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Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 Merci de nous rejoindre sur Europe 1, Europe 1 13h, la suite avec vous c'est Lyne Giraud.
00:03 Aujourd'hui l'ancien juge d'instruction Georges Fenech et le chroniqueur politique Olivier Lartigold.
00:08 Et on va parler maintenant avec vous messieurs de ces élections européennes dans un entretien exclusif au journal du dimanche.
00:14 Jordan Bardella affirme que si les français le placent largement en tête,
00:17 il demandera dès le soir du 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:23 Que pensez-vous de cette stratégie Georges Fenech ?
00:25 C'est une stratégie politique logique de la part de Jordan Bardella qui surfe dans les sondages.
00:35 Au-dessus de 30% a priori selon les derniers sondages.
00:39 Sauf que n'oublions pas que la dissolution c'est un pouvoir personnel,
00:43 un discrétionnaire je dirais du président de la république.
00:47 On ne demande pas une dissolution, c'est lui qui la décide.
00:51 La dernière n'a pas été une grande réussite, si on se souvient, avec Jacques Chirac.
00:55 Donc une dissolution si vous voulez c'est vraiment quand le pays est bloqué.
01:00 Est-ce qu'après des élections européennes, même dans l'hypothèse vraisemblable d'ailleurs,
01:05 où la résolution arrive largement en tête, est-ce que ça va bloquer les institutions et le pays ?
01:11 Je ne le crois pas.
01:12 Donc là on est un peu dans...
01:14 On sent qu'il y a une volonté en tout cas...
01:16 De se préparer à l'exercice du pouvoir.
01:21 Pour faire que la victoire soit inutile.
01:23 Il y a cette idée-là.
01:25 Jordan Bardella qui est crédité de très bons sondages, même si le sondage n'est pas l'élection,
01:29 surfe sur un sujet sérieux et qui devient douloureux, celui de la crise politique.
01:36 Dans le sens où ces élections européennes qui portent sur la question européenne
01:42 sont quelque peu détournées pour apparaître comme ces élections à mi-mandat aux Etats-Unis, les midterms.
01:49 Et comme Emmanuel Macron connaissant cette fracture, cette crise démocratique,
01:55 avait annoncé au début de son second quinquennat
01:59 qu'il proposerait une respiration démocratique, pour reprendre le terme qui avait été le sien,
02:04 une respiration démocratique, ça peut être un référendum sur un sujet particulier.
02:09 Il se retrouve dans une situation où ces élections européennes vont être bien évidemment
02:17 avoir une dimension politique extrêmement forte, bien plus forte que celle de 2019
02:24 qui s'était déroulée dans un tout autre climat.
02:26 Donc Jordan Bardella qui est un responsable politique, il sent très bien ce climat.
02:31 Mais je suis d'accord avec Georges, l'élection porte sur le projet européen.
02:38 Une dissolution c'est autre chose.
02:40 En fait on sent qu'il a peur de décevoir, d'ailleurs il le dit, j'ai peur de décevoir.
02:44 C'est ce qu'il dit Jordan Bardella, il se met la pression.
02:47 Il y a beaucoup de communication politique, il a peur d'une démobilisation de son camp.
02:51 Vous savez aux élections européennes, si vous arrivez bon an, mal an à 50% de participation, c'est bien.
02:57 Donc il faut mobiliser son camp.
02:59 Il a la crainte que des sondages qui le mettent très haut, avec un décrochage de la liste Renaissance
03:04 et avec un petit moment glucemane, face que les personnes se disent "bon mais c'est joué pour lui, il n'y a pas besoin de se déplacer".
03:10 Il va donc surjouer tout ça jusqu'au dernier jour.
03:13 L'hypothèse d'une dissolution se posera plus sérieusement si une motion de censure était votée par les oppositions.
03:22 C'est là que se posera encore que même une motion de censure ne change pas, il ne faut simplement pas changer de Premier ministre.
03:29 Donc je dirais attention, attendons un petit peu.
03:33 D'autant qu'au même moment, Emmanuel Macron annonce que jeudi, il va prononcer un grand discours sur l'Europe à l'université de la Sorbonne
03:39 où il présentera ses propositions de grandes orientations pour l'avenir de l'Union Européenne.
03:44 Est-ce qu'on peut dire qu'Emmanuel Macron est obligé de mouiller le maillot pour aller soutenir le soldat Hayé ?
03:48 C'est un récidiviste puisqu'on a eu la Sorbonne 1, de mémoire c'était tout juste après son élection de 2017.
03:53 Je vais souvenir aussi du déplacement à Athènes avec l'Acropole, c'était le moment un peu Europe du nouveau président
04:01 qui avait les allures de nouveau Kennedy et qui voulait très certainement annoncer son futur leadership sur l'Union Européenne et sur le projet européen.
04:09 Sauf que ce qu'il nous avait raconté ne s'est pas passé comme il avait espéré, escompté.
04:14 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a été contesté et ô combien dans sa volonté de mettre la main politiquement sur le projet européen.
04:21 Donc là il retente ça pour donner beaucoup, les macronistes attendent beaucoup de cette intervention jeudi.
04:29 Peut-être même un peu trop, on annonce y compris les chefs à plumes, c'est-à-dire les chefs des parties de la majorité en queue de liste pour essayer de densifier tout ça.
04:39 Ça donne le sentiment d'une opération de dernière chance.
04:42 Son entrée dans la campagne c'est quand même une prise de risque parce que s'il y a un échec douloureux pour la Macronie au niveau européen,
04:50 il en supportera les conséquences politiques sur le plan intérieur puisqu'il se sera engagé très fortement.
04:55 Et il faut sauver le soldat Valéry Hayé ?
04:57 - Oui, c'est ce qu'elle peut, elle a progressé, il faut le reconnaître.
05:01 - En disant ça c'est un aveu d'échec.
05:03 - Oui mais ce n'était pas le premier choix des macronistes.
05:08 - Mais là il n'y a pas une volonté du président de prendre le sujet ?
05:10 - Elle a eu plutôt du courage, elle connaît l'institution européenne, elle préside un groupe qui est un groupe influent au Parlement européen.
05:20 Pour moi elle fait le job pour ce qui lui a été demandé.
05:23 - Mais elle ne fait pas l'unanimité y compris dans sa majorité.
05:25 - Mais ils sont sympathiques, notamment c'est souvent des critiques venant de mal au blanc de plus de 60 ans pour résumer,
05:32 qui ont refusé d'aller au combat électoral, qui ont refusé de prendre le leadership de Stoliste parce qu'il y avait des coups à prendre.
05:39 Donc moi je n'aime pas quand la vie politique fait que ceux qui auraient pu y aller après prennent un peu de pop-corn et regardent le cinéma.
05:48 - Et si le président de la République s'engage aussi fortement personnellement, c'est qu'il sent bien aussi qu'on est peut-être à un moment de bascule au niveau européen.
05:59 C'est la première fois véritablement que, disons ce qu'on appelle les populistes, les partis populistes sont en passe peut-être de l'emporter.
06:08 Donc on est vraiment sur la question du projet européen pour demain, est-ce qu'il y aura une rupture ou pas ?
06:15 C'est une élection européenne pas comme les autres.
06:18 - Et avec une autre dimension, Georges, c'est que si véritablement la liste RN est très nettement au-dessus de 30,
06:25 et si la liste Macroniste... - Qui serait le meilleur score aux européennes de toute l'histoire du RN.
06:30 - Oui, et si, parce qu'au dernier coup ils étaient à touche-touche, donc il y avait eu un resserrement.
06:35 Et si la liste Renaissance est 13 ans de ça des 20 et se fait un peu challenger par la liste Glucksmann,
06:42 c'est un paysage politique catastrophique pour le président Macron à 3 ans du fait qu'il devra quitter la scène politique,
06:53 en tout cas concernant la présidentielle.
06:55 - Georges Fenech ? - Oui, il y aura, il n'y aura sans doute pas de dissolution,
07:01 mais il y aura en tout cas des répercussions sur le plan politique interne.
07:05 Vous imaginez le lendemain une victoire écrasante, le RN faisant le double par exemple que Macron,
07:10 ça ne pourra pas rester sans réponse politique.
07:12 Il faudra bien que le président de la République trouve un nouvel élan, une nouvelle respiration.
07:17 C'est lui qui a les cartes en main pour redonner de la vigueur à sa majorité relative.
07:22 - D'autant plus que Gabriel Attal était nommé en nous le présentant comme l'arme anti-Bardella.
07:27 - Alors justement, est-ce qu'en proposant cette dissolution, si jamais il gagnait dès le soir du 9 juin,
07:33 Jordan Bardella ne rediabolise pas aussi un peu le Rassemblement National ?
07:38 - Bon non, je ne pense pas qu'il le rediabolise. Il joue avec les institutions, ce qui n'est jamais très bon.
07:44 C'est comme Jean-Luc Mélenchon avait dit "lisez-moi Premier ministre".
07:48 Moi je pense que dans le moment que nous traversons, il est important de dire que l'élection porte sur le sujet
07:56 sur lequel les électeurs sont convoqués.
07:58 J'espère vraiment qu'on aura dans les semaines à venir, on pourra en débattre je l'espère ici,
08:03 un approfondissement du débat européen.
08:08 Il a été un peu amorcé sur quelques plateaux, mais ça reste quand même assez pauvre.
08:13 Or, l'Union Européenne est face à des défis monstrueux, gigantesques, vertigineux même.
08:18 Et je trouve que le débat est un peu faiblard.
08:21 - Est-ce qu'il a un peu intérêt justement Bardella à arriver aussitôt à Matignon ?
08:25 Est-ce que ce n'est pas une erreur, deux ans avant 2027, d'arriver trop tôt à Matignon ?
08:29 En tentant ce coup de poker.
08:31 - On voit bien que les ambitions sont là, qui sont en train de se préparer.
08:37 Ce qui est nouveau quand même au Rassemblement National, les ex-Front National,
08:40 qui était plutôt un parti de contestataire, un parti d'opposition contestataire,
08:45 là il se pose cette suggestion au Président de la République d'une éventuelle dissolution.
08:53 Ça veut dire quoi en termes électorales ?
08:55 Ça veut dire que nous sommes prêts à exercer le pouvoir.
08:58 Nous ne sommes pas uniquement dans la décantation.
09:00 - Est-ce que c'est vraiment sincère ?
09:02 - Je crois que c'est ce message qu'il essaie de faire passer.
09:04 On est prêts, en fait on est prêts.
09:06 - Mais est-ce que c'est vraiment sincère ?
09:08 Je vous repose la question, est-ce qu'il ne préfère pas attendre 2027 ?
09:10 - Non, je crois que le Rassemblement National doté aujourd'hui d'un groupe important à l'Assemblée Nationale,
09:17 avec un réseau national qui a été construit au cours des années,
09:24 qui n'existait pas à l'époque du Front National, Canal Historique,
09:28 fait que véritablement le Rassemblement National se présente et s'organise aujourd'hui
09:35 comme une alternative politique au Président Macron et à Gabriel Attal à Matignon.
09:44 Je ne pense pas qu'ils font croire que, je crois au contraire qu'ils se préparent à cette échéance-là.
09:50 - Allez, 13h43, on reste ensemble jusqu'à 14h, chers auditeurs d'Europe 1, 0180, 2921.
09:56 On vous attend pour réagir, on va parler notamment de ce maire Claude Cohen,
10:00 qui jette l'éponge, qui démissionne et dénonce des attaques antisémites à son égard.
10:04 Et puis le projet de loi sur la fin de vie, début des travaux aujourd'hui de la Commission Spéciale,
10:08 est déjà une polémique. Et puis on reviendra aussi sur cette manifestation,
10:12 mobilisation qui a dégénéré, une manifestation d'Afghans en colère,
10:16 on en parlera dans quelques instants avec vous. A tout de suite.
10:18 Céline Dion, vos accompagnes de 13h à 14h sur Europe 1.

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