Noémie Halioua : «Cette minorité est en train de faire mal à l’image de l’école pour les 15.000 étudiants qui la compose»

  • il y a 5 mois
La journaliste Noémie Halioua était l’invitée de La Matinale, ce jeudi 2 mai, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur l’organisation du débat à Sciences Po Paris qui se tient aujourd’hui: «Ce bras de fer, les militants l’emportant avant même que le débat ait lieu. Ces jeunes étudiants sont en recherche d’autorité, quelque part ils attendent que la direction pose des limites. Cette minorité est en train de faire mal à l’image de l’école pour les 15.000 étudiants qui la compose».

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Transcription
00:00 Vous savez, les étudiants ont été extrêmement clairs, d'abord lorsqu'ils l'ont réclamé,
00:03 puisque je rappelle comment ils ont obtenu ce town hall, c'est à la suite de leurs revendications
00:08 et c'est à la suite surtout d'un blocus, du blocus de l'école de la rue Saint-Guillaume.
00:12 Ils ont fait parvenir à l'administration de l'école leurs revendications, comme on dit,
00:17 et l'école a accepté de se plier à certaines de ces revendications,
00:21 dont ce fameux town hall, si vous voulez.
00:24 Ils sont extrêmement déterminés, ça c'est évident,
00:26 mais vous savez, quand vous les écoutez, ils vous disent bien qu'est-ce véritablement un débat,
00:31 ce n'est pas tout à fait certain, puisqu'ils vous disent que s'ils ne parviennent pas à obtenir
00:35 leur dernière revendication, à savoir l'abandon de toutes les poursuites contre eux
00:40 et la rupture de la collaboration qu'il y a avec les autres écoles qui seraient accusées de soutenir Israël,
00:48 eh bien ils menacent de créer un nouveau blocus.
00:51 C'est pour ça que ce terme de débat, si vous voulez, il est un petit peu piégé.
00:55 – Oui, parce que chez les militants pro-palestiniens,
00:58 chez certains d'entre eux, on va dire, il y a de l'antisémitisme,
01:01 débat ou pas, ça ne va pas changer grand-chose.
01:04 – Oui, ils sont complètement déterminés, c'est ça,
01:07 c'est-à-dire que, et puis même, si vous voulez, ce fameux town hall,
01:11 il s'agit quand même de mettre quelque part l'administration de l'école sur le banc des accusés
01:15 et de leur demander des comptes, de leur demander pourquoi l'école ne s'engage pas davantage
01:19 pour la cause pro-palestinienne, pourquoi est-ce que l'école menace, selon eux,
01:25 de blâme ceux qui militent pour une cause qui serait celle de la paix.
01:29 Donc, si vous voulez, déjà, dans l'organisation de ce town hall,
01:33 dans le fait que ce débat existe, dans le fait qu'il puisse avoir lieu,
01:37 ils ont déjà gagné et ce bras de fer, il est déjà, si vous voulez,
01:41 c'est déjà eux qui l'emportent avant même que cet événement ait eu lieu.
01:45 Alors, il aura lieu aujourd'hui à 10h du matin, il durera environ deux heures,
01:51 mais ce qui est certain, c'est que le fait qu'il ait lieu, encore une fois,
01:54 est déjà quelque chose qui montre que dans ce rapport de force, ils ont le pouvoir.
02:01 Oui, ils ont gagné une partie, pas la bataille, mais une partie.
02:04 Qu'est-ce que vous auriez envie de dire, Naomi Alioua, à la direction de Sciences Po
02:09 et aux militants pro-palestiniens, si vous aviez participé à ce débat ce matin à 10h15 ?
02:17 Vous savez, je pense que ces jeunes étudiants-là,
02:20 ils sont aussi dans une sorte de recherche d'autorité
02:23 et ils attendent peut-être d'une certaine façon aussi que l'administration place les limites des choses.
02:29 L'administration, pour l'instant, de l'école, n'a pas su le faire.
02:32 Il serait peut-être temps, si vous voulez, même vis-à-vis des autres élèves,
02:36 parce que vous en aviez un sur votre antenne il y a quelques jours,
02:38 qui expliquait bien que ce qui est en train de se passer est en train de détruire l'image de l'école.
02:43 Et donc, si vous voulez, ils sont en train de faire mal à l'image de cette école
02:47 pour tous les étudiants, pour les 15 000 étudiants qui composent cette école.
02:50 Et c'est une minorité, donc cette minorité, il faut évidemment être ferme avec elle, ça c'est évident.
02:56 Et puis moi, ce que j'aurais envie de dire, peut-être,
02:58 si je devais parler à ces étudiants autrement qu'en journaliste,
03:01 c'est de leur dire d'aller en Israël, d'aller à Tel Aviv, d'aller rencontrer les gens
03:05 et ils se rendraient bien compte, si vous voulez, que ces cris de "Israël assassin"
03:09 ne peuvent pas être des cris de paix, ils ne peuvent pas, si vous voulez, être des slogans
03:13 qui peuvent être, d'une façon ou d'une autre,
03:16 entendus comme quelque chose de bien et d'intéressant.
03:19 Je pense qu'ils devraient un petit peu plus découvrir Israël,
03:23 s'intéresser à ce qu'est Israël et ils changeraient forcément de point de vue.
03:27 [Musique]
03:30 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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