Avec Pascal Delubac, directeur territorial du groupe Elsan dans les Pyrénées-Orientales et dans l'Aude
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00:00Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Frédéric Brindel.
00:04Eh bien très heureux vraiment d'être avec vous, réveillons-nous ensemble calmement,
00:08on n'oublie pas de se couvrir, on n'oublie pas d'anticiper les petites choses,
00:12il est 7h13, c'est à la une, je vous le disais.
00:14Tiens, intéressons-nous au cas des cliniques privées et nous allons dans les Pyrénées-Orientales.
00:21Bientôt les cliniques privées y seront en grève totale.
00:25Prenons des nouvelles, Pascal Delubac est avec nous,
00:28directeur territorial du groupe Elsan dans les Pyrénées-Orientales
00:32et dans l'Aude, tout à côté, vers Carcassonne.
00:36Je prononce bien Elsan, cher Pascal Delubac ?
00:40Oui, bonjour, lui Elsan.
00:42Oui, j'avais le doute, j'avais le doute, voilà, c'est ça, le petit doute matinal.
00:46Bon, que se passe-t-il ? Les cliniques privées en grève.
00:50En fait, c'est une réaction à une décision du gouvernement
00:54parce que, évidemment, vous êtes privé, mais vous avez des comptes à rendre.
00:58Oui, la décision, c'est que nous avons appris par voie de presse,
01:03par le ministre délégué à la Santé, que nos tarifs allaient évoluer de 0,3%.
01:09Nous n'avons eu aucune réunion technique, comme par le passé, et aucun échange.
01:13Donc, en réalité, le ministre nous a informé dans un journal
01:18et par la suite, comme nous avions manifesté notre mécontentement,
01:22il nous a expliqué que 0,3% c'était très bien pour nous et que nous devrions être satisfaits.
01:27Alors que, dans le même temps, les cliniques publiques, elles, avaient une augmentation de 4,3%.
01:34Oui, tout à fait, les hôpitaux publics ont une augmentation de 4,6%
01:38et nous, 0,3%, c'est une distorsion absolument inacceptable
01:44pour une raison objective, c'est que l'inflation pour 2024 est prévue à 4%
01:50et nos tarifs, fixés, je le rappelle, effectivement, dans le cadre de la loi de financement de sécurité sociale,
01:56donc par l'État, augmentent de 0,3%, c'est un déséquilibre budgétaire affiché.
02:02Vous faites bien de rappeler, parce que, évidemment, vos rémunérations viennent aussi de l'assurance maladie.
02:11On peut peut-être rappeler, parce que ce n'est pas évident pour tout le monde,
02:14moi-même, en préparant notre rendez-vous, cher Pascal Delubac,
02:17je me suis dit, mais au fait, c'est vrai, comment ça marche ?
02:19Alors, donc, déjà, l'assurance maladie, en fait.
02:24Alors, la fixation des tarifs passe dans le cadre de la fixation de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie,
02:33où il y a un débat au Parlement et ensuite il y a une loi de financement de la sécurité sociale.
02:38Là, le montant de nos tarifs ou l'augmentation des tarifs, quels que soient les secteurs, est fixé
02:45et ensuite, bien entendu, c'est l'assurance maladie qui délivre le paiement des prestations,
02:51qui sont les séjours des patients, via ces tarifs.
02:54Sachant qu'il y a deux types de cliniques privées,
02:56celles dites à but lucratif et celles dites à but non lucratif.
03:02Oui, alors, en réalité, le secteur que je représente est le secteur commercial, à but lucratif,
03:08et ensuite, il y a effectivement le secteur public et associatif
03:11et il y a effectivement aussi deux échelles tarifaires historiquement appliquées,
03:17mais ce que nous demandons, ce n'était pas une égalité au pourcentage près,
03:22mais une équité de traitement qui nous permette surtout de travailler dans de bonnes conditions.
03:27Bon, oui, donc, effectivement, on a bien compris votre préoccupation,
03:30c'est-à-dire qu'avec l'inflation, cette proposition d'augmentation n'est pas suffisante.
03:36Au-delà de ça, pensons à vos malades, à vos patients,
03:39ça veut dire quoi faire la grève dans une clinique privée ?
03:43Ça veut dire tout simplement que nous allons, face à cette situation qui est exceptionnelle,
03:50et surtout une maltraitance, depuis l'arrivée du ministre délégué à la Santé,
03:55qui est l'ancien président de la Fédération des hôpitaux publics, je tiens à le rappeler,
03:59nous faisons l'objet d'une maltraitance institutionnelle affichée,
04:02affichée et sans complexe de la part du ministre.
04:06Donc, n'étant pas entendu, n'étant pas reçu,
04:09alors aujourd'hui, il tente d'ouvrir au syndicat de médecins,
04:12de réouvrir la porte des négociations pour diviser le secteur privé,
04:17aujourd'hui, effectivement, nous allons rentrer dans un arrêt total d'activité à compter du 3 juin.
04:22Arrêt total d'activité, ça veut dire que que font vos patients, alors ?
04:28Les patients, les opérations programmées vont être annulées,
04:34il va y avoir un arrêt total d'activité, les patients qui sortiront,
04:38qui seront opérés pour aller dans des centres de rééducation,
04:41leur entrée sera différée, on va très clairement bloquer le système.
04:46Mais ceux qui, par exemple, deux jours avant la grève, ont été hospitalisés et nécessitent des soins,
04:52vous ne les mettez pas à la porte ?
04:54Les urgences vitales et les gens qui sont en cours d'hospitalisation seront, bien entendu, en charge.
05:01L'urgence vitale, cardiologique ou autre, sera prise en charge.
05:06Mais tout ce qui est du courant, qui représente 90% de l'activité, sera effectivement différé.
05:12Ah oui, quand même. Juste une dernière question, Pascal Delubat, qu'on a vu notamment lors du Covid,
05:16que la synergie entre le public et le privé était possible, souhaitable, c'est l'avenir aussi, non ?
05:23Alors, le débat ou le combat n'est pas du tout entre les deux secteurs d'hospitalisation,
05:30le débat, le combat, il est contre le ministère aujourd'hui.
05:35Donc nous, c'est la position de l'État et de l'actuel gouvernement qui nous irrite profondément,
05:40parce qu'on se sent humiliés, il faut aller au bout du raisonnement.
05:43Pendant la crise Covid, l'hospitalisation privée, avec 25% des capacités de lits de réanimation,
05:50a pris 30% des patients lourds Covid en charge.
05:53Oui, c'est énorme.
05:55Et effectivement, en coopération avec nos voisins du secteur public.
05:58Donc le débat, il ne faut pas se tromper, le débat, c'est quelle garantie de l'accessibilité à des soins de qualité aux gens,
06:06parce que depuis plus de 80 ans, depuis les ordonnances de 45 de la Sécurité sociale,
06:11on a la jambe du privé, la jambe du public, qui prennent en charge l'ensemble de la population.
06:17Si on affaiblit un secteur, c'est la garantie d'un accès à des soins de qualité qui risque d'être remis en cause.
06:24Merci, message reçu, Pascal Delubac à 7h20, merci beaucoup.
06:29Vous êtes le directeur territorial du groupe Elsan.
06:32Allez, rappel des titres.