Jamel Debbouze, humoriste, scénariste, réalisateur et producteur de la série "Terminal" avec Ramzy Bedia et Camille Chamoux, (sur Canal+, à partir du 22 avril) est l’invitée de Sonia Devillers à 7h50.
Retrouvez l'invité de 7h50 sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
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00:00 C'est l'histoire de la pire compagnie aérienne.
00:02 Le personnel naviguant est complètement demeuré, les agents de l'aéroport ne valent pas mieux.
00:07 Et c'est raconté sous forme de sitcom, vous savez ces petites séries comiques tournées en public.
00:11 On entend les rires et les applaudissements.
00:13 Il y a 25 ans, en France, ça avait donné un feuilleton culte pour ma génération.
00:17 Hache que les mômes regardent maintenant sur Netflix.
00:21 A l'époque, il y avait à l'écran Djamel et Ramzi.
00:24 Et ben on prend les mêmes et on recommence.
00:25 Bonjour Djamel Lebouze.
00:26 Bonjour.
00:27 Vous réalisez Terminal, mais pas que.
00:30 Vous interprétez aussi un responsable de la sécurité armé d'un taser diabolique
00:34 qui découvre en 2024 que Zinedine Zidane est à la retraite et qu'il ne sera plus
00:40 jamais sélectionné en équipe de France.
00:42 Est-ce que vous êtes déçu ?
00:43 Un choc !
00:44 Un choc !
00:45 Un choc !
00:46 Je m'en remets toujours pas là.
00:47 Est-ce que vous êtes déçu ?
00:48 Est-ce que vous êtes vraiment très déçu ?
00:50 Oui, c'est un personnage que j'aime bien.
00:53 C'est un espèce de petit chef.
00:56 J'aime bien les petits chefs gris.
00:57 Je me suis fait un malin plaisir de jouer ce personnage qui est un peu décalé, qui
01:03 est hors sol et hors temps.
01:04 Il ne sait pas que Zidane a arrêté.
01:05 Est-ce que la CIA marocaine a mis au point un détecteur de mensonges ?
01:08 Oui, vous verrez ça dans Terminal.
01:13 Tourner une sitcom, c'est faire de la télé ou c'est faire de la scène ?
01:17 C'est génial.
01:18 C'est vraiment le meilleur compromis entre les deux.
01:22 C'est une espèce de théâtre filmé.
01:25 On est sur scène et pour autant on est filmé comme pour une série.
01:31 On ne sent pas la différence quand on joue.
01:34 Mais je peux vous assurer qu'il y a une vraie réalisation et une vraie mise en scène.
01:39 Mais comment est-ce qu'on fabrique une bonne vanne de sitcom ?
01:41 Parce que tout le but de la sitcom, tout le pacte avec le téléspectateur, c'est
01:45 qu'à chaque point d'orgue, il va y avoir des rires ou il va y avoir des aplaudissements.
01:50 Donc, évidemment, le scénario s'écrit et la réalisation pense à ça.
01:54 Comment on fabrique ces moments-là ?
01:55 On réfléchit beaucoup en amont.
01:58 J'ai été beaucoup soutenu par des auteurs, par mon acolyte Mohamed Amidi avec qui j'ai
02:06 réalisé cette série.
02:07 Il faut avoir une situation forte et des personnages forts.
02:11 Et les vannes arrivent ensuite.
02:12 Si on n'a pas longtemps travaillé en amont, si on n'a pas creusé la situation, on a
02:17 trouvé cet aéroport comme décor, on trouvait que c'était vachement bien parce que c'est
02:21 un lieu de passage un peu comme l'hôpital.
02:24 On passe tous à l'aéroport.
02:25 L'hôpital, c'était H.
02:26 C'était l'hôpital point carré à Trappes.
02:29 Ça, c'était la sitcom d'il y a 25 ans.
02:32 Il y avait Eric Ramsey et vous en blouse blanche.
02:35 Il y a aussi un truc avec les uniformes, non ?
02:38 Oui.
02:39 Pourquoi ?
02:40 Parce que là, la compagnie aérienne, vous êtes tous en uniforme.
02:42 Dès qu'on rentre dans un uniforme, on rentre dans un personnage.
02:44 On est obligé.
02:46 Et puis, ça nous permet de sortir justement, de créer le décalage.
02:50 On ne s'attend pas qu'un commandant de bord ne sache pas piloter par exemple.
02:55 Et c'est vrai que le costume ancre tout de suite le personnage.
03:03 Et quand vous dites que c'est un lieu de passage comme l'hôpital, l'aéroport,
03:06 ça veut dire que toute la France passe par là ?
03:08 Oui, toute la France.
03:09 Donc, on peut jouer avec tous les archétypes.
03:11 Oui, et toute la France y travaille.
03:13 Il y a toutes les classes sociales possibles et imaginables, tous les niveaux d'études
03:17 dans un aéroport.
03:18 C'est ça qui est formidable pour moi.
03:19 C'est une ruge, quoi.
03:20 Il y a tout.
03:21 Bon, alors H, justement, je l'ai dit, c'était Eric Ramsey et vous à l'hôpital de Trappes.
03:28 Donc, c'est la retrouvaille avec Ramsey.
03:30 Oui.
03:31 Il est passé où, Eric ?
03:32 Alors, Eric, malheureusement, il n'avait pas le temps pour ça.
03:35 Ah, c'est ça.
03:36 À l'époque, son personnage s'appelait Aimé Césaire.
03:41 C'était il y a 25 ans, j'en rigole encore.
03:44 Aimé Césaire.
03:45 Mais aujourd'hui, on peut appeler, dans une série à la télé, Améthyst et Aimé
03:50 Césaire.
03:51 Ben oui.
03:52 Je ne sais pas, tout dépend de quoi vous êtes chargé.
03:54 Moi, j'ai toujours tendance à penser qu'on peut rire de tout.
03:56 Tout dépend de comment on le fait.
03:58 Eric, malheureusement, c'est très bête, mais les plannings ne l'ont pas matché.
04:04 C'est aussi con que ça.
04:05 D'accord.
04:06 Alors, jouer avec Ramsey.
04:07 C'est le commandant de Jacques.
04:08 Il est complètement miro, il confond Mulhouse et Toulouse.
04:10 Bref, qu'est-ce que vous pouvez faire avec Ramsey que vous ne pouvez pas faire avec d'autres
04:15 gens, avec d'autres acteurs ?
04:16 Honnêtement, j'espère qu'il n'écoutera pas cette émission.
04:20 Jamais.
04:21 Pour moi, c'est un des meilleurs comiques en France.
04:24 Il a une vis comicale assez incroyable.
04:27 Il a un clown.
04:28 Pour un metteur en scène, pour un auteur, c'est du chiller, Ramsey, parce qu'il peut
04:35 à peu près tout jouer.
04:36 D'abord, ces derniers temps, il nous l'a démontré, il maîtrise le drame.
04:41 Mais pour maîtriser le drame, il faut avoir un sens du rythme.
04:44 Et ça, c'est le comique qui te le file, j'ai l'impression.
04:47 Il y a un gramme d'impro ou pas ?
04:48 Bien sûr.
04:49 Où tout est réglé, absolument réglé ?
04:51 Non, on a quasiment…
04:52 D'abord, il y a des épisodes où on voit, par exemple, moi j'ai une image de Camille
04:55 Chamoux qui est une des hôtesses de l'air.
04:57 Mais retenir un fou rire, mais vraiment retenir, à serrer ses lèvres.
05:01 Oui, ça nous arrive.
05:02 C'est l'objectif.
05:03 C'est l'objectif.
05:04 Mais il y a de l'impro ?
05:06 Oui, évidemment.
05:07 Mais pour qu'il y ait des bonnes impros, il faut qu'il y ait un vrai cadre.
05:11 Il faut qu'il y ait un vrai sol.
05:14 Et là, pour le coup, ils ont été servis, on a beaucoup réfléchi en amont pour les
05:18 mettre dans des bonnes dispositions.
05:20 Bon, alors là, il y a toute la nouvelle génération qui vous accompagne, Ramzy et vous.
05:24 Il y a Brahim Boulel, qui est très fort, je trouve.
05:27 Il y a Tristan Le Pen, qui est très bon, qu'on connaît aussi parce qu'il est sur
05:31 Inter et tout.
05:32 Il y a Lorine, il y a Douli, etc.
05:33 Il y a Samuel Bangui, il y a Camille Chamou.
05:35 Je viens de le dire.
05:36 Qu'est-ce qu'il y a entre eux et vous ? C'est-à-dire entre votre génération et
05:41 la leur ? Qu'est-ce qu'ils ont gardé de ce que vous, vous avez inventé, Djamel ?
05:45 Et qu'est-ce qu'ils ont jeté ?
05:48 Oui, franchement, je n'ai aucune idée de ce qu'on a inventé, mais je sais qu'on
05:53 est arrivé avec une liberté, nous.
05:55 Et c'est ça que je veux chercher, une liberté.
05:57 Que les comédiens soient autorisés absolument à tout.
06:01 C'est ça qui fait rêver les gens et c'est ça qui élève le niveau d'une certaine
06:07 manière.
06:08 C'est qu'on puisse s'autoriser à être libre.
06:10 Oui, mais en 25 ans, cette génération du stand-up, elle ne fait plus du stand-up comme
06:14 vous en faisiez il y a 25 ans ?
06:16 Non, mais elle s'encombre beaucoup moins que nous.
06:21 C'est vrai ?
06:22 Ah oui.
06:23 Pourquoi ? De quoi elle s'est déchargée ?
06:24 Elle s'assume complètement.
06:26 Elle s'aime déjà.
06:27 Vous, vous n'aimiez pas, vous ?
06:29 En tout cas, nous, on n'avait pas beaucoup d'interface.
06:34 On n'avait rien qui nous renvoyait.
06:36 On n'avait pas d'exemplarité, d'une certaine manière.
06:38 Si, il y en avait un petit peu, dans le foot.
06:41 Les Noirs, les Arabes.
06:42 Oui, un peu ce même.
06:43 Il y avait une idée du black-blanc-beurre qui était géniale, mais là, elle existe.
06:47 Là, elle est factuelle et puis ce n'est plus du tout un sujet.
06:50 Et c'est en ça que je trouve qu'ils sont meilleurs que nous.
06:53 Et c'est ça, ce n'est plus du tout un sujet.
06:54 C'est-à-dire que comme vous, ils continuent de parler à la première personne, mais il
06:59 me semble que vous, il y a 25 ans, vous trimbaliez toute votre communauté avec vous.
07:03 Oui, parce qu'ils n'étaient pas suffisamment représentés.
07:05 Parce qu'on n'en parlait plus.
07:07 Et eux, évidemment, ils ne s'en comprennent plus de ça.
07:09 On est là, on est partout.
07:10 Ils sont passés bien au-delà.
07:11 Oui, oui, oui, ce n'est plus un sujet.
07:13 Alors que quand Sacha a nous expliqué qu'il y en a un.
07:17 Est-ce que 98, c'est une période d'âge d'or ? Je ne dis pas parce que vous étiez
07:21 jeune, donc on regrette sa jeunesse et tout ça, mais vous venez de le dire, c'est le
07:25 moment où il y a la France qui remporte la Coupe du Monde et il y a Zine El Zidane dans
07:30 l'équipe de France.
07:31 Donc c'est le fameux mythe du black blomber et tout.
07:36 Il y a un, deux, trois soleils.
07:37 Donc c'est Rashida, c'est Khaled, c'est Faudel, ça c'est 98.
07:42 Il y a un copain qui m'a dit tu ne te rends pas compte, c'est le moment où les Arabes
07:46 commencent à rentrer en boîte.
07:47 Mais vraiment.
07:48 Ils étaient déjà bien installés en boîte.
07:51 Vous, vous êtes le pape à peu près en France à ce moment-là.
07:55 En 98, disons que j'étais au Vatican.
07:57 C'est ça.
07:58 Est-ce que c'est un moment où on s'est dit on va en finir avec le racisme ? La France
08:04 va en finir avec le racisme.
08:05 Est-ce que c'est un moment où on a pensé à ça ?
08:06 Oui, parce que le Front National était au plus bas, je vous rappelle, en 98.
08:09 Il y avait une super coalition entre Lionel Juspin et Jacques Chirac.
08:11 Politiquement, ça se passait, on avait l'impression.
08:16 Les caisses étaient pleines, enfin en tout cas moins vides qu'aujourd'hui.
08:19 Et oui, il y avait un élan, il y avait quelque chose d'assez unique.
08:25 Et puis quand on s'est tous retrouvés sur les Champs-Elysées, entourés de gens de
08:29 toutes les origines et de toutes les religions qui communient ensemble, on était convaincus
08:35 qu'on était arrivé à quelque chose.
08:36 Mais pour autant, je ne sais pas, malgré ce qu'on entend…
08:43 C'est-à-dire que très rapidement, il y a le 11 septembre 2001, très rapidement,
08:48 il y a Jean-Marie Le Pen au deuxième tour, en 2002.
08:51 Donc il y a quand même quelque chose qui s'écroule.
08:54 Oui, évidemment.
08:55 Il y a eu ces accidents, évidemment.
08:58 Mais ça a tenu, ça a tenu malgré tout.
09:02 Bien sûr qu'on sent que ça se tend davantage, mais de ce que je vois et de ce que je vis,
09:12 que ce soit au Comédie Club ou sur Terminal, les gens adorent cohabiter ensemble.
09:18 Les gens adorent faire connaissance.
09:20 Les gens adorent être surpris par l'étranger, d'une certaine manière.
09:26 Et on a plus envie de communier que d'être là en face de l'autre.
09:30 C'est le sentiment que j'ai.
09:31 Et alors, Hach, on a dit que c'était le symbole du Canal d'Avant, parce que vous,
09:35 vous avez été, comme Eric Ramsey, des bébés Alain de Greff, qui était le directeur des
09:38 programmes de Canal, des bébés Pierre Lescure, qui était le patron de Canal.
09:43 Terminal, c'est le retour de Ramsey et de Jamel sur le Canal d'aujourd'hui.
09:46 Canal+ il a changé.
09:47 Ce n'est plus le Canal de Greff et Lescure, c'est le Canal de Bolloré.
09:50 Vous, vous vous êtes posé cette question-là ?
09:52 Non.
09:53 Non, non, non.
09:54 Moi, j'ai eu le Canal de Bolloré.
09:55 Avant Bolloré, il y avait Fourretout, il y a eu Messier.
09:58 Après Bolloré, il y aura certainement d'autres patrons.
10:01 J'en suis à mon cinquième président de la République et mon quatrième président
10:05 du Vendée.
10:06 Vous voyez ce que je veux dire ?
10:07 Ce sont des choses immuables, ça change.
10:09 Donc, rien n'est ciré, ce n'est pas votre problème ?
10:13 Rien n'est figé.
10:14 Non, le monde bouge.
10:15 Dans deux ans, on aura probablement tout un autre discours, tout dépendra de ce qui
10:21 va se passer la veille.
10:22 C'est tellement mouvant que c'est bizarre de faire une analyse figée.
10:26 Ce n'est pas bizarre, c'est que Canal a quand même beaucoup changé.
10:30 La question que tout le monde se pose, c'est est-ce qu'on peut rire de tout sur Canal
10:32 aujourd'hui ?
10:33 Je vois tout à fait où vous voulez en venir.
10:35 Mais de là où je suis, vous savez, nous, on est des troubadours.
10:39 On arrive sur un plateau, on fait notre travail, on espère que ça touchera le plus grand
10:43 nombre et on rentre chez nous.
10:44 Que ce soit Radio Nova ou Canal+, je n'ai pas beaucoup eu à faire aux patrons.
10:49 Si, Bizeau, il descendait de temps en temps pour prendre la merde, c'est vrai.
10:54 Mais on a rarement croisé Vincent Bolloré sur un plateau.
10:58 Avec le Djamel Comedy Club, il y a davantage de diversité, comme ils adorent l'appeler.
11:08 On a filmé pour la première fois de notre histoire un trans sur notre scène.
11:15 On en était très fiers.
11:16 On avance avec notre époque et il n'y a rien qui peut empêcher ça.
11:21 Et alors, puisque c'est une vraie expérience, quand même un mélange de télé et de scène,
11:28 le tournage de la sitcom.
11:29 On en parle quand même de cette sitcom.
11:30 Ça lui redonne envie de remonter sur scène à Djamel ?
11:34 Je n'ai jamais quitté la scène.
11:36 C'est vrai, j'ai cette chance extraordinaire d'être propriétaire d'une salle de
11:43 spectacle, donc je peux y retourner quand je veux.
11:45 Mais si, tiens, je peux vous dire quelque chose.
11:48 Je remonte sur scène avec le Djamel Comedy Club partout en France en février.
11:52 En février ?
11:55 En février de l'année prochaine.
11:58 On fait une tournée à travers toute la France.
12:01 Et vous, vous serez sur scène avec tous les gars et toutes les filles ?
12:04 Oui, je serai sur scène pour les présenter, je serai sur scène pour faire des passages.
12:07 Donc, maître de cérémonie ?
12:09 Oui, comme j'ai toujours fait.
12:10 Et j'espère après ça, remonter sur scène seul.
12:14 Ça m'intéresse.
12:15 Après, il y aura spectacle.
12:17 Alors le décor, le décor en carton pâte.
12:20 Le décor, l'avion, le terminal d'aéroport.
12:24 Le décor en carton pâte, parce que quand je dis carton pâte, c'est que ça fait
12:26 partie des codes de la sitcom.
12:28 Personne n'attend quelque chose de réaliste.
12:30 Mais il faut que vous racontiez cette espèce de tournée manège incroyable que vous avez
12:36 inventée.
12:37 Ça vous a plu ça ?
12:38 Oui.
12:39 D'abord, le décor, ce n'est pas tout à fait en carton pâte.
12:41 On a deux copains qui ont trouvé un Boeing 300.
12:46 Bref, je ne peux pas vous prendre dans le détail, mais on a quasiment un vrai avion.
12:51 C'est un Boeing quoi, Djamel ?
12:53 On a un chef décorateur extraordinaire qui a réussi à fabriquer un avion quasi à l'identique.
13:04 Et surtout, c'est vrai, il y a ce public qui est au milieu et qui tourne en fonction
13:09 des décors.
13:10 Les décors sont fabriqués sur… C'est difficile à expliquer en vérité.
13:18 C'est un plateau tournant.
13:21 C'est pour ça que je disais c'est tourné manège.
13:23 C'est un public qui est au milieu et qui tourne en fonction de la scène qu'on a
13:29 à tourner.
13:30 C'est très interactif parce qu'ils assistent à tout, absolument à tout.
13:35 Ils sont au milieu de nous et ça leur permet d'être vraiment avec nous à chaque moment.
13:45 Ce plateau-là, il fait que le public est à quasiment 3 mètres de nous et qu'il
13:53 n'en perd pas une miette puisqu'à chaque fois qu'on change de décor, il est avec
13:56 nous.
13:57 Djamel Debbouze, la dernière fois que je vous ai vu à la télévision, et je ne suis pas
14:01 la seule, je crois que toute la France a vu cette séquence, c'était fin février,
14:06 vous avez remis un César d'honneur à Agnès Jaoui.
14:08 Et là, il s'est passé un moment extrêmement émouvant.
14:12 C'est-à-dire que vous qui avez toujours joué avec votre voix, avec votre diction
14:17 qui trébuche, avec les mots que vous écorchez, d'un seul coup de cette voix-là, il est
14:22 sorti Jean-Pierre Bacry.
14:23 Ça a duré quelques secondes sur la scène des Césars et je crois vraiment que tout
14:29 le monde a eu des larmes aux yeux.
14:30 Oui, ça me touche parce que moi aussi j'étais très touché.
14:34 Mais c'est vrai que de votre voix est sortie celle de Bacry.
14:40 Il était là, il nous a jamais quittés véritablement.
14:45 Agnès, c'est quelqu'un que j'aime profondément, qui est vraiment un membre
14:49 actif de ma famille et Jean-Pierre, ça l'était aussi.
14:52 Il n'y avait pas une semaine où on ne se voyait pas.
14:59 J'étais pas très à l'aise dans ce numéro parce que je ressentais trop, j'étais
15:03 trop sincère.
15:04 Ça me touchait particulièrement de parler à Agnès comme ça devant tout ce public.
15:13 Mais je suis content parce qu'effectivement, on avait le sentiment que Jean-Pierre était
15:17 encore un peu là.
15:18 C'est ça et j'aime beaucoup le concept de membre actif de ma famille.
15:22 Il y a des membres passifs et il y a des membres actifs.
15:25 Bah oui, évidemment, il y a des membres qu'on ne choisit pas.
15:27 Merci Djamel Debouz.
15:29 Merci à vous.