provisoire.
00:23:42 On clairement dit, pour les déclarations, slogans, voire actes antisémites,
00:23:47 il y aura sanction, bien évidemment.
00:23:50 Il n'y aura aucune impunité.
00:23:52 Aucune impunité.
00:23:53 Eh bien on va continuer de guetter ça dans les prochains jours,
00:23:56 et puis de suivre ce qui se passe avec ce fameux sit-in,
00:23:58 appelé par les pro-palestiniens à Sciences Po.
00:24:02 On verra si ça intervient dans l'après-midi.
00:24:04 On parlera aussi, en retour de pause,
00:24:06 de la mairie de Paris, qui multiplie les actions
00:24:09 pour évacuer les camps de migrants en vue des JO.
00:24:12 Mais ces installations se recomposent pratiquement aussitôt
00:24:17 après avoir été démantelées.
00:24:18 C'est le cas dans le 4e arrondissement.
00:24:20 Éclairage sur ce qui se passe sur place,
00:24:23 et également sur cette vie un peu contrariée pour les riverains,
00:24:27 qui se sentent un petit peu impuissants à la matière.
00:24:30 Tout de suite.
00:24:32 14h30 de retour avec Vincent Farandes.
00:24:35 Bonjour Vincent.
00:24:36 Le ministère de l'Education nationale confirme
00:24:38 que les taux de réussite à certains examens
00:24:40 sont artificiellement gonflés.
00:24:42 Vous allez le voir, dans certaines académies,
00:24:44 les résultats sont assez étonnants.
00:24:46 Le taux de réussite a parfois bondi de 6 points.
00:24:48 Les détails avec Mathieu Devez.
00:24:50 Des taux de réussite aux examens gonflés artificiellement,
00:24:53 qui ne reflètent pas vraiment le niveau des élèves.
00:24:56 Le ministère de l'Education a récemment confirmé
00:24:59 que les notes obtenues au brevet et au baccalauréat
00:25:02 étaient volontairement trafiquées.
00:25:05 La forte hausse du taux de réussite au brevet
00:25:07 a alerté depuis des années.
00:25:09 73% en 1990 contre 89% l'année dernière.
00:25:13 L'explosion du taux de réussite au bac interroge elle aussi.
00:25:16 En 1990, seuls 75,5% des candidats
00:25:19 obtenaient le bac général,
00:25:22 contre 95,7% en 2023.
00:25:25 Selon Le Figaro, il est notamment conseillé
00:25:27 aux enseignants d'être bienveillants,
00:25:29 de rééquilibrer certaines notes
00:25:31 et d'attribuer d'éventuels points supplémentaires
00:25:33 aux copies qui frôleraient la moyenne ou une mention.
00:25:36 Dans certaines académies, comme à Créteil, Nice ou Nancy,
00:25:39 le taux de réussite a été gonflé de 6 points l'année dernière.
00:25:42 Dans certains établissements, le phénomène est encore plus marquant.
00:25:45 A Nanterre, un collège a obtenu 93% de réussite au brevet,
00:25:49 malgré une note moyenne à l'écrit de 7,7/20.
00:25:52 Le Premier ministre Gabriel Attal s'est saisi du problème.
00:25:55 Il souhaite supprimer les correctifs académiques
00:25:58 qui permettent de gonfler les résultats.
00:26:01 Une femme a été tuée par une coulée de boue la nuit dernière.
00:26:04 Ça s'est passé dans le département de l'Aisne.
00:26:07 Un phénomène provoqué par les violents orages
00:26:09 qui ont traversé une partie du pays.
00:26:11 La victime de 57 ans était alors chez elle.
00:26:13 Mathilde Kouvelé-Flornois, vous êtes avec Sacha Robin.
00:26:16 Sur place, on en sait un peu plus sur les circonstances de ce drame.
00:26:23 - C'est derrière moi, dans cette rue, qu'a eu lieu le drame.
00:26:26 Une femme de 57 ans a été emportée par les eaux
00:26:29 lorsque la façade de sa maison a cédé.
00:26:31 Malheureusement, on ne peut pas accéder à cette maison
00:26:34 car la route est fermée.
00:26:36 Mais ici, nous sommes dans une cuvette à Courmel.
00:26:39 Tout autour de nous, dans les hauteurs, il y a des champs.
00:26:42 Et aux alentours de minuit, un épisode intense de pluie
00:26:45 a engendré un ruissellement venant de ces champs.
00:26:48 Puis une coulée de boue s'est déversée dans cette rue.
00:26:51 C'est une dizaine de maisons qui ont été endommagées
00:26:54 par ces coulées de boue.
00:26:56 Les agriculteurs ont aussi subi de gros dégâts.
00:26:59 Je vous laisse écouter cet homme qui a perdu une partie de sa parcelle.
00:27:03 - Mur effondré, 50 cm jusqu'à 1,5 m de boue à des endroits.
00:27:07 Des blocs de pierre de plus d'un mètre de cube
00:27:10 qui ont dévalé la vallée.
00:27:13 J'ai perdu des pâtures, j'ai perdu un peu de champs.
00:27:16 J'ai surtout perdu du travail que j'ai déjà réalisé par le passé.
00:27:20 - Les pompiers sont actuellement en train de déblayer la route.
00:27:24 La municipalité fait aussi le nécessaire
00:27:27 pour que les habitants soient relogés ce soir.
00:27:30 - Merci Mathilde Couvillier-Fornand.
00:27:33 Et merci à Sacha Robin à qui on doit ces images de vous.
00:27:37 Les autorités sanitaires sont elles aussi sur le qui-vive
00:27:40 à l'approche des Jeux olympiques.
00:27:43 - 12 millions de visiteurs sont attendus cet été en France
00:27:46 à l'Institut Pasteur.
00:27:48 Le site est déjà sur le pied de guerre pour traquer
00:27:51 d'éventuels virus et les explications de Florian Doré.
00:27:55 - Alors qu'un afflux de touristes venus du monde entier
00:27:58 est attendu pour les Jeux olympiques,
00:28:01 l'Institut Pasteur se prépare depuis un an et demi
00:28:04 à affronter d'éventuelles épidémies.
00:28:07 - On met en oeuvre un ensemble de choses
00:28:10 pour que si jamais on fait appel à nous lors des Jeux olympiques,
00:28:13 s'il y a une urgence épidémique, qu'on soit préparé
00:28:16 et qu'il y ait des choses qui soient déjà en place en amont.
00:28:19 - La cellule d'intervention biologique d'urgence est chargée
00:28:22 de surveiller et de détecter tous les risques infectieux
00:28:25 pouvant menacer la sécurité sanitaire.
00:28:28 En cas de bactéries, virus ou autres parasites lors des JO,
00:28:31 la structure devra rendre ses diagnostics le plus rapidement possible.
00:28:34 Si besoin, un laboratoire mobile pourra également être déployé sur le terrain.
00:28:37 - L'utilité du laboratoire mobile, c'est pour pouvoir
00:28:40 accomplir les missions que nous faisons ici à l'Institut Pasteur
00:28:43 sur le campus, n'importe où en France ou n'importe où dans le monde.
00:28:46 - Composée de 20 personnes, la cellule a revu son organisation pour les JO.
00:28:49 Quatre seront mobilisés le week-end, contre deux habituellement.
00:28:52 - Et puis, les autorités sanitaires sont sur le qui-vive
00:28:55 à l'approche des Jeux olympiques.
00:28:58 - On vient de le faire sur ce sujet.
00:29:01 - Ah oui, pardon, l'attention monte entre Londres et Berlin du coup.
00:29:04 - Londres et Dublin, alors que le Royaume-Uni durcit sa politique migratoire,
00:29:07 des centaines de demandeurs d'asile tentent de rejoindre la capitale irlandaise
00:29:10 pour ne pas être expulsés vers le Rwanda.
00:29:13 Les explications de Barba du Rancar Mona.
00:29:16 - Accompagnés de camions-pêleteuses, les forces de l'ordre procèdent
00:29:19 au démantèlement de ces campements installés dans les rues de Dublin.
00:29:22 Des tentes occupées par des migrants, la plupart en provenance du Royaume-Uni.
00:29:25 Depuis la promulgation de la loi Rwanda,
00:29:28 ils sont de plus en plus nombreux à tenter de rejoindre l'Irlande.
00:29:31 - Je suis arrivé à Dublin hier. Aujourd'hui, j'ai fait une demande d'asile.
00:29:34 Maintenant, je ne sais pas où aller, il n'y a pas de refuge.
00:29:37 J'avais tellement peur d'être envoyé au Rwanda.
00:29:40 Dans mon pays, il y a aussi la guerre. Je viens d'Afghanistan.
00:29:43 Si je suis venu ici, c'est pour me sentir en sécurité.
00:29:46 - Selon les autorités locales, 80% de ces demandeurs d'asile
00:29:49 seraient arrivés en Irlande en passant par sa frontière terrestre
00:29:52 ouverte avec l'Irlande du Nord, un territoire britannique,
00:29:55 ce qui agace les habitants.
00:29:58 - L'Angleterre nous renvoie la balle. Vous voyez ce que je veux dire ?
00:30:01 Ils ne font pas partie de l'Union européenne, vous le savez,
00:30:04 et ils sont heureux que les migrants viennent en Irlande.
00:30:07 - Face à la situation, l'Irlande a déclaré vouloir renvoyer
00:30:10 l'ensemble de ses migrants vers le Royaume-Uni.
00:30:13 Un projet de loi d'urgence en ce sens a d'ailleurs été approuvé mardi.
00:30:16 - Cela signifie que les personnes qui viennent en Irlande,
00:30:19 mais qui ont déjà séjourné au Royaume-Uni ou qui ont demandé l'asile
00:30:22 peuvent y être renvoyées en toute sécurité.
00:30:25 - Si le Premier ministre britannique a déjà répondu qu'il n'accepterait pas
00:30:28 leur retour, son gouvernement, lui, espère expulser vers le Rwanda
00:30:31 d'ici à la fin de l'année quelques 5700 demandeurs d'asile.
00:30:35 - Allez du sport, ce soir l'OM reçoit l'Atalanta Bergam au Vélodrome,
00:30:39 demi-finale allée de la Ligue Europe 1.
00:30:42 - L'OM est ainsi en mission, en quelque sorte, pour sauver
00:30:45 une saison assez compliquée en Ligue 1.
00:30:48 Au Vélodrome, Ludovic Drouin.
00:30:51 - Ce n'est pas un club, mais c'est une ville entière qui joue
00:30:54 cette demi-finale allée de cette Ligue Europe 1 Olympique de Marseille.
00:30:57 - Ce sont les mots de l'entraîneur de l'OM, Jean-Louis Gasset,
00:31:00 hier en conférence de presse.
00:31:03 C'est un match hyper important, ça va être le feu ce soir
00:31:06 dans ce stade Vélodrome.
00:31:09 Match important parce que l'OM est décroché en championnat
00:31:12 dans la course à la Ligue des champions, mais pourrait,
00:31:15 en cas de victoire finale dans cette Ligue Europe 1,
00:31:18 se qualifier pour la prochaine Champions League.
00:31:21 Pour ça, il reste 3 matchs aux Olympiens.
00:31:24 Bonne nouvelle du côté de l'OM.
00:31:27 Déjà des retours de Quentin Marlin, de Emraan Soglo,
00:31:30 et des joueurs qui se sont entraînés normalement hier.
00:31:33 Chancel Mbemba ou encore Murillo qui pourrait prétendre
00:31:36 à une place au coup d'envoi de cette rencontre.
00:31:39 L'OM n'a perdu qu'une fois cette saison dans ce stade Vélodrome.
00:31:42 Une fois en 23 matchs toutes compétitions confondues.
00:31:45 C'était contre le Paris Saint-Germain.
00:31:48 L'OM reste sur une série de 4 matchs sans défaite.
00:31:51 Deux victoires et deux nuls.
00:31:54 C'est un grand match qui attend les Marseillais.
00:31:57 C'est une journée importante.
00:32:00 Coup d'envoi de cette rencontre sur Canal à 21h pour cette
00:32:03 demi-finale Olympique de Marseille à Talente, à Bergames.
00:32:06 - Merci Vincent.
00:32:09 On se retrouve à 15h pour votre Grand JT.
00:32:12 Raphaëlle Stainville et Constance Legris continuent
00:32:15 à débattre de l'actualité.
00:32:18 La Médecine est bien embarrassée pour tenter de démanteler
00:32:21 les camps dans certains arrondissements.
00:32:24 À l'approche des JO, on est à moins de 3 mois.
00:32:27 ...
00:32:30 - De retour pour le décryptage de l'actualité.
00:32:33 On va parler des Jeux Olympiques et de la Mairie de Paris
00:32:36 qui multiplient les actions pour tenter d'évacuer des camps
00:32:39 de migrants. Mais rien n'y fait.
00:32:42 Les installations se reforment aussitôt.
00:32:45 Pour le décryptage, il est signé Bamba Gueye et Dunia Tinguor.
00:32:48 - Malgré une volonté ferme affichée par le gouvernement,
00:32:51 les camps de migrants persistent dans la capitale.
00:32:54 Comme ici à la station de métro Pont-Marie dans le 4e arrondissement.
00:32:57 A quelques centaines de mètres de l'hôtel de ville,
00:33:00 des dizaines de tentes installées le long du trottoir,
00:33:03 malgré des contrôles de police fréquents à l'approche des JO.
00:33:06 Selon le directeur de l'Observatoire de l'immigration
00:33:09 et de la démographie, pour les associations,
00:33:12 la présence de ces migrants dans Paris serait une aubaine.
00:33:15 - C'est un enjeu de visibilité politique fort pour eux.
00:33:18 Ils ont une démarche militante. On sait qu'il y a des associations
00:33:21 qui distribuent des tentes. Je ne sais pas ce qu'il en est
00:33:24 sur le cas du Pont-Marie, mais les campements qui sont restés
00:33:27 longtemps près de la place de la République, par exemple,
00:33:30 étaient subventionnés logistiquement par ces associations.
00:33:33 - Depuis plusieurs mois, l'Etat organise des transferts
00:33:36 de ces migrants en car depuis la région parisienne
00:33:39 vers les îles de province, notamment vers Orléans,
00:33:42 où il serait plusieurs centaines à être arrivés depuis près d'un an.
00:33:45 Une tentative de répartition de la population de migrants
00:33:48 afin de faciliter davantage leur insertion dans le pays.
00:33:51 - L'idée que l'intégration pourra se faire plus facilement
00:33:54 dans des régions moins concernées, ça reste à prouver.
00:33:57 La trajectoire d'intégration des réfugiés hors Île-de-France
00:34:00 n'est pas fondamentalement meilleure. Les difficultés
00:34:03 de placement en rétention administrative et de renvoi
00:34:06 aux étrangers qui sont en situation irrégulière,
00:34:09 qui font l'objet d'une OQTF, ne sont pas forcément meilleurs
00:34:12 hors d'Île-de-France qu'en Île-de-France.
00:34:15 - Selon les chiffres officiels, environ 4000 personnes
00:34:18 ont ainsi quitté Paris depuis près d'un an.
00:34:21 - Raphaël Saint-Vy, il y a plusieurs choses à vrai dire
00:34:24 à commenter dans ce reportage. Il y a évidemment la résistance
00:34:27 active de certaines associations, j'imagine que vous en direz un mot.
00:34:30 Il y a aussi cette dissémination sur le territoire
00:34:33 informé. Et ça complique aussi la tâche pour les pouvoirs publics
00:34:36 parce qu'on perd leurs traces au fur et à mesure.
00:34:39 Il y a une espèce de dissémination à l'échelle du territoire
00:34:42 qui fait que c'est beaucoup plus difficile de retrouver
00:34:45 la trace des dossiers administratifs lorsqu'il s'agit par exemple
00:34:48 de les renvoyer. - Oui, vous avez raison.
00:34:51 Si on revient d'abord à la question principale
00:34:54 pour Paris et Anne Hidalgo, il y a quelque chose
00:34:57 de paradoxal. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Paris
00:35:00 essaye de cacher
00:35:03 ces migrants que pour partie, un certain nombre
00:35:06 de responsables politiques, notamment dans cette majorité municipale
00:35:09 ont encouragé ces mêmes
00:35:12 politiques au sein de
00:35:15 la mairie de Paris qui financent
00:35:18 un certain nombre d'associations qui sont parmi
00:35:21 les plus proactifs pour faire venir
00:35:24 et équiper ces clandestins.
00:35:27 Je pense notamment à Utopia 56
00:35:30 et quelques autres associations qui aujourd'hui
00:35:33 profitent de cette fenêtre d'opportunité pour eux que sont
00:35:36 les JO qui arrivent pour
00:35:39 finalement engager un bras de fer
00:35:42 avec le gouvernement pour demander toujours plus de places
00:35:45 d'hébergement, pas seulement d'hébergement d'urgence d'ailleurs.
00:35:48 Et d'une certaine manière, ils y arrivent parce que
00:35:51 c'est un circuit
00:35:54 sans fin, c'est-à-dire que ces camps qui sont démantelés
00:35:57 et qui sont presque immédiatement reconstitués, ce ne sont pas forcément
00:36:00 les mêmes clandestins qui les occupent, mais on voit
00:36:03 parce que la France aujourd'hui accueille je crois plus de 140 000
00:36:06 demandeurs d'asile en 2023
00:36:09 que ce cycle ne fait que s'ajouter
00:36:12 de manière presque infinie
00:36:15 et on en est désormais
00:36:18 à assister impuissant à ce balai de temps qui se succède.
00:36:21 Constance Legrip, en déplaçant les problèmes
00:36:24 et y compris, je le dis,
00:36:27 pour retrouver les dossiers, est-ce qu'on le complique
00:36:30 encore plus ? C'est-à-dire qu'on est en train de se tirer
00:36:33 une balle dans le pied d'un point de vue administratif.
00:36:36 Je ne suis pas sûre, à l'heure où tout est numérisé,
00:36:39 qu'il soit si difficile que cela d'assurer une continuité
00:36:42 administrative dans le traitement des dossiers lorsqu'il y a
00:36:45 traitement de dossiers.
00:36:48 La catégorie "migrants"
00:36:51 que vous employez, elle recouvre
00:36:54 vraisemblablement des situations très différentes.
00:36:57 Il y a des gens qui ont certainement déposé
00:37:00 un dossier de demande d'asile
00:37:03 qui pourraient peut-être, à l'issue du traitement de leur demande d'asile,
00:37:06 se voir accorder l'asile politique,
00:37:09 être considérés comme des réfugiés politiques
00:37:12 et d'autres sont certainement arrivés de manière parfaitement
00:37:15 irrégulière, illégale sur le territoire.
00:37:18 Donc, clairement, on a à appliquer,
00:37:21 c'est ce à quoi nous nous attelons, mais certainement
00:37:24 le plus rapidement et le plus efficacement possible,
00:37:27 les différentes mesures qui ont été introduites par la loi "Asile et Migration"
00:37:30 qui a été votée en décembre dernier, qui prévoit toute une série de dispositifs
00:37:33 parmi les plus sévères qui n'ont jamais été votées
00:37:36 par le Parlement français, avec notamment un raccourcissement
00:37:39 et un durcissement de toutes les voies de recours
00:37:42 juridiques qui existaient avant
00:37:45 dans notre droit passé
00:37:48 sur les éventuels dossiers d'asile déboutés.
00:37:51 - Pas tout à fait un durcissement des... - Si, si, on a raccourci considérablement
00:37:54 et supprimé des possibilités
00:37:57 de recours que l'association
00:38:00 avait tout loisir de déployer. - Ce qui veut dire, est-ce que c'est
00:38:03 en soi un durcissement ou la réduction du délai constitue-t-elle
00:38:06 de facto un durcissement ? - Parce qu'on a également diminué
00:38:09 les possibilités de recours. On essaie de raccourcir les délais
00:38:12 et aussi, au fur et à mesure qu'on voyait
00:38:15 les associations s'emparer de plus en plus d'un certain nombre de dossiers
00:38:18 aller défendre le droit
00:38:21 de telle ou telle personne une fois que son dossier
00:38:24 de demande d'asile a été débouté. Donc il faut vraiment, on a
00:38:27 cette obligation-là d'appliquer rapidement, efficacement
00:38:30 ce que nous avons voté et puis effectivement
00:38:33 aussi, c'est un travail de très très longue haleine,
00:38:36 d'éviter contre un centre d'association qui font un travail
00:38:39 gênant et pour le moins subvertit à certains égards
00:38:42 et puis, pourquoi ne pas le dire aussi, les filières
00:38:45 et les réseaux de passeurs ont eu des responsabilités écrasantes
00:38:48 dans ce qui arrive. - Et il nous reste 5 minutes. Dans une interview télévisée
00:38:51 le père de Mathis, Christophe Marchais, revient
00:38:54 sur le drame qui a touché son fils, dont je rappelle qu'il a été tué à coups de couteau
00:38:57 à Châteauroux samedi dernier. C'est l'occasion
00:39:00 aussi de réclamer justice
00:39:03 pour ce qui s'est passé, Dunia Tingore.
00:39:06 C'est le témoignage d'un père brisé et en colère.
00:39:09 Mathis était un petit gamin
00:39:12 joyeux et
00:39:15 heureux, il aimait tout le monde. - Christophe Marchais,
00:39:18 le père de Mathis, prend la parole pour rendre hommage à son fils.
00:39:21 Il réclame une justice des plus fermes, tout en mettant
00:39:24 en garde sur une quelconque récupération.
00:39:27 Je ne veux pas que ça monte au créneau parce que
00:39:30 l'agresseur
00:39:33 c'était un afghan
00:39:36 comme on l'entend depuis
00:39:39 deux jours. C'est surtout
00:39:42 alors oui je veux que la justice soit faite
00:39:45 parce que c'est surtout pour moi le meurtrier de mon fils
00:39:48 il me paraît logique
00:39:51 qu'il y ait justice
00:39:54 et pour lui et pour sa mère.
00:39:57 - Les parents de Mathis et de sa famille interpellent les parents
00:40:00 sur les fréquentations de leurs enfants.
00:40:03 Il faut pister les gamins, je suis désolé.
00:40:06 Il faut savoir où ils sont,
00:40:09 à quel moment ils y sont.
00:40:12 Il y a des applis pour ça, il faut s'en servir.
00:40:15 La première fréquentation qui craint un peu,
00:40:18 il ne faut pas hésiter à couper les pompes de toutes les manières possibles.
00:40:21 - A l'approche de la marche blanche prévue samedi prochain,
00:40:24 le ministère des finances précise qu'il s'agira d'une marche
00:40:27 organisée par la famille et encadrée par les forces de l'ordre.
00:40:30 - Ce qu'il dit à la fin, ça fait appel
00:40:33 aussi à la vigilance des parents.
00:40:36 On en parle de plus en plus dans ce genre d'affaires,
00:40:39 c'est quelque chose qui revient dans le débat.
00:40:42 - Que de pouvoir fliquer ses enfants pour les surveiller à distance
00:40:45 et s'assurer que leurs responsabilités parentales...
00:40:48 - Non, la responsabilité parentale pour lui...
00:40:51 - Il est ému et compatible à la douleur de ce père,
00:40:54 mais il y a quand même des questions
00:40:57 qui ne sauraient être que de l'ordre du pénal.
00:41:00 Bien sûr qu'il a raison de réclamer la justice,
00:41:03 mais derrière cette volonté du père de Matisse
00:41:06 qu'il n'y ait pas de récupération,
00:41:09 il y a quelque chose qui me trouve peut-être même qui me choque.
00:41:12 Aujourd'hui, on est face à une accumulation
00:41:15 d'agresseurs d'origine étrangère,
00:41:18 en l'occurrence afghane,
00:41:21 qu'il s'agisse de ce jeune homme et de sa mère,
00:41:24 qui ont été accueillis,
00:41:27 qui ont bénéficié de l'asile en France,
00:41:30 mais qui ont importé aussi une culture de la violence
00:41:33 qui aujourd'hui est problématique.
00:41:36 On peut se voiler la face, on peut se contenter
00:41:39 de demander justice, de demander la levée de l'excuse de minorité,
00:41:42 mais cette question de l'immigration
00:41:45 est malgré tout centrale dans le nombre de cas
00:41:48 que nous sommes appelés à commenter ces derniers temps.
00:41:51 Réaction à ce qu'il dit sur le recentrage de la réflexion
00:41:54 sur les différences culturelles et d'approche, y compris en termes de violence ?
00:41:57 Est-ce que vous partagez ce constat ?
00:42:00 Je suis prête à tous les débats, il n'y a pas de tabou, il n'y a pas de totem.
00:42:03 Je veux simplement, après avoir à mon tour fait part
00:42:06 de mon émotion et devant la douleur d'un père,
00:42:09 les mots semblent assez dérisoires,
00:42:12 et dire que de manière générale, notre société,
00:42:15 comme toutes les sociétés dans les pays européens,
00:42:18 ô combien en Amérique du Nord également,
00:42:21 ont à faire face à une explosion d'un certain type
00:42:24 de délinquance chez les jeunes, de plus en plus jeunes.
00:42:27 Tout type de délinquance, y compris allant jusqu'au meurtre,
00:42:30 jusqu'à l'homicide. Et donc nous devons,
00:42:33 très sereinement, mais ensemble, en responsabilité,
00:42:36 nous poser la question de lutter.
00:42:39 Il y a également des jeunes, je dirais, de toute origine,
00:42:42 de tout milieu,
00:42:45 de toute nationalité, qui se livrent
00:42:48 à des comportements de plus en plus violents.
00:42:51 Il y a un sujet de délinquance
00:42:54 des mineurs qu'il nous faut appréhender
00:42:57 sur le plan pénal, sur le plan éducatif,
00:43:00 sur le plan sociétal, et la responsabilité parentale à laquelle vous faisiez allusion
00:43:03 tout à l'heure, elle est centrale. C'est elle qu'il faut aussi remettre
00:43:06 au cœur du débat, avec des obligations,
00:43:09 droit et de quoi renforcer. - Un dernier mot, si vous voulez lui répondre.
00:43:12 - Je pense qu'il ne faut pas euphémiser les situations.
00:43:15 Vous voyez, il y a un problème qui est central,
00:43:18 et vous l'avez abordé, mais de manière un petit peu louvoyante,
00:43:21 qui est la question de l'immigration, et du poids de l'immigration
00:43:24 dans cette violence que l'on constate
00:43:27 jour après jour en France, et vous l'avez dit également
00:43:30 dans nombre de nos pays, des pays européens.
00:43:33 Mais cette question de l'immigration, elle est centrale,
00:43:36 plus que la question de l'éducation et de la responsabilité des parents,
00:43:39 me semble-t-il, et il faut pouvoir
00:43:42 s'y atteler de manière urgente.
00:43:45 - J'ai voté la loi Asile et Migration, et je suis prête à continuer
00:43:48 à avoir une politique ferme pour défendre
00:43:51 nos frontières et défendre notre modèle de société.
00:43:54 - On pourrait parler de l'exécution des OQTF, et on verrait que cette loi
00:43:57 n'a pas encore donné ses effets. - Merci beaucoup, ce sera le mot de la fin.
00:44:00 - Après quelques instants, on retrouve Vincent Farandej pour le journal,
00:44:03 et bien sûr de nouveaux invités pour la suite de notre émission
00:44:06 "Débat politique" à suivre. A tout à l'heure.
00:44:09 - Bienvenue à vous, si vous nous retrouvez dans 180 minutes info,
00:44:14 à suivre le débat politique du jour, mais avant cela, le journal avec
00:44:17 Vincent Farandej à nouveau. Rebonjour Vincent. On va parler de cette marche blanche
00:44:20 qui est donc organisée ce samedi à Châteauroux, en mémoire de Matisse.
00:44:23 - Dans une interview télévisée, son père revient sur le drame.
00:44:26 L'occasion pour lui de s'exprimer à coeur ouvert,
00:44:29 il dit aussi demander justice pour son fils, Donia Tengour.
00:44:32 - C'est le témoignage d'un père brisé et en colère.
00:44:36 - Matisse était un petit gamin joyeux et heureux, il aimait tout le monde.
00:44:44 - Christophe Marchais, le père de Matisse, prend la parole pour rendre hommage à son fils.
00:44:48 Il réclame une justice des plus fermes, tout en mettant en garde sur une quelconque récupération.
00:44:54 - Je ne veux pas que ça monte au créneau, parce que l'agresseur, c'était un afghan,
00:45:04 comme on l'entend depuis deux jours.
00:45:08 Oui, je veux que la justice soit faite, parce que c'est surtout pour moi le meurtrier de mon fils.
00:45:17 Il me paraît logique qu'il y ait justice, et pour lui et pour sa mère.
00:45:24 - Le père de famille interpelle les parents sur les fréquentations de leurs enfants.
00:45:29 - Il faut pister les gamins, je suis désolé.
00:45:31 Il faut savoir où ils sont, à quel moment ils y sont.
00:45:36 Il y a des applis maintenant pour ça, il faut s'en servir.
00:45:40 Et puis la première fréquentation qui craint un peu,
00:45:43 il ne faut pas hésiter à couper les ponts de toutes les manières possibles.
00:45:47 - A l'approche de la marche blanche prévue samedi prochain,
00:45:50 Christophe Marchais en appelle au calme et précise qu'il s'agira d'une marche
00:45:54 organisée par la famille et encadrée par les forces de l'ordre.
00:45:58 - Et puis justement, on va aussi parler d'une ancienne magistrate
00:46:01 qui fait l'objet désormais de propos haineux et de menaces,
00:46:04 même sur les réseaux sociaux, Vincent.
00:46:06 - On va voir cela avec vous, Doëmi Schultz.
00:46:08 C'est un rapport avec cette affaire Matisse,
00:46:11 sauf que cette ancienne magistrate n'est jamais intervenue dans cette enquête
00:46:14 et lui a fait reprocher la remise en liberté du principal suspect.
00:46:17 - Oui, depuis plusieurs jours, on trouve sur les réseaux sociaux
00:46:19 des messages menaçants à l'encontre d'une magistrate
00:46:22 dont le nom et la photo ont également été jetés en pâture.
00:46:25 Son tort, selon les auteurs des messages haineux,
00:46:27 est d'avoir remis en liberté dans de précédentes affaires
00:46:30 ce mineur afghan avec un raisonnement.
00:46:32 Si elle l'avait placé en détention provisoire,
00:46:34 Matisse serait toujours en vie.
00:46:36 En effet, on le rappelle, le suspect du meurtre de Matisse
00:46:39 avait déjà été visé par deux procédures pénales,
00:46:42 dont une pour vol aggravé avec violence.
00:46:44 Il avait été mis en examen le 22 avril dernier
00:46:47 et placé sous contrôle judiciaire.
00:46:49 Alors, dans cette affaire, le problème est double.
00:46:51 D'abord, la femme pointée du doigt n'est plus en poste à Châteauroux.
00:46:54 Elle n'est jamais intervenue, à quelque titre que ce soit,
00:46:57 dans les procédures pénales et civiles concernant ce mineur.
00:47:00 C'est ce qu'ont indiqué hier dans un communiqué
00:47:02 le procureur général et le premier président de la Cour d'appel de Bourges.
00:47:05 Ensuite, la procureure de Châteauroux avait précisé
00:47:08 qu'il n'était pas possible de placer en détention provisoire
00:47:11 l'adolescent de nationalité afghane le 22 avril,
00:47:14 car il n'avait jamais été condamné
00:47:16 et qu'il était mis en examen pour des faits de nature correctionnelle.
00:47:20 Le contrôle judiciaire était donc, selon le parquet de Châteauroux,
00:47:23 la seule mesure de sûreté prévue par le code de justice pénale des mineurs.
00:47:27 On rappelle bien sûr que depuis le meurtre de Matisse,
00:47:30 ce mineur a été incarcéré. Il est en détention provisoire.
00:47:33 Merci beaucoup pour toutes ces précisions, Noémie Schultz.
00:47:36 Dans les Jeux olympiques, les autorités luttent contre ce qu'on appelle les taxis clandestins.
00:47:40 Vous les voyez sans doute à la sortie des gares et des aéroports.
00:47:43 Les contrôles d'unités de policiers spécialisés se sont renforcés
00:47:47 face à cette concurrence déloyale pour les chauffeurs de taxi en règle.
00:47:50 Jean-Michel Decaze a suivi une matinée de contrôles aux abords de l'aéroport d'Orly.
00:47:55 Le dispositif est ultra discret.
00:47:58 Les policiers patrouillent en civil dans la zone des taxis de l'aéroport d'Orly.
00:48:03 Un van aux vitres fumées attire l'attention, immatriculé en République tchèque.
00:48:08 Les policiers enfilent leurs brassards avant d'interroger le chauffeur.
00:48:13 Vous êtes un chauffeur professionnel ? Vous avez une licence pour faire ce travail ?
00:48:17 Le conducteur est georgien, sans autorisation administrative.
00:48:22 Au cours des contrôles, mes enquêteurs m'ont fait part que ce monsieur ne disposait pas de permis de conduire
00:48:26 et le véhicule n'était pas assuré.
00:48:28 Pour le chauffeur, la course depuis Disneyland s'arrête là.
00:48:31 Il avait demandé 145 euros aux passagers britanniques,
00:48:35 tarif dans la norme supérieure mais somme illégalement perçue.
00:48:39 Le conducteur risque entre 800 et 1500 euros d'amende,
00:48:43 parfois une comparution immédiate.
00:48:46 Un plan d'action spécial sera mis en place à l'occasion des Jeux olympiques
00:48:50 qui courrera l'intégralité des zones aéroportuaires,
00:48:55 Paris, toutes les gares ferroviaires et l'intégralité des sites olympiques.
00:49:00 En ce moment, les 90 policiers de l'unité de contrôle des transports de personnes de Paris
00:49:06 procèdent à une cinquantaine de gares à vue par mois.
00:49:09 Ils ont affaire à des chauffeurs individuels, parfois à des réseaux clandestins de transport.
00:49:15 On continue de parler des JO puisque la flamme olympique débarquera à Marseille dans six jours maintenant.
00:49:19 Ça fait plaisir à Karim Zaribi.
00:49:21 Et là aussi, le défi sécuritaire est de taille.
00:49:24 La douane sera massivement déployée dans la cité de Foscéennes,
00:49:27 à la fois sur les axes routiers, dans les gares, mais aussi en mer.
00:49:30 Mathilde Ibanez.
00:49:32 Pour assurer la sécurité des JO, les douaniers se préparent à multiplier les contrôles cet été à Marseille,
00:49:39 notamment en mer.
00:49:41 L'objectif, empêcher les trafics illégaux en contrôlant les bateaux
00:49:45 avec l'aide de leur embarcation qui peut atteindre les 100 km/h.
00:49:48 Très au large, on peut faire des saisies de narcos, de trafics de stupéfiants.
00:49:54 Sur Marseille, il y a toujours les sujets de trafic de tabac.
00:49:57 Il y a aussi les sujets de matériel pyrotechnique
00:50:01 qui sont extrêmement réglementés sur leur circulation pendant la période des JO.
00:50:05 Les agents douaniers ne seront pas déployés uniquement en mer,
00:50:08 mais aussi dans tous les lieux stratégiques, les gares, aéroports, mais aussi les axes routiers.
00:50:13 On va surtout contrôler les arrivées à 100% au niveau du Maghreb,
00:50:18 de début juillet jusqu'à fin août.
00:50:21 On va surtout nous, toujours sur notre cœur de métier qui est de la contrebande,
00:50:25 soit tabac, stupéfiants, contrefaçon, armes.
00:50:29 Nos contrôles vont être renforcés par rapport à ces vecteurs-là.
00:50:32 L'objectif, mettre la ville sous cloche et ne rien laisser passer
00:50:36 pour cet événement international qui va attirer les foules.
00:50:39 Sept mois après sa destruction par le Hamas,
00:50:43 le seul point de passage au nord de la bande de Gaza a donc rouvert hier.
00:50:46 Des dizaines de camions peuvent ainsi commencer à acheminer l'aide humanitaire.
00:50:51 Elle devrait d'ailleurs s'intensifier dans les prochains jours.
00:50:54 Les images sont commentées par Augustin Donatel.
00:50:56 L'aide humanitaire pénètre à nouveau dans la bande de Gaza par le passage d'Erez au nord.
00:51:03 Encadrée par les militaires israéliens,
00:51:05 cette précieuse marchandise est contrôlée et triée pour être distribuée au Gazaoui.
00:51:10 C'est le premier jour où nous rouvrons le passage d'Erez pour une route solide
00:51:14 et continue pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
00:51:16 Comme vous pouvez le voir derrière moi,
00:51:20 ce sont les premiers camions qui sont arrivés ici aujourd'hui en provenance de Jordanie.
00:51:23 Et nous allons faire cette traversée, espérons-le, tous les jours.
00:51:26 Avec ce nouveau point de passage,
00:51:30 l'administration israélienne espère atteindre l'objectif de 500 camions par jour.
00:51:34 Une aide attendue par les Palestiniens.
00:51:37 J'ai une famille de 8 personnes et je ne peux pas leur acheter à manger.
00:51:42 J'ai vraiment besoin de cette assiette de nourriture.
00:51:44 Je les remercie beaucoup de m'avoir fourni de la nourriture et d'en avoir fourni à ma famille.
00:51:48 Et je leur dis, continuez ce travail car notre situation est très difficile.
00:51:52 À ces camions d'aide humanitaire devraient s'ajouter les bateaux américains.
00:51:59 La jetée temporaire promise par le Pentagone sera prête et opérationnelle dès aujourd'hui.
00:52:04 Et cette question donc, après 7 mois de guerre, sommes-nous à l'aube d'un accord de trêve ?
00:52:09 Israël et les médiateurs, en l'occurrence l'Egypte et le Qatar,
00:52:12 attendent une réponse de la part du Hamas.
00:52:15 L'accord porte sur un cessez-le-feu de 40 jours contre la libération d'otages
00:52:19 retenus dans la bande de Gaza et de prisonniers palestiniens à Roldiman.
00:52:23 Vous êtes avec nous en plateau, Anthony Blinken était hier en Israël.
00:52:26 Il a en quelque sorte mis la pression sur le Hamas, en tout cas il a tenté.
00:52:29 Il a fait une tournée de tout le Proche-Orient.
00:52:33 Et il voudrait qu'Israël promette de ne pas attaquer,
00:52:40 de faire l'assaut final sur Rafa.
00:52:43 Rafa, c'est vraiment la clé de tout ce qui se passe.
00:52:46 Et en plus, Blinken ne promet pas un cessez-le-feu permanent,
00:52:52 mais seulement une accalmie durable.
00:52:56 Ça c'est la formule qu'on a pu, à peu près, de la part de Washington,
00:53:00 imposer au gouvernement israélien.
00:53:03 Alors pour le Hamas, il faut absolument toutes les garanties.
00:53:06 Il faut que Rafa, sur la carte en bas, soit sanctuarisé.
00:53:09 Aucun soldat israélien ne rentre.
00:53:12 C'est là que sont les otages et c'est là que se trouve le chef militaire du Hamas, Yahya Sinwar.
00:53:18 Donc tout est articulé comme ça.
00:53:20 Et aussi, le Hamas exige le cessez-le-feu permanent.
00:53:25 Et le retrait des forces israéliennes.
00:53:27 Donc vous imaginez la réaction de Benyamin Netanyahou et de son gouvernement.
00:53:31 Oui, on peut se retenir un peu sur Rafa pour l'instant,
00:53:36 mais il faut donner tous les otages et il n'y aura pas de cessez-le-feu permanent.
00:53:40 Et la victoire, c'est la prise de Rafa.
00:53:44 Donc on en est là. C'est vraiment la quadrature du cercle.
00:53:49 Mais quand même, si Blinken reste, c'est qu'il y a un certain espoir
00:53:53 et une formule de compromis qui pourrait émerger dans les prochaines heures, les prochains jours.
00:53:58 On guettera ça avec attention et avec vous.
00:54:00 Merci beaucoup Harold pour toutes ces informations.
00:54:03 On passe au sport tout de suite.
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00:54:23 Il y en a au moins un qui sera devant son écran ce soir pour suivre OM à Talente Abercams.
00:54:29 Ben dites, donnez un nom.
00:54:31 Ben, c'est un programme qui est cousu pour vous là aujourd'hui.
00:54:36 Vous voyez, on la pense à vous.
00:54:38 Avec la victoire ce soir, ce sera vraiment cousu.
00:54:40 Demi-finale, allez, effectivement de l'OM face à la Talente Abercams au Vélodrome.
00:54:44 Donc l'OM en mission quand même pour sauver une saison assez compliquée en Ligue 1.
00:54:48 On voit ça avec Marco Maricic.
00:54:51 Si le football en France est le sport le plus populaire à Marseille,
00:54:55 il est sacré encore plus lors d'une demi-finale allée de Ligue Europa.
00:54:59 L'impression que j'ai, c'est que c'est pas qu'un club,
00:55:04 c'est une ville entière qui joue une demi-finale de Coupe d'Europe.
00:55:09 Face à la Talente Abercams tombeur de Liverpool en quarts de finale,
00:55:13 les Marseillais le savent, ils devront élever leur niveau de jeu.
00:55:16 Le secret, ça sera de se préparer à un combat.
00:55:24 C'est une équipe qui vous défie.
00:55:28 C'est une équipe qui veut des duels.
00:55:30 On sait que ça va être un match ultra déterminant ce jeudi-là
00:55:34 et il va falloir répondre présent.
00:55:36 Donc on sait que psychologiquement, c'est là où il va falloir être ultra attentif.
00:55:41 Dans le sillage d'une saison en demi-teinte, l'OM peut tout de même compter
00:55:45 sur son éternel facteur X de 34 ans, Pierre-Emerick Aubameyang,
00:55:49 meilleur buteur de la C3 avec 10 réalisations.
00:55:52 Depuis que je suis arrivé, c'est le joueur qui nous fait la différence.
00:55:56 C'est un professionnel hors pair.
00:56:00 J'ai entendu qu'on parlait de son âge, j'y crois pas.
00:56:05 Il avait une teinte dans sa tête.
00:56:08 La dernière demi-finale allée disputée par Marseille en Ligue Europa
00:56:11 c'était en 2018 face à Salzbourg.
00:56:13 Une victoire 2-0 avant de se qualifier pour la finale.
00:56:16 Ce soir, dans l'enfer du Vélodrome, l'OM peut continuer d'écrire son histoire.
00:56:25 On retient son souffle, voilà pour la chronique sport.
00:56:28 On marque une très courte pause et on se retrouve pour le débat politique.
00:56:49 Cet après-midi, on parlera de cette rupture, sans doute consommée
00:56:52 entre le PS et LFI après l'agression de Raphaël Glucksmann à Saint-Etienne hier.
00:56:57 A tout de suite.
00:56:59 Nos invités cet après-midi dans 180 minutes.
00:57:05 Bonjour Julie de Vintraud, merci d'être là.
00:57:07 Je rappelle que vous êtes grand reporter à vos côtés, Thomas Bonnet,
00:57:10 pour le service politique.
00:57:11 Béatrice Pirron est là, bienvenue.
00:57:13 Députée Renaissance des Yvelines.
00:57:15 Et Karim Zérébi, ancien député européen.
00:57:18 On va parler politique pour commencer avec, je le disais tout à l'heure,
00:57:22 cette rupture qui semble bel et bien consommée, en tout cas entamée,
00:57:26 entre le PS et LFI après ce qu'a subi Raphaël Glucksmann,
00:57:30 qui était venu à Saint-Etienne hier en soutien aux salariés de Casino,
00:57:35 et à l'issue d'échanges accusateurs qui ont duré tout au long de la soirée,
00:57:40 sur Twitter notamment.
00:57:41 Le résumé de cette journée assez particulière avec Alice Sommerer.
00:57:47 Insultes, jets de peinture ou encore menaces,
00:57:50 des manifestants tenant des drapeaux pro-palestiniens
00:57:53 ont pris à partie la tête de liste du PS Raphaël Glucksmann
00:57:56 alors qu'il rejoignait le cortège du 1er mai.
00:57:58 Ce dernier a mentionné leur possible appartenance au parti de la France insoumise.
00:58:02 Il y avait des drapeaux de révolution permanente et de la France insoumise.
00:58:05 C'est leur conception du débat démocratique, c'est pas la nôtre.
00:58:08 Nous on est des démocrates de combat, des démocrates jusqu'au bout des ongles,
00:58:12 et on exclut à priori toute forme de violence physique et verbale
00:58:17 de la confrontation politique qui fait vivre la démocratie.
00:58:20 Jean-Luc Mélenchon a immédiatement refuté ces accusations.
00:58:23 De son côté, Mathilde Panot, interrogée chez nos confrères de France Info,
00:58:27 a déclaré qu'il s'agissait d'un incident monté de toute pièce pour accuser les insoumis.
00:58:32 La plupart des partis condamnent cette agression.
00:58:34 C'est le cas de Clément Beaune, qui maintient la responsabilité de LFI dans ces violences.
00:58:38 La responsabilité est plus lourde encore, elle est indirecte.
00:58:41 Mais très forte, parce que la France insoumise délibérément entretient,
00:58:46 à l'égard y compris d'ailleurs de ses partenaires de gauche, ça devrait les faire réfléchir,
00:58:50 un climat de violence, un climat de tension, un climat de division.
00:58:54 Raphaël Glucksmann a attribué ces mouvements de colère à une frustration
00:58:59 en référence au sondage pour les élections européennes, favorable pour le PS,
00:59:03 qui resserre l'écart avec la majorité.
00:59:05 Oui, sans doute que tout est dit aussi à la fin de ce reportage.
00:59:09 Thomas Bonnet, on va y revenir.
00:59:11 Moi, ce qui m'a interpellée hier, c'est au moment d'une autre prise de parole, là c'était à Chaux,
00:59:14 quand on a vu Raphaël Glucksmann juste après avoir été pris à parti,
00:59:18 mais un peu plus tard, il a donné une sorte de point presse,
00:59:21 et on voyait à ses côtés Olivier Faure,
00:59:23 Olivier Faure qui n'était quand même pas le plus vocal de tous,
00:59:26 lorsqu'il s'agissait de s'opposer ouvertement à ses alliés de la NUPES.
00:59:30 C'est pour ça que je dis, la rupture semble belle et bien consommée à présent.
00:59:33 Oui, on a même vu sur d'autres images Pierre Jouvet,
00:59:35 qui lui aussi est un élu socialiste, et qui a même été le négociateur
00:59:38 pour le parti socialiste de la NUPES,
00:59:40 et qui s'affichait là, aux côtés de Raphaël Glucksmann,
00:59:42 lorsqu'il pointait la responsabilité de la France Insoumise.
00:59:45 Ce qui est intéressant aussi de noter, c'est d'avoir les témoignages
00:59:47 des autres socialistes qui étaient aux côtés de Raphaël Glucksmann.
00:59:49 Vous avez par exemple le patron du parti socialiste dans la Loire,
00:59:52 qui dit qu'il a vu, très concrètement et très clairement,
00:59:56 une députée de la France Insoumise, Andrée Thaurignat en l'occurrence,
00:59:59 pousser des manifestants en direction de Raphaël Glucksmann.
01:00:02 Alors elle, elle dément évidemment, mais on a ces deux narratifs qui s'affrontent.
01:00:06 Et du côté de la France Insoumise, on a vu trois étapes dans la réaction.
01:00:09 D'abord, il y a eu une condamnation assez totale de ce qui s'était passé,
01:00:13 même de la part de Jean-Luc Mélenchon.
01:00:15 Quelques instants plus tard, condamnation toujours,
01:00:17 mais Raphaël Glucksmann n'aurait pas dû attaquer la France Insoumise.
01:00:21 Et maintenant, on a complètement lâché les chevaux.
01:00:23 Les journalistes mentent, le parti socialiste ment,
01:00:26 et ils sont dans un calcul politique.
01:00:28 Donc on voit que la position aussi de la France Insoumise a pas mal évolué.
01:00:31 Judith, il y a toujours quand même cette idée, chez Jean-Luc Mélenchon,
01:00:35 il commence son tweet en disant "je condamne" et puis derrière
01:00:37 "mais il fallait pas s'en prendre à nous", de victimisation.
01:00:39 C'est toujours un peu la trame de fond.
01:00:41 C'est toujours pareil. Je condamne la violence, mais.
01:00:44 Il ajoute toujours "mais" à ses condamnations.
01:00:47 Mais je voudrais revenir sur une chose que vous avez dite.
01:00:51 Vous voyez comme un indice de la rupture de la NUPES,
01:00:56 le fait qu'Olivier Faure soit aux côtés de Raphaël Glucksmann.
01:00:59 Olivier Faure, sa position sur le conflit israélo-rambas,
01:01:05 c'est l'interdiction des ventes d'armes à Israël
01:01:09 et la rupture de l'accord entre Israël et l'Union Européenne.
01:01:13 Donc c'est exactement la position de la France Insoumise.
01:01:17 Je suis moins sûre que vous, que Olivier Faure,
01:01:20 qui est quand même le patron du PS, soit sur la même ligne que Glucksmann.
01:01:25 Donc il pouvait pas faire autrement que de montrer son soutien.
01:01:27 C'était un soutien de circonstance et un affichage.
01:01:29 Glucksmann n'a pas démenti les termes des revendications d'Olivier Faure.
01:01:34 Madame la députée, finalement, la course aux voix,
01:01:37 parce que là on voit bien ce qui se trame en filigrane,
01:01:40 c'est-à-dire qu'on voit un PS qui est en train de prendre beaucoup d'ampleur
01:01:43 et les filles qui restent sur ce socle de 7-8, mais qui franchit pas ce cap.
01:01:50 La course aux voix fait faire des choses folles, finalement ?
01:01:53 Oui, ça fait quelques moments que la NUPES a commencé à avoir des désaccords.
01:01:58 Même au niveau français, à Bade-de-Lel, même au niveau de l'Assemblée nationale, par exemple.
01:02:02 Mais là, il est évident que quand il y a plusieurs chevaux qui partent sur la même course,
01:02:06 tout le monde regarde celui qui est en tête et les autres se battent.
01:02:10 Ils sont en train de se battre pour savoir qui arrivera en tête.
01:02:12 Maintenant, on commence à le savoir.
01:02:14 Donc c'est sûr que c'est lui qui va être visé et qui est l'homme à abattre, si l'on peut dire.
01:02:17 Mais je suis convaincue qu'en 2027, des accords se retrouveront
01:02:21 et que justement, c'est parce qu'ils veulent pouvoir avoir un homme unique, on va dire, en 2027
01:02:27 et qu'ils cherchent aujourd'hui qui sera le représentant de la gauche en 2027.
01:02:32 Alors qui sera le représentant de la gauche en 2027 ?
01:02:34 Il y en a un qui s'y voit déjà, quand même.
01:02:36 Le pari de Jean-Luc Mélenchon, c'est de s'imposer à nouveau comme le candidat le mieux placé pour 2027,
01:02:42 ce qu'il avait été en 2022.
01:02:44 Je vous rappelle, et je le répète assez souvent,
01:02:46 il n'a pas été au second tour de l'élection présidentielle à 400 000 voix près, ce qui est très peu.
01:02:50 Et il se dit certainement qu'il va, en essayant d'être dans ce chaos permanent,
01:02:55 essayer d'aller chercher un nouvel électorat, tout en étant en 2027 potentiellement à nouveau le mieux placé
01:03:00 et qu'il y aura donc un effet de vote utile de la gauche qui pourrait le porter, ce qu'il espère, au second tour.
01:03:05 Sa réaction face à Glucksmann hier, c'est un autre signe de cette volonté de chaos permanent, Karim ?
01:03:11 Ça participe de ça ?
01:03:12 La réaction de ?
01:03:13 De Jean-Luc Mélenchon dans ce tweet.
01:03:15 Écoutez, Jean-Luc Mélenchon, c'est vrai qu'il a condamné dès que les images sont diffusées.
01:03:21 Après, s'il est revenu un petit peu, pas sur ses propos, parce qu'il n'est pas revenu sur sa condamnation,
01:03:27 mais s'il a essayé d'atténuer, c'est peut-être parce qu'effectivement il y avait quelques militants de la France Insoumise,
01:03:33 donc parmi ceux qui ont chassé Glucksmann de cette manifestation.
01:03:39 Or, moi je considère qu'un chef politique, un responsable politique, il doit être aussi capable de condamner
01:03:44 une minorité de ses militants lorsque ces derniers se comportent mal.
01:03:48 Lorsque ça déborde, oui.
01:03:49 C'est même tout à l'honneur d'un responsable politique d'être capable de faire ça,
01:03:52 en indiquant que la politique d'abord, ce n'est pas la guerre, c'est l'alternative à la violence.
01:03:57 Le débat est ouvert, on peut avoir des désaccords avec Glucksmann, aurait pu dire Mélenchon,
01:04:03 mais en aucun cas, on ne peut accepter que ces échauffourées, cette violence, à la fois verbale,
01:04:11 mais aussi dans le mouvement physique vers le candidat socialiste, tout ça n'est pas acceptable.
01:04:16 Après on s'étonne que les gens se détournent de la politique, mais je suis désolé,
01:04:19 la politique donne une image quand même qui est lamentable.
01:04:22 Là on a des gens qui font partie du même clivage politique.
01:04:24 Ok, ils ne sont pas dans le même parti, mais quand même, ils ont fait des alliances
01:04:28 au dernier régislatif, ils sont ensemble dans un groupe à l'Assemblée Nationale,
01:04:31 à un moment donné, donnons une autre image de la politique.
01:04:35 Après il ne faut pas s'étonner que les gens s'abstiennent et se détournent.
01:04:38 Ils peuvent avoir des désaccords, il y a toujours eu des désaccords à gauche dans les courants politiques,
01:04:43 et ça n'a pas empêché la gauche parfois de s'unir, de se respecter, d'accepter les différences,
01:04:48 mais en aucun cas des images qui sont à la limite de la violence.
01:04:51 Enfin moi je suis horrifié quand je vois ça.
01:04:54 Et à la fois on a du manzaine par rapport à ce qui était en train de lui arriver,
01:04:57 c'est-à-dire qu'il ne s'est pas trop affolé.
01:04:59 Moi je voudrais juste souligner que contrairement à Jean-Luc Mélenchon,
01:05:02 la tête de liste communiste aux européennes a condamné Léon de Fontaine,
01:05:07 et maintenant au Brit, tête de liste insoumise a condamné également.
01:05:12 Léon de Fontaine a même dit que les jeunes communistes qui avaient revendiqué cette action
01:05:16 allaient être exclus pour ceux qui avaient participé à cette action,
01:05:20 alors même que vous le disiez, on a une des preuves que des insoumis ont participé à cette action.
01:05:25 Il y avait un conglomérat de plusieurs...
01:05:27 Il y avait notamment un suppléant de la France insoumise dans cette 6e circonscription
01:05:30 qui a été identifiée, qui a même parlé face au Cameroun.
01:05:32 Il a revendiqué donc.
01:05:33 Au fond, cette inimitié-là n'est pas plus ancienne,
01:05:36 parce qu'on parle de ces groupes qui font une alliance de fortune à l'Assemblée.
01:05:39 On se souvient quand même que la France insoumise voulait prendre la tête
01:05:42 d'une liste européenne derrière la bannière de l'Union Populaire,
01:05:45 ce à quoi se sont refusés les autres formations.
01:05:47 Donc il y a peut-être des petits règlements de compte plus anciens.
01:05:49 Oui, d'ailleurs on l'entend très souvent,
01:05:50 parce que souvent vous avez la France insoumise qui reproche leur score aux autres formations.
01:05:55 Ils avaient même dit qu'ils pouvaient abandonner la tête de liste
01:05:58 au profit par exemple d'Europe Écologie Les Verts,
01:06:00 mais disons-le, les positions européennes de ces partis ne sont pas les mêmes.
01:06:03 Non, moi ce qui me dérange chez Jean-Luc Mélenchon,
01:06:05 c'est un garçon qui a une grosse expérience politique,
01:06:09 une grosse culture générale,
01:06:10 et c'est quelqu'un qui a aussi des qualités,
01:06:15 que moi je ne suis pas creux dans la diabolisation.
01:06:18 Là on traite un fait.
01:06:19 Dans ce fait-là, moi je trouve que Mélenchon ça incarne quand même quelque part
01:06:22 une forme de leadership un peu autoritariste.
01:06:26 Vous le découvrez ?
01:06:27 Non, on ne le découvre pas.
01:06:29 Mais force est de constater…
01:06:30 Est-ce que vous allez jusqu'à Mégalomanie ?
01:06:33 Oui, mais force est de constater que le leadership autoritariste,
01:06:36 il n'est pas qu'à la France insoumise.
01:06:37 Il y a des gens qui sont induits à 95%,
01:06:39 c'est dit aussi des démocraties africaines,
01:06:41 parfois ce qui se passe dans certains partis politiques français.
01:06:43 Donc ne faisons pas comme si on ne le savait pas.
01:06:46 Donc la réalité c'est que là, il a des partenaires,
01:06:49 il ne les respecte pas comme tels.
01:06:51 Et s'il ne les respecte pas comme tels,
01:06:53 c'est parce qu'il a, en point de lumière vous l'avez dit,
01:06:55 cette forme de compétition des européennes,
01:06:57 dont peut-être le parti socialiste va sortir leader,
01:07:00 donc de la gauche, et ça il vit très mal.
01:07:03 Et il se dit, on a quelques semaines d'ici le vote
01:07:06 pour essayer effectivement de rattraper le retard
01:07:10 et tous les moyens sont permis.
01:07:11 Non, en politique, tous les moyens ne peuvent pas être permis.
01:07:14 Puisqu'on parle des européennes,
01:07:15 là la liste Renew est un petit peu à la peine.
01:07:20 Comment vous comptez relancer un petit peu la machine ?
01:07:23 Parce qu'on sait aussi qu'il y a une déperdition
01:07:25 au profit de ce même parti socialiste,
01:07:27 de l'électorat plutôt de gauche, de Renaissance.
01:07:30 Peut-être, mais on n'est encore qu'au début de la campagne.
01:07:33 Aujourd'hui quand on interroge les Français,
01:07:34 il y en a beaucoup qui ne savent même pas
01:07:36 qu'il y a les européennes dans quelques semaines.
01:07:38 Il y a un regard d'intérêt ces dernières semaines,
01:07:40 on l'a noté quand même.
01:07:41 On va commencer vraiment à faire campagne
01:07:44 et on espère bien quand même remonter un petit peu
01:07:46 par rapport aux derniers sondages qui sont sortis.
01:07:48 Je crois qu'aujourd'hui on a une fille sérieuse en tête de liste,
01:07:51 on va avoir à la fin de la semaine le reste de la liste
01:07:53 qui va l'accompagner, ça va nous donner des moyens aussi
01:07:56 de faire plus de réunions publiques,
01:07:57 d'avoir plus de présence sur le terrain.
01:07:59 Et donc on a bon espoir, on est totalement convaincus
01:08:03 qu'on va pouvoir quand même défendre nos idées et notre liste.
01:08:06 Quand on dévoile des listes, ça peut donner
01:08:08 effectivement parfois des moyens supplémentaires,
01:08:10 mais aussi des adversaires supplémentaires
01:08:12 au sein de sa propre famille,
01:08:13 pour ceux qui n'ont pas été choisis et qui sont déçus.
01:08:15 Un dernier pointage au niveau des sondages,
01:08:17 puisque je parlais de ces listes,
01:08:19 où on est LFI et où on est Valérie Ayé ?
01:08:21 Alors ça dépend...
01:08:23 Et Glucksmann ?
01:08:24 Oui, alors Renaissance est autour de 16%
01:08:26 pour faire une moyenne à peu près des différents sondages,
01:08:28 parfois un peu moins, parfois un peu plus.
01:08:30 Parti Socialiste, autour de 12 à 14%,
01:08:33 donc l'écart se réduit très nettement entre les deux formations.
01:08:37 La France Insoumise est un peu en dessous, aux alentours de 8%,
01:08:39 et 8% c'est quand même mieux que ce qu'ils ont fait il y a 5 ans.
01:08:41 Je vous rappelle, il y a 5 ans,
01:08:42 la France Insoumise avait fait un peu plus de 6%,
01:08:44 donc ils amélioreraient quand même leur score
01:08:46 par rapport à la dernière élection européenne.
01:08:48 Donc la bordélisation ça paie ?
01:08:50 Non, parce que ce qui vient de se passer là
01:08:52 et le spectacle de ces violences,
01:08:54 revendiquées à visage découvert
01:08:56 par le suppléant d'une députée insoumise,
01:09:00 en fait ça profite à qui ?
01:09:02 Ça profite à Raphaël Glucksmann.
01:09:04 Ça va lui apporter encore plus de voix,
01:09:07 vous avez raison de le dire,
01:09:09 que c'est étayé par les mouvements des sondages
01:09:11 venant des électeurs de gauche d'Emmanuel Macron.
01:09:14 Alors, il nous reste une bonne demi-heure,
01:09:18 j'aimerais qu'on parle de ce qui se passe à Sciences Po.
01:09:21 Les actions de soutien à Gaza sont surveillées de près
01:09:25 par les pouvoirs publics, ça ne vous a pas échappé.
01:09:27 On va aussi vous montrer des images de blocages
01:09:29 qui se poursuivent dans d'autres établissements,
01:09:31 mais on reviendra à Paris dans un instant.
01:09:33 Je voulais vous partager ces images ce matin à Lille,
01:09:35 de l'Institut d'études politiques qui est resté fermé.
01:09:37 Les accès à l'ESJ, célèbre école de journalisme,
01:09:41 bloquée également avec des cours annulés.
01:09:43 Je ne sais pas si on peut voir les images.
01:09:45 Et puis, merci.
01:09:46 On voit Saint-Etienne, on signale aussi le blocage
01:09:48 des sites de l'université Jean-Menet.
01:09:50 Alors là, ils étaient à priori une quinzaine d'étudiants,
01:09:53 on ne peut pas dire que ça prenne.
01:09:55 Franchement, on va surtout s'intéresser à ce qui s'est passé
01:09:58 à Sciences Po ce matin, avec ce fameux débat interne
01:10:00 sur le Proche-Orient, qui était censé calmer
01:10:03 quelques peu les esprits ou les velléités de blocus
01:10:06 pour certains.
01:10:07 Je ne sais pas si l'entreprise est franchement réussie,
01:10:09 c'est ce que vous allez nous raconter,
01:10:10 Maxime Loguet, vous qui êtes sur place.
01:10:15 Oui, bonjour Nelly.
01:10:16 Effectivement, un débat entre la direction de l'école
01:10:19 et les étudiants qui a duré pendant près de deux heures
01:10:22 ici en fin de matinée.
01:10:24 Au cœur de ces échanges, la question des partenariats
01:10:28 de l'école avec certaines universités israéliennes,
01:10:31 certains étudiants pro-palestiniens voulaient
01:10:34 que ce partenariat cesse immédiatement.
01:10:37 La direction a adressé une fin de non-recevoir.
01:10:41 Ces partenariats demeureront pour l'heure,
01:10:44 donc aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé.
01:10:47 Nous avons échangé également avec certains étudiants
01:10:50 à la sortie de ce débat.
01:10:52 Ils craignent pour leurs camarades de confession juive
01:10:55 qui disent ne plus se sentir totalement en sécurité
01:10:58 au sein de l'établissement.
01:11:00 Ils dépeignent un climat lourd et pesant.
01:11:02 Je vous propose de les écouter.
01:11:04 Les étudiants juifs de l'UEJF ont décrit
01:11:08 des situations antisémites, ont décrit des dérives racistes.
01:11:13 On n'a pas de réponse sur les poursuites disciplinaires.
01:11:17 On attend toujours.
01:11:19 L'administration s'est couchée.
01:11:21 Elle voit le piège se refermer sur elle.
01:11:23 Les étudiants du comité palestinien ont expliqué
01:11:26 qu'ils recommenceraient à bloquer les établissements.
01:11:29 On n'est pas étonné.
01:11:31 On l'a même dit là pendant les échanges.
01:11:34 Pas d'étonnement particulier.
01:11:36 Les étudiants pro-palestiniens s'estiment insatisfaits
01:11:40 des réponses qui ont été données par l'administration.
01:11:43 On a annoncé un seating pacifique au sein de l'école
01:11:46 ainsi qu'une grève de la faim pour continuer la contestation.
01:11:50 - Pour toutes ces précisions et pour avoir relié ces témoignages,
01:11:54 Judith Vintraub, des revendications qui durent
01:11:57 avec un seating prévu, l'exigence de la levée des sanctions.
01:12:01 On a l'impression que les irréductibles sont partis
01:12:05 pour le bras de fer avec leur direction.
01:12:08 - Quelle était la formule ? Le déshonneur et la guerre ?
01:12:11 La direction provisoire de Sciences Po a le déshonneur
01:12:14 et la poursuite de la guerre.
01:12:16 Ces mobilisations anti-israéliennes,
01:12:19 pourquoi je les appelle anti-israéliennes ?
01:12:22 Parce que quand vous demandez à Sciences Po de rompre
01:12:25 notamment ses accords avec les facs israéliennes,
01:12:29 ça veut dire que vous assimilez les facs
01:12:32 au gouvernement Netanyahou.
01:12:35 Pour quiconque connaît un peu la situation
01:12:38 dans les facs israéliennes, elles sont à peu près comme les nôtres,
01:12:41 c'est-à-dire que la gauche y est très largement majoritaire
01:12:45 et la contestation de Netanyahou y est extrêmement forte.
01:12:49 Qu'est-ce qu'elles ont en commun ces facs israéliennes
01:12:52 avec le gouvernement israélien ?
01:12:54 C'est d'être constituées de juifs.
01:12:57 Donc ce mouvement anti-israélien qui florte avec l'anti-sémitisme,
01:13:02 il ne fallait rien lui céder,
01:13:05 la direction provisoire ne lui a rien cédé,
01:13:08 sauf la tenue de cette espèce de sitting,
01:13:13 de faux débat, de "turn hole" pour reprendre la formule consacrée.
01:13:19 Elle a perdu puisque nos envoyés spéciaux disent
01:13:23 exactement la même chose que les vôtres, ceux du Figaro,
01:13:25 c'est "ça va continuer".
01:13:27 - Attention au terme "turn hole" parce qu'il a été remis au goût du jour
01:13:29 par un certain Emmanuel Macron.
01:13:31 - Elle a perdu sur tous les plans.
01:13:34 - Regardez cette séquence, parce qu'à peine le débat à bâton rompu terminé,
01:13:39 il y a eu ces élèves qui se sont levés et qui ont à nouveau crié des slogans,
01:13:45 ce n'était pas franchement en vue d'un apaisement de la situation.
01:13:48 - Est-ce que ce boycott des universités israéliennes,
01:14:11 des partenariats, des accords d'échange, c'est un peu exagéré,
01:14:15 comme le pense Judith Ventrebeck ?
01:14:18 Il faudrait faire preuve d'un peu plus de discernement.
01:14:20 - Je ne l'ai pas dit exagéré, j'ai dit antisémite.
01:14:22 - Est-ce qu'il faut faire un peu plus de discernement ?
01:14:24 - Je pense que le discernement, il faut qu'il démarre dans l'analyse de Judith,
01:14:28 lié à l'antisémitisme, à la démarche de ces jeunes,
01:14:34 et lié à l'antisémitisme de manière quasi automatique et systématique,
01:14:37 je crois que le discernement en en manque gravement.
01:14:39 Estimer qu'un jeune dans une université qui est sensible à la cause palestinienne
01:14:44 et qui censure contre les massacres depuis 5 mois,
01:14:46 depuis de 30 000, que palestinien femme enfant,
01:14:49 que c'est directement relié et rallié à l'antisémitisme,
01:14:53 je trouve que c'est énorme comme analyse.
01:14:56 Je ne sais pas si on s'en rend compte, il faut qu'on arrête.
01:15:00 Combattre l'antisémitisme, évidemment, moi je suis au premier rang de ce combat.
01:15:03 C'est un délit l'antisémitisme.
01:15:05 S'il y a de l'antisémitisme, il faut le traduire en justice.
01:15:07 C'est marrant parce qu'on pointe toujours du doigt
01:15:09 ceux qui veulent donner de la voix pour la Palestine
01:15:11 comme étant des antisémites, mais on ne les traduit jamais au tribunal.
01:15:14 Mais pourquoi ces jeunes ne sont pas alors traduits au tribunal,
01:15:17 s'ils sont antisémites ?
01:15:18 C'est un délit ou ce n'est pas un délit l'antisémitisme ?
01:15:20 Je vous pose une question.
01:15:21 Si c'est un délit, alors on prend l'article 40 et on saisit.
01:15:25 Force est de constater qu'il y a peu d'éléments
01:15:27 pour matérialiser l'antisémitisme de ces jeunes
01:15:29 qui sont pour la cause palestinienne.
01:15:31 Mais aujourd'hui, on veut tellement museler la cause palestinienne,
01:15:33 c'est que, palestinien, antisémite.
01:15:35 Il faut qu'on arrête.
01:15:36 Ça ne va pas, ça, je veux dire.
01:15:38 Il faut être ouvert au débat, au débat contradictoire.
01:15:41 Moi, dans ces universités, je souhaite que toutes les voix soient entendues
01:15:44 et qu'ils puissent débattre comme il se doit.
01:15:47 On est là face au futur.
01:15:50 Si on revient à ce qui s'est passé aujourd'hui,
01:15:52 ils ont fait un peu plus que débattre
01:15:53 parce qu'ils bloquent un peu les lieux, ça perturbe les cours.
01:15:56 Oui, vous découvrez que les jeunes bloquent un peu les lieux
01:15:58 dans les universités pour défendre des causes.
01:16:01 Mais il faut qu'on arrête.
01:16:02 Je veux dire, à chaque fois qu'il y a quelque chose
01:16:04 qui ne va pas dans le sens de la doxa, de la pensée unique,
01:16:07 donc on va diaboliser les facs.
01:16:09 Elles ont déjà été, je dirais, occupées dans notre pays
01:16:12 pour des causes qui sont nationales ou internationales.
01:16:15 C'était toutes les facs.
01:16:16 Je veux dire, les jeunes, à l'université,
01:16:18 même des élus aujourd'hui, des ministres,
01:16:21 voire des gens qui sont en responsabilité,
01:16:23 ont été étudiants dans ces grandes écoles et ont bloqué...
01:16:25 Je me pose la question comment ?
01:16:26 Ce qui se passe aux Etats-Unis.
01:16:27 On a une mémoire quand même, un géométrie variable.
01:16:29 Est-ce que ce n'est pas inédit ?
01:16:30 Est-ce que ce n'est pas grave quand même, dans certains cas,
01:16:31 sur les campus américains ?
01:16:32 Ce qui est grave, ce qui est grave, c'est l'antisémitisme.
01:16:36 Ce qui est grave, c'est la violence.
01:16:38 Ce qui est grave, c'est la confusion qui peut être faite
01:16:41 entre la critique d'un gouvernement d'extrême droite légitime,
01:16:44 qu'on a le droit de critiquer, de pointer du doigt,
01:16:46 pour l'horreur de sa politique,
01:16:48 avec tous les Juifs de France, du monde, de ce que vous voulez.
01:16:51 Cette confusion n'est pas acceptable.
01:16:53 En revanche, on a le droit de faire de la politique
01:16:55 et de dire quel est son avis sur un conflit de ce type
01:16:58 et d'avoir une sensibilité en faveur de ceux
01:17:01 qui depuis cinq mois sont bombardés.
01:17:03 On a le droit.
01:17:04 Si on part de ce principe, vous condamnez donc,
01:17:06 sur les campus américains, je me répète,
01:17:08 ceux qui sont tellement menaçants
01:17:11 qu'ils obligent certains étudiants,
01:17:13 et beaucoup d'étudiants même de confession juive,
01:17:14 à rester chez eux.
01:17:15 Vous aimeriez me faire revenir sur des trucs.
01:17:16 Non, mais c'est normal.
01:17:17 Est-ce que je condamne la violence, dans mon propos, selon vous ?
01:17:20 Je vous pose la question.
01:17:21 Oui.
01:17:22 Bon, est-ce que je condamne l'antisémitisme ?
01:17:23 Oui, mais est-ce que c'est l'antisémitisme
01:17:24 qui se passe sur les campus américains ?
01:17:26 Parce que, je sais juste la voix.
01:17:28 Parce qu'on n'a pas de réponse claire.
01:17:29 Je crois être assez clair.
01:17:30 Non, non, non.
01:17:31 Je vais essayer toujours de trouver des failles.
01:17:32 Il n'y a pas de failles.
01:17:33 Je suis contre et je combattrai toujours l'antisémitisme.
01:17:35 Je suis contre toute forme de violence.
01:17:37 Mais je suis contre le fait qu'on criminalise,
01:17:39 ou diabolise, ceux qui sont, pour la cause, palestiniennes.
01:17:42 Qui me paraît être une cause légitime, au moment où nous parlons.
01:17:45 Je suis clair.
01:17:46 C'est vous qui faites la...
01:17:47 Je ne peux pas l'être plus.
01:17:48 C'est vous qui...
01:17:49 Si ça vous dérange, je vais le garder.
01:17:50 C'est vous qui va quand même nous donner son avis.
01:17:51 Vous me faites crier que je sois un bigueu.
01:17:52 Je ne suis pas un bigueu.
01:17:53 C'est vous qui assimilez défense de la cause palestinienne
01:17:56 et défense du Kramas.
01:17:57 C'est vous qui venez de dire aujourd'hui...
01:17:59 On parle d'étudiants...
01:18:00 Vous venez de dire aujourd'hui que ces jeunes sont antisémites.
01:18:02 On parle...
01:18:03 Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous dites.
01:18:04 On parle d'étudiants en soutien du 7 octobre.
01:18:06 Arrêtez un peu.
01:18:07 Du pogrom du 7 octobre.
01:18:08 Car il y en a eu.
01:18:09 Je ne dis pas que tous les étudiants qui sont en grève
01:18:12 ou qui bloquent Sciences Po soutiennent le 7 octobre.
01:18:14 Une partie de ces étudiants...
01:18:16 Je parle des étudiants qui ont empêché une jeune étudiante juive...
01:18:20 Et donc pour cette partie des étudiants qui est condamnable,
01:18:22 on voulait empêcher tous les étudiants de s'exprimer.
01:18:24 Absolument pas.
01:18:25 Mais si, c'est ce que vous voulez faire.
01:18:27 Vous êtes une spécialiste du musolage.
01:18:29 Bien sûr.
01:18:30 Votre regard sur cette situation à Sciences Po
01:18:32 et aussi la direction intérimaire qui a été quand même assez critiquée
01:18:36 alors que certains, j'en ai entendu ici dire,
01:18:38 elle avait, en assurant l'intérêt,
01:18:41 mais elle avait justement cette direction,
01:18:42 la possibilité d'être un peu plus libre dans son jugement
01:18:45 et dans le fait d'infliger des sanctions,
01:18:48 ce qu'elle n'a pas fait.
01:18:49 Est-ce qu'il aurait fallu être un petit peu plus ferme
01:18:51 avec ceux qui ont bloqué ?
01:18:52 Alors, je ne suis pas à la place de Jean Basser,
01:18:53 mais je pense que l'idée d'organiser un débat ce matin
01:18:56 pour essayer d'apaiser était une bonne idée.
01:18:58 Je ne pense pas que ça ait vraiment réussi.
01:19:00 On a toujours le témoignage des étudiants juifs
01:19:02 qui se disent incapables de pouvoir étudier correctement en France,
01:19:07 dans cette école.
01:19:08 Et on a toujours ces manifestations qui disent,
01:19:11 donc Israël assassin,
01:19:12 qui passent leur journée à hurler comme ça et à bloquer les cours.
01:19:16 Il faudrait quand même que les choses s'apaisent
01:19:18 et qu'on arrive aujourd'hui à s'écouter, à se parler
01:19:21 et faire la différence entre peut-être, oui,
01:19:24 le fait qu'il y a eu un acte terroriste le 7 octobre
01:19:28 et qu'aujourd'hui, on peut dire sept mois après,
01:19:30 qu'il y a aussi beaucoup de massacres au niveau de la Palestine
01:19:35 et comprendre un petit peu les deux.
01:19:37 Ce n'est pas en manifestant qu'on solutionnera le problème,
01:19:39 je ne pense pas.
01:19:40 Ce n'est pas les hurlements de ces étudiants
01:19:43 dans le hall de Sciences Po
01:19:44 qui fera que la situation sur place
01:19:46 et que les accords de Trèves seront signés.
01:19:49 - Ils n'ont pas la main sur ce qui se passe encore aujourd'hui.
01:19:51 - Vous mettez sur le même plan le 7 octobre,
01:19:53 est-ce que vous appelez les massacres en Palestine ?
01:19:55 - Non, non, non, je ne mets pas sur...
01:19:57 - Votre phrase était un peu ambiguë.
01:19:59 - Je dis qu'il y a deux sujets un petit peu différents.
01:20:01 Je reconnais donc, évidemment, l'acte totalement terroriste
01:20:04 qui a eu lieu le 7 octobre.
01:20:06 Et je sais aussi qu'aujourd'hui,
01:20:08 beaucoup d'étudiants s'interrogent sur le nombre de morts qu'il y a eu.
01:20:12 - De victimes civiles, bien sûr.
01:20:14 - Tout le monde déplore les victimes civiles.
01:20:16 - Il n'y a pas la moindre ambiguïté là-dessus.
01:20:18 - Et donc, je crois qu'aujourd'hui,
01:20:20 il faudrait quand même tous aspirer à une Trèves,
01:20:23 à une solution, à une négociation.
01:20:26 Et aujourd'hui, on est sur le point de signer des accords en Égypte.
01:20:29 - C'est encore un peu compliqué ces dernières heures,
01:20:30 même si on tenait bien la pression.
01:20:32 - On espère, on peut quand même totalement espérer.
01:20:33 Et je ne pense pas que ça vaut la peine
01:20:34 de se mettre dans ces états dans nos universités.
01:20:36 - Un dernier mot, vraiment.
01:20:37 - Je ne comprends pas toujours cette rengaine.
01:20:39 Vous mettez au même niveau le 7 octobre
01:20:41 et la réponse qui tue 40 000 personnes d'un Cargaza.
01:20:45 Mais moi, je mets au même niveau
01:20:47 la mort de civils palestiniens et israéliens.
01:20:49 Oui. - Non, non.
01:20:50 - Oui, quel que soit le monde opératoire.
01:20:52 Moi, je suis pour que les civils soient épargnés.
01:20:54 - Tu es volontairement des gens parce qu'ils sont juifs ?
01:20:55 - Oui, oui, oui. Non, non.
01:20:57 Et là, c'est parce qu'ils sont palestiniens.
01:20:59 - Et tuer des civils parce qu'on essaie de combattre des terroristes,
01:21:02 c'est la même chose ? C'est faux.
01:21:04 - Vous avez une émotion agiométrique variable.
01:21:06 - C'est vous qui est socialisé. C'est absolument faux.
01:21:07 - Et vous décidez où est votre peine.
01:21:08 - C'est vous qui le faites. - Moi, ma peine, elle est dans les civils.
01:21:10 - C'est vous qui le faites. - Quel que soit la nationalité, l'origine, la religion.
01:21:13 - Une vie = une vie. Personne n'a jamais dit le contraire.
01:21:15 - Je n'ai pas d'émotion sélective contre moi.
01:21:18 - S'il vous plaît, on va se calmer un petit peu.
01:21:19 - Les 40 000 morts palestiniennes, leur vie vaut autant...
01:21:21 - Vous dites absolument n'importe quoi. Vous faites votre numéro.
01:21:23 - ... que la mort des civils israéliens.
01:21:25 - Vous cultivez votre clientèle comme vous le faites à chaque fois.
01:21:26 - Ça vous dérange. - Merci.
01:21:27 - J'aimerais juste qu'on revienne. - Que vous cultivez votre clientèle, oui.
01:21:29 - On revienne, merci. - On voudrait qu'on les déshumanise, les patrons.
01:21:31 - Bien sûr. - On va se calmer un peu.
01:21:32 - Cultivez votre clientèle.
01:21:33 - Parce que je pense que ça ne réglera pas, en plus, le problème que de s'écharper ainsi.
01:21:36 - Arantxa González, c'est la doyenne de la section internationale de Sciences Po.
01:21:40 - Nous, on débat.
01:21:41 - Elle a reconnu que les débats avaient été assez vifs à la mi-journée.
01:21:44 Je vous propose, écoutez, un extrait. Elle a sorti auprès des médias.
01:21:47 - Aujourd'hui, les débats sont durs. Ils sont durs parce que les sujets sont difficiles.
01:21:52 Parce que les sujets divisent les sociétés.
01:21:55 C'est des sujets qui suscitent l'émotion et parfois la rage.
01:21:59 C'est pourquoi ce que nous avons voulu faire aujourd'hui et ce que nous avons fait,
01:22:03 c'est un débat démocratique où toutes les parties à Sciences Po,
01:22:09 travailleurs, enseignants, étudiants, pouvaient s'exprimer librement.
01:22:14 C'était dur parce qu'il y avait beaucoup d'émotions.
01:22:16 Il y a des étudiants qui se sont sentis agressés.
01:22:19 Et tout ça, on a pu le débattre ensemble.
01:22:22 On n'est pas, bien sûr, aux fins de ces débats.
01:22:25 Parce que la démocratie doit continuer à vivre à Sciences Po.
01:22:28 - Juste avant elle, la ministre Sylvie Rotailleau avait dit
01:22:31 "Le débat et la liberté d'expression, c'est oui. Cela n'autorise pas tout.
01:22:34 Et les blocages et les intimidations, c'est non."
01:22:37 Un point peut-être avec vous, Thomas, sur les sanctions qui sont prévues.
01:22:41 Il y a deux sortes de sanctions. Il y a ce qui s'est passé au mois de mars, le 12 mars,
01:22:46 accusation d'antisémitisme, ça s'est maintenu.
01:22:50 C'est un peu plus flou en ce qui concerne les agissements des derniers étudiants ces derniers jours.
01:22:54 - Oui, et on ne peut pas dire qu'on soit beaucoup plus avancés
01:22:56 après les propos de la direction provisoire à la mi-journée.
01:22:58 Parce qu'on a même appris que l'enquête autour de ce qui s'était passé le 12 mars
01:23:01 était toujours en cours. Et ça fait quand même un moment maintenant.
01:23:04 - Plus d'un mois. Un mois et demi. - Deux mois.
01:23:06 - Oui, on est pratiquement à deux mois.
01:23:08 - Et on n'a toujours pas les conclusions de cette enquête
01:23:10 qui devra déterminer les responsabilités des uns et des autres.
01:23:13 On ne sait pas si ces sanctions seront prononcées.
01:23:16 En fait, on n'a pas véritablement eu toutes les réponses à nos questions ce matin.
01:23:19 On a eu les propos de Sylvie Retailleau,
01:23:21 qui a fait preuve d'une certaine fermeté ce matin
01:23:24 lorsqu'elle a échangé en visio avec les patrons des universités.
01:23:28 Mais la ligne même du gouvernement est parfois difficile à lire.
01:23:30 Parce qu'on a Gabriel Attal qui joue, lui, pour le coup, l'autorité et la fermeté
01:23:35 en disant qu'il surveille de très près la situation à Sciences Po.
01:23:38 Et la ministre de l'Enseignement supérieur
01:23:40 qui s'était félicitée de l'accord trouvé par la direction provisoire la semaine dernière,
01:23:44 alors même qu'il y avait une forme de renoncement de cette direction.
01:23:46 Donc on a du mal aussi à lire quelle est la position réelle du gouvernement.
01:23:49 Justement, il y en a un qui a une position très tranchée sur la question,
01:23:52 c'est le député Renaissance, Karl Olive, qui, lui, appelle à une fermeté totale.
01:23:56 Je vous fais réagir ensuite.
01:23:58 Ça m'insupporte parce que ce n'est pas l'image que je souhaiterais donner
01:24:01 à l'éducation de nos enfants dans des universités publiques
01:24:05 ou dans des écoles privées.
01:24:07 Donc fermeté totale pour vous ?
01:24:08 Bien sûr, fermeté totale.
01:24:09 Évacuation s'il y a blocus ?
01:24:10 Mais bien sûr !
01:24:11 Sanctions s'il y a manifestations ?
01:24:12 Mais bien sûr !
01:24:13 Bien sûr, récitrocité entre les droits et les devoirs.
01:24:16 Mais bien sûr, fermeté.
01:24:18 Vous êtes d'accord avec lui ?
01:24:19 C'est-à-dire qu'il ne faut pas avoir la main qui tremble ?
01:24:21 Alors je connais bien mon voisin de circonscription dans Karl Olive,
01:24:24 et effectivement, la ministre a dit ce matin aussi,
01:24:27 elle a demandé à tous les présidents de l'université de maintenir l'ordre.
01:24:30 Et le principal, c'est de maintenir l'ordre,
01:24:32 de permettre les cours de se dérouler
01:24:34 et de réaffirmer les principes de la République.
01:24:38 Donc l'ordre de vérité, ça va être dans les prochains jours, si ça recommence ?
01:24:40 Ben oui, d'une certaine manière.
01:24:42 On les attend un peu autour d'un certain nombre.
01:24:43 Elle a aussi demandé aux patrons de l'université, je vous complète aussi,
01:24:45 de garantir la pluralité des opinions.
01:24:47 Et c'est là où le bas blesse,
01:24:49 parce que ce qu'on observe aussi ces derniers jours dans les universités,
01:24:51 c'est que ceux qui ne pensent pas, comme les bloqueurs,
01:24:53 sont parfois un peu chahutés.
01:24:55 Donc il faut aussi que les patrons de l'université puissent garantir
01:24:58 que toutes les opinions s'expriment.
01:25:00 Lors du fameux "Tone Hall" ce matin,
01:25:02 je ne sais pas si toutes les opinions ont pu s'exprimer de manière équitable.
01:25:05 Eh bien écoutez, on vérifiera ça dans les prochains jours,
01:25:07 on verra aussi ce qui ressort effectivement,
01:25:09 parce que les langues vont se délier sur ce fameux débat interne.
01:25:12 C'est vrai, peu de choses ont transpiré jusqu'ici.
01:25:14 J'aimerais débattre avec vous de cette interview
01:25:18 qui nous a quand même interpellées aujourd'hui.
01:25:20 Il a donc remis ça chez le confrère de "The Economist",
01:25:23 c'est Emmanuel Macron,
01:25:25 qui redit que l'envoi de troupes en Ukraine n'est pas à exclure.
01:25:28 Regardez cette une.
01:25:30 "L'Europe en danger de mort",
01:25:33 évidemment le magazine anglo-saxon a repris les termes de son discours récent
01:25:38 sur l'Europe pour cette couverture.
01:25:40 Il l'avait dit à plusieurs reprises.
01:25:42 "L'Europe se meurt", "L'Europe est en danger de mort".
01:25:45 Regardez les extraits qui nous poussent à vous faire commenter tout cela,
01:25:50 parce qu'évidemment ça avait provoqué une bronca à l'Assemblée en son temps,
01:25:54 ça avait mis le feu dans les appareils politiques,
01:25:56 sa première déclaration sur l'envoi potentiel de troupes.
01:25:58 Là il dit "Si les Russes devaient aller percer",
01:26:01 alors on suppose qu'il répond à une question précise qu'il lui est posée,
01:26:04 "Si les Russes devaient aller percer les lignes de France,
01:26:06 c'est une demande ukrainienne", ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, précise-t-il.
01:26:09 "On devrait légitimement se poser la question",
01:26:12 et il enchaîne avec cette phrase, la suite de cet extrait,
01:26:17 "L'écarter, a priori, c'est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années".
01:26:23 Il assume complètement, Béatrice Piron,
01:26:25 ce qui a par ailleurs été reproché par de nombreux partis politiques,
01:26:29 en disant "Ca n'est pas notre conflit, on n'a pas à s'engager directement dans ce conflit".
01:26:33 - Ca avait déjà été évoqué il y a quelques semaines, ce discours-là.
01:26:36 - Et bien là il l'a redit.
01:26:38 - Il maintient sa position, je trouve normal de maintenir sa position.
01:26:40 Donc il est évident qu'on ne peut pas dire à son adversaire
01:26:43 "Faites ce que vous voulez, de toute manière on ne fera rien".
01:26:46 Ce n'est pas possible, on doit quand même maintenir une pression,
01:26:50 et on a toujours dit qu'on envoyait des équipements,
01:26:53 mais que pour pouvoir utiliser ces équipements, il fallait des experts.
01:26:56 Il y aura peut-être un jour... - On ne parle pas de ça.
01:26:58 - On joue un peu sur les mots là.
01:27:00 - Mais non, mais à un moment il a dit qu'on envoyait...
01:27:01 - Vous envoyez les formateurs ou vous envoyez les troupes, ce n'est pas la même chose.
01:27:03 - À aucun moment il a dit qu'il envoyerait des troupes.
01:27:06 - Les troupes au sol, il l'a dit dans la première question.
01:27:08 - En conditionnant ça maintenant, les Russes pourraient percer la ligne ukrainienne,
01:27:11 on comprend que c'est des troupes.
01:27:13 - Aujourd'hui ce ne sera toujours que des militaires,
01:27:15 il est hors de question en France d'envoyer des citoyens.
01:27:19 - On va encore faire...
01:27:22 - Les militaires professionnels sont des militaires qui sont formés pour,
01:27:26 et qui sont déjà intervenus à l'étranger d'un autre pays.
01:27:28 - Vous ne choquerez pas plus que ça, l'envoi de militaires de carrière ?
01:27:31 - On en a envoyé sur d'autres opérations extérieures.
01:27:34 - Ce sont des gens qui sont formés pour des missions.
01:27:36 - Donc voilà, ce n'est pas exclu pour vous.
01:27:38 - Non mais pardon, ce qui avait été reproché à Emmanuel Macron
01:27:41 quand il avait parlé d'envoi de troupes françaises, professionnelles, d'armées,
01:27:46 au sol, donc pas de formateurs ni de techniciens, je veux dire,
01:27:50 de l'armée, des troupes, pas des experts, des troupes,
01:27:54 ce qui lui avait été reproché, ce qui avait suscité un tollé,
01:27:58 puisque immédiatement l'Allemagne et tous les autres pays européens
01:28:03 avaient dit "il n'en est pas question", c'est que, sous prétexte d'ambiguïté stratégique,
01:28:08 précisément pour que l'ennemi continue à craindre que nous ripostions de cette façon-là,
01:28:13 il a levé l'ambiguïté stratégique, c'est-à-dire qu'il a forcé l'Allemagne et les autres
01:28:18 à dire que "non, on ne veut pas envoyer nos troupes au sol en Ukraine".
01:28:22 Donc c'est une erreur de diplomatie.
01:28:26 Ça fait confrère de ce que ça prête à en faire.
01:28:30 Thomas, pourquoi cette interview ? Pourquoi maintenant ? On a un peu le contexte ?
01:28:34 Non, pas vraiment, mais c'est justement moi ce qui m'interroge.
01:28:37 En fait, c'est un peu ce qu'on peut se dire, parce que la première fois que le Président de la République
01:28:41 a tenu ses propos, c'était lors d'une réunion organisée à l'Elysée avec les alliés européens,
01:28:45 donc vous pouvez imaginer qu'il était question de ces sujets-là et qu'il répondait à une question.
01:28:49 Là, en revanche, c'est une interview planifiée, lue et relue par les services de l'Elysée
01:28:53 et qui sort à un moment où la candidate Renew est un peu à la peine dans les sondages,
01:28:58 où le Rassemblement national, hier en meeting, fait de nouveau de cette élection une élection de mi-mandat,
01:29:02 en disant qu'il peut sanctionner Emmanuel Macron.
01:29:05 Et donc Emmanuel Macron répond d'une certaine manière aujourd'hui,
01:29:08 en plaçant à nouveau ce sujet comme une forme de totem,
01:29:11 et dans la même interview, il attaque très frontalement les opposants que peut représenter l'ERN
01:29:16 en disant "il ne faut pas confier la banque à des braqueurs", il les qualifie donc de "braqueurs",
01:29:20 les nationalistes européens, tous les nationalistes européens sont des "Brexiteurs cachés",
01:29:24 dit aussi Emmanuel Macron, donc on voit que dans cette interview, il y a plusieurs facettes,
01:29:28 à la fois sur les questions d'enjeux internationaux, mais aussi, sans doute, un peu plus nationaux.
01:29:32 Est-ce qu'on peut dire que cette interview, pour la presse écrite, étrangère,
01:29:36 ce qu'il a déjà fait par le passé, est une forme de lancement officiel de son entrée de plein pied dans cette campagne ?
01:29:42 Il parlait du discours de la Sorbonne 2, pour dire qu'il rentrait en campagne,
01:29:45 et forcé de constater qu'il n'avait pas vraiment trouvé l'écho qu'il espérait,
01:29:49 avec cette interview et les propos assez forts qui en ressortent,
01:29:52 nul doute qu'il va susciter des commentaires.
01:29:54 Revenons à l'Ukraine. Cet entêtement d'Emmanuel Macron à réitérer les propos,
01:29:59 que sous une forme à peine différente finalement de la première fois,
01:30:01 est-ce que c'est du Macron pur jus pour vous ?
01:30:03 C'est du Macron pur jus, mais c'est très déstabilisant pour les citoyens que nous sommes, je trouve.
01:30:08 Parce qu'on a un président qui se pose en pro-européen, mais qui fait des déclarations de souverainistes.
01:30:13 Je veux dire, à un moment donné, il faut arrêter ce qu'il dit.
01:30:15 C'est contradictoire, oui. Il y a une dichotomie, quoi.
01:30:17 Mais qui est totalement, je vais dire, incompréhensible.
01:30:21 Je veux dire, si on se comporte en pro-européen,
01:30:24 on ne prend pas une décision d'envoyer du troupeau sol tout seul en étant en France.
01:30:27 Surtout quand les autres européens vous ont dit non, déjà.
01:30:29 Surtout quand les autres se sont déjà prononcés.
01:30:31 Donc soit on a un concert des nations de l'Union Européenne,
01:30:35 et on a une Europe qui a un caractère politique, qui prend une décision collective.
01:30:41 Soit on explique que l'Europe, finalement, elle n'est pas politique,
01:30:44 elle n'a pas d'efficacité, et on revient à une Europe des États-nations
01:30:47 avec une démarche de souverainistes assumées.
01:30:49 Et le président, il est dans cette forme, encore une fois,
01:30:53 de en même temps, ou de nini, enfin je ne sais plus, moi.
01:30:55 Je veux dire, moi j'ai été du Parlement européen, je suis perdu.
01:30:57 Je ne comprends plus rien à ce qu'a dit Emmanuel Macron.
01:30:59 Ça fait 7 ans qu'il est à la tête du pays,
01:31:01 et quand il nous parle de l'Europe aujourd'hui,
01:31:03 on dirait qu'il est en campagne pour conquérir le pouvoir.
01:31:06 Monsieur le Président, vous l'avez depuis 7 ans le pouvoir.
01:31:08 Il veut le pouvoir en Europe.
01:31:09 Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
01:31:10 Il veut être la présidence de l'Europe.
01:31:12 Et on a présidé l'Europe pendant 6 mois.
01:31:14 Donc, mais pourquoi ?
01:31:16 Les discours que vous faites sur l'Europe, pourquoi vous ne les appliquez pas ?
01:31:20 Pendant que vous gouvernez le pays,
01:31:22 et pendant que vous êtes à la table des États de l'Union Européenne.
01:31:25 Je veux dire, on a l'impression de tout et son contraire.
01:31:28 Je veux dire, on peut ne pas être d'accord avec d'autres familles politiques.
01:31:31 Mais si elles ont le mérite de la clarté, elles ont le mérite de la clarté.
01:31:34 Il faut quand même le dire.
01:31:35 Là, je ne sais plus moi quel est l'idéal européen du Président de la République.
01:31:39 Sur ce dossier de l'Ukraine, il fait cavalier seul Emmanuel Macron.
01:31:42 Il aime se démarquer des autres.
01:31:43 Non, mais si vous voulez une autre preuve de cet en même temps permanent,
01:31:46 on peut effectivement qualifier de souverainiste l'attitude
01:31:49 qui consiste à décider d'envoi de troupes au sol,
01:31:51 alors même que vos partenaires, disons, ont des accords.
01:31:54 Mais quand vous proposez la mutualisation de la force de dissuasion nucléaire française,
01:32:00 alors là, pour le coup, ce n'est pas du souverainisme,
01:32:03 c'est même du bradage de souveraineté.
01:32:05 Donc, effectivement, on ne comprend rien.
01:32:07 Vous ne répondez pas à la souveraineté européenne.
01:32:09 C'était d'ailleurs ce qu'il avait à penser.
01:32:11 La souveraineté européenne, en disant, envers les Jeux français,
01:32:13 ce n'est plus de la souveraineté européenne.
01:32:14 Mais une souveraineté européenne, elle ne se décrète pas par Emmanuel Macron tout seul.
01:32:17 Elle se décrète avec le chancelier allemand.
01:32:19 Elle se décrète avec les Espagnols, les Italiens, avec tous les autres pays de l'Union Européenne.
01:32:23 Alors là, il prend des décisions sans devoir concerter personne.
01:32:26 Il peut donner son point de vue.
01:32:28 Il ne peut pas engager la France, quand même.
01:32:30 Il faudrait peut-être aussi consulter le Parlement, non ?
01:32:32 Il ne va pas décider tout seul d'envoyer des troupes, si ça devait en arriver à ça.
01:32:37 Mais il n'est pas obligé.
01:32:39 On n'en est pas encore là.
01:32:41 Ce n'est pas la question.
01:32:42 Je crois que c'est exactement ce qu'il avait dit il y a un mois.
01:32:44 C'est que s'il en a besoin, peut-être qu'il n'exclut pas cette possibilité.
01:32:48 C'est tout.
01:32:49 Et là, la dissuasion nucléaire.
01:32:50 En effet, ces propos de partage de la dissuasion nucléaire n'ont pas toujours été bien compris.
01:32:55 On ne sait pas trop là aussi où il voulait en venir.
01:32:57 Il y a toujours ce côté "on flirte sur deux lignes" de décisionnaire.
01:33:01 C'est très difficile d'analyser là aussi les propos du président de la République.
01:33:04 Certains dénonçaient cette volonté de la France il y a déjà plusieurs mois.
01:33:08 À l'époque, les services de l'Elysée avaient dit "non mais il n'en est pas du tout question".
01:33:11 Et puis là, le sujet revient d'un moyen un peu détourné,
01:33:14 si bien qu'on se perd un peu dans la position de la France.
01:33:17 Et c'est du pain béni pour le Rassemblement National.
01:33:19 Parce que c'est eux, par exemple, qui avaient pointé le fait que la France voulait partager,
01:33:23 avait l'idée en tout cas de partager cette dissuasion nucléaire à l'échelle européenne,
01:33:26 voire avec d'autres pays.
01:33:27 On parle aussi beaucoup de la place au Conseil de sécurité de l'ONU avec l'Allemagne.
01:33:30 Il y a eu plein de sujets.
01:33:31 Et finalement, ces sujets reviennent, mais par le président lui-même.
01:33:34 Judith parle de "bradage".
01:33:35 Est-ce que vous dites que c'est une folie que cette idée de dissuasion partagée ?
01:33:38 En fait, c'est une folie à partir du moment où on n'a aucun consensus politique.
01:33:42 Je veux dire, excusez-moi, l'arme nucléaire,
01:33:45 elle est au service d'une vision politique, d'une vision géopolitique.
01:33:49 Et à un moment donné, si cette vision géopolitique n'est pas établie,
01:33:52 vous ne pouvez pas mutualiser une arme sur une vision qui n'est pas préétablie.
01:33:57 Là, vous faites référence à l'Europe de la défense qui est inexistante.
01:33:59 Mais elle n'existe pas. L'Europe de l'énergie n'existe pas.
01:34:01 L'Europe des agriculteurs n'existe pas.
01:34:03 Les 23 millions de PME au sein de l'Union européenne n'ont pas les mêmes règles.
01:34:06 Excusez-moi, mais il faut qu'on arrête de se raconter des histoires.
01:34:09 Les normes sociales et environnementales de chaque pays de l'Union européenne sont différentes.
01:34:13 On n'a pas d'Europe politique au sens, je dirais, offensif du terme,
01:34:17 pour avoir une souveraineté européenne à laquelle on aspirait tous,
01:34:20 face aux États-Unis et face à l'Asie.
01:34:22 Force est de constater qu'on n'y parvient pas.
01:34:25 Mais on peut y aspirer.
01:34:27 Oui, mais y aspirer, si c'est une aspiration, vous êtes au pouvoir depuis 10 ans
01:34:31 et que vous aspirez toujours à faire quelque chose que vous ne faites jamais,
01:34:33 c'est le désenchantement de la vie politique.
01:34:35 On verra si il réitère ça.
01:34:37 La prochaine entrée de plein pied en campagne, comme on dit, c'est quand pour Emmanuel Macron ?
01:34:40 Il a dit qu'il allait s'investir un peu.
01:34:43 On ne l'exclut pas totalement de le voir à un meeting de Valéry Ayé d'ici la fin de la campagne.
01:34:47 On aura surtout le Premier ministre maintenant qui va un peu prendre le relais avec les débats.
01:34:51 Avec Jordan Bardella aussi, le rendez-vous est pris désormais entre les deux hommes.
01:34:55 Merci à tous d'avoir joué le jeu du débat cet après-midi.
01:34:58 On retrouve Vincent Fandèges, si vous nous avez raté l'info,
01:35:01 pour le rappel des principaux titres cet après-midi.
01:35:03 Et à la lune de l'actualité, Sud Rail.
01:35:05 La CGT-Cheminot appelle les agents du rail à la grève en Ile-de-France le 21 mai prochain.
01:35:09 Une sorte de manière de mettre la pression sur les négociations en cours autour des primes pendant les JO.
01:35:13 Pour le moment, le bonus de 50 euros brut par jour pendant l'événement proposé par la direction
01:35:18 ne semble pas satisfaire les syndicats.
01:35:20 Les accès à l'école supérieure de journalisme de Lille, l'ESJ, sont bloqués depuis ce matin.
01:35:25 Une opération d'étudiants, notamment venus du site de Sciences Po, dont la direction avait décidé la fermeture.
01:35:30 Les cours ont cependant été annulés pour la journée.
01:35:33 Et puis ces images impressionnantes, l'effondrement de cette autoroute en Chine qui a fait au moins 48 morts.
01:35:39 Les secouristes tentent toujours de retrouver d'éventuels survivants.
01:35:42 Par ailleurs, au moins 30 personnes ont été blessées par l'apparition de ce trou béant de quand même 18 mètres de profondeur.
01:35:48 48 morts, c'était vraiment impressionnant.
01:35:51 Merci beaucoup, Vincent.
01:35:54 Certains vont rester d'ailleurs, Karim et Judith, qui vont à nouveau débattre.
01:35:58 On reviendra bien sûr à ce qui s'est passé à Sciences Po.
01:36:00 À ce sit-in qui est d'ores et déjà annoncé par une partie de ces étudiants qui ont décidé de faire un blocus partiel.
01:36:08 Nous serons avec une de nos équipes sur place.
01:36:10 On se retrouve aussi pour l'actu, un plus grand journal à suivre en votre compagnie. A tout à l'heure.
01:36:14 De retour pour le journal de Vincent Farandège.
01:36:20 Bonjour Vincent, on va parler de la marche blanche qui est organisée samedi à Châteauroux en mémoire de Matisse.
01:36:25 Dans une interview télévisée, son père est revenu sur le drame. L'occasion également pour lui de s'exprimer à coeur ouvert, mais aussi de demander justice pour son fils, Dunia Tengour.
01:36:35 C'est le témoignage d'un père brisé et en colère.
01:36:39 Matousse était un petit gamin joyeux et heureux. Il aimait tout le monde.
01:36:46 Christophe Marchais, le père de Matisse, prend la parole pour rendre hommage à son fils.
01:36:51 Il réclame une justice des plus fermes tout en mettant en garde sur une quelconque récupération.
01:36:56 Je ne veux pas que ça monte au créneau parce que l'agresseur, c'était un afghan, comme on l'entend depuis deux jours.
01:37:09 Oui, je veux que la justice soit faite parce que c'est surtout pour moi le meurtrier de mon fils. Il me paraît logique qu'il y ait justice pour lui et pour sa mère.
01:37:25 Le père de famille interpelle les parents sur les fréquentations de leurs enfants.
01:37:30 Il faut pister les gamins. Je suis désolé. Il faut savoir où ils sont, à quel moment ils y sont. Il y a des applis maintenant pour ça. Il faut s'en servir.
01:37:42 Et puis la première fréquentation qui craint un peu, il ne faut pas hésiter à couper les pompes de toutes les manières possibles.
01:37:48 À l'approche de la marche blanche prévue samedi prochain, Christophe Marchais en appelle au calme et précise qu'il s'agira d'une marche organisée par la famille et encadrée par les forces de l'ordre.
01:37:59 Et justement, on va parler de cette magistrate qui fait l'objet de propos haineux et même de menaces depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.
01:38:07 On va voir cela avec vous Noémie Schultz, car cette magistrate a un rapport avec l'enquête sur le meurtre de Mathis, mais elle n'est pas intervenue dans cette affaire.
01:38:15 Il lui est malgré tout reproché de la remise en liberté du principal suspect.
01:38:19 Oui, ça a un rapport parce que les gens pensent que ça a un rapport. En fait, ça n'en a aucun depuis quelques jours.
01:38:23 Et justement, on trouve sur les réseaux sociaux des messages menaçants à l'encontre d'une magistrate dont le nom et la photo sont également jetés en pâture.
01:38:30 Sont tords, selon les auteurs de ces messages haineux, d'avoir remis en liberté dans de précédentes affaires ce mineur afghan.
01:38:38 Avec ce raisonnement, si elle l'avait placé en détention provisoire, Mathis serait toujours en vie.
01:38:44 En effet, on rappelle que le suspect du meurtre de Mathis avait déjà été visé par deux procédures pénales, dont l'une pour vol aggravé avec violence.
01:38:51 Le 22 avril dernier, et placée sous contrôle judiciaire.
01:38:55 Le problème est double dans cette affaire de harcèlement sur les réseaux sociaux.
01:38:59 D'abord, la femme pointée du doigt n'est plus en poste à Châteauroux.
01:39:02 Elle n'est jamais intervenue, à quelque titre que ce soit, dans les procédures pénales et civiles concernant ce mineur.
01:39:08 C'est ce qu'ont indiqué hier le procureur général et le premier président de la Cour d'appel de Bourges.
01:39:13 Ensuite, la procureure de Châteauroux l'avait précisé, elle aussi, dans un communiqué.
01:39:18 Il n'était pas possible de placer en détention provisoire cet adolescent de nationalité afghane le 22 avril,
01:39:25 car il n'avait jamais été condamné et il est mis en examen pour des faits de nature correctionnelle.
01:39:31 Le contrôle judiciaire était donc, selon le parquet de Châteauroux, la seule mesure de sûreté prévue par le Code de justice pénale des mineurs.
01:39:38 Enfin, on précise bien sûr que depuis le meurtre de Mathis, ce jeune âgé de 15 ans a été placé en détention provisoire.
01:39:45 Merci, ça méritait en effet une petite explication.
01:39:49 Et puis on va parler de la flamme olympique qui va débarquer à Marseille dans six jours maintenant.
01:39:53 Là aussi, le défi sécuritaire, on en parle beaucoup ces derniers jours, est de taille.
01:39:56 La douane sera massivement déployée dans la cité phocéenne, à la fois sur les axes routiers, dans les gares, mais aussi en mer.
01:40:03 On voit cela avec Mathilde Ibanez.
01:40:05 Pour assurer la sécurité des Jeux olympiques, les douaniers se préparent à multiplier les contrôles cet été à Marseille, notamment en mer.
01:40:14 L'objectif, empêcher les trafics illégaux en contrôlant les bateaux, avec l'aide de leur embarcation qui peut atteindre les 100 km/h.
01:40:22 Très au large, on peut faire des saisies de narcos, de trafics de stupéfiants.
01:40:27 Sur Marseille, il y a toujours les sujets de trafic de tabac.
01:40:30 Il y a aussi les sujets de matériel pyrotechnique qui sont extrêmement réglementés sur leur circulation pendant la période des JO.
01:40:39 Les agents douaniers ne seront pas déployés uniquement en mer, mais aussi dans tous les lieux stratégiques, les gares, aéroports, mais aussi les axes routiers.
01:40:47 On va surtout contrôler les arrivées à 100% au niveau du Maghreb, de début juillet jusqu'à fin août.
01:40:55 On va surtout, nous, toujours sur notre cœur de métier qui est de la contrebande, soit tabac, stupéfiants, contrefaçon, armes.
01:41:03 Nos contrôles vont être renforcés par rapport à ces vecteurs-là.
01:41:06 L'objectif ? Mettre la ville sous cloche et ne rien laisser passer pour cet événement international qui va attirer les foules.
01:41:13 Merci, nouveau rendez-vous d'actualité avec vous d'ici une vingtaine de minutes.
01:41:18 Karim Zaribi, Judith Vintraub sont restés avec moi, tandis qu'on a à l'écueil Alberto Toscano, qui est journaliste écrivain.
01:41:24 Bonjour Alberto, merci d'être là.
01:41:26 Harold Hiemann aussi, je vais me tourner vers vous dans un instant. On va évidemment parler de ce débat qui a été relativement suivi à Sciences Po ce matin,
01:41:36 débat interne, mais à la sortie, les revendications étaient les mêmes pour une partie des étudiants qui avaient d'ailleurs procédé au blocus ces derniers jours.
01:41:44 Maxime Legay, on a senti les esprits s'échauffer à nouveau, alors qu'on avait cru à un apaisement. Il semble avoir été très momentané.
01:41:54 Oui, exactement Nelly, un débat musclé et houleux qui a eu lieu pendant près de deux heures ici à Sciences Po,
01:42:02 entre la direction et certains étudiants pro-palestiniens notamment.
01:42:07 Au cœur de ces échanges, il y avait la question du partenariat de Sciences Po avec certaines universités israéliennes,
01:42:14 partenariat que des étudiants voulaient voir cesser de manière immédiate.
01:42:18 La direction leur a adressé une fin de non, recevoir autre demande qui était formulée par ces étudiants pro-palestiniens,
01:42:25 que la direction de l'école prenne une position claire et condamne, je cite, le génocide qui aurait lieu en ce moment même à Gaza.
01:42:33 Là aussi, la direction a adressé un non catégorique au nom de la neutralité académique.
01:42:39 Alors, insatisfait par ces réponses de la direction, les étudiants pro-palestiniens ont pris la parole à la suite du débat.
01:42:45 Ils ont d'ores et déjà annoncé un seating pacifique au sein de l'école, ainsi qu'une grève de la faim pour certains étudiants et pour continuer la contestation.
01:42:54 De leur côté, les étudiants de confession juive déplorent un climat délétère à Sciences Po,
01:43:00 où les conditions ne sont plus réunies pour étudier sereinement.
01:43:04 La direction qui espère tout de même retrouver un peu de calme et de quiétude avant le début des examens qui est prévu la semaine prochaine pour les étudiants de Sciences Po.
01:43:14 Maxime Leguet, pour ses dernières précisions, en direct de Sciences Po Paris, on le précise.
01:43:20 Regardez pour preuve cette séquence qui a été tournée à l'issue de ce débat interne, c'était aux alentours de 12h13.
01:43:28 *Sciences Po, conclut ! L'Israël est un potato !*
01:43:46 - En guise d'accueil, je vais vous demander, est-ce que ça se passerait comme ça ?
01:43:50 D'ailleurs, est-ce que ça se passe comme ça en Italie ? Vous qui lisez la presse italienne tous les jours, il y a des choses de ce type qui sont en train de s'organiser ?
01:43:56 - Oui, en Italie ça se passe comme ça, mais c'est une autre Italie que je pense moi. L'Italie quand j'avais moins de 7 ans, c'était moi Sciences Po à Milan.
01:44:06 Et là, nous on occupait l'université, on demandait au nom de la guerre du Vietnam, de la révolution, de tout ce que vous voulez.
01:44:14 Mais on ne demandait pas à l'université, elle, de s'engager pour notre cause.
01:44:19 Nous on protestait, mais je trouve un peu bizarre cette idée de demander à l'université de partager la cause politique des étudiants.
01:44:29 Et en plus, ceux qui payent le prix de cette situation de chaos, c'est les étudiants eux-mêmes.
01:44:36 Parce que les études à Sciences Po au Paris seront disqualifiées, parce que les étudiants n'ont pas l'opportunité, eux, aujourd'hui, de discuter vraiment et sérieusement entre eux.
01:44:48 Et même la cause politique pour laquelle ils disent se battre, quelque sorte, paie le prix de tout ça.
01:44:56 Parce qu'aujourd'hui, la cause de la paix au Moyen-Orient a besoin d'un vrai débat, d'une vraie clarté, et d'une vraie perspective d'engagement pour la paix, et pas pour ce chaos.
01:45:10 Alors, je fais un détour par l'Italie pour parler vraiment aussi de ces dernières images de UCLA. UCLA, c'est l'Université de Californie à Los Angeles.
01:45:19 C'est un campus très suivi, qui est très actif, qui a été actif aussi dans les années 70-80, sur bon nombre de revendications.
01:45:27 Regarde ces images d'arrestation, assez musclées, en tout cas, assez visibles, de la part de la police américaine.
01:45:33 C'était il y a quelques minutes. Ce sont des images qui viennent de nous parvenir. C'est la première fois, je pense, qu'on les joue d'ailleurs sur l'antenne.
01:45:39 Vous voyez la police californienne qui ne plaisante pas et qui emmène ses élèves, qui sont pour certains d'ailleurs menottés.
01:45:46 Harold Iman, racontez-nous ce qui s'est passé. C'est consécutif à quel genre d'action ? Pourquoi on en est arrivé là ?
01:45:53 - Parce qu'il ne voulait pas libérer les lieux. - Là aussi, il y avait un blocus, donc ?
01:45:58 - Oui. Et il ne voulait pas libérer les lieux. Et le président de l'université a fini par donner l'ordre, comme ce qui s'est fait à Columbia.
01:46:07 Quelque part, ils ont une obligation aussi de faire fonctionner les universités, les présidents.
01:46:13 Et l'université de Californie, comme son nom l'indique, est l'université de l'État de Californie.
01:46:18 Donc ça, ça monte jusqu'au gouverneur. Il y a des statuts spéciaux. Donc ils n'ont pas hésité à appeler diverses forces de police.
01:46:26 - Vous voyez les moyens qui sont déployés. C'est quand même pas... Là, on ne s'en dévoile pas.
01:46:29 - Ça, c'est le bureau du shérif du comté de Los Angeles que vous voyez. C'est pour ça que c'est marqué "shérif".
01:46:34 Ce qui est assez bizarre dans une grande ville. Ce n'est pas un shérif comme dans la Western.
01:46:38 Mais c'est une administration, un échelon dans la police. Et vous avez diverses uniformes.
01:46:44 Et les uns ne font pas ce que font les autres. Et c'est très, très procédurier.
01:46:48 Et donc UCLA a dû débloquer, sans doute pour des raisons totalement légales.
01:46:54 Ce n'est pas tout à fait la même chose pour Columbia, New York, parce que Columbia a un statut privé.
01:47:02 Mais là, il y avait aussi la question des donateurs. Alors les étudiants ont protesté contre les investissements,
01:47:09 parce que toutes les universités privées ont un immense portefeuille d'investissement.
01:47:13 Et ils avaient donc des investissements dans Réthéon ou des choses...
01:47:18 Alors peut-être pas la défense exactement, parce que ça, c'est pour chasser un peu dans les universités.
01:47:23 Mais ils avaient des investissements qui pouvaient... Enfin, dans des sociétés israéliennes.
01:47:29 Ils ont demandé cette suppression.
01:47:32 Et aussi les donateurs historiques, les anciens élèves, retirent leurs dons.
01:47:37 Donc il y a déjà eu de grandes personnalités qui ont commencé à retirer leurs dons.
01:47:42 Et là, on parle de millions et de millions de dollars.
01:47:44 Bon, là, on n'est pas sur la même échelle. Karim Zeribi, quand vous voyez ces images,
01:47:48 et globalement ce dont on a parlé, effectivement, concernant Columbia et d'autres campus,
01:47:52 ça prend des dimensions qui sont tout autres, y compris des étudiants qui disent ne plus se sentir en sécurité
01:47:58 et qui restent chez eux. On n'est pas tout à fait sur la même échelle que ce qu'on vit en France aujourd'hui.
01:48:02 Moi, je peux tout à fait comprendre qu'il y ait des étudiants, quel que soit le pays et partout dans le monde,
01:48:06 ça a toujours été, de tout temps, qui veulent défendre des causes,
01:48:09 ce qu'ils considèrent comme étant des peuples primiers.
01:48:12 Après, je ne comprends pas qu'on ne puisse pas débattre avec toutes les parties, je dirais, en présence dans les universités.
01:48:19 Comme là, à Sciences Po, par exemple, on a vu les images.
01:48:21 On a évoqué les revendications de ceux qui veulent faire le seating.
01:48:25 Mais pourquoi la direction n'a pas proposé un débat avec toutes les parties en présence,
01:48:30 qu'elles soient d'accord ou pas ? C'est par le débat, en étant modérateur.
01:48:34 - Est-ce qu'elle a proposé ?
01:48:36 - Oui, mais là, en l'occurrence, pourquoi on ne sort pas avec un débat organisé ?
01:48:39 Je veux dire, quelle que soit la position que l'on a en tant qu'étudiant, qu'on soit à l'UEJF,
01:48:45 qu'on soit dans une association qui veut défendre le peuple palestinien,
01:48:50 qui se met autour de notre table avec un modérateur ?
01:48:52 - Est-ce qu'il y a des partis qui ont refusé ?
01:48:53 - Parce que les extrémistes ne veulent pas de débat.
01:48:55 - Oui, mais les extrémistes, on ne va pas être un otage des extrémistes.
01:48:57 Pour autant, on n'est pas dans un débat.
01:48:59 - On est l'otage des extrémistes. Ils sont violents, les extrémistes.
01:49:01 - Que la puissance publique soit interventionniste pour organiser le débat !
01:49:07 Je veux dire, faire au taire le débat, c'est une chose, l'organiser, c'est une autre chose.
01:49:12 - Est-ce que tout le monde était convaincu ?
01:49:13 - Je ne suis plus favorable à ce qu'ils organisent.
01:49:14 - On ne sait pas trop, en fait, qui était là, Judith.
01:49:16 - Oui, d'abord, on ne sait pas trop qui était là,
01:49:18 mais enfin, quand même, vraisemblablement, des organisations représentatives,
01:49:23 des associations qui bloquent, puisque le but était le déblocage.
01:49:26 C'est pour ça que je voudrais séparer les deux choses.
01:49:28 Je ne parle pas du débat de fond.
01:49:31 Le blocage d'une université, le fait d'empêcher les autres étudiants,
01:49:36 ceux qui ne sont pas engagés, de travailler,
01:49:40 sachant qu'on est à une dizaine de jours en plus des examens,
01:49:44 c'est une atteinte aux droits d'autrui.
01:49:48 Donc ça, je trouve que la réaction américaine se comprend tout à fait.
01:49:55 On ne supporte pas qu'une minorité agissante empiète sur les libertés d'une majorité.
01:50:01 - Donc vous dites qu'ils manifestent, mais dans la rue, quoi ?
01:50:03 - Absolument, on ne bloque pas une université.
01:50:06 C'est aussi bête que ça.
01:50:10 Surtout pas avec la bénédiction de l'ayatollah Khamenei,
01:50:16 le guide suprême de la révolution iranienne,
01:50:20 qui a passé notamment des images de Sciences Po,
01:50:22 mais aussi de Columbia, de toutes les mobilisations anti-israéliennes
01:50:27 à travers les universités du monde occidental,
01:50:30 en disant "Bravo, comme nous, ils manifestent contre Israël et contre les États-Unis".
01:50:37 Au cas où il aurait fallu un label.
01:50:40 Khamenei n'est pas mal placé.
01:50:42 - Ce qui n'enlève rien à la cause des étudiants.
01:50:44 - Non, on parlait du lieu et de la manière dont on se soutient.
01:50:46 - Non, au contraire, le soutien de Khamenei, à mon avis, ça leur apporte beaucoup.
01:50:48 - J'aimerais, je suis désolée, on va passer un peu à un sujet qui n'a rien à voir,
01:50:52 mais enfin c'est quand même l'actualité du jour, il nous reste une dizaine de minutes,
01:50:54 donc j'aimerais quand même qu'on l'aborde.
01:50:56 Emmanuel Macron a reçu la représentation du monde agricole ce matin.
01:50:59 On sait que la crise a été très vive.
01:51:02 Il voulait échanger sur les perspectives du secteur
01:51:05 et acter la fin de la crise de cet hiver,
01:51:07 ce qu'on a appelé d'ailleurs, assez étrangement, une réunion de travail,
01:51:11 alors qu'on estime du côté de l'Elysée qu'un accord a été conclu
01:51:14 et que des promesses sont tenues.
01:51:16 On verra dans un instant ce qu'en pensent les exploitants sur le terrain,
01:51:21 mais déjà, pour vous donner une idée de la teneur des réactions à la sortie
01:51:24 des grands représentants des agriculteurs,
01:51:28 écoutons Arnaud Rousseau pour la FNSEA, pour commencer.
01:51:32 Nous, ce qu'on considère, c'est qu'il n'est pas temps d'attendre,
01:51:35 il est temps d'agir.
01:51:37 Et donc, pour ce qui est de la réponse de la FNSEA,
01:51:40 à la question du président, elle est claire et nette nous concernant.
01:51:44 Je ne sais pas ce que les autres syndicats répondront,
01:51:46 mais le président de la République nous a dit
01:51:48 ou on est dans une atmosphère dans laquelle on construit et on travaille,
01:51:51 ou alors vous voulez continuer à exacerber le sujet
01:51:54 et j'attendrai que vous ayez fini vos élections professionnelles
01:51:58 pour passer à quelque chose de plus prospectif.
01:52:03 Donc nous, il n'est pas question d'attendre.
01:52:05 Autre réaction, on va aussi s'intéresser à ce que pense
01:52:08 la coordination rurale de ce rendez-vous Véronique Leflocq.
01:52:12 On a rappelé que cette politique inscrite dans la mondialisation
01:52:16 est vouée à l'échec.
01:52:18 On ne peut pas donner des perspectives aux jeunes
01:52:22 qui s'installent sans perspective de revenus.
01:52:26 Il faudra rester dans ce marché mondialisé et faire avec.
01:52:32 Il croit beaucoup au plan de filière,
01:52:34 mais comme beaucoup ont pu le dire,
01:52:36 on a des différences en termes de coûts de production,
01:52:39 en termes de main-d'oeuvre, en termes de normes.
01:52:42 Bonjour Johanne Barbe, merci d'être avec nous cet après-midi.
01:52:45 Vous êtes producteur de lait, vous êtes aussi membre de la FNSEA
01:52:47 et vous étiez à La Réunion ce matin.
01:52:50 Je me suis laissée dire que vous avez participé à ces échanges.
01:52:54 Ce qui m'interpelle, ce sont ces menaces qui pèsent sur le processus actuel.
01:53:00 On entend dire que si l'exécutif ne concrétise pas dans les 4 à 5 mois qui viennent
01:53:04 ce qui est en train de se passer,
01:53:06 alors la mobilisation pourra reprendre à l'automne,
01:53:08 c'est-à-dire après les champs.
01:53:10 Est-ce qu'à l'issue de la rencontre du jour,
01:53:13 vous tenez toujours le même discours ?
01:53:15 En gros, on se fiche un peu de vous là ?
01:53:19 Bonjour, à l'issue de la rencontre,
01:53:21 ce n'est pas qu'on tient toujours le même discours.
01:53:23 On était un peu rassurés par le président Macron
01:53:25 qui est enfin sorti pour nous causer
01:53:27 et surtout exprimer sa vision de l'agriculture.
01:53:29 On a pu aussi s'exprimer sur nos attentes,
01:53:32 sur la concrétisation de cette troisième étape
01:53:34 qu'on attendait à la FNSEA.
01:53:36 Ça veut dire qu'on veut des actions concrètes sur nos exploitations.
01:53:39 On veut que ça se voit sur nos trésoreries,
01:53:42 on veut que ça se voit sur la rémunération des producteurs.
01:53:44 Aujourd'hui, le président a mis en avant
01:53:48 beaucoup de perspectives pour l'agriculture
01:53:50 et notamment dire que l'agriculture était pour lui
01:53:53 un secteur essentiel pour la France.
01:53:55 Derrière, on a quand même eu des messages plutôt positifs
01:53:57 de la part d'Emmanuel Macron.
01:53:59 En revanche, nous, ce qu'on attend,
01:54:00 c'est quelque chose qui arrive sur nos exploitations rapidement
01:54:02 parce qu'on a quand même l'impression
01:54:04 que l'exécutif a l'air de nous traîner un petit peu dans le temps
01:54:07 et de nous faire attendre l'automne pour avoir des choses concrètes.
01:54:09 Nous, ce qu'on veut, c'est maintenant, sur nos exploitations.
01:54:12 Ça fait plus de quatre mois maintenant qu'on est dehors.
01:54:14 Nos agriculteurs attendent des réponses du gouvernement rapidement,
01:54:18 notamment sur de la trésorerie,
01:54:20 notamment sur de l'accompagnement et une évolution des lois EGalim.
01:54:23 Je vous rappelle qu'on n'est pas non plus aujourd'hui
01:54:26 à une pleine application de ces lois.
01:54:28 Donc, ce qu'on veut, c'est un engagement du gouvernement.
01:54:30 Et Emmanuel Macron s'est engagé à réviser les lois EGalim
01:54:33 avant la fin de cette année,
01:54:36 pour une application dès 2025.
01:54:38 La désagréable impression que vous avez,
01:54:42 c'est qu'on est sur une tentative de gagner du temps.
01:54:45 Mais où sont passés les 5 à 600 millions d'euros
01:54:48 que vont coûter ces mesures d'accompagnement ?
01:54:51 Et que promettait Marc Fesneau ?
01:54:53 C'est-à-dire que la somme est actée, mais on ne la débloque pas ?
01:54:56 C'est ça qu'il faut comprendre ?
01:54:57 Une partie de la somme est actée et une partie va être débloquée.
01:55:01 C'est la partie sur le gasoil non routier.
01:55:03 On va avoir des remboursements anticipés, comme ça a été promis.
01:55:06 Donc, ça s'est bien arrivé sur les exploitations.
01:55:08 Nous aurons aussi plus besoin d'avancer la trésorerie
01:55:11 sur cette taxe du gasoil non routier à partir du 1er juin.
01:55:14 Donc, on a une partie de ces 500 millions qui arrive sur nos exploitations.
01:55:18 Et on sent une autre partie qui va plutôt arriver dès le 1er janvier 2025.
01:55:22 Et c'est sur ce point-là qu'on est toujours en désaccord avec le gouvernement.
01:55:26 On aurait bien voulu un projet de loi rectificatif sur le finance avant la fin de l'année.
01:55:31 Et le président Macron nous a dit qu'il n'y aurait pas de projet de loi
01:55:34 de finance rectificatif dès la fin de l'année.
01:55:37 Donc, ça veut dire qu'on va attendre malheureusement l'année 2025
01:55:41 pour une pleine application des annonces du Premier ministre.
01:55:43 Donc, c'est là-dessus où on attend toujours peut-être de nouveaux arbitrages.
01:55:47 Et nous maintiendrons la pression tout l'été.
01:55:50 Peut-être que nous reprendrons des actions après l'été
01:55:53 si le gouvernement ne nous entend plus.
01:55:55 – D'accord, restez quelques instants avec nous,
01:55:57 parce que vous allez sans doute réagir à ce que disent aussi nos invités.
01:55:59 Ce cri d'alarme, Gilles Ventrebotte,
01:56:01 on a l'impression qu'il n'a pas été entendu, en tout cas qu'on le minimise.
01:56:05 – Disons qu'il a été partiellement entendu,
01:56:07 votre interlocuteur n'en a pas parlé.
01:56:10 Mais beaucoup d'agriculteurs ont été très contents et très soulagés
01:56:15 qu'enfin la France abandonne le fameux indicateur Nodu.
01:56:19 Vous savez, c'était dans le plan Ecofi, c'était le critère français
01:56:24 qui faisait que quand on utilisait des pesticides moins nocifs,
01:56:29 donc en plus grande quantité, on était pénalisé par rapport à des pays
01:56:34 qui en utilisaient de très nocifs en toute petite quantité.
01:56:38 – C'est quand même une victoire à mettre à l'actif.
01:56:40 – Mais là il nous parle surtout de trésorerie en fait.
01:56:42 – Là il lui parle de trésorerie, le gouvernement n'a pas fait de collectif,
01:56:45 n'a pas prévu de loi de finances rectificative,
01:56:48 parce qu'il y avait menace de dépôt d'une motion de censure de la droite.
01:56:53 – Il ne veut pas aller vers ça.
01:56:55 – Si il y avait une motion de censure, toutes les oppositions l'ont votée,
01:56:58 et là le gouvernement a perdu le vote.
01:57:02 Mais ça laisse entier le problème de la concrétisation des promesses
01:57:09 en termes de trésorerie.
01:57:10 – Karim, on va politiquement enjamber un peu les européennes
01:57:13 et attendre au moins cette échéance-là,
01:57:15 et puis après on verra si les choses doivent se corser.
01:57:17 – Si je fais un lien avec le sujet que nous avons abordé
01:57:21 durant l'heure précédente, notamment sur les choix en matière de défense,
01:57:26 on constate qu'Emmanuel Macron est plus prompte
01:57:29 à faire l'état d'un souverainisme volontariste sur ces questions-là
01:57:33 que sur les questions qui consistent à venir en aide à nos agriculteurs,
01:57:38 où on se cache souvent derrière des décisions qui sont européennes.
01:57:44 Moi je considère que notre agriculture aujourd'hui,
01:57:47 elle est en danger, qu'il y a eu un cri d'alarme,
01:57:49 qu'il y a des agriculteurs qui se suicident régulièrement,
01:57:54 que ces gens-là représentent quelque chose de majeur dans notre pays.
01:58:00 Il y a eu un début de réponse qui a été apporté,
01:58:03 je ne comprends pas pourquoi le président de la République
01:58:06 ne fait pas la démarche jusqu'au bout de les soutenir,
01:58:09 de répondre à leurs attentes en matière de trésorerie,
01:58:12 sur la question du prix de l'énergie,
01:58:14 sur la question de la concurrence déloyale,
01:58:16 déjà entre pays de l'Union Européenne,
01:58:18 avec des normes sociales et environnementales
01:58:20 qui sont imposées à nos agriculteurs,
01:58:21 et qui ne sont pas imposées à nos voisins.
01:58:23 Ces questions-là, le président peut les résoudre s'il le souhaite.
01:58:27 Ça s'appelle la volonté politique.
01:58:29 - Mais ça passe en partie dans le projet de loi de rectificatif,
01:58:31 et il ne peut pas se mettre dedans.
01:58:32 - Il a quand même fait une concession avec le plan Écosse.
01:58:34 - C'est ce que je dis, il a fait une concession,
01:58:35 il y a la moitié du chemin, mon propos c'est celui-là,
01:58:38 et je le répète, maintenant il faut faire le chemin jusqu'au bout.
01:58:41 Ces agriculteurs-là, ils n'ont pas envie d'attendre.
01:58:43 Ce n'est pas de l'incantation, ce n'est pas des mots,
01:58:45 ce n'est pas des promesses, ce sont des actes jusqu'au bout.
01:58:48 Il faut y aller là maintenant.
01:58:49 - Et Berthodoscano, il la joue un peu petit bras,
01:58:51 il aurait pu faire un peu plus, leur concéder un peu plus en effet ?
01:58:54 - Peut-être, mais le dialogue là est ouvert,
01:58:56 et on peut espérer qu'il y ait une entente à l'avenir,
01:58:59 mais le problème est un problème européen.
01:59:01 La protestation a été une grande protestation au niveau européen,
01:59:05 l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne ont protesté.
01:59:08 - Ils ont pris une gaine-cause ?
01:59:10 - Il y a un très commun, un bon sens.
01:59:11 - Ils ont pris une gaine-cause de la part de leurs exécutifs ?
01:59:13 - Ils ont commencé à avoir une gaine-cause,
01:59:16 le dialogue comme ça a été dit est ouvert,
01:59:19 mais il y a un point fondamental du point de vue des agriculteurs,
01:59:23 ne pas être victime d'une volonté d'écologie à tout prix.
01:59:29 C'est-à-dire, il y a dans les intentions
01:59:32 et dans les comportements de la Commission européenne sortante,
01:59:35 il y a eu une volonté verte, très poussée,
01:59:41 et cette volonté écologiste,
01:59:43 le prix de cette volonté écologiste parfois exagérée peut-être,
01:59:48 a été payé par les agriculteurs.
01:59:50 - Mais la volonté française, elle est supra-européenne.
01:59:52 - Supra !
01:59:53 - Vous vous rendez compte ?
01:59:54 - Non mais pour ces agriculteurs, elles vont au dollar.
01:59:56 - La France est supra.
01:59:57 - Johan Barbe, dernier mot, le mot de conclusion peut-être en réaction aussi
02:00:00 à ce que vous avez entendu,
02:00:02 et il aurait pu aller plus loin quand même,
02:00:04 au-delà de l'aspect pur de la trésorerie.
02:00:06 Emmanuel Macron, vous sentez qu'on ne vous a vraiment donné que le minimum ?
02:00:10 - Au-delà de nous avoir donné le minimum,
02:00:13 je pense qu'il y a quand même un engagement d'Emmanuel Macron
02:00:15 au sein de la Commission européenne,
02:00:17 et on a déjà obtenu des choses sur la Commission européenne,
02:00:19 notamment sur ce qu'on appelle le ratio prairie,
02:00:22 sur le maintien des prairies sur nos exploitations.
02:00:24 Donc on ne peut pas dire qu'on n'a rien obtenu,
02:00:25 on ne peut pas dire que le gouvernement n'a pas mouillé la chemise
02:00:27 au niveau européen.
02:00:28 Par contre, ce qu'on a senti, c'est qu'un président
02:00:31 qui attend les élections européennes pour aller plus loin justement
02:00:34 avec cette nouvelle Commission européenne,
02:00:36 sur les accords de libre-échange notamment,
02:00:39 et surtout sur comment on va appliquer ces accords de libre-échange
02:00:43 avec des contrôles aux frontières,
02:00:44 pour être sûr que les produits qui pénètreraient sur le sol européen
02:00:48 respectent à minima les normes européennes.
02:00:51 Donc on a quand même un président qui veut
02:00:54 et qui reste engagé pour l'agriculture.
02:00:56 Par contre, effectivement, on a senti un président
02:00:58 sans ressources de trésorerie pour accompagner les agriculteurs
02:01:01 comme il se devait, et il a surtout évoqué
02:01:04 de travailler filière par filière,
02:01:06 pour aller travailler au plus près des filières
02:01:08 qui vont le moins bien.
02:01:10 Et nous, ce qu'on lui a aussi demandé,
02:01:12 c'est d'accompagner les filières qui veulent communiquer,
02:01:15 notamment les filières d'élevage,
02:01:16 qui veulent communiquer positivement sur le travail qui est fait,
02:01:18 sur le travail qui est engagé sur la transition agro-écologique.
02:01:22 Donc derrière, on a un exécutif qui doit entendre
02:01:25 ce qu'a dit le président, et surtout agir
02:01:27 pour mettre opérationnel tout ce qui a été dit ce matin.
02:01:30 Merci beaucoup, Johan Barbe, d'avoir été des nôtres.
02:01:32 Allez, on marque une courte pause, on revient pour parler
02:01:35 de ce qui se passe, de cette tension entre Londres et Dublin.
02:01:38 Vous savez que Londres a passé un accord avec le Rwanda
02:01:40 pour qu'il récupère les demandeurs d'asile irréguliers.
02:01:45 Et bien, Dublin craint qu'il y ait un afflux de migrants
02:01:48 sur les terres irlandaises désormais.
02:01:51 À tout de suite.
02:01:52 Nous, on voici pour la suite de 180 minutes info,
02:01:57 Vincent Flandèche pour le journal.
02:01:58 On va parler de cette femme qui a été tuée par une coulée de boue
02:02:01 la nuit dernière dans l'Aisne, devant chez elle.
02:02:04 Un phénomène provoqué par les violents orages
02:02:07 qui ont traversé une partie du pays.
02:02:09 La victime de 57 ans était effectivement chez elle.
02:02:12 Mathilde Couvillier-Flornois, vous êtes avec Sacha Robin sur place.
02:02:15 Quelles sont les circonstances de ce drame ?
02:02:18 Et bien, comme vous pouvez le voir dans cette rue derrière moi,
02:02:25 c'est là, ici, que le drame a eu lieu.
02:02:27 Une femme de 57 ans a été emportée par les eaux
02:02:30 lorsque la façade de sa maison a cédé.
02:02:32 Alors malheureusement, on ne peut pas accéder à cette maison
02:02:35 car la route est actuellement fermée.
02:02:37 Mais ce que je peux vous dire, pour bien comprendre,
02:02:39 c'est qu'ici, en fait, nous sommes dans une cuvette à Courmel.
02:02:42 Tout autour, dans les hauteurs, il y a des champs.
02:02:44 Et aux alentours de minuit, hier, un épisode intense de pluie
02:02:47 a engendré un ruissellement venant de ces champs
02:02:50 et qui a donc entraîné une coulée de boue
02:02:52 qui s'est déversée dans cette rue.
02:02:54 Au total, ce sont une dizaine de maisons
02:02:56 qui ont été endommagées par cette coulée de boue.
02:02:58 Les agriculteurs aussi ont subi de gros dégâts.
02:03:00 Je vous laisse écouter cet homme qui a perdu une partie de sa parcelle.
02:03:03 - Elle est fondrée, 50 cm jusqu'à 1,5 m de boue à des endroits.
02:03:09 Des blocs de pierre de plus d'un mètre de cube
02:03:12 qui ont dévalé la vallée.
02:03:15 J'ai perdu des pâtures, j'ai perdu un peu de champs,
02:03:18 mais j'ai surtout perdu du travail que j'ai déjà réalisé par le passé.
02:03:22 - Les pompiers sont actuellement en train de déblayer la rue.
02:03:28 La municipalité fait le nécessaire pour que les habitants
02:03:31 de cette rue soient relogés ce soir.
02:03:34 - Mathilde Couvillier-Fleurnoy, et merci à Sacha Robin,
02:03:38 à qui on doit ces images.
02:03:40 On va parler aussi du ministère de l'Education nationale
02:03:42 qui a récemment confirmé que les taux de réussite
02:03:44 à certains examens étaient artificiellement gonflés.
02:03:47 - Vous allez le voir, dans certaines académies,
02:03:49 les résultats sont assez étonnants.
02:03:51 Le taux de réussite a parfois bondi de 6 points.
02:03:53 Les détails avec Mathieu Dewez.
02:03:56 - Des taux de réussite aux examens gonflés artificiellement
02:03:59 qui ne reflètent pas vraiment le niveau des élèves.
02:04:02 Le ministère de l'Education a récemment confirmé
02:04:05 que les notes obtenues au brevet et au baccalauréat
02:04:07 étaient volontairement trafiquées.
02:04:09 La forte hausse du taux de réussite au brevet a alerté depuis des années.
02:04:13 73% en 1990 contre 89% l'année dernière.
02:04:17 L'explosion du taux de réussite au bac interroge elle aussi.
02:04:21 En 1990, seuls 75,5% des candidats obtenaient le bac général
02:04:26 contre 95,7% en 2023.
02:04:29 Selon Le Figaro, il est notamment conseillé aux enseignants
02:04:32 d'être bienveillants, de rééquilibrer certaines notes
02:04:35 et d'attribuer d'éventuels points supplémentaires
02:04:38 aux copies qui frôleraient la moyenne ou une mention.
02:04:41 Dans certaines académies comme à Créteil, Nice ou Nancy,
02:04:44 le taux de réussite a été gonflé de 6 points l'année dernière.
02:04:47 Dans certains établissements, le phénomène est encore plus marquant.
02:04:50 A Nanterre, un collège a obtenu 93% de réussite au brevet,
02:04:54 malgré une note moyenne à l'écrit de 7,7 sur 20.
02:04:57 Le Premier ministre Gabriel Attal s'est saisi du problème.
02:05:00 Il souhaite supprimer les correctifs académiques
02:05:03 qui permettent de gonfler les résultats.
02:05:06 - On va parler de sport avant de refermer ce journal.
02:05:09 C'est l'affiche de la soirée.
02:05:11 L'OM reçoit l'Atalanta Bergam au stade Vélodrome
02:05:14 pour la demi-finale Allée de la Ligue Europe 1.
02:05:17 - L'OM est en mission pour sauver une saison compliquée en Ligue 1.
02:05:21 On voit cela avec Ludodroin en direct.
02:05:24 En direct, non. En direct enregistré du Vélodrome.
02:05:27 - Ce n'est pas un club, mais une ville entière
02:05:30 qui joue cette demi-finale Allée de cette Ligue Europe 1.
02:05:34 Olympique de Marseille, Atalanta, Bergam.
02:05:37 Ce sont les mots de l'entraîneur de l'OM, Jean-Louis Gasset,
02:05:40 hier en conférence de presse.
02:05:42 C'est un match hyper important.
02:05:44 L'OM est décroché en championnat dans la course à la Ligue des champions.
02:05:49 Il pourrait se qualifier pour la prochaine Champions League
02:05:53 en cas de victoire finale.
02:05:55 Il reste 3 matchs aux Olympiens.
02:05:58 Il y a des bonnes nouvelles du côté de l'OM.
02:06:01 Déjà des retours de Quentin Marlin, de Emran Soglo.
02:06:05 Des joueurs qui se sont entraînés normalement.
02:06:08 Chancel Mbemba ou Murillo qui pourrait prétendre
02:06:11 à une place au coup d'envoi de cette rencontre.
02:06:15 L'OM n'a perdu qu'une fois cette saison dans ce stade vélodrome.
02:06:19 Une fois en 23 matchs toutes compétitions confondues.
02:06:23 C'était contre le Paris Saint-Germain.
02:06:26 L'OM reste sur une série de 4 matchs sans défaite.
02:06:30 Deux victoires et deux nuls.
02:06:32 C'est un grand match qui attend les Marseillais.
02:06:35 C'est une journée importante.
02:06:37 Le coup d'envoi de cette rencontre sur Canal à 21h
02:06:40 pour cette demi-finale Olympique de Marseille à Talente à Bergam.
02:06:44 - Il en va de l'honneur de Marseille.
02:06:47 - Ne m'interrogez pas, je ne veux pas faire de mal à mon ami journaliste italien.
02:06:51 Ce soir il va souffrir je pense un peu à sa vélodrome.
02:06:56 - Le duel va fonctionner.
02:07:00 Le rendez-vous est pris.
02:07:02 Merci beaucoup Vincent.
02:07:04 - Merci à vous deux pour un nouveau rendez-vous de l'actualité.
02:07:07 Vous l'aurez compris, Karim Zaribi, Judith Vintrobes sont restés.
02:07:10 Et Alberto Toscano également.
02:07:12 Alberto, je rappelle que c'est un grand jour, outre l'affiche de foot, pour vous.
02:07:15 Parce que c'est la sortie de votre dernier livre qu'on aperçoit ici.
02:07:18 Qui est consacré à la camarade Balabanoff.
02:07:21 Que beaucoup qui sont féru d'histoire connaissent bien sûr.
02:07:24 Vous pouvez peut-être nous en dire un mot de ce dernier lutte.
02:07:27 - Personnage incroyable.
02:07:29 Elle rencontre par hasard une personne qu'elle considère un clochard.
02:07:32 Qui est une, je suis Benito Mussolini.
02:07:35 Il a une vingtaine d'années.
02:07:37 Elle l'élève politiquement.
02:07:39 Ensuite ils rentrent en Italie.
02:07:41 Ils deviennent parmi les chefs du parti socialiste.
02:07:43 Il y a la première guerre mondiale.
02:07:45 Elle part en Suisse.
02:07:47 Elle est russe.
02:07:49 Elle est née en Ukraine.
02:07:51 Elle est ukrainienne, russe à l'époque.
02:07:53 - C'était la Russie.
02:07:55 - Ensuite, Suisse rencontre une autre personne qu'elle considère un peu anodine.
02:07:59 Qui est une, Vladimir Ilyich Lenin.
02:08:02 Ils font la révolution ensemble.
02:08:04 Elle rentre en Russie.
02:08:06 Ensuite, elle se dispute avec Lenin et avec son autre grand ami Trotsky.
02:08:11 Elle part en France et aux Etats-Unis.
02:08:14 Elle rentre en Italie.
02:08:16 Mais elle est devenue un peu atlantiste.
02:08:18 - Elle a beaucoup évolué.
02:08:20 - Elle a beaucoup changé.
02:08:22 C'est un personnage très peu connu.
02:08:24 Je l'ai croisé avec l'histoire des cinq autres femmes révolutionnaires.
02:08:29 - Rassurez-nous, elle n'a pas fini avec la Chirac.
02:08:31 - Révolution et féminisme.
02:08:33 - Merci beaucoup.
02:08:35 C'est une sacrée épopée, un sacré destin.
02:08:37 Ça donne envie de lire cette fiction.
02:08:39 C'est une fiction ou une biographie ?
02:08:41 - C'est une biographie que j'ai écrite un peu comme un roman.
02:08:43 - Merci beaucoup de l'avoir présenté.
02:08:45 Ça sort aujourd'hui.
02:08:47 On vous encourage si ça vous intéresse un peu.
02:08:49 Si l'histoire vous passionne.
02:08:51 Retour au débat.
02:08:53 Avec entre autres la volonté de démanteler les camps
02:08:55 qui se sont établis dans plusieurs points de Paris.
02:08:57 Des camps de migrants.
02:08:59 Mais vous allez le voir dans ce reportage à suivre.
02:09:01 Les installations se reforment quasiment aussitôt.
02:09:03 Les pouvoirs publics partis.
02:09:05 C'est le cas dans le 4ème arrondissement
02:09:07 du côté du métro Pont-Marie.
02:09:09 Sur place, Bamba Gueye avec Donia Tinguor.
02:09:11 Malgré une volonté ferme affichée par le gouvernement,
02:09:13 les camps de migrants persistent dans la capitale.
02:09:15 Comme ici à la station de métro Pont-Marie dans le nord de Paris.
02:09:17 A quelques centaines de mètres de l'hôtel de ville.
02:09:19 Des dizaines de tentes installées le long du trottoir.
02:09:21 Malgré des contrôles de police fréquents à l'approche des JO.
02:09:23 Selon le directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie,
02:09:25 pour les associations, la présence de ces migrants dans Paris serait une aubaine.
02:09:27 - C'est un enjeu de visibilité politique forte pour eux.
02:09:29 Ils ont une démarche militante.
02:09:31 On sait qu'il y a des associations qui disent que c'est une bonne idée
02:09:33 de faire des camps de migrants dans les quartiers de Paris.
02:09:35 Mais c'est pas la même chose.
02:09:37 - C'est un enjeu de visibilité politique forte pour eux.
02:09:39 Ils ont une démarche militante.
02:09:41 On sait qu'il y a des associations qui disent que c'est une bonne idée
02:09:43 de faire des camps de migrants dans les quartiers de Paris.
02:09:45 Mais c'est pas la même chose.
02:09:47 - C'est un enjeu de visibilité politique forte pour eux.
02:09:49 Ils ont une démarche militante.
02:09:51 On sait qu'il y a des associations qui disent que c'est une bonne idée
02:09:53 de faire des camps de migrants dans les quartiers de Paris.
02:09:55 Mais c'est pas la même chose.
02:09:57 - Depuis plusieurs mois, l'Etat organise des transferts de ces migrants
02:09:59 en quart depuis la région parisienne vers différentes villes de province,
02:10:01 notamment vers Orléans, où il serait plusieurs centaines
02:10:03 à être arrivés depuis près d'un an.
02:10:05 Une tentative de république,
02:10:07 mais pas de réponse.
02:10:09 Une tentative de république,
02:10:11 mais pas de réponse.
02:10:13 Une tentative de république,
02:10:15 mais pas de réponse.
02:10:17 Une tentative de république,
02:10:19 mais pas de réponse.
02:10:21 Une tentative de république,
02:10:23 mais pas de réponse.
02:10:25 Une tentative de république,
02:10:27 mais pas de réponse.
02:10:29 Une tentative de république,
02:10:31 mais pas de réponse.
02:10:33 Une tentative de république,
02:10:35 mais pas de réponse.
02:10:37 - Selon les chiffres officiels,
02:10:39 environ 4000 personnes ont ainsi quitté Paris depuis près d'un an.
02:10:41 - Selon les chiffres officiels,
02:10:43 environ 4000 personnes ont ainsi quitté Paris depuis près d'un an.
02:10:45 - Pas simple que l'organisation de ces JO
02:10:47 et tout le monde se refile un peu la patate chaude,
02:10:49 comme on dit.
02:10:51 - Oui, mais il y a vraiment un phénomène,
02:10:53 comme le dit monsieur Pouvrementier,
02:10:55 de l'Observatoire de l'Immigration.
02:10:57 - On rectifie son patronnisme.
02:10:59 - Voilà, c'était pas forcément bien l'affiché.
02:11:01 - Petite faute de l'Observatoire de l'Immigration.
02:11:03 - Voilà, c'était pas forcément bien l'affiché.
02:11:05 - Les activistes et militantes de ces associations
02:11:07 qui non seulement viennent en aide aux migrants,
02:11:09 mais sont pro-migrants,
02:11:11 elles sont "no border",
02:11:13 elles sont contre le contrôle aux frontières
02:11:15 de la France et de l'Europe.
02:11:17 - Plutôt que à Saint-François, par exemple.
02:11:19 - Elles considèrent que la France est un pays assez riche
02:11:21 pour accueillir absolument tous les gens
02:11:23 qui frappent à la porte.
02:11:25 Donc vous avez dans Paris
02:11:27 des tas de lieux comme celui-là.
02:11:29 Celui-là, il se trouve que je le connais,
02:11:31 c'est à côté du Musée de la Réconciliation.
02:11:33 C'est à côté du Musée de la Photographie.
02:11:35 Donc j'y vais de temps en temps.
02:11:37 Ça n'a jamais été démantelé.
02:11:39 Il y a quasiment une tente de plus chaque jour.
02:11:41 Parfois, j'ai même vu une fois un barnum,
02:11:43 c'est-à-dire une tente dressée
02:11:45 pour que les gens puissent se restaurer.
02:11:47 Donc il y a eu une action militante
02:11:49 qui est faite dans l'indifférence la plus totale,
02:11:51 en tout cas, c'est l'impression qu'on a,
02:11:53 de la mairie de Paris,
02:11:55 puisque quand on l'interroge,
02:11:57 elle nous dit "c'est pas la mairie de Paris,
02:11:59 c'est la mairie de Paris qui a fait ça".
02:12:01 Quand on l'interroge, elle nous dit
02:12:03 "c'est pas nous, voyez avec la préfecture".
02:12:05 Et la préfecture fait pareil.
02:12:07 - Comment faire, Karim, en termes de relogement immédiat,
02:12:09 ne serait-ce que ça déjà ?
02:12:11 - Comment faire ?
02:12:13 D'abord, la problématique,
02:12:15 un, n'est pas nouvelle,
02:12:17 deux, on se réveille à l'approche
02:12:19 du plus grand événement sportif planétaire
02:12:21 qui se déroule à Paris,
02:12:23 cacher cette misère que je ne saurais voir,
02:12:25 en déplaçant le problème, mais en ne le réglant pas,
02:12:27 bien évidemment.
02:12:29 On est devenus un peu spécialistes de la question.
02:12:31 Il y a des migrants qui relèvent du droit d'asile,
02:12:33 il y en a d'autres qui n'ont rien à faire sur notre sol.
02:12:35 À quel moment on va se tatuer ?
02:12:37 Et à quel moment on va se donner les moyens
02:12:39 de rendre effectives les décisions de l'administration ?
02:12:41 Il est là le vrai sujet.
02:12:43 Après, ceux qui ont droit au droit d'asile,
02:12:45 on doit mettre en place un parcours d'intégration
02:12:47 dans la société française,
02:12:49 puisqu'on décide de les accueillir.
02:12:51 Et ceux qui n'ont pas droit au droit d'asile,
02:12:53 il faut savoir les expulser.
02:12:55 Mais finalement, on ne fait ni l'un ni l'autre.
02:12:57 C'est ça qui me rend un peu agacé
02:12:59 de cette problématique.
02:13:01 Ni clairement, on a un processus d'intégration
02:13:03 pour que les gens prennent la langue,
02:13:05 trouvent leur place.
02:13:07 Soit on se donne les moyens
02:13:09 et à ce moment-là on les accueille,
02:13:11 soit on dit,
02:13:13 on a pas les moyens de les accueillir
02:13:15 et ils ne relèvent pas du droit d'asile
02:13:17 et on fait tout dans les relations diplomatiques
02:13:19 pour qu'ils repartent dans leur pays d'origine.
02:13:21 Le drame de notre politique à nous,
02:13:23 concernant l'asile,
02:13:25 le drame de notre politique à nous,
02:13:27 concernant les migrants,
02:13:29 donc les migrants et la politique d'immigration sont deux choses différentes,
02:13:31 les migrants, c'est qu'on ne fait ni l'un ni l'autre.
02:13:33 - Le plus terrible, c'est qu'on finance
02:13:35 ces associations qui instrumentalisent
02:13:37 les migrants,
02:13:39 puisque c'est de l'argent européen,
02:13:41 de l'argent de l'Etat français.
02:13:43 - Alberto, le pacte migratoire européen
02:13:45 qui a été scellé il y a quelques semaines,
02:13:47 maintenant,
02:13:49 est-ce que ça va résoudre les choses ?
02:13:51 Est-ce que Georgia Meloni est satisfaite
02:13:53 de ce pacte de migrants européens ?
02:13:55 - Georgia Meloni est satisfaite
02:13:57 de ce pacte de migrants européens
02:13:59 et, en même temps,
02:14:01 il y a beaucoup d'autres affaires.
02:14:03 Le problème, c'est qu'il faut les faire ensemble.
02:14:05 Et le problème,
02:14:07 c'est que cette question migratoire
02:14:09 entre dans la vie politique,
02:14:11 politicienne, parce que c'est un sujet
02:14:13 tellement qui excite l'opinion publique
02:14:15 et au moment où
02:14:17 elle entre dans la vie politique,
02:14:19 politicienne,
02:14:21 on est en difficulté
02:14:23 à se mettre d'accord entre européennes
02:14:25 parce qu'il devrait être
02:14:27 traité comme un sujet plus froid
02:14:29 pour qu'on puisse
02:14:31 trouver ensemble un accord
02:14:33 parce que si on ne se met
02:14:35 pas tous ensemble,
02:14:37 il deviendra impossible de faire en sorte
02:14:39 que les frontières extérieures
02:14:41 de l'Union européenne soient
02:14:43 vraiment protégées. Parce que le point
02:14:45 est là. Et ces accords
02:14:47 internationaux, ils doivent être
02:14:49 gérés tous ensemble
02:14:51 avec la Tunisie, avec la Libye.
02:14:53 Malheureusement, nous avons déstabilisé
02:14:55 la Libye. Parce que nous avons fait
02:14:57 en Libye une guerre et ensuite
02:14:59 on n'a pas été capable de stabiliser
02:15:01 ce pays. Le résultat est qu'à partir
02:15:03 de ce pays, il y a une migration
02:15:05 vers l'Europe. Et les Italiens
02:15:07 reçoivent cette migration.
02:15:09 Pourquoi nous devons la gérer
02:15:11 à nous tous seuls ?
02:15:13 Et on doit trouver un accord
02:15:15 entre européennes et dialoguer ensemble
02:15:17 avec les pays du bord sud
02:15:19 de la Méditerranée.
02:15:21 C'est l'autre question majeure en termes
02:15:23 d'actualité internationale. On a beaucoup
02:15:25 parlé d'Ukraine tout à l'heure avec Emmanuel Macron
02:15:27 qui a tenu des propos plutôt troubles
02:15:29 chez le confrère de The Economist.
02:15:31 Est-ce qu'on est plus proche que jamais
02:15:33 d'une trêve à Gaza ?
02:15:35 En tout cas, Anthony Blinken ne ménage
02:15:37 pas sa peine puisque le secrétaire d'Etat américain
02:15:39 est allé
02:15:41 depuis plusieurs jours maintenant dans la région. Il y reste.
02:15:43 Dans l'attente d'un accord,
02:15:45 d'une signature de dernière minute.
02:15:47 Mais il le dit sans embâche. C'est ce qu'il a dit
02:15:49 hier. On va l'écouter avant de nous faire réagir.
02:15:51 Harold, nous éclairez un peu sur ce qui se passe aujourd'hui
02:15:53 dans les tractations. La balle
02:15:55 désormais est dans le camp du Hamas.
02:15:57 Écoutons.
02:15:59 Si le Hamas
02:16:01 prétend réellement se préoccuper
02:16:03 du peuple palestinien
02:16:05 et veut voir un allégement immédiat de ses souffrances,
02:16:07 il acceptera l'accord.
02:16:09 S'il ne le fait pas,
02:16:13 je pense que c'est une preuve de plus
02:16:15 qu'il n'a pas la moindre considération.
02:16:17 On va tenter le coup de pression.
02:16:21 On va voir si ça marche dans les prochains jours.
02:16:23 Où en est-on ? On parlait de l'imminence
02:16:25 d'un accord aujourd'hui, Harold.
02:16:27 Qu'est-ce qui peut encore coincer ?
02:16:29 Dans les négociations de ce type, on annonce
02:16:31 quelque chose d'imminent pour faire pression sur l'autre
02:16:33 pour ne pas se...
02:16:35 Donc c'est tout sauf imminent.
02:16:37 Mais ce n'est pas
02:16:39 très très loin.
02:16:41 Où est le désaccord ?
02:16:43 Blinken, lui,
02:16:45 position américaine, c'est que
02:16:47 les Israéliens se retiennent de faire
02:16:49 une opération militaire massive
02:16:51 sur Rafa, là où se trouve
02:16:53 le commandement
02:16:55 militaire du Hamas,
02:16:57 avec Yahya Sinwar, qui est le concepteur
02:16:59 du massacre du 7 octobre,
02:17:01 et les otages aussi.
02:17:03 Et puis, aussi,
02:17:05 pour les Américains,
02:17:07 on n'irait pas forcément
02:17:09 à cesser le feu permanent.
02:17:11 Pour le Hamas, on veut cesser le feu permanent
02:17:13 et aucune attaque
02:17:15 sur Rafa et le retrait des
02:17:17 soldats israéliens
02:17:19 de toute la bande de Gaza, et après,
02:17:21 ils commenceraient à restituer des otages.
02:17:23 Et pour Benjamin Netanyahou
02:17:25 et la majorité de son gouvernement,
02:17:27 pour l'instant, il faut vaincre le Hamas.
02:17:29 Donc on peut signer
02:17:31 quelque chose de technique pour retrouver,
02:17:33 récupérer
02:17:35 les otages israéliens,
02:17:37 et après, ils ne répondent rien
02:17:39 et ils veulent absolument détruire
02:17:41 le réduit du Hamas à Rafa.
02:17:43 Donc, ce n'est pas vraiment
02:17:45 compatible tout cela. Donc les Américains ont trouvé
02:17:47 une espèce de parade. Ils ont dit
02:17:49 "Ok, on n'aura pas de...
02:17:51 Au lieu d'avoir un cessez-le-feu permanent,
02:17:53 parlons d'accalmie durable."
02:17:55 Donc voilà, le Hamas
02:17:57 doit se demander... - Parce que c'est pas du tout la même chose.
02:17:59 Une accalmie durable et un cessez-le-feu permanent.
02:18:01 - Oui, voilà, c'est la même chose, mais en beaucoup moins.
02:18:03 - L'accalmie, c'est la trêve, le cessez-le-feu, c'est le cessez-le-feu.
02:18:05 - Tout à fait, tout à fait.
02:18:07 - C'est la fin de la guerre. - C'est à peu près tout ce qu'on
02:18:09 pourrait faire accepter à Netanyahou
02:18:11 et au Hamas
02:18:13 en même temps. Donc voilà,
02:18:15 ce sont des mots. Et on joue avec ça maintenant.
02:18:17 - On voit bien aujourd'hui quand même
02:18:19 que le nœud du problème,
02:18:21 le point d'achoppement majeur, c'est
02:18:23 Rafa. C'est là-dessus qu'on n'aura pas
02:18:25 à s'entendre parce que je pense que Netanyahou
02:18:27 dans ses dernières déclarations a été
02:18:29 assez inflexible
02:18:31 sur la question de Rafa.
02:18:33 - Au moins on a deux extrémistes qui s'opposent.
02:18:35 Deux extrémistes, mais deux extrémistes.
02:18:37 Avec
02:18:39 le Hamas et le gouvernement
02:18:41 d'extrême droite israélien.
02:18:43 Il peut rien sortir de vraiment positif.
02:18:45 Moi je ne comprends pas pourquoi les États-Unis
02:18:47 s'attachent
02:18:49 à attendre qu'il en sorte quelque chose.
02:18:51 D'un côté comme de l'autre,
02:18:53 on a des gens qui ne veulent pas la paix.
02:18:55 Donc il faut quand même dire les choses clairement.
02:18:57 Et donc du coup,
02:18:59 ce cessez-le-feu
02:19:01 de 40 jours
02:19:03 mais qui laisse entendre que la présence
02:19:05 israélienne dans le territoire palestinien va
02:19:07 perdurer et que les bombardements
02:19:09 pourront repartir, c'est insupportable.
02:19:11 - C'est un statut quo qui débouchera sur Iran.
02:19:13 - Non, il faut libérer les otages.
02:19:15 Et ça n'a que trop duré.
02:19:17 Il faut libérer Gaza
02:19:19 parce que les populations civiles n'ont rien demandé.
02:19:21 Et elles ne sont pas toutes
02:19:23 membres du Hamas, contrairement à ce que
02:19:25 certains voulaient faire entendre.
02:19:27 Notamment les femmes et les enfants qui ont été massacrées
02:19:29 depuis 5 mois. Et puis il faut
02:19:31 qu'il y ait une force d'interposition internationale
02:19:33 qui fasse que chacun
02:19:35 va revenir sur son territoire.
02:19:37 Et il faut qu'on arrête ces bombardements.
02:19:39 - Il avait quand même dit il y a quelques semaines encore,
02:19:41 j'ai le souvenir de Benyamin Netanyahou qui disait,
02:19:43 je vais commencer avec vous, Alberto Toscano et
02:19:45 Judith Conclura parce qu'il nous reste 3 minutes,
02:19:47 il avait dit, Benyamin Netanyahou,
02:19:49 on est presque à la fin de l'action militaire
02:19:51 dans la bande de Gaza. On approche de la fin.
02:19:53 Mais c'était il y a un mois, un mois et demi déjà.
02:19:55 - Tant qu'il y a un palestinien de vivant.
02:19:57 - Tout pays au monde devant
02:19:59 une tragédie comme celle du 7 octobre
02:20:01 veut garantir sa sécurité.
02:20:03 Mais je crois qu'on est
02:20:05 à un point de tragédie absolue
02:20:07 qui implique
02:20:09 une présence internationale
02:20:11 et sincèrement,
02:20:13 je ne trouve pas impossible qu'un jour
02:20:15 les Etats-Unis interviennent directement
02:20:17 en accord avec l'Egypte, la République saoudite
02:20:19 et la Jordanie. Aujourd'hui,
02:20:21 le roi de Jordanie est à Rome
02:20:23 et il a rencontré Giorgio Meloni
02:20:25 et nous avons évidemment parlé de ça aussi.
02:20:27 Je crois que
02:20:29 une intervention
02:20:31 des Etats-Unis pourrait garantir
02:20:33 mais il faut éliminer en masse.
02:20:35 Mais
02:20:37 sur le centre
02:20:39 du terrorisme
02:20:41 et grâce à l'intervention américaine,
02:20:43 pourquoi pas ne pas imaginer
02:20:45 un territoire de Gaza
02:20:47 prospère et dynamique
02:20:49 et respectueux du droit des Palestiniens
02:20:51 et peut-être avec
02:20:53 la naissance d'un Etat palestinien ?
02:20:55 Il y avait tous les éléments
02:20:57 d'une possible prospérité
02:20:59 de la bande de Gaza
02:21:01 quand Israël
02:21:03 l'a restituée.
02:21:05 Je rappelle que depuis 2006,
02:21:07 Israël n'est plus dans la bande de Gaza
02:21:09 et que c'est le Hamas qui en a fait
02:21:11 l'enclave terroriste
02:21:13 que c'est actuellement. Il est évidemment
02:21:15 pas possible de mettre sur le même
02:21:17 plan
02:21:19 le pogrom du 7 octobre
02:21:21 et les
02:21:23 malheureuses victimes civiles
02:21:25 palestiniennes qui sont
02:21:27 causées par la riposte
02:21:29 d'Israël. Mais je voulais signaler...
02:21:31 - Mais la prospérité était compliquée du fait des blocus
02:21:33 multiples. - Non, non, non, non.
02:21:35 - Il y avait beaucoup de blocus ? - Absolument.
02:21:37 Il y avait blocus égyptiens
02:21:39 et blocus israéliens
02:21:41 précisément parce que le Hamas était là.
02:21:43 Je rappelle que le Hamas a
02:21:45 éliminé
02:21:47 et éliminé, c'est pas une figure de style,
02:21:49 il a éliminé physiquement
02:21:51 tous ses opposants palestiniens,
02:21:53 a fait tirer sur les
02:21:55 palestiniens de Gaza qui lui étaient
02:21:57 hostiles à balles réelles.
02:21:59 - Qui a financé le Hamas, Jeanine ?
02:22:01 - Arrêtons de dire, arrêtons de
02:22:03 faire un parallèle entre
02:22:05 Netanyahou et le Hamas, c'est pas possible.
02:22:07 Là où je voulais en venir
02:22:09 et c'est là que je...
02:22:11 - C'est la conclusion de Qatar.
02:22:13 - Et ça sera ma conclusion.
02:22:17 - Benjamin Netanyahou,
02:22:19 il a besoin de ne pas faire
02:22:21 éclater la coalition
02:22:23 qui est en ce moment
02:22:25 aux commandes
02:22:27 des opérations israéliennes
02:22:29 et au sein de sa
02:22:31 coalition, il y a à la fois des
02:22:33 extrémistes qui ne veulent
02:22:35 rien entendre et qui ne veulent
02:22:37 pas d'un accord de paix
02:22:39 et des gens qui lui disent "il faut absolument
02:22:41 un accord de paix pour
02:22:43 retrouver les otages vivants,
02:22:45 en tout cas ceux qu'ils sont encore."
02:22:47 - Merci beaucoup, c'est la fin, je suis désolée,
02:22:49 on ne peut pas déborder, Alberto. Merci Harold,
02:22:51 on guettera dans les prochaines heures,
02:22:53 s'il y a un défaut d'accord de paix,
02:22:55 on y croit plus guère, en tout cas pas immédiatement,
02:22:57 on aura ce qu'on appelle
02:22:59 l'accalmie montanée. Dans un instant,
02:23:01 n'oubliez pas aussi, Nir Barkat,
02:23:03 le ministre de l'économie israélien, il est aussi membre du
02:23:05 cabinet de sécurité israélien, il s'est invité du maire de l'Info
02:23:07 à 21h ce soir, avec
02:23:09 Olivier Benkemoun, vous voyez son visage
02:23:11 apparaître, et puis dans un instant,
02:23:13 en une, deux, on va se pencher
02:23:15 sur cet hiver 69, chez
02:23:17 monsieur et madame Pompidou, à l'Elysée.
02:23:19 A tout à l'heure.
02:23:21 ...