• il y a 6 mois
Ils ont fait couler beaucoup d'encre et de salive ces dernières semaines, et continuent à le faire. Les futurs groupes de niveau qui seront mis en place dans le cadre de la réforme baptisée "Le choc des savoirs". Beaucoup de syndicats d'enseignants et parents d'élèves y sont opposés.
Aujourd'hui, au collège des Salins de Villeneuve les Maguelone, la FCPE et les syndicats SNES et FO, organisent une réunion publique à destination des parents d'élèves pour les informer des futures conséquences de la mise en place de ces futurs groupes de niveau.

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00:00Vous avez des enfants ou petits-enfants au collège, est-ce que ces groupes de niveau vont créer une école à deux vitesses ?
00:05C'est la question que l'on vous pose, 0467586000, on évoque cette question avec votre invité Guillaume.
00:10Et ça n'a pas changé au niveau du sondage, puisque c'est toujours l'égalité parfaite, 50-50, vous êtes 50% à dire que ça va créer une école à deux vitesses,
00:1950% à dire le contraire, bon ça se joue à une voix.
00:22C'était 5, c'est 1 maintenant.
00:24Oui, il y avait 5 voix d'écart tout à l'heure, mais vous êtes quand même extrêmement partagé sur cette question, et évidemment maintenant on a surtout envie de vous entendre.
00:320467586000, notre invité Mathieu Marchal, représentant force ouvrière au collège des Salins de Villeneuve-les-Maglones.
00:38Bonjour Mathieu Marchal, je précise que vous êtes également secrétaire départementale force ouvrière pour les collèges et lycées dans l'Hérault,
00:45et professeur d'histoire-géographie au collège des Salins de Villeneuve-les-Maglones.
00:51Alors vous, en tant que professeur d'histoire-géographie, vous n'êtes pas du tout concerné par cette réforme du choc des savoirs.
00:55Bien si, malheureusement on est concerné, parce que pour remettre en place ce fameux choc de savoirs et ces groupes de niveaux,
01:02on a utilisé des moyens qui étaient utilisés pour les autres disciplines jusqu'à présent,
01:06notamment au collège de Villeneuve-les-Maglones, l'histoire-géographie bénéficiait d'un dédoublement des classes pour préparer les élèves correctement au brevet,
01:14et qu'ils acquièrent les méthodes nécessaires en seconde.
01:17Ce dédoublement est supprimé, avec d'ailleurs les dédoublements en mathématiques, pour mettre en place les groupes de niveaux.
01:24Donc tous les enseignants sont concernés.
01:26– Toutes les matières, quand je disais que vous n'étiez pas concerné, c'est en premier chef,
01:29parce qu'il n'y a que deux matières qui sont concernées, c'est le français et les mathématiques,
01:34et votre syndicat, un autre, le SNES, ainsi que la FCPE, la Fédération des Parents d'Élèves du Collège des Salins,
01:40organisent aujourd'hui au collège une réunion d'information pour les parents, pour leur dire quoi ?
01:45Tout le mal que vous pensez de ces groupes de niveaux, c'est ça ?
01:48– Alors tout le mal est alerté, votre sondage l'a montré, 50-50,
01:52donc effectivement l'intérêt de ces réunions publiques intersyndicales, là où c'est possible,
01:58et avec la FCPE, ont cet intérêt de pouvoir alerter les parents d'élèves
02:04sur cette situation qui va être mise en place dès la rentrée dans les établissements,
02:08dans les collèges pour les classes de 6ème et des 5ème,
02:11une situation qui consiste, et c'est la ministre qui le dit elle-même, à trier les élèves,
02:16les parents de la FCPE ne veulent pas qu'on trie leurs enfants,
02:18et nous ne voulons pas trier les élèves dans nos collèges.
02:21– Oui, on va revenir sur les conséquences que vous vous craignez et que vous dénoncez,
02:26ah, juste en deux mots, rappelez quand même comment ça va se passer,
02:28quelle est l'idée de départ de cette réforme, baptisée le choc des savoirs,
02:34pour l'instant c'est plutôt un choc de communication et d'opposition,
02:38cette histoire de groupe de niveau,
02:39en fait c'est-à-dire que dès la 6ème, on va évaluer les enfants dans ces deux matières
02:43et on va très vite leur proposer de les sortir de leur classe,
02:47pour aller avec d'autres élèves, d'autres classes qui auront été évaluées au même niveau,
02:52poursuivre donc les cours de français et de mathématiques, c'est ça donc l'idée ?
02:55– Oui c'est ça, mais c'est pas dès la 6ème, c'est dès le CM2,
02:58parce que pour faire les groupes de niveau pour la 6ème, il va falloir traiter…
03:03– Cette évaluation va se faire avant l'entrée au collège alors ?
03:05– Avant l'entrée au collège, une évaluation qui va être faite sur des enfants de 11 ans,
03:12et nous craignons, et nous sommes d'ailleurs persuadés,
03:14que nous allons enfermer ces enfants qui seront mis par exemple
03:18dans un groupe de niveau dit faible,
03:20dans un parcours scolaire inégalitaire par rapport aux autres.
03:23– Il y aura trois groupes de niveau, il y a le niveau supérieur, le niveau des bons,
03:28le niveau des moyens et le niveau des mauvais en fait, ça revient à nous.
03:30– Le niveau de ceux qui sont en difficulté, nous n'utilisons pas le mot des mauvais,
03:34c'est les élèves en difficulté qui d'ailleurs sont souvent, pas que,
03:40des élèves issus de milieux défavorisés ou de milieux familiaux compliqués,
03:46pas que, parce qu'on peut avoir des difficultés scolaires
03:48et être dans un milieu tout à fait, alors je vais utiliser le mot ordinaire,
03:53mais qui ne connaît pas de difficultés particulières.
03:55– Donc il y aura toujours des classes telles qu'on les connaît
03:57de manière classique pour toutes les autres matières,
03:59sauf que pour ces deux matières-là, donc à partir de la 6ème,
04:03ce seront des classes à part avec des élèves provenant d'autres classes
04:07pour suivre les autres matières.
04:08– Ce ne seront plus des classes, on va déstructurer les classes,
04:10on va exploser les classes pour mettre en place ces groupes de niveau,
04:13il y aura la possibilité durant l'année scolaire,
04:17madame la ministre estime que c'est une concession,
04:19nous nous estimons que c'est de la poudre aux yeux,
04:22la possibilité de regrouper les élèves dans leur classe
04:25à raison d'une à dix semaines par an, mais le principe reste le même.
04:30– Les avis sont partagés sur la page Facebook de France Bleu et Rond,
04:33on vous pose cette question ce matin,
04:35les futurs groupes de niveau au collège,
04:37risquent-ils de créer une école à deux vitesses ?
04:39Vous nous appelez vite au 04 67 58 6000 pour donner votre avis.
04:42– Alors, pourquoi vous êtes compte ?
04:44Qu'est-ce que vous craignez exactement Mathieu Marchal par rapport à ces groupes ?
04:46Parce qu'en même temps, on le voit bien,
04:51les dernières études qui ont été faites sur la question
04:53prouvent qu'effectivement dans un certain nombre de domaines,
04:56et à commencer par l'apprentissage des fondamentaux,
04:58que ce soit écrire, parler, lire ou compter,
05:03on a de vrais retards, donc il faut bien à un moment donné
05:06prendre le problème à vrai corps.
05:08– Oui, il y a de vrais retards,
05:09les dernières études démontrent que la part des élèves performants,
05:14très performants a baissé de 5,5 points,
05:16et celle des élèves en difficulté monte de 6,5 points.
05:19Mais nous estimons que ce n'est pas avec ces groupes de niveau
05:22qui vont stigmatiser les élèves,
05:23qui vont leur construire un parcours scolaire
05:24qui au bout du bout ne leur permettra pas d'avoir le brevet,
05:27et donc au bout du bout de passer au lycée,
05:29puisque le brevet va devenir obligatoire pour passer au lycée,
05:32nous estimons que nous sommes en train de catégoriser les élèves
05:36et de décider en amont ceux qui pourront aller
05:40vers le lycée professionnel, le lycée technique,
05:42le lycée général et les autres, et pour nous c'est inacceptable.
05:45Je rajouterai une chose, c'est que nous disons,
05:48FO et toutes les organisations syndicales,
05:50qu'on a un problème en France, c'est que les effectifs des classes
05:54sont plus élevés que la moyenne de l'OCDE,
05:56et que la mise en place de ces groupes de niveau,
05:58on le constate, ne résout pas ce problème.
06:00C'est quoi les moyennes d'élèves en classe ?
06:03Alors en classe, dans l'Hérault, on a une moyenne de 26-27 élèves,
06:08avec des établissements classe éducation prioritaire
06:10qui ont des effectifs qui sont moins importants,
06:15mais nous ce qu'on constate dans mon propre établissement,
06:17c'est qu'en 6e, 5e, 4e, nous aurons 27, 28, 29 élèves.
06:22Vous parliez du brevet, est-ce qu'il est prévu
06:23que le brevet qui va devenir obligatoire
06:25soit le contenu du brevet et des épreuves,
06:27soit adapté au groupe de niveau auquel on appartient ?
06:30Tout est possible, alors non, je ne pense pas que ce serait possible,
06:33mais ce que nous craignons, c'est qu'on adapte le brevet,
06:37peut-être à un moment donné, au niveau des élèves les plus faibles,
06:41mais nous ne pensons pas que ce sera le cas.
06:43Parce que lorsqu'on écoute bien la ministre,
06:45c'est bien créer des parcours, et créer un parcours pour nous,
06:48c'est créer un parcours qui empêche une génération,
06:51une partie de nos élèves, d'aller au lycée.
06:54En même temps, ceux qui sont en difficulté dans une matière,
06:56parfois ils peuvent être un petit peu à la traîne des autres,
07:00là, leur consacrer une attention particulière,
07:03ça part plutôt d'un bon principe quand même, non ?
07:06C'est un principe que nous voulons appliquer partout.
07:09Une attention particulière, nous voulons conserver les groupes classe,
07:12mais nous voulons conserver les groupes classe,
07:14et nous voulons récupérer dans nos établissements
07:17tous les dédoublements qui ont été supprimés,
07:19en science, en langue, dans les autres disciplines.
07:22Donc effectivement, ça c'est un vrai sujet.
07:25– On est avec Pierre Ramonpellé,
07:27qui semble ne pas avoir le même avis que vous.
07:29Bonjour Pierre, on vous écoute.
07:31– Bonjour Pierre, est-ce que vous pensez que tous les enfants d'un même âge
07:36sont égaux en termes de capacités intellectuelles, cognitives et autres ?
07:41Est-ce que différencier, prendre en compte le niveau différent de ces enfants,
07:47pour s'adapter à leur niveau, est une erreur ?
07:53Je pense au contraire que le fait de faire des groupes de niveau
07:56permettra à mieux suivre les enfants qui sont un peu plus en difficulté
08:02à un moment donné, et de suivre aussi les enfants de plus en moins.
08:06Et ça ne veut pas dire qu'on va faire des mauvais cours, des bons cours, etc.
08:11On s'adapte à des populations,
08:13et la population d'un même âge n'est pas toute la même.
08:16– Merci Pierre d'être intervenu ce matin,
08:19vous en pensez quoi Mathieu Marchal ?
08:20– Je pense que le principe de notre école publique
08:23c'est bien de s'adapter aux élèves, quelles que soient leurs difficultés,
08:26nous le faisons déjà, mais nous ne voulons pas les enfermer.
08:29Et lorsque nous avions des demi-groupes, c'est-à-dire des vraies structures classes,
08:33mais qu'on nous permettait de mettre en demi-groupe
08:36dans un certain nombre de disciplines les élèves,
08:38nous nous adaptions aux difficultés de ces élèves,
08:40et ce ne sera pas le cas là.
08:43Nous craignons très fortement que les élèves dans ces groupes de niveau
08:48ne puissent pas progresser,
08:49puisqu'ils n'auront pas les mêmes contenus d'enseignement.
08:52Pour progresser, il faut que chacun ait à un moment
08:54le même contenu d'enseignement,
08:55et nous adaptons l'enseignement ensuite
08:58en fonction évidemment des difficultés de chacun.
09:01Encore faudrait-il que les effectifs des classes soient moins chargés,
09:04et là la mise en place de ces groupes de niveau ne résout pas le problème,
09:09puisque la plupart des élèves se retrouveront avec des groupes de 30,
09:12au mieux 25 dans les groupes de moyens,
09:15et nous dit-on 15 dans les plus faibles,
09:18mais nous voyons dans certains établissements, c'est au-dessus.
09:21Alors après un pour, un contre.
09:22Un contre, effectivement, on est avec Tom Apézenas.
09:25Bonjour Tom.
09:26Bonjour l'équipe, comment ça va ?
09:27Ça va très bien, vous racontez-nous votre point de vue sur cette question-là.
09:31Moi je suis contre tout ça,
09:34parce que j'ai 25 ans,
09:36donc j'étais dans le cadre scolaire encore il n'y a pas très longtemps,
09:40et on le voit, il y a des locomotives dans les classes,
09:43et c'est important que ces locomotives continuent à tirer tout le monde vers le haut.
09:47Et on l'a vu, moi je l'ai vu plusieurs fois dans mes classes,
09:53les autres arrivaient à tirer vers le haut les gens qui arrivaient moins en classe.
09:59Vous êtes enseignant Tom du coup ?
10:00Non du tout, j'étais lycéen il n'y a pas très longtemps,
10:04et collégien avant, et je m'en souviens très bien de ces époques
10:06où j'étais dans des classes qui étaient très mixtes au niveau des niveaux,
10:09et les plus forts arrivaient à tirer vers le haut ceux qui arrivaient moins.
10:13Et vous vous dites parmi les plus forts ou les plus faibles Tom ?
10:16Parmi les plus forts des fois, les plus faibles dépendaient des classes,
10:22mais c'est vrai que c'est important d'avoir une mixité au niveau du savoir, au niveau de tout.
10:28Merci Tom, oui mixité c'est une forme d'inclusion,
10:31c'est tirer vers le haut ceux qui sont le plus en difficulté,
10:34c'est ce que dit notre auditeur Mathieu Marchal.
10:36Oui, on le voit dans nos classes,
10:38vous savez on voit que les classes trop hétérogènes effectivement,
10:43c'est compliqué à gérer pour les enseignants,
10:45toujours surtout, je le répète, avec des effectifs aussi nombreux dans les classes,
10:48mais c'est aussi un moyen de tirer par le haut les élèves,
10:52de faire de la coopération entre élèves quand c'est possible,
10:56et surtout de montrer à tous les élèves de la classe qu'on fait la même chose,
11:01et ça c'est important, on n'est pas stigmatisé quand on fait la même chose dans une classe.
11:05Merci Mathieu Marchal, je rappelle que vous êtes professeur d'Histoire et de Géographie,
11:08représentant Force Ouvrière au Collège des Salins à Villeneuve ou à Roliot.
11:12Aujourd'hui c'est réunion d'informations pour les parents et secrétaires départementales,
11:14Force Ouvrière, collèges et lycées dans les ronds.
11:17Merci à vous, bonne journée.
11:18Et juste après les infos de 8h sur France Bleu Héros et sur France 3 Occitanie,
11:23on sera avec Louane Cavalier, elle organise le premier festival Wake Up,
11:27c'est un festival de cinéma qui met en valeur l'action des bénévoles,
11:30festival qui a lieu demain dans le quartier Chaptal à Montpellier,
11:35ce sera...

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