Air Crash – La malédiction Kennedy – Accident de l'avion de John F. Kennedy Jr. [Français]

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Transcript
00:00 Il faut savoir d'où vient chaque pièce, quelle que soit sa taille.
00:07 Jamais le NTSB américain n'a subi une telle pression.
00:12 Le monde entier allait s'y intéresser.
00:16 Un Piper Saratoga s'est abîmé en mer.
00:20 Il a percuté l'eau, comme ça.
00:23 Son pilote portait un des noms les plus prestigieux de l'histoire du pays, John Kennedy Junior.
00:29 Un futur grand.
00:33 Certains le voyaient déjà président des États-Unis.
00:38 Bonjour.
00:39 Mais un nouveau drame va endeuiller la famille.
00:41 La malédiction Kennedy.
00:45 John, qui est-il ?
00:47 Allez !
00:48 C'est désormais aux enquêteurs qu'il revient de dire ce qui est arrivé à John John.
00:53 Hey !
01:00 En cette soirée d'été, il fait chaud à Essex County.
01:27 Situé non loin des rues encombrées de Manhattan, cet aérodrome voit défiler un bon nombre
01:32 de New-Yorkais fortunés qui partent d'ici en week-end.
01:35 L'homme qui s'apprête à prendre les commandes de son avion fait partie du GOTA.
01:47 John Fitzgerald Kennedy Junior.
01:52 Il était beau comme un dieu.
01:54 Et c'était le prince héritier tout craché.
01:57 On attendait qu'il brille un mandat, parce qu'on supposait tous que ça finirait par
02:02 arriver.
02:03 S'il ne s'est pas encore lancé en politique, c'est déjà une vedette.
02:10 Le magazine People Weekly l'a élu homme le plus sexy.
02:14 Je vous présente George.
02:18 Rédacteur en chef de sa propre publication, c'est surtout le fils unique de l'ancien
02:24 John Fitzgerald Kennedy.
02:26 Et si le grand public se passionne pour lui, c'est aussi en raison de la vie extraordinaire
02:32 et de la disparition tragique de son père.
02:35 Le président a été assassiné.
02:39 C'est officiel.
02:41 JFK est tombé sous les balles de son meurtrier trois jours avant le troisième anniversaire
02:47 de John John.
02:49 On a vu ce bambin adorable jouer dans le bureau ovale.
02:53 On l'a vu faire à dada sur le dos de son père à la Maison Blanche.
02:58 Et bien sûr, on l'a vu lors des funérailles dans son manteau qui lui arrivait aux genoux
03:06 devant le cercueil de son papa faire le salut militaire.
03:09 Par une belle soirée de juillet, 36 ans plus tard, le petit garçon devenu grand attend
03:22 son épouse Caroline, qui est en retard pour aller à un mariage.
03:25 Lauren Bessette, la belle sœur de John John, est aussi du voyage.
03:33 Et Caroline?
03:34 Dans les bouchons, j'imagine.
03:37 Je te dépose à Martha's Vineyard?
03:41 Oui.
03:42 OK.
03:43 Ensuite, direction la propriété familiale des Kennedy à Hyannisport, dans le Massachusetts.
03:48 Il devait être pressé d'arriver, sûrement de mauvaise humeur.
03:55 Ça se comprend, non?
03:58 On part de Kennedy.
04:00 Bien qu'il soit titulaire de son brevet de pilotage depuis plus d'un an, il va effectuer
04:06 son premier vol en solo depuis qu'il s'est cassé la cheville six semaines plus tôt
04:10 dans un accident de Deltaplane.
04:11 Il aimait les sports extrêmes, le risque, repousser ses limites.
04:18 Vivre dans les clous, ça n'était pas pour lui.
04:22 À 20h20, Caroline Bessette Kennedy arrive à son tour.
04:30 Caroline Bessette, c'était la belle américaine par excellence.
04:39 Une créature quasi divine à la magnifique chevelure blonde tirée en arrière.
04:43 À eux deux, ils formaient un très joli couple.
04:47 Embarquez, je fais le tour de l'avion et on file.
04:53 Tu vas voir, ça va être chouette.
04:57 Depuis qu'ils se sont mariés trois ans plus tôt, Caroline et John John sont la cible
05:03 des paparazzi qui guettent les moindres apparitions des tourtereaux.
05:06 Ils faisaient de leur mieux pour garder un semblant de vie normale.
05:16 Mais cette attention permanente pèse sur les jeunes mariés.
05:22 Des rumeurs laissent entendre que le couple traverse une passe difficile.
05:26 En boitillant, le pilote fait la visite pré-vol de son tout nouveau Piper Saratoga.
05:34 C'est un monomoteur de six places, haut de gamme, bien équipé, avec notamment un GPS.
05:44 L'argument de vente en faveur de ce modèle, c'est les quatre fauteuils qui se font face
05:49 à l'arrière.
05:50 Attachez vos ceintures.
05:53 Il y a des casques audio pour écouter.
05:56 Bien, batterie branchée, pompe à carburant branchée et l'hélice est dégagée.
06:15 Aller à Martinsvignard prendra une heure et demie.
06:20 Après, un saut de puce et le couple sera à Hyannisport.
06:26 Ils connaissaient assez bien le trajet, pour l'avoir fait plusieurs fois.
06:32 L'avion décolle à 20h40, avec plus de deux heures de retard.
06:39 75 nœuds.
06:46 Ouais.
06:50 Comme beaucoup de pilotes privés, John John applique les règles de vol à vue.
06:57 On se tient à distance des nuages, on garde une bonne visibilité, on doit voir l'horizon
07:04 et on oriente l'avion en fonction de ce qu'on voit.
07:06 Quelle vue sur New York ?
07:09 En volant vers l'est, on découvre le panorama magnifique de Manhattan, de Luton et par beau
07:18 temps, on voit à 55 km.
07:23 John John reste en croisière à 5500 pieds, 1700 mètres, l'altitude habituelle pour
07:30 un petit avion.
07:31 Et vers 21h30, il s'éloigne de la côte.
07:34 On double mon talk.
07:39 Je ne vois rien.
07:41 Il a suivi la côte au-dessus du golfe de Long Island et il s'est aligné sur la piste
07:55 pour préparer la longue approche directe.
07:58 L'escale n'est plus qu'à une demi-heure de vol.
08:02 Je te déposerai à 22h.
08:06 Mais à 22h…
08:19 Martha Zwingard, sécurité.
08:23 Le contrôleur aérien n'a reçu aucun appel du Piper Saratoga.
08:27 Vous avez des nouvelles ?
08:31 Non, aucune annonce de son arrivée.
08:35 Les retards n'ont rien de rare.
08:37 Mais au bout d'une heure, l'avion ne s'étant toujours pas signalé, l'attente cède la
08:43 place à l'inquiétude.
08:44 John Kennedy Junior, son épouse et sa belle-sœur, ont disparu.
08:52 Parler de la malédiction Kennedy est bien pratique, mais ça a un fond de vérité.
09:00 L'histoire familiale regorge de drames.
09:04 Joseph Kennedy Junior, l'oncle de John John, s'est tué en mission secrète pendant la
09:11 Deuxième Guerre mondiale.
09:12 Quant au président et à son jeune frère, Robert, ils ont été assassinés.
09:19 De nombreux cousins étaient morts aussi.
09:23 Comme si un voile funeste s'abattait parfois sur cette famille.
09:29 À trois heures le lendemain matin, l'aviation civile américaine appelle les gardes-côtes
09:37 qui se lancent à la recherche de l'avion dont on est sans nouvelles depuis cinq heures.
09:42 Parmi eux, Curtis Sumrock.
09:46 On espérait retrouver cet individu.
09:51 Compte tenu des tragédies qu'il y avait eues dans sa famille.
09:54 Il faudrait réduire le périmètre de recherche.
09:59 Malheureusement, il n'a pas rempli de plan de vol.
10:04 On ignore quelle route le pilote a suivi.
10:06 Contrairement aux avions de ligne, les appareils privés évoluant à basse altitude ne font
10:13 pas l'objet d'une surveillance étroite de la part des aiguilleurs du ciel.
10:17 C'est pourquoi les gardes-côtes utilisent les données radar pour déterminer approximativement
10:22 la dernière position du Piper.
10:26 Une fois qu'un avion s'éloigne au-dessus de l'océan, les radars des environs ne le
10:32 surveillent que s'il évolue à plus de 1 100 pieds.
10:34 On ignore ce qui se passe en dessous.
10:40 Si un pilote fait une procédure de rétablissement, il peut aussi bien parcourir 90 mètres que
10:46 9 000.
10:47 Seule certitude, le Piper a disparu et les gardes-côtes doivent le retrouver.
10:55 Au lever du jour, des militaires et des policiers viennent prêter main-forte aux gardes-côtes
11:07 pour retrouver l'avion de JFK Junior.
11:10 S'il s'est abîmé en mer, les rescapés éventuels ne survivront pas longtemps dans
11:17 les eaux froides de l'Atlantique.
11:20 Les recherches ont pris une ampleur énorme.
11:25 Après un accident en aviation générale, ça ne se passe généralement pas comme ça.
11:31 Mais vu que c'était JFK Junior, tout le pays et le monde entier allaient s'y intéresser.
11:37 À l'annonce de la disparition d'un de ces chouchous, l'opinion publique américaine
11:43 est sous le choc et demande des réponses.
11:45 Aussitôt, les camionnettes des journalistes sont arrivées.
11:51 Tous les grands organes de presse stationnaient sur notre parking.
11:57 Repérés trois survivants en mer, revient à trouver une aiguille dans une meule de
12:05 foin.
12:06 On cherche quelque chose de la taille d'un ballon de basket en volant entre 30 et 90
12:13 mètres au-dessus de la surface.
12:15 Il y a même eu des particuliers qui ont pris leur bateau pour nous aider.
12:23 Pendant ce temps, c'est tout un pays qui retient son souffle.
12:29 Les gens se passionnaient pour cette histoire, d'autant qu'il y avait la malédiction Kennedy.
12:38 Plus les heures passent, plus l'inquiétude monte.
12:43 Qu'est-il advenu de John John ?
12:52 Le lendemain de la disparition du Piper Saratoga, les secours font une sinistre découverte.
13:00 Ils récupèrent des morceaux d'avions qui flottent au large de Martha's Vineyard.
13:08 Il y avait un morceau de la roulette de nez, des coussins de siège, une valise et d'autres
13:16 éléments d'avions impossibles à identifier.
13:18 Il y a peu de chances de retrouver des survivants.
13:24 Tout le monde espérait que ça finirait bien, mais ça n'a pas été le cas.
13:30 Le NTSB, l'équivalent américain du BEA, est sur la brèche.
13:37 Ça va ?
13:39 Robert Pierce, un ancien pilote de l'US Air Force, va chapeauter l'enquête.
13:45 C'est un drame national, il faut des réponses.
13:49 Compte tenu de la médiatisation et de la curiosité du peuple américain, ça a été
13:58 la plus grosse enquête de la carrière de Bob Pierce.
14:02 Voyons ce que dit le FBI.
14:06 Au départ, l'enquêteur envisage l'hypothèse d'un acte criminel.
14:11 D'après le FBI, John John a reçu au moins trois menaces d'enlèvement, la dernière
14:21 remontant à 1995, soit seulement quatre ans plus tôt.
14:24 Il n'avait pas que des femmes.
14:28 Comme il y avait eu une figure de la politique à bord, on a évoqué à plusieurs reprises
14:38 la piste terroriste.
14:39 Avait-on posé une bombe dans l'avion ? L'avait-on abattue ?
14:43 Les réponses se trouvent peut-être dans le piper, mais ce dernier reste introuvable.
14:58 Des plongeurs de la marine fouillent le fond de l'Atlantique.
15:06 Pour l'heure, les enquêteurs en sont réduits à déduire ce qu'ils peuvent de la trajectoire
15:13 du Saratoga.
15:14 Ils réunissent les données des installations radar du littoral pour reconstituer le vol.
15:20 Jusqu'ici, tout va bien.
15:26 Il s'écarte de la côte et il s'éloigne de Marta's Vineyard.
15:33 Pourquoi prendre la mauvaise direction ?
15:35 On considère les données enregistrées par les radars comme la boîte noire du pauvre.
15:42 C'est un moyen d'obtenir quelques éléments concernant la trajectoire, la vitesse air
15:48 ou l'altitude.
15:49 Mais ils nous ont été très utiles lors de cette enquête.
15:52 Que faisait-il ? L'avion est à 55 km de sa destination quand il se met à voler bizarrement.
16:00 Bien, d'abord il descend, il vire à droite, il remonte, il vole en palier pendant une
16:10 minute à gauche, de nouveau à droite et il pique à grande vitesse.
16:17 On dirait qu'il ne contrôlait pas son avion.
16:23 Cette trajectoire était très inhabituelle par rapport à une descente et une approche
16:32 classique vers un aérodrome.
16:34 Et on ne comprenait pas pourquoi.
16:37 Finalement, le 20 juillet, quatre jours après la disparition de l'avion, des scaphandriers
16:47 de la marine repèrent l'épave et les corps des trois occupants.
16:50 Aujourd'hui, nous pouvons aider les familles à faire le deuil, ce qui est très important.
17:01 Je me souviens des photos où il salue le cortège funèbre.
17:08 Le plus dur, c'était de voir disparaître de manière tragique des gens de chaque génération
17:15 de sa famille.
17:17 C'était le prince héritier des Kennedy.
17:21 Et sa disparition était presque digne d'une tragédie sexpyrienne.
17:25 Salut, Jeff Gozetti, j'ai hâte de voir ce que vous avez dégoté.
17:33 Un nouvel enquêteur arrive de Washington pour grossir les rangs du NTSB.
17:40 Mon patron de l'époque m'a appelé et il m'a dit, si on retrouve l'épave, c'est
17:48 toi qui vas en superviser l'analyse.
17:51 Quand vous voulez.
17:54 Jeff Gozetti commence par visionner les images tournées au fond de l'eau.
18:01 Montrez-moi l'épave.
18:05 La disposition des débris et la distance qui les sépare sont des indices importants.
18:11 Il fallait répondre à une première question.
18:16 L'avion s'était-il écrasé et détruit à l'impact ou la dislocation avait-elle
18:23 eu lieu en vol ?
18:24 Pour répondre, il faut trouver ce qu'on surnomme les quatre coins.
18:34 Une aile, une aile, la queue et le nez.
18:41 Ces éléments se trouvant à proximité les uns des autres, l'avion était à coup
18:48 sûr intact quand il a touché l'eau.
18:51 Il était entier à l'impact.
18:56 Les principaux éléments de l'appareil reposaient dans un périmètre réduit par
19:03 35 mètres de fond.
19:05 Donc, il n'y avait pas eu de dislocation en vol.
19:08 Quelle vue sur New York ?
19:12 Cette première découverte permet d'écarter la piste de l'attentat.
19:20 Chaque hypothèse ainsi rejetée fait progresser l'enquête.
19:27 Mais le travail ne fait que commencer et Jeff Gazzetti sait qu'il va être soumis à
19:32 rude épreuve.
19:33 La pression médiatique allait se faire sentir.
19:43 Le monde entier allait s'y intéresser.
19:46 Donc, je devais faire mon travail dans les règles.
19:48 Les gars, mettez la queue là-bas.
19:58 Les câbles, mettez-les tous au même endroit par ici.
20:04 Les opérations sous-marines de récupération ont permis de remonter les trois quarts du
20:10 Piper de John Kennedy Junior.
20:13 Pour fournir un scénario au grand public, au milieu de l'aéronautique et aux familles,
20:22 on devait glaner autant d'indices que possible.
20:24 C'est-à-dire qu'il fallait remonter le moindre fragment d'épave.
20:30 Il faut savoir d'où vient chaque pièce, quelle que soit sa taille.
20:35 Commence alors une analyse méthodique des débris.
20:41 On part des saumons d'aile et on va vers l'intérieur.
20:46 Comme rien n'obligeait l'avion à être équipé d'enregistreurs de vol, Jeff Gazzetti va devoir
20:53 reconstituer le déroulement des événements en interprétant les indices.
20:57 Comment a-t-il percuté l'eau ?
21:03 Répondre à cette question pourrait l'aider à comprendre ce qui est arrivé.
21:07 L'aile droite a plus souffert que la gauche.
21:14 Petit à petit, la trajectoire se dessine.
21:18 Les déformations sont riches d'enseignements.
21:23 Prenez ce qu'on appelle les plis en accordéon.
21:27 À l'impact, la structure s'écrase et prend la forme d'un soufflet d'accordéon.
21:32 Ça donne une idée de ce qu'a pu être l'angle d'impact.
21:37 Je ne m'attendais pas à ça.
21:45 Le toit est très endommagé, mais le plancher est intact.
21:49 Il était sur le dos, il s'est incliné sur sa droite et il a percuté l'eau.
22:00 Comme ça.
22:01 Les derniers instants du vol ont dû être terrifiants.
22:08 Merde !
22:09 Allez ! En palier !
22:10 Les enquêteurs savent désormais comment l'avion est tombé.
22:37 Mais toujours pas pourquoi.
22:39 Et la pression du grand public ne se relâche pas.
22:41 J'avais entendu dire qu'un journal offrait 250 000 dollars pour un seul cliché de l'épave.
22:53 Comme c'était moi qui faisais les photos de l'avion et que j'en étais responsable,
23:00 je m'assurais qu'elles étaient toutes sous clé pour éviter toute fuite.
23:04 Énième conférence de presse.
23:10 Il y avait la pression des médias qui insistaient pour savoir ce qui se passait, et celle de
23:20 la hiérarchie pour que le travail avance, afin justement d'informer le grand public
23:24 des progrès de l'enquête.
23:27 Le Piper Saratoga est équipé d'un seul moteur.
23:32 Si ce dernier est tombé en panne, il est possible que le pilote ait perdu le contrôle de l'avion.
23:41 Jeff Guzetti examine donc les pales de l'hélice, mais la façon dont elles sont tordues et
23:45 vrillées indique qu'elles tournaient au moment de l'impact.
23:49 Ces dégâts n'avaient pu se produire que si le moteur avait entraîné l'hélice,
23:55 donc il n'y avait pas eu de panne du gros propulseur.
23:59 Les preuves sont irréfutables.
24:01 Le moteur tournait.
24:03 L'enquête s'intéresse alors aux mécanismes complexes qui contrôlent les mouvements de
24:09 l'avion.
24:10 Faites coulisser les câbles pour qu'on voie dans quel état ils sont.
24:15 C'est ça, dans la poulie jusqu'à l'aileron.
24:21 Des câbles et des tringles relient le manche aux ailerons, au volet, au gouverne de profondeur
24:28 et à la gouverne de direction.
24:30 Quid des commandes de vol ? Le Piper avait-il échappé au contrôle du pilote ? Faisait-il
24:38 ce qu'il voulait ?
24:39 Qu'un câble se rompe en plein vol et l'avion peut devenir impossible à maîtriser.
24:51 Ça ne marche plus ! John, qui y a-t-il ? Ça va, ça va.
24:59 Est-ce vraiment cela qui s'est produit dans la soirée du 16 juillet au large de Martha
25:06 Sveignard ?
25:07 L'examen détaillé des commandes de vol du Piper de John Kennedy Junior est sans appel.
25:17 Aucune gouverne n'était défectueuse.
25:21 Les câbles des ailerons aussi, paraissent bons.
25:24 Tous les câbles fonctionnaient.
25:27 Rien n'indique non plus la rupture d'un câble avant l'impact.
25:32 Certains câbles avaient été sectionnés suite à une surcharge en traction qui résulte
25:40 des forces dégagées à l'impact.
25:42 Pas d'un problème de corrosion ou d'une défaillance antérieure.
25:46 Dans ce cas, quel autre incident pourrait avoir provoqué le drame ?
25:53 Bon, voyons si l'ADI avait rendu l'âme.
26:05 Sa défaillance éventuelle pourrait expliquer le vol chaotique du Piper.
26:12 C'est bon.
26:16 Pour savoir si leur vol est rectiligne et stabilisé, les pilotes comptent tout particulièrement
26:22 sur un instrument, l'ADI, ou indicateur directeur d'attitude, qui fait apparaître les mouvements
26:28 vers le haut, le bas, la droite et la gauche.
26:31 S'il est tombé en panne et s'il a affiché des informations erronées, il a peut-être
26:40 induit le pilote en erreur.
26:41 Merde ! Allez ! En palier !
26:47 On a récolté les composants, on les a envoyés au laboratoire, on les a pris en photo, on
26:58 les a démontés et on les a examinés.
27:00 Mauvaise pioche.
27:03 Mais cet examen détaillé ne donne rien.
27:06 Les instruments marchaient.
27:12 Conclusion, l'avion fonctionnait à la perfection.
27:17 Il n'y avait aucune trace d'ennui mécanique.
27:23 Bien.
27:24 Vous l'avez vu décoller ?
27:28 Les enquêteurs s'intéressent alors aux pilotes.
27:31 À quelle heure ?
27:34 Ils font appel à des témoins pour définir le planning des 72 dernières heures de l'existence
27:41 de John John Kennedy afin de trouver un élément susceptible d'expliquer pourquoi il a perdu
27:46 le contrôle de son appareil.
27:48 Il faut reconstituer l'emploi du temps du pilote au cours des trois jours précédents.
27:54 Qu'est-ce qu'il a fait ? Était-il stressé ? Préoccupé ? À qui a-t-il parlé ? Quelle
28:01 était sa condition physique ? Tout ceci prend de l'importance après un accident pareil.
28:05 Pourquoi n'a-t-il pas conservé le contrôle ?
28:10 Quelque chose sortait de l'ordinaire ?
28:13 Les enquêteurs apprennent que John John marchait avec des béquilles.
28:20 Il avait été opéré à la cheville et on lui avait retiré son plâtre de marche la
28:28 veille.
28:29 Or, pour piloter, on se sert de ses deux mains et de ses deux pieds.
28:40 Quand on appuie sur la pédale de la gouverne de direction, la pression s'exerce à travers
28:47 la jambe et la cheville.
28:48 Les blessures expliquent-elles la trajectoire chaotique ?
28:53 Le dossier médical apporte la réponse.
29:00 Même s'il utilisait parfois ses béquilles, John John avait suffisamment récupéré
29:06 pour piloter.
29:07 Il était apte.
29:10 Sa cheville n'a pas dû le gêner.
29:14 Une fois de plus, l'enquête est dans l'impasse.
29:19 Les recherches s'orientent ensuite vers les difficultés conjugales et l'accumulation
29:25 de stress du pilote.
29:26 J'essaie de cerner son état d'esprit.
29:29 Son mariage traversait une mauvaise passe, non ?
29:35 Depuis des mois, les relations orageuses entre Caroline et John s'étalent dans la presse
29:41 à scandale.
29:42 Cela le préoccupait-il au moment où il aurait dû se concentrer sur le pilotage ?
29:46 Tout le monde a raconté telle ou telle prise de bec, que Caroline était difficile à vivre,
29:55 exigeante.
29:56 Mais quelle est la part de spéculation ?
30:01 Je vous présente George.
30:06 Après un lancement en fanfare, le magazine de John John est lui aussi dans la tourmente.
30:12 Non, ne vous inquiétez pas.
30:15 On a de grands projets à venir.
30:17 Oui.
30:18 Non, tout ira bien.
30:22 Oui.
30:23 Il avait vraiment lancé George pour faire découvrir la politique aux gens de sa génération.
30:30 Non, rassurez-vous.
30:33 Les magazines sont coûteux et difficiles à diriger.
30:36 Et il s'en sortait mal.
30:38 Monsieur Kennedy était très occupé.
30:44 Il devait ressasser pas mal de choses ce soir-là, et cela peut être perturbé une fois en vol.
30:51 Notre état d'esprit influe sur l'activité à laquelle on se livre, quelle qu'elle soit.
30:58 Et il arrive qu'un individu ne se rende pas compte que son stress altère sa capacité
31:02 à piloter et à prendre des décisions, alors qu'il devrait se demander si c'est bien prudent
31:07 de voler.
31:08 Saratoga, 92-53, prêt au départ, piste 22.
31:17 John John semblait être immunisé contre le stress.
31:21 Mais était-ce vraiment le cas ? Et était-il assez compétent pour supporter la pression
31:27 de se retrouver aux commandes de son propre avion ?
31:29 Plus de 300 heures de vol, donc il n'était pas totalement inexpérimenté.
31:45 Les enquêteurs épluchent le dossier de l'élève pilote pour évaluer son expérience.
31:51 Qu'avait-il appris ?
31:55 J'aimerais refaire des approches ILS.
32:02 John Kennedy Junior avait pris des leçons par intermittence pendant 17 ans, mais il
32:08 avait rarement piloté sans moniteur.
32:10 J'entame la descente ?
32:15 Sur 310 heures de vol, il n'en avait effectué que 70 à 75 en solo.
32:25 1, 2, 3, 4, 5, 6 et autre chose des notes.
32:34 11 instructeurs.
32:37 Aucun d'eux ne devait le connaître.
32:41 11 instructeurs en 17 ans pour un seul élève.
32:46 J'aurais dû les gaz ?
32:49 Je n'aurais pas aimé me former comme lui l'a fait.
32:54 J'aurais préféré garder le même instructeur, surtout pour l'entraînement au vol aux
32:58 instruments.
32:59 Désolé, je suis en retard.
33:03 On vole ensemble ?
33:04 Tim O'Neill a été l'un de ces instructeurs.
33:10 Il était débordé.
33:13 Il arrivait et il repartait en courant, parfois en retard.
33:16 Encore des bouchons.
33:19 Mieux vaut avoir l'esprit libre pour bien apprendre.
33:25 Bien, j'ai lu votre déposition et je veux confirmer quelques points.
33:35 John John a pris une autre décision malheureuse avant le vol.
33:41 Vous avez proposé de l'accompagner ?
33:45 Un de ses instructeurs avait voulu embarquer avec lui.
33:49 Merci, mais je veux le faire seul.
33:54 Oui, merci quand même.
33:58 C'est sûrement le plus important.
34:00 Il a décidé de partir sans se rendre compte de l'intensité de son stress et des limites
34:06 de ses propres compétences.
34:08 Il n'était qualifié que pour le vol à vue.
34:13 Pas encore pour le vol aux instruments.
34:16 Cette dernière qualification constitue une étape essentielle pour qu'un pilote puisse
34:22 voler de nuit ou par mauvais temps.
34:26 La qualification aux instruments est une des plus difficiles à décrocher.
34:33 On apprend à piloter sans regarder dehors pour savoir contrôler l'avion quand on sera
34:39 dans un nuage.
34:40 Il ne savait pas voler à l'aveugle.
34:44 Voyait-il dehors ou pas ?
34:48 Trouvez-moi un bulletin météo.
34:52 Avec la qualification de vol aux instruments, on peut décoller et piloter dans les nuages,
35:01 des conditions qu'on ne sait pas gérer en vol à vue.
35:05 Les traces informatiques indiquent que le pilote a vérifié la météorologie à 18h34
35:11 sur Internet.
35:12 Il faisait beau et la visibilité était bonne, mais entre le shopping de dernière minute
35:17 de Caroline et les bouchons, le trio a décollé avec plus de deux heures de retard.
35:22 Et Caroline ?
35:26 Dans les bouchons, j'imagine.
35:29 Je lui ai dit que ça bouchonnerait.
35:33 Au moment du décollage, les conditions météorologiques se sont dégradées.
35:38 De la brume sèche masque en partie l'horizon.
35:41 Des pilotes qui volaient au même moment expliquent que la visibilité était mauvaise à l'altitude
35:46 à laquelle le Piper évoluait.
35:47 C'était bouché.
35:53 Il y avait des bancs de brume sèche et de brume humide.
35:59 Ça se bouche.
36:04 Espérons que ça se lèvera ce week-end.
36:07 Le pilote s'est retrouvé dans des conditions difficiles pour qui pratique le vol à vue.
36:14 Il faisait trop sombre et il y avait trop de brume pour quelqu'un ne sachant pas piloter
36:20 aux instruments.
36:21 Ça n'était pas l'idéal pour lui.
36:28 La météo joue toujours un rôle clé, même dans les accidents où on ne s'y attend pas.
36:37 En vol, le pilote a-t-il reçu des bulletins météo ?
36:42 127,25.
36:46 Pour recevoir ce genre d'informations, il a dû se caler sur la fréquence de Martha
36:55 Svignard.
36:56 Et justement, la radio figure parmi les débris remontés du fond de l'eau.
37:02 Les enquêteurs s'assurent d'abord qu'elle fonctionnait avant de vérifier qu'elle était
37:07 sur la bonne fréquence.
37:08 Vérifions le réglage.
37:13 Faites voir.
37:21 126,25.
37:24 Il s'est trompé d'un chiffre.
37:26 Le pilote a commis une erreur.
37:30 À un chiffre près, c'était bon.
37:37 John John n'a donc pas reçu les bulletins mis à jour dont il avait besoin.
37:41 Dès lors, il est facile de déduire la cause probable de l'accident qui attriste un pays
37:49 tout entier.
37:50 On connaît désormais la raison du drame qui a coûté la vie à John Kennedy Junior,
38:04 à son épouse Caroline et à sa belle-sœur Lorraine.
38:07 Au départ, il y a un pilote complètement dépassé et soumis à des pressions de toutes
38:15 sortes.
38:16 Non, ne vous inquiétez pas.
38:18 J'ai des soucis de boulot.
38:22 Il faut que j'aille au mariage.
38:23 J'ai mal à la fuille.
38:24 J'embarque dans l'avion que j'ai acheté exprès pour me déplacer.
38:28 C'est pour ça que j'ai appris à piloter.
38:30 Donc, on y va.
38:33 Je crois que je devine.
38:35 127,25.
38:41 Une radio mal réglée, une nuit brumeuse.
38:46 Il n'en faut guère plus pour reconstituer le scénario de l'accident.
38:50 Tout commence après New York.
38:53 Dans la brume, John John ne voit rien qui lui permette de se situer dans l'espace.
39:03 La visibilité est mauvaise.
39:08 Elle se dégrade et il entame sa descente.
39:11 À la tombée de la nuit, dans des conditions limites, c'était très délicat de voler
39:21 à vue.
39:22 Il est passé au-dessus de l'océan.
39:27 Les lumières à terre ont disparu et avec les repères visuels.
39:32 Il se détourne de ses instruments.
39:35 127,25.
39:42 La fréquence était mauvaise, donc il bidouillait sa radio.
39:48 Il vérifiait peut-être si la fréquence avait changé ou s'il s'était trompé.
39:56 Toujours rien.
39:58 La radio déconne, c'est pas grave.
40:02 Pendant ce temps, l'avion peut facilement prendre de l'inclinaison d'un côté ou
40:09 de l'autre.
40:10 Si on tourne pendant un long moment, l'oreille interne peut croire qu'on vire dans l'autre
40:20 sens et on peut très vite être désorienté.
40:24 Qu'est-ce que…
40:27 Quoi ? C'est pas possible.
40:31 Il lève la tête et ses instruments contredisent ses sens.
40:36 Qu'est-ce que…
40:39 Il faut être bien entraîné pour ne pas tenir compte de ce que dit le cerveau et
40:49 pour voler aux instruments.
40:52 Merde !
40:53 John ? John !
40:54 Minute ! Allez ! En palier ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Monte !
41:07 Une fois désorienté, il paye son manque d'expérience.
41:18 Il n'arrive pas à se fier à ses instruments plutôt qu'à ses sens.
41:22 Rien ne marche.
41:27 Il ne s'est peut-être même pas aperçu de la position et de la chute de l'avion.
41:35 C'est forcément ça !
41:37 Désorientation spatiale.
41:43 Il ne restait plus que la possibilité évidente et qui était là depuis le début, à savoir
41:52 la bonne vieille désorientation spatiale qui a coûté la vie à tant de pilots.
41:57 L'étrange trajectoire ne s'explique que par les efforts brouillons du pilote pour
42:27 mettre les ailes à plat.
42:28 Tu parles d'une trajectoire.
42:31 Un cas classique de désorientation.
42:34 Le rapport du NTSB pointe l'incapacité du pilote à contrôler son avion lors d'une
42:46 descente nocturne au-dessus de l'océan.
42:48 Le batage médiatique autour de ce drame attire de nouveau l'attention sur les dangers de
42:55 désorientation spatiale, surtout chez les gens qui débutent leur formation au vol
43:00 aux instruments.
43:01 Je dis toujours à mes élèves d'être prêts à acheter un billet d'avion.
43:06 Et souvent, ils ont laissé leur appareil là où il était.
43:10 Ils m'ont appelé et je suis allé le chercher.
43:12 Il faut toujours avoir une solution de rechange.
43:16 Et la meilleure, c'est le billet d'avion.
43:20 Le grand public n'avait pas envie d'accepter la version de l'erreur humaine ou de la
43:25 l'arrogance du pilote, ce qui revient peut-être au même dans ce cas.
43:29 Et voir disparaître cet homme suite à une faute qu'il avait commise a rendu les choses
43:35 encore plus difficiles.
43:36 C'était un homme jeune, très prometteur, et certains le voyaient déjà président
43:44 des États-Unis.
43:45 Bonjour.
43:46 L'Amérique a perdu une part d'innocence.
43:50 Ça a été une tragédie.
43:54 C'est une tragédie.
43:55 C'est une tragédie.
43:55 C'est une tragédie.
43:56 C'est une tragédie.
43:56 ...

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