• il y a 8 mois
Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex et candidat RN aux élections européennes, était l’invité de BFM Story pour évoquer la sécurité lors des Jeux Olympiques et le pacte asile et migration de l'Union européenne

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Transcription
00:00 Fabrice Légeri, bonsoir.
00:02 Vous êtes l'ancien directeur de Frontex, l'agence européenne de garde-frontière et de garde-côte.
00:07 Vous êtes aujourd'hui le numéro 3 de la liste Bardella aux élections européennes.
00:11 Avez-vous été rassuré ce matin par Emmanuel Macron
00:14 qui parle d'un plan A, d'un plan B, même d'un plan C en cas de risque
00:18 pour cette fameuse cérémonie d'ouverture ?
00:20 Je crois qu'évidemment il appartient aux dirigeants
00:24 de prévoir des scénarios différents et en matière de sécurité
00:28 on ne doit rien laisser au hasard.
00:30 Moi je souhaiterais souligner le travail de nos services de renseignement en général
00:35 et saluer le travail des forces de l'ordre
00:38 que ce soit la police, que ce soit la gendarmerie, les militaires du plan Vigipirate
00:42 et les services de renseignement en France sur le territoire national
00:46 mais aussi dans la coopération internationale.
00:49 Je crois que ça c'est absolument capital à la sécurisation d'un événement
00:53 comme les Jeux Olympiques et puis bon, il y a bien sûr
00:56 les mesures d'application à Paris et sur le territoire national.
01:01 Oui mais cette cérémonie d'ouverture sur la Seine a été voulue par Emmanuel Macron,
01:05 c'est une volonté politique.
01:06 Est-ce qu'on a eu raison d'aller sur cette cérémonie extérieure, ouverte,
01:11 ce qui n'a jamais été organisé auparavant ?
01:15 Je crois que, en tout cas le Rassemblement national souhaite
01:18 que les Jeux Olympiques soient une réussite.
01:21 Ça fait 100 ans que les Jeux Olympiques modernes ont été recréés
01:25 donc nous accueillons les Jeux Olympiques, il faut que ce soit une réussite,
01:28 il faut que ce soit la fête du sport.
01:30 Bien entendu, il y a quelques critiques sur l'organisation,
01:34 peut-être en premier lieu les transports,
01:37 car la cérémonie et le caractère particulier de la scénographie sur la Seine est une chose,
01:44 mais le dossier de candidature de la ville de Paris aux Jeux Olympiques
01:49 prévoyait un certain nombre de lignes de métro, d'infrastructures de transports
01:52 qui aujourd'hui, à l'évidence, ne seront pas prêtes.
01:55 Donc le point faible, c'est les transports ?
01:59 Je crois qu'il y a un ensemble de points qui étaient dans le dossier des Jeux Olympiques.
02:05 Les transports, malheureusement on peut le déplorer,
02:08 ne seront pas livrés comme cela avait été prévu.
02:12 Il y a également une dérive wokiste que l'on voit bien,
02:18 par exemple l'affiche des Jeux Olympiques supprime la croix qui se trouve sur le dôme des Invalides.
02:24 On se demande bien pourquoi.
02:25 Et wokiste pour vous ?
02:27 En tout cas, c'est nier l'identité de la France et l'identité de ce bâtiment qui existe.
02:35 Il existe, il a été construit comme ça, avec une croix.
02:39 Et la confirmation d'Aya Nakamura ?
02:41 Elle ne sera pas la seule artiste visiblement mobilisée ce soir-là, il y en aura d'autres ?
02:46 Il y a eu au moment de cette annonce un certain nombre de polémiques diverses et variées.
02:52 Et vous en pensez quoi vous ?
02:54 Je pense qu'il faut éviter les polémiques, il faut éviter de cliver les Français,
02:58 il faut éviter de cliver les uns contre les autres.
03:00 Vous n'êtes pas d'accord avec Marine Le Pen quand elle dit que ça humilie les Français,
03:04 la présence d'Aya Nakamura à cette cérémonie ? Vous ne diriez pas ça ?
03:07 Il faut éviter d'humilier les Français, il faut faire en sorte que les Français se sentent représentés,
03:12 que la langue française puisse être représentée.
03:15 Aya Nakamura ne représente pas les Français ?
03:17 Ce qu'elle chante, personnellement, je ne le comprends pas, ce n'est pas la langue française que j'ai apprise,
03:22 ce n'est pas une question de cette personne, je ne comprends pas les paroles qu'elle chante.
03:27 Peut-être que c'est une question de génération ?
03:29 C'est peut-être une question de génération, mais je pense qu'il y a beaucoup de Français et de francophones
03:33 au-delà de la France qui ne comprennent pas.
03:35 Donc c'est un mauvais choix ?
03:37 C'est ce que je souhaite dire en disant ne clivons pas et soyons rassembleurs.
03:42 Pour revenir sur la cérémonie d'ouverture, ce matin Emmanuel Macron a parlé d'un plan B,
03:47 qui est le Trocadéro, et le plan C serait le Stade de France.
03:50 Visiblement, selon nos informations, le président de la République s'est un peu avancé
03:54 parce qu'il n'a jamais été évoqué une cérémonie d'ouverture au Stade de France,
03:58 tout simplement parce que techniquement ce serait impossible au dernier moment de décider cela,
04:02 parce qu'il y a des compétitions avant la cérémonie,
04:05 parce que les JO commencent avant la cérémonie d'ouverture, et après, le lendemain.
04:09 Oui, cela fait partie de ces déclarations d'Emmanuel Macron
04:13 qui peuvent être faites et puis ensuite précisées, comme on dit,
04:17 par les entourages, par une partie de l'Élysée.
04:20 Mais c'est de l'improvisation.
04:22 De ce qu'on comprend, c'est qu'il a cité le Stade de France
04:25 comme il aurait pu citer une autre enceinte.
04:27 L'idée c'était de dire qu'il y avait un plan B et un plan C.
04:31 Donc bon, très bien, pourquoi le Stade de France ?
04:34 Non, j'allais dire le Parc des Princes, mais le Parc des Princes est aussi mobilisé pour les Jeux Olympiques.
04:40 Ce n'est sans doute pas de l'improvisation,
04:42 sans doute qu'il y a eu une volonté de la part d'Emmanuel Macron
04:44 de dire qu'il y avait des plans jusqu'à la dernière lettre presque de l'alphabet,
04:49 que tout était prêt et que s'il fallait, y compris, annuler la cérémonie,
04:55 resserrer au trocadéro, il y aurait un autre plan.
04:59 Je pourrais vous citer le plan D aussi, qui existe dans les protocoles,
05:04 qui est tout simplement d'annuler toute cérémonie d'ouverture
05:07 et de faire une cérémonie protocolaire.
05:09 Ça existe aussi dans les plans prévus pour les Jeux Olympiques.
05:13 Mais en tout cas, vraisemblablement, le Stade de France, ce n'est pas le plan C.
05:17 C'est ce qu'on comprend.
05:18 Est-ce qu'il y a une improvisation ?
05:20 Écoutez, il faut... D'abord, le Rassemblement National n'est pas encore au gouvernement,
05:24 donc je n'ai pas accès, nous n'avons pas accès à...
05:27 Vous auriez été au pouvoir, vous auriez maintenu cette cérémonie
05:31 alors qu'il y a une menace terroriste très importante ?
05:33 Si le Rassemblement National était au gouvernement,
05:36 beaucoup de choses seraient différentes.
05:37 Il n'y aurait plus de menace terroriste ?
05:38 Nos frontières seraient gérées autrement.
05:41 Il n'y aurait plus de menace terroriste ?
05:43 Je ne dis pas qu'il n'y aurait plus de menace terroriste,
05:45 mais disons que cette cérémonie d'ouverture des Jeux intervient dans un contexte plus large.
05:51 On voit l'insécurité en France de manière générale,
05:54 que ce soit la délinquance, que ce soit la capacité à impressionner et dissuader les délinquants.
06:03 Il y a tout un effondrement, malheureusement, des fonctions régaliennes essentielles,
06:09 essentielles pour les Français.
06:11 Et donc, s'il y avait un gouvernement de Rassemblement National,
06:15 beaucoup d'éléments seraient différents.
06:17 Donc, je ne dis pas qu'il n'y aurait pas de menace terroriste.
06:19 Nous vivons dans le monde où nous vivons.
06:22 Moi, je tiens à souligner à nouveau l'importance du travail de renseignement en amont,
06:27 l'importance de la coordination de l'ensemble des forces de l'ordre,
06:31 de l'ensemble des forces administratives et de l'ensemble aussi des acteurs de la sécurité privée.
06:37 Ce qu'il faut souhaiter, c'est ça l'essentiel, nous sommes Français,
06:41 nous souhaitons que ces Jeux olympiques soient une réussite.
06:44 Nous souhaitons aussi que nos athlètes puissent remporter le plus possible de médailles.
06:48 - 90 médailles, c'est l'objectif fixé par Emmanuel Macron ?
06:52 - Moi, je ne sais pas, je ne suis pas un coach sportif.
06:55 En tout cas, le plus possible, si plus est possible, nous prenons.
07:00 S'il n'y en a pas 80, nous n'allons pas non plus blâmer les athlètes.
07:04 - M. Légery, pour bien comprendre, vous, vous souhaitez qu'elle ait lieu quand même sur la scène ou pas cette cérémonie ?
07:09 C'est-à-dire, est-ce que vous vous dites, ce serait quand même super de faire ce que personne n'a fait jusqu'ici ?
07:13 Vous êtes, j'allais dire, du clan du défaitisme, ce qu'appelle Emmanuel Macron le clan du défaitisme.
07:18 Est-ce que vous dites, c'est quand même un challenge qu'on peut relever, qu'on doit relever, qu'on va relever ?
07:22 - Le Rassemblement national est dans le camp de l'espoir pour les Français.
07:26 Le 9 juin, il y a les élections européennes et les Français pourront manifester leur espoir dans le Rassemblement national.
07:32 Non, il s'agit simplement de faire en sorte que cette cérémonie soit organisée dans les conditions optimales possibles.
07:41 - Donc vous dites, on peut y arriver ?
07:43 - Mais moi, encore une fois, je ne suis pas préfet de police, je ne suis pas ministre de l'Intérieur, je ne suis pas au gouvernement.
07:48 - Pardon, je vous pose une question en tant que citoyen. Si vous êtes invité, parce qu'il y aura des invitations lancées pour ceux qui seront installés sur les quais hauts,
07:55 les quais bas, il fallait lâcher sa place. Mais si vous avez une invitation, vous y allez sans problème, en toute sécurité ?
08:00 - Je ne sais pas si les infrastructures de transport permettront de circuler correctement. Bon, encore une fois...
08:07 - Mais vous n'auriez pas peur d'y aller ?
08:09 - Écoutez, si l'État s'engage à tout faire pour assurer la sécurité, bon, il y a un moment où il faut...
08:18 On espère, en tout cas j'espère, que lorsqu'on nous dit que la sécurité est assurée, on espère que c'est le cas.
08:25 - Amani Nathalaya, peut-être aussi, parlons du pacte migration et asile qui vient d'être adopté par le Parlement européen,
08:33 et qui est censé mieux contrôler l'immigration en Europe.
08:36 - Oui, qui est censé durcir le contrôle notamment aux frontières, qui est censé assurer un mécanisme de répartition
08:43 des demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne. Donc, a priori, ça durcit un peu le contrôle.
08:51 Pourquoi est-ce que le Rassemblement national s'y est opposé au Parlement européen ?
08:55 - En fait, c'est un leurre. Ce pacte asile-migration est un leurre. Il y a d'abord un ensemble de textes.
09:00 Sur les dix textes, le Rassemblement national en a voté deux. Le texte qui renforce le fichier Eurodac des demandeurs d'asile,
09:07 donc qui renforce les possibilités d'utilisation de la biométrie, qui renforce également les possibilités d'utiliser
09:13 les photos et la reconnaissance faciale. Donc ça, ça va dans le sens effectivement d'un renforcement des contrôles.
09:19 Le Rassemblement national l'a soutenu. Il y a également un nouveau fichier Écrisse, qui permet aux États membres de l'Union européenne
09:26 d'avoir accès aux antécédents judiciaires d'étrangers non européens. Donc ça, typiquement, ça renforce également la sécurité.
09:35 Le Rassemblement national a voté pour. Mais tout le reste, la philosophie générale du pacte asile-migration est un leurre.
09:41 Pourquoi ? Parce qu'on ne s'attaque pas, la commission von der Leyen qui a proposé cela, la Macronie qui l'a soutenue,
09:50 ne s'attaque pas à la racine du problème qui est d'essayer d'éviter que des migrants mettent leur vie en danger,
09:59 tombent entre les mains de trafiquants pour venir demander l'asile sur le continent européen.
10:04 Ce que le Rassemblement national préconise, c'est que les personnes qui sont vraiment en demande de protection internationale
10:11 puissent faire leur demande d'asile dans des consulats de pays européens en dehors du continent européen,
10:17 c'est-à-dire au plus proche de l'endroit où elles vivent.
10:20 À l'extérieur de l'Europe.
10:21 À l'extérieur, c'est-à-dire le plus en amont possible au début de leur parcours.
10:25 C'est le monde idéal, mais que faites-vous des migrants qui arrivent par bateau ?
10:30 C'est le cas tous les jours sur les côtes européennes. Vous leur dites "retournez dans le consulat de votre pays faire la demande" ?
10:37 Si on veut ce qu'il faut, et c'est un deuxième élément, c'est un élément politique important,
10:41 il faut avoir une politique de protection des frontières qui soit crédible.
10:44 Or aujourd'hui, moi je l'ai vu comme directeur de l'agence FONTEX,
10:48 l'Union européenne n'a pas vraiment la volonté politique de contrôler ses frontières de manière crédible.
10:55 Pourquoi ? Parce qu'on essaie de nous faire croire, et ça c'est quand même tout le discours de Bruxelles,
11:01 de la Commission européenne, d'ONG pro-immigration,
11:04 la commissaire européenne Johansson est en tête des porte-voix des ONG immigrationnistes,
11:11 elle a d'ailleurs dit que ce pacte était une victoire des migrants,
11:14 moi je pensais qu'elle était plutôt préoccupée de l'intérêt des européens.
11:19 En tout cas, ce qu'il faut c'est pouvoir traiter les demandes d'asile le plus en amont possible,
11:25 ça évite que des personnes perdent leur vie en mer ou dans le Sahara,
11:29 ça évite que des personnes tombent entre les mains des passeurs,
11:32 et ça permet d'éviter aussi que l'on utilise le prétexte de l'asile
11:37 pour en fait entrer illégalement à d'autres fins de frontières européennes.
11:42 En quoi ça évite que des gens risquent leur vie s'ils demandent par exemple leur titre d'asile en Albanie
11:47 ou dans un pays frontalier que c'est refusé et qu'ils franchissent quand même la frontière ?
11:50 Je disais, mais s'ils franchissent la frontière, on n'a pas, à ce moment-là,
11:56 il n'y a pas l'argument de dire qu'ils demandent l'asile,
11:58 si on dit "vous aurez la possibilité de demander l'asile dans un consulat", ça ne veut pas dire...
12:04 Mais si cet Albanais, par exemple, on reprend l'exemple de Nella,
12:08 franchit quand même la frontière européenne, vous faites quoi ?
12:10 On fait une non-admission.
12:12 Vous l'arrêtez ?
12:13 Une non-admission...
12:14 Vous délivrez une QTF ?
12:16 Une non-admission à la frontière, c'est on notifie à la personne qu'elle n'a pas le droit d'entrer,
12:20 elle ne remplit pas les conditions.
12:22 Et donc vous la raccompagnez à la frontière ?
12:23 Quand on est à une frontière terrestre, on est sur la ligne frontière, donc on ne laisse pas entrer,
12:27 et quand on est en mer, il y a différents cas de figure.
12:31 Lorsqu'on est, je dirais, dans une situation où on peut faire une interception maritime,
12:37 c'est-à-dire lorsqu'on n'est pas en situation de détresse maritime,
12:40 en général c'est plutôt en mer égée parce que les distances sont très courtes,
12:43 et là il n'y a pas généralement, en tout cas moins souvent, de cas de réelle détresse maritime.
12:51 Donc dans ce cas-là, on peut pratiquer juridiquement ce qu'on appelle une interception,
12:55 c'est prévu par des règlements européens, c'est prévu par le droit international.
12:58 C'est-à-dire quand vous soupçonnez qu'un bateau est utilisé à des fins de trafic illicite,
13:02 trafic d'êtres humains, trafic de drogue, d'armes, etc.,
13:05 un État, l'État côtier, peut intercepter, c'est-à-dire que soit il appréhende le bateau
13:13 et les personnes qui se trouvent, si typiquement on soupçonne un trafic de drogue,
13:16 à ce moment-là on veut saisir la drogue et arrêter les trafiquants de drogue,
13:20 donc on intercepte et on emmène les personnes et le bateau sur le territoire national.
13:24 C'est un trafic d'êtres humains ?
13:25 C'est autre chose, ou si on n'a pas envie d'un point de vue opérationnel,
13:29 on ne se sent pas, je dirais, capable de mener jusqu'au bout l'enquête,
13:34 on peut notifier une interdiction d'entrée dans les eaux territoriales
13:38 ou une interdiction de se maintenir dans les eaux territoriales,
13:41 ça s'appelle une interception maritime.
13:43 C'est tout à fait légal et c'est prévu.
13:45 Et donc il y a une fable du côté de la Commission européenne,
13:48 du côté des ONG pro-migrants, qui consiste à nous faire croire
13:53 qu'il est interdit de faire des interceptions,
13:55 ils appellent ça des push-back.
13:56 En réalité, les interceptions sont légales.
13:58 Marine Le Pen, qui se rend prochainement à Mayotte,
14:01 a coutume de dire que Mayotte c'est ce qui attend la métropole,
14:05 c'est-à-dire une sorte de crise migratoire avec des migrants qui arrivent de toutes parts,
14:11 des Comores, des côtes de l'Afrique.
14:14 Il y a un mécanisme d'interception au large de Mayotte ?
14:18 Non.
14:19 Et vraisemblablement, de ce que l'on entend sur place,
14:22 notamment de la part de la gendarmerie, de la part des autorités sur place,
14:25 c'est de dire "oui mais très bien, mais quand il y a plusieurs bateaux
14:27 qui arrivent d'un coup et que vous n'êtes en capacité que d'en arrêter un ou deux,
14:30 qu'est-ce que vous faites des autres ?"
14:31 Il faut se donner les moyens d'avoir une politique crédible.
14:34 Vous savez, là où il y a une volonté politique, il y a un chemin.
14:37 Plus de bateaux, c'est-à-dire plus de moyens ?
14:39 Plus de bateaux, plus de drones, plus de surveillants.
14:41 Il faut que toute l'Europe soit d'accord.
14:42 Et la mise en application, dans le cas de Mayotte en tout cas,
14:45 la France peut le faire toute seule puisqu'elle est souveraine à Mayotte.
14:49 Mais sur le cadre européen, il faut que tous les partenaires européens soient d'accord ?
14:54 Pour plus de fermeté ?
14:55 Mais c'est quand même le cas.
14:57 Moi je peux vous dire que lorsque j'étais directeur de Frontex,
15:00 les États qui ont une vraie frontière extérieure, compliquée à gérer,
15:04 que ce soit une frontière extérieure maritime en Méditerranée
15:08 ou que ce soit une frontière extérieure terrestre,
15:11 je pensais notamment à la Pologne, les États baltes au moment où la Biélorussie
15:17 a instrumentalisé l'immigration illégale à partir de Minsk
15:20 pour envoyer des Congolais et des Irakiens vers la Lituanie et la Pologne,
15:24 tous ces États qui ont une vraie frontière extérieure à contrôler en entrée,
15:28 ils veulent plus de fermeté.
15:30 Les États comme la France, à part dans l'outre-mer,
15:34 et nous voyons effectivement une situation extrêmement préoccupante à Mayotte,
15:38 mais d'autres États ont perdu la notion même de ce qu'est une frontière extérieure.
15:45 - Non mais juste quand même, quelle est la cohérence des votes du Rassemblement national
15:49 quand par exemple en France, Marine Le Pen vote le projet de loi immigration
15:52 en disant "il y a du bon dedans, tout n'est pas bon, mais enfin ça va dans le bon sens,
15:56 donc ça vaut la peine de voter",
15:58 et là il y a du bon, pas autant que vous voudriez,
16:00 mais davantage de fermeté, néanmoins vous ne votez pas.
16:03 Est-ce que finalement...
16:05 - Le Rassemblement national, sur les 10 textes qui composent le pacte d'asile-migration,
16:08 il y en a deux qui vont dans le bon sens.
16:11 Donc le RN a voté pour ces deux,
16:13 et tout le reste, c'est toute la philosophie du pacte d'asile-migration
16:17 que nous rejetons,
16:19 et l'obligation de redistribuer les migrants qui arrivent illégalement,
16:23 il faut quand même se souvenir...
16:25 - Il n'y a pas d'obligation.
16:26 - Il y a une obligation sous peine de payer 20 000 euros.
16:28 - Ce sont des sanctions financières alternatives.
16:30 - Oui mais soyons respectueux des deniers publics et de l'argent des Français.
16:34 Je sais bien que les gouvernements de M. Macron ont accumulé les dettes de manière abyssale.
16:40 Mais enfin le RN est aussi respectueux des deniers publics.
16:43 - Aujourd'hui c'est 30 000 relocalisations par an,
16:45 - 30 000 personnes.
16:47 - A 27, ça fait 1120 personnes à peu près par an.
16:51 - Le principe est choquant, ça commence toujours par ça.
16:54 Le principe est choquant, il appartient à chaque État de décider qui il accueille,
16:58 et ce qui est choquant...
16:59 - Mais qu'est-ce qu'on dit à l'Italie alors par exemple ?
17:01 - Ce qui est choquant...
17:02 - C'est pour ça qu'il faut une politique d'ensemble,
17:05 qui prenne les demandes d'asile dans les consulats des pays européens en amont,
17:10 pour avoir ensuite une politique de fermeté,
17:13 qui nous permette de dire et de faire que lorsqu'une personne tente d'entrer illégalement,
17:19 pousse le pied dans la porte, on lui dit "vous n'avez aucun droit".
17:23 Or aujourd'hui, le pacte asile-migration est quand même une espèce de régularisation
17:28 de quelque chose qui est une entrée illégale,
17:31 et je rappelle que les États de l'Union européenne ont l'obligation,
17:34 ça c'est le droit de Schengen, quand on a créé l'espace Schengen,
17:38 et ça fait partie du droit européen, et ce sont des règlements de l'Union européenne,
17:42 qui disent "les États ont l'obligation d'interdire les franchissements illégaux des frontières".
17:47 - Oui mais une dernière question, c'est Jordan Bardella avait déjà fait un bon score aux dernières européennes,
17:52 évidemment ça n'a rien changé, puisque vous dites vous-même,
17:54 l'Europe continue d'aller dans le mauvais sens.
17:56 Donc si les sondages qui s'annoncent plutôt bons pour votre liste se confirment,
18:02 ça changera quoi finalement de voter Bardella et d'envoyer des dizaines de députés RN à Strasbourg,
18:08 puisque au final ça ne va pas dans le sens que vous voulez ?
18:11 - La situation est très différente, parce qu'aujourd'hui il y a aussi dans beaucoup de pays européens
18:16 des listes, je dirais, amies du Rassemblement national,
18:20 qui sont très hautes dans les intentions de vote,
18:22 et puis surtout ça nous permettra, au moment de la constitution de la Commission européenne à l'automne 2024,
18:29 de pouvoir peser, et selon certaines situations,
18:33 de pouvoir empêcher de nomination, que je qualifierais de toxique,
18:38 quand on a des commissaires européens qui vous disent
18:40 "le métier des gardes frontières c'est de faire rentrer les migrants".
18:43 Donc ça c'est la première chose.
18:44 La deuxième chose c'est de pouvoir, au Parlement européen,
18:47 peser avec d'autres alliés d'autres pays européens,
18:51 de pouvoir peser afin qu'on puisse mettre un terme à certaines dérives en matière de politique migratoire,
19:00 mais il y a aussi d'autres aspects économiques,
19:02 le pacte vert totalement punitif,
19:05 il y a un paquet de 160 réglementations qui ont été mises dans le circuit législatif,
19:11 il y en a encore une centaine à discuter au Parlement.
19:15 - Merci d'être venu sur le plateau de l'FM Story.

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