Retour sur l'affaire du consulat d'Iran dans le 16e arrondissement où un homme a finalement été interpellé en début d'après midi. Un témoin avait donné l'alerte en affirmant qu'un homme s'était introduit dans le bâtiment porteur d'une ceinture explosive et de grenades. Pour en parler, Bruno Pomart, ancien policier du raid, est l'invité de RTL Bonsoir
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Parizot du 19 avril 2024
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00:00 "Bonsoir, Vincent Parizeau, Isabelle Choquet."
00:04 Et donc retour sur l'affaire du consulat d'Iran dans le 16e arrondissement
00:08 où un homme a finalement été interpellé en début d'après-midi.
00:11 Alors vous avez peut-être suivi l'évolution de cette affaire en écoutant RTL.
00:15 En fin de matinée, un témoin d'ailleurs avait donné l'alerte
00:18 affirmant qu'un homme s'était introduit dans ce bâtiment porteur de grenades
00:22 ou d'une ceinture explosive.
00:24 En fait, on sait maintenant que tout était factice
00:27 mais évidemment au moment où l'affaire s'est déclenchée, personne ne le savait.
00:32 Les motivations de cet homme de 61 ans, né en Iran, de nationalité française
00:37 sont encore un peu floues mais on sait qu'il avait été interpellé en septembre dernier
00:40 pour l'incendie de ce même consulat et qu'il devait être jugé en appel lundi prochain.
00:45 Mais donc il est sorti de lui-même avant d'être interpellé
00:48 par la BRI, Brigade de Recherche et d'Intervention,
00:51 unité d'élite de la police, au même titre que le RAID.
00:56 - Votre ancienne maison, bonsoir Bruno Covard, ancien policier du RAID,
00:59 donc vous avez aussi été instructeur.
01:02 - Oui tout à fait.
01:03 - Une intervention comme celle-ci dans un consulat, dans une ambassade,
01:06 c'est quand même assez particulier, il y a une extraterritorialité
01:09 qui fait que dans le consulat, on n'est pas en France.
01:12 - Vous avez raison mais l'ambassadeur est là pour donner les autorisations qu'il faut
01:15 et compte tenu du contexte, évidemment, on ouvre les portes aux forces de l'ordre
01:18 quand c'est nécessaire et aux autorités qui sont présentes.
01:20 Là en l'occurrence, effectivement, la BRI a été saisie, le préfet de police également.
01:24 - Donc l'ambassadeur d'Iran a donné son feu vert pour que la police...
01:28 - Oui, sinon elle n'aurait pas pu rentrer, évidemment, c'est quand même un pays en soi.
01:33 Compte tenu du contexte, encore une fois, de ce personnage dont on ne savait pas
01:36 d'où il venait et ce qu'il voulait faire exactement,
01:39 effectivement le contexte est assez compliqué pour nos forces de l'ordre
01:42 mais il faut souligner quand même que la BRI et l'ensemble des forces de la police
01:46 ont réagi très très vite, ce qui prouve quand même que nos forces de l'ordre
01:49 et ces unités spéciales que sont la BRI, le RAID, le GIGN, etc.
01:53 sont vraiment rompues à l'exercice de pouvoir se mettre en place très rapidement
01:56 parce qu'il faut aller très très vite sur ce type d'opération.
01:58 Et vous avez remarqué qu'il y a un deuxième périmètre qui s'est mis en place
02:01 avec les militaires du plan de vigie pirate,
02:04 une deuxième bloc avec la DOPC et ensuite la zone d'exclusion,
02:10 c'est-à-dire la zone où intervient la BRI, là qui est totalement fermée
02:13 avec les autorités pour pouvoir travailler et aller négocier.
02:16 - Je crois que vous avez eu le patron de la BRI en ligne récemment.
02:20 Il savait à qui ils avaient affaire, il savait les policiers que les armes étaient factices ?
02:25 - Non, on sait rien, on a des informations,
02:27 vous savez faire le tri dans les informations qu'on peut recevoir,
02:29 on a su après que le gars avait tenté d'incendier l'ambassade avant,
02:34 enfin il y a plein d'éléments qui viennent.
02:35 Et dans ce type d'opération, même t'il qu'une prise d'otage ou autre,
02:39 vous vous rendez compte qu'il y a beaucoup d'informations qui arrivent
02:41 et il faut faire le tri dans tout ça.
02:43 Donc il y a des négociateurs, il y a des spécialistes qui sont capables de faire,
02:46 encore une fois, le tri dans l'information et dans la bonne information
02:49 pour pouvoir intervenir sereinement.
02:51 Là, visiblement, je vois que la négociation,
02:54 et c'est un peu le maître mot de nos unités,
02:56 de se spécialiser dans la négociation,
02:59 ce qui ne se faisait pas avant, au tout début, des grandes unités comme le GIGN,
03:02 qui est une très belle unité, n'avait pas de groupe de négociation.
03:05 Le RED, lorsqu'il a été créé, où j'ai pu participer pendant 13 ans,
03:10 a créé cette unité de négociation parce que c'est une force importante
03:14 dans le cadre de ce type d'opération.
03:16 - Vous nous parliez de Vigie Perrette, est-ce que ce n'est pas un peu étonnant
03:19 de voir quelqu'un rentrer avec un gilet tactique, des grenades,
03:23 visiblement, on pouvait les voir à l'œil nu,
03:26 dans un consulat, comme ça ?
03:27 - Vous avez raison, l'enquête va déterminer un petit peu comment ça s'est fait tout ça,
03:30 parce que c'est quand même surprenant qu'un individu,
03:32 est-ce qu'il y a eu des complicités, on ne sait jamais,
03:34 tout est ouvert, l'enquête le déterminera,
03:36 et je pense que c'est la DPJ qui doit s'occuper de ça,
03:39 va nous donner des éléments forts, concordants,
03:42 qui nous permettra de savoir comment ça s'est réalisé.
03:44 - Mais parce qu'il y a un contexte,
03:48 Iran, Israël, on peut imaginer que l'ambassade d'Iran
03:52 était peut-être un peu plus surveillée que d'habitude,
03:55 ou d'habitude d'ailleurs, elle doit être quand même en général
03:57 assez surveillée l'ambassade d'Iran.
03:58 - Vous avez raison, il y a des forces de l'ordre qui sont présentes, effectivement,
04:01 donc c'est pour ça qu'il va falloir regarder au niveau de l'enquête
04:03 ce qui s'est réellement passé,
04:04 comment cet individu a pu rentrer, comme ça, avec un équipement,
04:07 est-ce que l'équipement l'a amené de l'extérieur,
04:10 est-ce qu'il était à l'intérieur,
04:11 il y a plein de questions qui se posent, très sincèrement.
04:13 - On n'est pas certain de ça, qu'il est entré avec son équipement ?
04:16 - Écoutez, moi les informations que j'ai pour l'instant,
04:18 je ne peux pas vous dire que ce n'est pas le cas,
04:20 donc attendons encore une fois les informations
04:22 des officiers de la police judiciaire qui sont chargés de cette enquête,
04:25 mais c'est vrai que c'est une ambassade qui est sécurisée,
04:27 où il y a en plus des sas de sécurité à passer.
04:30 On peut se poser une question, quelques questions tout au moins.
04:33 - Très très clairement, et imaginons que cet homme
04:36 ne se soit pas rendu de lui-même,
04:38 est-ce que les forces de l'ordre auraient pu intervenir ?
04:40 - Oui, oui, écoutez la situation,
04:42 tant qu'il n'y a pas de prise d'otages en soi,
04:44 un forcené retranché, comme on appelle ça dans notre jargon,
04:48 seul, sans otages,
04:50 c'est moins problématique que quelqu'un qui détient des otages,
04:52 compte tenu du contexte que vous avez dit,
04:53 avec ce qui se passe avec l'Iran et Israël, etc.
04:57 On peut se dire, wow, c'est quand même quelque chose de très tendu.
05:00 Là en l'occurrence, il n'y avait pas d'otages, à proprement parler,
05:02 donc ça a permis en plus le travail de négociation
05:05 qui est très important dans ce cas-là.
05:07 Il faut toujours peser les mots,
05:08 c'est un véritable travail de spécialiste
05:10 pour pouvoir déceler un petit peu,
05:11 savoir un peu le fondement,
05:12 savoir pourquoi cet individu a fait ça.
05:14 Et voilà, le résultat est quand même très positif.
05:16 Mais c'est vrai que ce n'est jamais gagné d'affaire,
05:18 une opération pareille.
05:21 - Résultat très positif, vous l'avez dit,
05:23 l'affaire a duré quelques heures.
05:25 Cela dit, les Jeux Olympiques débutent dans moins de 100 jours.
05:28 Est-ce que cet épisode montre des failles ?
05:31 Et les consulats, les ambassades,
05:35 qui peuvent être quand même des cibles symboliques extrêmement importantes,
05:39 sont-elles suffisamment surveillées et sécurisées ?
05:42 - Écoutez, il y a un plan de sécurisation qui a été fait,
05:45 on en parle depuis des semaines et des mois même.
05:47 Il faut savoir que 45 000 policiers seront présents sur la capitale
05:51 pour assurer la sécurité de cette grande manifestation.
05:55 Il faut savoir que l'ensemble des troupes d'élite seront réunies.
05:58 C'est la première fois d'ailleurs
05:59 qu'on retrouvera le RAID, le GIGN et la BRI réunies au sein même d'un PC.
06:03 Chacun interviendra évidemment en suivant la mission,
06:06 je dirais, s'il y avait nécessité.
06:07 On espère qu'elles n'auront pas besoin d'intervenir.
06:09 Mais à côté de ça, vous avez vu qu'il y a un plan de sécurisation
06:12 qui est très très fort en termes de policiers privés qui seront présentes,
06:16 même si elles ne sont pas en nombre, elles seront présentes,
06:17 des réservistes qui seront mobilisés
06:19 et surtout beaucoup de forces de l'ordre,
06:20 beaucoup de policiers en civil qui seront à travers la population
06:23 qui sera présente sur cet événement.
06:26 Donc il y a un gros gros travail qui est fait, encore une fois, de préparation
06:29 et le renseignement est quelque chose de très important
06:32 pour préparer ce type de manifestation.
06:33 Mais faisons juste un petit recul en arrière
06:35 quand on parle du match de foot qu'il y a eu il y a quelques jours.
06:37 Tout le monde a dit "c'est une dramatique Coupe d'Europe,
06:39 Ligue, ça va être un drame, il va y avoir quelque chose".
06:42 Mais regardez, le travail qui a été fait par nos policiers,
06:44 je crois, de façon générale, est très bien fait.
06:45 Et encore une fois, que ce soit la préfecture de police
06:47 ou le ministère intérieur, sont rompus à ce type d'organisation.
06:50 Il faut quand même...
06:52 Je parle pour ma cantine parce que c'est mon métier,
06:55 mais je le vois, l'évolution en 40 ans dans cette maison,
06:57 je vois bien quand même qu'il y a un travail considérable qui est fait,
06:59 mais malheureusement, on n'est pas à l'abri d'un attentat.
07:01 En tout cas, l'opération s'est parfaitement déroulée.
07:05 Et effectivement, la question qui peut se poser,
07:06 c'est comment cet homme-là a pu aller jusque à l'intérieur de ce coin-ci-là ?
07:11 Merci beaucoup, en tout cas, de nous avoir éclairés,
07:14 Brumeau, Pomard, ancien instructeur et policier du RAID.
07:18 RTL, bonsoir.
07:18 Continue dans un instant votre dose quotidienne de sourires, de curiosités.
07:22 Notre RTL Inside.
07:24 RTL en immersion avec les fans de Goldorak.
07:27 En fait, les 45 ans du robot de notre enfance avec ses fulgures au point.
07:31 Bon, je vais chercher mes Aster Watch.
07:33 Ah, vous êtes fan, vous aussi ?
07:36 RTL Bonsoir. Jusqu'à 20h.