Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le 300ème anniversaire de la naissance d'Emmanuel Kant, le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne devant Jordan Bardella et la note de la France qui inquiète.
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00:00 Il est 8h40, la revue de presse d'Europe, un Olivier Delagarde.
00:05 On commence avec Emmanuel l'Européen.
00:07 Oui, le symbole d'une Europe humaniste, transnationale, d'une Europe qui passe de l'ombre à la lumière.
00:12 Mais attention, ne nous trompons pas d'Emmanuel ce matin.
00:16 Celui dont il s'agit, elle a une d'un numéro spécial de Philosophie Magazine.
00:20 C'est bien sûr Emmanuel Kant, dont on célèbre aujourd'hui le 300e anniversaire de la naissance.
00:26 Kant, c'est un philosophe qui aura révolutionné la métaphysique, rappelle le magazine.
00:31 Et c'est aussi l'homme de la critique.
00:33 Il fonde même le geste critique en philosophie, explique Michael Fossel.
00:38 Kant identifie une critique dans les fondements du savoir.
00:41 Le geste critique consiste à interroger les conditions qui rendent les discours vrais à lire, dans Philosophie Magazine.
00:50 Et cela nous amène à parler d'un autre discours et d'un autre Emmanuel, Macron,
00:56 qui met la dernière main au discours qu'il prononcera jeudi sur l'Europe à la Sorbonne, écrit Grégoire Poussiègue-Desécours.
01:03 Un discours qui marquera son entrée dans la campagne des Européennes.
01:07 Seront donc présents dans grand enfi le banc et l'arrière-banc de la Macronie.
01:11 Mais pas seulement. L'anecdote était racontée hier par le JDD.
01:15 Jordan Bardella a reçu une invitation officielle de l'Elysée à venir écouter.
01:20 Le président à la Sorbonne.
01:21 "Oh, on est donc considéré comme faisant partie de l'arc républicain ?"
01:26 ironise alors le président du RN.
01:28 "L'invitation, bien que surprenante, explique Jules Torres, est appréciée par Bardella,
01:33 conscient que ce genre d'événement contribue à densifier sa stature."
01:38 Voilà, l'Elysée qui contribue donc à légitimer un peu plus le Rassemblement National.
01:42 Mais tout cela n'est finalement pas très étonnant.
01:45 Les deux hommes se servent l'un de l'autre, comme Rob Poussoir explique en substance,
01:49 ainsi le candidat des Échos.
01:50 "D'ailleurs, le vote Bardella est un vote anti-Macron", écrit-elle.
01:54 Les deux figures sont tellement antagonistes que les difficultés de l'un
01:58 peuvent gommer les failles de l'autre.
02:00 C'est ce que tente le RN lorsqu'il dénonce l'incompétence du Mozart de la finance.
02:05 L'incompétence est justement le thème qui lui était jusqu'ici accolé
02:10 et bloqué en particulier l'électorat AG.
02:13 Or, avec 3000 milliards de dettes, les plus de 65 ans peuvent se demander
02:17 si le RN ferait pire que les autres en la matière, indiquait Jérôme Fourquet dans la Tribune dimanche.
02:22 - Et alors la dette, il va en être également question cette semaine.
02:25 - Oui, ce sera juste le lendemain du discours de Macron à la Sorbonne.
02:29 On peut d'ailleurs s'interroger sur le timing.
02:32 Les agences Fitch et Moody's diront vendredi si la note de la France mérite d'être dégradée,
02:37 explique Ludwig Gallet du Parisien.
02:39 Et cette perspective hante le gouvernement depuis des semaines.
02:43 Ça me stresse beaucoup qu'on fasse par exemple une ministre,
02:46 même si de toute façon le mal est déjà fait, témoigne un conseiller ministériel.
02:51 Je pense que les dégâts dans l'opinion sont déjà là, que l'on soit dégradé ou pas.
02:57 Oui, peut-être politiquement, mais économiquement, il faut stabiliser la dépense publique.
03:03 Martel, François, vit le roi de Gallo dans les échos.
03:06 "Cessons de croire que la dépense va régler notre problème de déficit",
03:09 déclare le gouverneur de la Banque de France.
03:12 Question du journal, mais le moment est-il opportun pour réaliser des économies budgétaires ?
03:17 Dans notre pays, cela fait 40 ans que ce n'est jamais le moment de maîtriser la dépense publique,
03:23 affirme-t-il. Et puis, soit dit en passant, si les déficits étaient mécaniquement générateurs de croissance,
03:28 nous devrions être la première puissance économique depuis longtemps.
03:32 Deux chiffres encore à l'adresse de tous ceux qui estiment qu'il est urgent de ne rien faire.
03:36 Ils sont donnés par Nicolas Baverez dans le Figaro en 2021.
03:40 La charge de la dette, c'est-à-dire juste les intérêts,
03:43 sans parler bien sûr du commencement d'un début de remboursement,
03:46 cette charge était de 40 milliards en 2021, donc elle sera de 84 milliards en 2027.
03:55 Vous me direz, 2027, ce ne sera plus l'affaire de l'équipe actuelle.
03:59 Alors quoi d'autre dans la presse ce matin, Olivier Delagarde ?
04:01 À la naissance d'un nouveau média à l'échelle de la Méditerranée,
04:03 lancé par l'équipe de l'excellent Marcel à Marseille, 22M,
04:08 c'est son nom, rapporte le Figaro, un média aux actualités constructives
04:12 et de solutions qui s'adressera désormais,
04:14 et dans leur langue, aux habitants de 22 pays du bassin méditerranéen.
04:18 Mais on va terminer toujours dans le Figaro avec une excellente interview de François Surault.
04:23 L'académicien qui sort un nouveau livre est interrogé par Eugénie Bastier.
04:28 Question, on vous qualifie souvent d'homme de droite,
04:30 mais vous êtes aussi défenseur des libertés publiques.
04:33 Surault réagit au quart de tour.
04:35 Votre question en dit long sur la captation de la droite française par la secte sécuritaire.
04:41 N'est-ce pas la chambre issue des élections de 1936 qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain,
04:45 et un militaire de droite qui a rétabli les libertés,
04:48 qui a donné le droit de vote aux femmes, ceux qui avaient refusé le Front populaire,
04:52 et qui a mieux défendu les libertés, Robespierre ou Château-Priant ? interroge Surault.
04:58 Cette dégradation des mœurs n'est pas limitée à la droite politique, ajoute l'académicien.
05:03 Comme nous avons une droite de commissariat de police, nous avons une gauche de bureau de censure,
05:08 la vie sociale conclut-il, c'est la trique ou les ciseaux ?
05:12 Bref, revient Kant, ils sont devenus fous.
05:15 - La droite est-elle encore libérale aujourd'hui en France ?
05:17 C'est un peu la question en creux de cet entretien avec François Surault absolument passionnant.
05:22 Merci de l'avoir cité avec Eugénie Bastier, qu'on retrouve tous les vendredis matin dans Europe 1 Matin.
05:27 La revue de presse d'Olivier Delaguerne, merci à vous cher Olivier.