• il y a 7 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Bruno Le Maire sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00 Bonjour Bruno Le Maire.
00:03 Bonjour Jean-Luc De Smarto.
00:04 Bienvenue dans les 4 REV.
00:05 La France va donc une nouvelle fois aujourd'hui dérouler le tapis rouge aux investisseurs
00:09 étrangers.
00:10 C'est le principe du sommet Choose France qui se tient pour la septième fois au château
00:13 de Versailles.
00:14 Plusieurs annonces importantes sont attendues aujourd'hui, notamment pour un montant de
00:16 plus de 15 milliards d'euros, 56 projets, dont le plus important concerne Microsoft.
00:21 On va y venir.
00:22 Est-ce que c'est une lueur d'espoir dans un océan de dettes ou est-ce qu'il y a vraiment
00:27 des raisons de se réjouir Bruno Le Maire ?
00:28 C'est plus qu'une lueur d'espoir, c'est un grand succès.
00:30 C'est un succès qui est dû à une politique économique qui est la même depuis 7 ans.
00:35 Moi je vois beaucoup de nos compatriotes qui se disent « mais pourquoi est-ce qu'ils
00:38 ont baissé les impôts de production sur les entreprises ? Pourquoi est-ce qu'ils
00:41 ont baissé l'impôt sur les sociétés ? Pourquoi est-ce qu'ils ont cette politique
00:44 économique pour les entreprises ? »
00:46 Tout simplement parce que ça crée de l'activité sur tous les territoires.
00:50 Ça nous permet d'avoir de la croissance.
00:51 On a eu de la croissance au début de ce trimestre.
00:54 Ça nous permet d'avoir de l'activité dans des territoires qui sont reculés, dans
00:58 des territoires ruraux.
00:59 Quand vous avez une entreprise, on a beaucoup cité Microsoft, c'est formidable Microsoft,
01:02 c'est 4 milliards d'euros d'investissement.
01:03 Mais prenez une entreprise comme GSK à Évereux dont j'ai été élu pendant 15 ans.
01:08 Quand elle a investi 200 millions d'euros, GSK c'est un des poumons économiques de
01:12 la ville d'Évereux.
01:13 C'est l'avenir de ce site et des centaines de salariés qui sont sur place qui est garanti.
01:18 C'est à ça que sert la stabilité de notre politique économique, celle que nous menons
01:22 avec le président de la République depuis 7 ans.
01:24 Être attractif pour les investissements, avoir de l'activité sur tous les territoires,
01:29 nous rapprocher du plein emploi et tenir cet objectif stratégique pour la nation française,
01:34 redevenir une grande nation de production.
01:36 On a été pendant des années une nation de consommateurs, on doit redevenir une grande
01:40 nation industrielle, agricole, de production.
01:43 C'est du symbole aujourd'hui en tout cas Versailles, c'est le fait de recevoir tous
01:45 ces chefs d'entreprise dans un cadre prestigieux, de les traiter peut-être différemment qu'il
01:49 les fait venir en France.
01:50 Ou est-ce que c'est une manière d'afficher tout ce que vous avez fait en coulisses peut-être
01:53 avant ?
01:54 On ne fait pas venir des mouches avec du vinaigre comme on dit, donc c'est bien de traiter
01:57 bien les gens quand ils investissent sur votre territoire.
02:01 Mais surtout le plus important c'est de comprendre, et l'exemple que vous avez montré avec la
02:05 Chine est très significatif, que nous vivons actuellement deux révolutions économiques.
02:09 La révolution énergétique avec la décarbonation de l'économie et la révolution technologique
02:15 avec l'intelligence artificielle.
02:17 C'est une occasion historique pour la France de redevenir cette grande nation de production
02:22 dont je parlais tout à l'heure, c'est-à-dire de rouvrir des usines pour les éoliennes,
02:25 pour les aimants permanents, pour les batteries électriques, pour le traitement des terres
02:29 rares et redevenir une grande nation de l'intelligence artificielle parce que nous sommes aujourd'hui
02:33 leaders en Europe, que nous avons des grands succès dans certaines start-up comme la start-up
02:38 Mistral et que nous voulons avec des investissements comme Mistral accentuer cette avance.
02:43 L'intelligence artificielle.
02:44 Être une grande nation de production dans les nouvelles technologies et dans la décarbonation,
02:48 c'est l'enjeu de Choose France.
02:50 L'informatique, l'intelligence artificielle sont des thèmes qui sont mis particulièrement
02:53 en avant dans ce sommet.
02:54 Malgré tout, vous dites qu'on est leader en Europe.
02:56 On est malgré tout en Europe, très en retard par rapport aux États-Unis, à la Chine.
03:00 On peut encore rattraper notre retard sur l'intelligence artificielle ?
03:02 Bien sûr, sous deux conditions.
03:05 La première, c'est qu'on privilégie l'innovation sur la régulation.
03:08 On aime bien la régulation en Europe.
03:10 Oui, on aime trop la régulation.
03:11 On met des normes, des carcans, des obligations, des contraintes.
03:14 Il y a des normes qui sont indispensables, notamment dans le domaine environnemental.
03:17 Et il y en a qui sont complètement inutiles, qui coûtent cher et qui nous ralentissent.
03:21 Quand je défends le projet de loi sur la simplification en France, ça s'est bien
03:25 fait justement pour alléger la charge administrative qui empêche nos TPE, nos petites et moyennes
03:31 entreprises, nos start-up de se développer rapidement.
03:33 C'est la première condition.
03:34 Débureaucratiser, comme l'avait dit le Premier ministre, la production française et je dirais
03:39 aussi la production européenne.
03:41 La deuxième condition, c'est l'argent.
03:43 Tout ça demande des dizaines de milliards d'euros d'investissement.
03:45 Donc nous avons besoin de mettre en place ce que je défendrais ce soir à Bruxelles,
03:49 l'union des marchés de capitaux.
03:51 C'est un terme très complexe pour dire quand une entreprise arrive en France, elle peut
03:54 lever de l'argent avec les mêmes règles, dans les mêmes conditions, à Paris, à Berlin,
03:58 à Bruxelles, à Rome ou à Madrid, sans aucune contrainte, sans aucune difficulté.
04:03 C'est ce qui nous permettra de résister à la Chine et aux États-Unis.
04:07 Investir plus et plus facilement.
04:09 On multiplie les projets d'investissement étrangers en France, mais dans le même temps,
04:11 Bruno Le Maire, c'est vrai que notre déficit commercial a battu encore un record l'année
04:14 dernière, presque 100 milliards d'euros de déficit commercial.
04:18 Donc on continue d'importer encore énormément, notamment de Chine.
04:21 Ça se résorbe, mais vous avez parfaitement raison.
04:23 C'est un des grands enjeux de faire basculer une France qui, depuis 40 ans, a désindustrialisé,
04:28 fermé des usines, renoncé à sa culture ouvrière, vers une France, ce que nous faisons depuis
04:33 7 ans, qui ouvre des usines, plus de 600 usines ouvertes, qui recrée des emplois industriels
04:38 et des emplois d'ouvriers, plus de 150 000 emplois ouvriers qui ont été créés et qui
04:43 redeviennent une nation de production.
04:44 Pourquoi est-ce qu'on a un déficit commercial ?
04:46 Parce que si vous ne produisez pas des voitures, des avions, des biens manufacturiers et que
04:50 vous n'avez rien à exporter, vous avez un déficit commercial.
04:52 C'est ce qui a été fait pendant 40 ans en France.
04:55 C'est ce que nous avons inversé avec le président de la République depuis 7 ans.
04:59 Et pour moi, le plus grand succès de notre politique économique, il est là.
05:02 Et c'est ce qu'il faut lire derrière Choose France.
05:04 Ce n'est pas simplement d'avoir des patrons qui viennent à Versailles.
05:06 Ce n'est pas ça le sujet.
05:08 C'est de refaire basculer la France du côté des nations qui réussissent à produire des
05:13 voitures, des avions, des fusées, des satellites, des biens manufacturiers, mais aussi demain
05:19 des vêtements, des biens électroménagers, pour les exporter en dehors de nos frontières,
05:24 rééquilibrer notre planche commerciale et rester une grande puissance économique au
05:28 21e siècle.
05:29 Et je le dis, la chance historique, c'est qu'avec la décarbonation et l'IA, on peut
05:33 gagner cette bataille.
05:34 On parlait des voitures électriques avec Axel de Tarlé.
05:36 Est-ce que face à la Chine, l'Europe dans son ensemble, peut-être l'Allemagne en particulier,
05:40 mais l'Europe et nous aussi, on est vraiment trop naïfs encore avec les Chinois.
05:43 On continue à les accueillir et à acheter leurs voitures électriques sans en produire
05:47 beaucoup.
05:48 L'Europe se soigne, mais elle n'est pas encore guérie.
05:50 Elle se soigne quand je vois qu'il y a une enquête qui est menée sur le dumping sur
05:53 les véhicules chinois.
05:54 On sait tous qu'il y a des surcapacités chinoises.
05:56 Tous.
05:57 Donc il est peut-être temps qu'on réagisse.
05:58 Donc c'est bien que la Commission européenne ait lancé une enquête.
06:02 On a mis du temps.
06:03 Oui, on a mis d'abord trop de temps, comme toujours.
06:04 C'est trop lent, il faut aller plus vite.
06:06 Et puis surtout, je voudrais qu'on parle d'une seule voie.
06:08 Axel de Tarlé l'a très bien dit.
06:10 J'ai pris la décision de réserver le bonus sur les véhicules électriques.
06:13 Il fallait jusqu'à 7000 euros.
06:14 C'est quand même très important.
06:15 Uniquement aux voitures qui respectent les normes environnementales les plus strictes,
06:19 c'est-à-dire les voitures européennes.
06:20 J'aimerais que tous les autres pays européens fassent la même chose.
06:24 Parce qu'unis, on est plus fort.
06:25 S'il n'y a que la France qui prend cette décision, qu'est-ce qui se passe ? La Chine peut riposter
06:30 contre la France.
06:31 Alors que si demain, les 27 États de l'Union européenne disent qu'on va protéger notre
06:36 marché, réserver nos aides aux produits européens, défendre l'idée d'un contenu
06:40 européen, par exemple pour les champs éoliens, ce sera 50 ou 60 % de produits exclusivement
06:44 européens, comme nous sommes le plus grand marché de la planète, le plus grand marché
06:48 de consommateurs, ça pourra changer la donne.
06:51 La France a donc été le pays le plus attractif en 2023, selon le cas Biguet-Hillou, une nouvelle
06:56 fois, mais c'est aussi le pays le plus endetté.
06:58 En quelques mots, qu'est-ce qui bloque encore Bruno Le Maire ?
07:00 Pourquoi on continue comme ça, d'être de plus en plus endetté, d'avoir une dette
07:03 de plus en plus importante, même si on est attractif ?
07:05 D'abord, nous réussissons économiquement, j'insiste là-dessus, il faut bien faire la
07:08 distinction.
07:09 Ça peut paraître paradoxal.
07:10 Oui, ça peut paraître paradoxal, mais on est le pays le plus attractif, on a de la
07:14 croissance et surtout la meilleure nouvelle qui soit tombée économiquement pour les
07:17 Français depuis plusieurs mois, c'est que désormais, les salaires augmentent plus vite
07:22 que l'inflation.
07:23 Et ça pour moi, c'est absolument essentiel, c'est-à-dire que les gens qui bossent, les
07:26 gens qui travaillent vont pouvoir vivre mieux, parce que l'inflation recule et que les salaires
07:29 continuent d'augmenter.
07:30 Après, cette dette, il faut s'en débarrasser.
07:32 Il faut renoncer effectivement à continuer à dépenser toujours plus, à faire des chèques.
07:38 Nous avons mis fin à la politique du quoi qu'il en coûte avec le président de la
07:42 République.
07:43 Nous rentrons dans une nouvelle phase, le Covid est derrière nous, l'inflation est
07:46 derrière nous.
07:47 Il faut rétablir sereinement, mais fermement, les comptes publics avec un objectif, revenir
07:53 sous les 3% de déficit en 2026.
07:55 Toujours sans augmenter les impôts, vous tenez à cette ligne, même sur les plus riches,
07:58 même sur les bonus, les profits particuliers.
08:01 Pourquoi est-ce que l'exemple de Choose France, et je préfère dire d'ailleurs "choisir
08:05 la France" que "choose France".
08:06 Oui, c'est vrai, pourquoi en anglais, ça peut paraître un peu paradoxal.
08:08 C'est "choisir la France".
08:09 Et "choisir la France", dans le fond, c'est un bon slogan politique à mes yeux.
08:12 Oui, je vous le confirme, nous n'augmenterons pas les impôts.
08:17 Pourquoi ? Parce que c'est cette stabilité fiscale qui fait que les investisseurs viennent
08:23 en France, qu'ils viennent ouvrir des usines, qu'ils viennent créer des emplois.
08:26 Et je vous disais que les salaires augmentent plus vite que l'inflation.
08:29 Donc tout d'un coup, les gens qui travaillent retrouvent un tout petit peu d'air.
08:33 Au moment où ils retrouvent un petit peu d'air, ce n'est pas le moment de leur dire
08:35 qu'on va augmenter leurs impôts.
08:37 Au contraire, il faut continuer dans cette politique où nous refusons catégoriquement
08:43 toute augmentation d'impôts sur les ménages français.
08:46 Un mot des européennes, on est à moins de 4 semaines du scrutin, on voit mal comment
08:48 la liste de la majorité pourrait rattraper celle du RN, alors que celle de Raphaël
08:53 est en troisième, voire se rapproche effectivement de votre liste, celle de Valérie Ayé dans
08:57 les sondages.
08:58 Vous pouvez encore espérer quelque chose ? Ou alors l'usure du pouvoir fait que de
09:01 toute façon, vous allez être battu dans 4 semaines ?
09:04 Non, moi je resterai confiant.
09:05 Je pense que nous aurons un bon résultat aux élections européennes.
09:07 Je pense que Valérie Ayé fait une très bonne campagne.
09:09 Je pense que toute la majorité est en train de se mobiliser.
09:12 Et surtout que beaucoup de nos compatriotes sont en train de voir que les seuls qui ont
09:16 une politique européenne cohérente, volontariste, c'est la liste de la majorité.
09:22 Les résultats économiques, à quoi ils sont liés, sont liés aussi non seulement à notre
09:26 politique économique, mais à la relance que nous avons votée après le Covid.
09:31 Ni M. Glucksmann, ni M. Bardella n'ont voté la relance.
09:34 La protection de notre outil économique, c'est lié à la dette en commun que nous
09:39 avons décidé avec le président de la République.
09:41 Ni M. Glucksmann, ni M. Bardella n'ont voté cette dette en commun qui a permis de protéger
09:47 nos compatriotes face à la crise du Covid.
09:49 Les Européens de cœur, et d'action, et de décision, c'est nous.
09:53 Et je pense que c'est ce qui fera la différence le 9 juin.
09:55 Un tout petit mot pour terminer sur la SNCF qui tient son assemblée générale aujourd'hui.
09:58 Son PDG nommé en 2019 ne sera pas reconduit pour un second mandat.
10:01 Jean-Pierre Farandou a 65 ans, le gouvernement évoque la limite d'âge.
10:05 C'est aussi peut-être l'accord qu'il a signé récemment avec les syndicats qui rognent
10:08 en partie les effets de la réforme des retraites, qui n'a pas beaucoup plu à l'exécutif ?
10:11 Non, pas du tout.
10:12 Moi, j'ai dit ce que j'avais à dire sur cet accord, je le confirme.
10:15 Je veux savoir comment est-ce que cet accord sera financé.
10:18 Je ne trouve pas que ce soit un très bon signal de dire qu'on peut partir plus tôt de son travail,
10:22 alors que toute notre politique économique, c'est de faire en sorte que tous les Français
10:26 puissent travailler davantage pour avoir une économie qui se porte mieux.
10:30 Donc, Jean-Pierre Farandou est en partie sanctionné pour ça.
10:33 Non, mais c'est cet accord, je verrai Jean-Pierre Farandou prochainement.
10:36 Je lui demanderai surtout comment est-ce qu'il compte financer cet accord,
10:39 parce que je suis ministre des Finances, c'est ma responsabilité de savoir
10:41 comment est-ce qu'on finance cet accord.
10:43 Ça n'empêche que Jean-Pierre Farandou a fait un travail remarquable à la tête de la SNCF.
10:48 Les deux choses sont parfaitement compatibles.
10:51 Moi, j'ai eu une difficulté avec cet accord, je l'ai dit, je verrai Jean-Pierre Farandou
10:54 pour qu'on s'explique sur ce sujet, pour qu'il me dise comment financer cet accord.
10:58 Mais un mandat ne se résume pas à une décision prise avec les syndicats.
11:02 Jean-Pierre Farandou a été un grand patron de la SNCF et il a fait un très bon boulot.
11:06 Merci Bruno Le Maire d'avoir été l'invité des KD.
11:08 Bonne journée à Versailles et à Bruxelles.
11:10 Merci beaucoup.

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