La régie d’autoconsommation collective Animergy a été cofondée en février 2024 par Arthur Jouannic pour simplifier et encourager cette pratique. Encadrée par des textes juridiques, l’autoconsommation collective consiste partager de l’électricité produite localement, par exemple grâce à des panneaux photovoltaïques en toiture, entre des producteur(s) et consommateurs géographiquement proches.
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00:06 Smart Ideas avec Arthur Joannig, bonjour.
00:09 Bonjour.
00:09 Bienvenue, vous êtes le co-fondateur d'Animergie, créée en février dernier avec Hubert Giroux, et avec quelle idée ?
00:16 Eh bien, l'idée, notre objectif, c'est de massifier le déploiement des énergies renouvelables sur le territoire.
00:22 Notre idée, c'est que les modèles économiques aujourd'hui ne sont pas indépendants, ils dépendent beaucoup des aides de l'État.
00:29 Notre objectif, c'est d'arriver à un modèle où les énergies renouvelables s'auto-financent.
00:34 Pour ça, il y a quelque chose qui existe, qui est l'auto-consommation collective,
00:37 et on s'est dit qu'on allait vouloir massifier ce modèle-là, fluidifier ce modèle-là,
00:41 pour faire en sorte que tous les porteurs de projets puissent en bénéficier et puissent auto-financer leurs projets.
00:45 Alors, il faut expliquer, parce que je suis sûr que beaucoup de gens qui nous regardent ne connaissent pas, auto-consommation collective. De quoi on parle ?
00:50 Eh bien, on parle d'une centrale renouvelable électrique, dans le cas où un producteur va installer, par exemple, une centrale photovoltaïque,
00:58 et il va produire cette électricité, et au lieu de la revendre au réseau, ce qui est le cas de figure le plus classique,
01:03 il va la revendre au consommateur, à côté de la centrale.
01:05 Ça peut être les particuliers, les entreprises, les collectivités, etc.
01:08 L'objectif, c'est que l'électricité vendue pour le producteur soit intéressante pour ce modèle économique,
01:14 et c'est que pour le consommateur, l'électricité soit moins chère que de son fournisseur d'énergie.
01:18 Donc là, on parle...
01:19 Du coup, c'est gagnant-gagnant.
01:20 Donc, je reprends l'exemple. Centrale photovoltaïque, c'est ça ?
01:24 Exactement.
01:25 Bon, donc ça ne veut pas dire que chaque client ou chaque membre de ce circuit d'autoconsommation collective a des panneaux solaires sur son toit ?
01:34 Absolument pas.
01:35 C'est pas ça, hein ?
01:36 Justement, et le problème, c'est que plein de gens ne peuvent pas avoir des panneaux solaires.
01:38 Si je loue un local, comme ici, par exemple, je n'ai pas de panneaux solaires, et je ne peux pas bénéficier d'une électricité décarbonée moins chère.
01:45 Là, le but, c'est qu'un gros industriel qui met sur sa toiture des panneaux solaires pourrait revendre cette électricité à des consommateurs à côté.
01:53 Aujourd'hui, ça représente quoi, ce marché ? C'est un tout petit marché ?
01:55 C'est tout petit, ça représente, je crois que les chiffres d'Analis disent 360-370 opérations actives en France aujourd'hui.
02:02 Les chiffres des analystes de l'énergie prédisent environ 10 000 opérations d'ici à 2030 environ.
02:07 D'accord, c'est un marché qui va exploser, qui ne va pas se calmer.
02:10 L'intérêt économique est vraiment là, surtout depuis la crise en Ukraine où l'électricité se sont enlevées.
02:14 Alors, qu'est-ce que vous proposez, en fait, comme service pour booster justement ces marchés d'autoconsommation ?
02:20 En énergie, du coup, nous, on vient fluidifier le marché de l'autoconsommation collective avec deux choses.
02:25 La première, c'est du conseil économique et juridique pour mettre en place les opérations, pour vraiment fluidifier l'arrivée de ce marché.
02:32 Et ensuite, on vient agir en prestataire de service pour, d'une part, recruter les consommateurs, parce que c'est bien beau d'installer une centrale.
02:38 Il faut recruter les consommateurs qui vont acheter l'électricité. Dans un deuxième temps, on vient agir en régie d'autoconsommation collective.
02:44 C'est-à-dire qu'en régie, c'est comme un syndic de co-propriétés. On vient gérer l'administratif, le juridique, le financier, le service client.
02:50 Le but, c'est que les consommateurs reçoivent leurs factures, qu'ils en soient contents, qu'ils restent dans l'opération,
02:55 et que du coup, le producteur reçoive lui son argent pour avoir son retour sur l'investissement.
02:59 Quels sont les freins principaux ? Vous dites aujourd'hui, il y a à peu près 300 opérations. Pourquoi ça ne se développe pas plus vite aujourd'hui ?
03:07 Il faut savoir que l'autoconsommation collective est arrivée en France il y a quelques années, donc ça se développe relativement vite aujourd'hui.
03:12 Le gros frein, en fait, c'est le déploiement des énergies renouvelables. Il y a un modèle économique basé sur des subventions de l'État qui marchent très bien.
03:21 Le problème, c'est que ces aides de l'État diminuent dans le temps et que du coup, les investisseurs se disent "mon investissement n'est peut-être pas très cohérent si je le fais comme ça".
03:31 Et c'est là que du coup, l'autoconsommation collective intervient en disant "potentiellement, il y a quelque chose d'autre à faire économiquement,
03:37 beaucoup plus intéressant pour vous en tant que producteur et surtout pour le territoire local autour de la centrale".
03:41 Et est-ce que ça répond aussi à une autre question ? C'est la question de l'acceptabilité des projets d'énergie renouvelable.
03:49 Exactement. Comme vous l'avez sûrement constaté, beaucoup de projets ne voient pas le jour parce que les gens autour d'une centrale qui va se développer refusent, militent contre ces centrales.
03:59 Par contre, ce qu'on voit, c'est que des collectivités qui forcent l'autoconsommation collective sur le territoire en font un argument de vente en disant
04:06 "tout le monde peut bénéficier de l'électricité verte, locale, moins chère, qui vient de cette centrale".
04:12 Et en fait, ça change complètement la donne pour tous les gens qui sont autour et l'acceptabilité augmente de façon conséquente aujourd'hui.
04:18 Ça veut dire très rapidement que si on vient présenter un projet de panneaux solaires ou d'éoliennes et qu'on dit tout de suite aux riverains
04:30 "vous ferez partie d'une régie d'autoconsommation collective", une partie des freins se lèvent ?
04:35 Exactement, une partie des freins se lèvent. Pourquoi ? Parce que depuis la crise en Ukraine, les prix de l'électricité se sont envolés,
04:41 notamment pour les entreprises qui ont vu leur prix tripler, quadrupler.
04:45 Et maintenant, on va leur offrir une partie de leur électricité qui va être stable dans le temps à un prix intéressant.
04:51 Et en fait, ça parle à tout le monde. Sur son portefeuille, que ce soit une entreprise ou un particulier, tout le monde est intéressé pour faire des économies.
04:56 Merci beaucoup Arthur Joannic et à bientôt sur Bismarck.
04:59 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact. Je voudrais remercier Cyriel Chazal à la programmation et à la production,
05:05 Angel Jean Girard le réalisateur et Saïd Mamou au son. Belle journée, salut !
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