Thomas Sotto reçoit Valérie Hayer sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 [Musique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Valérie Ayé.
00:04 Bonjour Thomas Soto.
00:06 Vous avez rendu hommage à Bernard Pivot hier dans un tweet.
00:08 Celui qui, avez-vous écrit,
00:10 "transmit l'amour des mots, de la littérature
00:12 et des dictées à tant de Français".
00:14 Alors comme les Français ne vous connaissent pas encore très bien,
00:16 on va poursuivre l'hommage à Bernard Pivot
00:18 grâce à quelques-unes des questions du questionnaire de Proust
00:20 qu'il avait revisité.
00:22 Quel est votre mot préféré ?
00:24 Quel est mon mot préféré ?
00:26 La détermination.
00:28 Quel est le mot que vous détestez ?
00:30 L'HT.
00:32 Le son, le bruit que vous aimez ?
00:34 La mer.
00:36 Pourtant vous êtes mayonaise.
00:38 Pourtant je suis mayonaise.
00:40 Et votre jureau, gros mot ou blasphème favori ?
00:42 Ah là là là là là !
00:44 Euh...
00:46 Vous me posez une colle ?
00:48 Oh non quand même, qu'est-ce que vous dites ?
00:50 Le gros mot que vous utilisez le plus ?
00:52 Quel gros mot j'utilise le plus ?
00:54 Euh...
00:56 Ça c'est Marie.
00:58 Non ? Alors ?
01:00 Je dirais putain.
01:02 Putain. Est-ce que c'est celui que vous avez prononcé hier soir en prenant connaissance
01:04 du dernier sondage publié par le Figaro
01:06 et qui montre que Jordan Bardella fait deux fois votre score ?
01:08 32% d'intention de vote pour lui, 16% pour votre liste.
01:10 Moi je ne peux pas me résoudre,
01:12 avoir une extrême droite
01:14 aujourd'hui dans les sondages.
01:16 Il ne s'agit que de sondages si hauts.
01:18 Effectivement dans les intentions de vote.
01:20 Et je suis déterminée
01:22 pour faire mentir ces sondages
01:24 parce que nous avons un bilan
01:26 au Parlement européen,
01:28 nous avons agi pendant 5 ans
01:30 et Jordan Bardella
01:32 non seulement n'a pas exercé son mandat
01:34 mais en plus
01:36 le bilan du Rassemblement national
01:38 qui a été doublement vainqueur
01:40 des dernières élections présidentielles,
01:42 euh des dernières élections, excusez-moi, européennes.
01:44 Attention à l'abstention.
01:46 Effectivement, des dernières élections européennes n'est pas à la hauteur
01:48 et il y a un monde entre ce qu'ils promettent aux Français
01:50 et la réalité de leur vote.
01:52 Mais là quand même deux fois plus, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?
01:54 Est-ce que vous avez le sentiment que les Français
01:56 vous font payer le bilan des 7 ans d'Emmanuel Macron
01:58 qui se trompe d'élection ?
02:00 Comment expliquer un écart ? Il y avait un point d'écart je crois
02:02 en 2019 au final entre la liste
02:04 de Nathalie Loiseau et celle de Jordan Bardella.
02:06 Là on est à 16/32. Alors ce ne sont encore que des sondages.
02:08 Moi ce que je vois c'est que
02:10 le Rassemblement national promet
02:12 monts et merveilles. Avec eux il n'y aura plus de problèmes
02:14 de sécurité, il n'y aura plus de problèmes d'immigration,
02:16 il n'y aura plus de problèmes de pouvoir d'achat.
02:18 On l'a vu d'ailleurs par exemple sur les questions
02:20 migratoires. Les extrêmes,
02:22 les populistes promettent monts et merveilles.
02:24 On l'a vu en Italie avec Giorgia Meloni
02:26 qui a d'abord dit "avec moi, plus de
02:28 problèmes migratoires" qui a finalement appelé
02:30 l'Union européenne à la rescousse. On l'a vu avec
02:32 le Brexit, les Brexiteurs qui avaient dit que
02:34 tous les problèmes économiques seraient réglés,
02:36 qu'il n'y aura plus de sujets migratoires. Et on le sait
02:38 aujourd'hui la situation catastrophique
02:40 du Royaume-Uni.
02:42 Donc le Rassemblement national aujourd'hui
02:44 promet monts et merveilles.
02:46 Moi ce que je vois c'est que
02:48 au Parlement européen, ils n'ont pas soutenu
02:50 le plan de relance qui a permis de sauver
02:52 des millions d'emplois et les entreprises
02:54 en France. Ils n'ont pas soutenu
02:56 le salaire minimum européen qui permet de lutter contre
02:58 le dumping social. Ils n'ont pas soutenu
03:00 la taxe carbone aux frontières
03:03 qui permet aussi de protéger nos entreprises.
03:05 C'est ça la réalité du bilan du Rassemblement national.
03:07 Vous avez dévoilé hier 48 propositions
03:09 pour que l'Europe ne meure pas un petit livret
03:11 et un slogan "Nous avons besoin d'Europe".
03:13 Cette campagne, elle paraît loin en français
03:15 donc on va essayer d'être très concret. Vous voulez la protéger
03:17 l'Europe avec du protectionnisme
03:19 assumé. Ça peut concerner ce qu'évoquait Axel de Tarley
03:21 et le slip français par exemple, qui est victime du dumping
03:23 chinois.
03:25 Pourquoi maintenant ? Pourquoi vous vous réveillez
03:27 maintenant ? Pourquoi c'est maintenant que vous voulez imposer
03:29 un bouclier commercial européen ? Ça fait des années qu'on connaît
03:31 ces problèmes-là. Alors on ne se réveille pas maintenant.
03:33 On est arrivés nous en responsabilité
03:35 en 2019 au Parlement européen. On a fait
03:37 bouger les lignes. Évidemment, ça n'est
03:39 pas suffisant mais on est arrivés au Parlement
03:41 européen et dans une Europe qui était ouverte
03:43 à tous les vents. On le sait. La crise
03:45 sanitaire. On a mis en place
03:47 des outils sur la question commerciale.
03:49 Il y a quelques années,
03:51 le port du Piret en Grèce a été acheté
03:53 par les Chinois. C'était une énorme erreur stratégique.
03:55 On a mis en place un mécanisme
03:57 de filtrage des investissements pour permettre
03:59 à l'Europe et aux États de s'assurer que
04:01 sur les investissements stratégiques, des puissances
04:03 étrangères ne les achètent pas. Pendant
04:05 longtemps, trop longtemps, les marchés publics
04:07 étaient ouverts aux entreprises
04:09 chinoises, sans
04:11 condition, mais le marché
04:13 public chinois n'était pas ouvert à nos entreprises.
04:15 On a imposé et on commence
04:17 à imposer la réciprocité. - Donc il y a eu des progrès là-dessus déjà ?
04:19 - Bien sûr, maintenant, c'est le temps de la mise en oeuvre.
04:21 Parce qu'on respecte le droit international et les règles,
04:23 on a mis en place des outils. Maintenant,
04:25 il faut les mettre en oeuvre.
04:27 Et puis, s'agissant, par
04:29 exemple, des voitures électriques, on sait que
04:31 les Chinois sursubventionnent les voitures électriques
04:33 qui viennent inonder ensuite nos marchés.
04:35 On l'a vu avec les panneaux photo-brétailliques.
04:37 Malheureusement, il y a quelques années,
04:39 il y a encore une entreprise à Sistoni qui a fermé à Carcefour.
04:43 Donc, il faut changer de braquet
04:45 aujourd'hui. Et on a commencé, la Commission
04:47 européenne, à la demande de la France, à lancer une enquête
04:49 sur les subventions chinoises.
04:51 Et une fois que l'enquête sera terminée, on verra.
04:53 Moi, j'ai une forte probabilité que
04:55 on a la confirmation que ces produits-là sont
04:57 sursubventionnés et c'est de la concurrence déloyale.
04:59 Dans ce cas-là, on prendra des mesures
05:01 tarifaires pour répondre à cette agression.
05:03 - Vous souhaitez, toujours dans votre programme pour la maîtrise
05:05 des frontières extérieures, que Frontex passe
05:07 de 10 000 à 30 000 agents.
05:09 Il y a une question à laquelle vous avez refusé de répondre.
05:11 Y a-t-il trop d'immigration en France, Valérie Ayé ?
05:13 - Alors, cette question, elle m'a été posée
05:15 par l'extrême droite. - Alors, Jordane Parthé,
05:17 on est au débat. - Mais évidemment, avec...
05:19 - Mais des Français se la posent aussi.
05:21 - Alors, je pense qu'il y a
05:23 un contournement du droit d'asile,
05:25 il y a trop de contournements du droit d'asile aujourd'hui.
05:27 Il y a une immigration irrégulière
05:29 à laquelle il fallait répondre et qu'il faut réguler.
05:31 C'est le sens du pacte Asile et Migration
05:33 que nous avons voté au Parlement européen.
05:35 C'est la réalité de la situation aujourd'hui.
05:37 Ensuite, que les Français
05:39 perçoivent dans certains endroits
05:41 les difficultés liées à l'immigration
05:43 et l'immigration irrégulière en particulier,
05:45 c'est une réalité de la difficulté du quotidien.
05:47 La réponse, c'est comment on régule,
05:49 comment on s'assure qu'il n'y ait pas de contournement
05:51 du droit d'asile, comment on s'assure
05:53 qu'on régule l'immigration et qu'il n'y ait plus
05:55 de flux d'immigration irrégulière. La réponse, c'est
05:57 le pacte Asile et Migration que nous avons négocié
05:59 au Parlement européen et que j'ai voté.
06:01 Je suis la seule tête de liste à l'avoir voté,
06:03 et je ne suis pas l'une des autres têtes de liste de la soutenue.
06:05 Les autres sont les partisans du statu quo.
06:07 Moi, j'apporte des réponses concrètes.
06:09 Cette campagne se déroule dans un climat assez tendu.
06:11 Manon Aubry, la tête de liste LFI, vous accuse,
06:13 vous et d'autres, d'avoir des compléments de revenus
06:15 en plus de votre rémunération de députée européenne
06:17 avec le soupçon que ces rémunérations
06:19 proviennent de lobbys. Elle en a même fait une campagne
06:21 sur les réseaux sociaux et sur Twitter. Est-ce que c'est vrai, déjà ?
06:23 Je vais vous dire, je suis consternée.
06:25 Je suis consternée, puisque
06:27 effectivement, je suis là.
06:29 Je gagnerai entre 12 000 et 60 000 euros.
06:31 Et je serai payée par des lobbys.
06:33 En plus de vos indemnités, c'est l'accusation.
06:35 Oui, et donc, je constate qu'il y a un certain
06:37 nombre de candidats dans cette élection qui
06:39 ont un certain problème avec la vérité.
06:41 Non seulement, je ne suis évidemment pas payée
06:43 par des lobbys, et je ne sais même pas
06:45 à quoi ces revenus
06:47 font référence. Les seuls revenus que j'ai perçus
06:49 par ailleurs, c'était mes indemnités
06:51 d'élus local, parce que j'ai été conseillère
06:53 départementale. Donc je ne sais même pas
06:55 si c'est ça à quoi Manon Aubry fait référence.
06:57 Vous allez l'attaquer, ou pas ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
06:59 Je vais essayer de retirer son tweet,
07:01 évidemment, et puis si elle ne le retire pas,
07:03 évidemment, je porterai plainte pour
07:05 diffamation. On ne connaît pas encore l'intégralité
07:07 de votre liste. Il y a 81 candidats ou
07:09 candidates. Tu la déposes tout à l'heure.
07:11 Justement, vous allez pouvoir me répondre. Est-ce qu'Elisabeth Bande
07:13 sera sur cette liste, l'ancienne première ministre ?
07:15 Elisabeth Bande sera sur cette liste,
07:17 je vous le confirme. En quelle position ?
07:19 Elle poussera la liste.
07:21 Donc, 81e. Exactement.
07:23 Elle nous fait cet honneur. L'ancienne première ministre.
07:25 Sera-t-il possible de ne tirer aucune conséquence nationale
07:27 du scrutin du 9 juin ? C'est compliqué de dire que l'Europe
07:29 est au cœur de tout et ne pas en tenir compte, quand même,
07:31 non ? Moi, ce que je dis
07:33 aux Français, c'est que
07:35 on est dans un scrutin qui est important.
07:37 Et ce que je dis à mes adversaires,
07:39 il ne s'agit pas de refaire le match de 2022
07:41 ou de préparer celui de 2027.
07:43 Le scrutin, il est trop important.
07:45 Les défis qui sont devant nous sont trop importants.
07:47 La lutte contre le changement climatique, le fait de nous protéger.
07:49 Ma question, ce n'est pas toute la crise.
07:51 Est-ce que l'élection du 9 juin devra avoir
07:53 des conséquences le 10 en France, quel que soit le résultat ?
07:55 Je fais le match le 9 juin
07:57 et je suis confiante pour la majorité présidentielle.
07:59 Valérie Réillard, il y a les grands principes
08:01 et puis il y a les résolutions votées au Parlement européen.
08:03 Pardon, les résolutions votées et la réalité
08:05 de l'autre. Vous dénoncez sans ambiguïté le génocide
08:07 des Ouïghours. On vous a entendu là-dessus.
08:09 Et pendant ce temps, le président chinois, Xi Jinping,
08:11 est reçu comme un roi à Paris ces jours-ci.
08:13 Est-ce que ça vous pose un problème ?
08:15 Alors,
08:17 le président de la République est dans son rôle
08:19 en tant que chef de l'État.
08:21 Il faut parler
08:23 à Xi Jinping. Bien évidemment,
08:25 la Chine joue un rôle
08:27 majeur dans le jeu mondial.
08:29 Il faut pouvoir
08:31 lui parler parce que...
08:33 Avec autant de fastes ?
08:35 Il faut pouvoir lui parler parce que
08:37 la Chine joue un rôle
08:39 dans le règlement
08:41 du conflit en Ukraine, parce qu'on a
08:43 des défis qui sont communs, notamment
08:45 la lutte contre le changement climatique,
08:47 les défis économiques.
08:49 La question, c'est surtout comment,
08:51 quel cadre de discussion ?
08:53 C'est le cadre qui a lieu pendant les deux jours.
08:55 Ce qui n'empêche pas, bien évidemment,
08:57 je dirais même assurément,
08:59 d'avoir aussi un dialogue direct et franc
09:01 sur l'ensemble des sujets.
09:03 On a commencé avec Bernard Pivot, on va finir avec lui.
09:05 Dernière question. Si Dieu existe,
09:07 qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?
09:09 C'était la dernière question de son questionnaire.
09:11 La vie est belle.
09:13 Merci beaucoup à vous, Valérie Hédon,
09:15 Edmond-Éric Hadvet. Bonne journée.