Ecoles et formations en gestion : identifier les poids légers, moyens et lourds [Pierre Buffaz]
Xerfi Canal a reçu Pierre Buffaz, docteur en sciences de gestion de l’Université Paris Panthéon-Assas et professeur assistant en Sciences de Gestion à EDC Paris Business School, pour parler des formations et diplômes en gestion.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour Pierre Buffaz.
00:10 Bonjour professeur Denis.
00:11 Pierre Buffaz, vous êtes docteur en sciences de gestion et du management de l'université Paris Panthéon-Assas.
00:15 Vous êtes professeur assistant à l'EDC Paris Business School.
00:18 Pierre Buffaz, vous avez mené pour la CEFDG une analyse de la campagne 2021-2022
00:26 de l'ensemble des formations expertisées par la CEFDG.
00:31 Et là, on voit émerger trois grandes catégories.
00:34 Tout à fait.
00:36 Pour donner corps à l'analyse qui a été effectuée sur les formations et diplômes de gestion évaluées
00:40 au cours de la campagne 2021-2022 de la CEFDG,
00:43 nous avons décidé de réunir les écoles qui ont proposé ces formations à l'évaluation
00:48 au sein de trois groupes distincts.
00:50 Et pour cela, nous nous sommes inspirés de la sémantique qui existe en boxe.
00:55 En créant les poids légers, les poids moyens et les poids lourds.
00:59 Alors, qu'est-ce qui différencie ? On va commencer par les poids légers.
01:03 C'est quoi un poids léger ?
01:04 Un poids léger, c'est une école qui a un budget relativement modeste,
01:09 bien sûr qui est conséquent, mais qui est modeste par rapport à l'ensemble du paysage des écoles,
01:13 qui est inférieur à 20 millions d'euros.
01:16 C'est également une école qui présente un corps professoral inférieur à 50 enseignants.
01:22 Et c'est une école qui a une implantation qui est généralement monocyte
01:26 et qui a un effectif étudiant relativement réduit par rapport à de grandes écoles,
01:30 puisque cet effectif se situe en dessous de 1000 étudiants.
01:33 En dessous de 1000 étudiants. D'accord. Alors, à l'autre bout du spectre, on a les poids lourds.
01:36 Tout à fait. Les poids lourds, si vous voulez, et leur nom parle pour elles,
01:40 ce sont en fait des écoles qui sont, si je puis dire, incontournables
01:43 sur le marché des formations et diplômes de gestion.
01:45 On les connaît toutes.
01:46 On les connaît toutes. Elles sont connues des entreprises, des investisseurs,
01:50 également des étudiants. Elles ont une grande visibilité et elles ont surtout des moyens.
01:56 Des moyens au niveau du budget. Elles ont un budget supérieur à 50 millions d'euros.
02:00 Elles ont un corps professoral permanent supérieur à 100 enseignants,
02:03 ce qui est considérable. Elles ont également de grands effectifs étudiants.
02:07 Elles ont également de nombreux campus, en France et à l'étranger.
02:10 Et surtout, surtout, elles bénéficient d'une accréditation qu'on dit triple couronne,
02:15 ce qui leur confère en fait l'ensemble des armes pour performer
02:18 et surtout pour garantir la qualité des formations qu'elles dispensent.
02:21 Et au milieu, les poids moyens.
02:23 Et au milieu, effectivement, nous avons la classe moyenne,
02:25 pour reprendre une expression sociologique, qui rassemble des écoles
02:29 qui sont un peu entre les deux. Donc, des écoles qui étaient jadis poids léger
02:33 et qui ont progressé et d'autres écoles qui sont maintenant matures
02:37 et qui aspirent à passer dans le groupe des poids lourds.
02:40 Donc, ces écoles ont un budget compris entre 20 et 50 millions d'euros.
02:44 Elles ont un corps professoral compris entre 50 et 100 enseignants
02:48 et leur implantation peut être monocyte ou multicyte.
02:51 Tout dépend du stade où elles en sont dans leur évolution.
02:54 Alors, ce n'est pas la philosophie de la CFDG de nommer les institutions
02:58 et de dire qui est dans quel groupe, etc.
03:01 Ce n'est pas du tout le but. Le but, c'est de porter un regard
03:05 et d'être rassuré sur la qualité des formations qui sont délivrées
03:10 par les différents établissants, évidemment.
03:12 Tout à fait. D'ailleurs, l'analyse menée au travers de ces trois groupes
03:15 visait deux choses. Elle visait d'une part à permettre de donner
03:20 une vision exhaustive des avis rendus par la CFDG,
03:23 notamment au travers de cette classification par groupe.
03:26 Elle visait également à permettre aux directeurs d'établissement
03:29 de se situer, de se retrouver, puisque chacun connaît son école,
03:32 dans son groupe et de ce fait, de se comparer aux autres
03:35 et de voir où ils se situent et comment ils pourraient progresser
03:38 et faire progresser son établissement et ses formations
03:40 pour atteindre l'excellence et le groupe des poids lourds
03:42 qui est celui qui est, on le pense, convoité.
03:45 Concrètement, c'est ça qu'il faut regarder.
03:47 Ce n'est pas le classement de savoir si tel établissement
03:50 est 6 ou 7 ou 8 ou 9. C'est finalement, est-ce que je vise
03:54 une école de la catégorie poids lourds ou est-ce que je vise
03:57 une école des poids légers ? Mais je peux avoir de bonnes raisons.
04:01 C'est là que la CFDG va me rassurer sur la qualité
04:03 justement de ce qu'il m'est proposé.
04:05 Tout à fait. Les étudiants ont une pluralité de critères,
04:07 on l'imagine, pour choisir l'école dans laquelle
04:10 ils souhaitent intégrer. Mais en tout cas, la CFDG est là
04:13 pour planter un décor et surtout être garante de la qualité
04:16 des formations qui sont dispensées.
04:18 Et donc, au travers des grades et des visas qu'elle délivre,
04:22 elle permet justement de reconnaître cette qualité
04:25 et de mettre la lumière sur les formations
04:27 qui sont les plus performantes et qui vont permettre
04:30 aux étudiants ensuite d'avoir une employabilité forte
04:33 sur le marché du travail.
04:35 Donc, surveiller bien que les diplômes sont "validés",
04:40 c'est-à-dire visés ou reconnus par l'État.
04:43 C'est une véritable garantie pour les étudiants et leur famille.
04:47 Tout à fait.
04:48 Merci à vous, Pierre Buffaz.
04:49 Merci beaucoup, professeur Denis.
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