Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00solitaire hier à Valoire. 13h32 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h avec vous, c'est Léni Giraud et aujourd'hui l'écrivain et journaliste
00:06Vincent Roy et le journaliste au journal du dimanche Charlotte Dornelas. Et nos auditeurs d'Europe 1 au 01.80.20.39.21 si vous souhaitez réagir
00:14sur ce qui se passe actuellement et le suspense reste entier quant à l'issue de ce deuxième tour des législatives
00:19dimanche après le dépôt hier soir des candidatures
00:23Eric Ciotti, le patron DLR, appelle les militants à faire le bon choix.
00:28J'appelle d'ailleurs tous les militants républicains, je les connais, j'en suis de ma formation politique, tous les élus, à dimanche ne pas se tromper.
00:37On ne peut pas se compromettre avec LFI, mais c'est une honte, c'est une abomination.
00:41Quand je vois monsieur Bertrand, et je vais engager la procédure d'exclusion des républicains de monsieur Bertrand.
00:47C'est eux qui veulent vous exclure, ça vous n'appelle jamais.
00:49Oui, oui, mais je suis le président des républicains, c'est moi qui ai le pouvoir disciplinaire.
00:51Vous allez reconsulter les militants ou pas après ces élections ?
00:53Nous le ferons.
00:54Il y aura un congrès ?
00:55Bien sûr, mais je souhaite qu'il y ait un congrès, parce que ce qui a été fait, c'est un petit Sénat qui aujourd'hui a passé un accord occulte avec monsieur Macron.
01:03Et il est piégé par cet accord, parce que monsieur Macron lui-même ne voulait pas d'accord avec les républicains.
01:09Il veut s'allier avec monsieur Mélenchon.
01:11Voilà Eric Ciotti qui appelle donc les militants à faire le bon choix pour que le RN puisse obtenir la majorité absolue, dans un contexte tourmenté.
01:20De toute façon, s'il manquait 6, le RN avait une majorité relative à les, disons, 270 sièges.
01:28Il manquerait donc 20 sièges de façon à avoir la majorité absolue.
01:33Il faudrait bien aller les chercher dans une sorte de réservoir de voix qu'on peut imaginer chez les LR que je vais qualifier de canals historiques.
01:43Il y en a certains à qui on fait sentir, vous savez, l'odeur du marocain.
01:47Je pense à quelqu'un comme monsieur Xavier Bellamy, puisqu'il n'a dit surtout pas de LFI.
01:52Je pense à eux, vous savez, vous faites sonner, ping-pong, la voiture et vous faites sentir le marocain.
01:59À mon avis, ça doit fonctionner.
02:01Oui, en attendant, Jordan Bardella n'a eu cesse de marteler qu'il voulait la majorité absolue pour gouverner.
02:06Derrière, Marine Le Pen a dit oui, peut-être, on pourrait ouvrir la porte à une majorité relative.
02:10Et aujourd'hui, dans un entretien au Figaro, il continue à réclamer une majorité absolue pour gouverner.
02:15C'est vrai qu'on sent une certaine fébrilité, une hésitation du côté du RN.
02:20Ça a été tempéré, en effet, devant le nombre de désistements,
02:23puisque les désistements ne peuvent pas ajouter des députés au RN et ils peuvent clairement leur en faire perdre,
02:30selon le comportement des électeurs, qui reste quand même une véritable inconnue,
02:33surtout devant la campagne que nous avons ces derniers jours,
02:36où il y a sans doute de la confusion par rapport à la majorité absolue relative au RN,
02:41mais il y a beaucoup de confusion ailleurs aussi.
02:43Je pense qu'il y a beaucoup d'électeurs qui sont extrêmement perdus par le choix qu'ils ont fait au premier tour
02:48et dans lequel ils ne se retrouvent pas dans celui que font les appareils pour eux.
02:52On les a entendus dans le journal il y a quelques minutes, ils sont écœurés, ils disent on nous vole notre victoire !
02:56Donc voilà, il y en a certains, des gens qui ont voté à la fois Nouveau Front Populaire d'un côté
03:02ou la majorité présidentielle de l'autre et qui se retrouvent avec un choix qui n'est pas exactement l'heure au second tour.
03:07Et peut-être que pour certains électeurs, faire barrage au RN n'est pas une raison suffisante
03:11pour aller voter pour un parti pour lequel ils n'auraient jamais voté.
03:14Donc ça c'est la première chose, donc le comportement des électeurs dictera quand même beaucoup.
03:17Est-ce que vous pensez qu'il y aura plus de monde, plus de votants, une mobilisation plus forte encore ?
03:21Je ne sais pas si ça va démobiliser par dégoût toute une partie de l'électorat,
03:25c'est fort possible parce que ce genre de calcul a très largement nourri l'abstention, à mon humble avis, ces dernières années.
03:31Là on avait eu un retour au RN extrêmement fort qui a conforté des résultats qu'il y avait aux européennes.
03:36Donc ça veut dire que c'est un choix qui est pensé et qui a été repensé à ce moment-là par une partie des électeurs,
03:43avec certains qui se sont mobilisés, c'est vrai, pour le nouveau Front de Gauche c'est absolument évident,
03:48pour la majorité présidentielle et pour le RN qui a gardé son score malgré le discours ambiant du danger qu'il représenterait.
03:57Donc là on verra comment se comporteront les gens dimanche, ça c'est une certitude.
04:02Et puis après sur la question de la majorité absolue relative, en effet Marine Le Pen, alors Jordan Bardella a dit à 2-3 prêts,
04:09on a des députés divers droits ou non inscrits qui pourraient évidemment venir renforcer la majorité,
04:14enfin donner la majorité absolue au moment des votes et surtout au moment d'une potentielle motion de défiance à l'égard de Jordan Bardella s'il était Premier ministre.
04:25Et Marine Le Pen a parlé, elle, de la limite de 270 pour la raison évoquée précédemment,
04:30c'est-à-dire qu'à 19 députés de la majorité absolue, il est sans doute possible,
04:34j'imagine qu'ils ont réfléchi avec les députés potentiellement élus au LR et sans étiquettes ou divers droits,
04:41et que cette majorité absolue, en tout cas la confiance votée au gouvernement serait possible dans ce cas de figure-là.
04:47Autrement, et c'est vrai de Jordan Bardella, ce serait vrai de n'importe quel autre,
04:50si vous avez une majorité relative et que ça finit en gouvernement qui tombe au premier vote de l'Assemblée,
04:56en effet ça n'a pas un intérêt fou.
04:58D'autant que le piège est assez clair.
05:00Si vous n'avez pas la majorité absolue, c'est ce que disait très bien Jordan Bardella,
05:05vous ne pouvez pas appliquer toutes vos réformes, au-delà même de motions de censure qui pourraient vous tomber sur le coin du museau,
05:13mais toute la difficulté c'est que ne pouvant pas appliquer tout votre programme,
05:18vous êtes discrédité d'emblée et on a beau lieu de vous dire
05:22vous nous avez promis des choses, c'est pas possible, etc.
05:25Donc il veut vraiment prendre le pouvoir avec toute l'ampleur et toutes les forces dont il a besoin
05:32pour appliquer le programme pour lequel il aurait été élu.
05:36Et l'idée d'aller tirer profit de ce barrage républicain pour attirer les électeurs modérés, est-ce que c'est la bonne stratégie ?
05:44Là, encore une fois, nous l'allons voir, si j'ose dire.
05:48Je pense aussi qu'il peut y avoir un sursaut.
05:52Un sursaut, oui, par rapport à la mobilisation des électeurs ?
05:54Oui, vous posez la question de la mobilisation.
05:57Soit, effectivement, ils sont totalement dégoûtés devant ce marchandage politique
06:02en voyant qu'un certain nombre de politiques n'ont finalement, et au final, aucune colonne vertébrale,
06:07colonne vertébrale idéologique, j'entends.
06:09Soit, effectivement, vous avez, et là je pense que s'il y a une remobilisation absolument considérable de l'électorat,
06:16elle se fera, me semble-t-il, en faveur plutôt du RN.
06:21Et concernant la stratégie, justement, du curseur de la seuille de majorité qui n'arrête pas de bouger,
06:26vous ne pensez pas que ça puisse perturber aussi les électeurs ?
06:29Considérablement, bien entendu, oui.
06:31En fait, écoutez, il faut quand même être très clair et employer les bons mots.
06:34Actuellement, c'est tout de même un joli bordel.
06:36Et ce qu'on a à craindre, c'est que demain, ce soit encore davantage un joli bordel.
06:41Parce que s'il n'y a de majorité nulle part, ça veut dire que ce pays devient purement et simplement ingouvernable,
06:49avec à la tête un homme...
06:51La fameuse coalition, la grande coalition.
06:53Oui, la grande coalition. Écoutez, Emmanuel Macron nous a promis déjà beaucoup de choses depuis qu'il est au pouvoir.
06:57On n'a rien vu venir. Donc là, maintenant, une grande coalition où tout le monde, finalement, serait d'accord.
07:02Seulement des bisonneaux, ça.
07:03Non, non, mais attendez, oui.
07:04Ils ne sont déjà pas d'accord en Macronia aujourd'hui.
07:06La grande coalition, on voulait dire, du camp du bien.
07:09Bon, attendez, non, il faut arrêter. Personne n'y croit.
07:12Tout le monde s'est rendu compte de ce qu'avait été capable de faire ou plutôt de ne pas faire Emmanuel Macron
07:17depuis qu'il est au pouvoir.
07:19Les Français ne sont pas dupes.
07:21Attention, c'est un jeu qui me semble extrêmement dangereux de ne pas écouter ce que dit et ce que veut le peuple français.
07:28C'est un jeu très dangereux.
07:30Qu'il s'agisse de maintenant ou de plus tard, je pense évidemment à 2027.
07:34Faites attention à ce qui peut se passer dans un pays dont on n'écoute pas battre à le coup.
07:39Après, il reste à savoir s'ils vont respecter les consignes aussi, les électeurs dans les urnes.
07:43Oui, bien sûr, mais en effet, dans les trois ans qui restent à Emmanuel Macron comme président de la République,
07:49il y a quand même une question qui est relativement inquiétante sur la manière dont pourrait réagir le pays à cette tombouille politique.
07:57C'est que vous avez le RN qui a été porté en tête aux élections européennes.
08:01Ce qui a décidé la dissolution, Emmanuel Macron, devant ce résultat, dit
08:05« Bon, on va redemander aux Français parce que je ne crois pas ce que j'ai vu.
08:08Donc, je vais vous redemander votre avis, cette fois-ci, sur le terrain national. »
08:11Il convoque ses législatives.
08:13Au premier tour, ce score-là, puisque c'est le seul qui est commenté et qui fait réagir absolument tout le monde,
08:18ce score-là est confirmé dans les urnes.
08:20Et Emmanuel Macron nous dit « Quoiqu'il arrive, on verra avec qui on travaille. »
08:24Pas LFI, enfin peut-être certains nous disent Yael Brown-Pivet, enfin on verra.
08:27Mais tout le reste de la classe politique, sauf le parti pour lequel j'ai demandé la dissolution
08:33et que les Français ont reconforté dans les urnes.
08:36Je pense que là, les trois ans qui arrivent, la colère électorale qui s'exprime clairement dans les urnes cette fois-ci,
08:42dans trois ans, je ne sais pas ce qu'elle donne et je ne sais pas ce que prépare exactement Emmanuel Macron.
08:46Mais attention à lui quand même, parce que si vous décidez en permanence
08:52que vous acceptez de gouverner seulement avec les gens qui proposent exactement l'inverse du parti porté en tête,
08:58en tout cas dans les urnes, ça va devenir compliqué quand même.
09:02Avec un vote du budget, de la sécurité sociale en octobre, enfin toutes les...
09:07Avec le parti communiste, voilà, le vote du budget.
09:09Mais vous savez, la distribution est très simple. Pour Emmanuel Macron, il suffit de l'écouter,
09:14et pour Gabriel Attal aussi d'ailleurs finalement, vous avez 11 millions de personnes qui ont voté Rassemblement National,
09:21ça veut dire 11 millions de ploucs.
09:23Et pour Elifi, vous avez 11 millions de fachos.
09:27Bon voilà, c'est très clair, à partir de là, ces gens-là, on ne veut pas en entendre parler,
09:31on regarde ces votes avec des pincettes, on ne veut pas en entendre parler,
09:35et on va se débrouiller pour essayer de gouverner avec tout le monde, sauf avec ceux-là.
09:42Ça va être très très très compliqué.
09:44Et quant à la colère dont parlait Charlotte, à mon avis, elle va être très très forte.
09:49Ça promet des débats endiablés qu'on suivra évidemment sur Europe 1.
09:52Merci beaucoup à vous deux, Charlotte Dornelas et Vincent Roy.
09:55Dans quelques instants, je serai avec Sabrina Sebailly, députée sortante Nouveau Front Populaire Europe Ecologie des Verts,
10:01des Hauts-de-Seine, candidate à sa réélection.
10:04A tout de suite.
10:05Europe 1 est 13h43.