Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 25 avril 2024 : L’écrivain, Bernard Minier. Il vient de publier son nouveau thriller : "Les Effacées" aux éditions XO.
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00:00 Bonjour Bernard Minier. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes, au départ, vous étiez dans l'administration des douanes.
00:05 Vous étiez contrôleur principal et puis l'écriture, votre plus fidèle passion depuis votre plus tendre enfance,
00:10 a repris le dessus avec tout d'abord des concours de nouvelles
00:13 et puis la remise de votre premier manuscrit à des éditeurs.
00:16 Votre premier ouvrage "Glacé" est sorti en 2011,
00:19 vous offrant un succès immédiat auprès du public et de la presse et même de la télévision
00:24 avec une adaptation sur M6 et qu'on peut retrouver aujourd'hui sur Netflix.
00:28 Vous avez aujourd'hui publié "Les effacés" chez XO Éditions.
00:31 L'héroïne s'appelle Lucia Guerrero, elle est de retour donc,
00:34 avec un tête à tête parfois effroyable, avec deux assassins, d'une violence qui fait froid dans le dos.
00:40 C'est haletant, parfois vertigineux, vous faites partie effectivement de la ligne de l'imaginaire.
00:45 Rassurez-moi, tout est vraiment imaginaire, Bernard Minier.
00:49 - Oui, oui, oui. En même temps, moi je pars toujours de la réalité.
00:52 La pure imagination ça n'existe pas.
00:54 Donc, je sais que peu de temps après avoir écrit "Les effacés",
01:00 puisque la première victime parmi les "riches" est une femme,
01:06 trouvée effectivement dans son penthouse en plein centre de Madrid
01:10 avec ce message "Tuons les riches sur le mur".
01:12 Peu de temps après, on a trouvé, une de ses grandes fortunes a été trouvée par ses domestiques
01:17 morts dans son appartement, alors pas assassinés, mais par ses domestiques,
01:20 donc un peu comme dans le roman.
01:22 Donc de temps en temps, la fiction et la réalité se frôlent un peu.
01:26 - En 13 ans seulement, vous êtes devenu un maître du thriller en France.
01:30 À quel âge ça a commencé ?
01:32 - Alors le thriller, ça a commencé assez tard.
01:34 Mais j'ai beaucoup écrit, j'ai toujours écrit.
01:37 À l'âge de 10 ans, je crois que j'écrivais déjà des petites histoires de Bob Moran,
01:41 puisque je lisais Bob Moran comme tous les garçons de mon âge.
01:44 - Vous semblez d'ailleurs avoir mis du temps à vous faire confiance,
01:47 avoir eu confiance en votre propre écriture.
01:49 - C'est vrai.
01:50 - Et votre capacité à captiver par vos histoires,
01:53 parce que vous êtes déjà passé effectivement par les douanes auparavant.
01:56 Mais en parlant, il y a toujours eu ce besoin de faire des concours de nouvelles.
01:59 - J'ai toujours écrit, oui.
02:01 - C'est étonnant d'ailleurs de ne pas vous être relancé dès le départ dans l'écriture, finalement.
02:05 - En effet, parce que je ne me faisais pas forcément confiance.
02:08 Je n'étais pas forcément convaincu que ce que j'écrivais méritait d'être publié.
02:13 Je voyais aussi pas mal de choses dans les librairies,
02:15 parce que j'étais quelqu'un qui allait dans les librairies quasiment tous les jours.
02:18 J'ai beaucoup, beaucoup lu.
02:20 Je voyais aussi des choses qui, dans les librairies,
02:22 ne méritaient pas forcément d'être publiées, ou en tout cas de mon point de vue.
02:25 - Alors effectivement, vous allez prendre la décision, après ces concours de nouvelles,
02:29 d'envoyer votre premier manuscrit à des éditeurs.
02:32 On sent que ça a été une lourde décision pour vous d'assumer ça,
02:35 de vous dire est-ce que ça va captiver ou pas, est-ce que ça va fonctionner ?
02:38 Effectivement, ça a fonctionné avec ce premier roman glacé
02:43 qui va reconnaître un succès retentissant.
02:45 Énorme succès effectivement avec des prix à la clé.
02:48 Comment vous avez vécu ça, Bernard ?
02:51 - En fait, j'ai eu la chance d'avoir un dispositif dans l'administration
02:57 qui s'appelle disponibilité, c'est-à-dire un congé sans solde,
03:01 avec la possibilité de revenir, donc un filet de sécurité, ça c'est formidable.
03:05 Donc c'était pas un gros risque en fait, je me suis mis en disponibilité.
03:09 J'ai attendu de voir un peu comment ça se passait.
03:11 Ça s'est effectivement passé très bien, très vite.
03:13 Et donc j'ai été retrouver mon éditeur de l'époque, Bernard Fixot,
03:18 enfin qui est toujours mon éditeur du reste, et il m'a proposé un nouvel avaloir.
03:23 Et moi à chaque fois je calculais combien de mois de salaire ça représentait.
03:26 Donc je prenais les disponibilités en fonction de mon avaloir.
03:29 C'était assez facile finalement.
03:31 - Donc l'avaloir c'est ce qu'on donne avant ?
03:32 - C'est ça, c'est l'avance sur droit d'auteur qu'on reçoit.
03:36 Et donc je ne me posais pas trop de questions.
03:39 Moi je pensais qu'à un moment donné je retournerais dans les douanes,
03:41 ce qui n'est jamais arrivé.
03:43 Moi je suis absolument ravi d'exercer ce métier et d'avoir autant de lecteurs partout
03:48 et de pouvoir voyager grâce à ce métier.
03:51 En plus je vais dans plein d'endroits que je n'aurais peut-être pas visités
03:53 si je ne l'avais pas fait pour mon métier.
03:56 - "Laissez passer" est sorti.
03:58 Merci beaucoup Bernard Minet d'être passé dans le monde d'Elodie sur France Info.
04:01 Il y a une chose qu'on ne peut pas effacer, c'est la mémoire qu'on a depuis notre plus tendre enfance.
04:06 Méfiez-vous.
04:07 - Ah, quelle jolie conclusion.
04:08 - Merci beaucoup.