• il y a 8 mois
À l’occasion de la journée mondiale de la santé, Territoires.tv propose une émission spéciale consacrée à la santé de demain. À quoi ressemblera la médecine de demain ? Serons-nous moins malades ? Serons-nous mieux soignés ? Pourrons-nous mieux vieillir dans un environnement sain ? On en parle sur le plateau de La Santé D’abord.

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Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe Vive et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe Vive pour une santé accessible à tous.
00:08 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le bateau de La Santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 La santé de demain, à quoi va-t-elle ressembler ?
00:15 Serons-nous moins malades ? Serons-nous mieux soignés ?
00:18 Et pourrons-nous vivre dans un environnement plus sain ?
00:20 Et les premiers concernés sont évidemment les plus jeunes d'entre nous
00:23 qui, depuis le Covid, notamment, se posent beaucoup de questions
00:26 sur les moyens de préserver leur capital santé.
00:29 Une préoccupation qui n'était pas forcément celle de leurs aînés, à savoir nous.
00:32 C'est pourquoi nous avons eu envie de leur donner la parole.
00:36 Que sont-ils prêts à changer pour vivre en meilleure santé ?
00:38 Et dans ce domaine, quelles sont leurs attentes vis-à-vis des acteurs de santé publique et privée ?
00:42 La Santé 2.0, on en parle aujourd'hui sur le bateau de La Santé d'abord,
00:46 à l'occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril.
00:49 (Générique)
01:08 (Applaudissements)
01:14 Alors, qu'attendons-nous de la médecine de demain ?
01:16 Plus de prévention, moins de curatifs,
01:18 des traitements plus personnalisés, des professionnels de santé plus accessibles
01:22 et sur tout le territoire, et tout cela, bien sûr,
01:24 dans un environnement propice à notre bien-être physique et mental.
01:27 Alors, je ne voudrais pas mettre la pression à nos invités,
01:30 mais c'est vrai que le défi est ambitieux, à la hauteur des attentes des Français
01:33 qui se sont confiés, justement, au micro de Mathieu Guillot et Marine Kijek.
01:37 Regardez.
01:44 Je ne sais pas si on sera mieux soignés ou moins bien soignés à l'avenir.
01:49 J'ai tendance à faire confiance à nos professionnels de santé.
01:51 J'espère qu'ils continuent à se former pour mieux nous soigner.
01:54 Je pense que les nouvelles technologies peuvent aider à améliorer le service de santé.
01:58 Les remplacer, je ne pense pas.
01:59 Par contre, les aider, les accompagner et réduire le taux d'erreur.
02:03 La prévention est importante.
02:05 Elle n'est peut-être pas assez diffusée, elle n'est peut-être pas assez comprise.
02:08 C'est justement en prévenant que les gens font plus attention.
02:12 On peut penser, quand il y a eu la période Covid, aux gestes barrières et tout ça.
02:16 Ça a quand même permis d'endiguer un peu la vague.
02:19 Le sport, c'est la vie.
02:22 Pratiquer une activité physique régulière pour être en bonne santé,
02:25 ça doit rentrer, pour moi, dans une hygiène quotidienne,
02:29 exactement comme la douche ou le lavage de dents.
02:30 C'est important d'avoir une activité physique régulière, on ne le dit pas pour rien.
02:34 Aussi, l'environnement, l'écologie.
02:37 Un air pollué, forcément, ça affectera la santé et les poumons,
02:40 tandis qu'un environnement plus sain sera plus bénéfique pour la santé.
02:45 Les attentes sont fortes, c'est pourquoi j'ai demandé à des personnalités politiques,
02:49 des décideurs et des gens de terrain de me rejoindre aujourd'hui
02:52 sur le plateau de cette émission.
02:53 Et pour commencer, nous allons parler prévention.
02:56 Alors, demain, est-ce que je serai moins malade ?
03:03 Eh bien, pour répondre à cette question, j'ai le plaisir d'accueillir Franck Chauvin.
03:06 Bonjour.
03:07 Vous êtes professeur de santé publique à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne,
03:11 après avoir été président du Haut Conseil de santé publique de 2017 à 2022.
03:16 Vous êtes également l'auteur d'un rapport intitulé "Dessiner la santé publique de demain"
03:20 que vous avez remis au gouvernement il y a deux ans.
03:22 Donc la prévention, c'est un sujet sur lequel vous avez beaucoup réfléchi
03:25 et vous avez des solutions concrètes à nous apporter.
03:27 Donc, merci d'être là.
03:29 Didier Herveau, bonjour.
03:30 Bonjour.
03:30 Alors, vous êtes directeur général délégué de VIV3,
03:33 c'est l'offre de soins d'accompagnement du groupe VIV.
03:35 Vous êtes également directeur Habitat, groupe VIV,
03:38 et président du directoire VIV Audio, c'est la marque "Écoutez voir".
03:41 Et dans votre groupe mutualiste, la prévention, c'est aussi un sujet majeur
03:45 et vous nous parlerez des actions que vous avez mises en place dans ce domaine.
03:48 Donc, merci également d'être avec nous.
03:50 Et j'ai demandé aussi à une figure emblématique de la santé en France de venir nous rejoindre.
03:55 Docteur Michel Cibès, bonjour.
03:56 Bonjour.
03:57 Alors, vous avez toujours été convaincu qu'il vaut mieux prévenir que guérir
04:01 et depuis quelques années, vous vous efforcez de remettre les Français au sport.
04:04 C'est une mission pas forcément très simple.
04:07 C'est pas simple.
04:07 Vous en parlerez.
04:08 C'est un mot qu'ils ne savent pas bien écrire.
04:10 Sport. Pourquoi est-ce qu'ils ne comprennent pas dans le mot sport les Français ?
04:12 On passe par l'activité physique, ça fait moins peur.
04:15 On va parler effectivement d'activité physique
04:17 et vous serez le grand témoin de cette émission,
04:18 c'est-à-dire que vous serez libre d'intervenir à tout moment.
04:21 Merci.
04:22 Et nous serons surtout accompagnés tout au long de ces échanges par un public de jeunes,
04:25 des lycéens, des étudiants en médecine, en pharmacie, en profession paramédicale,
04:29 des jeunes qui attendent des réponses concrètes à leurs questions.
04:31 Donc merci d'être là, d'être venus nombreux pour cette émission
04:34 dans laquelle nous allons réfléchir justement à votre santé.
04:38 Et on commence tout de suite par ce résultat très instructif
04:40 d'une enquête OpinionWeb pour le groupe Vive.
04:43 Des visites chez le médecin pour les jeunes adultes
04:45 apparaissent être largement plus curatives que préventives.
04:48 Et un jeune sur deux a déjà renoncé à consulter un médecin
04:51 au cours des 12 derniers mois.
04:53 Alors justement, la prévention, on en est où en France ?
04:56 Eh bien, je voudrais donner la parole à un jeune lycéen, Adrien,
04:59 qui a déjà un avis bien tranché sur la question.
05:01 Bonjour Adrien.
05:02 Bonjour, alors je m'appelle Adrien, je suis lycéen.
05:05 Tu es en première, c'est ça ?
05:06 Je suis en première, c'est ça.
05:08 Alors effectivement, la prévention, c'est essentiel pour rester en bonne santé.
05:12 On manque cruellement d'informations, énormément de conseils clairs
05:17 sur l'alimentation, par exemple chez les jeunes.
05:19 Moi qui suis au contact des jeunes, j'ai pu remarquer
05:22 qu'on avait beaucoup d'informations qui sont parfois contradictoires.
05:25 Comme par exemple ?
05:26 Eh bien, par exemple, je pense au petit déjeuner,
05:29 on mange souvent beaucoup sucré.
05:32 Alors qu'est-ce qu'il faudrait manger le matin ?
05:34 Je pense que c'est plutôt, je ne sais pas, des œufs par exemple,
05:36 du salé, des protéines.
05:38 Effectivement.
05:39 Merci Adrien.
05:40 Alors je pense que le docteur Simès va être d'accord avec toi.
05:43 Vous aussi, vous avez quelques coups de gueule à passer
05:46 en matière de prévention en France.
05:48 Alors justement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui.
05:50 On ne manque pas d'informations, sauf que les informations,
05:53 manifestement, n'arrivent pas à cibler suffisamment les jeunes.
05:56 Probablement parce que les messages ne sont pas suffisamment adaptés,
06:01 mais aussi parce qu'ils sont contrés par les fausses informations,
06:04 par toutes les fake news, par tout ce qui circule sur les réseaux sociaux
06:07 et par l'industrie agroalimentaire.
06:10 Et il est évident que si les professionnels de santé
06:13 n'arrêtent pas de dire ce qui vient d'être dit,
06:15 c'est-à-dire comment on doit prendre le petit déjeuner,
06:18 qu'il faut arrêter de manger des produits ultra transformés
06:21 parce que c'est très mauvais pour la santé,
06:24 et que d'un autre côté, on a l'industrie agroalimentaire
06:26 avec ses lobbies qui sont extrêmement puissants,
06:29 qui font passer des messages complètement contraires
06:32 à ce que la santé publique doit faire passer comme message.
06:36 Voilà, c'est une guerre d'informations qui manifestement,
06:40 pour l'instant, est plutôt gagnée par l'industrie agroalimentaire
06:42 parce qu'ils sont très malins, ils ont beaucoup de moyens,
06:45 et que nous, avec nos petits moyens en termes de santé publique
06:47 et d'information, on essaye de les contrer.
06:50 Il y a peut-être aussi un problème financier.
06:51 Alors, je vais poser la question qui fâche à vous, Didier Herveau.
06:55 Est-ce qu'il n'y aurait pas un problème de budget ?
06:56 Parce qu'encore, l'OCDE, notre budget de prévention
06:58 ne représente que 2,8 % des dépenses de santé.
07:02 Ce n'est pas beaucoup.
07:04 Non, absolument, et de manière peut-être plus large,
07:06 c'est aussi un problème de modèle économique global, en fait.
07:09 C'est qu'on en reparlera, je pense,
07:11 mais à partir du moment où la santé est organisée autour des actes
07:16 et non pas autour forcément de parcours ou de forfaits, de prise en charge,
07:20 c'est-à-dire d'avoir une vision globale plutôt que d'avoir une vision très découpée,
07:23 en quelque sorte, selon les événements, je pense qu'on aura un vrai sujet.
07:26 Donc, l'idée, c'est plutôt de travailler sur une réforme profonde.
07:30 On l'appelle de nos voeux depuis très, très longtemps,
07:32 mais pour vous donner des exemples, typiquement dans nos EHPAD,
07:36 comme dans tous les EHPAD de France,
07:38 les tarifications sont faites selon le niveau de dépendance de nos résidents,
07:43 ce qui peut vouloir dire que quelqu'un d'assez autonome, en fait, a moins de budget.
07:46 Et pour autant, on devrait le prévenir, l'accompagner beaucoup plus.
07:50 Bien sûr. En fait, il faudrait changer complètement notre mode de raisonnement.
07:53 Pourtant, en 2017, la prévention, c'était le premier objectif
07:56 de la Stratégie Nationale de Santé du gouvernement Macron.
07:59 Donc, en gros, on sait ce qu'il faut faire,
08:01 mais la mise en place est encore laborieuse.
08:03 Franck Chauvin, qu'est-ce qui coince ?
08:06 Pour faire simple.
08:07 Ça a été un peu dit précédemment.
08:10 En fait, ce qu'il faut voir, c'est qu'une grande partie de nos dépenses de santé,
08:15 en fait, servent à prendre en charge des pathologies
08:18 qui sont générées par la société actuelle.
08:21 Alimentation, manque d'activité physique, etc.
08:26 Et donc, en fait, il faut arriver à modifier les habitudes de vie
08:31 de façon à contrer, en fait, ces habitudes de vie néfastes.
08:35 Alors, quand on dit ça, ça paraît assez facile.
08:38 Il suffit de dire aux gens...
08:39 Oui, ça paraît logique, c'est du bon sens.
08:41 Mais comme l'a très bien dit Michel Cymes, c'est bien plus compliqué que ça.
08:44 En fait, il faut adapter le système au fur et à mesure.
08:47 Et la France, en fait, n'a pas su adapter son système,
08:50 qui est un système essentiellement curatif.
08:54 C'est-à-dire, on prend très bien en charge et on peut...
08:56 En fait, je pense qu'une bonne prévention,
08:58 ça passe aussi par des professionnels de santé suffisamment formés dans ce domaine.
09:03 Alors, justement, je voudrais qu'on pose la question à Capucine,
09:06 qui est étudiante en sixième année de médecine.
09:07 Alors, quelle place tient aujourd'hui la prévention dans votre cursus universitaire ?
09:12 Alors, bonjour.
09:13 Moi, je suis Capucine, donc je suis en sixième année de médecine ici à Paris.
09:17 La place de la prévention au sein de nos études, elle est un petit peu particulière.
09:22 Malheureusement, moi, je n'ai pas personnellement bénéficié de cours magistraux
09:28 vraiment dédiés à la prévention.
09:31 Cependant, comme la plupart des étudiants en médecine,
09:33 je fais la grande majorité de mon apprentissage à travers les livres.
09:39 Et au sein de chaque livre, sur chaque spécialité,
09:43 on retrouve pas des chapitres, mais des paragraphes qui sont dédiés à la prévention.
09:48 Par exemple, en cardiologie, on parle beaucoup de prévention cardiovasculaire,
09:52 le tabac, l'alcool, le cholestérol.
09:54 Mais il n'y a pas de cours dédiés à la prévention ?
09:56 Non, il n'y a pas de cours dédiés à la prévention à la fac.
09:59 En revanche, depuis 2018, il y a le service sanitaire.
10:02 Exactement.
10:03 Pour tous les étudiants, c'est ça, en santé ?
10:05 Exactement. C'est un projet de loi qui a été institué en 2018.
10:09 Je l'ai fait en troisième année
10:10 et je suis allée dans des écoles primaires
10:13 pour venir au contact des enfants et faire de la prévention pour la scoliose.
10:17 Et puis aujourd'hui, en sixième année, c'est nouveau aussi, vous passez un oral ?
10:21 Oui.
10:21 Donc, sur le fond, c'est plutôt bien,
10:23 parce que ça vous oblige justement à bien vous exprimer à l'oral,
10:25 à bien mener des consultations ?
10:27 Effectivement, ces examens oraux portent beaucoup sur la prévention.
10:33 Les questions sur la prévention sont très souvent abordées
10:35 et sont cotées dans les listes d'évaluation.
10:38 Ça vaut d'ailleurs beaucoup de points.
10:40 Et donc, on nous entraîne à acquérir des réflexes de questions à poser.
10:45 Donc, par exemple, est-ce que vous consommez de l'alcool, du tabac ?
10:48 Est-ce que vous participez aux dépistages organisés ?
10:50 Est-ce que vous pratiquez une activité physique adaptée ?
10:54 Michel, le Dr Simbès voudrait bien être content justement,
10:56 parce que j'imagine qu'à votre lointaine époque, vos études,
11:01 il n'y avait pas toute cette formation qui était mise en place en termes de prévention.
11:07 On est de la même génération, la prévention, je ne me souviens pas.
11:11 La médecine, c'était là pour soigner, pas pour prévenir.
11:13 Comme vous l'avez gentiment souligné, ça fait longtemps.
11:16 Mais moi aussi, je me mets dans l'eau aussi.
11:18 La prévention, on n'avait pas vraiment de l'enseignement là-dessus.
11:22 Après, aujourd'hui, les médecins sont tellement accaparés par le curatif,
11:29 par les... enfin, il y a de moins en moins de médecins, je ne vais pas vous l'apprendre.
11:34 Donc à chaque fois qu'ils sont appelés, c'est pour des infections,
11:37 des problèmes à traiter urgemment, du curatif.
11:40 Et donc, pour faire du préventif, effectivement,
11:43 il faut, ce que vient de faire de dire l'Ademoiselle, il faut poser des questions.
11:47 En termes d'activité physique,
11:49 dites-moi combien de médecins traitants aujourd'hui
11:52 posent la question à leurs patients "Est-ce que vous bougez ?"
11:56 Déjà, ça fait partie du préventif.
11:59 On pose la question éventuellement "Est-ce que vous fumez ? Est-ce que vous buvez ?"
12:03 Ça, c'est important parce que ça génère des pathologies.
12:05 Mais "Est-ce que vous bougez ?"
12:07 Personne ne pose à tel point que...
12:08 Moi, je suis ambassadeur santé de Paris 2024
12:10 et je représente un collectif pour une France en forme
12:13 qui regroupe les plus grands spécialistes du sport santé en France.
12:16 On a dû publier une tribune qui est parue récemment dans Ouest-France
12:19 pour appeler nos confrères à poser la question.
12:22 Posez la question à vos patients.
12:24 Mais quand on pose une question, il faut avoir...
12:26 La nouvelle génération va pouvoir le faire, mais il faut avoir une réponse.
12:28 Mais il faut avoir une réponse parce que ça ne sert pas...
12:30 C'est bien de leur dire "Posez la question",
12:32 mais il faut qu'une fois que je vous ai posé la question
12:35 et que le patient me dit "Je vais me la bouger, docteur, mais qu'est-ce que je fais ?"
12:37 et que le médecin n'est pas capable de répondre,
12:39 il ne va pas poser la question.
12:41 - Quelques mots sur le pharmacien quand même,
12:43 qui, lui, va jouer un rôle très important aussi dans cette prévention,
12:47 justement pour venir aider le médecin.
12:49 Erdem, bonjour. Merci d'être avec nous.
12:51 Vous êtes étudiant en pharmacie. En quelle année ? Quatrième ?
12:54 - Je suis en quatrième année, c'est ça.
12:56 - Alors, la prévention dans votre cursus universitaire,
13:00 chez les pharmaciens, aujourd'hui, là aussi,
13:02 c'est un peu plus privilégié qu'avant.
13:04 Enfin, je sais que vous travaillez là-dessus, mais...
13:06 - Alors, comme Capucine a dit, effectivement,
13:07 nous aussi, on a le service sanitaire,
13:10 qui est en quatrième et cinquième année de pharmacie.
13:13 En parallèle de ça, en fait, la prévention pour les pharmaciens,
13:16 c'est quelque chose qui fait un peu partie de l'essence du métier.
13:19 - Oui, c'est le cœur de votre métier.
13:20 - À savoir que pour le pharmacien d'officine,
13:22 en fait, la simple délivrance de conseils est là pour un des objectifs,
13:25 en fait, de prévenir des effets secondaires
13:27 avec la dispensation des médicaments.
13:29 Donc, vraiment, ça fait partie du cœur du métier.
13:31 Aujourd'hui, il y a de nombreuses nouvelles missions
13:34 qui sont en train de se développer.
13:35 On le sait, depuis le Covid, le pharmacien peut vacciner.
13:38 Les étudiants en pharmacie également peuvent vacciner
13:40 dans certaines campagnes, le Covid, la grippe, etc.
13:42 Donc, effectivement, ça nous tient à cœur.
13:44 On est de plus en plus formés là-dessus.
13:46 Et en parallèle, il y a énormément de nouvelles missions
13:47 qui sont en train de se développer.
13:49 Je pense, en plus de la vaccination, notamment,
13:51 aujourd'hui, en pharmacie, on peut délivrer des kits de dépistage
13:53 pour le cancer colorectal.
13:55 Donc, ça, c'est super intéressant.
13:56 Et depuis que le pharmacien peut le faire,
13:57 on voit que ça a exposé cette sensibilisation
14:00 au cancer colorectal.
14:01 En plus de ça, très récemment, en janvier 2024,
14:04 en fait, c'est généralisé aussi,
14:07 c'est généralisé les bilans de prévention.
14:09 Ces bilans de prévention, aujourd'hui,
14:10 peuvent être réalisés par n'importe quel pharmacien
14:12 qui le souhaite.
14:13 Et avec les patients, on construit ensemble
14:15 un plan de prévention personnalisé
14:17 afin d'adapter la prévention, en fait, au patient
14:19 et pour vraiment l'adapter et que ce soit propre à chacun.
14:24 En parallèle de ça, moi, je suis vice-président à l'ANEP,
14:26 donc l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France.
14:28 Et c'est un sujet qui nous tient vraiment à cœur,
14:30 à savoir qu'on traite et on est en train de travailler
14:32 sur une contribution sur la prévention primaire,
14:34 notamment avec des étudiants en médecine également
14:35 et en soins infirmiers.
14:37 Merci beaucoup, Adam.
14:38 Donc, effectivement, le pharmacien est au cœur de la prévention.
14:41 Mais bon, améliorer la prévention, ça veut dire
14:44 des professionnels de santé mieux formés.
14:46 Donc, on l'a vu, encore faut-il en trouver.
14:47 Donc, voici quelques chiffres qui interpellent.
14:50 En 2022, 65 % des généralistes ont refusé de suivre
14:54 de nouveaux patients comme médecin traitant.
14:56 Et une étude de l'IFOP pour Sanofi relève que,
14:59 devant l'allongement des délais pour obtenir un rendez-vous
15:01 auprès d'un dermatologue, la moitié des Français
15:03 renoncent à se soigner.
15:04 Alors, la vraie question qui se pose aujourd'hui, Franck Chauvin,
15:06 est-ce qu'il y a moins d'étudiants qui choisissent
15:09 une filière santé, médecine, pharmacie ou paramédicale ?
15:12 Ou est-ce qu'il y a tout simplement,
15:13 comme on le disait tout à l'heure, trop de malades en France
15:15 ou c'est un peu les deux ?
15:16 Non, non, il n'y a pas moins d'étudiants qui choisissent
15:20 les filières sanitaires, pas du tout.
15:22 On a même augmenté le numerus clausus de façon à produire,
15:26 à sortir plus de médecins dans les années qui viennent.
15:29 Simplement, il est arrivé, ce qui était d'ailleurs prévu
15:31 depuis la fin des années 90, c'est-à-dire que le nombre
15:34 de médecins a commencé à diminuer parce qu'en fait,
15:38 on le savait d'ailleurs, ça a été voulu.
15:42 Et c'est ce qui se passe.
15:44 Alors, face à ce diagnostic, en fait, il y a plusieurs solutions.
15:49 Il suffit de regarder un peu à l'étranger ce qui se passe
15:52 et voir qu'en fait, des pays fonctionnent différemment de chez nous.
15:57 Par exemple, vous avez beaucoup d'infirmières de pratique avancée
15:59 dans d'autres pays qui voient les patients en première intention,
16:03 référents aux médecins quand c'est nécessaire.
16:05 Mais il va falloir faire de la pédagogie dans la population
16:08 pour expliquer que ce n'est pas toujours nécessaire de voir un médecin.
16:13 Il y a d'autres professionnels de santé, vous parliez des pharmaciens,
16:16 qui sont totalement à même de faire des diagnostics de facteurs de risque,
16:22 de les prendre en charge et de faire les examens de première intention.
16:28 C'est un peu compliqué parce qu'il y a beaucoup de réticence
16:30 de la part des médecins en ce moment sur cette évolution.
16:33 Mais cette évolution, elle est inéluctable.
16:36 Et de toute façon, c'est ce qui va se passer.
16:38 Donc, il va falloir que les médecins apprennent à déléguer un petit peu.
16:41 La pédagogie, il va falloir la faire auprès du corps médical et de son frère
16:44 parce que quand on voit les réactions de certains syndicats de médecins,
16:48 quand on parle des infirmières de pratiques avancées,
16:50 qui, on le rappelle, ce qui vient d'être dit,
16:52 sont des infirmières qui ont une formation, qui sont capables.
16:55 Très franchement, on n'a pas besoin de faire 12 ans de médecine
16:57 pour prendre une tension ou écouter un chœur
17:00 ou même enregistrer un électrocardiogramme.
17:02 Après, dès que l'infirmière décidera que le médecin doit être vu, ce sera parfait.
17:07 Mais aujourd'hui, il y a encore un corporatisme de la part des médecins,
17:12 ce corporatisme qui est à l'origine d'ailleurs
17:14 du fait qu'il y a des déserts médicaux dans certaines spécialités
17:17 parce que c'est les sociétés savantes à l'époque,
17:19 c'est-à-dire les syndicats de spécialistes qui n'ont pas voulu partager le gâteau.
17:22 Donc, il faut aussi qu'on regarde un petit peu derrière nous.
17:27 Et aujourd'hui, ces infirmières de pratiques avancées,
17:29 le rôle des pharmaciens qui sont toujours en première ligne,
17:32 c'est le premier contact du patient.
17:35 Combien de temps il a fallu pour autoriser les pharmaciens à vacciner ?
17:39 Combien de temps il a fallu se battre ?
17:41 Didier Arvo, quel est votre point de vue là-dessus ?
17:43 Je sais que vous formez vos professionnels de santé dans votre groupe.
17:46 Oui, on essaie avec notamment la Croix-Rouge de développer des écoles,
17:49 notamment IFSI, pour préparer l'avenir.
17:52 Mais je partage complètement le constat.
17:56 On a la même chose au niveau notamment des ophtalmos.
17:58 On essaie de se bagarrer aussi sur tout ce qui était consultation,
18:01 délégation de tâches et malheureusement, c'est un peu verrouillé.
18:05 En plus, je pense que la crise Covid, évidemment,
18:07 n'a pas arrangé la vision du secteur.
18:10 Heureusement que vous êtes là pour y croire demain,
18:13 parce que proposer aujourd'hui, souvent sur des salaires
18:17 qui sont quand même très contraints,
18:19 avec des horaires extrêmement complexes dans les établissements,
18:22 honnêtement, ce n'est pas toujours très de l'amour.
18:24 Donc, on essaie vraiment de travailler sur ce sujet-là,
18:28 c'est-à-dire essayer de trouver l'équilibre aussi entre accès aux soins et salaire.
18:31 Justement, j'allais vous demander comment rendre ces métiers aussi plus attractifs ?
18:34 Parce qu'il y a peut-être quand même, on a vu sur Parcoursup,
18:38 notamment ces dernières années, il y avait quand même moins d'étudiants
18:40 qui choisissaient à la sortie du bac des filières santé.
18:44 Le problème de Parcoursup, notamment sur les IFSI,
18:46 c'est qu'il n'y a plus d'entretien.
18:48 Tout à l'heure, vous parliez d'oral,
18:49 mais c'était quand même pas mal de pouvoir échanger avec les candidats étudiants.
18:54 On a des taux de, un, beaucoup moins d'inscriptions déjà dans les cursus
18:57 et deux, beaucoup d'abandons.
18:59 Et les études de pharmacie n'étaient pas du tout visibles.
19:01 Ça a changé cette année, mais sur Parcoursup, on ne trouvait pas.
19:04 Il y a aussi une pénurie de pharmaciens.
19:07 C'est un métier particulier, donc il faut aussi pouvoir tester,
19:09 échanger, pouvoir donner les choses.
19:11 Donc, c'est vrai que cet élément-là, on pense aussi,
19:14 vous avez évoqué l'étranger, il y a aussi souvent dans le management.
19:16 On est quand même, on parlait d'un âge avancé pour ce qui nous concerne.
19:20 Mais cela dit, on voit bien que les organisations du travail
19:23 sont encore très hiérarchiques.
19:26 Donc, au sein du groupe, là, on essaie vraiment de développer
19:28 des sujets d'autonomisation des équipes,
19:30 parce que quand, notamment, on parle du soin à domicile,
19:34 on délègue complètement la confiance à des intervenants
19:37 qui vont prendre en charge des personnes qui en ont besoin.
19:40 Il faut qu'on aille au bout, notamment sur l'organisation du travail,
19:42 l'organisation des tournées, c'est tout simple,
19:44 mais faire en sorte que ce soit le mieux pensé.
19:47 Généralement, les équipes arrivent très bien à s'organiser.
19:49 Il y a beaucoup d'éléments, notamment aux Pays-Bas,
19:52 où des réseaux infirmiers se sont développés, justement, en autonomie.
19:58 Ce qui redonne aussi un second sujet, c'est le temps,
20:01 parce qu'il faut aussi sortir de la tournée hyperchronométrée
20:06 ou du soin hyperchronométré, on a eu ça,
20:08 pour essayer juste de prendre un peu de temps,
20:10 discuter, prendre un café avec la personne que l'on soigne,
20:13 pour essayer de détecter autre chose,
20:14 travailler avec les voisins, essayer d'échanger,
20:17 recréer un tout petit peu de temps.
20:18 Donc, une des demandes de nos professionnels, c'est de trouver du temps.
20:23 Et puis, il faudrait aussi que les Français s'appliquent un peu plus,
20:25 en étant plus nombreux, notamment à participer au programme
20:27 de dépistage organisé, cancer du sein, utérus colorectal.
20:33 Justement, concernant le dépistage du cancer du sein,
20:35 les derniers chiffres publiés aujourd'hui par Santé publique
20:38 montrent un taux de participation de seulement 47,7 %
20:41 sur la période 2021-2022.
20:43 Et pour le cancer colorectal, ce chiffre est encore plus bas, 35 %.
20:47 Qu'est-ce qu'on pourrait faire aujourd'hui pour averser la situation ?
20:49 - Responsabiliser. - Docteur Simès,
20:50 vous avez fait de nombreuses campagnes.
20:52 Je me souviens du cancer de la prostate en 2011,
20:56 qui avait pas mal marqué, et puis tous en caleçon
20:59 et à deux doigts du diagnostic, c'était votre slogan.
21:02 - Un doigt. - Un doigt du diagnostic.
21:03 - Parce que deux doigts, ça fait mal.
21:04 - Oui, très franchement, pour la prostate,
21:06 on va commencer par un, ce serait très pas mal.
21:08 - Vous avez raison.
21:09 - Vous vous démouillez la chemise, vraiment.
21:14 - Oui, mais il faut responsabiliser les patients.
21:18 C'est ce qui est fait en ce moment d'ailleurs,
21:19 en augmentant le reste à charge.
21:20 Mais il y a un moment, on peut pas demander à la médecine
21:25 de sauver des vies comme elle essaie de le faire,
21:29 et d'avoir des gens qui sont d'une grande passivité
21:33 et qui attendent de la médecine qu'elle les sauve,
21:36 même contre leur regret, puisque les chiffres de dépistage
21:41 du cancer colorectal, aujourd'hui, sont affolants.
21:44 Un tiers des Français seulement, alors qu'on sait,
21:47 bon, c'est le tube digestif, le geste pour aller chercher un...
21:52 Tout ça, c'est pas très agréable.
21:54 Mais en même temps, c'est du dépistage et de la prévention,
21:56 puisque vous allez trouver peut-être chez certains des polypes,
21:59 qui sont des tumeurs bénignes, qu'on va retirer
22:01 et qui font le lit des cancers si on les laisse.
22:03 Surtout, on vous envoie des courriers, on vous appelle, c'est gratuit.
22:06 Cancer du sein, vous avez vu les chiffres ?
22:08 Il y en a moins de la moitié des femmes qui...
22:09 Ça paraît incroyable, on en parle beaucoup.
22:11 Pourquoi ? Est-ce que c'est l'information qui n'arrive pas ?
22:14 Je crois pas, parce que toutes les femmes,
22:15 entre 5, je crois que c'est de 50 à 74 ans,
22:18 reçoivent les courriers.
22:20 Les médecins sont là pour les alerter.
22:23 François Chauvin, oui.
22:24 En fait, le problème, c'est que notre système de santé
22:29 a été organisé sur le curatif.
22:31 Donc, tous les Français ont l'idée, mais on voit bien les questions
22:33 que vous posez, d'ailleurs,
22:35 ont dans l'idée que s'ils sont malades, c'est pas grave
22:39 parce que le système sera là pour les prendre en charge.
22:42 Oui, on est complètement assistés.
22:43 Ça annihile tous les effets de prévention
22:45 parce qu'il y a cette espèce de garantie de prise en charge.
22:48 Il faut que notre système change et repose sur le fait
22:52 que la prévention est complètement intégrée dans notre système.
22:56 Et qu'elle devrait commencer dès le plus jeune âge,
22:58 c'est-à-dire dès l'école maternelle.
23:00 Bien sûr, bien sûr.
23:01 Par exemple, on sait que plus vous intervenez rapidement,
23:06 plus ce qu'on appelle le retour sur investissement,
23:08 c'est un très vilain mot, mais en économie de la santé,
23:11 on l'utilise.
23:12 On la comprend bien.
23:13 Plus vous intervenez tôt, plus le retour sur investissement
23:16 est important.
23:17 Rappelons également que l'entreprise a un rôle à jouer
23:19 dans la santé de ses salariés, notamment en matière de prévention.
23:22 Ça passe par exemple par des challenges sportifs
23:24 à faire en équipe que l'on peut proposer aux salariés.
23:27 C'est un reportage de Damien Dessmier.
23:30 [Musique]
23:36 [Musique]
23:42 Aujourd'hui, nous sommes sur l'Harmonie mutuelle SEMI de Paris.
23:45 C'est une course de 21,1 km
23:48 et on attend plus de 50 000 coureurs cette année
23:50 avec une team Harmonie de 900 personnes
23:52 pour participer au speedette majeur
23:54 et avoir un certificat médical.
23:56 Et ça, le simple qu'on ne vise pas,
23:57 mais ça peut tout à fait être un défi accessible à tous.
23:59 Alors, une motivation pour faire le SEMI,
24:01 c'est déjà d'avoir un projet collectif.
24:03 On a eu la chance, au groupe VIVE,
24:04 d'avoir un accompagnement avec un coach personnalisé,
24:08 nutritionniste,
24:09 enfin bref, c'est beaucoup plus motivant
24:11 que de le faire toute seule dans son poc.
24:13 Je me suis rendue compte que plus je fais du sport,
24:16 plus j'ai la pêche, moins j'ai mal au dos.
24:18 Allez les garçons, allez les filles !
24:20 Allez, courage !
24:21 [Musique]
24:24 Ça fait vraiment du bien à l'esprit.
24:27 L'année dernière,
24:28 je me suis imposé de faire le SEMI-MARATHON
24:30 en moins de deux heures.
24:31 En même temps, arrêt de la cigarette.
24:34 On devient addict
24:35 et ça fait vraiment du bien au corps, à la santé.
24:38 J'ai presque 60 ans.
24:39 Je me porte mieux qu'à mes 40.
24:41 [Musique]
24:46 Hyper fière de moi,
24:47 un peu claquée quand même.
24:48 Pour y remonter 1,3 km,
24:51 ben voilà, il faut l'y faire.
24:52 Mais je suis hyper reboostée et hyper contente
24:55 d'avoir fait le temps que j'ai fait.
24:57 C'est hyper agréable,
24:58 il y a beaucoup de bienveillance.
24:59 C'est cool.
24:59 L'année prochaine, je le refais
25:01 et j'essaierai de battre mon record encore.
25:03 [Cris]
25:05 Voilà, des Français qui font du sport,
25:07 des Français heureux.
25:09 Donc Dr Simes, je le disais tout à l'heure,
25:11 votre mission, c'est de remettre les Français au sport.
25:13 Mais est-ce que ça suffit de transmettre la bonne parole ?
25:16 Si c'était le cas, aucun médecin ne fumerait.
25:18 Est-ce qu'on peut vraiment ramener la prévention
25:20 à une question de comportement individuel
25:22 et de volonté, surtout en France,
25:23 où on le disait, on est plutôt très assistés ?
25:25 Alors, le problème, c'est que je ne tente pas
25:27 de les remettre au sport.
25:29 Je le tente de les mettre au sport.
25:30 Parce que le problème, c'est le pourcentage de Français
25:34 qui ne bougent pas du tout.
25:36 Et il y a deux problèmes différents.
25:37 Il y a l'inactivité physique,
25:39 c'est-à-dire qu'on ne respecte pas les 30 minutes
25:41 d'activité physique quotidienne,
25:43 recommandée par l'Organisation mondiale de la santé
25:46 pour les adultes et une heure pour les enfants et les ados.
25:48 Et il y a la sédentarité, c'est-à-dire le nombre d'heures
25:50 qu'on passe assis tous les jours.
25:52 Chez les personnes qui travaillent,
25:53 c'est plus de 12 heures par jour.
25:56 Et donc, les deux ensemble,
25:58 c'est une catastrophe pour la santé.
26:00 Alors, j'espère bien qu'il y a un moyen
26:02 de faire bouger les Français,
26:03 parce que sinon, tout ce qu'on fait depuis 7 ans
26:04 avec Paris 2024 ne servira à rien.
26:07 On n'arrête pas de mettre en place un certain nombre de choses.
26:09 On a mis les 30 minutes d'activité physique quotidienne
26:12 dans les écoles primaires.
26:13 Et là aussi, il a fallu se battre,
26:15 se battre avec les enseignants,
26:17 notamment pour leur faire comprendre,
26:19 profs scientifiques à l'appui,
26:20 que des enfants qui vont bouger 30 minutes à l'école
26:23 vont être plus concentrés en classe après,
26:25 alors qu'intuitivement, tout le monde pense à le contraire.
26:28 Ça a été prouvé.
26:29 On arrive à le généraliser auprès de toutes les écoles.
26:32 Et effectivement, il faut faire rentrer
26:34 ce message de l'activité physique
26:36 dans l'hygiène de vie des gens.
26:38 On ne fait pas du sport si on a le temps.
26:42 On prend le temps de faire de l'activité physique ou du sport
26:45 parce que toutes les études montrent
26:47 que c'est le médicament universel.
26:49 Sa lutte contre l'hypertension,
26:50 contre le diabète de type 2,
26:52 sa lutte contre la dépression,
26:54 ça évite le surpoids et l'obésité.
26:56 Toutes les comorbidités dont on a parlé pendant le Covid,
26:59 qui ont fait tant de dégâts et tant de morts,
27:01 peuvent être prévenues par l'activité physique.
27:03 C'est un médicament universel
27:05 et c'est ce qu'on essaye de faire rentrer dans le cerveau des Français.
27:07 - Franck Chevin, juste pour terminer, c'est parti.
27:10 - Le principal changement qu'il y a eu dans nos sociétés,
27:12 c'est la sédentarité.
27:15 Alors que le siècle dernier,
27:17 enfin plus de 100 ans en arrière,
27:20 c'était moins le cas.
27:23 Ça veut dire quoi ?
27:24 Ça veut dire qu'il faut absolument bouger dans la journée.
27:27 Et moi, ce qui me fascine,
27:29 c'est de voir les gens qui prennent l'ascenseur, par exemple.
27:31 En bonne santé, qui prennent l'ascenseur.
27:32 Quelle est la raison pour prendre l'ascenseur ?
27:35 Prendre les escalators.
27:36 - Qui prend les escaliers, là, parmi vous, et pas l'ascenseur ?
27:40 - Voilà. - Ah, c'est bien !
27:41 - Il faut qu'on remette les escaliers dans les bâtiments,
27:45 au centre des bâtiments.
27:47 L'ascenseur, c'est ce qu'on prend
27:49 quand on ne peut pas monter les escaliers.
27:51 - Il faut avoir du mal à trouver l'ascenseur,
27:52 alors qu'aujourd'hui, on a du mal à trouver les escaliers.
27:54 - On a du mal à trouver les escaliers.
27:56 - Nous, dans le collectif Point de France en forme,
27:58 qui est le consultant du COJO, on dit "jeunesse sédentaire,
28:03 vieillesse grabataire".
28:04 Voilà, en quatre mots, vous avez compris le tableau.
28:06 - Je voudrais aussi conclure cette partie par ce chiffre.
28:09 1,9 million de décès en France pourraient être évités
28:12 grâce à une prévention efficace.
28:13 Et je ne parle pas encore des maladies chroniques.
28:16 Donc voilà, un grand, grand merci à tous les trois.
28:19 Franck Chauvin, merci beaucoup.
28:21 Didier Herveau, je vous retrouve pour la conclusion de cette émission.
28:24 Et Michel, vous restez avec nous. - Je ne bouge pas.
28:26 - Vous ne bougez pas pour cette deuxième...
28:27 Vous êtes bien ? Ça va ?
28:28 - Alors, on est très confortable, mais normalement,
28:30 on devrait être debout, parce qu'il faut se lever une minute par heure.
28:32 Donc dès que l'heure sera passée...
28:33 - Oui, c'est vrai.
28:34 On va faire un petit tour du plateau.
28:37 Pour cette deuxième partie d'émission,
28:38 nous allons voir comment, demain, nous serons mieux soignés
28:41 grâce au progrès fantastique de la médecine.
28:44 Demain, je tomberai moins malade grâce à la prévention,
28:56 mais je serai aussi mieux soigné.
28:58 Alors, comment la technologie est en train de révolutionner
29:00 la médecine de demain ?
29:02 Eh bien, pour répondre à cette passionnante question,
29:04 j'ai le plaisir de recevoir Jean-Philippe Fouquet.
29:06 Bonjour. - Bonjour.
29:07 - Vous êtes docteur en sociologie et ingénieur de recherche.
29:10 Donc, merci d'être avec nous.
29:11 Docteur René Bocopza, bonjour. - Bonjour.
29:13 - Merci également d'avoir répondu à notre invitation.
29:15 Vous êtes médecin, radiologue et auteur du livre "Covadis",
29:19 "Où vas-tu, l'humanité ?"
29:21 Nous avons toujours eu besoin de comprendre
29:22 d'où nous venons et où nous allons.
29:24 Et sans notre cerveau et ses capacités incroyables,
29:26 jamais nous ne saurions interroger sur nos origines
29:29 et sur notre place dans l'univers.
29:31 Donc, voilà un petit peu de philosophie aussi
29:32 dans cette deuxième partie d'émission.
29:34 Merci d'être avec nous.
29:35 Et docteur Simès, merci d'être resté.
29:38 Je rappelle que vous êtes le grand témoin de cette émission.
29:40 Vous intervenez quand vous voulez.
29:42 Alors, parmi toutes ces dernières évolutions technologiques
29:44 en matière de santé, prenons un exemple
29:45 que tout le monde connaît bien, la téléconsultation
29:48 pour pallier le manque de médecins dans certains territoires.
29:51 Alors, les jeunes sont plutôt très à l'aise avec cette pratique.
29:54 Leurs parents et leurs grands-parents le sont un petit peu moins.
29:57 Presque la moitié des jeunes ayant déjà renoncé à aller voir un médecin
30:00 déclarent avoir utilisé la téléconsultation
30:03 au cours des 12 derniers mois,
30:06 contre 24% pour le reste de la population.
30:09 C'est quand même quatre fois plus qu'en 2019.
30:11 En revanche, toujours d'après ce sondage,
30:13 seulement 22% des Français jugent que la télémédecine est efficace.
30:16 C'est moins qu'il y a trois ans.
30:17 Donc voilà, en la pratiquant, ils envoient un petit peu les limites.
30:20 Les Français sont finalement un petit peu déçus,
30:22 surtout les plus de 50 ans.
30:24 Comment l'expliquer ?
30:25 La téléconsultation, elle s'impose un petit peu aujourd'hui
30:29 dans la mesure où, comme on le disait tout à l'heure,
30:31 il y a une pénurie de médecins qui va croissant.
30:34 Et en opposition, avec une demande qui va croissante également.
30:39 Il y a plus de population.
30:40 Malades, c'est ce qu'on disait.
30:42 Malades, il y a plus de personnes...
30:44 Et on ne peut pas former forcément plus de médecins.
30:49 Il y a forcément un problème de l'offre par rapport à la demande.
30:53 Donc la téléconsultation, c'est une solution.
30:57 C'est une interface technologique assez sophistiquée
31:00 qui se met entre le médecin et le patient.
31:02 On l'entend souvent, d'ailleurs,
31:04 quelques fois dans les pharmacies,
31:06 et je n'y vois aucun inconvénient.
31:07 On va justement en parler,
31:10 mais les limites justement de cette téléconsultation,
31:12 c'est qu'on ne peut pas pratiquer un examen clinique,
31:16 on ne peut pas palper son patient.
31:17 Si le patient est seul dans la cabine,
31:19 en face d'un écran avec le médecin de l'autre côté,
31:22 c'est assez rudimentaire.
31:24 Bien que les outils soient assez poussés maintenant.
31:27 Mais la présence d'une infirmière, d'une aide-soignante,
31:32 ou d'une pharmacienne peut aider à établir un contact humain,
31:38 quelque part dans le dialogue qui va s'établir
31:41 entre le patient et le médecin.
31:42 Mais ça ne remplacera jamais, jamais, jamais,
31:45 le contact, le colloque singulier
31:47 qu'un médecin a avec son patient.
31:50 C'est une petite séance de psychothérapie
31:52 à chaque consultation physique en présentiel
31:55 que le malade cherche,
31:57 même si ça n'a aucun rapport avec sa pathologie.
32:01 Et ça, ça ne peut pas être remplacé par la téléconsultation.
32:04 Alors justement, vous parliez des pharmaciens,
32:07 ils sont de plus en plus nombreux aujourd'hui
32:08 à installer dans leur pharmacie des cabines de téléconsultation
32:11 équipées de tous les appareils de mesure
32:14 pour rendre justement cette consultation plus efficace.
32:16 C'est le cas de Pierre-Olivier Piron
32:18 qui nous a ouvert les portes de sa pharmacie connectée.
32:21 Regardez.
32:22 Située à une dizaine de kilomètres seulement de Tours,
32:30 la commune de Monet est pourtant dans un désert médical.
32:34 Avec deux médecins pour près de 5 000 habitants,
32:36 la pharmacie est donc le premier interlocuteur
32:40 pour les petites urgences.
32:41 Ici, dans la pharmacie de Pierre-Olivier Piron,
32:44 on trouve un service que beaucoup de clients
32:46 ne connaissent pas, la téléconsultation.
32:49 Quand les gens nous disent qu'ils n'ont pas de rendez-vous médical
32:53 avant trois, quatre jours,
32:54 on leur offre la possibilité de rencontrer un médecin
32:57 en téléconsultation avec des objets connectés.
33:00 Pour réaliser cette téléconsultation,
33:02 il suffit de rentrer ses coordonnées sur la machine dédiée.
33:05 Puis un médecin apparaît en visio
33:07 et guide le patient qui s'auscultera lui-même.
33:10 Tensiomètre, un oxymètre, thermomètre, stéthoscope,
33:15 et puis même un otoscope pour les oreilles
33:18 et un dermatoscope pour tout ce qui est problèmes de peau.
33:22 La pharmacie Piron réalise une dizaine de téléconsultations par mois.
33:26 Il faut dire que la population néorurale est plutôt jeune,
33:30 donc connectée.
33:31 Néanmoins, pour le pharmacien,
33:32 cette téléconsultation n'est pas un réel progrès,
33:35 mais une adaptation à l'environnement médical pauvre en médecins.
33:39 J'aimerais bien que ça reste du ponctuel, du post-Covid.
33:43 J'aimerais bien que cet appareil des ménages de la pharmacie
33:47 ait récupéré quelques médecins disponibles, oui.
33:50 En France, en 2019, il y a eu 80 000 téléconsultations.
33:54 Un chiffre qui a grimpé jusqu'à 9,4 millions en 2021.
33:59 Une chose est sûre, c'est que les pharmaciens, à l'avenir,
34:00 devront être de plus en plus connectés
34:03 pour répondre aux attentes des patients,
34:05 ce qui veut dire se former à ces nouvelles technologies, n'est-ce pas, Erdem ?
34:08 Notre étudiant en pharmacie de quatrième année.
34:11 Effectivement, la question de la formation numérique en santé,
34:13 elle revient depuis quelques années maintenant.
34:17 Nous, ça fait cinq ans maintenant qu'on travaille sur cette question
34:19 et en fait, à la rentrée 2024,
34:21 sera mis en place un référentiel de compétences
34:24 qui traite notamment de cinq thèmes,
34:25 la communication en santé, la télésanthé,
34:27 comme on vient de le voir, la cybersécurité,
34:29 les outils en santé et les données de santé.
34:31 Ces cinq thèmes, ils sont essentiels à traiter.
34:34 En plus d'être dans les études de pharmacie,
34:36 c'est un référentiel qui a été construit en interfilière,
34:38 c'est-à-dire que c'est appliqué pour toutes les études de santé,
34:41 pour toutes les filières.
34:42 Et en fait, on voit, ça fait maintenant quelques années
34:45 qu'il est mis en place ce référentiel,
34:47 du moins qu'il a été voté.
34:48 Il est obligé, c'est obligé de l'appliquer légalement
34:51 à partir de la rentrée 2024,
34:53 donc les doyens auront devoir s'y poser.
34:56 Et on travaille notamment avec la délégation numérique en santé
34:59 sur la question pour vraiment l'appliquer au mieux.
35:01 Maintenant, il y a beaucoup de sujets qui ne sont pas encore traités.
35:04 L'intelligence artificielle, on n'en parle pas,
35:06 je ne l'ai pas mentionné, parce que ça va être traité plus tard,
35:09 notamment dans les enseignements de spécialité.
35:10 Et à mon avis plus personnel, si je peux me permettre,
35:15 ça me semble assez illusoire de penser qu'on peut rattraper le retard
35:18 qu'on a déjà accumulé, puisque ça reste quand même
35:19 un très gros retard qu'on a sur le numérique en santé.
35:21 C'est quelque chose vraiment d'essentiel.
35:23 Maintenant, ça n'en reste pas moins indispensable
35:24 de le traiter dans la formation.
35:26 Merci, Adam. Jean-Philippe Fouquet, on est très, très en retard.
35:28 On ne pourra jamais combler notre retard.
35:30 Ouh là, je ne suis pas le mieux placé pour répondre à ça.
35:32 Sans doute que les médecins répondraient mieux.
35:34 En revanche, ce qui est intéressant,
35:35 mais le docteur Simès l'avait dit lors de la première partie d'émission,
35:40 en fait, on voit bien qu'il y a plusieurs questions qui vont se poser.
35:42 Il y a des questions qui vont d'ordre technologique.
35:45 Nous, on mène actuellement une recherche sur la téléconsultation
35:48 qui montre que si on veut transposer une consultation normale
35:51 sur la téléconsultation, on se trompe.
35:53 Donc déjà, comment techniquement ça va être fiable,
35:56 les outils qu'on a vus.
35:57 Et puis, à ce que vous avez dit, docteur Simès,
35:58 ce qui est très important et qui est sans doute l'enjeu
36:00 qui va être le plus difficile à relever,
36:02 ça va être celui de faire coopérer les professionnels.
36:05 Ça ne va pas être tout à fait pareil.
36:07 Moi, ce que j'observe actuellement sur le terrain,
36:09 quand c'est dans des pharmacies qui sont des acteurs de santé
36:12 qui finalement s'inscrivent dans une chaîne
36:15 et puis tout le débat qu'il y a,
36:16 je crois que la SNCF a fait reculons là depuis quelques temps
36:20 ou bien les centres commerciaux,
36:22 où là, clairement, on est dans le sketch un peu classique
36:24 où il y a une espèce d'effervescence
36:26 autour de l'outil technique.
36:27 Moi, je suis tout à fait d'accord avec ce que dit le docteur Simès.
36:31 Je pense que le principal enjeu, il ne va pas être technologique.
36:35 Il va être sur la capacité que des professionnels auront
36:40 à accepter de déléguer.
36:41 Vous l'avez dit tout à l'heure,
36:42 on aurait pu parler des sages-femmes.
36:44 Vous l'avez dit, soit les pharmaciens.
36:46 Et là, on sent quand même que, vous l'avez dit vous-même,
36:49 ça freine, ça freine beaucoup.
36:51 Ce n'est pas gagné.
36:52 Vous savez, ça me fait penser à la blague.
36:56 Il y a Eve et Adam, au début de l'humanité.
36:59 Il y a Eve qui s'adresse à Adam, lui disant "est-ce que tu m'aimes ?"
37:01 et Adam lui répond "est-ce que j'ai le choix ?"
37:05 On n'a pas le choix.
37:07 On est dans une configuration de déserts médicaux catastrophiques.
37:13 Donc, il faut impérativement trouver des solutions,
37:16 même si elles sont provisoires,
37:18 parce qu'il faut 10 ans pour former un médecin,
37:19 on le répète sans arrêt,
37:21 même si dans les 10 ans qui viennent,
37:23 on est obligé d'avoir plus d'infirmières de pratiques avancées,
37:27 plus de téléconsultations,
37:29 plus de rôles joués par les pharmaciens,
37:31 eh bien allons-y, il n'y a pas d'autre solution aujourd'hui,
37:34 sinon les gens n'ont pas accès à des personnels soignants
37:38 ou à un médecin ou à des conseils.
37:40 - Des personnels soignants qui sont formés en plus.
37:42 - Le docteur Boghossa a raison.
37:43 Évidemment que ce n'est pas la panacée,
37:45 évidemment que la téléconsultation ne peut pas remplacer un médecin,
37:49 mais si quelqu'un a un petit peu mal aux oreilles ou à un rhume,
37:53 en deux secondes de téléconsultation,
37:55 on va lui faire une ordonnance,
37:56 on n'a pas besoin de rester 20 minutes ou une demi-heure avec lui
37:59 pour faire un diagnostic de rhinite allergique
38:01 qui est résistant à des antihistaminiques.
38:03 Et effectivement, il faudrait que mes confrères,
38:05 mais pas que mes confrères,
38:07 au-dessus le Conseil de l'ordre des médecins,
38:09 se bougent un petit peu et s'aperçoivent qu'on est en 2024.
38:12 - Merci pour ce message qu'il fallait faire passer
38:14 en tant que pharmacienne, j'y suis effectivement très sensible.
38:17 - C'est pour ça que je te le dis Véronique,
38:19 parce que je sais que tu es sensible.
38:21 - Il faut noter également l'engouement des Français
38:22 pour les objets connectés,
38:24 ce qui va plutôt dans le bon sens aussi.
38:25 Nous avons sur notre plateau Héloïse,
38:27 qui souffre de troubles dys,
38:30 troubles dys, je crois que chez vous c'est dyspraxie, dyslexie, dyscalculie.
38:35 Et il existe aujourd'hui des outils connectés
38:39 qui peuvent aider des patients à surmonter leurs troubles
38:42 et à réussir leurs études comme vous.
38:43 Je sais que vous réussissez très brillamment.
38:45 Racontez-nous un petit peu comment ces outils vous ont aidé.
38:48 - Oui, c'est Héloïse, je suis en études de design.
38:52 J'ai souffert très jeune de dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie.
38:59 J'ai eu le droit et la chance d'avoir eu des classes adaptées
39:04 qui ont mis en place des...
39:06 Chaque élève avait des iPads,
39:08 on pourrait croire que c'est une mauvaise idée,
39:10 mais ça nous a laissé la chance d'adapter nos cours,
39:14 de faire nous-mêmes nos propres méthodes.
39:17 C'était au début, aujourd'hui il y a beaucoup plus de pratiques qui sont faites.
39:20 Il y a eu des applications qui ont été développées
39:23 pour les enfants dyslexiques, etc.
39:26 Donc je pense qu'il ne faut pas fermer les portes aux nouvelles technologies.
39:30 Certes, les mondes connectés ce n'est pas forcément la solution.
39:33 - Et le problème de tous les objets connectés,
39:35 les mondes qui vous donnent votre rythme cardiaque tout dans la journée,
39:38 c'est que ça devient obsessionnel.
39:40 D'ailleurs, toute la journée vous regardez ça.
39:42 - Alors moi, ce que je peux rajouter,
39:44 c'est que quand même, dans des cas très particuliers,
39:47 mademoiselle par exemple,
39:48 mais aussi les diabétiques, les troubles du rythme, les coronariens,
39:52 les personnes âgées dépendantes,
39:53 là les objets connectés sont devenus presque indispensables
39:59 pour un suivi à distance, pour des alertes, etc.
40:03 - Bon, demain je serai mieux soignée aussi
40:04 grâce à des professionnels de santé non connectés,
40:06 on l'a dit, formés à la e-santé,
40:07 mais aussi grâce à l'intelligence artificielle.
40:09 J'aimerais bien qu'on en dise quelques mots
40:11 qui, en matière de santé,
40:12 offre effectivement des perspectives assez incroyables.
40:14 À commencer par une meilleure analyse de l'imagerie médicale
40:17 pour un dépistage plus fin et un diagnostic plus précis des pathologies.
40:20 Docteur Boukhobza, vous êtes spécialiste du dépistage du cancer du sein
40:24 et l'intelligence artificielle, aujourd'hui, vous est d'une aide très précieuse.
40:27 Vous ne pouvez pas vous en passer.
40:29 - Elle m'est devenue indispensable
40:31 parce qu'elle a amélioré mes diagnostics en moins de temps.
40:35 Un exemple très simple, c'est la recherche de microcalcifications
40:38 qui souvent signent un cancer du sein.
40:42 Avant, je passais de longues minutes à examiner avec une loupe
40:45 chaque cliché de sein,
40:47 alors que maintenant, avec une analyse très rapide en quelques secondes,
40:52 l'intelligence artificielle m'indique s'il y en a ou pas et où.
40:56 Donc honnêtement, c'est une révolution dans la médecine.
41:00 Il n'y a pas que dans le cancer du sein, il y a d'autres domaines.
41:04 - Ça permet aussi de mieux analyser une tumeur, par exemple,
41:07 et de proposer un traitement ?
41:09 - Il y a de l'intelligence artificielle en imagerie médicale,
41:12 elle est en train d'exploser, et d'ailleurs aussi dans d'autres spécialités.
41:16 Mais en imagerie médicale, oui, il y a des diagnostics qui sont faits,
41:20 mais encore une fois, l'intelligence artificielle,
41:22 elle porte très mal son nom.
41:24 Ce n'est pas une intelligence du tout.
41:27 C'est une immense base de données
41:30 qui est couplée à des algorithmes très performants.
41:33 Et quand on présente un cas, une image ou quoi que ce soit,
41:37 elle compare en un temps record, en quelques millisecondes.
41:39 - Donc en fait, on pourrait parler d'analyse artificielle
41:41 plutôt que d'intelligence artificielle.
41:42 - C'est une analyse artificielle très rapide
41:44 qu'une intelligence au sens où on l'entend habituellement.
41:48 - Jean-Philippe Fouguet, il ne faudrait pas avoir peur
41:50 de cette intelligence artificielle.
41:52 Elle sécurise, mais elle ne remplacera jamais un médecin et son intuition.
41:55 - En fait, je crois que tous ces débats-là,
41:58 ils se cristallisent aujourd'hui sur l'intelligence artificielle.
42:02 Enfin, quiconque a travaillé sur l'innovation sait que
42:05 toutes les innovations étaient porteuses de ce genre d'inquiétudes
42:08 plus ou moins légitimes et de fantasmes.
42:10 Moi, je sais que je fais partie, je ne suis pas le seul,
42:12 la littérature est bien riche là-dessus, à dire
42:17 il n'existe pas d'innovation technologique sans innovation sociale.
42:20 Donc, d'une manière ou d'une autre, ça va transformer un rapport au travail,
42:25 ça va transformer la manière dont je sollicite.
42:27 Moi, je vous rejoins quand vous dites c'est un outil.
42:31 Après, il y a sans doute une dérive qui est de nous demander à tous
42:36 d'avoir une posture hyper binaire.
42:38 Et je ne dis pas que c'est ce que vous avez fait,
42:40 mais quand vous demandez le pour ou contre, la montre,
42:42 moi, je suis un grand coureur,
42:43 tous les gens que je vois avec le smartphone, ça devient épouvantable.
42:46 Le truc, il bip dans tous les sens,
42:47 mais si à la limite, chacun s'y retrouve, c'est une chose.
42:50 Là, ce que vous décrivez, et c'est intéressant
42:53 parce que vous êtes radiologue de formation.
42:54 Moi, je discutais avec un collègue radiologue qui m'expliquait,
42:57 donc un type, comme disait Michel Simestelleur,
43:00 ce n'est plus un perdreux de l'année non plus,
43:02 donc quelqu'un qui a beaucoup travaillé.
43:03 Je lui dis, toi, dans ton travail, il me dit, moi, aujourd'hui, clairement,
43:07 si j'ai une intelligence artificielle qui génère 100, 200, 300 000 clichés,
43:12 je lui ferai plus facilement confiance.
43:14 Donc, ça change le métier.
43:16 La question, c'est que si on veut avoir une posture hemmopanécaine,
43:19 on va se perdre.
43:20 La vraie question qui va se poser,
43:21 mais je parle sous le contrôle de deux collègues médecins,
43:24 c'est est-ce qu'elle se substitue ?
43:26 Est-ce qu'on lui délègue et jusqu'où ?
43:28 Ou bien est-ce qu'on la considère comme un outil que j'ai mobilisé,
43:32 comme dans tout un tas d'autres temps ?
43:33 - Je crois, pour répondre, il me semble avoir vu passer des études,
43:37 justement, en radiologie, qui montraient que les meilleurs résultats
43:41 étaient tenus par la collaboration intelligence artificielle-radiologue,
43:46 et non pas par radiologue seul ou par intelligence artificielle seule.
43:49 - Dans l'avenir, les médecins ne pourront pas faire 100,
43:52 ces outils connectés, cette intelligence artificielle.
43:55 - Dès maintenant.
43:57 - Dès maintenant, c'est arrivé.
43:58 - L'IA ne pourra pas faire 100, les médecins.
44:00 - L'IA ne pourra pas faire.
44:01 - On est tout à fait d'accord.
44:02 - Pour l'instant.
44:03 - Alors, dans 10 ans, on n'a pas tant 30 ans.
44:05 - Pour l'instant, on est d'accord.
44:06 Un grand merci, en tout cas, à tous les trois.
44:10 Docteur Bokobza, je rappelle le titre de votre livre,
44:12 "COVID-10, qui est un hommage au cerveau humain.
44:14 Sans lui, pas d'intelligence artificielle,
44:15 pas de médecine de demain aussi innovante."
44:17 Mais voilà, sans médecin non plus, pas d'intelligence artificielle.
44:20 En tout cas, il n'y a pas que l'intelligence artificielle
44:22 qui doit se mettre au service de notre santé.
44:24 Il y a aussi notre logement.
44:25 Et on en parle dans la troisième partie de cette émission.
44:27 Alors, demain, je reste chez moi plus longtemps et en bonne santé.
44:41 C'est vrai qu'un logement qui n'est pas adapté
44:42 peut avoir des répercussions sur notre santé.
44:44 Ce n'est pas mes deux invités qui me diront le contraire.
44:47 Julie Savary, bonjour.
44:48 - Bonjour.
44:48 - Merci d'être avec nous.
44:49 Vous êtes directrice du logement pour le groupe Vive
44:51 et directrice déléguée à l'habitat.
44:54 Merci d'avoir accepté notre invitation.
44:56 Aurore Maude-Gropault, vous êtes infirmière et responsable,
44:59 support des activités soins à domicile et équipe Alzheimer.
45:02 Merci également d'être venue sur le plateau de la santé d'abord.
45:07 Alors, Aurore Maude, vous dites qu'aujourd'hui,
45:09 de nombreux patients vivent dans des appartements
45:11 non adaptés à leur âge, handicap, pathologie, etc.
45:14 Quelles sont les principales répercussions sur leur santé ?
45:17 Vous les voyez au quotidien ?
45:18 - La principale répercussion, c'est l'isolement
45:21 et ce qui est lié à l'isolement, c'est la dépression.
45:23 Beaucoup de nos patients ont des syndromes anxio-dépressifs.
45:26 On en a plusieurs qui, par exemple,
45:29 vivent au quatrième étage sans ascenseur
45:31 et ils ne peuvent pas sortir de chez eux depuis des années maintenant.
45:34 Malgré leurs demandes pour accéder à des nouveaux logements,
45:36 c'est très long et donc, du coup,
45:38 on a affaire à une population qui est très triste et dépressive.
45:43 - Oui, parce que seulement 7% des logements
45:44 sont considérés comme totalement accessibles
45:46 selon le Conseil national consultatif des personnes handicapées
45:50 et les demandes aux logements en plus sont très nombreuses.
45:53 Dans le cas de ces patients en perte d'autonomie,
45:54 un logement adapté, ça veut dire quoi, concrètement ?
45:57 - Un logement adapté, c'est un logement
45:59 dans lequel on peut entrer et sortir aisément.
46:01 C'est un logement avec des pièces à vivre confortables
46:04 où le patient peut bouger, enfin la personne peut bouger,
46:08 qu'elle soit en fauteuil ou en déambulateur.
46:10 C'est une salle de bain adaptée,
46:12 c'est pouvoir avoir une vie comme tout le monde,
46:15 comme vous et moi.
46:16 - On comprend effectivement que tout, aujourd'hui,
46:18 doit être mis en œuvre pour maintenir l'autonomie
46:20 des personnes âgées le plus longtemps possible.
46:22 La population vieillit et ce vieillissement va s'accélérer
46:25 au cours des 60 prochaines années.
46:27 On ne pourra pas multiplier les EHPAD à l'infini,
46:29 sans compter tous les dysfonctionnements
46:32 dans certains établissements liés notamment
46:34 au manque de personnel. Julie Savary ?
46:36 - Oui, absolument. En fait, il va falloir tout faire
46:38 pour qu'on puisse vieillir dans les meilleures conditions possibles
46:41 à domicile.
46:42 Et il va falloir travailler plusieurs choses.
46:44 - On n'aura pas le choix, en fait.
46:45 - On n'aura pas le choix.
46:46 - C'est comme pour le sport.
46:47 On n'aura pas le choix.
46:48 - Effectivement.
46:50 Il va falloir rénover le plus possible
46:53 tous les logements existants pour les rendre compatibles
46:55 avec le vieillissement.
46:56 Donc, il va falloir adapter le bâti.
46:59 On parlait tout à l'heure de la capacité de bien sortir
47:03 et rentrer dans le logement.
47:05 On peut parler des salles de bain, etc.
47:07 Puis, il va falloir travailler aussi tous les services
47:09 qu'on amène dans ces logements-là,
47:10 parce qu'il faut absolument accompagner l'humain.
47:13 Et on pourra aussi même imaginer de développer
47:15 des nouvelles formes d'habitat qui vont être très adaptées
47:18 au vieillissement et très insérées dans la ville
47:21 avec des projets de vie pour toujours faire en sorte
47:24 qu'il y ait beaucoup de liens sociaux
47:26 dans ces nouvelles formes d'habitat.
47:27 - Donc, ça veut dire que les prochains logements
47:29 qui vont être construits devront intégrer tous ces critères,
47:32 tous ces critères dont vous nous parlez.
47:33 Ça, ça va être essentiel aussi.
47:35 - Il faudra travailler sur tous ces critères,
47:37 soit dans les logements existants, soit dans les logements neufs.
47:39 - Donc, on rénove ou on construit des nouveaux logements adaptés.
47:43 Et vous parlez justement de venir aussi vers ces personnes
47:46 qui sont en perte d'autonomie,
47:48 pour les assister dans les tâches quotidiennes
47:50 comme le ménage, les courses, l'aide ou à la prise de médicaments.
47:53 Mais on pourrait aussi favoriser le déplacement
47:56 des professionnels de santé vers ces personnes.
47:59 Et nous sommes allés à la rencontre justement des équipes
48:02 de Écouter, Voir, Mobile, qui redonnent un accès à la santé visuelle
48:05 et auditive à cette patientelle qui est en perte d'autonomie
48:09 ou qui est éloignée de tous soins.
48:10 C'est un reportage d'Alain Druau.
48:13 - C'est un service qu'on propose pour les personnes âgées
48:22 ou celles qui sont hospitalisées.
48:24 On a à cœur d'amener un service à une population
48:26 qui ne pourrait pas avoir accès à ce type de soins.
48:29 Donc, équipement de lunettes, entretien des appareils auditifs.
48:31 - La demande de l'organisation.
48:33 - Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer,
48:35 qui sont en grande majeure partie des personnes âgées,
48:39 ça leur permet d'avoir de nouvelles lunettes, de continuer à lire.
48:42 - Entrez !
48:44 - Bonjour, Monsieur Rigondo ! Vous allez bien ?
48:46 - Ça va très bien.
48:48 - Je viens vous livrer vos lunettes.
48:50 - Je n'ai pas besoin de me déplacer, quoi.
48:52 Vous avez tout ce qu'il faut.
48:54 - Ah bah oui !
48:55 C'est pour ça qu'on a des grands sacs.
48:57 En chaque personne est différente.
48:59 Les approches ne sont pas les mêmes non plus.
49:01 C'est ce qui fait que ça fait...
49:03 On est dans le cadre d'un métier qui est assez polyvalent.
49:07 - Vous préférez peut-être celle-là ?
49:09 - Je vais aller chez une autre dame
49:11 pour qui il faut qu'on fasse l'équipement optique.
49:14 - Oui, c'est la 1re fois que je fais ça à domicile.
49:18 - On présente toujours à chaque vente le parcours optique
49:21 en expliquant ce qui va se dérouler lors de la vente.
49:25 - Elle ne vous sert pas au niveau des temps ?
49:27 - Non.
49:27 - En termes de longueur de branche,
49:29 on a suffisamment de longueur de branche ?
49:31 - Je ne peux pas regarder, mais...
49:33 - L'écoute, je suis beaucoup plus à l'écoute
49:36 des personnes qui viennent en magasin
49:38 et qui sont des personnes âgées.
49:40 On n'a pas du tout la même approche.
49:42 C'est vrai que socialement, ça m'a fait grandir.
49:47 - Je voudrais donner la parole à Élise.
49:50 Bonjour, Élise.
49:51 Vous êtes infirmière aujourd'hui, c'est une reconversion.
49:55 Qu'est-ce qui vous a motivée à choisir ce secteur,
49:59 malheureusement très sinistré, mais c'est un métier d'avenir.
50:01 - Je suis étudiante infirmière en 2e année.
50:04 Qu'est-ce qui m'a motivée ?
50:06 C'est probablement un rêve de très jeune fille
50:09 que je n'ai pas réalisé.
50:10 Après, par la suite, reprendre des études
50:13 quand on est adulte, avec une vie de famille,
50:16 c'est plus compliqué.
50:17 - Comment vous voyez l'avenir de votre profession aujourd'hui ?
50:22 Quand vous voyez ce type de reportage ?
50:25 - On a bien conscience que la santé,
50:29 il va falloir qu'on la porte auprès des gens,
50:31 qu'on soit vraiment au plus proche d'eux,
50:33 et également à domicile, pas que dans les services de soins à l'hôpital.
50:37 - Docteur Sumès ?
50:38 - Tout ce qu'on dit là, c'est essentiel.
50:40 On voit le vieillissement de la population française.
50:42 Il y a encore malheureusement trop de personnes âgées
50:46 qui meurent à l'hôpital.
50:47 C'est démoralisant pour tout le monde,
50:50 pour celui qui est en fin de vie, pour les proches, pour la famille,
50:53 alors que l'accompagnement pourrait se faire à domicile
50:56 si on avait suffisamment de personnel.
50:58 Et sans aller jusqu'à cet extrême de la fin de vie,
51:01 tout ce qui se passe avant, il y a de plus en plus, on l'a dit,
51:04 de maladies chroniques et des gens qui pourraient aussi être chez eux,
51:09 soignés, comme ils le sont quand ils vont à l'hôpital,
51:12 et qu'on pourrait le faire.
51:13 Mais pour ça, il faut une prise de conscience de la société,
51:15 il faut une prise de conscience qu'on a besoin de personnel,
51:18 une prise de conscience qu'on a besoin aussi d'appartements
51:23 qui sont complètement adaptés à ces malades chroniques.
51:27 - Bien sûr, mais on a vu le cas particulier de ces personnes âgées
51:30 qui ont perdu leur autonomie, mais finalement, le logement en lui-même
51:33 devrait être considéré aujourd'hui comme un déterminant essentiel de santé,
51:37 pour tout le monde, on l'a bien vu pendant la crise Covid.
51:39 Et chez VIVRE, Julie Savary, vous avez mis au point un label,
51:42 "mon logement santé", concrètement, ça veut dire quoi ?
51:45 - Vous venez de dire quelque chose d'important.
51:47 On s'est rappelé, pendant la période du Covid,
51:50 que le logement était très important pour nous.
51:52 - On y a passé du temps, dans notre logement.
51:54 - On avait besoin d'être chez soi pour se protéger du virus,
51:57 mais en même temps, on a été nombreux à se dire,
51:59 "comment je fais pour ne pas devenir fou dans mon logement ?"
52:03 - On voit tous les petits détails, tout ce qui ne va pas,
52:06 qu'on ne voyait pas forcément avant.
52:08 - Et puis, on se dit, être bien chez soi, c'est avoir de la lumière,
52:12 avoir des espaces pour différents types d'activités, d'ailleurs.
52:15 - Travailler chez soi, avoir des espaces aménagés pour ça.
52:18 - Et puis, c'est aussi des choses très simples,
52:20 comme pouvoir voir son voisin, là en bas, dans la cour
52:23 ou dans le jardin, si on a un jardin,
52:25 pour pouvoir simplement prendre des nouvelles.
52:27 Et en fait, être bien dans son logement, c'est ça,
52:29 c'est être bien dans le bâti et aussi être bien dans l'humain
52:32 qui entoure le logement.
52:33 Quand on a créé le label "Mon logement santé",
52:35 on a essayé de se rappeler de ça, de ces fondamentaux-là.
52:38 - Donc concrètement, donnez-nous des exemples,
52:40 qu'est-ce qu'on va trouver dans ces logements santé
52:42 qu'on ne trouvera pas dans un logement classique ?
52:45 - Alors, sur le bâti, on va trouver des logements
52:47 qui sont forcément très bien isolés,
52:49 très bons pour la qualité de l'air intérieur,
52:51 des logements qui nous aident à bouger,
52:53 on l'a dit tout à l'heure,
52:55 pour pouvoir être en bonne santé,
52:57 il faut bouger le plus souvent possible.
52:59 Donc dans nos logements santé, il y a un bel escalier
53:01 avenant qu'on a envie de prendre parce que...
53:04 - On le voit tout de suite.
53:05 - On le voit tout de suite.
53:06 - Voilà, il n'est pas caché derrière une porte.
53:08 - Exactement.
53:09 Et dans nos logements santé, il y a aussi des services de santé,
53:13 il y a de l'écoute santé qui est accessible tous les jours,
53:16 7 jours sur 7, 24 heures sur 24,
53:18 pour accueillir vos besoins de santé essentiels.
53:21 Et puis il y a aussi des animations
53:23 qui sont là pour développer le lien social entre les habitants,
53:27 parce que le lien, c'est la vie, c'est la santé aussi.
53:30 - Bien sûr.
53:31 - Est-ce que ça vous parle, logements santé,
53:33 ce que vous y pensez ?
53:34 - Erdem ?
53:35 - Il y a de plus en plus de solutions qui se développent
53:37 à ce niveau-là, en termes d'innovation technologique.
53:39 Moi, je pense notamment à des dispositifs médicaux
53:41 qui permettent de détecter des chutes.
53:42 Alors ça, c'est super intéressant,
53:43 c'est des choses qu'on branche sur des prises.
53:44 Et en fait, quand on est une personne âgée et qu'il y a une chute,
53:46 ça nous prévient directement sur le téléphone,
53:48 un service de soins concerné ou un service de soins.
53:50 Donc oui, c'est un enjeu et c'est super intéressant
53:53 de développer cet aspect-là du logement santé.
53:55 - Voilà, en tout cas, un grand merci
53:57 pour cette plongée dans notre habitat de demain,
53:59 qui aura un lien et un impact sur notre santé.
54:02 Merci beaucoup.
54:03 Et on va passer maintenant à la conclusion.
54:05 Donc voilà, la santé de demain,
54:15 c'est déjà la fin de cette émission.
54:17 Alors, est-ce que cette émission vous a donné
54:19 des bonnes raisons d'être optimiste ou pas ?
54:21 Qu'est-ce qui vous a marqué ?
54:22 Quels sont les messages que vous avez pu retenir ?
54:25 Aliette, qu'est-ce que vous avez retenu ?
54:28 Qu'est-ce que vous auriez envie de nous dire ?
54:30 - Alors bonjour, moi, je m'appelle Agathe
54:32 et je suis étudiante en pharmacie.
54:34 Et s'il y a deux mots que je peux retenir de cette émission,
54:37 c'est la prévention, notamment la prévention primaire,
54:40 mais également l'interprofessionnalité.
54:42 Aujourd'hui, si on veut faire évoluer notre système de santé
54:44 et notre système de santé dans lequel on va exercer demain,
54:46 mais aussi pour les patients,
54:47 il faut qu'on se mette tous autour d'une table,
54:49 tous les professionnels de santé et paramédicaux,
54:51 qu'on discute et qu'on dise
54:53 qu'est-ce que nous, on veut faire plus tard pour les patients.
54:55 Et aujourd'hui, la clé, c'est la prévention,
54:57 que ce soit au niveau économique,
54:59 mais également pour la prise en charge de la population.
55:01 - C'est tout à fait ce que disait Michel Simès tout à l'heure.
55:03 Mathis, vous aussi, vous vouliez nous dire un petit mot ?
55:06 - Oui, tout à fait.
55:07 Donc moi, je suis étudiant infirmier en troisième année.
55:09 Et nous, on le voit, en tout cas,
55:11 je fais aussi partie de la FNESI,
55:13 la fédération qui regroupe tous les étudiants en sciences infirmières.
55:16 Et on le voit, vraiment, les jeunes soignants,
55:19 les futurs professionnels,
55:21 ils souhaitent se saisir de cette thématique de la prévention.
55:23 Aujourd'hui, il y a beaucoup de poursuites d'études aussi qui attirent.
55:26 Je pense notamment aux infirmiers en pratiques avancées
55:28 dont on parlait tout à l'heure,
55:29 mais aussi au master de santé publique.
55:31 Tout ça, c'est vraiment des poursuites d'études qui attirent
55:34 et vers lesquelles, en tout cas, les jeunes souhaitent tendre.
55:37 - Bon, docteur Simès, quand on entend nos jeunes étudiants,
55:39 on a toutes les raisons d'être optimistes quand même.
55:41 On va dans le bon sens.
55:42 - Oui, on est toujours optimiste avec la jeunesse.
55:45 - En tout cas, ils en parlent très bien, déjà, je trouve.
55:48 - Ils en parlent très bien et il y a un mot qui a été utilisé,
55:51 c'est la prévention primaire.
55:52 Je crois qu'il y a un moment, la prévention primaire,
55:54 c'est pour éviter de tomber malade.
55:56 La prévention secondaire, c'est pour éviter d'avoir une rechute
55:58 quand on a été malade.
56:00 Il va falloir qu'on comprenne en France que la prévention,
56:03 ça fait partie de la santé, ça fait partie de la médecine
56:07 et surtout, ça a un coût parce qu'on ne peut pas faire de la prévention
56:10 sans dépenser de l'argent avec un gros mot qui a été prononcé tout à l'heure.
56:14 - Retour sur investissement.
56:16 - Retour sur investissement.
56:17 La Caisse d'assurance maladie a bien compris.
56:19 Il y a encore du boulot dans la tête de nos politiques.
56:23 - Et les jeunes vont être là pour les booster, justement.
56:26 Didier Herveau, j'ai envie de vous laisser le mot de la fin.
56:30 Il y a un domaine dont on n'a pas encore parlé,
56:31 où la prévention aussi est indispensable, c'est la santé mentale.
56:34 - Oui, absolument.
56:35 C'est vrai qu'on a beaucoup parlé soins et maladies,
56:38 on va dire physiques, entre guillemets.
56:40 C'est vrai que sur la santé mentale, on l'a vu,
56:43 on évoquait le Covid tout à l'heure, sur la précédente séquence sur le logement.
56:48 On a aujourd'hui entre à peu près 75 % des jeunes de 15 à 25 ans,
56:52 on parlait de la jeunesse, qui déclarent avoir des troubles,
56:55 alors évidemment sous différentes formes.
56:57 87 % des Français déclarent ne pas oser en parler
57:01 et uniquement 35 % en parlent à leur médecin.
57:04 Donc, on voit bien qu'il y a un vrai sujet.
57:06 C'est vrai qu'on a envie de s'emparer de cette question au sein du groupe
57:08 pour porter ça, évidemment.
57:10 Pourquoi ? Parce que déjà à travers des établissements qui évoluent,
57:13 qui s'ouvrent de plus en plus sur la ville,
57:16 ce qu'on appelle de l'accueil de jour, pour déstigmatiser effectivement ces sujets.
57:20 Mais c'est aussi, vous parliez d'intelligence artificielle,
57:23 c'est en tout cas des plateformes qui permettent de proposer des parcours
57:26 et surtout des solutions, en fait,
57:27 parce qu'à un moment donné, on est souvent démuni.
57:30 Donc, il y a plein d'initiatives qui se font.
57:33 Je pense à la formation,
57:36 en formation donc au premier secours en santé mentale,
57:41 qui concerne là plutôt nos non-soignants.
57:44 Mais en fait, chacun d'entre nous pourrait se former.
57:47 On le fait d'ailleurs, on entendait tout à l'heure sur le logement,
57:50 avec nos gardiens d'immeubles.
57:52 Ils sont formés pour être tout simplement plus affûtés à écouter, à accueillir.
57:57 Et puis, si possible, un peu orientés.
57:59 Ce n'est jamais très, très simple, mais en tout cas, détecter ces situations.
58:03 Donc, on investit beaucoup sur ces sujets-là,
58:05 parce que ça, on parlait d'environnement tout à l'heure.
58:08 C'est clairement un sujet de société.
58:10 Aujourd'hui, on souhaite vraiment s'engager à fond avec la deuxième cause,
58:14 mais ça vous la portez très bien, c'est le sport santé.
58:17 On a ces deux axes de prévention au sein du groupe
58:19 et on y travaille tant sur les aspects remboursement que vous évoquiez
58:22 et puis également sur les aspects axés aux soins.
58:25 Merci beaucoup. Donc voilà, la médecine de demain,
58:27 donc une médecine préventive, prédictive, personnalisée, participative.
58:31 Cette fameuse médecine des 4 P, qui existe déjà depuis 20 ans aux États-Unis,
58:35 qui est en train de devenir d'ailleurs la médecine des 5 P, P pour preuve.
58:38 Donc voilà, il s'agit d'une prise en charge aujourd'hui globale du patient
58:41 qui ne consiste pas juste à donner un médicament pour un symptôme.
58:45 Donc, vive la prévention.
58:47 Merci à notre jeune public d'étudiants, etc.
58:51 Merci pour votre pertinence, pour votre investissement.
58:54 Et voilà, vous êtes effectivement la santé de demain.
58:57 Donc merci d'avoir participé à cette émission.
59:00 Vous pouvez vous applaudir vous-même.
59:02 Vous avez été très brillants.
59:04 Merci beaucoup.
59:06 Merci à tous les deux.
59:08 Et puis merci à tous de nous avoir suivis.
59:10 Et je vous donne rendez-vous très bientôt pour de prochaines émissions spéciales,
59:12 notamment consacrées au sport.
59:14 Ça fera plaisir.
59:15 Il va falloir que je revienne.
59:16 Il va falloir que tu reviennes.
59:17 Et à l'environnement également.
59:20 Et d'ici là, prenez soin de vous.
59:22 [Musique]
59:42 Le groupe Vive vous a présenté la santé d'abord.
59:45 Ou le programme qui prend soin de vous.
59:47 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.

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