Les jeunes devenus incapables de lire ? Guillaume Prévost x Yannick Kiervel

  • il y a 5 mois
Avec Guillaume Prévost, délégué général du think tank “VersLeHaut” (think tank dédié aux jeunes et à l’éducation) et Yannick Kiervel, référent national Ecole UNSA-Education

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-04-12##

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Transcript
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Et si nous parlions de la lecture, pourquoi ?
00:16 Pourquoi ? Pour plusieurs raisons, il y a plusieurs actualités.
00:19 Salon du Livre de Paris qui sera inauguré aujourd'hui par le président de la République
00:25 et la ministre de la Culture, des annonces devront être faites, seront peut-être faites
00:31 concernant la lecture, nous verrons bien.
00:33 Et puis il y a eu cette nouvelle étude sur les jeunes et la lecture du Centre National du Livre
00:38 que révélait Le Figaro cette semaine.
00:41 Ses résultats sont préoccupants, je vous les donne.
00:44 Les 16-19 ans consacrent 1h25 par semaine à la lecture
00:49 contre 5h10 par jour, 1h25 par semaine à la lecture
00:54 contre 5h10 par jour sur les écrans.
00:57 Comment en est-on arrivé à un tel décrochage dans cette étude
01:04 qui a été conduite auprès de 1500 jeunes français âgés de 7 à 19 ans
01:08 interrogés du 25 janvier au 2 février dernier.
01:11 On découvre le diagnostic, un seul mot, écran.
01:16 Utopie Internet.
01:19 On s'est laissé éblouir, c'est ce qu'expliquent plusieurs experts.
01:23 Il y a un enfermement addictif avec le numérique.
01:27 Alors pour parler de cela, nous avons deux invités ce matin.
01:31 Guillaume Prévost qui est délégué général du Tink Tank vers le haut.
01:34 Tink Tank dédié aux jeunes et à l'éducation, bonjour.
01:37 Merci d'être avec nous. Et Yannick Kervéel qui est référent national, école,
01:42 à l'UNSA éducation, bonjour.
01:44 - Bonjour. - Merci beaucoup d'être là pour parler de la lecture.
01:46 On s'est laissé enfermer, les jeunes se sont laissés enfermer par les écrans ?
01:52 - Alors écran... - Au sens large, écran. Il y en a plusieurs.
01:57 Si on reprend PISA, paru en décembre,
02:00 qu'est-ce que disait PISA sur la chute massive d'observance mathématique ?
02:03 Il disait qu'il y avait trois critères qui permettaient aux pays les plus performants
02:08 de mieux accompagner les enfants dans leurs apprentissages.
02:13 C'était un, l'accompagnement des adultes, notamment des enseignants,
02:16 l'accompagnement individualisé.
02:17 Secondo, l'implication des parents.
02:19 Et tertio, le bon usage des outils numériques.
02:22 Alors, écran, le meilleur et le pire.
02:25 Il y a des outils très performants en termes d'apprentissage aujourd'hui.
02:30 - Pour la lecture aussi. - Pour la lecture aussi.
02:32 Le vrai problème qu'on a, et là il y a un vrai problème de santé publique,
02:35 il faut le souligner, c'est le rapport au téléphone, au smartphone,
02:37 qui est un perturbateur constant,
02:40 souligné par les jeunes eux-mêmes dans leurs apprentissages.
02:44 - Oui. Vous êtes d'accord Yannick Kervéel ?
02:46 - Oui, oui, on est d'accord.
02:48 Il faut faire attention à ne pas confondre le support et ce qu'on en fait.
02:52 Même avec des smartphones, on peut accéder à des textes, heureusement.
02:56 Après, il y a peut-être une éducation à l'utilisation du smartphone qui pourrait se faire.
03:00 Le problème, c'est que les enseignants sont pressurisés.
03:04 Il y a énormément de réformes qui se mettent en place à un rythme effréné,
03:08 et ça stresse, ça empêche de poser les choses correctement.
03:12 L'éducation, c'est un temps long.
03:14 - L'éducation, c'est un temps long.
03:16 - Vous avez entièrement raison. L'apprentissage de la lecture, c'est un temps long.
03:20 Mais, avant de parler des solutions éventuelles pour pousser les jeunes à lire un peu plus,
03:27 ce constat est effarant quand même.
03:30 1h25 par semaine consacré à la lecture, 5h10 par jour sur les écrans,
03:37 et essentiellement sur les smartphones.
03:39 Ce constat est effarant, non ?
03:42 - Oui.
03:44 - Yannick Kervel, vous ne le trouvez pas effarant ?
03:46 - Si, je le trouve effarant, mais disons qu'on sort d'une période de Covid
03:50 où les jeunes ont été isolés.
03:52 Peut-être que dans ce contexte-là, ils n'ont pas, pour l'instant du moins,
03:57 envie de s'isoler devant un livre, parce qu'ils utilisent aussi leurs smartphones pour communiquer.
04:01 Donc, il y a peut-être un contexte très particulier.
04:04 Après, il faut effectivement qu'on soit vigilant et qu'on essaye de les accompagner
04:08 vers l'amour de la lecture, ce qui est un grand mot,
04:11 mais n'empêche que quand on sait ce que la lecture peut apporter,
04:14 la lecture de romans par exemple,
04:16 on a tout intérêt à essayer, en tout cas, toujours de les faire aimer à la lecture.
04:20 - Oui. Vous êtes d'accord ?
04:23 - Moi, je suis tout à fait d'accord.
04:25 Et puis, je trouve qu'il faut s'appuyer sur les chiffres pour dire plusieurs choses essentielles.
04:28 Déjà, 5h10 sur les écrans, ça veut dire que tout n'appartient pas à l'école.
04:32 Oui, tout à fait. Donc, ça veut dire que l'école n'est pas la seule responsable,
04:36 et ce n'est pas l'école qui va apporter toutes les réponses aux problèmes des enfants.
04:39 - Mais attendez, les 5h10, ce n'est pas l'école.
04:40 - Tout à fait.
04:41 - Que les choses soient claires, c'est le smart phone avec les copains, les copines,
04:44 on joue sur son smartphone, etc. Tout le monde sait. Tous les parents savent.
04:50 - Cette étude, elle est très intéressante justement,
04:52 vous le dites bien, parce qu'elle met en première ligne les parents, les familles,
04:56 le rôle décisif des parents et des familles.
04:58 Il y a plusieurs études récentes qui montrent qu'un enfant qui rentre correctement dans la lecture au CP,
05:03 en fait, c'est un enfant à qui on a raconté des histoires.
05:05 Ce qui permet à un enfant de réussir son apprentissage,
05:08 c'est parce que depuis le plus jeune âge, sur les genoux de son papa, de sa maman,
05:12 de son grand-père, de sa grand-mère, on lui lit des histoires.
05:14 Alors cet enfant-là, il a compris que la lecture, c'était un objet désirable,
05:18 que ça permettait de savoir comment l'ours allait faire pour sortir du trou.
05:20 Les enfants à qui on n'a pas raconté des histoires quand ils sont petits,
05:23 ils ne comprennent pas pourquoi ils apprendraient la lecture.
05:25 Et donc ça, ça permet de replacer le sujet de la lecture
05:28 sur le fondamental de l'éducation qui est la relation.
05:31 Les enfants ont besoin de relations.
05:33 Et si les enfants, et notamment les adolescents, sont aussi lourdement sur leur téléphone portable,
05:38 c'est qu'ils sont en difficulté dans leur relation.
05:40 Et vous avez tout à fait raison de souligner l'impact qu'a eu la période de Covid
05:44 sur les jeunes de ce point de vue-là.
05:45 Évidemment, l'impact.
05:46 Alors là, ça, vous soulignez le rôle des parents, on est bien d'accord,
05:51 mais le rôle des enseignants dans l'apprentissage de la lecture,
05:54 et dans le goût, dans l'envie que l'on doit donner,
06:00 l'envie de lire aux enfants.
06:02 Tout commence, je dirais, à la maternelle, déjà.
06:05 Parce qu'on parlait de lecture d'albums,
06:10 il faut que les collègues de maternelle, et ils le font déjà,
06:13 lisent des albums aux enfants.
06:15 Le problème de la maternelle, c'est qu'on a des effectifs,
06:19 au moins en petite moyenne section,
06:22 fréquemment de 27-28 enfants, c'est beaucoup trop.
06:25 Parce qu'on perd des choses quand on doit discuter d'un livre avec les enfants
06:30 et qu'on a 27 enfants face à soi, c'est compliqué.
06:32 C'est compliqué de faire les choses correctement.
06:34 Donc il y a vraiment un souci d'effectif à ce niveau-là,
06:37 et du coup on est toujours, comme je le disais tout à l'heure, pressurisé.
06:41 On n'a pas le temps de poser les choses,
06:43 on n'a pas le temps d'avoir un retour,
06:45 de discuter correctement, posément avec les enfants,
06:48 il manque d'adultes en maternelle.
06:49 On a dédoublé les classes en CP, CE1 et en grande section plus tardivement.
06:53 - Mais ça c'est bien ça !
06:54 - C'est une bonne chose, mais n'empêche que les petites et les moyennes sections
06:57 se sont retrouvées malgré tout à 27-28.
07:00 Au moment où le langage a besoin d'être travaillé.
07:02 On a des élèves qui arrivent en maternelle,
07:04 pour certains, qui ont très très peu de maîtrise de mots.
07:07 Alors il y a un gap énorme suivant l'endroit d'où l'on vient,
07:10 et ce gap-là on a du mal finalement,
07:12 l'école n'arrive pas à lutter contre les inégalités sociales.
07:15 - En fait c'est un complément.
07:17 Les parents et l'école sont complémentaires,
07:21 pour donner le goût de la lecture.
07:24 Absolument complémentaires.
07:25 - Les parents, l'école et les éducateurs.
07:28 On les oublie trop souvent les éducateurs.
07:30 - Vous avez raison, mais est-ce que par exemple l'école ne pourrait pas,
07:34 en lien avec les parents, dès le plus jeune âge,
07:37 ça se fait après, ça se fait au collège, ça se fait au lycée,
07:40 on recommande des livres,
07:41 est-ce qu'on ne pourrait pas dès le plus jeune âge,
07:44 l'école ne pourrait pas encourager les parents,
07:47 en lien avec les parents, leur dire voilà,
07:49 il y a tel livre, tel ouvrage,
07:53 qui permettrait à votre enfant de commencer à apprendre le goût de la lecture ?
07:59 - Oui, mais l'école fait déjà beaucoup de choses.
08:01 Il y a des concours de lecture qui existent,
08:04 où les albums sont ramenés à la maison par les enfants,
08:09 ils les lisent avec leurs parents.
08:10 Donc il y a déjà des choses qui se mettent en place,
08:11 il y a "Lire et faire lire" qui existe également dans certains endroits,
08:14 où c'est des gens retraités qui viennent lire des histoires aux enfants.
08:16 Donc le livre est là.
08:18 Le problème, comme je le disais avant, c'est le temps.
08:20 - C'est le temps.
08:21 - C'est le temps et les effectifs qui sont gonflés.
08:24 - Mais est-ce qu'on ne pourrait pas renforcer l'apprentissage de la lecture,
08:28 au primaire ?
08:30 - D'abord, le sujet qui est levé par l'enquête,
08:33 c'est d'abord sur les adolescents.
08:35 - Oui, mais ça commence avant.
08:37 - Vous avez raison.
08:38 Mais alors, si on parle des enfants,
08:39 revenons à la maison,
08:41 parce que c'est à la maison que tout se passe.
08:42 - On parlera des adolescents après.
08:43 - Les enfants aiment ce qu'aiment les gens qu'ils aiment.
08:46 Ça veut dire que les enfants lisent s'ils voient leurs parents lire.
08:49 Si les parents, dès le plus jeune âge,
08:51 par la pratique quotidienne de la lecture pendant les vacances,
08:54 leur montrent que la lecture c'est un univers merveilleux,
08:56 qui développe leur personnalité,
08:57 qui donne des idées,
08:58 qui développe la vie intérieure,
08:59 les enfants vont lire.
09:00 Si les parents, tous les soirs,
09:02 voient leurs enfants sur leur téléphone portable,
09:06 qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent les enfants ?
09:08 - Ils vont devant la télévision.
09:09 - Ils ne désirent qu'avoir un téléphone portable,
09:11 comme papa, comme maman,
09:12 pour regarder son réseau social.
09:14 Si vous prenez le métro à Paris,
09:16 si vous prenez n'importe quel transport public
09:18 dans n'importe quelle ville de France,
09:19 vous allez voir, les gens sont rivés à leur téléphone.
09:21 Pourquoi voudriez-vous que les enfants désirent autre chose ?
09:23 - Oui, l'exemple est clair.
09:27 - L'exemple est clair.
09:28 Est-ce qu'il faut, parce qu'il y a un débat,
09:29 je fais juste une petite parenthèse avec vous, Yannick Hirvel,
09:32 est-ce qu'il faut bannir les écrans
09:35 chez les plus jeunes ?
09:38 Je parle dans les plus petites classes.
09:39 - Ça me paraît compliqué de bannir les écrans.
09:42 Je ne sais pas comment est-ce qu'on pourrait
09:43 surveiller le sac ou quoi que ce soit à l'entrée des...
09:45 Enfin, on ne va pas mettre des portiques comme à l'aéroport.
09:48 Donc ça me paraît compliqué.
09:50 Peut-être savoir que les écrans sont là,
09:54 peut-être comment est-ce qu'on peut les utiliser correctement.
09:57 - Et est-ce que l'écran est automatiquement l'ennemi de la lecture ?
10:02 Pas forcément, non ?
10:04 - Vous et moi, nous lisons, tous les trois,
10:07 on lit tous les jours sur des écrans.
10:08 Encore une fois, le sujet, ce n'est pas l'écran,
10:11 le sujet, c'est le rapport à cet objet
10:13 nouveau pochet de l'homme moderne
10:16 qui est le téléphone portable.
10:18 On prend notre téléphone et on lit
10:20 et propulsivement, on touche sur notre téléphone.
10:22 Les enfants, ils font pareil.
10:23 Il y a une très belle phrase de Georges Bernanos,
10:26 écrivain contemporain, qui dit
10:28 "On ne comprend rien à l'époque moderne
10:30 si on ne comprend pas qu'il y a eu un immense complot
10:31 contre toute forme de vie intérieure."
10:33 Le vrai sujet de l'éducation,
10:34 c'est comment on fait émerger chez l'enfant
10:36 cette vie intérieure essentielle pour faire des choix,
10:39 pour rentrer en empathie.
10:41 On a parlé de cours d'empathie il y a six mois.
10:42 Donc le sujet, ce n'est pas d'enfiler les sujets.
10:46 Alors on a parlé de mathématiques,
10:47 on va parler d'empathie, on va parler de harcèlement.
10:48 Puis demain, il y a un chien qui va mordre une dame dans la rue,
10:51 on va dire "Que fait l'école ?"
10:52 C'est pas ça le sujet.
10:53 Il faut reprendre un peu de hauteur et se dire
10:55 que voulons-nous pour nos enfants,
10:56 quel est notre projet éducatif,
10:58 et comment on aide les enfants à rentrer en relation
11:01 avec eux-mêmes, avec les autres, avec le monde.
11:03 C'est ça le sujet.
11:03 - Sauf que lire un livre, ça demande un effort.
11:07 Ça demande un effort.
11:08 Alors que regarder son écran, ça ne demande pas d'effort.
11:13 - Oui, mais il y a plein de choses qui demandent des efforts
11:15 que les enfants aiment faire malgré tout.
11:16 Faire une course, construire quelque chose
11:19 qui demande de la minutie.
11:20 Donc, les enfants et heureusement les jeunes aussi
11:22 sont capables d'effort.
11:23 Le problème, c'est aussi la motivation.
11:25 Pourquoi le faire ?
11:26 Qu'est-ce qui me donne envie ?
11:27 Et donc, ça, c'est quelque chose de plutôt subtil.
11:32 L'effet maître dans une classe, il est super important
11:34 et il porte les enfants, même ceux qui sont en difficulté.
11:38 Par rapport à la lecture, je pense que si on arrivait
11:41 à faire encore davantage venir des auteurs en classe
11:43 pour discuter des albums avec les enfants,
11:45 c'est super intéressant.
11:47 Là, il y a quelque chose qui se passe
11:49 et le rapport à l'écriture, il est complètement différent.
11:51 Des enfants qui peuvent discuter avec un auteur
11:55 sont quelque part à un endroit de l'écriture
12:00 qui ne peut qu'eux aussi les motiver, je pense.
12:02 - Évidemment, et que l'on retrouve plus tard, au collège.
12:05 Au collège, je pense qu'il y a encore même des problèmes de lecture.
12:09 Il y a des enfants qui arrivent au collège
12:12 sans savoir vraiment bien lire.
12:13 - Ah oui, il y a même aujourd'hui, c'est 20% des enfants
12:16 qui sortent de troisième, de 15 ans d'instruction obligatoire
12:21 sans avoir acquis les compétences fondamentales,
12:26 l'aisance en compréhension de l'écrit
12:28 avec des résultats qui sont très inquiétants,
12:29 notamment au dernier test PISA et PEARLS.
12:32 - Si on prend un peu de distance,
12:33 j'aimerais rebondir sur ce que vous venez de dire,
12:36 les intervenants extérieurs, la capacité de l'école
12:38 à mobiliser des auteurs, des éducateurs,
12:41 des associations comme les petits champions de la lecture,
12:44 s'appuyer sur le tissu éducatif local,
12:46 la faire rentrer dans l'école pour permettre aux enseignants
12:49 de s'appuyer sur les éducateurs autour d'eux,
12:50 les parents, les grands-parents, les retraités.
12:53 Voilà la clé, c'est-à-dire offrir aux enfants
12:56 les relations dont ils ont besoin pour grandir.
12:58 Qu'est-ce que c'est l'adolescence ? Souvenez-vous.
13:00 En fait, à l'adolescence, on n'est pas très à l'aise
13:02 avec son corps, avec les autres,
13:03 et on cherche à être au monde de façon un peu timide et maladroite.
13:08 Et si on répond à ce besoin,
13:10 alors les enfants vont naturellement,
13:11 si on leur dit que la lecture, c'est un bon moyen pour être au monde,
13:15 gagner en confiance en soi, construire votre projet,
13:19 se construire en tant que futur adulte,
13:21 alors la lecture va devenir un objet désirable.
13:23 C'est là qu'il faut appuyer.
13:24 - Alors nous allons demander à des auditrices et des auditeurs,
13:28 comment faites-vous ?
13:29 Comment avez-vous fait pour pousser vos enfants,
13:33 leur donner le goût de la lecture ?
13:35 Racontez-nous, parce que j'imagine que chacun a ses petites astuces.
13:41 - Effectivement, nous avons tous réfléchi à ça.
13:44 Nous sommes tous posés la question,
13:46 comment nos enfants vont-ils aimer la lecture ?
13:49 - Eh bien, racontez-nous. 0826 300 300,
13:52 on va faire une page de pub, il est 9h44 à tout de suite.
13:55 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
13:58 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
14:02 Vérissure présente...
14:03 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
14:09 - Bien, nous parlons beaucoup de lecture,
14:11 c'est très intéressant, pendant la pub, nous échangeons.
14:13 Marie va se joindre à nous, Marie Etabiaritz.
14:16 Bonjour Marie.
14:17 - Bonjour Didier, bonjour tout le monde.
14:19 - Didier, je ne sais pas qui est Didier là.
14:21 Non, mais ce n'est pas grave.
14:23 Marie, Marie, qu'est-ce que vous vouliez dire à propos de la lecture ?
14:29 - Je voulais dire que, alors déjà, je trouve le sujet très intéressant,
14:32 moi j'aime beaucoup lire, et par rapport aux enfants,
14:35 puisque vous disiez quelle est l'astuce que vous donnez à vos enfants.
14:38 Alors, nous, quand on fait les courses,
14:40 bon bien sûr, le mien a 8 ans et demi maintenant,
14:43 mais depuis qu'il a 5 ans, 4 ans,
14:45 vous savez, quand on fait des courses, les enfants réclament toujours quelque chose.
14:48 "Maman, est-ce que je peux avoir ci, est-ce que je peux avoir ça,
14:50 est-ce que je peux prendre une petite voiture,
14:52 est-ce que je peux prendre un petit chocolat ?"
14:53 Donc moi, ça a toujours été, écoute,
14:55 regarde les livres, regarde si tu as un livre qui t'intéresse,
14:58 et tu as le droit de repartir avec un livre.
15:00 - Voilà une bonne... Voilà.
15:02 Marie, c'est une petite astuce, mais qu'est-ce que vous en pensez messieurs ?
15:08 - Grande astuce.
15:09 - Grande astuce, parce que, encore une fois,
15:11 le rôle décisif des parents qui rendent l'objet livre,
15:15 l'objet histoire,
15:16 l'immense monde que permet la lecture d'un livre,
15:22 un objet désirable et valorisé par les parents.
15:24 Bravo Marie.
15:25 - Oui.
15:26 - Ah bah, ça fait plaisir.
15:27 - Bah non, mais c'est vrai, c'est vrai, c'est une bonne...
15:30 Hein, Yannick Hirvel ?
15:31 - De toute façon, oui, oui, la culturation,
15:33 la présence des livres autour de soi,
15:35 c'est un facteur d'entrée dans la lecture qui est primordial.
15:37 - Oui, entouré de livres, il faut être entouré de livres.
15:40 Marie, merci.
15:42 - Merci à vous, bonne journée.
15:44 - Merci. Faites comme Marie appelait, 0826 300 300,
15:48 c'est vos petites astuces pour pousser vos enfants à lire.
15:52 Alors, oui, je le disais, vous aviez raison,
15:55 il faut absolument sensibiliser l'enfant à la lecture.
16:01 Bon, très bien.
16:02 Mais, on lit des histoires, c'est une solution.
16:06 Est-ce qu'il y en a d'autres ? Est-ce qu'il y a d'autres solutions ?
16:10 - Il y a un outil qui me semble, à mon avis, qu'il faut qu'on évoque ici,
16:14 on en a un peu parlé avant, c'est le pass culture.
16:17 Ce pass culture vise à donner aux enfants...
16:19 - C'est quoi le pass culture, allez-y ?
16:21 - Alors, c'est une politique qui a été mise en œuvre
16:23 sous le premier mandat de M. Macron,
16:25 qui visait à donner un bon d'achat, si vous voulez,
16:28 sous forme dématérialisée via un site internet,
16:31 pour permettre aux jeunes d'acheter des produits culturels.
16:35 Alors, il y a eu des débats au début, parce qu'ils ont dit
16:37 "en fait, tout ça, c'est fait pour acheter des mangas".
16:40 En fait, on a des chiffres, des retours très intéressants
16:42 qui montrent que, effectivement, c'est d'abord des mangas,
16:44 mais qu'une fois que les enfants rentrent dans les mangas,
16:46 après le manga, ils vont vers autre chose.
16:48 - Mais le manga, ça sert à... On lit ?
16:51 - Bien sûr.
16:53 - C'est pas grave, un enfant qui lit des mangas.
16:55 - Du tout, surtout des mangas, il y en a plein,
16:57 de manière... Enfin, il y en a très très différents, pardon.
17:00 Par rapport à ce que vous disiez avant,
17:02 on peut aussi...
17:04 - Mais pourquoi on n'a pas utilisé les mangas à l'école ?
17:08 - Je pense qu'il y a des collègues qui utilisent les mangas à l'école.
17:10 - Qui doivent utiliser.
17:12 - Oui, bien sûr, je pense qu'il y a des mangas dans les bibliothèques,
17:14 dans les écoles scolaires. Pour rentrer dans la lecture,
17:16 on peut aussi faire dire des textes,
17:18 à voix haute, faire du théâtre.
17:20 Bon, ça a été proposé. Le problème, c'est d'une maude idée, le théâtre.
17:23 Mais il faut former les enseignants avant,
17:25 parce qu'on ne devient pas prof de théâtre comme ça,
17:27 en claquant des doigts.
17:29 Donc, il y a la formation, qu'elle soit continue ou initiale,
17:31 et aussi primordiale, pour que tout se passe pour le mieux,
17:34 pour les enseignants et pour les élèves qu'ils ont à leur charge.
17:37 - Alors, sur ce plan, c'est un sujet intéressant,
17:40 parce que ça montre, finalement, qu'est-ce qu'être éducateur aujourd'hui,
17:43 qu'est-ce qu'être enseignant aujourd'hui ?
17:45 Et finalement, de mon point de vue, on en demande beaucoup trop aux enseignants.
17:48 Les enseignants ne pourront pas être comédiens,
17:50 spécialistes de l'égalité entre les filles et les garçons,
17:52 spécialistes du développement durable.
17:54 Les enseignants ne sont pas des...
17:56 Ils sont des surhommes, bien sûr,
17:58 mais on ne peut pas aller plus haut que le ciel.
18:01 Donc, le vrai sujet, c'est comment on donne les moyens
18:04 aux enseignants, aux équipes pédagogiques,
18:06 de faire appel à des intervenants extérieurs,
18:08 de mobiliser les adultes qui sont autour d'eux,
18:10 les entreprises, les parents, les associations, les collectivités,
18:14 pour apporter des ressources éducatives variées,
18:16 correspondant aux besoins des enfants.
18:18 C'est beaucoup plus efficace sur, notamment,
18:22 l'accompagnement des enfants en difficulté,
18:24 que le fait de créer des groupes de niveau qui peuvent être stigmatisants.
18:27 - Oui, ça je comprends bien,
18:29 mais comme le disait Yannick Hirviel,
18:31 il y a des enfants qui savent à peine parler,
18:35 avant d'apprendre à lire,
18:38 il faut parler.
18:40 - Il faut parler, et pour pouvoir parler...
18:42 - Et à un certain nombre de mots,
18:44 connaître un certain nombre de mots.
18:46 - Donc l'acquisition du vocabulaire en maternelle
18:48 est super importante.
18:50 - C'est super important.
18:52 Bon, mais,
18:54 on parle beaucoup d'école élémentaire,
18:56 mais je voudrais parler du collège.
18:58 Parce qu'une fois que l'enfant
19:00 a passé son école primaire,
19:02 et qu'il n'a pas vraiment appris à lire,
19:04 comment faire ensuite,
19:06 au collège,
19:08 pour lui donner envie de lire ?
19:10 - D'abord, il faut faire un diagnostic.
19:12 Au moment même,
19:14 à 10 ans, 11 ans,
19:16 où l'enfant se transforme,
19:18 il rentre dans l'adolescence,
19:20 il découvre le monde autour de lui,
19:22 il est plus loin de ses parents,
19:24 il est en train d'avoir un moment d'une certaine violence, le collège.
19:26 À ce moment même où l'enfant est en vulnérabilité,
19:28 on casse le lien privilégié qu'il a
19:30 avec l'enseignant avec le primaire, et on lui dit
19:32 "maintenant tu vas rire, toutes les 50 minutes,
19:34 tu changes d'heure de classe, t'as plus d'enseignant,
19:36 t'as un prof de français, un prof de mathématiques,
19:38 un prof d'histoire géo, un prof...
19:40 Avec aucun, t'as une relation, et débrouille-toi.
19:42 Là, il y a quelque chose
19:44 qui ne marche pas dans notre système.
19:46 Notre collège, on a construit notre collège
19:48 comme un petit lycée. Or,
19:50 les adolescents sont des enfants,
19:52 ils ont des relations d'accompagnement affectif
19:54 auxquelles on ne répond pas.
19:56 Et là, il y a un vrai sujet, et on le voit au niveau de la lecture,
19:58 parce que, à l'entrée au collège,
20:00 on observe ce qu'on appelle la "vallée de la mort",
20:02 c'est-à-dire que les enfants quittent la lecture et n'y reviennent plus.
20:04 Donc le vrai sujet qu'on a aujourd'hui au collège...
20:06 - Ça, ça au moins, les enfants...
20:08 Même les enfants qui ont été sensibilisés
20:10 risquent de quitter la lecture.
20:12 - Ah oui, ils la quittent massivement.
20:14 C'est un phénomène très observé par les éditeurs.
20:16 Donc le vrai sujet qu'on a
20:18 à l'entrée au collège aujourd'hui,
20:20 c'est pas un sujet de niveau en mathématiques,
20:22 en histoire-géo ou en français, c'est un sujet d'accompagnement
20:24 humain des enfants.
20:26 Et là-dessus, les chiffres de PISA sont clairs.
20:28 La France est très en recul
20:30 sur les trois critères fondamentaux
20:32 qui permettent notamment aux adolescents de réussir.
20:34 Le suivi individuel de leurs enseignants,
20:36 l'implication des parents à l'école,
20:38 et le bon usage des outils humains.
20:40 - Mais on leur distribue un ordinateur, une tablette,
20:42 dès qu'ils arrivent au collège.
20:44 - Oui, alors plutôt que de la tablette, moi je préférerais parler
20:46 des professeurs documentalistes,
20:48 qui sont aussi super importants
20:50 au sein des collèges.
20:52 Qui organisent des séances de découverte
20:54 de livres, de recherches
20:56 dans les CDI.
20:58 Et leur rôle,
21:00 ils ont un rôle d'accompagnement et de
21:02 découverte de la lecture
21:04 plus poussé, on va dire, au collège,
21:06 en tout cas, puisque c'est leur métier
21:08 qui doit être davantage
21:10 utilisé.
21:12 - Mais c'est peu utilisé ! - C'est pas assez utilisé.
21:14 On manque de professeurs documentalistes,
21:16 clairement.
21:18 - Professeurs documentalistes, c'est vrai qu'on
21:20 n'en parle jamais. - On n'en parle jamais.
21:22 - Jamais. - Et pourtant ils sont là.
21:24 - Et pourtant ils sont là, et ils sont importants.
21:26 Est-ce que, je sais pas moi, les bibliothèques
21:28 sont très fréquentes, les bibliothèques collège
21:30 fonctionnent bien, ou
21:32 elles sont fréquentées, ou pas trop ?
21:34 - C'est variable.
21:36 - C'est variable, oui. - Ça dépend.
21:38 Et donc là, le rôle du professeur documentaliste,
21:40 vous avez tout à fait raison,
21:42 mais aussi le rôle des
21:44 surveillants, le rôle de l'équipe pédagogique,
21:46 le rôle du CPE, le rôle du
21:48 psychologue de l'éducation nationale, métier fondamental
21:50 qu'on a complètement laissé de côté.
21:52 Donc ça veut dire que, cessons
21:54 de ne faire reposer notre effort éducatif
21:56 que sur les seuls enseignants. Il y a plein d'autres
21:58 éducateurs, les enseignants sont au cœur,
22:00 notamment compte tenu de leur
22:02 position symbolique dans notre
22:04 histoire, dans l'histoire de notre école républicaine,
22:06 mais autour d'eux, il y a des éducateurs sportifs,
22:08 des documentalistes,
22:10 des enseignants de l'éducation nationale, les parents,
22:12 et c'est cette communauté éducative
22:14 autour de l'école qu'il faut mieux mobiliser,
22:16 notamment au collège. - Messieurs, merci.
22:18 Très intéressant,
22:20 on pourrait en parler des heures.
22:22 La lecture, nous attendrons maintenant
22:24 les annonces qui seront faites
22:26 aujourd'hui. Merci,
22:28 9h56, tout de suite
22:30 Sud Radio Média, dans un instant,
22:32 tout de suite, juste après les infos, Valérie Expert et Gilles Gansman
22:34 reçoivent Éric Nolo.
22:36 - Sud Radio,
22:38 parlons vrai chez Bourdin,
22:40 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
22:42 - Avec Vérissure, le numéro
22:44 1 des alarmes en France.
22:46 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande
22:48 de devis gratuits.

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