• il y a 7 mois
Enquête sur le démantèlement d'une importante imprimerie clandestine de faux billets, en région parisienne. Plus de 2000 coupures de faux euros sont saisies.
Malgré la prise importante, ce n'est que la face émergée de l'iceberg d'un gros trafic. L'enquête ne fait que commencer...

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00:00 Une rue paisible en région parisienne.
00:02 C'est ici, au petit matin, que la police a démantelé une importante imprimerie clandestine.
00:07 - Voilà un petit peu le matériel qui reste à emporter.
00:11 Au total, 2000 coupures de faux euros.
00:19 Une partie infime d'un vaste trafic de faux monnayage.
00:22 Depuis son lancement en janvier 2002, plus d'un million de faux euros seraient empruntés.
00:26 Le gouvernement a décidé de ne pas en faire plus.
00:29 - On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:32 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:35 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:38 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:41 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:44 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:47 On a fait un petit délai, on a fait un petit délai.
00:50 En 2022, plus d'un million de faux euros seraient en circulation dans l'eurolande.
00:54 Les billets, par leurs nombreux signes de sécurité, sont certains falsifiables, mais toutefois reproductibles.
00:59 Aux côtés des grandes mafias ancrées traditionnellement dans le faux monnayage
01:04 apparaissent aujourd'hui des faussaires amateurs qui fabriquent ponctuellement et en petite quantité.
01:09 Nanterre, siège de l'office central de la répression du faux monnayage.
01:17 - Ça, c'est les copies que vous avez fait de ce que vous avez trouvé ?
01:20 - Ça, c'est même carrément un des CD qui contient les copies de planches.
01:25 Un grand jour pour le commissaire divisionnaire Philippe Ménard.
01:28 Après 17 mois d'enquête, ces hommes viennent de démanteler le plus important réseau de faussaires depuis le lancement de l'euro.
01:34 Une saisie record, des contrefaçons pour une valeur de 2 millions d'euros en coupure de 10, 20 et 50.
01:40 Du jamais vu depuis l'introduction de la monnaie européenne.
01:43 - Je pense que ce sont les billets 50 qui ont été saisis ce matin.
01:46 Il va falloir qu'on fasse des rapprochements.
01:49 Déjà, on peut le dire, mais il faut maintenant faire une expertise bien approfondie pour l'établir à 100%.
01:55 Au total, 150 policiers mobilisés pour des interventions simultanées sur 20 sites différents en Ile-de-France.
02:03 - Donc là, je vous amène là où a été retrouvé le groupe qui a retrouvé les 10 euros.
02:10 Un des collègues de l'APJ de Lille, qui était sur cette affaire en combiné avec nous.
02:14 Puisqu'il y avait plusieurs équipes qui avaient les mêmes sources d'approvisionnement.
02:19 Et donc là, on a des stocks de 10 euros.
02:21 Là, vous allez voir les valises qui étaient prêtes à l'embarquement et à la livraison.
02:25 Donc là, on va faire le comptage total des billets.
02:27 On va approcher, je ne sais pas, 100 000 billets, pas loin.
02:30 - C'est 10 euros, vous voulez que je joue de bonne qualité ?
02:32 - Qualité moyenne, mais donc à partir du moment où ils sont de faible valeur,
02:36 c'est des billets qui passent pas mal parce que les gens ne portent pas beaucoup d'attention aux billets de petite valeur.
02:42 - Je vais vous laisser là parce qu'on réclame.
02:45 - Un demi carton, la barre.
03:02 - Là, on en est au premier carton.
03:09 Donc je pense que demain, vous pouvez revenir, on y sera encore.
03:13 Les contrefaçons comptabilisées sont immédiatement mises sous scèle.
03:17 Elles serviront de preuve devant les tribunaux.
03:20 - C'est une délivrance en même temps.
03:27 C'est souvent un coup de poker parce qu'on sait qu'on est dans le vrai,
03:31 mais est-ce qu'on va trouver le bon endroit ?
03:33 Est-ce qu'on va tomber au bon moment ?
03:34 C'est toujours ça, la question de la fausse monnaie,
03:36 c'est de savoir où est-ce qu'on va trouver le bon endroit et intervenir au bon moment.
03:40 - Patrice Léonard, le bras droit de Ménard, revient sur l'un des lieux perquisitionnés
03:46 qui servaient d'atelier de production temporaire.
03:49 - Donc c'est ici, dans une pièce qui était fermée,
03:53 qu'avait lieu la production initiale de cette contrefaçon,
03:59 sur ces traiteaux, tout simplement,
04:01 les 3 imprimantes, 3 des imprimantes étaient en batterie, prêtes à fonctionner,
04:06 et en état de fonctionner, donc,
04:08 pour réaliser la 1re partie de la contrefaçon du billet de 20 euros.
04:13 - L'intervention s'est faite sans heure.
04:17 La femme interrogée par la brigade est la propriétaire de cet appartement.
04:21 Elle soulouait cette pièce au faussaire,
04:23 mais affirme n'avoir jamais su ce qui s'y fabriquait.
04:25 Les contrefaçons étaient réalisées en chaîne graphique,
04:30 c'est-à-dire avec des ordinateurs et des imprimantes ordinaires
04:33 accessibles au grand public.
04:35 - Donc ici, vous avez un petit peu le matériel que nous avons retrouvé
04:38 dans l'appartement, donc principalement dans des billets
04:42 qui sont non achevés, simplement en planche,
04:44 qu'il faut encore terminer, puisqu'il n'y a pas la bande holographique,
04:47 il n'y a pas encore l'hologramme, la bande holographique plus précisément.
04:50 Donc c'est des billets qui sont en voie d'achèvement,
04:54 dont la partie la plus importante a été quand même réalisée.
04:58 Alors là, vous avez à peu près 10 000 billets.
05:01 - C'est un gros stock ?
05:13 - Oui.
05:15 - Oui, oui. Bon.
05:17 C'est intéressant, c'est plus qu'intéressant, oui.
05:21 La brigade vient de saisir un nouveau stock de contrefaçons
05:24 prêtes à être écoulés par le receleur.
05:26 - Bon, bon, mais c'est parfait.
05:28 Retour à Nanterre. Les interrogatoires se poursuivent.
05:32 - On va donc monter en audition. Hop, restez avec moi.
05:36 Ça va ? T'es pas trop dur, la nuit ?
05:40 - Quand on est innocent, quand on se retrouve ici, c'est pas évident.
05:43 - Eh oui, le problème, c'est qu'on a toujours que des innocents.
05:46 Alors venez, vous montez.
05:48 Cet homme fait partie des 22 personnes interpellées.
05:52 Il est propriétaire et gardien de plusieurs locaux.
05:55 Il est suspecté d'en avoir loué un à l'un des principaux contrefacteurs du réseau.
05:59 Une filière très organisée et très mobile, dirigée par des gens du voyage.
06:03 - Bon, monsieur B...
06:07 Donc, on va reprendre l'audition qu'on a commencée hier.
06:13 Vous venez de voir l'ampleur des dégâts en ce qui concerne la fabrication de la fausse monnaie.
06:18 Vous venez de voir également les quantités.
06:20 Et ça, c'est de la production actuelle.
06:22 - Ça fait 2 ans que ça dure, cette histoire.
06:25 Donc, vous voyez bien que pour faire ce genre d'histoire, ce genre d'affaires,
06:29 ils peuvent pas faire ça en l'espace d'une soirée,
06:32 en plus de ça, au milieu de monde, quand il y a une réception ou un baptême,
06:35 comme vous l'avez expliqué.
06:36 Mais moi, ce que je n'arrive pas à intégrer, c'est que vous, en tant que gardien,
06:39 et en ayant l'œil sur tout, vous n'avez pas pu voir...
06:43 apporter toutes ces machines dans le local.
06:46 Ça, je n'intègre pas, quelque part.
06:48 Je vous garantis, monsieur, que je n'ai pas vu une seule machine.
06:52 Ils sont passés me voir, ils me disent qu'ils cherchaient un local,
06:55 qu'ils allaient faire un truc et tout, je les ai plus jamais rencontrés.
06:58 - Non, on ne vous parle pas de ça.
07:00 On vous parle d'un local que vous avez loué à des personnes,
07:04 où vous avez été payé pour cette location.
07:07 Et après, il y a eu un différent financier qui a amené la disparition du local.
07:13 Or, ça, ça nous est expliqué par écrit.
07:17 Donc il vaudrait mieux que vos déclarations correspondent à ces déclarations.
07:20 - Et c'est ce que je suis en train de dire, monsieur.
07:22 - Mais ne nous parlez pas de mariage ou de choses comme ça.
07:24 Ce n'était pas à cet effet-là, d'accord ?
07:27 On est bien d'accord, hein ?
07:28 - Le local, le local que j'ai...
07:30 - Et il n'a pas été loué pendant 2 jours, il a été loué pendant plusieurs mois.
07:34 - Ah non, pas du tout, monsieur. - Ah si, monsieur.
07:36 - Je vous garantis, non.
07:37 - Vous allez être confronté avec la personne qui en parle, hein ?
07:39 - Exactement. - D'accord.
07:41 Et pourtant, les machines installées dans son local ont tourné nuit et jour.
07:44 On estime que cette filière produisait 80% de tous les faux circulant en France
07:48 et 20% de ceux découverts en Europe.
07:51 - On n'a pas lâché, donc depuis le mois de janvier 2003.
07:53 Et puis, petit à petit, on a identifié des individus
07:56 qui pouvaient être à l'origine de cette contrefaçon.
07:58 Et on les a surveillés.
08:00 On a effectué des filiatures, des surveillances techniques et physiques.
08:04 Et donc, ça nous a permis de localiser tout d'abord l'équipe,
08:10 identifier les protagonistes.
08:12 Et petit à petit, avec beaucoup de difficultés,
08:15 réussir malgré tout à localiser des endroits
08:17 qui pouvaient servir de lieux de production.
08:21 - Mais il ne faut pas forcément un réseau bien organisé,
08:26 des pros du graphisme et une infrastructure lourde
08:28 pour fabriquer des faux billets.
08:30 La contrefaçon est devenue un jeu d'enfant
08:32 pour ceux qui maîtrisent bien l'informatique.
08:34 C'est le cas de cet étudiant, appelons-le Thomas,
08:37 pour qui la réalisation d'infos n'est qu'un défi.
08:41 - Donc, il faut scanner un billet.
08:44 Donc, il faut éditer, il faut copier, couper.
08:56 Donc, je vais essayer.
08:58 Voilà, si vous essayez, vous ne pouvez pas éditer cette image
09:03 parce que cette image comporte une image de billet.
09:07 Il faut télécharger juste un crac.
09:10 Donc, ça permet de casser la sécurité.
09:13 Vous avez 13 ans, vous l'utilisez depuis 2 ans, par exemple.
09:18 L'ordinateur, l'Internet, vous avez tout à fait le pouvoir
09:22 de faire les choses comme ça.
09:24 Donc, c'est assez facile de travailler avec ça.
09:27 Avec *** aussi, donc.
09:30 Donc, il faut éditer l'image, il faut grandir un peu,
09:34 il faut couper.
09:37 Ce traitement, ça change le comportement du papier
09:48 sous lumière noire et aussi, vous vous sentez différemment.
09:53 C'est un papier général, on peut l'acheter facilement,
09:58 5 ou 6 euros.
10:00 Mais après le changement, c'est vraiment comme le vrai billet.
10:06 Donc, ça, c'est le vrai, ça, c'est le faux.
10:26 Je n'ai travaillé pas beaucoup, donc il y a...
10:29 En plus, je pense qu'on peut plus mieux réussir.
10:32 Il y a aussi la possibilité de faire la bandage en temps.
10:35 Oui, j'ai essayé de fabriquer les fausses roues,
10:38 mais vous pouvez aussi, vous pouvez acheter par Internet.
10:41 J'ai trouvé les sites qui sont vraiment sécurisés,
10:45 les hackers internationaux qui sont hébergés
10:49 de Bahamas à Hong Kong.
10:53 Vous avez 50 secondes de choix,
10:56 après 50, 60 secondes de taper vos numéros bancaires,
11:01 et c'est tout.
11:03 Ça marche vraiment facilement.
11:05 La police ne peut rien faire, vraiment.
11:07 Ça sent bon, hein?
11:09 - Fausse aire amateur ou professionnelle,
11:11 pour le centre d'analyse de la Banque de France,
11:13 cela ne fait aucune différence.
11:15 Ici, on porte à toute contrefaçon la même attention.
11:19 Bien, vous êtes ici au Centre national d'analyse
11:22 de la contrefaçon.
11:24 C'est l'endroit où arrivent tous les BIFO décelés en France
11:28 par la Banque de France, par les banques,
11:30 et vous avez dans chaque pays d'Europe
11:32 un centre d'analyse équivalent.
11:34 Ce centre d'analyse collecte, c'est ce que font ces personnes,
11:37 collecte toutes les informations
11:39 concernant les BIFO décelés en France,
11:42 et puis ces informations sont échangées
11:44 avec les centres nationaux d'analyse européens
11:46 dans une base de données européenne,
11:48 ce qui nous permet d'échanger,
11:50 de comparer nos informations
11:52 et d'avoir ainsi une plus grande efficacité
11:55 dans la lutte contre la contrefaçon.
11:58 Il ne sont qu'une douzaine à travailler dans ce lieu
12:00 sous haute surveillance,
12:02 où notre caméra a été la première à pouvoir pénétrer.
12:04 Parmi eux, des spécialistes d'analyse technique très poussés.
12:07 Le fruit de leurs efforts est à la base de la plupart
12:09 des enquêtes déclenchées par les hommes du commissaire Ménard.
12:12 C'est une contrefaçon de 20 euros
12:14 pour laquelle l'officine a été démantelée
12:17 il n'y a pas très très longtemps.
12:19 Et moi, le travail consiste à analyser
12:24 les procédés qu'utilisent les contrefacteurs
12:27 pour imiter l'ensemble du produit,
12:30 c'est-à-dire le papier, l'image et les signes de sécurité.
12:34 Cette image là plus précisément
12:36 me montre qu'un signe grand public tout simple
12:39 comme la transvision n'est pas correctement imité,
12:41 puisque l'image ne se complète pas parfaitement recto verso.
12:45 Et si je prends un signe de sécurité important
12:48 comme celui de filigrane par exemple
12:50 qui doit être vu par transparence,
12:52 je me rends compte quand j'analyse la contrefaçon
12:54 que par transparence, le signe n'est pas du tout visible,
12:57 ce qui est important pour le grand public
12:59 parce que c'est comme ça qu'il le contrôle.
13:01 Et puis le travail plus précis qu'on a réalisé ici
13:04 c'est non seulement de dire que ce n'est pas imité,
13:06 mais comment le signe ne fonctionne pas
13:09 mais comment ça a été réalisé.
13:11 Et là, en l'occurrence, en grandissant,
13:14 en regardant, en observant de près,
13:16 je vais déterminer que ça a été reproduit par procédé
13:21 en l'occurrence, je dirais, du jet d'encre.
13:24 Sans vouloir rassurer exagérément le public,
13:29 je tiens à dire qu'il faut avoir à l'esprit
13:31 qu'il y a 9 milliards, 9 milliards je dis bien,
13:34 de billets euros qui circulent dans l'eurosystème,
13:37 qui ont été émis par l'eurosystème,
13:39 et au total, à la fin du premier semestre 2004,
13:44 on avait 1 million de billets qu'on célérait comme faux,
13:47 recensés par nous comme étant faux.
13:49 Donc 1 million, 9 milliards,
13:51 il faut ramener quand même les choses à leur juste proportion.
13:54 Nous sommes dans une grande surface en région parisienne.
14:00 Si les paiements en espèces ne représentent que 17% des transactions,
14:04 les caissières n'en demeurent pas moins vigilantes.
14:07 Merci.
14:08 401, vous auriez ?
14:10 Oui.
14:11 Votre geste est assez discret quand même, non ?
14:18 Oui.
14:19 Quand je n'ai pas de doute, il n'y a pas de souci.
14:22 Mais c'est vrai que, déjà au toucher,
14:25 le geste n'a pas besoin d'être très explicite,
14:29 je n'ai pas besoin de les mettre à la lumière,
14:31 il suffit de les toucher.
14:32 Vraiment, on va faire des points de contrôle beaucoup plus approfondis
14:35 si vraiment on a un doute.
14:37 Mais là, en l'occurrence, il suffit que je les pose légèrement,
14:39 je vois bien la bande iridescente, pour moi ça ne me pose aucun problème.
14:42 Un réflexe qui n'est pas fort tue.
14:48 Cette femme fait partie des 20 000 personnes formées gratuitement chaque année
14:52 par la Banque de France à la détection des faux euros
14:54 à la demande de leurs entreprises.
14:56 Tous les billets, vous voyez, on a un petit carré,
14:58 sur mon billet de 20 euros, un petit carré noir,
15:00 où là on a une impression en relief bien marquée aussi
15:04 qu'on peut sentir avec l'ongle, et c'est vraiment très râpeux.
15:07 Il y a certains points de détail qu'ils ne connaissent pas tous,
15:10 donc il est toujours bon de faire des rappels.
15:13 On a constaté que la majorité de nos participants
15:16 aimait qu'on leur fasse une piqûre de rappel sur leur connaissance
15:19 parce qu'à force d'habitude, le doute peut s'installer
15:22 et puis on peut douter de ses capacités finalement
15:24 à détecter un billet authentique d'un faux.
15:27 Ce que je vous ai expliqué tout à l'heure,
15:32 c'est que les billets de 100, de 200 et de 500 ont exactement la même hauteur
15:35 et que pour faire le distinguo entre les coupures,
15:38 on a rajouté sur le 200 des marques tactiles ici à l'horizontale
15:42 et sur le 500 des marques tactiles à la verticale.
15:45 Et le 100, lui, il est resté tel quel.
15:48 À la station-service de cette grande surface, on redouble de vigilance.
15:55 Les paiements en espèces sont plus nombreux.
15:57 Ici, on utilise un détecteur de faux
15:59 et on vérifie la bande de sécurité de chaque billet avec l'ongle.
16:04 Avec l'ongle, vous testez au milieu la file, c'est ça ?
16:07 Oui, on teste les chiffres et puis je teste les petits traits au niveau du trait.
16:14 Quand je ne le sens pas tellement bien, je le vérifie à la machine.
16:18 Les gros billets, à partir de 50 euros, 100 euros, on les teste directement.
16:24 Automatiquement.
16:25 Oui.
16:27 Une rue commerçante au cœur de Paris.
16:29 À travers les caisses de ces petits commerçants indépendants
16:32 transitent essentiellement des espèces.
16:34 C'est donc les plus vulnérables à la contrefaçon
16:37 et c'est donc ici qu'on s'attend à une certaine méfiance envers des billets suspects.
16:41 Nous avons essayé de faire des commissions avec une fausse coupure de 20 euros.
16:46 Le billet est plutôt grossier, fabriqué par Thomas.
16:49 En France, la courbe est plus longue.
16:52 Il a détrôné le billet de 50.
16:55 Est-ce que vous êtes sensibilisée à la question des faux euros, madame ?
16:58 Les faux euros ? Dans les billets ?
17:02 Dans les billets.
17:03 Un petit peu, mais plus maintenant.
17:05 Pourquoi ?
17:06 Non, parce que je trouve qu'il y en a... Pour moi, il n'y en a plus maintenant.
17:09 Au début, c'est vrai que ça nous a... Mais maintenant, non.
17:13 Vous en avez déjà eu entre les mains ?
17:15 Oui, j'ai eu une fois, mais c'était quand même un peu plus tard.
17:18 Maintenant, non.
17:20 Vous en avez déjà eu entre les mains ?
17:22 Oui, j'ai eu un billet de 50 euros.
17:24 Une superbe photocopie.
17:26 Vous savez que vous venez d'en avoir un autre entre vos mains ?
17:29 Vous m'avez donné un faux, là ?
17:30 Non.
17:32 C'est vrai.
17:33 Ah oui, effectivement.
17:34 Vous voyez, donc, je suis...
17:36 Il faut bien les regarder, des vins.
17:39 C'est la première fois que je les revois.
17:41 Bien sûr, la couleur...
17:43 Bon, ça peut être aussi un billet qui a été passé dans une machine à laver.
17:46 Il y a plein de choses.
17:48 C'est pour vous, pour adulte.
17:50 Pour adulte.
17:51 Je ne vérifie jamais les billets de 20 euros.
17:53 Je n'en ai jamais vu.
17:55 Et je pars du principe qu'un faussaire ne ferait pas de faux billets de 20 euros.
17:59 Le mal que les gens se donnent, j'imagine que c'est pour des coupures de...
18:03 À grosse valeur.
18:05 Et là, c'est vrai que c'est une photocopie.
18:08 Non, non, il est...
18:10 C'est mécanique, on ne vérifie pas.
18:15 Il est loin d'être le seul.
18:17 Notre billet a été encaissé sans hésitation par 5 commerçants.
18:21 Par manque d'information ou par manque de temps,
18:23 ils se méfient rarement des petites coupures.
18:25 - Merci.
18:30 La combine est simple.
18:32 Acheter des produits peu onéreux pour récupérer un maximum de change en vrais euros.
18:36 Ce jeune homme est sur le point d'être jugé.
18:39 Il a été arrêté pour avoir fabriqué et coulé 6 faux billets de 20 euros.
18:44 En restaurant, carte orange et autres petits achats.
18:48 - En fait, j'avais...
18:50 Je ne savais pas comment m'en sortir.
18:52 J'avais de gros problèmes financiers.
18:56 J'avais du matériel informatique à la maison
19:00 dont je me servais normalement pour faire du graphisme.
19:04 Et un jour, en me levant, pratiquement,
19:10 je me suis dit "j'ai besoin d'argent, je vais en fabriquer".
19:16 Il en a fabriqué une cinquantaine, qu'il était prêt à écouler.
19:20 Mais il n'est pas novice en la matière.
19:25 Il a déjà contrefait de nombreux documents administratifs.
19:28 - Pour moi, c'était tout à fait dans la même logique.
19:35 C'est que compte tenu de toutes les difficultés que j'avais,
19:38 je pensais que c'était le seul moyen de m'en sortir.
19:41 Et je voyais pas la différence entre un faux ordinaire,
19:45 si j'ose dire, et un faux billet.
19:47 Je voyais absolument pas de différence.
19:49 - Et pourtant, la différence existe.
19:52 La fabrication et le recel de faux euros est un crime.
19:55 Les peines peuvent être lourdes et aller jusqu'à 30 ans de réclusion.
19:59 Clermont-Ferrand.
20:02 Ménard est attendu pour former 82 correspondants techniques opérationnelles.
20:06 En clair, pour former des gendarmes et des policiers
20:10 à détecter rapidement et efficacement les contrefaçons
20:13 et prendre les mesures nécessaires.
20:15 - Les techniques ayant évolué, on a de plus en plus de contrefaçons
20:22 qui jaillissent sur des points de territoire pour des petites quantités.
20:26 Ca peut être quelqu'un qui va faire une contrefaçon
20:29 pour une vingtaine de billets, simplement pour assurer des loisirs,
20:32 assurer un besoin immédiat.
20:34 Et dans ces cas-là, on a besoin de gens au plus près du terrain
20:38 qui sont à même de constater qu'il s'agit d'une contrefaçon
20:42 et de pouvoir conseiller aux collègues qui ont le dossier entre les mains
20:45 de prendre une mesure de garde à vue ou non.
20:48 - Les filigranes.
20:53 Est-ce que tout le monde a perçu les filigranes ?
20:56 Effet de positif, négatif.
20:58 Posez vos billets sur une surface sombre, fixez un point du filigrane.
21:02 Est-ce qu'il vous apparaît sombre, devient clair ?
21:05 Est-ce qu'il vous apparaît clair, devient sombre en le portant à la lumière ?
21:09 - L'euro, le papier, fiduciaire, absence de réaction.
21:15 Voilà la différence.
21:17 - Dorénavant, je vais avoir un autre regard lors de mon travail.
21:20 Le jour où j'irai faire une perquisition chez quelqu'un,
21:22 j'aurai l'occasion de regarder les billets et de voir vraiment
21:25 si je ne suis pas confronté à de la fausse monnaie,
21:27 alors qu'avant, je ne le faisais pas.
21:29 - Il y a un motif architectural, 200, la valeur faciale et...
21:32 - D'accord, d'accord.
21:34 - Et le motif architectural. Et le sigle euro en fond.
21:37 - Le patch, là. - D'accord.
21:39 - Côté avec marqué euro et la valeur faciale.
21:41 - Il avait des gros défauts et au niveau de...
21:46 Notamment, certains signes, il y avait certains signes
21:49 qui étaient carrément absents. - Comme lesquels ?
21:51 - Le fil de sécurité, par exemple.
21:53 Le fil de sécurité qu'on voit ici, on peut voir avec...
21:57 Une loupe avec les valeurs faciales et l'euro, ici,
21:59 il était carrément absent.
22:01 Et c'est un des billets qui a le plus circulé en Europe.
22:05 - Bulgarie. Sofia, ancienne championne de la contrefaçon de dollars.
22:10 Aujourd'hui, de nombreux faussaires bulgares se sont convertis à l'euro,
22:14 un danger que le commissaire Ménard a vu venir.
22:17 - Avec le passage à l'euro, on a été obligés de se projeter un petit peu dans l'avenir,
22:24 en se disant, là où le dollar a un contrefait,
22:26 si on considère que l'euro va avoir une contre-valeur importante,
22:29 et c'est le cas, et si on considère que l'euro risque d'avoir
22:32 une sorte de suivi par rapport au faux dollar,
22:35 il faut qu'on soit présent là où le dollar est contrefait.
22:39 Donc c'est pour ça qu'on a développé la coopération avec la Bulgarie,
22:42 avec la Lituanie et la Colombie, voilà.
22:45 - Les contrefaçons bulgares sont réputées être de très bonnes factures.
22:51 Des ateliers clandestins fabriquent en grande quantité et sur commande
22:55 dollars, cartes de crédit, faux papiers en tout genre
22:58 et des faux euros particulièrement bien imités.
23:01 En témoignent ces images fournies par les services spéciaux bulgares.
23:05 C'est la mafia qui contrôle ce secteur et qui s'occupe aussi
23:10 de l'exportation des faux vers le Rolande.
23:13 Mais depuis que la Bulgarie est candidate à l'Union européenne,
23:17 Sofia a déclaré une guerre sans merci aux faussaires.
23:28 L'homme à poigne à la tête de ce grand nettoyage est le général Boyko Borisov.
23:32 Il a déjà réussi à faire disparaître la Bulgarie comme pays producteur
23:36 de faux dollars de la liste noire des services secrets américains.
23:40 Il compte bien faire de même avec la contrefaçon des euros.
23:43 Le commissaire Ménard est devenu l'un de ses meilleurs alliés.
23:47 Il se rencontre régulièrement.
23:50 - Donc si on unit la force du lion et du tigre, on devient les meilleurs.
23:56 - A bientôt le 12.
23:59 Mais il ne s'agit pas uniquement d'échanger des politesses.
24:06 Leur service coopère étroitement.
24:09 Nous sommes à la direction de la police scientifique de Sofia.
24:12 Les derniers faux euros saisis sont présentés à Ménard
24:15 qui les enregistre dans le logiciel Rapace.
24:23 Ce logiciel, made in France, est développé par ses spécialistes
24:26 qui permet de répertorier et d'identifier les faux euros.
24:29 - Ça permet aux collègues ici de nous adresser les listings de numéros
24:36 de billets qui sont découverts chez eux pour que nous puissions mettre à jour
24:39 notre base de données en fonction de ce qui est découvert ici.
24:42 Donc ça c'est important pour nous.
24:45 Nous on leur donne nos mises à jour de ce qui circule en Europe
24:48 et eux nous donnent les mises à jour de ce qui circule dans leur pays
24:51 et ça nous permet d'avoir une complémentarité.
24:54 Et on est venu revoir ça et donc apparemment je vérifie qu'effectivement
24:57 ça marche bien mais il y a des signes qui changent un petit peu mais c'est tout.
25:00 La base de données est sans cesse actualisée à partir de toutes
25:09 les contrefaçons interceptées. Elle vient d'être adoptée par Interpol.
25:12 Le faux monnayage est une véritable tradition dans le milieu
25:19 du grand banditisme français au bulgare.
25:22 Très souvent, les faussaires excellent aussi bien dans la contrefaçon
25:26 de papiers d'identité, des cartes de crédit et de chéquier.
25:29 C'est le cas de cette filière bulgare et de ces imprimeries clandestines.
25:33 L'objectif des faussaires, maintenir une longueur d'avance sur la police,
25:38 notamment en utilisant des moyens de plus en plus sophistiqués.
25:41 L'enjeu est de taille. L'euro sera bientôt la monnaie commune
25:47 dans une vingtaine de pays. Un marché encore plus attractif
25:50 et lucratif pour les contrefacteurs.
25:53 La guerre entre faux monnayeurs et flics est loin d'être terminée.
25:59 Sous-titrage Société Radio-Canada
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