• il y a 6 mois
Thomas Sotto reçoit Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Bruno Retailleau.
00:04Bonjour Thomas Soto.
00:05L'actualité nous ramène une nouvelle fois à un drame sur fond d'antisémitisme
00:08puisqu'une adolescente de 12 ans, région parisienne, de religion juive,
00:11a été violée après avoir subi des violences antisémites.
00:14Les auteurs sont âgés de 13 ans, ils sont en détention provisoire.
00:18Mais que se passe-t-il dans ce pays pour qu'on en arrive régulièrement à des atrocités pareilles ?
00:23C'est à vomir. Et ce que vous venez de citer, c'est absolument abominable.
00:29Et vous avez là, en réalité, la concentration des deux mots
00:33qui sont en train de ronger les entrailles de la France.
00:36La haine des juifs, l'antisémitisme.
00:38Je veux rappeler que sur le premier trimestre, 300% de plus.
00:42Plus 300%.
00:43Énorme, énorme. Une explosion des actes anti-juifs, antisémites.
00:47Et l'autre mal, c'est l'ultra-violence des jeunes.
00:50Il va falloir beaucoup plus qu'une heure de sensibilisation que le président de la République a décidé.
00:56C'est pas une bonne idée, ça, pour les collèges et pour les primaires, dès la semaine prochaine ?
00:59C'est du placebo. Pourquoi pas ?
01:02C'est mieux que rien, quand même, non ?
01:04C'est dérisoire, c'est dérisoire.
01:05Il faut faire quoi, alors ?
01:06Je pense qu'il va falloir remettre à plat notre politique pénale pour les mineurs.
01:11J'ai préparé, pour le Sénat, une proposition qui sera une révolution pénale
01:15pour mettre, en réalité, en ligne la réponse pénale que nous devons adapter à la violence des mineurs.
01:22Il faudra aussi l'école...
01:24Pardon, mais là, en l'occurrence, il y a une réponse pénale,
01:26puisque les deux auteurs ont été interpellés et ils sont en détention provisoire.
01:29Bien sûr, mais plus généralement.
01:31J'essaie, il y a un cas, mais vous voyez bien que ces actes d'ultra-violence
01:35concernent beaucoup de jeunes en France, et il faut y répondre,
01:38parce que beaucoup, vous savez qu'avant 13 ans, vous n'êtes pas responsable.
01:42Vous avez l'excuse de minorité, vous avez une majorité pénale.
01:45C'est tout cela qu'il va falloir revoir.
01:46Il y a l'école, bien sûr, mais par-dessus tout, il y a aussi les familles.
01:50L'école, on demande trop à l'école.
01:52On demande beaucoup à l'école en France, on a raison de le demander,
01:54mais franchement, l'école...
01:56On lui demande trop, mais on ne lui donne pas assez de moyens pour faire cela.
01:58Ce n'est pas un problème de moyens.
01:59Arrêtons, la France est au bord de la faillite.
02:02On n'a pas les moyens.
02:03Simplement, par exemple, en matière de justice, en matière de sécurité,
02:06la question, ce n'est pas un problème de moyens.
02:08C'est un problème de courage, c'est un problème de révolution pénale,
02:11et je pense, encore une fois, je pose le problème,
02:13qu'est-ce que les parents de ces jeunes garçons leur ont appris ?
02:16Avec quel lait ils les ont élevés pour les conduire, finalement, à ce type d'acte ?
02:22Et donc, vous sanctionnez les parents ?
02:24S'il le faut, oui.
02:25Mais vous voyez bien que l'école sans la famille,
02:28sans alignement avec l'éducation familiale, n'y peut rien.
02:32Donc, c'est tout ce bain-là qu'il va falloir transformer en étant intraitable,
02:37intraitable sur l'antisémitisme.
02:39Pardonnez-moi, je relis l'actualité politique,
02:41mais quand je vois notamment l'extrême-gauche française
02:45qui fait le livre...
02:46Jean-Luc Mélenchon qui parlait d'un antisémitisme résiduel,
02:48mais qui a condamné fermement ce qui s'est passé.
02:50Je sais, il l'a condamné.
02:51Mais regardez ce qui s'est passé.
02:53Moi, je me souviens très bien qu'il y a eu le Brune Pivet avec Gérard Larcher.
02:57Le 12 novembre dernier...
02:59Manifestation contre l'antisémitisme.
03:00Bien sûr, une marche contre l'antisémitisme.
03:02J'avais regretté à l'époque que le président de la République n'y participe pas.
03:05Mais il y a eu un déchaînement après le 7 octobre,
03:08et les actes d'atrocité anti-juifs du 7 octobre ont été justifiés.
03:13Malheureusement, y compris par M. Poutou, du NPA,
03:16qui est l'allié du Front de Gauche.
03:18Donc, il y a une complicité qu'il faut dénoncer.
03:20Une complicité, c'est un mot fort.
03:22Mais il y a une complicité entre l'antisionisme et l'antisémitisme.
03:25Souvent, malheureusement, sur cette extrême-gauche-là,
03:28l'antisionisme, c'est le masque, finalement, de l'antisémitisme.
03:33On va parler des élections législatives,
03:35et ma première question sur le sujet est extrêmement simple.
03:37Si je décide de voter LR le 30 juin, je vote pour qui ?
03:41Vous votez pour la droite indépendante.
03:43Ou je vote pour Jordan Bardella.
03:45Vous votez ? Non, je vois votre question.
03:49Ma question, c'est qu'il y a des affiches,
03:51il y aura des candidats, il y aura marqué LR,
03:53ça sera un vote LR loin de Bardella,
03:55et il y aura des affiches LR, ça sera un vote LR allié de Bardella.
03:57Non, je vais vous répondre.
03:59C'est qu'Éric Ciotti, lorsqu'il a fait déposer l'organisation...
04:02Le président de votre parti.
04:03Exactement, qui s'est allié avec M. Bardella,
04:05dans notre dos, secrètement,
04:08qui se fait absorber d'ailleurs par le RN,
04:10il n'y a pas d'alliance, c'est une absorption.
04:12En préfecture, puisqu'il n'était pas sûr de lui,
04:14il a demandé à ses candidats de ne pas mettre le mot LR,
04:17et de ne pas rattacher le financement public à LR,
04:21mais à son parti personnel.
04:23C'est-à-dire que partout il y aura des affiches LR,
04:24ça sera le LR hors Ciotti ?
04:26Bien sûr, absolument.
04:27C'est ce que je veux clarifier ce matin.
04:29Les choses doivent être très très claires.
04:31Nous sommes une droite indépendante,
04:33et nous voulons porter des idées qui sont assez simples,
04:35dont a besoin la France.
04:37Pour se redresser la France,
04:38elle a besoin d'un sursaut en matière civique,
04:40en matière d'ordre public.
04:42Et ça, ni M. Macron, ni à plus forte raison l'extrême-gauche,
04:45ne peuvent l'apporter.
04:46Mais on a besoin de redresser la France sur le plan économique.
04:49Et ce n'est pas le programme de M. Bardella,
04:51qui est très proche de celui de l'extrême-gauche,
04:53qui va redresser.
04:54Il a mis beaucoup d'eau dans son vin, M. Bardella.
04:55Il ne cesse de reculer.
04:57Mais ils mettent de l'eau dans leur vin.
04:58Il est soucieux de la bonne gestion des finances publiques,
05:00comme vous ?
05:01Il change de pied.
05:02Il ne veut pas remettre en cause
05:03les engagements internationaux de la France, comme vous.
05:05Il ne serait pas en train de devenir
05:06politiquement fréquentable, pour vous ?
05:08C'est une girouette.
05:09C'est une girouette, Mme Le Pen.
05:11Elle a changé d'avis sur tout,
05:13sur l'Europe, sur l'euro, sur Schengen.
05:15Regardez, lorsque, au Sénat, courageusement,
05:17on avait voté la contrepartie de 15 heures d'activité
05:21pour le RSA.
05:23Elle s'y est opposée.
05:24La réforme des retraites,
05:26pour garantir le pouvoir d'achat aux retraités,
05:28pour mettre plus de travail dans la machine économique.
05:32Non.
05:33Ils ont indiqué qu'ils l'abrogeraient.
05:36Simplement, ils feront des carrières longues.
05:38Mais n'ont-ils pas compris qu'il y a déjà
05:40quatre bornes d'âge avec les carrières longues.
05:42Quand vous êtes, par exemple, avant 18 ans,
05:45vous pouvez partir à 58 ans, déjà.
05:48Donc, il ne faut pas raconter n'importe quoi aux Français.
05:51Ou on veut préserver les retraites, ou pas.
05:54On ne peut pas préserver le pouvoir d'achat des retraités
05:57si on ne bouge pas, justement,
05:58en matière de réforme de retraite.
06:00Il faut repousser l'âge de départ ?
06:02Au-delà de 64 ans ?
06:03On l'a fait, à 64 ans.
06:04Je pense qu'un jour ou l'autre,
06:06il faudra introduire, comme pour les fonctionnaires,
06:08d'ailleurs, c'est déjà le cas,
06:09une retraite par capitalisation,
06:11mais qui soit solidaire et progressive.
06:13Je voudrais qu'on reparle de vous.
06:14Est-ce que vous arrivez à regarder droit dans les yeux,
06:16Bruno Retailleau,
06:17ceux qui ont voté pour vous le 9 juin
06:18lors des élections européennes ?
06:21Ah oui, ça oui.
06:22Et qui se retrouvent complices du RN, malgré eux.
06:24Lesquels ?
06:25Tous ceux qui ont voté les Républicains
06:28sans penser qu'il y aurait le lendemain
06:29une alliance avec le RN.
06:30Thomas Soto, franchement, c'est pas à moi.
06:32Vous ne pouvez pas me reprocher cela à moi.
06:34Je ne vous reproche pas,
06:35je vous demande comment vous vivez dans ça.
06:36Éric Ciotti, dans notre dos, secrètement,
06:37pour une tambouille politique
06:38qu'il habille aujourd'hui
06:39d'une sorte de geste héroïque, historique.
06:42Mais la réalité, c'est quoi ?
06:43C'est qu'en secret,
06:44le chef de notre parti,
06:46dans notre dos,
06:47dans le dos de ses troupes
06:48qui vont monter au front sur la mitraille.
06:50Sans secret,
06:51votre tête de liste,
06:52François-Xavier Bellamy,
06:53a dit qu'en cas de deuxième tour
06:54entre la gauche et le RN,
06:55il voterait pour le RN aux législatives.
06:58Oui, mais parce que
06:59dans la question qui lui était posée,
07:01simplement, la question du second tour,
07:03c'est le piège même,
07:04ce genre de question.
07:05Ce genre de question,
07:06on n'a pas à y répondre avant le premier tour.
07:08Les choses sont claires.
07:09Et nous avons,
07:10et François-Xavier aussi,
07:11je suis désolé,
07:12il a été courageux.
07:13Il n'a pas suivi Éric Ciotti.
07:15Pas du tout.
07:16Parce que ça ne correspond pas
07:17d'abord à l'orientation de notre parti.
07:19Enfin, un homme seul
07:20ne peut pas prendre en otage
07:21tout un mouvement politique.
07:23On n'est pas dans une dictature.
07:25Je sais bien que M. Poutine
07:26a reçu le dirigeant de la Corée du Nord.
07:28Mais on n'est quand même pas en Corée du Nord.
07:30Un homme seul ne peut pas emmener
07:32tout un mouvement associatif et politique
07:34dans une direction
07:35alors que nous nous sommes opposés radicalement.
07:38Regardez cet homme-là.
07:39Regardez et dites-moi
07:40ce qu'il doit se dire
07:41là où il est aujourd'hui
07:42quand il regarde votre famille politique
07:43qui était la sienne.
07:44Écoutez, je ne fais jamais parler les morts,
07:47bien évidemment.
07:48Mais à l'époque,
07:49Jacques Chirac s'était opposé
07:51au second tour en 2022.
07:52C'était le fameux 21 avril,
07:54bien sûr, au Rassemblement national.
07:57Mais vous savez, moi, j'étais fier.
07:59Le jour, même à la minute où j'apprends,
08:01j'étais en réunion de groupe
08:03mardi dernier,
08:04ce rallument, ce basculement,
08:06cette magouille politicienne,
08:07je fais voter mon groupe de sénateurs.
08:10Et à l'unanimité,
08:11mes sénateurs m'ont dit
08:12non, on reste, notre droite à nous,
08:14c'est une droite indépendante.
08:16Pourquoi ? Parce que la France en a besoin.
08:18Encore une fois, nous sommes les seuls
08:19à porter un message de fermeté
08:21sur le plan régalien,
08:22mais aussi de redressement économique
08:24par le travail,
08:25par la dignité dans le travail,
08:27ce que ne fait pas le Rassemblement national.
08:29Le Rassemblement national
08:30a toujours justifié, d'ailleurs,
08:31les syndicats lorsqu'il fallait
08:33toujours travailler moins
08:34avec toutes les facilités
08:35de l'assistanat par ailleurs.
08:37J'ai trois questions,
08:38par oui ou par non,
08:39parce qu'il est important
08:40de sortir de l'ambiguïté.
08:41Il n'y aura peut-être pas
08:42de majorité absolue
08:43à l'Assemblée nationale.
08:44Est-ce que vous seriez prêt
08:45à discuter d'une coalition
08:46avec le nouveau Front populaire,
08:47oui ou non ?
08:48Non, mais attendez,
08:49on ne va pas répandre
08:50par oui ou par non
08:51par des questions complètes.
08:52Bien sûr que non.
08:53Le Front populaire,
08:55c'est le front de la honte.
08:58Je viens de m'exprimer
08:59il y a quelques instants
09:00sur l'antisionisme.
09:01M. Poutou, le NPA,
09:04qui a justifié
09:06les actes abominables
09:08où des enfants,
09:09des bébés ont été découpés,
09:10des femmes enceintes
09:11ont été éventrées,
09:12il les a qualifiés
09:14d'actes de résistance
09:15et non pas d'actes terroristes.
09:16Il est dans le Front de gauche
09:18et vous voudriez qu'on dirige
09:19avec le Front de gauche ?
09:20S'il n'y a pas de majorité
09:21le 8 juin.
09:22Mais il n'y a pas de majorité
09:23mais il y a toujours des convictions
09:24qui restent en politique.
09:25Je suis d'accord.
09:26La politique,
09:27ce n'est pas l'arithmétique.
09:28Est-ce que vous serez prêt
09:29à participer à une coalition
09:30ou est-ce que chacun
09:31va bouder dans son coin
09:32et le pays va être paralysé ?
09:33Il ne s'agit pas de bouder,
09:34il s'agit de convictions.
09:35Je ne gouvernerai pas,
09:36évidemment, avec des gens
09:37qui ne portent pas
09:38les mêmes convictions que moi.
09:39Et avec les macronistes,
09:40vous pourriez vous entendre
09:42Si nous sommes partis courageusement,
09:44c'est difficile aujourd'hui,
09:45vous savez,
09:46pour avoir une droite indépendante.
09:48C'est parce que nous récusons
09:50la tripartition.
09:51Deux ailes qui sont radicales,
09:53un bloc central,
09:55le bloc macroniste.
09:56Deux ailes radicales,
09:57Rassemblement national,
09:58Front de gauche.
09:59Ça, ça va être l'explosion
10:01et ça va exploser.
10:02Moi, je suis pour qu'on revienne
10:03à une démocratie plus apaisée.
10:05Ce n'est pas pour aller m'associer
10:06avec les uns ou avec les autres.
10:08Si je veux préserver
10:09notre chance demain,
10:10c'est parce que les Français
10:11voudront sortir
10:12de cette espèce de tripartisme.
10:14C'est la guerre des blocs.
10:15On est dans la guerre des blocs
10:16aujourd'hui.
10:17Vous revenez nous voir
10:18après le deuxième tour ?
10:19Thomas Soto, vous savez très bien
10:21que quand vous m'invitez,
10:22j'y reviens.
10:23Écoutez, la politique,
10:24ce sont des convictions.
10:25C'est ce que je veux faire passer
10:26simplement.
10:27Le chemin est difficile
10:28pour nous aujourd'hui,
10:29mais je pense qu'on porte
10:30des convictions qui sont nobles
10:31et surtout,
10:32on ne les trahit pas.
10:33Merci et bonne journée à vous
10:34Bruno Retaillez.
10:35Merci à vous.

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