• il y a 6 mois
Le secteur viticole languedocien traverse une grave crise structurelle et le vin en cave récolté sur les 2 dernières années ne se vend pas. De nombreuses exploitations sont en péril ainsi que l’ensemble du secteur qui en vit également.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Pour vous expliquer un peu la situation, la production au sein du Languedoc pour la dernière récolte est de 11,5 millions d'hectolitres.
00:08 A ce jour, il reste une estimation entre 5 et 6 millions à vendre et dans 4 mois à vendanger.
00:14 C'est-à-dire que si rien n'est fait, les collègues n'ont pas la place de vendanger, les marchés sont à zéro, les cours s'effondrent.
00:22 Et comment on fait ? Alors on est allé voir les banques bien sûr, les banques ne veulent pas prêter, mais je ne veux plus, elles ne veulent pas.
00:28 Alors on nous dit "ouais, c'est des années blanches, on va vous arrêter les crédits pour une année, pour quelques mois"
00:33 et maintenant on arrive au pied du mur. Voilà, dans 4 mois à vendanger.
00:36 La première manifestation c'était dans l'aude, au mois d'octobre, novembre la deuxième, après on attendait la fin du CTV, maintenant...
00:43 Après ça a été le salon à Paris et on n'a toujours rien, rien, rien, rien.
00:49 On fait des investissements, on nous demande des provisionnels sur 5 ans, les investissements ont été faits, plus de revenus.
00:55 Et comment on fait ? Comment on fait ? Vous imaginez, on a des investissements, du personnel à payer et on a zéro, zéro, zéro.
01:03 On ne sait plus comment faire. On ne sait plus comment faire.
01:07 Alors là maintenant, on se tourne un peu à droite, à gauche, on va taper à toutes les portes et des solutions, personne ne nous en propose.
01:13 Alors voilà, ce qui est incomble, c'est qu'en fait, chaque année, des chiffres des douanes, l'Espagne nous envoie entre 7 et 8 millions d'hectolitres.
01:22 Alors si on continue comme ça, vous n'avez qu'à comprendre que la viticulture, ce ne sera qu'un souvenir.
01:27 Dans chaque village, il y a une coopérative, il y en a maintenant une pour 5 villages, mais l'an prochain, en novembre, on n'est plus là.
01:35 On va se démener à mener la récolte et arriver en novembre, avec le stock qu'il y a dans les caves, ça sera invendable.
01:41 Ça vaut rien. Vous imaginez, pour vous donner une idée, on vend du veigne en pays d'octobre, je parlais, parce qu'il y a des côtes du Rhône, ça c'est à Paris, on va en parler les collègues.
01:50 Le pays d'octobre, c'est entre 80 et 100, voire 120 euros. Actuellement, il rentre des veines à 37 euros sur le marché.
01:55 Traiter avec des produits interdits en France depuis plus de 20 ans, et ça, c'est... voilà.
02:00 On sait très bien qu'on ne peut pas empêcher la libre circulation des biens et des gènes, mais qu'on soit aux mêmes normes.
02:05 Les produits sanitaires, ce n'est pas la même chose, les salaires, ce n'est pas la même chose, les charges, ce n'est pas les mêmes.
02:11 Nous, en France, on peut suivre la françabilité de la parcelle à la bouteille.
02:15 Ces veines-là, rien. Vous imaginez une autre aberration du système.
02:20 On rentre des veines d'Espagne ou d'Italie, on met des bulles, ça devient une pétillage, et avec les bulles françaises, il peut se transformer, produire en France.
02:28 Vous imaginez ? Avec ça, on est obligé de mourir, et on va tous crever.
02:34 C'est un métier qu'on faisait par vocation, on se régalait, on avait ça dans les tripes.
02:37 J'ai trois garçons, pourvu qu'il n'y en ait pas un qui passe ce métier, vous imaginez ?
02:41 C'est les élèves, c'est les jeunes. Il y en a un qui est là, ça me fait bramer d'avoir ça.
02:45 C'est inadmissible. On nous laisse crever, vous imaginez ? On crève.
02:49 Alors pour le moment, on est dans la diplomatie, mais ça ne durera pas.
02:53 Les huissiers débarquent dans les caves, vous imaginez ?
02:56 Les huissiers débarquent dans les caves. On nous fait des saisies sur la compte ou sur salaire, vous imaginez ?
03:01 Mais où on a vu ça ? Ça ne peut pas durer.
03:04 Le ministre revient, mais il ne veut même pas nous voir.
03:07 Je pense que pourtant, il y a un moment qu'on tire la sonnette d'alarme.
03:10 Je passe la parole au collègue.

Recommandations