Geoffroy Lejeune : «On vivait dans une société jusqu'à il y a peu de temps où il y avait encore des sanctuaires.»
Geoffroy Lejeune : «On vivait dans une société jusqu'à il y a peu de temps où il y avait encore des sanctuaires. Le commissariat, ce n'est pas anodin. Cette violence potentielle est partout.»
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00:00 Quand on se pose la question, est-ce que c'est un fait divers ou un fait de société,
00:02 moi, je me dis si...
00:03 Imaginons qu'on soit non pas en 2024, mais en 2050,
00:06 et que pour une raison x ou y,
00:07 qu'on me demande d'écrire la chronique de l'année 2024
00:10 en me plongeant dans les archives.
00:12 L'archive de la presse, visionnage des images de CNews, etc.
00:15 Vous regardez, vous revivez ces images-là
00:18 et vous vous demandez si c'est quelque chose qui a été marquant.
00:20 La vérité, c'est que c'est extrêmement marquant, en fait.
00:22 Parce qu'en effet, on n'a rien, on ne connaît pas les détails de l'enquête, etc.
00:25 Mais on vivait dans une société, jusqu'à il y a peu de temps,
00:28 où il y avait encore des sanctuaires.
00:30 L'école était un sanctuaire, par exemple.
00:31 Aujourd'hui, l'école, il y a des professeurs qui se font assassiner.
00:36 Samuel Paty, c'était en dehors de l'école.
00:38 Dominique Bernard, c'était dans l'école.
00:39 L'hôpital, en effet, les pompiers, etc.
00:42 Tout ça, on connaît, la chronique, elle est quotidienne, quasiment.
00:45 Et là, le commissariat, pour moi, c'est pas anodin, en fait.
00:47 - C'est extrêmement rare.
00:48 - C'est extrêmement rare.
00:49 C'est un intérimaire comme ça.
00:50 Si vous vous dites que c'est un endroit où il ne va rien se passer
00:52 parce qu'ils sont partout
00:53 et que le délinquant, il est très isolé,
00:56 eh bien non, il se passe ceci.
00:58 Donc, en fait, je ne sais pas comment on lira dans 25 ans l'année 2024,
01:02 mais par contre, je suis sûr et certain que ce n'est pas rien du tout.
01:04 Ce n'est pas anodin.
01:05 Et par ailleurs, ça veut dire aussi que cette violence potentielle,
01:09 elle est partout.
01:10 Cette violence qui peut, à n'importe quel moment,
01:12 toucher n'importe qui, dans n'importe quel endroit,
01:15 en fait, elle est partout, elle est omniprésente.
01:18 On vit dans une société où il faut qu'on apprenne à l'appréhender en permanence.
01:22 Et ça, pour le coup, déjà, c'est extrêmement anxiogène.
01:26 Et ensuite, c'est dramatique parce que ça change
01:30 complètement le visage d'une société, en réalité.
01:32 [Musique]
01:35 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]