Éducation : «Il y a des situations où les parents sont défaillants», juge Aurore Bergé

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Éducation : «Il y a des situations où les parents sont défaillants», juge Aurore Bergé Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres

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00:00 J'ai été nommée au gouvernement, j'étais d'abord ministre des Familles,

00:01 je suis aujourd'hui ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes.

00:04 À l'époque, j'avais parlé de ces questions, justement, d'autorité,

00:08 notamment d'autorité parentale.

00:09 Qu'est-ce que j'ai pas entendu quand j'ai parlé, justement, de cette question-là ?

00:13 Quand j'ai parlé de la question des parents,

00:15 où j'avais dit "oui, il y a des situations où, clairement,

00:18 les parents sont défaillants, où il n'y a plus de cadre,

00:20 où il n'y a plus d'autorité", et le creuset, quand même,

00:23 à la fois de la sécurité qu'on doit vous apporter en tant qu'enfant

00:26 et du cadre d'autorité aussi qu'on doit vous délivrer,

00:29 il se passe où ? L'école, elle peut réparer,

00:31 mais c'est d'abord les parents.

00:33 On commence à entendre cette petite musique,

00:35 mais il faut responsabiliser les parents.

00:38 Les parents, dans la majorité des cas, le père et la mère.

00:42 On parle souvent des mères, assez peu des pères.

00:44 Je suis bien d'accord, mais parce qu'on s'est habitués

00:47 à considérer que c'était normal que les mères soient toutes seules

00:50 et qu'elles soient seules en première ligne à devoir tout gérer.

00:52 Alors que souvent, on connaît le père.

00:53 Dans la majorité des cas, on connaît le père.

00:55 Les familles monoparentales, il faut quand même être clair,

00:57 c'est très, très rarement une situation choisie par la femme.

01:01 - Bien sûr. - C'est une situation qu'elle subit.

01:04 Donc, ça veut dire quoi ?

01:05 Ça veut dire qu'on se retrouve avec des femmes seules

01:08 qui doivent faire face, justement, à tous les fronts.

01:12 Et la société s'est accommodée de ça.

01:14 Nous, on a amélioré la situation, notamment d'un point de vue financier,

01:18 parce qu'en plus, on avait des pères tellement défaillants

01:20 qu'ils ne payaient même plus de pension alimentaire.

01:22 Ça, on l'a réglé.

01:23 On prend en charge, justement, la pension alimentaire.

01:25 C'est nous qui allons rechercher la responsabilité du père.

01:27 Et puis surtout, le sujet, maintenant, c'est la responsabilité civile.

01:31 Prenons ce qui s'est passé pendant les émeutes.

01:33 Ce qui s'est passé pendant les émeutes, c'est une surreprésentation des mineurs,

01:37 et notamment de mineurs qui sont issus de ces familles monoparentales.

01:39 Dire ça, c'est pas pointer du doigt ces familles monoparentales,

01:43 c'est juste décrire la situation telle qu'elle est,

01:45 parce que c'est plus dur.

01:46 C'est évidemment plus dur quand vous êtes seuls

01:48 et quand vous devez faire face à tout.

01:50 Et la situation la plus invraisemblable,

01:52 c'est quand le mineur a été appréhendé, on disait

01:54 "C'est la mère seule qui va payer."

01:56 Non, c'est pas parce qu'elle est seule à la maison avec son enfant

01:59 qu'elle doit faire face seule.

02:00 Donc on va aller chercher la responsabilité des deux parents.

02:02 Moi, je veux pas qu'on accepte une situation où on se dit

02:05 "Après tout, les femmes ont été laissées seules

02:07 et la société va l'accepter."

02:09 On ne doit pas laisser ces femmes seules.

02:11 C'est la question des internats pour accompagner aussi ces enfants.

02:14 C'est l'accompagnement spécifique qu'on doit avoir

02:17 pour les familles monoparentales,

02:19 mais c'est aussi poser un cadre clair, finalement assez basique,

02:23 et de dire qu'on peut se quitter dans un couple,

02:25 mais qu'on ne quitte pas ses enfants.

02:27 Et donc, on a une responsabilité vis-à-vis d'eux

02:29 pour toute notre vie durant.

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