La décision choc du Royaume-Uni qui va envoyer des migrants au Rwanda - Le Fait du jour

  • il y a 6 mois
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-04-24##

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Transcription
00:00 Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur aper-mod.com, présente
00:08 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:13 Nous sommes en guerre
00:15 Et tout ça, ça fait d'excellents français, d'excellents soldats qui marchent au pas
00:22 Si vous me demandiez par exemple si j'avais une baguette magique, je ferais disparaître les réseaux sociaux
00:26 Ce nom qui chante clair, je te parie sans sou, que tu le regretteras
00:36 Nous sommes en guerre
00:38 Nous sommes en guerre, effectivement, bas bruit, signaux faibles ou au contraire, signaux très forts, du sang, de la fureur et des larmes
00:50 Mais on va parler d'abord de ce projet adopté par le parlement britannique d'envoyer les migrants, y entrer illégalement sur le royaume, au Rwanda
01:06 Pourquoi, comment, on va en parler avec Patrick Stefanini, l'ancien secrétaire général du ministère de l'immigration
01:13 Qu'est-ce qu'il fait de dire, et c'est vraiment digne de discussion, le problème des migrants, le problème des illégaux, le problème des OQTF
01:22 Chez nous, il posait de façon récurrente depuis des années, l'Angleterre a décidé d'envoyer effectivement les illégaux, les clandestins au Rwanda avec l'accord du gouvernement rwandais
01:36 Pourquoi, on va en parler, on va aussi parler évidemment de ce jeu, ce jeu qui vient de paraître qui s'appelle "La traversée de Paris"
01:43 Évidemment, hommage à Bourvil et à Jean Gabin, donc c'est assez amusant, avant les Jeux Olympiques, le parcours du combattant pour arriver jusqu'aux Jeux Olympiques
01:56 Vous allez voir, c'est pas piquer des hannetons, on va en parler, c'est comme un Monopoly avec des dés, des cartes, des questions
02:04 Qu'est-ce que Paris ? Eh bien, c'est quelque chose qui est très bien montré, et puis après l'habituelle attaque chargée sur les réseaux sociaux
02:15 Nous allons recevoir en seconde partie de l'émission Pierre de Gaulle, Pierre de Gaulle qui est le petit-fils du général de Gaulle
02:21 qui est le fils de l'amiral Philippe de Gaulle qui vient de décéder et qui va nous parler effectivement de sa fondation
02:28 et de ce qu'il compte faire et des engagements qu'il va prendre. A tout de suite, accrochez vos ceintures !
02:37 Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur aper-mod.com, présente
02:45 Ici Sud Radio, les Français parlent au français, je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau
03:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états
03:03 Après deux ans de discussions, les deux chambres du parlement britannique ont voté un texte controversé, il faut dire, sur l'immigration
03:11 De quoi s'agit-il ? Eh bien, ce texte, adopté, je le répète, vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile entrés illégalement sur le territoire, sur le royaume de Grande-Bretagne
03:25 Mais, mesure drastique, mesure forte, de quoi s'agit-il ? Bonjour, Philippe, Patrick Stéphanini, excusez-moi, mais auparavant on va entendre quelques très beaux mots d'un chanteur rwandais
03:41 Sud Radio Bercov dans tous ses états
03:45 Le fait du jour
03:46 Alors on vit chaque jour comme le dernier, et vous feriez pareil si seulement vous saviez, combien de fois la part du monde nous a volés
04:00 Parce qu'on vient de loin, Corneille, Corneille, chanteur rwandais, effectivement, dont la famille avait été exterminée dans le génocide, il y a déjà un peu plus de 20 ans, le génocide qui a tué près d'un million de morts au Rwanda
04:14 Et voici qu'effectivement, un nouveau traité entre Londres et Kigali, la capitale de Rwanda, qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l'accueil des migrants, évidemment, accord entre le Rwanda et la Grande-Bretagne
04:29 Et le gouvernement britannique prévoit de rémunérer à autour de 3500 euros les demandeurs d'asile qui, de manière volontaire, souhaitent être délocalisés au Rwanda
04:39 Alors, c'est quand même une première, je crois, Patrice Stefanini
04:44 Sous cette forme, c'est une première. Quel est le problème qui est commun au fond au Royaume-Uni et au pays de l'Union Européenne, même si aujourd'hui le Royaume-Uni a quitté l'Union Européenne ?
04:57 Notre problème commun, c'est que nous faisons face, depuis plusieurs années, à une augmentation très importante du nombre des demandeurs d'asile. Et l'expérience prouve que, dans l'immense majorité des pays de l'Union Européenne, comme au Royaume-Uni, une très forte majorité des demandeurs d'asile sont définitivement déboutés, c'est-à-dire que leurs demandes n'aboutissent pas
05:23 Alors qu'on prétend le contraire, que certains prétendent le contraire
05:27 Non, non, une très forte proportion n'aboutit pas. Pour la France, environ 60% des demandeurs d'asile sont définitivement déboutés.
05:35 Problème, la plupart de ces demandeurs d'asile sont arrivés sur le territoire français ou sur le territoire du Royaume-Uni, et lorsqu'ils sont définitivement déboutés, on éprouve les plus grandes difficultés à les faire partir
05:52 Et donc, tout se passe comme si obtenir le statut de réfugié ou ne pas l'obtenir débouchait en fait sur le même résultat, à savoir le maintien de l'étranger concerné sur le territoire des États de l'Union Européenne ou sur le territoire du Royaume-Uni.
06:10 Vous voulez dire, pardon Patrice Stéphanini, c'est important parce que beaucoup de gens croient qu'effectivement, en fait, ils sont déboutés, mais ça ne sert à rien puisqu'ils restent là.
06:20 Absolument. Alors bien sûr, ceux qui obtiennent le statut de réfugié, obtiennent de plein droit un titre de séjour, ils ont la possibilité de travailler, etc. etc. Les autres basculent dans la clandestinité, mais ils ne quittent pas notre territoire.
06:34 Alors, pour faire face, pour mettre un terme à cette situation, le gouvernement britannique, il y a deux ans, dans la personne d'un Premier ministre un peu baroque, donc peut-être que la solution est elle-même baroque, mais c'était Boris Johnson.
06:47 Boris Johnson a eu l'idée de dire "je vais négocier avec un État du Commonwealth". Je rappelle que la Grande-Bretagne, le roi d'Angleterre, c'est le patron du Commonwealth, donc il y a un lien entre tous ces pays.
07:01 Jusqu'à aujourd'hui, il faut le rappeler.
07:02 Il y a un lien entre tous ces pays. Et donc Boris Johnson a entrepris de négocier avec le Rwanda un accord pour que les demandeurs d'asile soient renvoyés au Rwanda où leur demande d'asile sera examinée.
07:13 Alors, le parcours législatif a été compliqué, le parcours judiciaire aussi. La Cour suprême a invalidé une première fois le texte.
07:22 Et ça a conduit le Premier ministre britannique à négocier un traité en bonne et due forme, vous l'avez dit dans votre introduction, avec le Rwanda.
07:30 Et dans ce traité, le Rwanda a pris un engagement juridique absolument essentiel. Il s'est engagé à ne pas refouler les demandeurs d'asile vers leur pays d'origine.
07:42 C'est ça, c'est très approfondi.
07:43 Cet engagement, c'est au fond la principale, pour ne pas dire la seule obligation juridique forte que nous impose la Convention de Genève.
07:55 Nous avons tous, le Royaume-Uni, comme tous les pays de l'Union Européenne, et comme l'immense majorité des pays du monde, nous avons adhéré à la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés.
08:05 C'est un texte d'une très grande valeur juridique. C'est un texte fondateur pour ce qui est de l'asile.
08:11 Cette convention, elle nous impose quelque chose de très précis. C'est que lorsqu'un demandeur d'asile arrive, nous devons examiner sa demande.
08:22 Et lorsqu'il obtient le statut de réfugié, évidemment, nous nous interdisons de le renvoyer dans son pays d'origine où sa vie ou sa liberté seraient menacées.
08:32 Alors simplement, une fois qu'on a dit ça, rien n'interdit de mon point de vue en droit qu'un pays comme le Royaume-Uni ou des pays de l'Union Européenne confie le traitement de la demande d'asile à un autre pays.
08:47 Et c'est ça le sens de l'accord qui est intervenu entre le Royaume-Uni et le Rwanda.
08:52 Et alors, cher ami, transposons à l'Union Européenne. L'Union Européenne, elle a adopté il y a à peu près trois semaines, je crois que c'était le 10 avril,
09:04 elle a adopté le pacte européen sur l'immigration et sur l'asile. Dans ce pacte, il y a une disposition qui ressemble beaucoup à ce que vient de faire le Royaume-Uni.
09:15 C'est ce qu'on appelle le pays tiers sûr, c'est-à-dire la possibilité pour les États de l'Union Européenne, lorsqu'un demandeur d'asile se présente à leurs frontières,
09:28 de ne pas examiner sa demande et de la renvoyer dans un état tiers sûr, dans un état tiers sûr, pour que sa demande y soit examinée.
09:42 Alors qu'est-ce que ça suppose ? Ça suppose que cet État, comme le Rwanda, soit signataire de la Convention de Genève, ou en tout cas s'engage à ne pas appliquer le principe de non-refoulement.
09:55 Sinon, nous commettrions une vilainie juridique. Mais dès lors que cet État tiers sûr s'engage à appliquer le principe de non-refoulement,
10:08 ensuite il va examiner la demande d'asile, il va la traiter, s'il est intéressé et obtient le statut de réfugié, il obtient le statut de réfugié.
10:17 - Et s'il ne l'obtient pas ? Alors qu'est-ce qui se passe dans ce pays sûr ?
10:20 - S'il ne l'obtient pas, ça veut dire qu'on considère qu'il n'est pas menacé dans son pays d'origine. Donc on a la possibilité de le renvoyer.
10:31 Mais il faut absolument assurer pour ce pays tiers, puisque c'est lui qui éventuellement ferait l'enquête, disons, qu'on soit sûr qu'il ne soit pas maltraité dans son pays d'origine.
10:45 - Donc ça suppose, si on prend le cas des pays de l'Union Européenne, que les pays de l'Union Européenne signent même des accords avec chacun des États tiers sûrs pour s'assurer que les choses se passent bien.
10:58 Alors pourquoi c'est un progrès ? Je voudrais dire que je pense que c'est un progrès.
11:03 Souvenez-vous 2015, l'afflux des demandeurs d'asile en Europe. Que fait Mme Merkel ?
11:10 Elle négocie directement avec M. Erdogan, le président de la Turquie, et elle négocie un accord basique, c'est-à-dire qu'elle demande à M. Erdogan, moyen en finances,
11:22 de ne pas encourager les migrants à franchir le bras de mer qui sépare la Turquie de la Grèce, et de garder les migrants chez lui.
11:31 Et moyen en quoi ? Cet accord est toujours en application, et chaque année l'Union Européenne consacre des sommes non négligeables, plusieurs milliards d'euros.
11:38 - Des milliards, oui, il faut le dire, des milliards d'euros.
11:40 Et la Turquie est aujourd'hui un des pays qui accueille le plus de réfugiés, le plus de migrants, qui désireraient aller en Europe, mais qui n'y vont pas parce que la Turquie les en empêche.
11:53 Ça, c'est une décision de 2015, mais voyez bien que c'est assez frustre, parce qu'au fond ça ne garantit pas aux intéressés l'examen de leur demande d'asile.
12:02 Ils sont dans des camps, ils sont dans des... - La Turquie ne regarde pas si l'examen est valable ou pas.
12:08 - Mais la Turquie n'examine pas leur situation. Alors que le progrès que constitue l'introduction dans le pacte européen sur l'immigration et sur l'asile de la notion d'État tiers sûr,
12:16 c'est que désormais, pour en rester sur cet exemple, l'Allemagne pourra renvoyer en Turquie des demandeurs d'asile,
12:24 mais avec l'assurance que la Turquie examinera leurs demandes d'asile et que bien sûr, elle respectera le principe de non-refoulement.
12:32 Et pourquoi on en est arrivé là, M. Berkow ? Il faut que vos auditeurs et vos téléspectateurs comprennent bien pourquoi on en arrive là.
12:39 Parce que l'immense majorité des demandeurs d'asile, ils n'arrivent pas directement de leur pays d'origine, en Allemagne, en France ou au Royaume-Uni.
12:49 Ils passent par des pays de transit. Alors certains de ces pays de transit ne sont pas des pays sûrs, sont des pays dévastés par des guerres civiles,
12:58 ou des dictatures, ou autre chose, enfin...
13:01 ou dominés par des dictatures. Donc ce sont des pays qui ne sont pas recommandables du point de vue des droits de l'homme.
13:06 Mais à l'inverse, il y a des pays de transit qui sont des pays signataires de la Convention de Genève
13:12 ou qui sont des pays qui, sans signer la Convention de Genève, appliqueront le principe de non-refoulement.
13:17 Et donc la question qu'on peut se poser, et que se sont posées les états de destination, c'est-à-dire les états de l'Union Européenne,
13:23 c'est comment se fait-il que ces migrants qui sont passés par 1, 2, 3, 4 pays avant d'arriver chez nous,
13:29 pourquoi ils n'ont pas profité de la possibilité qu'ils avaient de demander l'asile dans les pays de transit ?
13:35 Voilà la question fondamentale qui est à l'origine, à la fois de l'initiative britannique et de ce qui figure aujourd'hui dans le pacte européen.
13:45 - Il y a deux choses, deux questions que vos propos soulèvent immédiatement.
13:50 Primo, vous le savez très très bien, que s'ils viennent et ils visent tel ou tel pays européen ou l'Angleterre,
13:57 c'est parce qu'ils vont y trouver un certain nombre d'avantages, que ce soit les avantages sociaux et compagnie.
14:01 Et on les comprend, on les comprend. Si on était à leur place, on ferait exactement la même chose.
14:05 Ça c'est la première des choses. Deuxièmement, par rapport à l'Europe,
14:09 est-ce qu'à votre avis, si l'Europe se dit "Tiens, ce que fait effectivement le gouvernement britannique,
14:15 même si Brexit il y a eu, on pourrait le faire."
14:19 Est-ce que l'Europe pourrait s'entendre pour une fois sur un ou deux ou trois pays,
14:24 où à votre avis, chaque gouvernement européen devrait négocier son ou ses pays sûrs ?
14:30 - Ça dépend de l'histoire de chacun de nos pays.
14:34 Dans l'Union Européenne aujourd'hui, pour l'essentiel, le seul pays qui a eu une grande histoire coloniale, c'est la France.
14:44 L'autre pays c'était le Royaume-Uni, mais il est sorti.
14:48 L'Allemagne a eu un certain nombre de colonies, mais pas très longtemps.
14:52 L'Italie aussi, mais pas très longtemps, et beaucoup moins nombreuses que la France.
14:56 Donc ça veut dire que la France aurait la possibilité de négocier avec des pays transits.
15:02 Je pense par exemple au Maroc, je pense par exemple à la Tunisie.
15:07 Voilà deux pays qui sont situés sur deux des principales routes migratoires à destination de l'Union Européenne et de la France.
15:14 La route migratoire qui passe par la côte ouest de l'Afrique, donc qui passe par le Maroc,
15:19 et puis la route migratoire qui va de Libye ou de Tunisie vers l'Italie.
15:23 - Tout à fait. - Mais ensuite les migrants viennent en France.
15:26 Donc nous pourrions nous négocier avec des pays comme le Maroc, ou avec des pays comme la Tunisie,
15:31 ou encore avec des pays comme le Sénégal.
15:33 L'Italie pourrait négocier avec la Libye, parce qu'il y a eu des relations historiques dans le passé entre la Libye...
15:39 - Est-ce que vous croyez que ces pays-là, aujourd'hui, soyons réalistes, ont envie d'accueillir,
15:45 même contre monnaie sonnante et trébuchante, ces milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers de migrants ?
15:52 - Vous posez la bonne question, et je la double d'une autre bonne question, si j'ose dire.
15:56 Est-ce que tous ces pays-là sont suffisamment clairs en matière de respect de la Convention de Genève ?
16:04 Par exemple, tout le monde sait que la Libye est aujourd'hui encore dévastée par une situation de guerre civile,
16:10 ou en tout cas avec des troubles intérieurs considérables.
16:13 Je n'ai pas pris l'exemple de la Libye, je vous ai parlé du Maroc ou de la Tunisie.
16:17 Je n'ai pas pris l'exemple de la Libye.
16:19 - Non mais c'est pour ça. - Et puis, M. Bercoff, prenons l'exemple de l'Italie.
16:23 Qu'est-ce qu'elle a fait l'Italie ? Elle a négocié un accord, en quelque sorte en anticipation par rapport au pacte, avec l'Albanie.
16:30 Donc on peut aussi négocier des accords avec des pays tiers qui sont sur le continent européen,
16:35 qui ne sont pas aujourd'hui dans l'Union Européenne, mais qui sont candidats à l'Union Européenne.
16:39 - Oui, Mélanie a travaillé là-dessus. - Et Mélanie, il se trouve que l'Italie c'est très proche de l'Albanie,
16:44 puisque c'est des deux côtés de la Méditerranée, si j'ose dire, en fait de la Driotique.
16:50 Et l'intuition de Mélanie, ça a été que comme l'Albanie est candidate à l'Union Européenne,
16:56 elle allait donner des gages pour obtenir sa fissure adhésion.
17:00 Voilà, donc je ne dis pas que c'est la solution rêvée, je ne dis pas que c'est la seule solution.
17:05 - Est-ce qu'il y a une solution rêvée ? C'est un problème.
17:08 - Non, mais il faut faire, en matière de maîtrise de l'immigration, il faut faire flèche de tout bois.
17:12 Il y a une autre disposition dans le pacte européen qui est très intéressante, que la France applique déjà.
17:18 Mais nous étions un des rares pays de l'Union Européenne à le faire,
17:21 c'est l'idée que lorsqu'un migrant arrive à notre frontière extérieure,
17:25 par exemple lorsqu'un migrant arrive dans un aéroport et qu'il demande l'asile,
17:30 eh bien on ne le laisse pas rentrer sur le territoire national.
17:32 Si vous allez à Roissy par exemple, alors voici l'aéroport de Roissy,
17:35 il y a une zone internationale, avant que vous ne franchissiez les contrôles de police,
17:39 le migrant qui arrive, qui n'a pas de document qui justifie qu'il rentre en France,
17:43 il reste dans cette zone internationale, on le maintient dans cette zone pour examiner sa demande,
17:49 et s'il est débouté, la compagnie aérienne qui l'a acheminé, en quelque sorte illégalement en France,
17:56 a l'obligation de le raccompagner dans son pays d'origine.
17:58 - C'est vrai cher Patrice Stéphanini, mais ce n'est pas, il y a des poissons volants,
18:01 mais ce n'est pas la majorité de l'espèce de venir par Roissy ou par Orly.
18:05 - C'est vrai.
18:06 - On va continuer quand même à parler, c'est très intéressant, après cette petite pause.
18:11 - Et puis vous aurez la parole 0 826 300 300 pour réagir, pour témoigner ou pour poser vos questions.
18:17 A tout de suite sur Sud Radio.
18:18 Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
18:32 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
18:34 - Et nous sommes toujours avec Patrice Stéphanini pour parler de cette décision de la Grande-Bretagne
18:42 d'envoyer les migrants illégaux au Rwanda, avec l'accord évidemment du Rwanda, enfin on en a parlé.
18:47 Je crois qu'il y a déjà une auditrice.
18:49 - Oui, ça fait réagir, c'est Angèle qui nous appelle depuis Marseille. Bonjour Angèle.
18:52 - Bonjour Angèle.
18:53 - Oui, bonjour M. Bercov, bonjour tout le monde.
18:56 Voilà, moi je voulais réagir. J'ai deux commentaires.
19:00 Le premier commentaire, je vais toujours très vite. Le premier commentaire c'est de dire que les Occidentaux,
19:07 il faut toujours qu'ils se débrouillent à faire gérer leurs problèmes par les autres.
19:11 Ça c'est la première chose. Et la deuxième chose, je voudrais faire de la politique science-fiction.
19:18 C'est-à-dire que si on se projette, si on projette les intentions, j'en sais rien moi, mais ça pourrait l'être,
19:26 ce serait de faire des découpages de pays, pays pour prison, pays pour gérer les migrants, pays pour gérer l'énergie,
19:37 pays pour faire fi, pays comme Cayenne, pays pour envoyer, je sais pas, tous les gens dont on ne veut pas.
19:44 Et on pourrait très bien, ça serait des précédents, des précédents, on pourrait très bien prendre des individus,
19:52 des manifestants, des complotistes, n'importe qui, et on les envoie dans un autre pays. C'est rigolo quand même.
20:00 - Oui, je ne sais pas si c'est rigolo, mais votre première partie est intéressante, Angèle, c'est vrai.
20:06 Patrick Stéphanini, est-ce que c'est un moyen, parce que c'est vrai qu'on se dit au départ, après tout,
20:12 il faut quand même résoudre ce problème, et puis ce que dit Angèle quand même,
20:16 est-ce qu'on n'est pas en train de faire des solutions par procuration, ou alors c'est la seule solution peut-être ?
20:21 - Non, mais Madame a pour partie raison, et il y a une autre solution, c'est la solution qui est mise en oeuvre
20:31 par exemple en Grèce, ou qui est mise en oeuvre dans nos aéroports, notamment à Roissy ou à Orly,
20:36 et sans doute à l'aéroport de Marseille-Marignane. Lorsqu'un étranger arrive sur notre territoire,
20:43 qu'il est dépourvu des documents lui permettant d'entrer... - Oui, qu'il est sans papier.
20:48 - Qu'il est sans papier, en tout cas sans papier valable. On ne le renvoie pas dans un autre pays,
20:55 mais on le maintient à l'entrée sur notre territoire, dans une zone qu'on appelle une zone internationale,
21:02 il en existe dans tous nos aéroports, et il est maintenu à l'intérieur de cette zone
21:08 pendant toute la durée de l'examen de sa demande d'asile, donc son droit à voir sa demande d'asile
21:14 examiné est respecté, et au terme de l'examen de sa demande d'asile, en général ça prend quelques jours,
21:21 si l'intéressé est reconnu comme réfugié, ou en tout cas est reconnu comme éligible à l'asile, il rentre,
21:28 et s'il ne l'est pas, la compagnie aérienne qui l'a acheminée alors qu'elle savait,
21:33 puisqu'elle doit faire un contrôle à l'embarquement, qu'il ne disposait pas des documents nécessaires,
21:39 va le réacheminer dans son pays d'origine. Donc vous voyez madame, nous ne nous reposons pas
21:45 exclusivement sur les autres pour résoudre ce problème, nous avons nos propres moyens sur notre territoire de le faire.
21:52 - Oui, mais Patrice Stéphanie, nous sommes d'accord, mais ça c'est pour le... on a parlé des aéroports,
21:56 mais imaginez un peu ce qui se passe, on voit très bien tous les reportages aujourd'hui sur la route des migrants,
22:01 des milliers, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers, voire plus,
22:04 qui vont, vous savez, sur les plages, qui arrivent sur les plages, en dehors même des zones portuaires, etc.
22:10 Vous imaginez, examinez les demandes de chacun...
22:16 - Mais monsieur Berkhoff, c'est ce que fait la Grèce, la Grèce, la frontière maritime de la Grèce,
22:21 les îles de la mer Égée, elles sont à 1 km ou à 1,5 km des côtes de la Turquie.
22:27 Donc vous voyez qu'il ne faut pas très longtemps pour passer en petit bateau de la Turquie,
22:31 pour aller par exemple sur l'île de Lesbos.
22:34 Eh bien, la Grèce a créé sur l'île de Lesbos un centre que j'ai eu l'occasion de visiter,
22:40 qui est un centre très moderne, avec un hôpital, avec une école,
22:44 et donc les migrants qui arrivent à Lesbos, ils sont hébergés dans ce centre,
22:51 et ils y restent jusqu'au terme de l'examen de leur demande,
22:54 et là aussi, soit on considère que leur demande d'asile est valable, et ils sont transférés...
22:59 - Soit ils sont envoyés, oui.
23:00 - Non, ils sont transférés, si leur demande d'asile est valable,
23:02 ils sont transférés sur la partie continentale de la Grèce, et sinon ils sont renvoyés en Turquie.
23:06 - Alors, qu'est-ce que vous pensez, juste pour terminer, de la solution,
23:09 évidemment c'est très loin, la solution australienne.
23:12 - Bah la solution...
23:14 - C'est pas applicable, la solution australienne n'est pas applicable à l'Europe.
23:17 - C'est compliqué, parce qu'il faudrait trouver des îles...
23:23 Non, c'est compliqué.
23:25 Je pense que c'est un dispositif qui est sans doute adapté au cas de l'Australie,
23:30 c'est un dispositif qui est assez controversé,
23:34 parce que les conditions d'hébergement des étrangers dans les deux îles,
23:38 j'ai oublié les noms, sont quand même, d'après les reportages qui ont pu être faits, difficiles.
23:43 Alors que je reviens sur l'exemple de l'Esbos en Grèce,
23:46 moi j'ai visité ce centre d'hébergement, il est de très bonne facture.
23:50 - En fait, ce qu'il y a, c'est de voir si les pays européens s'entendront sur un certain nombre de pays sûrs,
23:56 est-ce que la solution... Rwanda, effectivement,
23:59 et c'est intéressant parce que le Rwanda, effectivement, il y a eu un des plus terribles génocides du XXe siècle,
24:05 mais enfin c'était il y a 25 ans, maintenant le Rwanda est considéré comme un pays sûr.
24:09 - Le Rwanda a tourné la page, son économie est une des plus dynamiques d'Afrique.
24:13 - Et ils ont besoin de main-d'oeuvre, ils ont besoin de personnes...
24:16 - Et le Rwanda fait partie du Commonwealth, ce qui crée incontestablement un lien avec le Royaume-Uni.
24:21 Et nous, il faudrait trouver des pays avec lesquels nous avons un lien, mais il en existe.
24:25 - Et voir aussi s'il va y avoir une levée de boucliers absolue d'une opposition au droit de l'homis,
24:31 qui va dire "comment, c'est pas possible, c'est scandaleux".
24:34 - Non mais ça, en opportunité, on peut discuter à l'infini.
24:37 La question qui se pose, c'est est-ce que c'est juridiquement soutenable au regard de la Convention de Genève ?
24:42 - Et ça l'est. - Et je crois vous avoir expliqué que c'était le cas.
24:45 Merci beaucoup Patrice Stéphanie. - Merci.
24:47 - Merci Patrice Stéphanie d'avoir été avec nous. Je vous rappelle que vous êtes ancien secrétaire général au ministère de l'Immigration.

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