Robert Ménard : «L'intolérable recule de plus en plus»

  • il y a 5 mois
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Robert Ménard, maire de Béziers DVD, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'ultraviolence chez les jeunes et du pacte sur la migration et l'asile de l'Union européenne.
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Transcript
00:00 Bienvenue et bonjour Robert Ménard.
00:02 Bonjour.
00:02 Et merci de votre présence.
00:04 Vous êtes le maire d'hiver droite de la ville de Béziers,
00:06 une autre ville Robert Ménard, celle de Bordeaux,
00:08 se réveille sous le choc après une attaque au couteau,
00:10 hier soir qui a fait un mort et un blessé grave,
00:13 avant que la police ne tue l'assaillant,
00:15 qui portait un camis, selon une vidéo qui circule largement sur les réseaux sociaux.
00:19 On va toujours rester prudent évidemment à ce stade.
00:21 La piste terroriste est écartée,
00:23 apparemment ce serait indifférent sur fond d'alcool et de motivation religieuse.
00:28 Qu'est-ce que ça vous inspire quand même cette attaque au couteau ?
00:32 Comme tout le monde, ça fait peur.
00:34 Ça fait peur parce que là on ne peut pas dire,
00:36 moi je connais un peu Bordeaux, c'est pas un quartier périphérique de Bordeaux.
00:39 C'est le truc le plus touristique que vous trouvez à Bordeaux.
00:43 Ça veut dire que vous vous dites, ça peut être partout.
00:46 Ça peut être partout, ça c'est la première chose.
00:48 La deuxième chose, je suis très prudent,
00:49 moi je ne commence pas à parler de charia et tout, comme je l'ai entendu dire.
00:53 Vous savez la politique, elle ne vous permet pas de dire n'importe quoi à n'importe quel moment.
00:57 On va voir.
00:58 Et puis globalement, il y a aujourd'hui un développement d'une violence
01:04 dont, attendez, moi elle me laisse abasourdie et un peu impuissant.
01:08 Parce que j'ai le sentiment que, écoutez, moi chez moi j'ai fait des efforts.
01:12 On a multiplié la police municipale, les effectifs, les caméras de l'île,
01:16 qui est bien sûr armée.
01:18 Je me suis fait traiter de tous les noms d'oiseaux, je m'en rappelle.
01:21 Pourquoi ? Parce que vous avez voulu armer la police municipale ?
01:25 Vous voulez que je ne l'arme pas ? Vous imaginez, ils sont en première ligne.
01:28 Qui arrive les premiers sur des affaires comme ça, 9 fois sur 10 ?
01:31 C'est la police municipale.
01:33 Et vous voulez les laisser, bras ballant, quoi ?
01:35 Ils vont se faire tuer pour nos beaux yeux,
01:38 parce qu'on aurait, je ne sais pas quoi, dans nos têtes,
01:40 qui nous ferait dire qu'il ne faut pas armer la police.
01:43 Armer la police, c'est leur donner les moyens de nous protéger et de se protéger.
01:48 Tout le monde n'est pas d'accord avec vous, justement, à Bordeaux,
01:50 les écologistes ont voté contre.
01:52 La veille ?
01:53 Mardi.
01:54 C'est pour vous dire où va se loger l'idéologie.
01:57 C'est-à-dire, au lieu d'être pragmatique, de se dire,
02:00 oui, attendez, moi je trouve qu'il y a une partie de l'argumentation qui est la leur,
02:04 qui est juste.
02:05 C'est vrai que normalement, l'État devrait s'occuper de la sécurité,
02:08 et les mairies, elles n'auraient pas à le faire.
02:10 Mais aujourd'hui, on le fait.
02:11 Aujourd'hui, je ne vais pas dire aux gens,
02:12 attendez, il n'y a pas assez de policiers nationaux,
02:14 si il y en a demain, ce sera tant mieux,
02:16 si il n'y en a pas, je ne fais rien.
02:18 Donc je fais quelque chose.
02:19 Mais aujourd'hui, décidez.
02:21 Les écologistes, c'est des idéologues à l'État pur.
02:24 Des idéologues à l'État pur.
02:25 Mais qu'est-ce qu'ils ont dit ?
02:26 Ils ont dit que c'était...
02:27 Que c'était populiste.
02:28 Voilà, pour ne pas tomber et baigner dans le populisme.
02:30 Donc vous seriez un populiste, Jean-Bernard ?
02:32 Mais attendez, il y a 80% des Français qui sont populistes, madame.
02:35 Parce que si vous demandez aux Français,
02:37 s'ils ont envie que leur police municipale soit armée pour les protéger,
02:41 j'attends de voir, en dehors de la secte écologique,
02:44 qui va dire non.
02:45 Mais enfin, c'est du délire.
02:47 Mais enfin, attendez, ils nous ont habitués à ça dans toutes les villes qu'ils dirigent.
02:50 Mais là, c'est le lendemain.
02:53 Le lendemain.
02:54 Je ne dis pas que ça aurait réglé les problèmes.
02:56 Je ne suis pas fou.
02:57 Mais je dis que ça rassure les gens et ça fait que cette police de proximité,
03:01 c'est la police municipale.
03:02 C'est elle que les gens croient.
03:04 C'est elle qu'on voit dans la rue le plus souvent.
03:06 C'est là, oui, elle a besoin d'être armée,
03:08 parce qu'on a besoin d'être défendu.
03:10 C'est aussi bête que ça et ce n'est pas de droite ou de gauche.
03:13 Tout le monde, à peu près, censé penser ça.
03:15 Plus largement, Robert Armenard.
03:17 "C'est un jour, malheureusement, ces derniers temps, sans qu'un adolescent ne soit tué ou gravement blessé."
03:21 Chem Cédine à Véry-Châtillon, Samara à Montpellier,
03:24 encore un adolescent avant-hier à Romand-sur-Isère.
03:27 Le pédopsychiatre Maurice Berger, invité ce matin sur Europe 1,
03:30 affirme que tout était écrit à l'avance,
03:33 que lui et d'autres ont prévu ce qu'il appelle cette barbarie
03:36 et que nous n'avons pas à être désarmés,
03:38 parce que nous n'avons pas à être surpris aujourd'hui.
03:41 Est-ce que vous êtes d'accord avec ce diagnostic ?
03:43 On aurait pu l'anticiper, on aurait pu le prévoir ?
03:45 Je ne sais pas. Ce que je constate, c'est que la violence est de plus en plus jeune.
03:51 Vous avez vu les âges ?
03:52 15 ans.
03:53 15 ans. Des agresseurs, 11 ans, madame. 11 ans.
03:57 Pardon, ça me rappelle quelque chose.
03:59 Moi, je ne sais pas, je sais ce qu'on pourrait faire.
04:02 Je vous rappelle qu'en 2014, quand je suis élu maire, je prends une décision.
04:06 Vous allez voir, ce n'est pas pour parler de moi.
04:08 Je prends une décision toute simple.
04:10 Les enfants de moins de 13 ans, pourquoi je dis "enfants de moins de 13 ans" ?
04:13 Puisqu'à moins de 13 ans, tu ne peux pas aller en prison, c'est la loi en France.
04:17 Donc les enfants de moins de 13 ans ne peuvent pas sortir seuls, sans adultes, après 11h du soir.
04:23 Moi, j'ai des enfants, je n'aurais pas imaginé une seconde
04:27 qui se promènent tout seuls dans ma ville, tranquille, après 11h du soir, à 2h du matin.
04:32 Attendez, c'est monté jusqu'au Conseil d'État, qui m'a obligé à retirer cet arrêté.
04:38 Vous pensez que ce n'est pas du bon sens de dire que des gosses,
04:42 après 11h du soir, leur place est au lit ?
04:45 Et quand ça se passe dans la journée, et quand ça se passe à la sortie de l'école,
04:48 c'est le cas pour Rivier-Richeltyon, c'est le cas pour Montpellier et pour Samara.
04:51 Quand on peut lyncher pour une affaire de réputation,
04:53 quand on peut tuer pour une raison "futile",
04:56 et quand on parle de crime d'honneur en France ou de déshonneur,
04:59 que reste-t-il ? J'emploie un mot qui a été employé lui-même par le président de la République,
05:03 des civilisations ou civilisations, que reste-t-il ? Des civilités élémentaires.
05:07 Attendez, le chef de l'État, il a raison de dire ça.
05:10 - Et après ? - Oui, mais en même temps,
05:12 trois jours avant, il parle d'oisiveté.
05:15 Il faut s'entendre, il faut commencer par dire les choses.
05:18 Écoutez, moi, je vais dans des collèges, dans des lycées, dans des écoles, dans ma ville.
05:22 Tout le monde a peur.
05:24 Pas que les enfants, enfin les enfants ou les jeunes,
05:28 de leurs voisins qui seraient violents.
05:30 Les profs, ils ont peur.
05:32 Les dirigeants d'école, ils ont peur.
05:35 Les profs, ils ont peur parce qu'ils se disent
05:38 "ça va rendre invivable la classe".
05:40 Les profs, les directeurs d'école, ils se disent
05:43 "ouh, attention, ça donne une mauvaise image de mon établissement".
05:47 Tout le monde craint les choses.
05:49 Et aujourd'hui, c'est comme il n'y a pas...
05:51 Vous me disiez si on a laissé faire.
05:53 Oui, par exemple sur la famille, sur les familles.
05:56 À force de dénigrer la famille, à force de fragiliser la famille,
06:00 à force de voir des endroits où il n'y a plus en réalité de vraies familles,
06:03 où vont se réfugier ces jeunes ?
06:05 Dans des bandes, dans des clans, dans la communauté.
06:08 C'est-à-dire tout ce qui est facteur pas de bonne éducation,
06:12 et oui, ça existe la bonne éducation,
06:14 mais facteur au contraire, vous savez, des valeurs les plus terribles.
06:17 Il y a ça.
06:18 Pardon, vous êtes une fille, madame.
06:20 Vous avez vu le nombre de filles dans les agressions ?
06:23 La violence en bande par les filles et les jeunes filles.
06:26 Si l'égalité, c'est ça, si l'égalité entre les garçons et les filles,
06:30 c'est copier le truc le pire des garçons,
06:34 moi je ne sais pas, je vois tout ça.
06:36 Et puis, je vous le disais sur Emmanuel Macron,
06:39 on trouve toujours des excuses.
06:41 J'entendais des gens qui me disaient "la pauvreté, expliquez-moi
06:44 en quoi la pauvreté peut expliquer ou justifier des comportements pareils.
06:50 Ce n'est pas parce que vous êtes pauvre que vous êtes un petit salopard,
06:53 un petit abruti."
06:54 Vous avez utilisé le mot de "valeur",
06:57 mais on dit, on entend souvent, notamment ici sur ce plateau,
07:00 beaucoup de responsables politiques,
07:02 il faut réinsuffler les valeurs de la République.
07:05 Mais comment donner corps à ça, Robert ?
07:08 En fait, quel projet commun, quel imaginaire collectif,
07:11 au-delà de la seule laïcité, laïcité, laïcité répétée ?
07:14 D'abord, je crois qu'il ne faut laisser rien passer.
07:17 Rien passer.
07:19 Or, moi, je le vois, tout le monde, même à mon niveau, on laisse passer.
07:22 On est fatigué de dire les mêmes choses que vous venez de dire,
07:26 et donc on finit par dire "ça, ce n'est pas si grave".
07:29 Et le tolérable ou l'intolérable recule de plus en plus.
07:33 Moi, je me méfie de ces incantations.
07:36 Les valeurs républicaines, qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
07:41 Déjà, pour nous, c'est un peu mystérieux,
07:43 mais pour nos enfants, qu'est-ce que ça veut dire, les valeurs républicaines ?
07:47 Pardon, les valeurs, c'est des choses simples.
07:50 C'est à l'école, on se lève quand un adulte rentre.
07:54 À la maison, on ne parle pas n'importe comment à ses enfants.
07:57 Les parents dénoncent les comportements des enfants quand ils se comportent mal.
08:02 Il y a des quartiers, pas toute la France,
08:04 mais il y a des quartiers où il y a une solidarité communautaire ou de lieu qui est inacceptable.
08:10 Que dit la mère de Romain Surizer, Marie-Hélène Sarraval,
08:12 affirmant que personne ne l'écoute.
08:14 Bon, elle a été extrême droitisée, tout ce qu'on sait.
08:16 Vous de même, d'ailleurs.
08:17 Ah oui, moi, je mets en cause dans certains quartiers le fait
08:20 qu'il n'y a personne qui dénonce les comportements alors que tout le monde sait qui c'est.
08:25 Et on vous dit que vous êtes d'extrême droite, je ne suis pas d'extrême droite.
08:27 Je suis soucieux de ces gens-là, madame.
08:29 Donc, on dénonce, tu ne laisses rien passer.
08:31 On ne laisse rien passer.
08:32 Mais qu'est-ce qu'on offre, par ailleurs, pour justement gagner cette bataille culturelle face à des offensives ?
08:37 Si vous me demandez à moi, je vous dirais qu'il y a des valeurs qui sont plus importantes que notre quotidien.
08:42 Mais tout le monde n'est pas obligé de les partager.
08:45 Moi, je pense que si on ne pense pas qu'il y a des choses qui valent mieux que soi,
08:50 qu'on n'est pas le centre, le miroir, le nombril du monde,
08:55 vous ne construisez pas une société.
08:57 Mais peut-être que je me trompe.
08:59 Non, vous avez raison. Réapprendre l'empathie, la culpabilité.
09:02 C'est ce que disait le maire d'ailleurs de Vérichâtion en larmes après la mort de Chamsé.
09:07 Et il dit qu'il faut réapprendre à punir.
09:09 La phrase paraît si simple et évidente.
09:12 Dès que vous dites aux gens, aujourd'hui dans un média,
09:16 vous dites "écoutez, tu fais une mauvaise action, on te punit",
09:20 regardez, un domaine, aujourd'hui, si vous êtes condamné à moins de six mois de prison,
09:26 vous n'allez pas en prison.
09:28 Attendez, je ne sais pas, moi je ne suis pas un spécialiste de ça,
09:32 mais ça veut dire quoi ?
09:34 Ça veut dire que ce n'est pas si grave que ça.
09:36 Ça veut dire que ce n'est pas si grave d'être condamné jusqu'à six mois de prison.
09:39 Il y a des pays, mais en Europe, aux Pays-Bas par exemple,
09:43 où tu es condamné à un mois de prison, tu fais un mois de prison.
09:46 Tu es condamné à deux, tu fais un condamné à deux.
09:48 Sinon quoi ? Tu rentres comme un petit caïd, tu rentres dans ton quartier,
09:52 "j'ai pris six mois de prison et je suis là".
09:54 Vous imaginez ?
09:55 Donc on paye tout cela, selon vous, aujourd'hui ?
09:57 On paye tout se laisser aller là.
09:58 Et en même temps...
09:59 Enfin, on paye, des jeunes payent, 15 ans, 16 ans...
10:02 Oui, parce que c'est ça, madame.
10:04 Parce que ce n'est pas vrai que c'est pareil partout.
10:06 C'est là où il y a un discours stupide à tenir, en particulier par la droite de la droite.
10:10 Ce n'est pas vrai partout, ça.
10:12 Il y a des quartiers où il y a cette violence.
10:14 Donc il n'y a pas un ensauvagement en général, une destabilisation en général ?
10:17 Bien sûr que non.
10:18 Vous dites que vous êtes localisé.
10:19 Mais madame, il y a des gens qui échappent.
10:20 Quand vous avez de l'argent, vous échappez à ça.
10:22 Quand vous avez de l'argent, vous déménagez.
10:24 Quand vous avez de l'argent, vous mettez vos enfants dans une école privée,
10:28 pas celle qui vous est assignée par la carte scolaire.
10:31 Quand vous avez de l'argent, vous vous en sortez.
10:33 Évidemment, c'est ça.
10:35 Et le problème, c'est peut-être, pardon de tenir un discours ici, ça,
10:38 peut-être que les gens qui nous informent,
10:40 peut-être que les gens qui nous décident,
10:43 peut-être les gens qui dirigent,
10:44 ils ne vivent pas au quotidien ça.
10:47 L'intérêt des maires,
10:49 c'est que si moi j'habite dans un quartier
10:52 qui est quand même un quartier de la politique de la ville,
10:54 vous imaginez, de toute façon, je suis confronté à ça tous les jours.
10:58 C'est pour ça qu'il faut nous écouter un petit peu plus, pas moi.
11:01 Les maires, vous, Marie-Hélène Horvath, le maire de Villers-Riches à Tillon,
11:05 tout ce que ce soit l'étiquette politique.
11:07 Mais on s'en fout de l'étiquette politique des gens.
11:09 Je m'en contrebalance.
11:10 Dans l'actualité européenne, Robert Ménard,
11:12 et qui nous concerne évidemment au premier chef,
11:14 le pacte asile-immigration, il a été adopté hier, ça fait des années.
11:17 Il est en discussion.
11:18 Alors c'est intéressant, la tectonique des plaques politiques.
11:21 Le Rassemblement National combat ce texte.
11:23 Selon le RN, ça aggrave la submersion migratoire.
11:26 La gauche le dénonce aussi pour d'autres raisons.
11:28 La majorité présidentielle affirme qu'il s'agit de durcir le contrôle
11:32 des arrivées aux frontières de l'UE avec un filtrage obligatoire.
11:34 Et il est vrai, une solidarité entre États.
11:36 Une seule question, est-ce qu'il va être utile ce texte selon vous ?
11:40 En partie oui. Comment ?
11:42 On juge toujours tout blanc ou tout noir.
11:45 C'est mieux que s'il n'existait pas.
11:47 Mais vous plaisantez.
11:48 Vous comprenez alors la position du RN qui dit "non, je ne le vote pas".
11:51 Mais non, ils ont tort.
11:52 Tu ne peux pas être jusqu'au bout de l'histoire.
11:54 Bien sûr.
11:55 Attendez, moi je vous prends un seul exemple.
11:56 Vous savez, donc on va à l'entrée de l'Europe, pour aller clair,
11:59 on va mettre des centres fermés,
12:01 où on va interroger les gens, contrôler leur identité,
12:04 regarder leur empreinte digitale.
12:07 Et ceux qui ne correspondent pas un minimum à la politique d'asile en France,
12:12 en Europe, un million de gens, un million,
12:15 après un million, un peu moins d'un million,
12:17 ont demandé l'an dernier le droit d'asile.
12:19 Et moi j'y suis attaché au droit d'asile.
12:20 Donc simplement on ne veut pas que ça devienne une filière d'immigration.
12:24 Ce qui l'est en partie, oui.
12:25 Attendez, tout ça c'est bien, il faut qu'ils écoutent le RN.
12:29 C'est bien, alors c'est vrai que par exemple, moi je trouve,
12:31 vous savez les mineurs non accompagnés,
12:33 Dieu sait que dans un certain nombre de villes c'est un problème,
12:35 parce que vous n'êtes pas sûr qu'ils soient mineurs,
12:37 et comme ils sont en borne, ils font un certain nombre de conneries,
12:39 et le mot connerie n'est pas suffisant.
12:41 Attendez, tout ça, bien sûr ça va passer loin,
12:44 mais c'est mieux que rien.
12:45 Qu'est-ce que c'est cette politique où,
12:47 si ce n'est pas tout ce que je dis, tout ce que je veux,
12:50 je vote contre, moi non, je ne vote pas contre,
12:53 je trouve que c'est mieux.
12:54 Et même, attendez, honnêtement, ils vous disent la répartition.
12:58 Attendez, en Italie, vous seriez italienne, madame.
13:02 Voilà, pour soulager les pays comme l'Italie, comme la Grèce,
13:06 qui sont les premiers.
13:07 Je prends l'Italie à dessein, parce que ce n'est pas l'extrême gauche
13:09 qui dirige l'Italie aujourd'hui.
13:11 Justement, ce qui se passe à Lampedusa.
13:12 Attendez, vous seriez quoi, italienne ?
13:14 Vous seriez le premier ministre italien ?
13:16 On aurait demandé la solidarité.
13:17 La solidarité. La Pologne et la Hongrie,
13:19 la Hongrie c'était l'espèce de rêve de toute la droite de la droite,
13:24 vous vous rappelez, tout le monde allait voir monsieur Orban
13:26 pour se prosterner à ses piotes,
13:28 il disait "ah qu'il est grand, il est génial ce type",
13:29 ils le font moins maintenant, comme il est pro-russe,
13:31 et lui il ne reçoit aucun immigré.
13:33 Mais oui, bien sûr qu'il y a un minimum de solidarité à avoir entre les pays.
13:37 Mais il paye.
13:38 Mais tu payes, oui, voilà tu payes.
13:40 Mais non, mais l'Union...
13:41 Amende.
13:42 Oui, il y en a certains qui ne veulent ni payer, ni répartir les gens.
13:44 Mais c'est leur droit, c'est leur souveraineté si je puis dire.
13:46 Oui, mais enfin attendez, oui, et qu'est-ce que vous dites aux Italiens ?
13:49 Vous leur dites "ah on est dans l'Europe, mais nous on a les problèmes
13:53 et vous, comme vous êtes loin des pays du Maghreb, vous n'avez rien à faire".
13:57 Donc la solidarité européenne prime sur la souveraineté nationale.
14:00 Dans ce cas-là, oui.
14:01 Enfin sinon on se tire de l'Europe.
14:03 Mais sinon tu ne demandes pas les avantages européens.
14:06 Moi je suis profondément européen.
14:08 Je pense que ça règle un certain nombre de problèmes.
14:10 Un certain... ça ne les règle pas tous.
14:12 Il y a une bureaucratie européenne, tout ça.
14:14 Mais enfin quand même, sur un certain nombre de mesures,
14:16 on est bien content d'avoir eu l'Europe quand il y a eu la Covid.
14:19 Par exemple, on est bien content que sur ce qui se passe en Ukraine,
14:25 l'Europe, elle soit forte et elle réponde d'une même voie.
14:28 Enfin, je préfère ça que de se disputer.
14:31 D'une même voie, ça dépend.
14:32 Mais je note...
14:33 Mieux, mieux qu'avant.
14:35 Vous n'arrivez pas jusqu'à dire qu'il y a une défense européenne.
14:38 Mais j'en rêve !
14:39 Oui, mais justement, c'est un rêve, un mythe, mais pas encore une réalité.
14:42 Attendez, vous avez la moitié de la droite française,
14:44 dès que vous leur parlez de défense européenne,
14:46 ils vous envoient la figure Charles de Gaulle en disant "oui, comme vous imaginez".
14:50 Qu'est-ce que je m'en fiche, d'ailleurs, de ce qu'a dit Charles de Gaulle il y a 20 ans.
14:53 Ce n'est pas un oracle, ce n'est pas la Bible.
14:55 Il peut s'être trompé.
14:56 Oui, il a le droit de s'être trompé.
14:58 C'est un peu la statue du commandeur qui nous reste.
14:59 Oui, mais ça va bien cinq minutes.
15:00 Le monde n'est plus le même.
15:02 On parlait de la violence.
15:03 La violence à l'école n'est pas la même.
15:04 Certains sont visionnaires et leur vision peut prévaloir.
15:06 Vous avez l'air sceptique, ça m'intéresse.
15:08 Non, mais ce que je veux dire, c'est que j'en ai marre des saines écritures perpétuelles.
15:12 Ou alors dans le domaine politique, c'était à droite.
15:14 Si de Gaulle a dit un truc, il faut dire la même chose.
15:17 Moi, non, je ne pense pas.
15:19 Je pense que le monde change et que l'Europe, aujourd'hui, c'est une bonne chose.
15:22 Et si on avait, pour répondre à votre question, ce qui a été décidé sur les frontières de l'Europe, c'est mieux que rien.
15:29 Si on pouvait faire les mêmes contrôles dans les pays d'origine de l'immigration, c'est-à-dire dans les consulats et tout, ce serait encore mieux.
15:37 Mais là, c'est quand même un peu mieux.
15:39 Alors moi, je suis pragmatique.
15:40 Si c'est un peu mieux, j'applaudis.
15:41 Une dernière question sur les sondages, la photographie à l'heure actuelle, avec, semble-t-il, le Rassemblement national dans les intentions de droite,
15:48 qui écrase tout sur son passage.
15:50 Est-ce que c'est déjà plié, selon vous, Robert Ménard ?
15:52 J'en sais rien parce que...
15:54 Ça vous intéresse ? Vous regardez, vous suivez tout cela ?
15:56 Je crois que c'est surtout un référendum contre M. Macron.
16:00 Je crois qu'il y a une telle lassitude d'un discours où le chef de l'État a dit une fois un truc, que j'applaudis, le lendemain, il dit le contraire.
16:09 Je me dis, mais comment tu peux passer d'une chose à l'autre ?
16:12 Je crois que M. Bardella profite de ça.
16:15 Il a raison, en fait, tant mieux, c'est le jeu politique.
16:17 Est-ce qu'aujourd'hui, on va sortir de cette élection avec un certain nombre de réponses à nos problèmes ? Je ne crois pas.
16:24 Est-ce qu'on discute vraiment de ce que peut faire ou pas l'Europe ? Je ne suis pas sûr.
16:29 Je ne suis pas sûr. Je crains toujours dans la politique, comment vous voulez dire, les gens les moins allumés, les plus responsables, et tout ça...
16:38 Ils ne soient pas entendus.
16:40 Oui, ils ne soient pas entendus, et ça menavre.
16:42 Et qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
16:44 Je voulais dire que ce n'est pas comme ça qu'on sortira de nos situations.
16:47 Et vraiment, on a un problème, vraiment.
16:49 On n'a pas un problème partout, mais dans un certain nombre d'endroits en France, c'est un problème dont je ne crois plus que personne soit capable de le maîtriser.
16:58 Merci, Robert Ménard. Nous parlerons la prochaine fois, puisque c'est un long débat sur la fin de vie.
17:03 Je sais qu'il vous touche personnellement et qu'il faut du temps pour aborder ce genre de sujet.
17:06 Je vous dis à bientôt.
17:08 Il faut faire attention là aussi, pour compte, c'est peut-être un tout petit peu plus compliqué que ça.
17:12 - Au Covid, plus nuancé, évidemment.
17:14 Je vous dis à très bientôt. Merci, Robert Ménard.

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